La mort du Silence

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La lettre avait visiblement été écrite à la hâte. Les boucles empressées étaient penchées comme si l’ont avait rédigé le tout sur le coin d'un bureau. Scellée, là aussi à la va vite, sans sceau distinctif, on pouvait pourtant y lire sans l'ouvrir noté sur un fin ruban l'intention du destinataire '' à L'Heru Aran Artiön Laergul" et le nom de l'expéditeur "Aegden Orian Mainyth de l'Armée Royale d'Anaëh"

La 4ièeme énnéade de Verimios ,A Malereg Artiön J’ai été convoqué à Malereg pour des raisons que je n’apprécie guère. Croyant avoir été appelé au secours concernant des disparitions, la surprise a été fort désagréable d’apprendre qu'il ne s'agissait que d'un bien macabre prétexte pour m'informer plutôt d'évènements survenus dans le protectorat il y a deux mois et dont j’étais visiblement l’un des rares à ne pas avoir été au courant. Pire encore, l’intendant Fiiriel m’a rapporté des rumeurs particulièrement terribles à ton encontre durant ces évènements, véritable sujet de son inquiétude. Selon lui et selon des témoins, tu te serais adonné à d’immonde rituels nécromants durant un combat dans la région. J’ai passé de très longues minutes particulièrement désagréables à me retrouver mis devant des actes dont je n’avais bien entendu aucune idée comme si j’en avait moi-même été complice. J’avoue avoir été troublé par la violence de ses révélations. L’intendant Fiiriel semblait persuadé d’avoir désormais le nouveau Porte la Peste sur le trône d’Anaëh et sans doute cherchait–il à s’assurer le soutien de l’armée en cas d’action de sa part. Il est évident qu’il n’y a nulle raison de faire escalader le conflit à ce point et sans doute serait-il de bon ton de venir toi-même le calmer, puisqu’il semble persuadé que tu refuserais son appel. Je ne serais pas contre quelques explications non plus je te l’avoue. Bien que demain, j'écouterais l'un des témoin avant de rentrer, je te le demande aussi, en temps qu'ami autant qu'en temps que chef des armées inquiet : Que s’est-il passé ? Que la Mère te guide, Aegden Orian

code retouché, original de (c) Ayameko@Never-Utopia.com

- Et merde…

Tes doigts te malaxent l’arête du nez au rythme de ta graphie. Fallait-il vraiment que l’intendant de Malereg se décide maintenant à faire des siennes ? Ce n’était ni le moment ni l’heure. Perdre ton temps à rassurer un Maleregeois pontifiant de tes bonnes intentions à l’égard du Royaume était la dernière de tes priorités, surtout quand pour cela tu te trouvais forcé d’abandonner un enquête importante.

- Puisqu’il le faut…

En d’autres conditions, tu aurais repoussé le traitement de cette affaire jusqu’à avoir terminé celles que tu considères plus urgentes. Mais puisque l’intendant de Malereg avait eu l’audace d’aller jusqu’à tenter de s’accaparer le soutien de l’armée, il pourrait se targuer s’être fait à tes yeux une aussi grande urgence que l’Acouphène.

Aegden,

Il n’y a pas grand-chose à dire que je ne puisse pas simplement t’expliquer dans cette missive, mais peut-être vaut-il tout de même mieux que tu l’entendes de ma bouche.
Je quitte d’ici sous-peu Holimion. Nous parlerons dès mon retour à la Capitale.

L’Aînée te préserve,
Artiön

Et pour retourner le fer dans la plaie, il te faudrait – à peine revenu auprès de ta famille – annoncer à tes enfants que leur père était déjà tenu de repartir. Si tu en avais douté une seule seconde, voilà qui confirmait que face à l’inconnu, rares étaient ceux à qui l’on pouvait faire confiance pour ne pas réagir de manière démesurée.