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| Nous verrons bien | |
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Auteur | Message |
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Adonia Ypsilantis
Humain
Nombre de messages : 52 Âge : 19 Date d'inscription : 26/02/2024
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 28 ans Taille : 1m60 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: Nous verrons bien Ven 14 Juin 2024 - 8:46 | |
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Les soupirs sont devenus plus nombreux que les élans d’espoir, lui faisant ainsi croire qu’à ce rythme-là leur entente restera sans lendemain. Il réside pourtant chez cet homme un attrait qu’elle ne saurait expliquer ; celui-ci l’obligeant à vouloir creuser avant d’oser se faire une idée. N’étant toujours point là pour se faire la juge ni pour lui donner une leçon comme cherche si bien à le faire sa sœur d’un jour, elle s’est simplement affairée à esquisser les traits d’une psychée. Plus âgée que la jeune femme lui servant toujours de cicérone dans l’obscurité, elle n’en est pas moins restée attentive non seulement des mots utilisés par cette dernière, ainsi que les manières employées. Doit-elle alors lui conseiller d’emprunter d’autres voies si elle souhaite gagner le cœur et l’esprit de cet homme trop habitué à recevoir des coups-bas ? Car à ce rythme-là, oui, il ne restera bientôt plus rien à dire sous peine de creuser un fossé toujours un peu plus profond. Cette antinomie de la pensée et des capacités à voir les choses de la vie semble en tout cas avoir atteint son paroxysme et les deux camps, retranchés sur leur position, paraissent incapables d’entrevoir les ébauches d’une entente. Est-il encore temps de sauver quelque chose ou même… qui que ce soit ?    « Nous ne sommes aucunement là pour juger ton passé et la vie que tu mènes, Viliam, se permet-elle enfin de prononcer. Ce n’est point le but de ma venue, car en cherchant à te rencontrer, je n’ignorais pas que nous aurions à entendre de telles choses te concernant. Qui suis-je pour te condamner ? Absolument personne ».    Elle aimerait s’approcher de lui pour tenter, à travers son bandeau, de percevoir quelques lignes, mais la présence à ses côtés de sa sombre alliée l’empêche d’aller plus loin.    « Eh si nous poursuivions notre chemin afin que tu nous montres toutes ces choses que nous devrions connaître, xwâhar et moi ? J’apprécie de t’avoir comme guide et d’entendre ton point de vue et il serait assurément regrettable que notre journée se termine sur de si austères paroles, quand bien même sont-elles le fruit d’une douleur semblant obstruer ton coeur depuis de si nombreuses années, regrette-t-elle sincèrement. Sois en tout cas certain que tout fut entendu à défaut d’être vu et que ta vie et tes espoirs m’importent plus que tu ne l’imagines ; car lorsque la marque de Tyra semble être aussi bien imprégnée sur un homme pour qui chaque jour pourrait être le dernier, il me semble nécessaire de lui tendre l'oreille lorsque l'on sait que son existence pourrait ainsi s'arrêter avant la fin des dernières gelées ».
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| | | Shaheem Angharad Sang-mêlé
Nombre de messages : 60 Âge : 19 Date d'inscription : 26/02/2024
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 23 ans Taille : 1m53 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Nous verrons bien Jeu 4 Juil 2024 - 15:42 | |
| Pour sûr que le passé du voyou importait ! Et bien entendu que la Princesse de sel se faisait fort de le juger ; il n’y avait que les érudits pour parler comme dans leurs livres poussiéreux, croyant fermement qu’un mot n’était qu’un mot, et une pensée abstraite. La seconde tête de l’Hydre, aussi pleine soit-elle, manquait cruellement de lien avec la réalité des choses. Il était impossible d’échapper à ce que l’on avait été, pas plus que l’on pouvait tromper sur ce que l’on était aujourd’hui ; seul comptait réellement le mal qu’on se donna pour demain. Mais chaque parcours, si tortueux soient-ils, avaient de l’intérêt – voire même de la valeur. Il aurait été stupide, sinon regrettable, de nier que Viliam de l’Aile Blanche était un bandit notoire. Premièrement parce que c’était précisément ainsi qu’il avait acquis la crédibilité populaire dont elle avait besoin, et deuxièmement parce que cela aurait forcément des répercussions sur leurs liens, peu importe leur origine. Adonia, si douce et si tendre, pouvait se montrer bien sotte. Shaheem gouttait peu à la philosophie mais elle avait été assez assidue pour retenir qu’on ne distinguait ici-bas la politique de la morale. Pensait-elle naïvement que frère, aussi limité soit-il, ne souffrirait nullement de ses accointances ? Bien sûr, il n’était pas question de faire un procès céans au pauvre désillusionné, mais il aurait été mensonge que d’affirmer que ses actes n’avaient aucune importance.
L’acte et la conséquence des actes étaient les fondements de la société. Chaque action se devait d’être mesurée avec soin, car hormis pour les enfants et les idiots, il n’était pas question de se déresponsabiliser de ses choix. C’était d’ailleurs ce principe qui avait fondé les premiers tribunaux, et les sanctions associées. Non, en vérité, l’Asharite ne pouvait pas nier complètement ce que représentait la petite racaille qui l’accompagnait de bon matin ; par contre, elle pouvait tenter de comprendre ce qui l’avait mené à être ainsi, et se faisant, elle en était persuadée, avancer pour le mieux sur le chemin de son intronisation. Car il demeurait une chose qu’elle ne perdait pas de vue : elle était là pour le peuple, certes, mais surtout pour obtenir son titre. La futurement Princesse de la Charité analysait le brave gaillard avec l’œil acéré des bons acheteurs. Il n’était pas question qu’elle fasse une mauvaise affaire, et qu’elle s’encombre d’un impotent. Elle avait déjà fort à faire avec une invalide au bras, il s’agirait de ne pas trop charger la mule non plus. Et, à la décharge de l’Ypsilantis, elle avait l’avantage d’une éducation fort à propos, toujours utile pour ses projets qui faisait cruellement défaut à son hôte d’un jour. Restait donc à établir si le partenariat, s’il se mettait en place, lui serait finalement bénéfique ou à perte.
Son habilité à toujours demeurer à l’abris, et de n’avoir pour l’instant pas fini sur un bûcher jouait en sa faveur. Mais des hommes prêts à faire le bien, ce n’était pas ce qu’il manquait à Thaar. Il suffisait même qu’elle fasse preuve d’un peu de patience, et un autre groupuscule prendrait certainement la place respectée qu’occupait désormais Viliam. Bref, Shaheem n’était vraiment pas convaincue pour l’heure du bien-fondé d’une quelconque collaboration à long terme. Il aurait fallu quelqu’un de moins emporté, de moins idéaliste sûrement pour que les choses se passent au mieux. Mais avec la fougue et l’empressement idiot du paysan, il semblait difficile de lui faire entendre raison et de lui confier une tâche aussi importante que celle qu’elle avait en tête. Alors, à défaut de gérer pour elle des affaires dans la basse-ville, il ne lui restait plus qu’à espérer que lui ou la doeb silencieuse aurait la langue assez pendue pour louer ne serait-ce qu’un peu la Princesse de Sel. Elle laissait à sa commensale l’étude socio-culturelle ; elle se contenterait des lauriers.
« — Oui-da, vous avez raison mon amie, encore une fois vos paroles sont d’or. Nous sommes venues car nous avions promis d’entendre les problématiques des Thaaris. Si nous ne pouvons gager de changer les choses du tout au tout, sois assuré Viliam de l’Aile Blanche que nous userons de notre influence pour que le Conseil n’ignore plus ces maux. N’est-ce pas à mesure que les cristaux s’agrègent qu’on obtient des bassins entiers de fleur de sel ? Il adviendra un jour où ce petit cristal, si infime soit-il, portera ses fruits, j’en suis convaincue.
Et elle l’était sincèrement. Elle souhaitait simplement faire fructifier ce cristal-là, déjà, avant d’exploiter l’ensemble du bassin. Un grain de sel à la fois.
— Tu es bien silencieuse Azralith Zaurahel. Pourrais-je rompre ton vœu de silence en te demandant ce qui t’a motivé à rejoindre l’Aile Blanche à ton tour ? Es-tu toi-même victime de l’oppression ? »
Au vu de sa dégaine, Shaheem en doutait sérieusement, mais cela lui donnait une raison suffisante pour faire causer la géante mutique qui commençait à l’inquiéter sérieusement. Non pas qu’elle avait peur des noirauds, mais elle avait appris à se méfier des femmes, et surtout celles qui portaient à la taille des épées aussi grande qu’elle.
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| | | Azralith Zaurahel
Drow
Nombre de messages : 103 Âge : 28 Date d'inscription : 19/09/2022
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 109 ans Taille : 2m Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Nous verrons bien Ven 5 Juil 2024 - 17:06 | |
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Une assurance des plus remarquables d'autant qu'il était quasiment certain qu'elle n'était pas constituée uniquement de mots. Ces discours, ces idées d'une flamboyance rares offertes à autrui au moyen d'une rhétorique maîtrisée. Cette certitude dans la voix, celle d'un être composé de bien plus de réponses que de questions. Qu'elle soit face à la Kiel Elimshinae en personne ou à une princesse marchande de Thaar, Azralith ne pouvait que remarquer les similitudes entre les grands de ce monde, entre ceux qui détenaient les rênes de leur société respective. Et si l'idée de comparer l'avatar du Visage Hurlant à une simple princesse marchande pouvait frôler l'inconcevable, il lui fallait pourtant se rendre à l'évidence.
Car c'était aussi le cas pour bien d'autres, tous ces visages rencontrés au cours de son périple, toutes ses âmes vibrant d'un même éclat, rayonnant d'assurance et de certitude.
Elle les enviait.
Plus puissantes étaient les convictions et plus hermétique chaque être devenait face à celles d'autrui, n'en résultait alors rien d'autre que le dédain et le conflit. Et pourtant même en sachant cela, elle rêvait de pouvoir parler et affirmer sa place dans le monde avec la même détermination dont ils faisaient preuve. Car que lui restait-il réellement d'autre que son amour pour le Père et son honneur qu'elle gardait solidement chevillée au corps, s'y accrochant avec la force du désespoir, terrifiée à l'idée que l'on puisse lui arracher et de ce qu'il pourrait advenir de sa braise sans sa chaleur réconfortante.
Mais pouvait-elle réellement affirmer que l'idée ne lui paraissait pas séduisante ? Rejeter les serments, rejeter cet honneur qui ne lui avait valu rien d'autre que de se faire trahir avec une aisance remarquable, rejeter ses enseignements et tout ce en quoi elle avait jamais cru. Une dégénérescence absurde, une immondice qui entacherait sa braise à tout jamais, une insulte envers ses devoirs, une hérésie aux yeux du Père.
Mais un acte aussi immonde pouvait-il réellement être à ce point blasphématoire ? La voie du Nahali n'était-elle pas grande ouverte pour les puissants du Puy ? Combien d'Ilythiiris préféraient agir depuis les ombres, combien de ceux qui se délectaient dans le massacre des faibles et de ceux incapables de se battre, combien de ces tueurs ayant oublié depuis bien longtemps la définition de l'honneur, combien d'entre eux étaient pourtant toujours dans les grâces du Créateur ?
Venant fermement appuyer une main contre son visage, la guerrière se mit à serrer les dents. Elle était enchaînée par ses propres mots, par ses promesses. Elle qui ne rêvait que de liberté, de force, de se mesurer à de puissants adversaires, ses propres principes l'affaiblissaient, la rendait vulnérable même face à la fange vaanie la plus exécrable. La source même de sa paranoïa excessive, cette incapacité à combattre à armes égales ceux qui ne s'encombraient pas du moindre code. Comment pouvait-elle espérer accéder au Festin Éternel en demeurant enchaînée dans sa propre insuffisance ?
Car ce n'était rien d'autre que ses propres mots. Cette promesse d'apporter son aide à Viliam en toute circonstances, cette promesse de protéger et ramener cette fée à son foyer, cette promesse de protéger la troupe itinérante, cette promesse à elle même, celle de renier sa place au Puy et son titre tant qu'elle n'aurait pas saisi l'essence même de la quête éternelle du Nahali.
Ces quelques mots qu'elle avait prononcé un peu plus tôt, ceux qui étaient censés la retenir de broyer le crâne des deux princesses, il ne tenait qu'à elle de les respecter, de suivre ses serments et son honneur dans la douleur et jusqu'à ce que mort s'ensuive. Une droiture à laquelle elle s'était toujours férocement accrochée, même alors qu'elle était soumise aux tortures les plus créatives et les plus immondes dont était capable le Puy.
Pourquoi continuer, alors que cela n'engendrait autour d'elle que du dédain et que rien pas même le Père ne semblait l'encourager à suivre cette voie ?
Lorsque Shaheem s'adressa à elle, les prunelles écarlates de la guerrière glissèrent lentement vers la princesse, la fixant un instant sans dire mot. « La confiance. » Répondit-elle alors soudainement, autant pour la thaarie que pour elle même. Car une certaine curiosité malsaine l’enserrait, l'idée de commettre en cet instant un acte ignoble et irréversible paraissait presque enivrante. Mais outre ses simples mots, il y avait autre chose qui l'en empêchait, quelque chose qu'elle ne pouvait sacrifier sur le simple autel de l'impulsivité.
« Et ce n'est pas à l'Aile Blanche que je l'accorde mais à Viliam. Il m'a tendu la main alors que rien ne l'y obligeait et ce à plusieurs reprises, même alors que nous étions en conflit. Il est rare de pouvoir tourner le dos à autrui sans la moindre crainte. » Était-ce aussi de cela dont il était question lorsqu'elle se sentait un devoir de protection envers Paprika ? Cherchait-elle à apporter à autrui ce fragment d'aide désintéressée qui lui avait été octroyé ? S'agissait-il de la raison principale qui la retenait de plonger dans la dégénérescence ? Était-ce bien là une volonté du Père ou le simple fruit du hasard ? Elle n'en avait pas la moindre idée. La seule constante demeurait son sang bouillonnant, affamé et désormais en proie à une curiosité excitante, salivant à l'idée d'un carnage lascif et interdit.
Alors, Azralith détourna son regard de la princesse, espérant faire rapidement taire les grognements affamés. Elle s'éloigna quelque peu du groupe, n'oubliant pas sa mission première mais luttant désormais contre ses propres pulsions, cherchant refuge dans la douleur d'une lame traçant un sillon écarlate le long de son bras.
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| | | Viliam Sang-mêlé
Nombre de messages : 579 Âge : 34 Date d'inscription : 20/02/2022
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 37 ans Taille : 1m85 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Nous verrons bien Sam 6 Juil 2024 - 8:06 | |
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« La confiance. »
Durant une minute, Viliam n’ajouta rien. Il fixa la drow qui s’éloignait un peu, surpris. Son expression changea et un éclat brilla dans ses prunelles noires. Il sembla… touché.
Tic nerveux dont il ne semblait pas vraiment se rendre compte, il joua à nouveau avec sa broche, passant son pouce sur ce qui avait autrefois été l’effigie d’un oiseau et dont l’usure du métal rendait les détails presque effacés. Puis rapidement il sembla se reprendre sans verbaliser ses pensées. Il battit des paupières, se détourna de la grande guerrière et observa la rue, comme s’en retournant à sa mission principale.
-Venez.
Sa capuche bien enfoncé sur sa tête, une grande inspiration, il les fit longer les bords de la grande place puante. Les cris et l’odeur n’avaient pas changé, tout était toujours là, lui agressant les sens au point qu’il en aurait eu la nausée, si de multiples autres pensées ne lui occupaient pas déjà l’esprit. Il aurait pris un autre chemin s’il avait pu, mais les princesses lui avaient assurés ne pas être particulièrement disposées aux raccourcis impliquant toits et autres cabrioles.
-Je suppose que vous n’avez pas oublié les bracelets que vous m’avez confié princesse. Finit-il par adresser à l’Asharite, parlant simplement par-dessus son épaule. J’aimerais vous montrer ce à quoi ils ont servi.
Ils marchèrent encore un moment, oscillant entre les rues et les venelles, dans un hasard apparent qui n’en était bien entendu pas un. Viliam avait l’air de s’être repris, et il se montrait particulièrement attentif aux quelques passants qu’il risquaient de croiser. Heureusement, jamais ils n’eurent affaire à la garde, le bandit, sachant visiblement très bien comment éviter les chemins de patrouille.
Petit à petit, les ruelles s’étrécirent jusqu’à devenir si étroite qu’on y passait à peine en chariot. Les façades s’abimaient, s’assombrissaient. Le sol se faisait plus meuble, inégal puis les pavés finirent carrément par disparaitre, sous le givre de l’hiver.
De dégradés, les quartiers qu’ils finirent par traverser se muèrent en désolation où les maisons semblaient prêtes à s’effondrer au moindre fort coup de vent. Çà et là, on voyait parfois des réparations de fortunes sur les murs ou les toits qui supportaient à grand peine la couche de neige épaisse. Le tout était fait avec semblait-il tout ce qui avaient pu passer sous les mains des habitants et créait une sorte de patchwork gigantesque sous leurs yeux.
Profitant probablement du peu de répit que le temps leur donnait, il semblait y avoir de l’agitation dans l’un des quartiers qu’ils atteignirent. Il y avait des ressources, couvertures, quelques sacs de vivre, et aussi ce qui semblait être des matériaux en vrac et des gens pour les disposer ça et là, pendant que quelques hommes sur un toit devaient certainement boucher quelques dégâts.
Alors qu’ils s’approchaient du groupe qui s’affairait à distribuer le tout…
-Dehors guetteurs ! Ici c'est chez nous et pas chez vous !
C’était une adolescente qui était venue se planter devant eux. Elle devait avoir une douzaine d’année environs, mais elle était petite et malingre. Ses cheveux blonds étaient emmêlés et les taches de rousseur qui maculaient son museau lui donnait un air sauvage. Elle tenait un long morceau de bois dans sa main, sans doute une épée à ses yeux. Accroché à sa jambe, un bambin qui, brun et la peau sombre, ouvrant grand ses yeux inquiets, en tout point physique différait d’elle.
Ce n'était probablement qu'un jeu, d'autant que le bandit s'il ne s'y attendait pas, ne s'en montra pas non plus bien surpris, alors qu'il posa son poing contre sa hanche. Mais ce genre de paroles dans la bouche d'enfants si jeune ne venait pas de nul part pour autant.
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| | | Adonia Ypsilantis
Humain
Nombre de messages : 52 Âge : 19 Date d'inscription : 26/02/2024
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 28 ans Taille : 1m60 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: Nous verrons bien Mar 30 Juil 2024 - 7:13 | |
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Loin s’en faut, Viliam de l’Aile Blanche n’était guère un mauvais bougre, mais tout au plus, un homme dont la destinée s’était enténébrée au gré des circonstances. Ignorant encore presque tout de lui, pour ne point dire l'entièreté, elle en percevait néanmoins quelques aspérités ; ces dernières convergeant de près et de loin avec pléthore d’autres mauvaises fortunes, qui a sa connaissance, avaient fini enfouies sous les terribles et ardentes dunes. Nonobstant, l’homme ne semblait jouir d’aucune méchanceté ou d’immoralité qui aurait pu le faire basculer dans la caste des malfaisants. C'était au moins ça, songea-t-elle.    Ses desseins, nobles et louables, n’ont d’égales que ses espoirs à pouvoir les réaliser ; ce pourquoi le manque flagrant d’acuité la fait étonnamment douter sur l’utilité de sa venue. Est-il l’homme qu’elle recherche ou n’est-ce qu’un passeur de temps n’en disposant plus autant ? Aucun de ses livres ne l’ont préparé à savoir comment s’y prendre. Plus lucide et pragmatique qu’elle, l’Asharite semble au contraire se délester de tant de facéties. Elle ne peut ignorer ce qu’elle a déjà entraperçue dans son esprit, où comme pour tant d’autres choses, Viliam ne sera qu’un outil pour l’aider à parvenir à ses fins. Plus idéaliste et rêveuse que cette dernière, Adonia espérait quant à elle déceler le potentiel, et surtout s’assurer de sa vertu.    Intriguée par la dernière demande de cet hors-la-loi concernant un bracelet, elle demeure dans l’attente et continue de tenir le bras de sa voisine. Les mots de la noirelfe résonnent encore dans son esprit, lorsqu’ils poursuivent leur avancée. Feignant de se montrer trop intéressée par cette dernière depuis leur arrivée, elle n’en est pas moins restée sur le qui-vive à chacune des interventions ; disséquant une à une toutes celles-ci pour se faire une idée. A des fins d’étude, néanmoins, et non dans l’espoir inexistant de s’en faire une alliée. Pourrait-elle seulement la croire lorsque la géante les abreuve de si belles preuves d’amitié ? Surgit alors de nulle part une jeune enfant venue leur bloquer l’accès avant de les exhorter de s’en aller. N’éprouvant rien à l’égard de cette fillette étant visiblement en train de jouer, cela lui rappelle seulement quelques moments de son enfance où son frère et elle, jouaient ensemble. Héracle y incarnait le garde et elle la voleuse. Et si sa cécité l’empêchait de l’emporter, lors des premières fois, force fut de constater qu’avec la détermination qui la caractérisait déjà si jeune, Adonia avait fini par s’adapter au point de réussir à ravir ce que son aîné détenait de plus précieux dans ses malles. Le fameux trésor de guerre est d’ailleurs encore caché dans ses appartements. Un beau jour, se dit-elle subitement, il faudra le lui retourner.    « Des enfants accroupis plein de douleurs précoces. Déjà savent-ils dire des prières atroces. Ils attendent des matins semblant perdus, et voient des nuits qui n'en finissent plus, murmure-t-elle en direction de la fillette. Nous ne sommes que de passage, cela ne durera qu'un bref instant ; le temps que tes yeux nous croisent, nous ne serons que des échos dans le vent...»
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