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 [Solo] Retrouver la lignée perdue

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Louis d'Ydril
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MessageSujet: [Solo] Retrouver la lignée perdue   [Solo] Retrouver la lignée perdue I_icon_minitimeLun 24 Juil 2023 - 17:15


4ème ennéade de Karfias, second mois de l'Été
An 21 du XIe Cycle
Dans une cellule de la garde de Tylère


Au fond de sa cellule nue, Louis toussait. Attaché par les pieds et les mains contre le mur froid et sombre, son corps pendait, faible, et meurtri. Un petit courant d’air venait parfois lui caresser le visage, fraîcheur bienvenue dans la chaleur suffocante de sa geôle, mais elle n’était pas suffisante pour lui permettre d’ignorer la souffrance qui le faisait trembler. Les jours s’écoulaient lentement dans cette satanée prison. On l’avait incarcéré presque 48 heures auparavant, maintenant. Il n’avait rien eu à manger, et un garde était descendu seulement trois fois lui jeter un seau d’eau à la figure. Sa nuque lui faisait toujours mal, et il avait des bleus sur tout le corps. On l’avait interrogé sur la localisation de son frère, mais Louis n’avait rien dit. Norbert méritait bien ce que lui-même vivait aujourd’hui, mais il ne voulait pas prendre le risque de ne pas pouvoir se venger de sa traîtrise. Alors, on l’avait roué de coups, jusqu’à ce qu’il s’évanouisse de nouveau, le visage ensanglanté.

Son frère… Cette racaille sans honneur l’avait abandonné à son sort, comme à son habitude, quand ils étaient enfant. Louis avait toujours vécu dans son ombre. Pourtant, sans lui, Norbert, avec sa grande gueule, serait sans doute mort depuis longtemps. S’il n’avait pas été là pour réparer ses erreurs ou le défendre, son aîné n’aurait pas été bien loin. Oh, il savait pertinemment que lui non plus n’aurait pas su survivre seul. Il l’avait donc supporté, pour tout le bien qu’il leur faisait, et tout ce que ça lui coûtait. Son charisme leur avait ouvert des portes et des cœurs que Louis n’aurait jamais pu toucher. Il lui en était reconnaissant. Mais cette fois-ci, Norbert était allé trop loin. Entre deux assoupissements, Louis réfléchissait à une manière de se venger. Il était assez grand pour se débrouiller seul, maintenant. Il retrouverait facilement leurs compagnons, qui seraient ravis d’en finir avec lui eux aussi. Oui… Un plan s’échafaudait doucement dans sa tête.

Entre deux songes pleins de cris et de sang, il entendit soudain la clé de sa geôle tourner dans la serrure. Deux gardes en sortirent. Il grogna envers eux un mélange incompréhensible de mots mâchés. Ils l’ignorèrent et lui versèrent un nouveau seau d’eau, savonneuse pour changer, au-dessus de la tête, puis le détachèrent avant de le porter – et non le traîner comme à leur habitude – vers la sortie. Louis ne broncha pas. Il avait les muscles endoloris, et dans sa tête, un pivert martelait contre son crâne. Il apprécia leur douceur inattendue, et se demanda pourquoi leur attitude envers lui avait changé. Le prisonnier fut transporté jusqu’à une salle qui n’avait rien d’une cellule. Elle ressemblait presque à un bureau, sûrement celui du capitaine des gardes. Tous les meubles avaient été alignés et rangés le long des murs, à l’exception d’un seul. Une chaise vide l’attendait en plein milieu de la pièce. Ses geôliers l’y firent s’asseoir, et un troisième garde lui apporta une cruche d’eau potable, ainsi qu’une assiette avec un quignon de pain et un morceau de viande.

« Mange, » ordonna-t-il avant de se détourner, le visage grimaçant.

Louis ne se fit pas prier. Il goba le morceau de pain et but l’eau d’une traite, avant de s’attaquer à la viande. Ses papilles n’avaient rien goûté depuis des jours. Il était assoiffé et affamé. Ce maigre repas ne le combla pas, loin de là, mais il s’en accommoda. Il posa l’assiette et la cruche par terre, que l’un des gardes ramassa aussitôt avant de déguerpir. Le prisonnier l’entendit grogner dans sa barbe. Un autre encore revint avec une tunique et un pantalon propres, et lui intima gentiment de les enfiler. Sans pudeur, Louis retira ses vêtements sales pour mettre les nouveaux, bien curieux de savoir ce qui lui valait un tel traitement. Espéraient-ils qu’il changerait d’avis pour mettre la main sur Norbert ?

« C’peine perdue ! » lança-t-il après s’être habillé. « J’vous dirais rien. J’sais même pas où il est, ç’vaurien. »
« Ah oui ? » demanda une nouvelle voix.

Elle provenait du couloir, et ne lui inspirait pas confiance du tout. Il sentait une certaine fourberie dans cette voix aiguë, aux tonalités de ténor. Louis regarda en direction de la porte, et un personnage apparut dans son embrasure. Un noble, pensa-t-il immédiatement. Ses habits, sa coiffure, ses traits… Tout puait la richesse dans cet homme au visage sournois. Il se demandait ce qu’un noble pouvait bien venir chercher dans ce trou perdu. Peut-être était-il l’un de ceux qui prennent leur pied en torturant des prisonniers ? Il avait entendu parler de cette tendance perverse qui avait lieu, un peu plus au nord-est. Ils avaient même recueilli l’une de ces victimes au mental brisé. Le prisonnier serra les dents, tandis que l’inconnu faisait un pas vers lui. Puis un deuxième.

« Ce serait bien dommage. Mais… Je pense que vous changerez d’avis quand vous aurez entendu ce que nous avons à vous dire. »

Sa voix ne laissait passer aucune émotion, si ce n’est un léger amusement. Mais il ne semblait animé d’aucune vraie cruauté. Il continua d’avancer jusqu’à se trouver à deux mètres de lui, juste en face. Louis ne se démonta pas et ne détourna pas les yeux lorsque les siens se posèrent sur son visage.

« Je me présente : Antioche d’Essenburg, envoyé royal en tant que Grand Régent de la cité d’Ydril. » déclara-t-il d’une voix forte. « Je suis ravi de vous avoir enfin retrouvé, Louis. »

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MessageSujet: Re: [Solo] Retrouver la lignée perdue   [Solo] Retrouver la lignée perdue I_icon_minitimeLun 24 Juil 2023 - 18:31



Retrouvé ? Qu’est-ce que le régent d’Ydril faisait-il ici ? Pourquoi était-il à sa recherche ? Et surtout, pourquoi le vouvoyait-il ? Tout cela n’avait pas de sens. Dans sa tête, une multitude de questions fusaient. Il cherchait des réponses, mais toutes semblaient surréalistes. Louis planta son regard plein de défi dans celui d’Antioche, qui sourit, presque moqueur. Toujours cet amusement dans son regard, dans sa voix. Le prisonnier ne répondit rien. Il attendait que cet Antioche dévoile son jeu. S’il était là pour le faire souffrir, le brigand ne lui donnerait aucun plaisir. Mais il en doutait, maintenant : ce n’était pas une quelconque perversion qui se dessinait dans la tête de cet homme. Quelque chose d’autre avait amené ce noble auprès de lui, et il ne tarderait pas à le découvrir. Le régent sortit de sa poche un parchemin qu’il déplia, sans que le prisonnier puisse voir ce qu’il y était inscrit.

« La ressemblance est frappante... » murmura-t-il pour lui-même, avant de lancer au garde le plus proche : « Et tu me dis qu’il a un grand frère ? »
« - Oui, monseigneur. Mais on sait… On ne sait pas où il est. » répondit-il d’une voix hésitante. « Il n’veut pas lâcher le morceau. »
« - Vous lui voulez quoi, à Norbert ? » demanda Louis en relevant la tête.

Même ce bandit était conscient de la situation. Manquer de respect à un noble pouvait vous faire perdre une main, ou la tête, en fonction de son humeur. Il valait mieux être prudent. Donner le nom de son frère à cet instant ne lui coûtait pas grand-chose, et peut-être pourrait-il en apprendre plus. Après tout, leur donner Norbert pourrait peut-être valoir plus cher que sa propre vengeance. Le régent eut un nouveau sourire amusé.

« Déjà intéressé ? La curiosité vous mènera loin. Mais tout d’abord... »

De nouveau, il tira un objet de sa poche que, cette fois, Louis connaissait bien. Le collier légué par son père pendait sous les doigts de cet énergumène à la peau trop blanche pour venir du sud de la Péninsule. La pierre lourde, qui semblait vouloir rejoindre le sol, était retenue par un cordon abîmé. On aurait dit qu’il pouvait se briser à chaque instant. Le régent tendit la main et amena le collier en face du visage du brigand.

« À qui avez-vous volé ce bijou ? »
« - Volé ? » s’emporta Louis. Il marqua une pause, les sourcils froncés. « L'appartenait à mon père, qui m’l’a donné sur son lit d'mort ! »
« - Votre père… Bruno, donc ? »
« - Que… Comment connaissez-vous son nom ?! »

Cette fois, Louis avait crié. Pas question qu’on insulte son père devant lui, et cet Antioche semblait sur le point de le faire. Personne ne devait connaître son père. Il avait passé la majeure partie de sa vie sur un bateau de pêche, après la naissance des garçons. Il menait une vie simple, pauvre mais honnête. Il ne connaissait pas son passé, mais c’était un type bien, pas comme la raclure qu’il était. Un garde le retint alors qu’il allait se lever, et s’apprêta à le frapper au visage de sa main gantée. Mais le régent leva la sienne. Un sourire satisfait se dessinait encore sur ses lèvres gercées.

« Ne le touchez plus, garde. » ordonna-t-il. Il continua en se tournant vers l’intéressé. « Louis. Vous allez nous mener à votre frère. Ce que j’ai à vous dire vous sera bénéfique à tous les deux, soyez-en assuré. Le choix que je veux vous offrir vous permettra d’en finir avec cette vie de malfrats que vous menez ici. Vous êtes libre de partir, mais ne tardez pas à me contacter. Je ne supporte pas d’attendre. »

Le garde releva la tête, et regarda, impuissant, le régent repartir de la salle. Il paraissait presque sautiller. Louis resta assis sur la chaise, confus. Cet échange surnaturel n’avait décidément aucun sens.

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MessageSujet: Re: [Solo] Retrouver la lignée perdue   [Solo] Retrouver la lignée perdue I_icon_minitimeSam 29 Juil 2023 - 20:09



Tout était allé très vite ensuite. Louis fut libéré en un gros quart d’heure. On lui rendit ses maigres affaires, son arme, et on le laissa gentiment sortir de la cellule. L’un des gardes s’excusa même de leur brutalité. Il lui répondit d’un sourire carnassier aux dents jaunes, avant de filer vers leur repaire, après avoir bien vérifié que personne ne le suivait.

Après tout, pourquoi quelqu’un s’embêterait à les filer ? Si ce que cet Antioche disait était vrai, Norbert et lui étaient les êtres les plus chanceux de toute la Péninsule, et peut-être plus loin encore. Il ralentit le pas à mi-chemin et se mura dans ses pensées, suivant machinalement les ruelles de la petite ville. Quelles pouvaient être les raisons qui pousseraient un noble à lui mentir à ce sujet ? Louis n’en trouvait aucune. Tout cela pouvait être un plan pervers pour les amener au bout du désespoir, mais il imaginait mal quelqu’un se donner autant de mal pour ça. Et puis, Antioche n’avait pas l’air d’être à ce point tordu. Le risque était tout de même colossal. Il le savait, il allait jouer la vie de son frère et la sienne. Il devait donc prendre des précautions. Un nouveau plan fit son petit chemin dans sa tête, et il s’arrêta dans une boutique d’une rue mal famée.

« Félix ! C’est moi, Louis ! » s’annonça-t-il d’une voix forte. Il entendit des pas pressés venir de l’arrière boutique. Un homme aux longs cheveux roux et à la barbe mal rasée en sortit.
« C’est un plaisir de te voir, Louis. Qu’est-ce qui t’amène ? » Un sourire sincère se dessinait sur ses lèvres.
« Il est temps pour toi de payer ta dette. »

Tout de suite, son visage s’assombrit. Ce satané brigand lui avait sauvé la mise une fois, lors d’un coup mal calculé sur les quais. Il s’en était fallu de peu. Félix lui proposa de s’asseoir, mais Louis refusa.

« J’en ai pas pour longtemps » dit-il autoritairement. « Norbert et moi, on va avoir affaire à un noble. Il a quelque chose à nous proposer, mais je sens venir le coup fourré. Je veux que ton réseau se tienne prêt à nous sortir de là au moindre pépin. Je suis clair ? »

L’homme arborait maintenant une mine abasourdie.

« C’est… C’est vous qu’ils sont venus chercher ? Tu sais ce qu’ils vous veulent ? »
« Pas la moindre idée. Mais on va le savoir très vite. »
« Je vois… Entendu. Je ferais le nécessaire. Vous serez protégés pendant une ennéade. »

Louis serra le poing et fit trois pas vers lui pour supprimer la distance qui les séparait. Il le prit par le col et le souleva violemment contre le mur d’une main.

« N’oublie pas que ton petit cul est encore intact grâce à moi. Un mois, pas moins, ou je nous considérerais pas quittes. »
« Louis, sois raisonnable. Je ne peux pas mobiliser autant de ressources pendant si longtemps juste pour moi. Je vais manquer de moyens. »

Félix restait calme, malgré la situation. Le brigand lui lança un regard noir, mais l’homme ne semblait pas vouloir flancher. Au bout de quelques secondes, Louis soupira et le relâcha.

« Je ferais en sorte de te payer. Ce noble a de l’argent. Si je n’en suis pas capable, tu pourras toujours le voler lui. »
« Ah ! Voler Antioche d’Essenburg ! Tu as perdu la tête ? Il a la main mise sur tout le comté ! Si on fait ça, je ne donne pas cher de notre peau. Écoute, je te recontacte dans une ennéade, et on voit ensemble ce qu’il est possible de faire. Ça te va ? »

Louis ne répondit pas et recula d’un pas en se grattant le menton, qui lui aussi était mal rasé. Il détestait sa pilosité. Il avait hâte de retrouver sa lame de rasoir pour retirer tout ça.

« Écoute, c’est d’accord. Et n’oublie pas, votre réputation est en jeu. »
« Je sais, Louis. »

Un dernier échange de regard, avant que Louis ne lui tourne le dos et quitte cette maudite boutique. Il entendit Félix lui lancer hargneusement avant qu’il ne referme la porte :

« Ravi de faire des affaires avec toi, petit ! »

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MessageSujet: Re: [Solo] Retrouver la lignée perdue   [Solo] Retrouver la lignée perdue I_icon_minitimeSam 29 Juil 2023 - 20:42



L’échange terminé, Louis finit par rejoindre leur repaire. À mi-chemin, il avait remarqué qu’une silhouette encapuchonnée le suivait. Félix avait fait vite. La porte de la maisonnette qui leur servait de cache ne s’ouvrait pas de l’extérieur. Il frappa dans un rythme précis, et l’entrée s’ouvrit sans bruit. Il se faufila rapidement à l’intérieur, et une jeune adolescente blonde referma la porte derrière lui.

« Lou ! » s’exclama-t-elle. « T’es vivant ? Bert nous a dit qu’les gardes t’avaient battu à mort ! »
« Il en faut plus pour me tuer, Vi. Tu l’sais bien. »

La fille lui fit un sourire franc et le serra doucement dans ses bras. Il lui tapota affectueusement la tête et mit un genou à terre pour la regarder dans les yeux.

« J’suis content d’voir qu’tu vas bien. Mon frère est là ? »
« Ouais, il ronfle. » répondit-elle. « On a fait les récoltes cette nuit. L’équipe est épuisée ! »
« Merci, Vi. Continue de surveiller, et ne laisse rentrer personne que tu ne connais pas. »
« Comme toujours, chef ! »

Son air sérieux le fit sourire, et elle reprit sa place près de la porte, écoutant les bruits de la rue, prête à alerter la baraque au moindre pépin. Deux escaliers lui faisaient face : l’un descendant, l’autre montant. Là-haut, il y avait une maison ordinaire : deux chambres, une cuisine, un petit salon où un semblant de famille vivait pour donner le change, si quelqu’un arrivait à s’introduire chez eux. En bas, la porte en bas de l’escalier semblait condamnée, mais il n’en était rien. Il descendit les marches deux par deux et releva le morceau de bois qui barrait la route. Il le dépassa et, comme d’habitude, le remit bien en place, avant d’ouvrir la porte qui grinça sur ses gonds.

L’odeur lui avait manqué ! Ces quelques jours passés dans sa cellule avaient été un véritable enfer, tout compte fait. Il caressa doucement la pierre froide du couloir qui menait vers le sous-sol. Une autre porte l’attendait au bout, mais elle s’ouvrit peu avant son arrivée. Un homme armé le salua chaleureusement, et indiqua qu’il avait déjà réveillé Norbert. Son frère arriva quelques secondes après, l’air inquiet. Cette raclure ne devait pas s’attendre à voir se pointer son cadet sur ses deux pieds. Comment était-il sorti de prison ?

« Lou, je... »
« Ferme ta gueule, Bert. Faut qu’on cause. »

Louis s’avança et l’agrippa par l’épaule pour l’entraîner dans leur bureau qu’il verrouilla derrière lui.

« Lou, c’qu’il s’est passé l’autre soir… » commença Norbert d’une voix tremblante. « J’avais pas l’choix ! Mais je serais revenu te chercher, je préparais justement... »
« J’ai dit la ferme. Écoute. Y’a un type qui veut nous voir. Un certain Antioche d’Essenburg. »
« Le comte régent ? Il est ici ? Il nous veut quoi ? » Le ton de l’aîné avait changé. Son énième masque de théâtre était tombé.
« J’en sais rien, mais il a fait du chemin pour nous trouver. Et j’crois pas qu’il sache c’qu’on fait ici. Et s’il sait, il a l’air de s’en cogner. »
« Tu lui as parlé ? »
« Ouais. Il veut nous voir. Tous les deux. »
« Même après t’avoir causé ? »

Le sourire moqueur de Norbert énerva son frère, qui lui envoya un crochet du gauche dans la joue. Il n’y mis pas beaucoup de force, mais cela suffit à lui faire perdre l’équilibre. Norbert se rattrapa sur la table et se frotta la mâchoire.

« Hmm… Je l’ai sans doute méritée. »

Il cracha un mélange de salive et de sang. Une dent vint visiblement avec.

« Mon beau visage… T’abuses, Lou. »
« T’en veux une sur l’autre ? » menaça-t-il.
« Non, non, arrête, c’est bon. » Norbert soupira en se redressant. « T’en penses quoi, toi ? »
« J’ai assuré nos arrières. Allons le voir, c’est important. »
« Maintenant ? »
« T’as mieux à faire ? »
« Je suis épuisé. »
« Moi aussi. On s’en fout, viens. »

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MessageSujet: Re: [Solo] Retrouver la lignée perdue   [Solo] Retrouver la lignée perdue I_icon_minitimeSam 29 Juil 2023 - 21:56



Malgré le ton pressant de Louis, ils prirent le temps de se raser, se coiffer et de choisir de « beaux » atours. Évidemment, leur garde-robe n’avait aucun vêtement qui se prêtait vraiment à l’occasion. Norbert choisit une veste et une tunique propres, ainsi que son plus beau pantalon. Il n’avait rien de mieux que ses pauvres sandales cassées, qu’il se promit de faire réparer avant la fin de l’ennéade. Aucune chaussure aux alentours n’allaient à ses grands pieds, qu’il maudissait intérieurement. Moins sobre, Louis opta pour une armure en cuir, qu’il couvrit d’un veston séduisant. Il avait fait cirer ses bottes, qui étincelaient malgré lui.

Ils firent un détour pour observer les lames de l’océan déchirer la quiétude du soir. Le soleil ne se coucherait pas tout de suite, mais c’était le moment préféré de leur journée. Ils étaient touchés par la beauté du ciel qui se reflétait sur l’eau du port. Mais ce n’était pas seulement la lueur du crépuscule qui les envoûtaient. C’était à cette heure-ci que leur vie commençait réellement. Les brigands œuvraient dans l’ombre de la nuit. Ces dernières années, ils n’avaient connu que ça. La violence, la douleur, la mort… C’était leur quotidien. Mais cette nuit là ne verrait aucun méfait de leur part. Le destin de ces deux frères allait changer à tout jamais.

Ils arrivèrent devant la grille de la salle de gardes de la ville. Le soleil éclairait toujours timidement la rue. Un chevalier les attendait, et après avoir confirmé leur identité et récupéré l’unique couteau que Louis avait emporté, leur demanda de le suivre. Il les mena dans une auberge respectable où ils avaient rarement mis les pieds. Le gérant leur lança un regard où se mêlaient frayeur, colère et curiosité, mais ils n’en tinrent pas compte. Ils montèrent l’escalier dont les marches craquaient à chacun de leur pas, et filèrent droit vers la plus belle chambre de l’établissement. À l’intérieur, Antioche les attendait. Il frappa une unique fois dans ses mains, son exécrable sourire aux lèvres.

« Louis ! Vous n’avez pas mis longtemps, merci d’être venus si promptement. » Le noble parlait vite. Il semblait pressé et impatient. « Et vous devez être… Norbert, je présume ? Quelle question. Il n’y a pas l’ombre d’un doute : vous vous ressemblez beaucoup. Et puis, Norbert, vous avez les traits de votre grand-père. Je ne pensais pas voir ce visage autre part que sur une peinture ! Mais je vous en prie, asseyez-vous. »

Antioche était assis à une table en bois massif. Devant lui, deux sièges attendaient les fesses des frères qui échangèrent un regard suspicieux. Le noble n’avait pas laissé Norbert en placer une, et il semblait déstabilisé. Ce n’était pas son genre. Sur le chemin, il avait intimé à son cadet de le laisser parler. Louis avait hésité avant de finalement accepter. Après tout, son grand frère était le mieux gâté pour ce genre de situation. Le voir ainsi ne le rassura pas, mais il était plutôt content de ne pas avoir affaire à ce régent. Ils obéirent donc et s’installèrent confortablement en restant muets.

« Tout d’abord, j’aimerais me présenter de nouveau. Je suis Antioche d’Essenburg, envoyé royal en tant que Grand Régent de la cité d’Ydril. » Ses mots firent écho à la discussion que lui et Louis avaient eu un peu plus tôt. « Je suis ravi de vous rencontrer. »
« Norbert, » dit simplement l’aîné, « ou Bert pour les intimes. Vous avez parlé de peintures ? »

Le noble joignit la pointe des doigts de ses mains et appuya ses coudes sur la table, pour se pencher vers celui qui venait de parler.

« C’est exact. Vous allez droit au but, alors, ne perdons pas de temps. » Il prit une profonde inspiration et regarda chacun des frères dans les yeux, avant de fixer uniquement Norbert. « Vous êtes l’héritier de la grande lignée d’Ydril. »

Norbert resta impassible, tandis que Louis faillit tomber de sa chaise.

« Pardon ? » demanda le cadet qui n’en revenait pas.

Son frère lui intima de se taire en levant un doigt devant sa bouche. Il sourit à ce noble qui semblait vouloir les prendre de haut, et se redressa sur son fauteuil.

« Voyez-vous ça… Continuez, je vous prie. »

Sa voix calme ne laissait rien transpirer. Louis ne cessait d’être impressionné par l’assurance de son frangin. Il avait toujours été comme ça, et ces dernières années ne l’avaient que conforté dans ce qu’il pensait être : un maître de la parole. Il en avait vu, des situations calmées en quelques mots bien choisis par Norbert. Il l’avait entendu persuader un marin avec vingt ans d’expérience de ne plus jamais remonter sur un bateau. Il avait été spectateur de nombre d’affaires passées en leur faveur simplement par sa grâce et son charisme. Mais cette fois, il avait en face de lui un véritable adversaire. Quelqu’un qui était à des années-lumières de lui, et qui semblait rire de la situation.

« Votre grand-mère a donné naissance au bâtard du comte d’Ydril, qui fut assassiné pour avoir croisé la route de bandits téméraires, il y a maintes années. Elle et Bruno auraient fui dans cette petite ville pour ne pas suivre son sort. Après tout, Bruno était un risque pour Altiom d’Ydril. S’il avait appris leur existence, ils les auraient traqués, et mis à mort. Mais le destin en voulut autrement. Bruno survécut, et la lignée perdure. Vous, ses enfants, êtes les uniques survivants de cette lignée. Toute votre famille directe a été décimée, mais dans votre corps coule le sang de votre grand-père. Vous êtes les héritiers du comté d’Ydril. »

Pendant quelques secondes, le silence retomba sur la chambre. Seul le bruit des vagues de l’océan proche venait le troubler.

« Ah ! Ahahahahah ! » Le rire de Norbert sembla étonner Antioche. « Vous n’avez rien trouvé de mieux ? Moi, héritier du comté d’Ydril ? Et pourquoi pas l'oncle du Roi tant qu'vous y êtes ? » Il se releva. « Viens, Louis. Ne perdons pas de temps avec ces imbécilités. »

Antioche frappa du poing sur la table avec force.

« Rasseyez-vous, idi-. Norbert. » L’aîné tourna lentement la tête vers lui. Le noble lui tendit le collier de Louis. « Vous reconnaissez ce collier n’est-ce pas ? Regardez la pierre de plus près. »

Norbert hésita, puis se rassit mollement, et prit le bijou entre ses doigts. Louis n’avait pas bougé. Il avait remarqué que le chevalier avait posé sa main sur la poigne de son épée. Le soldat était jeune, et semblait fort, et vivace. Ils ne pourraient pas fuir facilement. À coup sûr, l’un d’eux y resterait s’ils tentaient de s’échapper. Peut-être même les deux.

« Lou. » Le ton de Norbert le sortit de ses pensées. « C’est là depuis longtemps, ça ? » Il pointait l’infime gravure de l’emblème de la ville d’Ydril.

C’était son premier amour qui lui avait fait remarquer ce détail. Il s’en souvenait très bien. Après leurs ébats sauvages sur la plage déserte, à quelques kilomètres de Tylère, elle avait tripoté son collier et vu des initiales et un « joli dessin » inscrit dessus. Louis ne l’avait pas reconnut, mais visiblement, Norbert le connaissait.

« Oui. Depuis l’début. »
« Le Grand Noyé m’emporte, » soupira l'aîné. « Qu’est-ce que ça veut dire ? »
« Ce ne sera pas nécessaire, Norbert. » Antioche lui sourit de nouveau. Louis semblait ne plus l’intéresser. « Êtes-vous prêt à suivre votre destin ? »

Il lui tendait la main. Norbert, après une mince hésitation, la saisit. Son cadet eut du mal à rester impassible. La situation lui échappait complètement. Tout se déroulait si vite.

« Votre nouvelle vie vous attend, messires. L’annonce de votre découverte sera faite dans les plus brefs délais. Vous allez devoir apprendre vite pour rejoindre ce nouveau monde. Faites vos adieux à cette ville. Nous partirons à l’aube, demain. N’emportez que le strict nécessaire. J’espère que vous savez au moins monter à cheval ? »

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