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 Retour de Tylère... Déception Ydrilotte | Louis (+ PNJ)

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Adriano Cortès di Alcacio
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MessageSujet: Retour de Tylère... Déception Ydrilotte | Louis (+ PNJ)   Retour de Tylère... Déception Ydrilotte | Louis (+ PNJ) I_icon_minitimeJeu 4 Jan 2024 - 15:56



Arcamenel, huitième jour de la neuvième ennéade de Favriüs.
Premier mois de l'Automne | An XXI | XIe Cycle
Cité d’Ydril




La brise d’automne soufflait fort sur les quais du port d’Ydril. Il n’était pas loin de midi, et les équipages continuaient d’œuvrer sans relâche, déchargeant et rechargeant les cargaisons dans leurs navires accostés. Certains profitaient d’un moment de répit pour se restaurer, avalant en vitesse un gruau médiocre qui ressemblait davantage à de la bouillie, du poisson pêché le jour même et grillé en aller-retour, un morceau de viande séchée ou quelque fruit un peu trop mûr.

La présence de la caraque amirale du duc si imposante avait fait parler d’elle depuis ces deux derniers jours, mais peut-être pas autant que la nouvelle de la mort du Comte Norbert. La ville avait été mise sens dessus-dessous. Le palais avait rouvert ses portes, et une foule de gardes et de soldats avaient fouillé les recoins les plus sombres de la cité, à la recherche d’on ne savait quoi. Personne ne savait vraiment ce qu’il s’était passé dans la chambre de la duchesse, mais une chose était certaine : la noblesse d’Ydril avait été secouée, et certains membres éminents de la société, emprisonnés.

Une frégate de la marine ydrilote en provenance de Tylère qui était partie la veille accostait à son tour, et au milieu de la petite troupe de soldats qui en sortit, deux hommes se démarquaient par leur tenue et leur posture. L’un d’eux, tous le connaissaient. Il avait régi Ydril ces dernières années dans une autorité juste : Antioche d’Essenburg. À ses côtés, certains pouvaient reconnaître le chevalier Rodric, très apprécié des marins qu’il côtoyait trop souvent. La nouvelle de leur arrivée était déjà parvenue aux oreilles de Grégoire qui alla à leur rencontre, soulagé de les voir en vie. Toutefois, l’absence d’une autre personne qui aurait normalement dû être là l’inquiéta. Ils pressèrent le pas pour rejoindre le palais, et firent irruption tous les trois dans un salon où conversaient déjà Louis et Adriano, qui faisaient l’état des lieux de leurs quêtes respectives.

Le duc, quant à lui, n’avait point été passif non plus. Les conseils prodigués aux côtés du cadavre de feu le félon, Louis en avait assuré l’application studieuse et sans scrupules. Cela impressionna le Duc, assurément. Mais, surtout, cela le rassura : rarement les terres Suderones avaient été si divisées que depuis l’accession au trône ducal de l’actuelle famille Cortès di Alcacio ; rarement les Suderons avaient été victimes d’autant de problématiques religieuses - avec les cultistes - et politiques. Le cas des cultistes avait en partie était solutionné, et celà, grâce à l’aide précieuse et inestimable d’Alonna. Ensemble, Nordiens et Suderons assénèrent tant et tant de coups sur le crâne des cultistes, qu’ils en furent tout ébranlés et affaiblis pour bien des années, assurément. Aujourd’hui, c’était de la politique intérieure que venait le danger… Et c’était Louis, qui s’était montré comme un roc imperturbable et solide, sur lequel le Duc pouvait s’ancrer pour ne point chavirer.

Le nouveau comte avait œuvré ces deux derniers jours pour mettre la main sur les quelques traîtres qu’avait dénoncé l’intendant. Ses aveux avaient tardé à venir, mais la torture avait fini par avoir raison de sa volonté. Le réseau que Norbert s’était tissé s’étendait au-delà d’Ydril, et des indices montraient que ce complot avait pu être ficelé pour d’autres raisons qui dépassaient le défunt. Louis avait mis aux fers le responsable militaire des armées, complètement impliqué. Lui n’avait rien cédé sous la torture. Il mourut de ses blessures, ses secrets emportés avec lui. Quatre autres membres de la cour avaient été inculpés et auraient droit à un procès en bonne et due forme. Les interrogatoires étaient partis dans beaucoup de sens, et l’archonte, incapable de démêler le vrai du faux, s’attendait à passer de pénibles prochaines ennéades. Il faisait son rapport au duc lorsque la porte du salon s’ouvrit sur les deux chevaliers et l’ancien Régent. Ce dernier fut le premier à prendre la parole.

« Votre altesse, votre grandeur… Je suis heureux de vous voir tous deux en vie. J’ai cru comprendre que cette histoire était enfin terminée ? »

« Pas tout à fait, messire. Prenez place, je vous prie. Rodric, Grégoire, vous pouvez disposer. »

Adriano chercha des yeux derrière Antioche et le chevalier d’Ydril. Il cherchait, encore et encore… Sans trouver. Sans la trouver, elle. Adélina n’était point là… Son cœur manqua alors un battement, et le poids dans son poitrail se fit soudainement très lourd. Que lui était-il arrivé ? Qu’avait-elle fait ? Avait-elle… Fui ? Et tout ce qu’avait dit l’intendant félon, était-ce vrai, finalement ? Que faire… ? Que penser… ?

Baissant les yeux face à la déception et aux évènements et pensées qui se bousculaient en son esprit, Adriano prit une profonde inspiration qu’il camoufla aisément. Il offrit donc un sourire à Antioche, qui s’installait, conformément aux ordres du nouveau Comte. Dardant alors un regard interrogateur, le Duc se voulut toutefois rassurant : qu’importe le tumulte de ses pensées, il ne devait point céder à l’emportement des craintes et des sentiments. Car des sentiments, il en avait, oui… Ceux-ci prirent du temps à apparaître… Mais ils étaient là… Et Adriano refusait de se laisser aller à quelques conclusions ou à perdre contenance : il allait avoir besoin de son cerveau, de toutes ses capacités… Aujourd’hui, sans doute plus que jamais.

« Bienvenue messire. Son Altesse n’est point avec vous ? »

« Tiens, c’est vrai ça, » continua Louis d’une voix surprise.

Il s’étonna de ne pas avoir remarqué cette absence pourtant si évidente plus tôt. La réaction inattendue d’Antioche les souffla tous les deux. L’ancien régent s’était stoppé net à la question du duc, avant de les regarder tour à tour pendant de longues secondes, pour finalement baisser les yeux dans un air coupable. Le cœur de Louis manqua un battement, et il s’affaissa sur son siège quand le sire d’Essenburg fit son aveu.

« J’ai commis une erreur de jugement, et j’en accepterai la faute. Dame Adélina a fui le duché, messires. Elle est partie le soir même de notre arrivée à Tylère, sur un navire en partance pour Estrévan. » Il n’osa pas relever les yeux, continuant d’une voix coupable, le visage serré. « Je n’ai pas su… non, je n’ai pas essayé de la retenir. Je n’ai pas non plus prévenu nos protecteurs avant qu’elle ne soit hors d’atteinte. Je me suis rendu compte de cette erreur trop tard. J’ai douté de votre magnanimité et de votre capacité à pardonner. » Enfin, il redressa la tête et planta ses yeux dans ceux du duc. « J’en accepte l’entière responsabilité, votre Altesse. Mais je la retrouverais, soyez-en sûr. »

Adriano encaissa le coup. Sa réputation, il la connaissait, pour l’avoir suffisamment entretenue des années durant. Il était dur, oui ; il était cruel, parfois ; il était prompt à dispenser la mort dès lors que celle-ci demeurait adéquate, juste, ou tout simplement utile. Qu’Antioche soit ainsi demeuré sur cet aspect de sa réputation, n’était point reprochable. Qu’il laisse fuir la Duchesse, en revanche, était une toute autre paire de manche… Mais pourquoi avait-elle fui, alors ? Les rumeurs, les accusations… Ne sont-ce point là, justement, de vaines paroles au fiel malodorant ? Ou alors… Serait-ce dont vrai ? « Fui ? » Répéta-t-il alors, gardant le faciès contrit d’une moitié éplorée, s’apprêtant en réalité à cuisiner le régent pour obtenir toutes les informations possibles.« Mais… Par tous les Saints, pourquoi fuir ? Qu’y avait-il à pardonner ? Elle n’a commis aucune offense ! Pire ! C’est elle que l’on a offensé, en l’emprisonnant injustement et en tuant son enfant, notre enfant, à naître… Pourquoi vouloir fuir, dans ces conditions ? »

Louis, de son côté, avait blêmi. Les nouvelles que lui avait rapporté le capitaine d’un bateau de patrouille le jour passé, de navires marchands coulés en provenance de Tylère et à destination d’Ithri’Vaan… La coïncidence était trop grosse, trop évidente. Cela ne se pouvait. Son poing se serra sur son genou. Avait-elle pu le duper ainsi ? Non, c’était impensable. Ses yeux, ses gestes… Tout était trop sincère. N’avait-elle pas eu confiance en lui ? En sa capacité à agir, à réagir ? À trouver les mots pour convaincre le duc de son innocence ? Il resta silencieux, écoutant à moitié la réaction d’Adriano pendant que ces questions se bousculaient dans ses pensées. Le garçon savait pertinemment pourquoi elle avait fui, au fond. La peur de la réaction de son cher époux avait dû pousser à bout l’être fragile qu’était la duchesse. Comment lui en vouloir, à elle ou à Antioche ? Il aurait probablement réagi de la même façon que lui. Peut-être même serait-il parti avec elle, s’il en avait eu la chance. Adélina…

« Elle connaissait la haine que vous vouez aux pirates et à leurs alliés. » La voix d’Antioche était douce mais ferme. L’ancien régent n’avait pas peur d’être franc avec le duc, et il ne servait à rien de lui mentir. « Elle avait peur que Norbert vous convainque de sa traîtrise, et que vous reveniez l’exécuter. Son Altesse a préféré tenter sa chance loin d’ici, de la Péninsule, en abandonnant son rang. »

Les mots de l’ancien régent étaient lourds de sens. Mais quelque chose clochait définitivement. Adriano et Adélina ne se connaissaient que très peu, en réalité. Trop peu, peut-être. Mais une chose était certaine : cette femme était prête à bien des choses pour sa famille, et abandonner ainsi Gabriel - certes en sécurité dans le Nord - était impensable pour elle. Son unique enfant, né d’un précédent mariage d’amour avec Théodoric de Langehack, assassiné par sa soeur - du moins ainsi allait la rumeur. Quelque chose clochait. « C’est ce qu’elle vous a dit, messire ? » demandait-il, feintant l’inquiétude mais point l’intérêt.« Que je serais tenté de croire un traître et un félon, plus que mon épouse ? Elle qui m’a tant aidé contre les cultistes… Pour elle, que j’ai retourné ciel et mer pour pouvoir la retrouver ? Mon coeur est brisé… » ajoutait-il.« Je ne comprends rien… »

Le noble soupira et s’appuya avec ses coudes contre ses cuisses.

« Elle s’est crue en danger, et elle a fait un choix. Il n’y a rien de plus à comprendre, mon ami. »

Louis jeta un regard dur à Antioche, et fronça les sourcils. Il éleva enfin une voix sévère, celle qu’il avait dû employer de nombreuses fois ces deux derniers jours.

« Vous auriez dû l’arrêter, messire. Sa fuite ne fait que réinstaurer le doute quant à sa culpabilité. Je doute fort que son Altesse ne l’ait pas écoutée en la retrouvant. »

« En effet… Je l’aurais écouté… Et je l’aurais défendue, assurément. Mais maintenant, je vais devoir vivre avec cela, et le monde aura les yeux tournés sur moi… Un Duc, qui n’a plus d’épouse car celle-ci a fui le pays… Néera me vienne en aide… »

« Si elle est encore en vie… » L’archonte soupira et s’affaissa de nouveau sur son siège. « On m’a rapporté la veille que deux navires marchands ont été retrouvés, pillés, saccagés, et l’équipage exterminé. Des pirates, encore. Très sanguinaires. Je n’en connais pas beaucoup qui œuvrent ainsi, et les rumeurs qui courent sur le port me font présumer du pire. » Il n’attendit pas de réaction et planta son regard dans celui du duc. « Il est tout à fait envisageable et possible que le Rokvenha ait de nouveau enlevé votre femme, votre Altesse, s’il ne l’a pas tuée. »

« Ou… Si elle ne l’a pas rejoint ? » dit alors Adriano, renfrogné, la mine triste, affalé dans son assise.« Par la Mère… Que dois-je croire… Qui dois-je croire, aujourd’hui…»

« L’heure n’est plus à la supposition, » trancha le garçon. « Il n’y a aucune raison logique de l’imaginer faire ce choix, sauf si elle devait sauver sa peau. Je vous l’ai dit, les rumeurs propagées par ces pirates sont fausses, je suis allé le vérifier moi-même. »

« Vous-même ?  » Répéta Adriano, haussant un sourcil.« Comment avez-vous pu faire cela, messire ? Vous étiez dans le Nord ?  »

« Je vous l’ai dit devant le corps de mon frère. J’ai suivi la trace du Rok jusqu’à Siriac, là où il devait prétendument retrouver la Rose, pour vous ramener sa tête. Tout cela n’était qu’une perte de temps, des mensonges, inventés de toutes pièces pour vous décrédibiliser. »

« Oui… C’est vrai… Je me souviens maintenant. » Dit-il, opinant du chef tandis que son regard se perdait dans la pièce. « Pardonnez-moi, mon cerveau… Disons qu’il m’apparaît difficile de penser correctement depuis ces derniers évènements… L’émotion… Et… Enfin, apprendre que je viens sans doute de perdre ma femme, et mon enfant à naître… Que voilà beaucoup de malheur pour un seul homme… » Ajoutait-il. Adélina était en effet sa troisième épouse… Et, d’après les informations à disposition, la troisième à disparaître de sa vie. Quant à l’enfant… Les comptes étaient aussi plus ahurissants. « Qu’avez-vous vu, à Siriac ? Adélina devait s’y rendre pour visiter sa famille Langecine… A son retour, elle me semblait changée, peut-être troublée… Avez-vous vu ce maudit Rokvenha, là-haut ? »

Louis soupira, et répéta encore une fois en baissant les yeux.

« Je vous l’ai dit, il n’y était pas. Personne ne l’a vu, et pourtant, je peux vous dire qu’on en a interrogé, des marins. Dans le lot, il y avait bien des pirates, mais ils n’avaient soit jamais entendu parler de lui, soit tout simplement ignoraient où il était. J’y suis resté trois jours. »

« Hum… » Soupirait-il. « Votre Grandeur voudriez-vous s’il vous plaît informer les officiers de marine de la localisation des attaques récentes de pirates ? Ainsi que l’endroit précis où vous avez vu Adélina pour la dernière fois ? Je compte envoyer plusieurs navires en patrouille, à la recherche d’informations… Peut-être est-elle sauve… »

« Notre marine est déjà très occupée et dispersée, nous escortons chaque navire marchand en partance d’Ydril jusqu’à leur destination, ou jusqu’à ce qu’ils quittent l’océan d’Eris, et nous patrouillons et chassons déjà ces pirates qui heurtent notre commerce si fort. Si vous voulez mon avis, je pense que nous avons deux choses à faire la concernant : rester vigilant des dires des pirates, car si la Rose a retrouvé le Rok, nul doute que les rumeurs recommenceront à courir, et peut-être aller directement enquêter en Estrévan. »

« Non, non. Point en Estrévan. Je ne risquerais pas de mettre dans cette histoire un quelconque Prince-Marchand. Ces adorateurs d’Arcam sont les pires menteurs et manipulateurs de notre monde. En plus de risquer l’incident diplomatique…» Dit-il, expliquant alors quelques notions géopolitiques sans entrer dans les grandes lignes. « Cela aurait pu être une idée, oui… Nous la garderons de côté. Sans doute ai-je quelques contacts de qualité en ces lieux qui pourraient nous aider en temps et en heure. Mais, à l’instant, il me faut décider quoi faire du sort d’Adélina, au regard des Péninsulaires… Et cela me brise le cœur. Son destin est… Tragique. Adélina avait bien des ennemis, au sein de nos frontières. Prudence de Langehack a, il n’y a pas si longtemps, tenté d’assassiner Adélina en la poignardant. Elle ne fut sauvée que par l’habileté politique et le pouvoir de feu son paternel, le Marquis Griffon de Langehack. D’ailleurs… D’étranges rumeurs circulent sur Prudence… Des rumeurs de cultes honnis des dieux… Elle aurait fait assassiner Théodoric qui, bien qu'ayant abdiqué ses prétentions sur la couronne Marquisale, demeurait un témoin des actes de Prudence contre Adélina… Peut-être… Peut-être tout ceci est-il lié, d’une certaine manière… »
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