Pour un instant de paix [Closed]

Le crépuscule annonçait d’ores et déjà sa venue, parsemant le ciel de longues traînées sanglantes et déroulant à l’horizon la rivière d’or des derniers éclats du soleil. La température fraichissait lentement, préparant à la nuit une demeure confortable et l’obscurité se faisait plus épaisse. Les ténèbres n’attendaient que la lune pour les disséminer encore. Doucement, le monde réduisait la nature au silence et, bientôt, plus aucun chant d’oiseau ne retentit alors qu’il ne subsistait que le discret sifflement du vent dans les branches.
Avançant entre les arbres centenaires, une jeune femme traversait la forêt d’un pas feutré, protégée par l’épais ramage des végétaux. Aucune brindille ne craquait sous ses pieds, aucun bruissement ne s’élevait lorsqu’elle bougeait. Ses longs cheveux se balançaient sans bruit dans son dos et retombaient en une cascade d’argent jusqu’au bas de ses reins, mêlant l’argentin des mèches à la blanche pâleur de sa robe. Ses bras fins se posaient avec délicatesse sur les troncs les plus proches de sa silhouette gracieuse, tâche neigeuse sur le bois noir. L’orée du bois se dessinait à quelques mètres, laissant filtrer des rayons lunaires à travers le rideau des feuilles. Comme une enfant curieuse, elle passa sa tête en dehors, écarquillant les yeux devant le paysage féérique qui s’offrait à elle. L’eau du lac aux Milles Feux scintillait sous le clair de lune comme un millier de diamants, illuminant d’un éclat irréel les feuilles des arbres alentours. A peine avait elle fait un pas dans cette étendue à l’aspect étrangement sacré que sa peau claire fut elle aussi touchée par ce rayonnement fabuleux, et ses cheveux transformés en une rivière précieuse. L’effet était saisissant, mais sans doute l’aurait-il été davantage si cette jeune fille était une Drow « pure souche ».

Avec une lenteur calculée, Imlyiahn s’avança encore dans l’herbe drue qui bordait l’étendue d’eau. Elle fixait le sol d’un œil attentif, scrutant parmi les fleurs la plante qu’elle cherchait. Partout où elle passait, la jeune métisse laissait un petit sillage d’herbe à peine ployée. Quelques pétales humides s’étaient collés sur le bas trempé de sa robe, ornant celle-ci de délicates tâches colorées. Chaque pas en rajoutait un, ce qui finit par former une myriade tachetée. Le satin, rendu humide par les légères bouffées de chaleur qui émanaient du lac, lui collait à la peau. L’air était doux et de petites volutes de brumes flottaient à la surface du sol. Au fur et à mesure que la nuit avançait, il devint impossible de distinguer quoique ce soit sur le sol. La silhouette se redressa en s’étirant à la manière d’un chat, déçue.
Si Imlyiahn avait fait tout ce chemin, ce n’était pas pour admirer le paysage, mais pour trouver de la Spa’tig – censée pousser dans les endroits comme celui-ci, chauds et humides. Cette plante, d’un rouge sombre, avait pour particularité de contenir une sève extrêmement toxique pour le système nerveux de tout être vivants. Avec une toute petite dose, la jeune femme serait capable de paralyser un Requin Tigre sans plus de difficultés. Mais voilà, elle ne trouvait rien du tout avec cette brume. Pour couronner le tout, le contact du tissu humide devenait désagréable à sa peau délicate alors que le cuir de son fourreau se faisait de plus en plus lourd. Soupirant, elle s’assit au pied d’un arbre, triturant son pendentif d’un air mélancolique. Qu’allait-elle bien pouvoir faire, maintenant ? Elle n’avait pas envie de rentrer, mais encore moins de passer la nuit ici. De plus, il lui fallait impérativement trouver la Spa’tig, ingrédient essentiel de son nouveau poison. Mais puisqu’elle ne pourrait le trouver avant que le soleil ne dissipe les nappes de brume, autant profiter de ce magnifique cadre. Elle n’aurait plus l’occasion de sortir bien souvent après cette escapade…

Soudainement animée par cette nouvelle idée, la jeune prêtresse s’avança jusqu’au bord de l’eau. Là, elle détacha le fourreau qui ceignait ses hanches, puis ôta la pierre, entre ses deux seins, qui retenait la robe, laissant le tissu s’affaisser avant que l’humidité ne l’arrête. Elle le fit lentement glisser sur ses membres frissonnant légèrement, avant d’en extirper finalement ses jambes et de poser le vêtement et l’arme sur un rocher proche. Par prudence, elle ne défit pas le ruban de satin qui retenait son poignard sur sa cuisse droite. Elle étira une nouvelle fois son corps presque parfaitement imberbe avant d’entrer dans l’eau tiède. Car les rumeurs ne mentaient pas, cette eau était bien chaude et scintillante. Y entrer était aussi aisé qu’il était ensuite difficile d’en sortir. Imlyiahn soupira d’aise, sentant le liquide dénouer ses muscles fatigués. Une fois enfoncée jusqu’aux épaules, elle se jeta un peu d’eau sur la figure, avant de se masser les tempes tout en fermant les yeux.
Aucun bruit ne venait troubler ce moment de paix dans ce monde en conflit, car la nature, pour la nuit, s’était faite silencieuse. Seul les doux clapotis de l’eau témoignaient d’une présence mais celle-ci était si calme qu’on ne lui en tenait pas rigueur. Nombre d’hommes auraient donné tout l’or du monde pour un instant comme celui-ci, coupé du monde. Plus rien ne comptait que la chaleur de l’eau sur son corps ou le vent sur son visage.
Mais la paix est toujours de courte durée.

Sans doute Imlyiahn était-elle réellement fatiguée, car elle ne vit pas l’humain sans vertu qui s’approchait dans son dos, pas plus qu’elle n’avait observé le Cohorte qui la suivait depuis son départ. Certes, elle l’avait furtivement croisé dans l’enceinte du Puy mais sans y prêter plus d’attention qu’à n’importe quel autre soldat – qu’il soit d’Elite ou non. Au contraire, la présence de son frère dans ce corps l’avait plutôt entraînée à les éviter et à ne pas les regarder, de peur de croiser ces yeux cruels et haineux qui caractérisaient si bien le fils légitime du Seigneur Van’ Stelbrysh. Aussi s’était-elle contentée d’un regard vague avant de baisser la tête pour retourner à ses pensées initiales – à savoir : les préparatifs de sa petite escapade. Il est vrai qu’elle aurait pu se douter qu'elle était suivie. Après la mort de la Haute Prêtresse de Teiweon, il était normal que le Clergé doive s’attendre à être surveillé de très près, en particulier les hauts-placés de celui-ci. Les Sombres ne pouvaient guère se permettre de perdre leurs Hauts Prêtres dans une période si proche de la guerre. Tout de même, elle fut surprise de découvrir qu’on avait envoyé ce Cohorte à sa surveillance. La jeune métisse était incapable de se souvenir son nom, mais elle connaissait sa réputation, et de tireur d’élite, et d’excellent cuisinier. Elle n’avait, elle-même, jamais goûté sa cuisine réputée… excentrique, mais avait plusieurs fois surpris des Cohortes parler de lui, cela en bons termes, pour la majorité. Ses lunettes faisaient de lui quelqu’un de reconnaissable au premier coup d’œil.
Mais pour l’heure, Imlyiahn en était encore à son bain de minuit, sans aucune conscience du danger qui la menaçait. Ses pensées allaient toutes entières à l’eau tiède qui caressait sa peau satinée et délaçait ses muscles las. Elle laissa échapper un soupir d’aise et de soulagement, avant qu’un sifflement caractéristique ne lui fasse vivement tourner la tête en direction de la berge.

Là, étendu de tout son long, se trouvait le corps inerte d’un humain. Une flèche noire, figée à l’arrière de son crane bien visible, avait sans doute été la cause de sa mort. La demi-drow l’observa avec circonspection. Il était, de toute évidence, tombé la tête la première dans l’eau – celle-ci même qui se teintait lentement de rouge près du cadavre. La flèche avait été tirée de l’arrière, forcément, et avait provoqué une mort instantanée. L’homme n’avait même pas du se rendre compte de ce qui lui arrivait avant de s’écrouler. Quel triste sort tout de même.
Parcourant de ses yeux d’or le macabre tableau, la Haute Prêtresse conservait pourtant une impassibilité paisible, presque absente. Ce spectacle ne provoquait en elle aucun émoi. Elle ne désirait pas savoir qui avait tiré cette flèche, ou pourquoi cet homme se tenait mort, ici. Elle savait pertinemment qu’elle l’aurait tué elle-même avec aisance s’il s’était approché trop près. Peut-être même aurait-elle joué avec lui, en lui faisant boire quelques poisons intéressants. Mais le voilà mort, sans possibilité de s’amuser un peu. Elle allait détourner les yeux sans s’occuper plus de ce décédé soudain, lorsqu’un forme incertaine dans la brume fit s’attarder un peu son regard de miel.
Emergeant lentement de la brume, une sombre créature s’avançait dans l’herbe en direction du cadavre. Du fait des nappes de brouillard qui floutaient le paysage, Imlyiahn ne put pas identifier la personne immédiatement. Mais, plus elle se rapprochait, plus la jeune femme distinguait les traits de son visage, avant d’en reconnaître un particulier. L’homme, ou plutôt le Drow, qui s’avançait portait des lunettes teintées d’un rouge sang. C’était donc le Cohorte qui avait tiré la flèche, et peut-être le cuisinier qui venait chercher sa proie ? Il avait rabattu son capuchon sur son visage, signe qu’il ne lui voulait aucun mal et s’affairait déjà à prendre le corps défunt.

« Veuillez m’excuser pour cet incident Haute Prêtresse, ça ne se reproduira plus jamais. »

La jeune Van’ Stelbrysh se contenta de darder sur lui ses iris d’ambre, afin de l’observer plus en détails. Elle ne voyait malheureusement rien de plus qu’une silhouette vêtue d’une longue cape noire, la tête recouverte d’un capuchon de même teinte et le nez agrémenté de lunettes rouges. Un carquois reposait sur son dos, surplombé transversalement d’un bel arc, typiquement Drow. Il était sûrement envoyé par ses supérieurs pour assurer sa protection, de loin. Rien de bien compliqué. Il était étrange qu’il ait même accepté. Une mission comme celle-ci pouvait paraître bien rébarbative à un Tireur de sa classe. Mais peu importait.
Avec l’agilité d’une sirène, Imlyiahn se rapprocha de sa tâche vermeille formée près de l’endroit où l’humain était tombé. Elle observa le liquide rougeâtre quelques secondes, avant d’en recueillir un peu au creux de ses mains blanches. Elle s’y attarda encore, puis laissa le fluide couler entre ses longs doigts fins. Enfin, elle contourna soigneusement la zone « infestée » pour rejoindre la berge. Lentement, elle émergea de l’eau tiède pour entrer au contact de l’air, qui lui parût glacé. Elle sortit ainsi sans aucune pudeur. Elle ne paraissait plus faire attention au Cohorte. Après avoir enfin posé ses pieds dans l’herbe drue, la jeune métisse essora la cascade de ses cheveux trempés avant de se diriger vers le rocher où elle avait laissé ses affaires. Sa peau pâle luisait à l’éclairage féérique du Lac de Rioska, alors qu’elle frissonnait au contact de la brise qui souffla furtivement. Le ruban de soie rouge qui retenait son poignard à sa cuisse droite lui collait à la peau. Sa poitrine se soulevait de plus en plus vite à mesure qu’elle avait froid, et c’est avec un certain soulagement qu’elle arriva enfin à ses affaires. Sans se soucier d’être encore mouillée ou non, la jeune prêtresse enfila sa robe de soie blanche, et replaça son fourreau à son côté, attachant la ceinture qui le retenait à sa taille.
Puis, toujours avec lenteur, elle daigna enfin répondre au Cohorte d'une voix neutre et monocorde.

« J’espère bien. Qui vous envoie ? »

La question resta en suspens quelques minutes.
Le Cohorte semblait réfléchir à une réponse, méditant sans doute aux circonstances de réception de la mission. Peut-être aucun n’avait-il été donné, pour qu’il mette tant de temps à fournir ce renseignement. Mais, au fond d’elle-même, Imlyiahn savait, sans l’ombre d’un doute, que l’ordre venait d’Alyryne, Haute Prêtresse d'Uriz Vyn'Het' Namaz. Celle-ci, en partie responsable de l’ordre au sein du Clergé, avait du faire surveiller tous les Hauts Prêtres. Les temps étaient donc si troublés ? Malgré son désir d’agir selon les désirs de son roi, la jeune femme ne pouvait renier son côté humain qui appréciait assez peu que l’on verse le sang inutilement. Or la guerre qui se préparait en ce moment – qui avait peut-être déjà commencé, sans être ouverte – était l’exemple même de cet abus. Pourtant, elle avait signé ; prit officiellement part au combat. De toute façon, elle n’aurait pas eu le choix. C’était son devoir, entant que Haute prêtresse de Teisyth Ozxrenn. La Déesse, incarnant la Destruction, réclamait la bataille. Et sa servante dévouée le sentait jusque dans les profondeurs de son être. Elle ne pouvait pas échapper à la responsabilité que Lyliir – ancienne Haute Prêtresse – avait posée sur ses épaules.
Plongée dans ses pensées, Imlyiahn ne manqua pourtant pas de remarquer la lueur qui passa furtivement dans les yeux de son vis-à-vis, à mi-chemin entre l’admiration, la méfiance et l’interrogation. Il n’était pas difficile pour la jeune demi-Drow de deviner ses pensées, habituée à ce genre de manifestation. Il s’interrogeait sur les raisons de son ascension au rang élevé de Haute Prêtresse. Malgré elle, elle eut un sourire amer et détourna les yeux.
Elle-même ne savait pas vraiment comment elle avait pu en arriver là. La jeune femme n’avait jamais compris pourquoi, le jour où elle s’était présentée à son père, Lyliir avait décidée de l’épargner et la prendre sous son aile. Pas plus qu’elle n’identifia la raison pour laquelle l’ancienne Haute prêtresse avait si tôt transmis sa succession. Après tout, elle n’était morte que des années après…
Mais cela n’importait plus aujourd’hui, et Imlyiahn ne voulait plus y penser. Elle avait toujours eu le sentiment de n’être qu’une proie dans les mains de la Haute prêtresse. Et rien ne pourrait effacer cette impression.

« Il semblerait que les ordres viennent de très haut Haute Prêtresse, vous devez vous douter que nous ne pouvons nous permettre de perdre d’autres personnes aussi importantes que vous. Je suis donc chargé de votre protection, bien qu’il n’y ait pas de danger imminent. Surtout ici, nous sommes bien loin des fronts. »

La jeune femme leva vers lui des yeux surpris. Elle l’avait complètement oubliée, replongée dans ses propres pensées. Aussi lui fallut-il un instant avant de déterminer à quelle question il répondait. Puis, une fois qu’elle eut trouvé, elle esquissa un sourire. C’était donc bien ce qu’elle pensait, il n’y avait pas de nom. Et cela confirmait son hypothèse concernant la provenance de la missive. Décidemment, il allait devenir de plus en plus difficile pour elle de quitter le Puy d’Elda. Peut-être même les sorties seraient-elles interdites pour les hauts placés du Clergé. C’était une mesure radicale, mais après la mort de Div'Arght Rilyntlar, il devenait nécessaire d’imposer la prudence la plus absolue. Le Cohorte avait raison : les Drows ne pouvaient se permettre de perdre d’autres personnes de son rang.
Qu’il en soit ainsi, il assurerait donc sa protection pour l’instant. Bien qu’Imlyiahn ait certain doutes sur le besoin réel d’une protection, elle ne broncherait pas. Et puisqu’il était là, il allait pouvoir l’aider. Peut-être qu’avec sa vision plus aiguë que la sienne…

« Je suppose qu’ils viennent d’Alyryne, déclara-t-elle d’un ton acerbe, n’ayant jamais beaucoup apprécié sa congénère sans pour autant lui montrer de l’irrespect. Au vu de la mort de la Haute Prêtresse Div'Arght Rilyntlar il est vrai qu’elle fait bien de protéger les membres du Clergé… Vous dîtes que nous sommes loin du front ; les combats ont-ils vraiment déjà débutés ? »

Elle posait la question en toute innocence. Ces temps-ci, elle n’avait plus tellement fait attention à la situation politique, occupée à prier sa Déesse d’apaiser sa soif de sang. Si les combats avaient déjà commencés, cela voulait dire qu’elle devait rentrer au plus vite – et le Cohorte aussi. La perspective de la bataille ne la réjouissait pas le moins du monde, mais elle s’y plierait. Fermant les yeux un court instant, elle inspira l’air frais de la nuit, puis jeta un coup d’œil circulaire. La nuit avancée, la brume se dissipait peu à peu. Sans doute avait-elle des chances de récupérer son butin avant de rentrer au Puy. Ses iris d’or s’attardèrent un peu sur le sol, sans rien y voir d’intéressant. Par endroit, la brume était encore trop épaisse, mais certains morceaux d’herbes commençaient à se découvrir, lentement.
Tournant la tête vers le Tireur, elle ouvrit la bouche, puis la referma, prenant le temps de le détailler. De là où elle était maintenant, elle le voyait bien mieux. A sa grande surprise, elle le trouva plutôt petit, comparé à la moyenne Drow. Mais il n’en restait pas moins imposant, de par ses yeux d’un blanc éclatant, rehaussé d’azur profond. Il inspirait un certain respect. Malgré son capuchon, elle distingua de longs cheveux d’argents et les traditionnelles oreilles aux bouts pointus. Comme tous ceux de sa race, il avait la peau sombre, noirâtre. La jeune femme jeta un œil à ses mains, à sa peau. Sa peau si claire, si blanche, si pâle. Elle possédait un épiderme couleur neige, à l’exact opposé de celui des Drows. Et celui-ci lui valait bien souvent des regards haineux. Pourtant, elle ne décelait aucune haine dans le regard du Cohorte. Même pas de dégout. Simplement une certaine surprise.

« Et, puisque vous êtes là, ajouta-t-elle, je voudrais vous demander un service. Je cherche une fleur, d’un rouge très sombre, appelée la Spa’tig – peut-être la connaissez-vous. Pouvez-vous m’aider à la chercher, là où la brume n’est pas trop épaisse ? »

La haute prêtresse avait vu juste, elle avait conclu tout comme Drizzt que la lettre de mission émanait de la Haute Prêtresse Alyryne, de qui d’autre pouvait bien émaner cette ordre, Tebryn leur chef ne s’occupait pas vraiment du clergé, privilégient le concret et son peuple, il laissait les religieux dans leurs temples. C’est ainsi que le Cohorte devait protéger cette haute prêtresse bien qu’il n’en avait pas vraiment envie … Mais les ordre étaient les ordres et il se devait de les suivre sinon les conséquences auraient étés des plus désastreuses pour le Sombre. Imlyiahn Van’ Stelbrysh était plutôt curieuse et réfléchit car elle demanda si les combats avaient vraiment débutés … Elle n’avait pas tord, la guerre n’était pas encore déclaré mais de petites missions avaient étés lancés un peu partout dans tout Diantra et en particulier chez les Nains ou leur chef, Bromar dit le Sage avait été assassiné, une bien belle victoire pour les Drow.

« Nous la guerre n’est pas encore déclaré Haute Prêtresse … Mais ma notre a débuté depuis que nous avons étés bannis par les Elfes Sylvains. Aujourd’hui plus qu’un autre jour nous sommes proche des guerres que nous attendions temps. La destruction est proche … »

Le Cohorte avait bien choisis ses mots. Destruction, c’est la particularité de la divinité de la Haute Prêtresse, mais il n’avait pas tord, dans très peu de temps, le sang allait coulait et des villes allaient être détruites pour une simple vengeance, une profonde haine qu’éprouvaient les Drow envers toutes les autres races de Miradelphia. La prêtresse semblait distraite, regardant intensément le sol, la ou la brume se retirait peu à peu, surement pour une courte période car l’air frais aller revenir bien vite. Cette épaisse brume n’était pas vraiment un problème pour le Drow qui arrivait à voir dans la nuit et même dans la brume, mais la haute prêtresse était une demie Drow. celle-ci le détaillait maintenant, le Cohorte la laissa faire, il n’allait rien dire car il n’y avait rien à dire car il était bien inférieur à pareil personne.
Il remit ses lunettes sur son nez, ses lunettes d’un rouge sang qui donnait une teinte agréable à sa vision, un teinte rouge sang, parfait pour son esprit de guerrier.

Imlyiahn Van’ Stelbrysh ouvrit la bouche comme si elle voulait parler mais elle la referma, peu être cherchait elle ses mots, finalement elle l’a ré ouvrit, elle lui demanda s’il pouvait l’aider dans la recherche d’une certaine plante appelé Spa’Tig, elle était rouge mais Drizzt ne se souvenait pas avoir vu pareille plante durant son voyage, non, il fit appel à sa mémoire mais rien ne lui vient. Si elle lui avait parlé d’épices, il lui aurait dit tout ce qu’il savait mais cette fleur, il ne la connaissait pas du tout.

« Veuillez m’excuser mais je n’ai pas vu de pareilles plantes sur le chemin, je connais bon nombre de plante culinaire mais celle-ci, je dois avouer que je n’y connais rien. »

Il fit un tour sur lui-même à la couleur de cette plante qui serait si facile à repérer dans la nuit car elle se détacherait du paysage vert. Mais rien à l’horizon, ils allaient devoir bouger pour chercher cette fleur que cherchait la haute prêtresse.

« Bien entendu Haute Prêtresse, je veux bien vous aider à la recherche de cette fleur. Mais elle n’est pas dans les environs, il va nous falloir bouger pour la trouver. »

A vrai dire, Imlyiahn avait demandé cette aide sans beaucoup d’espoir. La Spa’tig était une plante rare, et elle aurait été étonnée de la trouver si vite. Mais c’était une bonne excuse pour sortir un peu des ténèbres oppressantes du Puy d’Elda. Teisyth Ozxrenn était excitée par la perspective d’une guerre, et demandait à la jeune Prêtresse une attention redoublée. Elle passait deux fois plus de temps à prier sa déesse, tentant d’apaiser sa soif de sang jusqu’à ce que la guerre ait réellement commencé. Jusqu’à ce que la destruction débute. Le Cohorte l’avait dit quelques minutes plus tôt : « la destruction est proche ». Teisyth serait bientôt déchaînée alors que sa représentante participerait au combat ; à la destruction. Les Sombres avaient décidés de prendre leur revanche sur les Sylvains, et les deux clans seraient vite mis à feu et à sang. Toutes les races allaient y passer.
Imlyiahn ne prenait pas la peine de se demander si cela valait la peine de prendre tant de vies pour la simple vengeance d’une race. Elle se contentait de suivre aveuglément ses supérieurs. Elle avait été formée pour cela. Pour n’être qu’un jouet dans les mains des plus hauts-placés, et sa position lui convenait, puisqu’elle n’avait rien d’autre à faire. Son métissage ne lui permettait pas d’avoir de choix. Elle avait trouvé une place, elle ne pouvait plus s’en défaire, au risque de ne plus en trouver d’autre. Elle serra les dents à cette pensée puis le visage de sa chère mère s’imposa à elle. C’était ce que sa mère aurait voulu qu’elle devienne.

Les traits doux de l’humaine s’effacèrent brusquement, remplacés par ceux du Cohorte. Il ouvrit la bouche pour lui parler, et elle écouta à peine. Il la referma, elle se mit à contempler le paysage.
Le lac de Rioska brillait toujours de ses mille feux sous la lune, et le silence régnait parfois ponctué par le bruissement des feuilles sous le vent. L’eau était toujours rouge à l’endroit où le cadavre était tombé, mais son corps n’étais plus visible, emporté par on ne sait où pas le Cohorte. La jeune femme fronça les sourcils. Les humains étaient sans vertu, bêtes et cruels. Sa mère elle-même n’était animée que de soif de pouvoir lorsqu’elle avait décidé qu’elle irait retrouver son père. Mais n’était-ce pas un Drow qui l’avait violée ? Ce peuple ne possédait pas beaucoup de vertu et ils étaient bien plus cruels que les humains. La seule chose qui les différenciait était peut-être seulement l’intelligente, rodée à force de longévité. La mémoire ne se perdait pas chez les Drows et ils ne répétaient pas autant leurs erreurs passées que cette sous-race.
Elle chassa en secouant la tête l’horrible pensée qui lui avait effleuré l’esprit. Ses longs cheveux d’argents laissèrent échapper quelques gouttelettes qui brillèrent un instant avant de disparaître à terre.
Du coin de l’œil, la jeune métisse vit le cuisinier faire un tour sur lui-même, ses yeux balayant les alentours. Elle jeta elle-même un œil sur la brume, mais elle n’y voyait rien. Ses capacités étaient considérablement diminuées par sa moitié humaine et cela se faisait parfois cruellement sentir lorsqu’elle se trouvait entourée de Drows. Le Cohorte déclara qu’il ne voyait rien de tel que la Spa’tig ici. Elle tourna la tête vers lui, et ne put s’empêcher de sourire lorsqu’il évoqua sa connaissance des plantes culinaires. Bien sûr, il constata qu’il allait leur falloir quitter l’endroit. De toute façon, il fallait qu’ils rentrent au Puy dans les plus brefs délais. Imlyiahn soupira.

« Ce n’est pas une plante culinaire, à moins que vous ne vouliez empoisonner vos invités… lâcha-t-elle avec une ombre de rire. Mais si elle n’est pas ici, nous ne la trouverons nulle part dans les alentours. Je vous propose de retourner au Puy. J’ai laissé mon cheval en dehors du bois. »

Ce n’était ni vraiment une proposition, ni vraiment un ordre.
Imlyiahn ne se permettrait jamais de donner un ordre à un Drow pur-sang, à moins qu’il ne soit son serviteur, mais elle savait qu’il obtempérerait de toute façon. Cela les arrangeait tous deux.
Sans attendre de réponse, elle souleva légèrement la soie de sa robe et se dirigea vers l’obscurité du bois.