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Sujet: L'économie du feu [Libre] Jeu 25 Avr 2024 - 14:00
2nde ennéade de Verimios 21e année du Onzième Cycle Quartiers populaires de Thaar
Dehors, le sol est couvert de poudreuse, et les Thaaris engoncées dans fourrures, manteaux, cuirs, laines, écharpes, et toute autre tissu qui permettrait à leurs peaux trop peu habituées à la morsure de l’hiver d’échapper au froid. Toi, par contre, la chemise trempée dont tu t’étais extirpée il y a quelques dizaines de minutes de cela ne te servait plus qu’à occasionnellement éponger ton torse et ton visage poisseux entre le passage de deux clients.
- Faites gaffe avec les fours ! Faut pas qu’on vienne à manquer de combustible avant l’heure !
Tu attrapes un pichet d’eau froide, dont tu te verses avec désinvoltures quelques providentielles lampées dans la gorge, et tu retournes au travail. Voilà des heures maintenant que tu souffles, sculptes, tranches et coupes le verre presque sans discontinuer. Des heures aussi que le sable et la poudre d’odeline en quantité remontent de la réserve pour être crachés sur les établis et jetés dans les fours.
- Pensez à ramener des rouleaux d’argile pour Virda ! Et Emmet... tu te retournes en direction d’un jeune homme aux épaules rondes... va tout de suite nous racheter du minerai avant que les prix flambent !
Ce n’est pas aujourd’hui que vous aurez le temps de façonner vos plus belles œuvres d’art, mais qu’à cela ne tienne. Le travail de gros rapporte bien… malgré la quantité aberrante de mauvais payeurs se bousculant depuis quelques ennéades à vos portes. Tes collègues et toi vous y êtes faits. Ou du moins tu t’y es fait, et puisque les locaux t’appartiennent, tu as forcé tes collègues à accepter la situation. Dans une Thaar qui se gèle, la chaleur de vos fours attire autant le chaland que les feux des tavernes et des auberges. Souvent les passants – même ne comptant rien vous acheter – s’arrêtent le temps de reprendre des forces. Mais souvent les passants – même ceux qui ne comptaient rien vous acheter – au moment de s’en aller sont pris d’appréhensions. Il en est bien peu qui s’enchantent de repartir affronter la poudreuse. Il en est beaucoup qui savent qu’une fois partis, il ne leur est rien promis de plus chaud qu’un lit de paille humide. Et c’est ainsi que commença le commerce de vos lanternes.
Ce n’est pas grand-chose, mais pour beaucoup cela suffit. Sphères de verre ou d’argile, plus ou moins décorées, dans lesquelles bougies ou charbons pouvaient être allumés pour quelques heures. De petits feux à tenir en main ou à s’accrocher autour du cou pour lutter contre l’hiver, voilà des heures… des jours même, que vous en distribuiez.
- Tu es sûr qu’on va rentrer dans nos frais ?
- Tant que j’ai de quoi vous payer c’est pas votre problème !
Tu ris, et emportes le reste de l’atelier dans ton éclat. Ce n’est pas la première fois que tu leur fais le coup, et ce ne sera certainement pas la dernière. Tu ne poursuis pas l’argent. Tu ne l’as jamais fait. Tu es trop confiant pour ça. Et jusque-là, ton assurance n’a jamais été mal placée. Tu le leurs dis souvent. Il suffit d’un client fortuné pour compenser dix-mille ventes à perte. Mais mille ventes à pertes sont largement suffisantes pour attirer dix clients fortunés. Si ce n’était aujourd’hui, ce serait demain, si ce n’était demain, ce serait après-demain, mais l’hiver était là pour durer, alors ce n’était que question de temps avant que quelques interloqués nantis ne viennent rivaliser d’extravagance et jouer à qui aura la plus belle – et la plus chère – des lanternes.
- Tenez bon les gars. Dîner dans une heure.
Tu ris, car si tu sais que ce n’est qu’une question de temps avant que les ploutocrates ne viennent vous manger dans la main, ce n’est en réalité même pas leur attention à eux qui t’intéresse le plus. Voilà des siècles déjà que tu tiens cet atelier, et des siècles que génération après l’autre, le petit peuple s’est habitué à ton inchangé visage. Ces gens-là ne croulent peut-être pas sous les souverains, mais sans le savoir, ils savent bien plus qu’ils ne le pensent. Et tant que tu fais partie de leur vie, ce qu’ils savent, tu le sais, parce qu’au détour de conversations d’apparence sans réel but, ils te le disent. Et tant que tu fais partie de leur vie, tu es intouchable, car s’il on touche à toi, ils le sauront.
- Allez ! Pause pour tout le monde !
Autour de ta table posée dans l’échoppe il n’y a pas que tes collègues et toi. Depuis que le froid s’est emparé de Thaar, vous avez aussi quelques « voisins » qui viennent partager la soupe. Des « voisins » qui ne le sont finalement que parce que ce sont les rues alentours leur domicile, et qui en échange du repas vous aident à alpaguer le client en ces temps de faux-faste.
Viliam
Sang-mêlé
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Sujet: Re: L'économie du feu [Libre] Jeu 25 Avr 2024 - 15:50
-Eh bien on dirait qu’on a fait une affaire aujourd’hui.
Parlant pour lui-même a peine sortit d'une échoppe donnant sur la rue animée, c'était un très jeune adulte qui lança un dernier coup d’œil au contenu de sa sacoche. Plutôt petit, sans doute svelte quoi que camouflé derrière d'épais vêtements. La peau et les cheveux sombre typiques du coin et le visage rieur étrangement androgyne. On peinait à dire si il s'agissait d'une femme ou d'un très jeune homme, quoi que ses manières faisaient pencher la balance du coté masculin malgré la rondeur de sa mâchoire.
Dans sa si précieuse sacoche qu'il fouillait avec avidité, des fioles de toutes sortes et aux contenu des plus fantasques s’y entassaient. Un amateur n’y aurait vu là qu’un fartas de bris et de broc bizarres. Des poudres, des liquides étranges…Et même des trucs ressemblants un peu trop à des griffes ou a des crocs de bestiole dont il ne valait mieux pas savoir le nom. Mais le jeune Alchimiste lui, savait à quel point ses produits étaient précieux. Et dans le pire des cas, il suffisait de voir la désormais maigreur de sa bourse pour comprendre qu’il venait d’y passer une sacré fortune…
Enfin...Comme il ne semblait rien avoir oublié, vérifiant même une dernière fois pour la route la présence d’un pourtant banal morceau de tissus, bien dissimulé au creux de sa manche, il partit pour s’en retourner à ce qu’il appelait depuis quelques temps maintenant son chez lui.
Mais sur son chemin un attroupement attira vite son attention. Et tout aussi vite, après avoir zigzagué entre les badauds paresseux, il s’était retrouvé devant cette marchandise fantasque qui attirait tant de monde. Doué de ses mains, ces artisans l’étaient certainement. Il y avait une grande table au milieu de l’échoppe où des gens semblaient occupés à manger. Bizarre comme façon de faire... Mais il n'allait pas juger. Si le propre ventre de l’alchimiste criait lui aussi famine, ses yeux étaient bien trop occupés à démonter sous tous les angles l’objet qu’il avait osé prendre dans ses mains. Le concept était simple mais encore avait-il fallu l’imaginer, et là résidait, pour le jeune, l’ingéniosité du tout.
Et dans son esprit il imaginait déjà toutes sorte de systèmes pour améliorer le tout. Comment faire durer la flamme plus longtemps ? Mieux diffuser la chaleur ? Et l’intensité de la lumière ? Peut être ainsi...Ou bien...Une mixture de telle sorte ?
Mais de l’extérieur, sans doute les marchands ne voyaient-il qu’un jeune humain, dont le visage androgyne était tout concentré sur la petite sphère de verre coloré qu'il tenait précieusement au creux de ses mains, celle-ci de plutôt jolie facture d'ailleurs. Pour autant, absorbé qu'il était, il ne faisait pas mine de chercher à savoir le prix de l’objet. Il savait de toute façon dores et déjà ne pas en avoir les moyens, même si son chef acceptait d’encore lui avancer sa solde…
Noerthil
Ancien
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Sujet: Re: L'économie du feu [Libre] Jeu 25 Avr 2024 - 23:56
- Tt-tt. tu claques de la langue, et te lèves d’un bond, un morceau de pain encore en main On ne touche pas la marchandise sans supervision !
Certaines des pièces exposées dans l’échoppe étaient trop fragiles pour que vous vous permettiez de laisser n’importe qui les manipuler. Certes, ce n’est pas vraiment le cas de l’objet dont s’était saisi le gamin, mais c’est une question de principes. Tendez aux Hommes la main, ils vous prendront le bras. Tu es en vie depuis bien assez longtemps pour avoir plus d’une fois pu vérifier le bien-fondé de ce dicton.
- Tu n’arrives pas exactement au bon moment mais… tu avales d’une bouchée ce qu’il te reste de pain, et t’essuies rapidement les mains sur ton pantalon ...qu’est-ce que je peux faire pour toi ?
Ses vêtements sont abîmés et de mauvaise facture. Sa sacoche est pleine, et sa bourse presque vide. Mais il a tout de même bon goût, le gamin. La lanterne sur laquelle il avait jeté son dévolu n’était pas la plus travaillée de tes créations, mais parmi celles du même acabit, elle était probablement celle que tu préfères. Pas la plus travaillée de tes créations, mais elle t’avait tout de même demandé un peu de temps, beaucoup plus en tout cas que les sphères simplistes que vous aviez distribué tout au long de la journée. Celle-ci, tu ne t’en débarrasserais pas pour une simple bouchée de pain, et le gamin ne t’avait pas l’air de ceux à qui il reste plus d’une bouchée de pain à offrir.
Les mains posées sur les hanches, tu penches la tête, attendant une réponse qui tarde quelques peu à venir. Tu gardes tout de même le sourire. Pauvre gamin. Il faut dire qu’à l’apostropher comme tu l’avais fait, tu l’avais arraché à ce qui avait l’air de profondes réflexions. Et finalement, ce ne seront même pas les mots du garçon qui briseront le silence. À la place, ce sont les protestations de son estomac vide qui te chatouillent les oreilles.
- Tu m’en parles autour d’un bol de soupe ? tu croises les bras et lèves un sourcil Tu m’as l’air d’en avoir besoin.
Viliam
Sang-mêlé
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Sujet: Re: L'économie du feu [Libre] Ven 26 Avr 2024 - 11:04
-J'aimerais bien mais j'ai pas les moyens de vous la payer non plus.
A Thaar tout se payait. Et quand on avait rien, eh bien on obtenait rien. Aussi l’alchimiste ne pouvait qu’ignorer les protestations vives de son estomac à l’odeur des fumets s’élevant de la table, autant qu'il se devrait d'ignorer ce besoin grandissant d'obtenir l'une de ces lanternes. Au moins lui pouvait se consoler en sachant que ce repas n’était que retardé, et que ses camarades lui auraient bien laissé un bout de pain quand il rentrerait chez lui.
Le jeune homme offrit un sourire bien contrit au marchand. N’ayant clairement pas l’intention de passer pour un importun ou encore moins un voleur, il reposa délicatement l’objet où il l’avait pris. Non sans un dernier regard de regret pour la petite orbe qui lui avait tant tapé dans l’œil. Si seulement il avait put en examiner la confection quelques secondes de plus...
Il fit mine de prendre congé mais se ravisa aussitôt.
-Enfin…Peut être que…Un grand sourire fleurit soudain sur son visage. Dites-vous cherchez pas un alchimiste pour vous filer un petit coup de main ? J’paye pas de mine et le verre j'y connais pas grand chose. Mais les flammes ça, ça m'connait !
Bon certes, sa spécialité première c'était surtout ce qui finissait à un moment ou à un autre par exploser, de préférence autre part que sur lui même. Mais ça l’artisan n'avait pas besoin de le savoir...
Noerthil
Ancien
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Sujet: Re: L'économie du feu [Libre] Sam 27 Avr 2024 - 20:41
Face à la réaction du gamin, tu lèves un sourcil, et laisses échapper un sourire amusé. C’est que le pauvre ne devait soit pas avoir la vie si difficile, soit tremper dans des cercles plus louches que tu ne l’imaginais. Tu en connais peu, des gens qui refuseraient un repas gracieusement offert sous prétexte de « ne pas avoir de quoi le payer ». Le nombre de personnes à ta table en était la preuve s’il en est une.
- Parce que tu penses vraiment que je suis trop pauvre pour me permettre d’offrir une pauvre soupe ? tu roules des yeux, et poses une main dans le dos du bonhomme Mais effectivement, je ne cracherais pas sur un peu plus de talent dans l’atelier. tu le pousses en direction de la table Tu me raconteras ça une fois que tu auras quelque chose sur le ventre. On ne pense pas droit quand on a faim !
Depuis le début de votre interaction l’assistance vous épie. Une pièce passée de main en main sous un concert de rires laisse entendre que quelqu’un a parié sur ta capacité à gaver une oie de plus. Mais ce sont surtout des visages enjoués et affables qui accueillent le jeune alchimiste.
- Un bol de soupe et un quignon de pain pour Monsieur !
- Tout de suite !
L’un de tes collègues souffleurs de verre se lève, empoigne une large louche et un grand bol – tous deux des pièces ridiculement finement ouvragées pour l’usage que vous en faisiez – et sert avec entrain de grandes lampées d’un ragoût à l’odeur de gibier et de méroca à ton invité.
- Tu es alchimiste donc ? tu t’assieds, et tes pupilles vont à l’un de tes camarades Zeka est alchimiste aussi.
Un jeune homme à l’air pas beaucoup plus âgé que le dernier arrivé lève la main en de timides salutations… qu’il noie rapidement dans une chope de bière. À la recherche d’un peu de courage peut-être.
- Zeka ! Enchanté ! Mon truc à moi c’est le métal. il te regarde, tu le regarde, tu lèves un sourcil, il baisse la tête Enfin… c’était le métal. Depuis que je travaille ici j’expérimente avec les argiles et les cristaux.
- Zeka nous cuisine les recettes de nos matières premières. C’est grâce à lui que nos lampions sont aussi durs à casser... tu attrapes un nouveau bol de ragoût à ton tour ...et qu’ils chauffe aussi bien. tu avales une cuillerée et soupires d’aise Si ton truc ce sont les flammes, comme tu dis, par les temps qui courent, il y a moyen que vous vous entendiez bien… une moue espiègle prend possession de ton visage ...et qu’on se graisse bien les poches !
Un éclat de rire traverse l’assistance. Un rire presque ironique. Se « graisser les poches » c’est une perspective que tes camarades avaient abandonnée depuis longtemps. Certes, leur salaire leur permettait de vivre plus que confortablement, mais avec tes facéties, ce n’est pas demain la veille qu’ils pourraient espérer à de grandes richesses.
Viliam
Sang-mêlé
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Sujet: Re: L'économie du feu [Libre] Dim 28 Avr 2024 - 9:42
Le rouge monta aux joues de l’alchimiste et son rire gênée eut quelque chose de féminin, tandis qu’il prit part –un peu malgré lui- à cet étrange repas. Sans qu’il ne sache trop comment il s’était soudain retrouvé avec un bol fumant devant lui et bien trop de paires d’yeux braqués sur lui. Il n'était pas habitué à cela. En général ses camarades le laissaient bidouiller tranquille jusqu'à ce qu'il leur présente ses trouvailles...
Heureusement, on lui donna au moins un nom et un visage auquel se raccrocher.
-Sasha. Fit-il pour se présenter.
Son regard sembla hésiter entre l’homme qui l’a invité à la table et son compatriote, qui attirait évidemment beaucoup son intérêt malgré son évidente timidité. Finalement il sembla se décider à s’adresser à ce fameux Zeka.
-Comment tu t’y es pris pour diffuser la chaleur ? Moi j’aurais probablement utilisé de la graisse de paim. Réfléchit-il tout haut. Pour conduire, la chaleur. La graisse de paim transporte vraiment bien, et...on sait tout les deux que c'est moins cher que le perlecuivre... Mêlé à la fleur de feu en décoction bien entendu, puis mélangée à ton argile juste avant qu’il ne soit complètement sec, ça devrait créer une surcouche pour augmenter le potentiel de ta flamme sans altérer l'agile ni risquer une combustion. Mais ça marche qu’avec ce matériaux. Le verre est sans doute bien trop fragile pour lui ajouter ces composants. Il vint pensivement gratter une de ses joues. Je serais curieux de voir comment tu fais sur les cristaux et le verre. C’est pas un matériaux que j’utilise souvent. Ça casse trop vite pour moi un rire, certes encore un peu nerveux mais démontrant qu'au moins lorsqu'il parlait d'alchimie le jeune homme était un peu plus à l'aise.
Noerthil
Ancien
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Sujet: Re: L'économie du feu [Libre] Dim 28 Avr 2024 - 13:24
Le jeune alchimiste pose ses questions. Les yeux de Zeka se mettent à briller. Zeka inspire, entrouvre les lèvres, et pendant le court instant où son regard attrape le tien, il se retrouve paralysé par tes sourcils froncés avant même que tu ne prononces le moindre mot.
- Tt-Tt ! tu lèves un doigt réprobateur On ne dévoile pas les secrets de la maison aux inconnus ! tu te retournes en direction de Sasha Vous aurez tous le temps d’en discuter tous les deux quand vous vous retrouverez autour des alambics. tu lèves un sourcil On se dit demain donc ?
Une moue désapprobatrice accompagnée d’un soupir las commande ton attention. À un coin de la table, tout le visage de Virda – de ses grands yeux cernés à la pointe de ses courtes oreilles – semble fondre de dépit.
- Tu pourrais au moins prendre la peine de te présenter avant d’engager quelqu’un de force. Non ?
Tu lèves un sourcil, puis l’autre, puis ton cou roule en une exagérée expression d’un mépris factice. Tu croises les bras sous ta poitrine, lèves légèrement le menton, et même Virda – moyennant un roulement des yeux à les voir échapper de leurs orbites – ne peut s’empêcher de glousser.
- Et c’est reparti pour un tour…
- Un tour ! tu lèves encore un peu plus le menton Je vais t’en donner, un tour, gamine ! tu te lèves de ta chaise, dans une démonstration théâtrale d’importance Pourquoi me présenterais-je ? Moi qui suis la perle de ces lieux depuis si longtemps ? tu ouvres un bras et pose une main sur ton coeur Moi, dont les œuvres ornent les demeures des plus grands esthètes ? ta main passe de ton coeur à ta hanche, et tu ramènes ton bras tendu pour jouer de ton biceps, puis seconde main à ta hanche pour jouer des pectoraux Moi, dont les charmes sont chose de légende ! et perdant toute grandiosité, tu te rassois et hausses les épaules Noerthil. Je tiens l’atelier depuis très longtemps du coup tout le quartier me connaît.
- Ce qu’il veut dire par-là c’est que c’est un vieux croûton qui a connu la moitié des habitants Thaar quand ils étaient encore au petit lait.
- Hey ! Bien conservé le vieux croûton quand même.
- Comme de la viande salée !
- Un peu plus juteux quand même.
- Mais aussi agressif au contact.
- Je n’y peux rien si ma simple présence fait monter la température.
- Le ciel n’a pas l’air d’être au courant.
La sang-mêlée tend une tasse de tisane au dernier arrivé, avant de siroter quelques gorgées d’une infusion au fort parfum acide. Elle soupire à nouveau. Elle soupire souvent.
- Bienvenue chez les fous. Au moins la paie vaut le coup.
Viliam
Sang-mêlé
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-Oula attendez. L’alchimiste laisse échapper un nouveau rire nerveux devant l'emballement général. Je crois qu’on ne s’est pas vraiment compris là. Le pauvre avait pris une teinte cramoisie. Je cherche pas du boulot… enfin, si pourquoi pas, mais…Pas comme ça. S’embrouilla-t-il. Moi je pensait échanger quelques conseils contre une lanterne, c'est tout.
Et son regard d’osciller entre tous ces inconnus. Au fond l’idée ne lui déplaisait pas… Un peu d’argent de poche supplémentaire, l’occasion d’en apprendre d’avantage… Mais qu’en diraient ses camarades ? Ils comptaient sur lui et il n’avais pas l’intention de les abandonner. De l'autre côté il avait bien le droit de mener sa propre vie aussi.
-J’ai déjà heu…ma clientèle. Hasarda-t-il. Mais il retrouva le regard de son timide compatriote. Mais je peux venir demain, et… de temps à autres ?
Il n’était pas certain de savoir dans quoi il s’engageait, mais c’était suffisamment improbable pour tenter le coup. Ces gens là n’avaient pas l’air bien méchants…
K'yoszar Jusz’aalis
Drow
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Sujet: Re: L'économie du feu [Libre] Mar 30 Avr 2024 - 15:11
Quitter la chaleur réconfortante des galeries du volcan était un véritable déchirement compte tenu du froid glaciale qui frappe actuellement toutes les régions. Mais ce qui te porte le plus de peine, outre la neige qui te trempe le manteau et te glace jusqu’aux os, c’est de te retrouver ici, à Thaar. Ton arrivée s’est faite quelques heures plus tôt, profitant d’un convoi en partance de Sol’Dorn que tu as rejoins pour ne pas faire le chemin en solitaire. Non pas qu’être seul te dérange habituellement, mais par ce temps, pouvoir compter sur la chaleur qui émane de plusieurs sources et flambeaux n’est pas négligeable.
Une fois aux portes de la cité, tu t’es rapidement détaché des autres voyageurs pour te glisser dans la foule locale. Vêtu d’un large manteau aux fourrures épaisses dont la capuche dissimule une bonne partie de ton visage, tu navigues dans les ruelles à l’instinct, comme si tu connaissais cette ville depuis ta plus tendre enfance. En réalité, il n’en est rien, tu suis simplement les directives qui t’ont été données avant ton départ pour retrouver l’un des agents de la Doth’Ka servant bien souvent de logeur pour ceux qui sont de passage.
Au détour d’une rue, dans les quartiers populaires, tu entends quelques voix qui remontent. Là, devant une boutique, se tient plusieurs personnes qui semblent être dans l’attente de quelque chose, essayant de lutter contre le froid de leurs propres moyens. Tu t'approches alors pour finalement remarquer une échoppe devant laquelle patientent quelques âmes errantes avant de s'engouffrer pour se mettre au à l'intérieur, profitant de la chaleur des fours des artisans. Intrigué, tu décides d'en faire de même et entre finalement, te retrouvant dans la petite pièce dans laquelle tu remarques la présence de quelques personnes. Certaines discutent, d'autres parcourent les étales et quant aux derniers, ils se tiennent autour d'une table disposée pour tous et sur laquelle la soupe est distribuée.
Devant ce miséreux spectacle tu te retournes cherchant à prendre la porte, mais la chaleur de l'intérieur t'arrêtes un instant, hésitant et tu te laisses porter par cette sensation agréable espérant faire quelque peu sécher ton manteaux et réchauffer tes pieds. D'un pas lent d'abord, tu navigues autour des étales et remarque les lanternes en verre et argile, toutes décorées différemment et naturellement ton intérêt se porte vers l'une d'elles qui semble la plus coûteuse. Tes doigts glissent courageusement hors de leur cachette de fourrure pour venir se saisir de la sphère délicate que tu portes à ton regard, détaillant la pièce avec intérêt.
Soudain, tu es tiré de ton observation par des paroles qui parviennent à ton ouïe développée. Tu saisis au vol des brides d'une conversation qui te paraît familière, on y évoque des matières alchimique et des procédés pour de la combustion. Toujours en possession de la lanterne de verre, tu pivotes sur toi-même à la recherche de ceux qui partagent ton savoir et ton attention s'arrête subitement sur un individu qui ressort de la masse. Bien plus grand que tous les autres, les oreilles pointues et la chevelure ivoirine, ton attention se braque sur celui qui est en train de faire le spectacle pour les quelques convives. Toujours sous ta capuche une grimace vient déchirer le bas visible de ton visage et comme prit d'un spasme - bien que ton geste soit maîtrisé - tes doigts s'écartent de l'oeuvre, la laissant ainsi tomber au sol.
Le bruit du verre qui se brise est reconnaissable pour les artisans et alors que tout individu normal aurait cherché à s'excuser, toi tu regardes l'immortel en face de toi patientant de capter son attention.
Noerthil
Ancien
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Sujet: Re: L'économie du feu [Libre] Mar 30 Avr 2024 - 17:08
Tu parles et ta pupille darde d’avant en arrière. Du bout des cils tu attires le regard de Virda sur ce qui se passe derrière toi, et du bout du nez elle te parle en silence.Tu regardes se jouer la scène tantôt du coin de l’œil, tantôt par son reflet dans ceux de ta collègue. Sans vous retirer de la conversation avec les alchimistes, vos visages entament un tout autre dialogue.
- Dans ce cas on dit demain et ensuite quand tu peux. Encore un avec les mains baladeuses Je te paierai à la commission comme ça pas de soucis d’horaires. Et quant à ta clientèle... Aucun respect pour l’art ces gens, je te jure ...tu n’as qu’à leur dire de te suivre ici. Je leur ferai de jolies fioles dans lesquelles mettre tes élixirs. Celui-là s’il nous en casse une par contre...
Les pupilles de Virda s’écarquillent, et dans ces miroirs de fortune tu pourrais presque voir se jouer la scène comme si tu l’avais vue de tes propres yeux. Juste avant que la sculpture de cristal n’embrasse le sol, tu fais volte-face et pointes d’avance du doigt le nouvel arrivé, une moue accusatrice au visage.
- Tt-Tt ! On casse on paie ! tes pupilles font des aller-retours réprobateurs entre les bris de verre et le drow Et pour le temps que j’ai mis à la sculpter celle-là ce sera pas donné je peux te l’dire mon chou. tu te tournes un instant en direction de Sasha Tu vois, c’est pour ça qu’on ne touche pas la marchandise sans supervision. ton attention pleine et entière retourne au dernier arrivé Hey ! tu claques tes doigts en sa direction, puis désignes le comptoir avant de mettre les mains sur tes hanches Suis-moi par-là qu’on aille régler ça.
Viliam
Sang-mêlé
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Sujet: Re: L'économie du feu [Libre] Mer 1 Mai 2024 - 16:31
Sasha s’était un peu plus encore recroquevillé sur lui-même à l’apparition de ce drow et de l’accident qu’il provoqua. Ça sentait les emmerdes, en tout cas le dénommé Noerthil n’avait pas l’air heureux de voir ainsi sa marchandise fracassée sur le sol.
L'homme faisait froid dans le dos au jeune homme et s'il ne s'était encore rien vraiment passé l’alchimiste n’avait pas envie de se retrouver au milieu de problèmes qui n’étaient pas les siens. Il s’en provoquait tout seul déjà bien assez. Moins on le remarquait mieux c'était pour lui et pour ses camarades.
-Je devrais y aller. Fit-il alors timidement à ceux qui sont resté à la table. Il se fait tard en plus. Mais merci pour le repas et...Il posa en même temps ses deux mains sur la table, de façon à se relever. On se voit demain visiblement. Un sourire tenta de poindre sur ses lèvres malgré tout, car cette idée là au moins lui plaisait.
K'yoszar Jusz’aalis
Drow
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Sujet: Re: L'économie du feu [Libre] Mer 1 Mai 2024 - 18:31
Tout juste arrivé dans cette cité, tu attires déjà l’attention sur toi. Si certains y verraient là une mauvaise façon de faire en tant qu’ombre du Puy, toi tu y prends un certain plaisir. Bien sûr, lorsqu’il s’agit des affaires tu t’efforces d’être le plus discret et jusque là tout ce que tu as entreprit en ce sens est une vraie réussite, mais dans certains cas du quotidien, tu aimes bien rappeler à la population grouillante autour de toi que tu n’es pas comme eux.
Et aujourd’hui, encore, tu fais preuve de cette arrogance. Feintant la maladresse tu as cassé une œuvre nécessitant de nombreuses heures de travail, pour quelles raisons ? Aucune, si ce n’est de voir le dépit dans les yeux de ces artisans qui voient leur dur labeur partir en miettes et qui en plus aident les miséreux. Et si ça ne leur procure aucunement ce sentiment, ce que tu doutes, tu as au moins attiré l’attention de cet être particulier afin de mieux le voir et l’approcher. Il te rend curieux, ces traits te rappellent ceux des hybrides, mais tu y décèles une nature bien distincte du simple mélange entre les deux races cousines.
Quand il se tourne vers toi, sous la capuche un rictus satisfait s’étire aux coins de tes lèvres. Par respect, tu abaisse ton épaisse capuche en fourrure et dévoile ton visage à tous. Naturellement, comme si tu ne venais pas de détruire une pièce en verre, tu avances, marchant sur les débris à l’endroit indiqué et lèves tes mains à son attention. « Pardonne-moi, Viirele’Vlos* » Bien que tu saches cacher ton accent eldéen depuis les années de pratiques, tu n’éprouves aucune raison de le faire en cet instant, marquant une fois de plus ta différence vis-à-vis de ceux qui te regardent et écoutent.
Après quelques pas tu arrives au comptoir, non sans poser ton regard sur les présents, artisans et simples passants prenant leur soupe populaire, puis reportes finalement ton attention sur lui. A cette distance, tu l’observes, sans te cacher, tu ne dissimules aucunement ton intérêt pour sa personne. « Ma maladresse me coûte chère je présume. » Aucune intention de vouloir jouer les trouble-fêtes tu sembles disposer à payer aussitôt, décrochant de ta ceinture une bourse remplie qui émet un tintement. De tes doigts tu fouilles à l’intérieur de la poche de cuir et tu en extrait une pierre précieuse, de petite taille mais qui semble être un rubis bien taillé et sa valeur vaut bien plus que la lanterne précédemment brisée. Nonchalant tu poses la pierre grenat sur le comptoir et la pousse de l’index dans la direction de l’artisan. « En compensation, cela devrait suffire à couvrir tes frais et ma commande. » Car tu sais d’avance que ton hôte et agent n’a pas fait le nécessaire pour équiper ta chambre de la verrerie dont tu as besoin, une habitude à chaque fois qu’il t’accueille chez lui.
Puis quittant enfin le regard de Noerthil, tu le poses sur Sasha un peu plus loin. Sa discussion avec le second initié aux arts de l’alchimie ne t’a pas échappé et tu souris dans sa direction, reprenant sur un ton naturel et calme à l’attention de celui qui semble être le propriétaire des lieux. « La jeune fille va t’être utile, tu prends une bonne décision en l’acceptant dans ton atelier. Ses réflexions sont bonnes et intéressantes, si tu n’en veux plus, je pourrai être intéressé et je saurai exploiter ses savoirs. » Tu reportes finalement toute ton attention sur le géant devant toi, attendant la suite de la réprimande.
*"Sang-mêlé"
Noerthil
Ancien
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Sujet: Re: L'économie du feu [Libre] Jeu 2 Mai 2024 - 10:47
- Demain sans faute !
Ton attention s’en retourne à l’Eldéen. Les Eldéens… Si tu en avais le pouvoir, tu les ferais tous disparaître. Malheureusement ils sont là, ils ne sont pas près de se volatiliser, et encore moins de laisser le monde oublier qui ils sont. Alors tu fais avec. Tu fais avec jusqu’à ce que présente une occasion de travailler à t’en débarrasser. Et en attendant… en attendant tu te contentes de profiter de la toute jeune liberté de Thaar pour ne pas avoir à les traiter bien différemment du reste des Vaanis. Qui sait ? Rien ne dit qu’avec un peu de chance, Sol’Dorn échappe de nouveau au Puy, et que vous y gagniez quelques décennies d’un semblant de tranquillité.
- Tout dépend de la commande, mon p'tit gars.
Les Eldéens et leurs pierres précieuses… en voilà une de plus qu’il te faudrait essayer de refourguer à quelqu’un en échange de quelque chose qui te serve. Tu portes le rubis à ta bouche, et le passes à l’épreuve de tes canines. Pour la forme – bien que sachant très bien les Eldéens généralement ne pas être de mauvais payeurs – tu presses légèrement, testant la rigidité de la gemme, avant de l’encaisser avec un sourire satisfait.
- Toutes mes pièces ne sont pas données. tu croises les bras sous ta poitrine, pressant ensemble tes pectoraux comme se gonflerait une grenouille agacée Surtout quand il faut que je fasse résistant aux chutes... tu jettes un œil en direction de Sasha et que ça m’arrangerait que tu n’aies pas les fonds pour me voler mes employés.
Tu roules les épaules et t’étires un instant, avant de te saisir d’un peu de papier et d’un crayon, que tu fais rapidement tourner entre tes doigts. Tu lèves ensuite les sourcils en offrant une moue attentive à ton vis-à-vis alors que tu t’installes plus confortablement au comptoir.
- Du coup ! tu fais mine de tester le graphite en traçant un court trait dans un coin du papier Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?
K'yoszar Jusz’aalis
Drow
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Sujet: Re: L'économie du feu [Libre] Jeu 2 Mai 2024 - 11:31
Tu laisses échapper un rire en écoutant le colosse qui te fait face. Sa gestuelle t’amuse, quand il porte la pierre précieuse à sa bouche comme pour en vérifier la nature ou même lorsqu’il gonfle son imposante musculature devant toi, tel un bœuf contrarié. Tu l’observes en silence et tu patientes, non sans quitter ton rictus d’amusement.
« Tes créations sont… » Tu pivote le buste en direction de l’amas de bris de verre au sol. « ...Elégantes et ton talent indéniable, je ne doute pas de la valeur de ton savoir. » Tu reviens à lui finalement et coules le regard vers le papier encore vierge. « Il me faudrait un nécessaire complet, sans exagéré dans le nombre, pour le travail de l’apothicairerie et de l’alchimie. » A ces paroles ton visage se redresse vers Sasha au loin, lui offrant un sourire.
Le pauvre jeune homme semble blessé de ta remarque faite auparavant, mais pour ta défense, il est bien difficile de discerner sa nature sous ces épaisses couches de vêtement lui offrant protection contre l’hiver. « Je ne vole rien ni personne. » Tu glisses ça sans quitter du regard le jeune alchimiste pendant quelques instants. « Je sais tirer profit d’un talent lorsque j’en découvre un, même chez vous autre. » Tes iris rouges se reposent finalement sur le commerçant.
« La livraison sera à faire au temple des Jumelles de la cité. » Tu ne souhaites pas donner l’adresse située dans le quartier des lanternes pour t’éviter quelques désagréments futurs, même si ce n’est pas une nouveauté que de voir des eldéens se promener dans ce genre d’établissement pour y assouvir leurs besoins les plus primaires.
Noerthil
Ancien
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Sujet: Re: L'économie du feu [Libre] Jeu 2 Mai 2024 - 16:31
- Il va me falloir plus de précisions que ça. tu commences à griffonner la forme de quelques fioles et autres ballons Est-ce que tu travailles avec des matières caustiques ? Jusqu’à quelles températures est-ce que tu as besoin de conserver l’intégrité de ton matériel ? ta main libre fait des aller et retours inquisitifs alors que tes questions continuent de s’empiler Est-ce que tu travailles généralement sur de petites ou de grandes quantités de produits ?
Si Zeka était déjà aussi particulier sur son matériel en tant que jeune alchimiste se plongeant tout juste dans les complexités du métier, tu doutes fort qu’un Eldéen se satisfasse du strict nécessaire. On ne concocte pas les plus horribles des poisons du monde connu dans du verre grossier et rugueux.
- Et surtout, je vais avoir besoin que tu me parles de tes goûts.
À côté des contenants, tu commences à dessiner des symboles, des lettres et des glyphes que ton client trouverait certainement très familiers. La calligraphie est soignée, et typique de la tradition Eldéenne. La langue aussi, pour les quelques mots écrits en entier, est la sienne. Et les symboles, pour beaucoup, ne sont autres que des formes stylisées des icônes qu’utilisent les Puysards pour représenter leurs dieux. Kiran, Leetha, Valas et Zhak’Bar sont ceux dont les allégories font le plsu souvent intrusion dans ta calligraphie ; mais Uriz et Teiweon sont ceux dont tu as naturellement le plus travaillé les esquisses, suggérant d’un jeu de flèches que tu imaginais leurs représentations associées respectivement aux ballons de chauffe et de réfrigération.
- Puisque tu as les moyens de te payer un travail de qualité... tu jettes un œil en direction du rubis, puis du reste de sa bourse, avant de sourire du coin des lèvres, et de te pencher en avant sur le comptoir ...on va éviter de faire mauvaise réputation à mon atelier dans tout Elda. Qu’est-ce que t’en dis ?
K'yoszar Jusz’aalis
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Sujet: Re: L'économie du feu [Libre] Jeu 2 Mai 2024 - 18:53
Ton œil brille d’un intérêt certain pour celui que tu trouves si particulier. Si ta première pensée à son encontre et pleine de dégoût devant cette immonde conséquence d’un métissage hérétique, peu à peu, tu laisses la place à une considération plus nuancée. Tu l’observes alors qu’il se concentre sur son papier avec sa mine de graphite, ses esquisses ne t’intéressent pas encore, non, c’est lui qui compte à cet instant. Un régal à observer pour toi, adepte de l’anatomie et assoiffé de savoir, tu t’imagines le disséquer, étudier les différentes composantes de sa musculature et voir jusqu’où le métissage s’est fait.
Puis tu reviens à toi, alors qu’il te pose une question. Sortant de tes pensées tu penches la tête sur la gauche en signe d’incompréhension, puis tu concentres finalement tes réflexions sur les croquis que tu parcours en silence. Si les représentations abstraites de la verrerie habituelle ne t’interpellent pas, les symboles eldéens, eux, t’arrachent une moue contrariée. Pour qui se prend cet être imparfait pour oser dessiner si maladroitement des symboles si importants et représentants tes dieux. Si tu te doutes que l’artisan cherche à satisfaire le client que tu es, tu n’apprécies guère et de ton index tu pointes les symboles. « Ça, tu oublies. » La réponse est sèche, froide et ne laisse aucune place à une quelconque justification de la part du verrier.
De l’ongle de ton doigt tu tapotes sur la feuille et reprend aussitôt, comme si ton changement juste avant n’avait jamais eu lieu. « Je n’ai pas besoin que tu prennes tout ce mal. Ces ustensiles seront temporaires et ne me suivront pas au Puy, ils me serviront ici, un temps, lorsque je serai au temple. » Tu étires un court sourire de façade, mais ton regard lui reste figé dans sa froideur sévère.
« Soit, si tu souhaites une liste. Ecris. » L’index griffant la feuille se retire alors pour laisser toute la place libre. « Un alambic, un cristallisoir, une ampoule à décanter, un entonnoir… » Tu débites, espérant pour lui qu’il arrive à suivre la cadence. « …Six tubes à essais, deux erlenmeyers et une dizaine de fioles. » Finalement la liste s’arrête et tu regarde l’artisan terminer de noter, une fois fait, tu lui souris. « Tu te doutes que le verre doit être solide et résister à de fortes chaleurs et à toutes matières dont les plus corrosives. Pour ça, toi seul en a le secret et le savoir. »
Tu maudis intérieurement R’yszda de devoir faire ce qu'il aurait du faire plus tôt, mais dans ta haine passagère tu sais pertinemment que son oubli sera payé avec des intérêts.
Noerthil
Ancien
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Sujet: Re: L'économie du feu [Libre] Ven 3 Mai 2024 - 10:49
Le faciès de l’Eldéen s’était de plus en plus tordu au fur et à mesure que tu t’étais réapproprié ses symboles. Réaction pour le moins étrange à tes yeux, toi qui était habitué à voir tes clients Noirelfes se réjouir de ce que leur culture ait eu autant d’emprise sur un immortel n’ayant jamais posé le pied au Vatna. Réaction pour le moins étrange qui aura suffi à te rendre agréable un exercice habituellement pénible. Machinalement, tu te trouves même – lorsque tout est tracé – alors que tu l’écoutes expliciter sa demande, à repasser par-dessus certains des dessins pour en préciser les traits entre deux moments de prise de note.
- On fait simple donc, pas de fioritures. Compris. Dommage. tu te lèves et t’étires comme si tu étais resté assis des heures durant Tu m’avais l’air de quelqu’un qui aime les belles choses.
Tu repasses de l’autre côté du comptoir, et prends un instant pour dévisager en silence le drow, le déshabillant du regard de la même manière qu’il t’avait semblé le faire pour toi depuis son arrivée. Puis ton regard vient chercher le sien, tes yeux brillant d’une provocatrice étincelle. Habituellement, il t’est aisé de comprendre si les Eldéens apprécient ou haïssent le fait de devoir passer par ton atelier. Lui… il est plus difficile à lire ; mais tu comptes bien découvrir ce dont il en retourne.
- Mais fioritures ou pas, si ce sont tes standards pour tout ton matériel, ça veut dire que je vais devoir travailler avec du quartz odelin, et ça, ça va pas être évident.
Tu t’avances à hauteur de l’Eldéen, sourire espiègle au visage, et tu lui passes un bras autour des épaules. Tu le dévisages à nouveau, mettant au défi la froideur de son regard, et en l’absence d’une réaction aussi viscérale que celle à laquelle tu t’attendais, de ta main libre, du bout du doigt, tu lui touches le bout du nez.
- Ce qui veut dire qu’il me faudra un peu plus que le rubis.
Tu laisses ces quelques derniers mots – presque susurrés à son oreille – s’étioler avant de tendre ouverte devant lui la main venue chercher son visage.
K'yoszar Jusz’aalis
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Sujet: Re: L'économie du feu [Libre] Ven 3 Mai 2024 - 11:52
Toujours au comptoir, tu te tiens droit, tes mains cachées sous ton manteaux sont croisés devant toi, dans cette posture qui t’es naturelle lorsque tu patientes. Seul ton visage trahit tes pensées passagères bien qu’il se fige dans une expression se voulant souriante et avenante devant le commerçant.
Tu ne nies pas quand Noerthil évoque ton goût pour les belles choses, mais ce n’est pas pour autant une vérité. Reconnaître et apprécier ce qui est de qualité ne t’es pas inconnu, mais ce n’est pas une raison pour que tu procure le moindre objet ou la première œuvre qui te passes entre les mains. A dire vrai, tu possèdes peu de bien, certes d’excellente qualité, mais aucun ne t’es inutile ou servant de simple décoration.
« Je n’ai pas besoin de fantaisies décoratives pour reconnaître un talent certain. Seul l’usage compte dans ces verreries. Tu te doutes bien que ce qui m’intéresse est davantage ce qui y sera contenu et non à l'extérieur. » Une réalité simple et efficace, bien qu’elle dissimule aussi une volonté qui t’es chère. Avec de tels symboles ainsi gravés, tes ustensiles seraient forts reconnaissables et si, que les dieux t’en préservent, tu venais à être découvert, ces articles ainsi marqués seraient une véritable preuve à ton encontre.
« Tu es celui qui détient le savoir, fais donc. » Ton menton opine aux recommandations de l’immortel. Voilà maintenant qu’il te tourne autour, qu’il t’observe en détail et te défie même du regard. Tes iris vermillon le suivent quand il se trouve en face et même s’ancrent dans les siennes. Là où tu vois chez lui une certaine envie de te charrier, toi tu reste de marbre, bien qu’un peu amusé par cette façon de faire. Ton visage ne s’écarte même pas lorsqu’il vient te toucher de ses ignobles doigts, te laissant ainsi faire. « Voilà bien une drôle de façon de commercer, est-ce là une coutume décadente des gens d’ici ? » Tu souffles un rire en retour, amusé par toi-même car tu sais pertinemment qu’au Puy les provocations tentatrices de ce genre sont aussi monnaie courante et mènent bien souvent à des actes.
Etrangement, tu ne montre aucune gêne. Même si cet ignoble créature te touches, tu ne dis rien, peut-être parce qu’elle dispose d’une génétique qui t’es commune te laissant penser qu’il est tout de même au-dessus du reste de la vermine locale. Puis soudain, dans un souffle tu l’entends pratiquer la langue sombre, tes oreilles émettent un léger mouvement, comme un tic d’attention et ton sourire s’agrandit davantage. Entre les propos et la langue utilisées, bien qu’amoché par un accent Oliyan, tu te laisses prendre au jeu, répondant dans un eldéen plus pur, comme pour lui montrer l’écart entre vous deux.
« Donnes-moi ton prix, Sang-mêlé, je payerai volontiers celui qui montre à la fois connaissance et courage. Bien que je me doute que ce paiement te servira à nourrir les chiens errants qui viennent se réfugier chez toi – ce qui est bien dommage -. » Tu te doutes que le commerçant essaye de te faire payer plus cher qu’une commande ordinaire du même genre, mais ça ne te dérange pas, après tout, les pierres précieuses que tu économises depuis des années sont en grand nombre dans tes appartements et tu ne les dépenses presque jamais. Autant qu’elles servent de temps à autre.
Tu es arrivé depuis peu, mais voici que ta première rencontre s’avère intéressante. L’elfe, le drow ou qu’importe ce qui se tient devant toi te captive de plus en plus. Il n’a pas peur de toi, comme beaucoup d’autres qui croisent ceux de ta race, non, au contraire, il se joue même de toi. Est-il fou ? Est-il conscient de jouer gros en essayant de te provoquer ? Ou alors est-il justement conscient de tout ses actes et les fait-il en pleine connaissance de cause ?
Noerthil
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Sujet: Re: L'économie du feu [Libre] Ven 3 Mai 2024 - 15:55
- On ne peut jamais s’entourer que de ceux qui veulent bien de nous. tu resserres légèrement ton étreinte sur l’Eldéen Mais si ça peut te rassurer, avec juste une gemme de plus, je suis certain de pouvoir faire bien plus qu’un peu de soupe.
Tu parles dans le vent. En dehors des salaires de tes employés et des matières que tu travailles à l’atelier, tu n’as pas grande idée de ce que tu pourrais faire de l’argent que malgré tes dépenses, tu accumules lentement. Il n’y a pas grand-chose qui s’achète en ce monde que tu désires. Tu possèdes déjà tout ce que tu veux. Tout ce qu’il te manque, c’est ta tranquillité, mais puisqu’elle est hors de portée, autant s’amuser un peu.
- Mais c’est dommage que tu tiennes absolument à ce qu’on livre au temple.
Tes lèvres s’ourlent en un sourire satisfait quand il porte sa main à sa bourse, et ta main tendue se rapproche de la sienne. Puis tu attends. L’Eldéen lui semble s’exécuter… ou presque. La gemme touche à peine ta peau qu’il te la retire, te laissant refermer tes doigts dans le vide. En réponse au jeu tu ris doucement, te parant d’une mine faussement boudeuse. Tu maugrées une déception factice alors que pendant quelques secondes, il se refuse à abandonner la gemme.
- Merci.
C’est tout ce qu’il attendait, semblerait-il. La pierre te revient enfin. Et de ta main elle va à ta poche. Les doigts serrés autour de son épaule se délient, et tu te glisses encore un peu plus près de lui, juste assez pour que ton pouce puisse confortablement trouver sa joue, et la caresser doucement.
- Au plaisir de faire affaire avec toi mon p’tit gars.tu parles à nouveau en un presque chuchotementTout devrait être prêt d’ici la prochaine ennéade. Et quitte à ce qu’on ne se revoie pas pour que tu récupères la marchandise...tu le libères de ton étreinte, laissant glisser tes doigts de son visage et le long de ses cheveux...on fait beaucoup de belles choses ici.
Tu t’éloignes de quelques pas, en direction de l’intérieur de l’atelier, et tu salues l’Eldéen d’un geste du menton.
- Tu viens quand tu veux.
Et tu t’en vas, abandonnant le dernier client de la soirée aux regards à la fois médusés et hilares de tes collègues. Ils n’en font pas plus grand cas cependant. Car ce n’est pas la première fois qu’ils te voient jouer ce jeu. Reste à savoir si tu gagneras cette partie.