Adélina
Ancien
Nombre de messages : 404 Âge : 124 Date d'inscription : 08/02/2021
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 20 ans Taille : 1m68 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Quand souffle le vent du Nord [Catarina] Jeu 23 Nov 2023 - 16:20 | |
|
Tariho, Première ennéade de Favriüs, Soltariel-la-ville, Duché de Soltariel.
Cela ne faisait quelques heures que les Di Alcacio ainsi qu’Adélina était rentré à Soltariel après la fatidique attaque avait eu lieu. Depuis, les choses étaient… Différentes. Adélina n’avait que passer très peu de temps avec son fiancé ou même sa fille, se recueillant dans ses appartements pour panser ses propres blessures. L’attaque avait ramené des souvenirs qu’elle ne souhaitait pas se remémorer, notamment l’attaque en Arétria ou même la rencontre avec l’équipage du vengeur. Mais il y avait une autre chose qui avait particulièrement dérangé la jeune nordienne, et c’était la façon dont le Duc éduquait sa fille. Adélina avait toujours eu horreur de condamner les gens à morts, et les quelques souffles qu’elle avait pris hantaient toujours ses cauchemars, comme des ombres qui ne pouvaient plus se détacher. La mort était un bien fardeau bien difficile à porter. Ce ne fut qu’une fois que le soleil soit à son zénith que la nordienne décida d’aller rendre visite à sa belle-fille. Elle traversa les innombrables couloirs trop décorés pour rejoindre l’aile de l’héritière de Soltariel. S’arrêtant quelques instants devant la porte, elle resta ainsi, muette, se demandant si sa visite serait malvenue après autant de commotion. Puis, elle soupira avant de cogner à la porte.
La dame de compagnie de Catarina vint lui répondre, la laissant rapidement entrer. Adélina fit quelques pas à l’intérieur avant de s’arrêter non loin de l’entrée. Si l’événement avait secoué la baronne, elle n’osait même pas penser comment pouvait se sentir la si douce Catarina. Adélina releva la tête, faisant un léger sourire à sa future belle-fille avant de prendre la parole de sa voix doucereuse. « Catarina… Pardonnez mon intrusion… » Commença-t-elle, se demandant comment son intrusion serait perçue... Ce n’était guère le moment pour la bienséance. Si elles seraient bientôt dans la même famille, elles n’utiliseraient plus leur titre honorifique. « Je voulais simplement voir comme vous alliez après le voyage de retour. » Les murs du château portent encore les cicatrices des combats acharnés qui ont eu lieu, et les deux nobles portent le fardeau des souvenirs douloureux de cette attaque traumatisante qui a ébranlé leur monde autrefois paisible. Malgré la tentative de reconstruction, l'ombre persistante de cette nuit sombre plane sur leur quotidien, rappelant la fragilité de la vie même dans un monde en apparence immuable. Ramenant ses mains contre son bas-ventre, la jeune baronne planta son regard dans celui de la jeune fille, tentant de lui faire un léger sourire pour la rassurer. « Si vous êtes occupée, je peux revenir plus tard. Mais je voulais simplement m'assurer que vous alliez bien, autant physiquement qu'émotionnellement. »
|
|
Catarina di Alcacio
Humain
Nombre de messages : 63 Âge : 38 Date d'inscription : 15/04/2023
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 16 ans Taille : 1m52 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Quand souffle le vent du Nord [Catarina] Lun 27 Nov 2023 - 13:44 | |
|
Catarina était heureuse d'être enfin rentrée chez elle après ce voyage éprouvant.
Car si ce dernier avait bien commencé, l'attaque des brigands l'avait beaucoup secoué. Tous les évènements qui s'en étaient ensuivi avaient grandement perturbée la jeune fille, qui n'était pas sans se remémorer l'accident, ou plutôt l'attaque qui avait ciblé feu sa belle-mère, et ses pauvres enfants. Elle avait ainsi passé le reste du voyage à refouler ses larmes et à opposer un visage souriant, du moins avenant à chacun ; mais désormais qu'elle était seule - ou presque - elle pouvait enfin donner libre cours à ses émotions.
Il fallait continuer évidemment. Que faire d'autre ? Son père devait être toujours fou de rage, mais elle se garda bien de lui demander une entrevue ; quant à Adélina, peut-être pourrait-elle venir la visiter le lendemain, si cette dernière n'était pas trop occupée. Heureusement, Ginevra était toujours là, fidèle au poste, présence ineffablement rassurante et coutumière, qui eut la présence d'esprit de lui faire préparer un bain et de prévoir un repas léger en guise de repas du soir.
Vêtue d'une robe légère qu'elle portait sans corset, elle venait de s'installer à sa table dans son boudoir lorsqu'on frappa à sa porte. Jamais son père ne viendrait la visiter à cette heure tardive ; et elle se redressa, tandis que Ginevra escortait la fiancée de son père dans la petite pièce décorée avec sobriété. Dépourvue de statues ou d’œuvres imposantes, elle n'était composée que d'une petite table blanche, de plusieurs fauteuils, d'une tapisserie aux couleurs tendres et pastels, d'une bibliothèque personnelle, ainsi que d'un petit secrétaire.
En réalité, la suderonne était étonnée de voir Adélina à cette heure tardive, mais elle était malgré tout heureuse de la voir, et l'adolescente rougit un peu de se trouver pratiquement en robe de nuit. Elle lui offrit une légère révérence, avant de secouer la tête.
Comme la baronne était gentille et attentionnée ! Sa douceur lui allait droit au cœur, et elle répondit d'une voix encore presque enfantine :
- "Vous ne me dérangez jamais, Adélina. Je vous en prie, asseyez-vous... j'allais diner, même je n'ai pas très faim. Vous désirez peut-être partager mon repas ?"
Elle se rassit. En vérité, une boule d'angoisse se formait dans sa gorge à l'idée d'évoquer le voyage, mais il fallait donner le change. Tandis qu'elle se rasseyait, un étrange mal de ventre la prenait ; mais elle continua, malgré tout, d'essayer de faire bonne figure, de conserver son masque habituel de bonhommie et de bonne humeur, par habitude de la politesse.
- "Et vous, comment allez-vous ? Cela a dû être très difficile pour vous. Votre enlèvement est encore si récent, et nous devons vous protéger. Je n'aurai jamais cru que ... que des bandits oseraient nous attaquer. Heureusement que tout s'est bien terminé."
Pas tout à fait. Elle n'avait pas obéit à son père, sa fiancée s'était opposée à ce dernier et le Hérault d'Othar avait prononcé des mots qu'elle n'aurait jamais osé formuler, même en pensées. Elle devait absolument éclaircir les choses avec ce dernier - tout comme elle revoyait ces brigands agenouillés dans la boue, prêt à mourir. Pourtant, eux aussi désiraient leurs morts. Ils avaient certes droit à un procès après s'être rendus - mais cela équivalait néanmoins à les condamner à mort.
- "Je... Je n'aime pas trop voyager, moi non plus. Je vous en prie, Dame Adélina. Restez donc un peu ce soir ? Je me sens mieux en votre présence."
Les larmes menaçaient de monter à nouveau. Elle se sentait brusquement si fragile, si petite, comme lorsqu'elle se réveillait en pleine nuit, dans le noir, et qu'elle imaginait des monstres dans les recoins de la pièce.
- "Père m'a dit que c'était à moi de décider du sort des deux prisonniers. Ce sont des criminels, et ils nous auraient détroussés sans aucune pitié. Pourtant, les envoyer mourir sur un gibet me semble bien cruel, bien que ce soit mon devoir. Que feriez-vous à ma place ? Donnez-moi un conseil, Adélina..."
|
|