[Appartement de Trystan] Négociation Musclée [Terminé]

La dernière détonation percuta Veldrin de plein fouet, le plus grosse charge de l’impact fut absorbée par sa cape malgré cela la charge était bien trop importante pour être totalement annihilée. Il fut projeté comme un vulgaire fétu de paille bousculé par le vent, son corps volait su cinq mètres et heurta avec violence le pan du mur de la cathédrale. Leyan étant à court de solution, leva la main en l’air et commença à énumérer des syllabes Draëdikes, l’incantation terminée, les signes de magie se firent immédiatement sentir. Un halo de lumière bleu incandescent s’éleva dans l’air et se mit à tourner autour des nombreux piliers qui bordaient les murs. Une nouvelle détonation était lancée, Veldrin était inconscient étendu sur le sol à moitié assis dos contre mur, un filet de sang perlait le long de sa lèvre inférieure, il lui serait fatal de subir un nouveau choc. La main de l’Ancien fit un arc de cercle rapide et le courant de lumière se précipita sur l’hybride inconscient. Au même moment la détonation heurtait Veldrin. Dans un crépitement d’étincelles bleuâtres et violentes, un bruit assourdissant se fit entendre et la cathédrale se mit à vibrer comme secouée par les Dieux eux-mêmes…Le silence retomba et Veldrin encore de sa torpeur crut à un rêve. Il flottait dans espace bleue sans fond ni fin. Il ne sut si cela dura des secondes, des minutes ou bien des heures mais lorsque il sortit pleinement de sa nébuleuse, une main invisible happa totalement son être et le fit chuté à une vitesse vertigineuse. Peu à peu, les contours se brouillaient et finalement un voile noir tomba sur ses yeux…

Seize heures plus tard

Veldrin avait mit environ deux heures à rejoindre Diantra, Capitale des Humains. La fureur qui l’avait prit animait à présent une pulsion inassouvissable. Son pas étant franc et rapide, droit et rêche il remontait l’allée centrale pour rejoindre le palais royal. Sa démarche était emprunte de fureur, ses pas lourds résonnaient sur les pavés qui tapissaient la rue, sa respiration était lente. Il avançait non plus comme une ombre mais comme une tempête arrachant la routine quotidienne aux fils destiniques de la vie.
La discussion qu’il avait eut avec Leyan avait eue des conséquences bien plus larges et de bien plus grande ampleur que l’Ancien aurait pu le croire. Pendant plus d’une centaine d’années, l’hybride avait erré dans la solitude et l’ignorance alors que tout était à portée de main tout ce temps. Il haïssait sa vie, haïssait son destin et haïssait plus que tout les Dieux pour lui avoir donné une conscience. Il approchait enfin des portes du palais, elles étaient grandes ouvertes et permettait un certain accès bien que restreint. Sa démarche ne laissait pas indifférent, plusieurs personnes présentes dans les rues avaient détournées le regard ou avait observées la silhouette encapuchonnée s’éloigner. L’expressivité qui découlait de son regard était foudroyante et malheur à celui ou celle qui le croisait. Ses pupilles étaient presque devenues invisibles, deux petits filaments noirs, imperceptibles et tranchants se dressaient au milieu de l’orbite des yeux de l’hybride. Au creux de ses orbites se dessinait une lueur bleue très vivace, aussi vivace que ténébreuse et folle. Elle dansait sans arrêt, s’animant autour des deux filaments noirs. Lorsqu’on le fixait dans les yeux, on pouvait presque croire que ceux-ci se mettraient à jeter des flammes pour enflammer toutes les personnes ayant l’audace de les croiser.
Au plus profond de ses abysses c’était une haine et une rage sans fin qui avaient pris forme. Un torrent de démence inquisitrice faisait bouillonné son sang jusqu’à l’entendre résonner dans ses tempes. La force et la férocité qui avait prit possession de son âme avait balayées toute sa vie en quelques secondes. Leyan avait jugé la vérité trop difficile pour que Veldrin soit prêt à l’entendre. Et finalement il avait jugé son poids trop lourd pour garder celle-ci jusqu’à sa tombe. Le choc qui avait prit forme au fil de la nuit précédente avait finit par crée un vide comblé par des sentiments qu’ils avaient longtemps repoussés, sûrement trop longtemps d’ailleurs. Il avait en horreur ce qui avait eu lieu, pire que tout, cette vérité allait devoir l’amener à des choses bien plus grandes que son imagination serait effleurée.
S’apprêtant à franchir le point de passage pour rentré au château, le garde ouvra la bouche pour l’interpellé, sans s’arrêter ni même ralentir l’allure, Veldrin le frappa du regard. On aurait pu presque croire qu’une masse énorme venait de tomber sur le garde. Il était là, bouche béante, totalement déstabilisé par un simple regard. Il lui fallut plusieurs secondes pour qu’il retrouve ses esprits sans réellement comprendre ce qui venait de se passer. Veldrin quant à lui avait déjà rejoins le hall d’entrée, il s’engouffra dans le château et accéléra l’allure.
Repensant à la conversation qu’il avait eue plusieurs heures auparavant, il grinça des dents et hurla intérieurement. Ses yeux se firent plus ardents et son pas plus rapide encore. Il bouscula nombre de personnes au creux des longues coursives du château, mais cela ne le ralentit pas, il continuait son avancée tel un Titan, ne daignant ni s’excuser, ni détourner le regard sur ses victimes légèrement énervées par de telles manières barbares. Des domestiques pour la plupart qui ne se gênait pas pour le remercier de doux mots chantants. Il faillit renverser un noble qui faisait la cours à une demoiselle, celui-ci esquiva l’hybride de justesse et hurla dans le couloir en brandissant sa canne. Malgré toutes ces manières et ses paroles, rien ne toucha Veldrin qui continuait d’avancée. Il arriverait bientôt là ou il le souhaitait, bifurquant une dernière fois sur la droite, il arriva dans le quartier des appartements royaux.
Inspirant profondément en essayant de contenir le peu de calme qu’il le tenait encore, il approcha de la porte devant laquelle se tenait un garde d’élite.

Halte. Ces appartements sont privés, l’accès y restreint. Veuillez s’il vous plait…

Le garde n’eut pas le temps de terminer sa phrase. L’hybride n’avait pas le temps pour ça, et il comptait bien se faire entendre quelque soit le moyen. D’un geste rapide et vif il frappa du pied le garde qui sous la surprise fut projeté contre la porte assez massive. Dans un bruit sourd et lent, un tintement métallique se fit entendre, la cuirasse du garde royal venait d’entrer en contact avec le bois de la porte. Pendant une seconde, le garde s’immobilisa, retenu par la porte. Cela dit les civets qui tenaient le bois, n’étaient certainement pas fait pour une telle pression, un craquement sourd et les civets lâchèrent, le garde et la porte s’écroulèrent sur le sol de l’appartement du conseiller dans un brouhaha important. Sans plus attendre et sans aucune manière, Veldrin passa dans le trou béant formé.
Le conseiller était bien là. Le garde ne bougeait plus, sonner par l’impact étendu sur le sol.

J’ai besoin de votre signature pour obtenir mes titres de Noblesse.

Son ton était anormalement calme et régulier, malgré une sonorité cassante et tranchante. Son regard persistant se passa sur le conseiller alors qu’il sortait un parchemin de sa tunique.

[Espèce de sauvage xD]

Ce fut un raffut comme il en avait rarement entendu qui sortit Trystan de ses obligations administratives. Thibaut était là, avec lui, pour lui lire tous les décrets et projets de loi, pour lui donner les chiffres du trésor, les recettes, les dépenses... La guerre se préparait et il allait falloir le financer. Cela voulait dire nouveaux impots, nouveau mécontentement du peuple qui était déjà lessivé par la reconstruction des maisons brûlées pour éradiquer la Peste. Jamais contents ces paysans. Ils ne comprenaient pas que le Roi n'avait pas le choix. Si encore c'était pour financer des fêtes ou unt rain de vie luxueux, il comprendrait, mais ce n'était pas le cas. Ultuant était assez sage pour jouer profil bas et réserver tout l'argent à des choses réellement importantes. plus importantes que l'amusement des Nobles oisifs qui se terreraient à Diantra dés que la Guerre aurait éclaté.

Mais finalement, Trystan avait bon dos de se moquer d'eux. Que ferait-il de plus? Rien... Il ne pouvait décemment pas aller sur un champ de gataille et commander l'armée en n'y voyant rien. il ne pouvait pas non plus combattre, ce n'était pas son domaine. Alors lui aussi se terrerait là, mais pas par peur... par dépit. Car rien d'autre ne lui convenait que les affaires du royaume à gérer.

Quoiqu'il en soit, il sursauta et tendit l'oreille en entendant du bruit dans le couloir, avant de se lever brusquement et de tourner la tête vers la porte d'entrée qui venait, selon toute vraisemblance, de craquer. Thibaut était déjà debout, ébahi par le spectacle du garde contre la porte défoncée et de l'homme dans l'embrasure.

- "Monseigneur, il a assomé le garde et défoncé la porte..."

Ce n'était qu'un chuchotement rapide et ébahi. Le gamin était incrédule. Le chien de Trystan était debout lui aussi et grognait montrant ses crocs impressionnants à l'inconnu.

Quant à Trystan, bien malin qui aurait pu dire ce qu'il pensait de tout ceci. Il était debout derrière son bureau, le visage indéchiffrable, le regard vert tendre approximativment posé sur l'inconnu. Dommage qu'il ne puisse voir cet huluberlu. A sa voix, il ne le connaissait pas. Que voulait-il? C'était bien singulier comme entrée en scène. Et sans plus de manière, il demanda à Trystan de lui accorder des droits Noblesse. Un sourire cynique apparue sur le visage du Conseiller.

- "Vous pensez que je vais accorder ce privilège à un rustre qui défonce les portes, oublie de saluer comme il se doit et avance en terrain conquis?"

La voix était cassante, froide et moqueuse. Pour qui se prenait cet homme? il croyait que l'intimidation allait lui faire obtenir tout ce qu'il voulait?

- "J'espère pour vous que ce garde est bien assomé dans un premier temps, mais pas agonisant, où vous irez vous et vos titre croupir au cachot."

Son sourire devint narquois. Il n'était pourtant pas en position de force, mais Thibaut ne disait rien, donc l'homme était seul.

- "Il va falloir sérieusement revoir la défense du château. C'est un vrai moulin. Maintenant, sortez, j'ai autre chose à faire que d'écouter vos palabres."

[Obligé de faire un truc dans le genre XD]

La réaction fut immédiate. Le conseiller était accompagné d’un jeune homme. Sûrement pour établir les rapports par la parole. Leyan avait parlé du Conseiller à Veldrin, un aveugle lui avait-il dit. Autant que cette infirmité ne devait pas fossé sa qualité de jugement, Leyan considéra le jeune Conseiller comme un habile garnement. Le garçon accompagnant Trystan restait ébahit de surprise, le conseiller quant à lui n’avait pas perdu la face. Il restait là, indéchiffrable prenait des airs que Veldrin avait en horreur, tout ces noble et autres gens de la cours ne savait rien du monde qui les entouraient. Un chien, sûrement celui du conseiller, grognait et prenait un air menaçant. Finalement le conseiller prit la parole. Il le fustigea à trois reprises, le traitant comme un cloporte venant déranger sa quiétude. La situation était totalement idiote et vraiment décevante, il n’avait pas tout à fait tord dans ce qu’il quémandant cela étant, l’hybride ne pouvait pas faire dans le détail. Lorsque le Conseiller eut terminé, on aurait pu croire que Veldrin allait rentrer dans une furie noire et partir, mais ce ne fut pas le cas, il entra dans la salle et s’approcha de la fenêtre qui donnait sur la cours du château. Il resta quelques secondes silencieux, l’effet qu’il souhaitait avait eu lieu, le garde toujours sur le sol inconscient restait encastré sur le bois dans une torpeur profonde. Trystan toisait du regard l’hybride comme si ce n’était qu’une simple vermine. Il pouvait haïr cet homme autant que le comprendre, cela dit ces airs narquois le rendait plus qu’insupportable. La rage restait bouillante et il se mordu la lèvre avec ardeur pour préserver la façade qu’il avait établi. Il prit une inspiration profonde et fit volte face devant le conseiller. Son regard se posa instantanément sur les yeux du non-voyant. Bien qu’aveugle, le Conseiller pouvait sentir toute la prestance de l’individu qui lui faisait face autant que le regard insistant qui était posé sur lui. Ce garçon était bien étrange, Veldrin resserra les yeux comme si il sondait l’âme du Conseiller.

Vous semblez bien certain de vous Conseiller. Vous parlez comme si vous étiez bien au-delà de certaines choses. Des méthodes rustres ? Des privilèges ? Des saluts ? Je n’ai que faire de tout ça, je n’ai que faire de la Noblesse. Ne me prenez pas comme quelqu’un de votre sang et de votre race, je ne suis pas l’un des misérables hommes qui passe la porte que je viens de passer dans le but d’obtenir vos faveurs en vous promettant de multiples attributs ou en vous charmant. Vous êtes bien pitoyables derrière votre bureau. Peut-être n’êtes vous pas habitué à entendre la vérité, mais sachez que les gens de votre rang m’insupporte au plus haut degré, à vous entendre on croirait presque que c’est le poids du monde que vous portez sur les épaules alors qu’il n’en a rien, vous ne portez que vos vies peu attrayante sur vos frêles épaules au même titre comme tous le monde. Vous me prenez de haut, avec vos mimiques narquoises, mais dans l’histoire je me demande celui qui possède le plus d’ampleur.

Son ton était calme et prononcé, sa voix ferme autant que légère avait prit une intonation très étrange.

Je ne vous demande qu’une signature qui ne vous coutera qu’un mince effort. Je ne suis pas là pour entendre vos remontrances, vos simagrées ou encore le récit des maux qui tarissent votre existence. Il est certain que des hommes de votre statut on une meilleure habitude à avoir tout ce qu’ils désirent, il est aussi certain que plusieurs perdraient la face, face à vos mots, mais ne vous méprenez pas sur mon compte. Il n’y a que la voix des Dieux qui puissent me faire courber l’échine. Et même si cela ne vous plait pas, rien n’y changera. Je ne demande pas le statut de Noble pour courtiser, se pavaner ou bien rester assit derrière un bureau ayant pour seule excuse, la prise de décision, mais pour agir.
Il n’y a pas de conquête au cœur de ses murs votre Excellence, il n’y a que déchéance et déchirure de l’âme. Une désolation qui n’apparaît pas aux yeux des hommes, mais à mes yeux elle est bien présente. Veuillez signer s’il vous plait, je disparaitrais dés l’instant ou l’effigie royal sera présente sur ce bout de parchemin. Au final nous nous retrouvons dans une situation que vous n’avez pas souhaitée et que je n’ai pas souhaitée, alors finissons-en rapidement. L’idée est bien faible dans la digne ampleur de ce qu’elle représente, la Noblesse ne tient au final qu’un à un misérable parchemin, quelque chose de plutôt ironique à mes yeux. Dans la même optique si vous choisissez de ne pas faire face, cela démontrera simplement que je me suis adressé à la mauvaise personne.
La seule chose que je puisse vous affirmer c’est que ma vie est aussi misérable que la vôtre.

Veldrin avait parlé clairement avec un langage maitrisé en gardant le même ton tout au long de sa tirade. Il n’avait pas cillé et restait debout fixant avidement le Conseiller en observant sa réaction.

[Oh z'y va, comment tu me causes! xD]

Bon... Monsieur l'intrus n'écoutait rien à ce qu'o lui disait... C'était fâcheux. Et irritant. Trystan retint un soupir d'impatience en entendant son interlocuteur inconnu marcher dans la pièce. Il le suivait du regard, ou du moins de la tête et en conclut qu'il était plus ou mois près de la fenêtre. Il sentait la nervosité de Thbaut près de lui, et posa une main apaisante sur son épaule, avant de la laisser retomber. L'homme avait une doléance bien précise et ne partirait pas tant qu'il ne l'aurait pas obtenue. Dommage, Trystan était également une tête de mule qui n'était pas du genre à céder sous la menace. Il détestait qu'on lui force la main.

Ceci dit, si l'homme était intrigué par Trystan, trystan était également intrigué par l'homme. Il avait parlé de rustre, mais ce n'était pas un paysan. Il y avait quelque chose de plus, d'indéfinissable. S'il avait pu le voir, il aurait parler d'une position du corps, d'une prestance. Là, c'était plus flou pour ses sens mutilés, mais présent. Il ne dégageait pas moins de noblesse que tous les paons de la Cour.

Et l'homme se mit à monologuer... Pas très tendre dans ses propos, voir même insultant, il était amusant de le voir parler avec tant de mépris d'une caste qu'il ne connaissait même pas, sinon par des préjugés stupides. Trystan écouta, enregistra, mais ne l'interrompit pas, même quand l'autre l'insultait. C'est seulement quand il eut terminé sa tirade qu'il réagit. Le silence s'était installé, mais fut rompit par des battements de main... ou plutôt des applaudissements moqueurs de la part de Trystan.

- "Bravo, quelle emphase! Vous savez que vous avez un réel talent? Un peu plus et je vous penserais des notres!"

Son visage se durcit alors.

- "Mais que de stupidités... Vous jugez sans connaître... Vous parlez d'une caste que vous n'avez jamais approché réellement. Que pouvez-vous bien savoir des devoirs et obligations des nobles? Certes, certains se pavanent comme des paons et laissent leur terre à l'abandon pour mener grande vie ici... Vous parlez d'agir... Laissez-moi rire. Vous pensez donc que parce que je suis assis derrière un bureau je ne fais rien! Je suis déçu par tant de naîveté et de préjugés. J'ai presque pensé à un moment que vous étiez intelligent. Vous avez tort, la noblesse ne s'acquiert pas que par un bout de papier. Elle se transmet de générations en générations et pourtant, j'ai des dizaines d'exemples de personne de haut rang qui ne valent pas mieux que des porcs. Et à l'inverse, je peux citer des gens du commun qui mériteraient cent fois de récupérer les terres de ces incapables. Mais vous, de quelle catégorie êtes-vous? Je ne donnerai pas de titre à un incapable, si je peux faire le tri de cette façon, je le ferais. Et vous pouvez toujours aller voir un de mes collègues... aucun ne possède les pouvoirs que je détiens pour ce genre de décisions."

Il avait parlé d'une voix froide et lointaine, coupante. Si l'illustre inconnu pensait qu'il suffisait de faire le mariolle pour obtenir ce qu'il voulait, il allait être décu.

- "Maintenant, je ne vous comprends pas. Vous souhaitez obtenir un rang qui vous répugne pourtant... Des titres... Vous pensez vraiment que je vais signer votre bout de papier sans connaître les tenants et aboutissants de cette histoire? Vous me prenez pour un imbécile? Quelles terres vont avec ce titre, comment l'avez-vous obtenu?"

Finalement, l'autre homme avait remporté une manche : Trystan acceptait de l'écouter, poussé par la curiosité.

- "Et surtout, qui êtes-vous? J'ai horreur de parler à des inconnus sans pouvoir leur donner un nom. Déjà que je ne peux pas y associer un visage... Faites au moins preuve d'un minimum de politesse."

Le Conseiller avait été parfaitement décrit par Leyan, malgré son jeune âge et son infirmité il semblait bien à part. Veldrin restait immobile et impassible. Il remarqua la nervosité du jeune garçon qui accompagnait l’aveugle mais n’en tenu pas compte. Il avait finit de parler et scruta la réaction de Trystan qui ne se fit pas attendre. L’humain frappa des mains et prit la parole. Il ne retenu pas la pique tendu par l’aveugle et écouta ce qu’il avait à dire sans ciller. La chose que pouvait encore clamer Veldrin, était le fait que ce jeune garçon canalisait sa colère. Au fil des mots de Trystan, les yeux de Veldrin gagnèrent en intensité et ses pupilles étaient devenues plus larges. Cet humain plaisait à Veldrin, il avait ce petit quelque chose d’unique. Il se prit à repenser à sa jeunesse, chassant ses pensées de manière aussi rapide qu’il les avait fait venir. Inconcevable, Veldrin s’étonna lui-même de sa démarche psychique. Il voyait en cet aveugle, le jeune esprit coriace qu’il fut été.
Finissant par demander à Veldrin d’en dire plus, il termina sur une note réelle. Dans son élan de folie, l’hybride avait oublié tous les signets de la politesse. En tous les cas, c’était déjà fait. Il inspira profondément et fit quelques pas dans la pièce pour s’approcher du bureau enjambant le garde qui semblait ne pas vouloir revenir à lui. A quelques mètres de Trystan ce fut à son tour d’esquisser un sourire en coins des lèvres.

Un imbécile ? Sûrement pas sinon vous ne seriez pas là devant moi. Je suis Veldrin Dëlisa, Fils adoptif du dernier Baron d’Oësgard, Grinack, Maréchal des Armées stationnés sur les Plaines d’Atral et au-delà. L’ancien domaine qui c’est battu pour la sécurisation des zones frontalières et des différents groupes dissidents du pouvoir. Littéralement et sans préambule c’est grâce à la famille Oësgard que les routes commerciales ont pues être utilisées et cela à préserver bien des vies au cœur de ses murs. Grinack me reconnaît comme digne successeur de ses biens possédés à sa mort et de son titre. Vous avez tous les documents nécessaires à mon intronisation à porté de main.

Il avait parlé du même ton mélodieux et calme qu’il avait utilisé juste avant. Cela étant la sonorité ne c’était point radoucie, toujours aussi cinglante et sèche. Il reprit rapidement.

Je sais ce que c’est, bien plus encore que vous pourriez l’imaginer. Il existe certes, des Nobles d’exception, mais en tout et pour tout ce que m’ont apprit mes voyages confirme parfaitement ce que je viens de dire. De la naïveté et des préjugés ? J’en doute fort. Les races qui peuplent Miradelphia quelque soit leurs titres, leurs rangs ou je ne sais quoi encore ne valent pas mieux les unes que les autres. Le rang de Noble permet simplement de jeter une excuse à la face du monde. Il y a de cela longtemps…Trop longtemps…Une bourgade de Valorann à été attaqué par un groupe armé de Drow. Les enfants furent écorchés vifs et leur peau servit de nourriture aux parents séquestrés des enfants en question. Sachez que les personnes dans votre genre, ont jugés la situation trop peu « intéressante » pour envoyer des renforts. Lorsque il y eut une avancée assez massive pour faire réagir, des centaines d’hommes fut dépêchés sur place et la tendance se renversa. Ce n’était pas les Drows qui maltraitent la populace mais bien des Nobles, certes leurs faits d’armes étaient d’exception, mais en aucun cas cela leur donnait le droit d’agir de la sorte. Ce sont les haines, les titres et nombreuses autres valeurs que vous défendez qui ont crées la situation conflictuelle que vous avez sur les bras aujourd’hui. Je ne vous parle pas des taxes, des révoltes, des tortures et autres supplices que j’ai perçu dans vos rangs et dans ceux de tous les peuples de Miradelphia. La seule différence entre les gens d’exceptions et les porcs est que les uns auront toujours plus d’ardeur à massacrer les êtres de ce monde que les autres. Je ne suis pas utopiste mais bien ancré dans une réalité plus que présente. Si la Noblesse ne s’acquiert pas par un bout de papier, elle devrait s’acquérir par les armes, les conflits ? Dans votre cas, je crois que rien n’est plus exprimable de vous voir là. Bercer dans la Noblesse depuis la naissance, roués par les coups d’une vie mélodramatique bercés d’idéaux morts, vous êtes une incarnation vivante de l’échec du système que vous semblez aimer avec tant de force. Vous me parlez d’agir ? En prenant des décisions ? Agir…En un mot qui n’a plus de valeurs. Enfin là n’est plus vraiment la question. Quant au pourquoi, je vous dirais simplement que la porte que m’ouvre la Noblesse peut amener à des choses qui sont liés à mon destin. Etrange n’est-il pas ? J’ai œuvré dans l’ombre pendant une centaine d’années, et j’ai pu voir à quel point les idéaux, les valeurs et les grandes causes se sont perdus. Je souhaite simplement donner ce que personne d’autres ne peut donner. Je ne suis pas dans une catégorie, si ce n’est celle des ignorants. Il faut que vous sachiez aussi que…

Veldrin s’arrêta net dans son élan. Le fait de se remémorer son passé, des longues heures passées à apprendre la vérité allait donner quelque chose d’invraisemblable. Au plus profond de lui-même, un tourbillon d’émotions lui serra la gorge l’empêchant de prononcer un seul mot. Il toussota et fut prit de vertiges. A un moment pareil ?
Soudainement Trystan se sentit en proie à des émotions extérieures. On aurait dit qu’il prenait la place de quelqu’un d’autre. Le conseiller se vit d’abords submergé par une rage d’une incroyable intensité qui partit aussi vite qu’elle était arrivée, et il fut bientôt éprit dans un tourbillonnement d’images et d’émotions. Il vu d’abord les paysages des plaines d’Atral, le sentiment qui le prit autant qu’à la gorge et au ventre ne laissait aucun doute à ce qui se passait. Il vivait les souvenirs d’enfances de son interlocuteur, en l’occurrence Veldrin. Une sensation de perdition dans un premier, puis une enfance paisible couronnée d’une insouciance sans faille, la vie du domaine d’Oësgard, un sentiment de bien être et de quiétude profonde lui parcourut tous le corps. Un camp de réfugiés secoués par de nombreux conflits autant que par un nombre de mise en pratique de valeurs pieuses sans équivaut au sein du royaume des humains. Il se vu grandir, aimer, apprendre. Puis l’horizon devenu plus noir. La perte de sa mère adoptive, la déchéance d’un père mortifié par le chagrin mettant tout à dos de Veldrin. Le jugeant responsable de tout ses malheurs allant jusqu’à le renié. Une tristesse si profonde, un rejet, une culpabilité si intense…Puis un exil, un exil du monde, une solitude profonde dans l’ampleur aurait rendu fou plus d’un homme. Des sentiments si immondes et à la fois si beaux. Il se vu parcourir le monde assistant à des spectacles horrifiants et parfois tellement magnifiques. Miradelphia lui semblait comme le jour et la nuit. D’une face belle et enivrante et d’une autre plus dévastatrice que tout. Il vécu une reprise progressive de contact, abandonnant une vie fugitive et invisible, perdu dans les entrailles des souvenirs abyssales. Puis vient la vérité, une vérité bien trop dure à portée d’après ce qu’il sentait…Puis tout se brouilla, un voile noir happa de nouveau sa vision. Puis progressivement les contours de personnes apparurent…Ce fut d’abords sa mère, les personnes qui eues été présentes dans sa vie…Et bientôt cela devint plus trouble. En dernier lieu il vu apparaître Lilianna, plus vivace que jamais. Il aurait cru pouvoir la toucher…Et de nouveau le voile noir, progressivement sa vision baissait, il vu dans un éclair blanc et trouble la pièce apercevant l’appartement, Veldrin et puis plus rien. Sa cécité avait reprit le dessus, les bruits environnants revenaient peu à peu et il retrouvait son état originel.

Veldrin toussait légèrement et avait titubé avant de s’attraper sur le bureau devant lui. Il reprenait son souffle. Lorsque son état normal revenu, il se détestait, le voilà dans de beaux draps. Il utilisa ses deux bras pour rehausser son niveau, et avait perdu de sa prestance, il affichait une mine défaite.

Vous avez vu l’espace de quelques seconde n’est ce pas ? Enfin, disons plutôt que vous venez de voir ce qu’impliquait une certaine sensibilité. Lorsque des elfes sont exposés à une trop grande émotivité, il en affecte leur environnement. Comme vous avez pu le constater ces dernières heures ont été dures pour moi, et malheureusement j’ai trouvé en vous une source de rejet, mon esprit à fusionné au votre pendant quelques minutes…

Veldrin avait du mal à parler, il hoqueta plusieurs fois gardant ses deux bras comme point d’appui. Il observa la réaction de l’aveugle en silence. Son sang d’hybride lui accordait certains événements de ce genre. Lorsqu’il était exposé à une émotion trop vivace, il la transposait aux personnes environnantes créant un lien invisible et plongeant son esprit dans les personnes touchées. Le destin…Une chose bien étrange des fois.

Au moins, l'inconnu semblait être capable d'entendre raison et de se montrer autrement qu'exigeant. Trystan ne doutait pas qu'il était examiné des pieds à la tête par cet homme. On le toisait déjà de haut en bas quand il voyait, alors maintenant qu'il était aveugle, c'était encore pire. Les gens pensaient qu'ils pouvait le détailler sans qu'il s'en rende compte. Les imbéciles... On sentait toujours un regard trop insistant sur soi... Encvore plus quand on devait se fier à sa "sensibilité". Et à, il sentait justement que l'homme se demandait à qui il avait à faire. Trystan avait mérité son poste. Bien sûr, son ascendance noble et le fait que son père ait été un ami fidèle et dévoué à feu le roi avait été un excellent moyen de s'infiltrer dans l'entourage d'Ultuant. Mais ses galons de Conseiller principal, il les avait gagné tout seul, grâce à son intelligence et son esprit. Et il n'était pas près de s'en laisser dépouiller pour un petit handicap que certains jugeaient réellement gênant. Il avait toute sa tête...

Enfin, il espérait qu'il avait sa tête. Il en doutait au vu des évènements de la dernière semaine... des derniers jours même. Avoir des visions, comme ça, en pleine journée... Sans oublier de coucher avec une femme et de la déflorer au mépris de toute prudence. Non, en ce moment, il n'était pas réellement au top à ce niveau là, l'esprit embrouillé par l'image floue, mais vivace d'une jeune fille aux yeux violets.

Il chassa Lilianna de ses pensées, presqu'à regret, mais ce n'était guère le moment de se perdre en rêveries. Il avait invité son interlocuteur à se présenter et celui-ci ne semblait attendre que cela pour entrer davantage et s'approcher de Trystan. Le bureau les séparait, mais aussi dscret soit l'homme, Trystan l'avait sentit approcher et cela fut confirmé quand sa voix lui parvint plus proche.

Il fronça les sourcils quand l'homme déclina son identité. Trystan en connaissait un rayon concernant la noblesse humaine (et même non humaine), mais il devait avouer avoir quelques lacunes concernant l'histoire que lui racontait le dénommé Veldrin. Il connaissait vaguement l'histoire de la déchéance de la baronnie, mais cela s'était passé il y a de cela bien des décennies... Une lueur de compréhension appartu dans le regard éteint de Trystan. Fils adptif? alors il n'était pas humain, auquel cas, il serait soit très âgé, soit mort. Mais sa voix n'était pas celel d'un vieillard. Pourtant, il joau les imbéciles et répliqua :

- "Grinack d'Oësgard est mort il y a de cela des décennies... Et votre voix m'a plus l'air d'appartenir à un homme jeune qu'à un vieillard... Cette baronnie a été ravagée bien avant ma naissance et la naissance de mes parents avant moi... Pour tout bien, vous ne récupérerez qu'un domaine en ruines."

Mais Veldrin n'en avait pas fini. Il ne pouvait pas rester muet sur les attaques de Trystan et il lui expliqua, en infime partie, d'où lui venait ce jugement bien sévères. L'histoire de ces enfants et de ces villageois était bien tragique, certes, mais quelques fois, il fallait faire ce genre de sacrifice. Le souvenir des maisons brûlées et des hurlements des citadins de Diantra lui revnrent en mémoire. Mais ce n'était pas la même chose. Concernant ce village qu'avait connu Veldrin, il n'y avait pas eu de guerre aux portes du royaume, des solats auraient pu être envoyés... Mais rien n'aurait pu sauver les pestiférés. Veldrin parlait, parlait... Et Trystan écoutait, se retenant de l'iterrompre brutalement.

Et alors...

Alors comme dans la pleine, il se sentit mal. Oh non, pas encore... pas si vite. Mais qu'est-ce que c'était que ça? Il fut frappé de plein fouet par des émotions qui n'étaient pas les siennes... Et comme lors de la vision d'Ydril, il se retrouva à la place de quelqu'un... De Veldrin en l'occurence. C'est tout ce que son cerveau parvint à analyser avant qu'il ne se fasse happer par la vie du jeune hybride. Oui, car en plongant ainsi dans son âme, il en apprenait les moindre recoins, les moindres secrets... Mais il n'en voulait pas! malheureusement, il n'avait aucun moyen de rejeter ce que l'autre lui infligeait. Il subit donc.

Sous la violence de ces sentments qu'il n'était pas habitué à ressentir, il vacilla et posa ses mains sur le bureau. Il ferma les yeux, et essaya d'inspirer calmement, mais peine perdue, cela ne changeait rien. Il rouvrit les yeux, des yeux entièrement blacns désormais, comme dans la plaine... Des yeux qui fixaient Veldrin aussi accusateurs que sans vie. pas de pupille, pas d'iris, rien qu'un voile blanc et opaque. Puis, il baissa brutalement la tête, des mèches noires s'échappant du lien qui les retenait et tomban devant son visage.

C'était un calvaire... Tristesse et joie, bonheur et désillusions, colère et sérénité, errance... Tout s'enchainait à une vitesse ahurissante. Et surtout, il voyait tout, il sentait tout, il ressentait tout! Il était broyé par le chagrin... il en suffoquait. Il ne sentait même pas les mains de Thibaut sur lui, ni ses paroles inquiètes. Il vit des paysages magnifiques qu'il ne verrait plus jamais... Il vit l'horreur aussi.

Et puis... Les visages familiers... Là, il ne comprenait plus, voilà que c'était sa vie à lui qui défilait devant ses yeux. Et surtout, il vit le beau visage de Lilianna, une image qui resterait gravée au fer rouge dans son esprit. Il apperçut le visage de Veldrin, la porte fracassée, le garde au sol et puis... plus rien.

Le retour à la réalité fut brutal et douloureux. Les émotions avaient manqué le tuer, mais il avait recouvré la vue durant ce laps de temps. D'ailleurs, combien de temps cela avait-il duré? Il reprit lentement ses esprits, et une pensée horrible s'y insinua : et si... Et si l'échange avait été réciproque? Si Veldrin avait tout découvert à son sujet comme il savait tout de l'hybride? Si il avait vu son enfance au chateau familial, entre un beau père absent à cause d'une épouse acariâre et une mère qui ne portait ce nom que parce qu'elle l'avait mis au monde? Avait-il suivit leurs entretiens, la façon dont elle l'avait éduqué, dans la haine? L'avait-il vue l'exiber à son vrai père, fière et menaçante? Avait-il revu son ascension fulgurante? Avait-il lui aussi souffert de la perte de la vue et de toute lumière à jamais? Avait-il sentit l'odeur de chair brûlée et entendu les cris d'agonies et de terreur?

Avait-il étreint Lilianna?

Toutes ces questions... Savait-il qu'il était le demi frère d'Ultuant et qu'elles étaient ses intentions? c'était intoléable.

Il redressa la tête, les lèvres pincées, le visage livide, mais les yeux redevenus vert clairs. Il devait rester appuyer au bureau pour ne pas s'écrouler. Et la migraine lui broyait de nouveau le crâne. Il se laissa tomber dans le fauteuil, sous le regard inquiet de Thibaut.

- "Vous auriez pu me faire grâce de... de ça."

Sa voix se voulait coupante et hautaine, mais elle était tremblante et sans timbre. Plus secoué qu'il ne voulait bien l'admettre, sa voix avait prit des accents colériques. Comment avait-il pu lui infliger toutes ces émotions? Trystan n'était pas habitué à ressentir autant, il avait toujours fait en sorte de canaliser ce qu'il ressentait pour enfermer le tout dans un coin.

- "Thibaut, laisse-nous s'il te plait."

Ebahi, le gamin oublia toute prudence :

- "Mais Messire vous n'êtes pas en..."

- "Laisse-nous!"

Sa voix claque, cinglante, alors qu'il défoulait sa colère sur le pauvre valet. Il respira à fond et reprit d'une voix plus contrôlée.

- "Va attendre dehors et veille à ce que personne ne nous dérange. Tout de suite!"

- "Ou... Oui Monsegneur."

Thibaut jeta un regrd assassin à Veldrin et s'éclipsa.

- "Je ne sais pas ce qui s'est passé et j'aimerais autant ne pas le savoir... Cependant, je sais maintenant tout de vous et une question me hante : savez-vous tout de moi également?"

Il essayait de prendre un air calme, mais intérieurement, c'était l'angoisse qui lui serrait la gorge. Il était mage, il savait que la magie revêtait bien des apparences et cette question lui était venu tout naturellement alors qu'une évidence le frappa : ils étaient liés...

[C'est court désolé : O]

Veldrin ne comprenait pas vraiment. La première question qui le frappa alors qu’il recouvrait ces esprits avec parcimonies, fut une question parfaite. Sans faille qui dirige le perfectionnement de chaque vie présente sur Miradelphia. Une question que l’on finit toujours par se poser. Un mot à la source de tant de choses. Pourquoi…
Pourquoi cela c’était-il produit ?
Il se défit de son appui et se laissa glissé contre le bureau. Son dos s’appuya sur le bois massif et son regard plongea dans un horizon invisible. Le soleil avait baissé et se recroquevillait derrière les massifs présents au loin. Une lumière diffuse et légère filtrait par a fenêtre et éclaira la salle dans des lueurs fraîches, annonçant la fin de la journée. Assimilant ce qu’il venait de vivre et cherchant à comprendre, il se perdit dans ses pensées écoutant d’une oreille distraite les propos du Conseiller. Thibault, le jeune acolyte de Trystan fut envoyé guetter l’entrée, ne ce gênant pas pour foudroyé du regard l’hybride. Il finit par sortir et un lourd silence s’installa sur la pièce. Les tourments des êtres étaient bien plus vivaces que certains pourraient le comprendre ou l’imaginer. Il respirait faiblement, abattu et prenant conscience de choses dont il avait oublié le sens. Trystan était assit sur son fauteuil et Veldrin pouvait sentir pesé sur lui tout le poids des questions que se matérialisait et résonnait dans la tête du jeune homme. Le silence dura plusieurs minutes qui parurent comme l’éternité.
Finalement Veldrin se racla la gorge et inspira.

Je sais. Je sais tout. Au même titre que tu sais tout de moi, je sais tout de toi. Toutes les questions que te martèlent le crâne sont justifiées, mais tu dois savoir qu’en dépit de ceci, je ne cours pas après les histoires de ce monde. La mienne, m’importe peu alors celle des autres encore moi. Comme tu le sais, maintenant, je suis ce que vous appelez un hybride. Un sang-mêlé, un paria portant le sang d’elfe et de drow.

Il marqua une pause, sentant la réaction du Conseiller montée.

Si l’inquiétude et la peur t’adoptent, je peux te le dire tout de suite, ton secret ne craint rien avec moi. Tu n’as que ma parole et je suppose qu’à tes yeux celle-ci a peu de valeurs, mais je n’ai que ça à t’offrir. Pour dire vrai, je suis l’une des personnes qui suis la mieux placée pour te comprendre. Et crois bien qu’une multitude de questions me frappe aussi. La seule différence que tu peux admettre entre il y a quelques heures et cet instant présent c’est que tu n’es plus…Seul.

Il avait accentué son dernier mot, éprit d’une compassion et d’une tristesse profonde. Sa voix avait été posée et calme, douce et légère presque su le ton d’un murmure. Trystan sentait au fond de lui que ce que disait l’hybride était vrai. La sincérité, la véracité et l’honneur avec lesquels Veldrin avait tenu sa vie étaient assez incroyables pour un être de son espèce. Il n’y avait aucun doute sur ses propos.

La grâce des événements ne m’appartient pas, à mon plus grand désespoir. Je suppose que ce sont des milliers de questions qui peuvent t’assaillir. Pour ma part, je ne poserais aucune question, je ne demanderais aucune explication et ne te demanderais pas la signification que j’ai vu. Je tiens simplement à comprendre une chose…Pourquoi toi ?

Veldrin garda la même sonorité de voix, et ne marquait plus un ton impérial et hiérarchique. Il parlait comme à un ami. Il restait là échoué contre le bureau, se demandant ce que le destin lui réservait encore.

[Non, mais court, c'est bien aussi hein xD]

Trystan retint sa respiration quand Veldrin lui confirma ses doutes : oui, il savait tout... Absolument tout. Cela avait été un échange parfait, une osmose comme peu d'êtres pouvaient se targuer d'en avoir connu. Sauf que c'était tout sauf agréable. C'était extrêmement dérangeant de partager avec quelqu'un des expériences aussi... intimes. Jamais encore il n'avait ressenti cela... Sauf avec Lilianna, mais c'était encore différent et il ne voulait pas penser à elle. Il fallait qu'il l'oublie, il avait tout fait pour qu'elle le haïsse et ne s'en était pas trop mal tiré...

Veldrin lui reparla de son ascendance incroyable... Un hybride... C'était tellement rare! Rejeté par les elfes, méprisé par les drows... Voilà un héritage fort lourd à porter. Trystan, pour sa part, n'accordait guère de valeur à ça. Après tout, maintenant qu'il avait plongé dans la vie de l'hybride et savait tout de lui, savoir quelle tendance prédominait ne lui importait plus. Il n'avait pas à s'en méfier. Sauf si la vision était "truquée".

- "Un bâtard."

Le mot claqua dans l'air. L'hybride était un bâtard de deux races qui se haïssaient, un sang impur pour les elfes comme pour les drows. Et si Trystan avait choisit ce mot, ce n'était pas par hasard. Bâtard, il l'était aussi, dans un autre sens, dans une autre dimension. Ils n'étaient pas si différents que cela finalement. Il se mit à rire, un rire cynique quand Veldrin lui assura qu'il ne craignait rien.

- "Je sais. Tu es un homme d'honneur d'après ce que j'ai vu et ressenti."

Il était passé au tutoiement aussi. Après ce qu'ils avaient vécu... C'était plus intime encore que de faire l'amour dans un certain sens. Pourtant, il tiqua quand Veldrin parla de la solitude, à jamais écartée suite à cet évènement.

- "Vraiment? Penses-tu donc que ce qui s'est passé ne soit pas éphémère?"

C'était autant de la réelle curiosité qu'un espoir. Et son espoir avoué était que cela soit fugace... mais au fond de lui, il pouvait bien espérer que finalement, il soit allégé de ses secrets grâce à cet hybride sorti de nul part. Et sorti de sa solitude mortelle.

Veldrin lui posa alors une seule et unique question... A laquelle Trystan n'avait aucune réponse.

- "Je ne sais pas... Le hasard?"

Sacré hasard quand même, pour qu'un être sensible comme Veldrin se retrouve en présence d'un humain plus réceptif que la moyenne.

- "Si tu as tout vu de moi, alors tu sais que... que j'ai vu des choses étranges, sans queue ni tête... Un cauchemar éveillé. Et je ne sais pas si c'est le fruit de mon imagination, auquel cas, je deviens fou, ou si c'est une sorte de prescience qui ne me sert à rien puisque je ne peux rien faire à part subir... Ai-je vu le passé? Le présent? Le futur? Pourtant..."

Il avait l'air pensif, bien que la mine fatiguée. Mais son cerveau carburait à toute allure.

- "Pourtant, après ce qui vient de se passer, j'ai plutôt tendance à croire que je peux voir des choses... A chaque fois, c'était à travers d'autres yeux."

Son ton se fit nostalgique alors qu'il parlait de voir. Veldrin savait qu'il n'avait pas accepté sa cécité. Il l'avait lu en lui. Pourtant, il eut un petit sourire en coin.

- "Et grâce à toi, je l'ai vue..."

Qui? Il n'avait pas besoin de le dire, Veldrin le savait parfaitement. Il se frotta le visage, pour s'éclaircir les idées et revint au sujet premier de cette rencontre :

- "Donne-moi le document à signer..."

[Oui :O Et on enchaîne ;p]

Le destin était absolu autant dans son cheminement que de ses choix. Le dénouement des événements se voulait des plus étranges. Veldrin mesurait encore l’impact qui avait prit possession des lieux. Aussi grand et majeur que pouvait l’admettre les deux êtres à présent liés. L’augure qui planait à présent sur l’avenir était bien plus important qu’aurait pu croire Veldrin.

Oui, un bâtard.

Il pouvait sentir tout le cynisme du rire de Trystan. Un amusement sans queue ni tête mais qui fit sourire Veldrin de toutes ses dents. Il avait réponde en murmurant, peut être pour lui-même. Une pensée à voix haute qui emplissait l’esprit des deux hommes.
Une intimité et un lien auquel Veldrin n’était jamais préparé, quelque chose d’unique, lançant au cœur de vies dévoilées, l’incroyable sens de la vertu de la vérité.
Le Conseiller était passé au tutoiement lui aussi. Il n’y avait aucun doute quant à la valeur de l’intimité qu’il partageait. Le confident qui permet de soulager le lourd fardeau d’une vie.
Il avait tiqué sur l’idée de solitude, une notion que connaissaient bien les deux bâtards.

Ephémère ? J’en doute, je ne suis pas assez fou pour croire que cela est éphémère, et bien au-delà de ce que je peux savoir de toi, nous savons tous les deux ce qu’implique ce qui vient de se passer. Ca serait presque parfait…

Il avait raison dans un sens. La situation était bien indisposée et presque irréaliste, le temps se serait presque arrêté pendant quelques secondes. L’espace se serait courbé sous l’action émotive de Veldrin qui changea en quelques minutes le cours du destin de ces deux êtres présents dans la même pièce, animés par les mêmes sentiments et éprit d’une solitude si proche, que cela en devenait concernait et appelait à la méfiance. Quel cout du sort cela pouvait-il crée ? Une interaction si intense et profonde qu’elle permet de relâcher la pression de toute une vie en quelques minutes.

Le hasard ? Je ne pense pas…La réponse s’accordera à nos esprits en temps et en heure j’imagine. Puis y a-t-il réellement une réponse ?

Sa voix avait reprit un peu de force, il parlait plus tranquillement comme rassasié. Oui, Veldrin se sentait tranquille en la présence de Trystan. Quelque chose d’étrange qui le percuta pleinement, le remettant en cause. Un destin si bien formulé, aucun doute ne pouvait laisser transparaître cette rencontre, ses deux êtres avaient quelque chose en commun. Non, à vrai dire plusieurs, la question véridique était de savoir ou cela allait les entraînés et pour quelles raisons. Ils étaient animés par les mêmes esprits, éprit par les mêmes rancœurs et basé sur la même égide, la bâtardise.

Tes questions sont plus que justifiées. Je ne suis pas un sage malgré tout ce que je sais. Si je peux me permettre, je ne crois pas que tu sois fou, bien au contraire. Pourquoi as-tu perdu la vue ? Peut être pour autre chose, peut être pour te permettre ce que ceux qui voient ne voient pas justement. Ce que tu as vu est le fruit du reflet de l’âme. En d’autres termes tu n’as vu que ce qui t’entoure pour l’heure. Entant qu’humain tu n’aurais jamais du ressentir tout ça, mais tu l’as fais ce qui prouve au final qu’une seule chose, c’est que même si tu es aveugle de tes yeux, ton corps et ton esprit volent plus loin que mes yeux me le permettent. Peut être que ce n’est pas la réponse que tu voulais entendre, mais c’est la seule que je puisse te donner.

Veldrin était lui aussi pensif. Il expira lentement, ces derniers jours avaient été forts en émotions et apprentissages. Il se releva et fit se tourna vers Trystan.

N’as-tu jamais changé à pousser la chose bien au-delà de ce qui est limitable ?

Veldrin eut un petit pincement au cœur en suivant les pensées du Conseiller, il esquissa un sourire triste, fixant de ses yeux profonds le visage de Trystan. La plupart des grands hommes devaient subir le coup du sort et s’exposé à des événements tragiques.

Non, mon cher…Là-dessus, il n’y a que toi qui agit. Tu es le seul responsable de cette vision.

Les dernières paroles de Trystan eurent l’effet d’un coup de fouet sur Veldrin. Il se rappela l’objectif de sa visite et saisit de la main le parchemin qu’il tendit à Trystan.

Avant tout Trystan, laisses-moi te dire deux choses. Ce document me donnera l’accès à un pouvoir important, je serais en mesure de faire beaucoup de choses, je passerais Maréchal et pourrait exiger les terres du lègue. Je suis hybride, imagines les répercussions…

Il souriait à ses mots, cela en était presque ironique.

Un bâtard n’est ce pas ? En tous les cas, quelque soit ta décision, tu auras mon soutien quoique tu entreprennes. Signé ou pas, nos destins se veulent scellés. Je suis ton confident, si tu as besoin, tu sais ce que tu as à faire.

Il avait parlé sur un ton doux et prenant, il était sincère et voulait soutenir le Conseiller quoiqu’il en coute.

Trystan semblait plongé dans des pensées dont lui seul pouvait comprendre la teneur. Veldrin confirma ses doutes concernant la durée de ce lien. D'un côté, il n'avait posé la question que par pure réthorique, il connaissait déjà la réponse. Mais que ressentait-il exactemetn devant cette violation flagrante d'intimité? De la colère? Oui, au début, juste après le choc. De l'angoisse? Peut-être... De la peur, certainement. Parce que jamais encore il n'avait partagé cela, parce que jamais encore il n'avait eu... d'ami. Sa mère y avait veillé. Aucune attache, aucune relation sociale. Rien. Le néant.

Il acquiesça simplement quand l'hybride lui répondit qu'il n,e croyait pas au hasard et que la réponse leur viendrait naturellement... plus tard. oui, évidemment, mais Trystan détestait rester ainsi dans le flou. Il avait un besoin viscéral de tout contrôler. Et Veldrin devait s'en douter.

- "Il y a toujours une réponse... C'est la trouver qui est difficile."

Il haussa les épaules, fataliste.

- "Je suppose que je devrais adopter ta philosophie de laisser les choses venir."

Pourtant, il confia à Veldrin son malaise concernant ses drôles de vision, comme on le ferait à quelqu'un de confiance. Et le fait était qu'il avait confiance en lui, qu'il savait pouvoir parler librement et avoir une oreille attentive doublée de conseils. Il eut un petit sourire moqueur quand Veldrin commença en disant qu'il n'était pas un sage.

- "Si la sagesse atteint le nombre des années, tu l'es bien plus que moi, un siècles nous sépare."

Il se frotta le menton quand Veldrin lui donna sa vision des choses. perdre ses yeux pour ouvrir son coeur. En gros, c'était l'idée. C'était assez logique, mais trop de questions se bousculaient dans l'esprit du jeune homme.

- "J'ai l'impression de répéter la même rangaine, mais pourquoi moi? Il y a des milliers de gens plus aptes que moi à reçevoir ce genre de... cadeau. un cadeau empoisonné d'ailleurs."

Il grimaça en se rendant compte qu'il se plaignait comme un gamin de 10 ans. Il devait paraître terriblement pueril, là. Heureusement, Veldrin lui posa une question métaphysique des plus intéressantes : repousser sans cesse les limites.

- "Si, bien sur..."

Trystan voyait les choses en grand, il n'était pas fait pour la médiocrité. Cependant, il sourit en coin quand l'hybride lui répliqua qu'il n'était pour rien dans cette vision de Lilianna.

- "Sans le biais de ce contact, ça ne se serait pas produit... Sans notre rencontre, ça ne se serait pas produit..."

Alors oui, il le remerciait pour ça. Il fallait en profiter, il n'exprimait pas souvent de gratitude. Veldrin lui tendit alors le document, il le sut en sentant le papier frôler ses doigts. Il s'en saisit, mais ne l'ouvrit pas tout de suite alors que Veldrin le mettait en garde. Un sourire audacieux et malin se fit jour sur ses lèvres.

- "N'as-tu jamais songé à repousser les limites?"

Puis, il se fit complice.

- "Il est temps de montrer au monde ce que valent les bâtards comme nous, non? Je cautionne ce titre, je t'aiderai à reconstruire ton domaine perdu. Nous sommes liés oui et je ne pense pas que cela ne soit pas pour faire de grandes choses."

Il se saisit de sa plume et se tapota le menton avec.

- "D'habitude, je fais lire à Thibaut ce qui se trouve sur les documents et ensuite, il guide ma plume pour que je signe. Mais Thibaut n'est pas là."

Il leva la tête vers Veldrin, attendant qu'il l'aide. D'habitude, il répugnait à demander de l'aide, mais là, c'était différent.

Veldrin dénotait un certain amusement à la situation. C’était étrange, mais plus que tout il se surprit à adopter Trystan de manière instinctive. Il y avait le lien certes, mais sa vie avait été jonchée de trahison et de supplices, ce qui n’avait pas facilité son accessibilité. Malgré cela, vis-à-vis de Trystan c’était totalement différent. La définition qui s’insinua dans son esprit fut simpliste mais des plus complètes. Le reflet d’un miroir, un être identique sous un angle précis.
Il resta silencieux pendant que Trystan examinait ses questions et donnait ses réponses. Ce lien, n’étais-ce qu’une excuse pour exprimer la sympathie que ressentait Veldrin à l’égard du Conseiller ? N’étais-ce qu’une conséquence de leurs destins ? Et si il c’était rencontré autrement. Il chassa d’un revers de la main toutes ses questions.

Tu me couvres d’honneur, mais tu sais malgré ses années, je n’ai pas l’étoffe de l’homme sage.

La sagesse était une notion bien répondue et trop souvent bafouée. Veldrin considérait son savoir comme différent aux yeux de chacun. Une question de vision des choses encore une fois. Mais Trystan disait vrai cependant, les Hommes avaient une défiance considérable sur la question de la longévité.

Trystan, si tu arrêtais simplement de te poser des questions et que tu laissais s’exprimer la chose, non pas par ta pensée, mais par tes sentiments…

Veldrin connaissait parfaitement se refrain. Ayant renfermé sa sensibilité plus jeune, il lui fallut énormément d’efforts pour retrouver un semblant d’émotivité. La difficile loi du masque incombait un lourd tribut et on en oubliait parfois que les sentiments sont une expression de nous même à part entière.
La réponse de Trystan fit sortir Veldrin de sa réflexion et celui-ci poussa un regard interrogateur, sur le conseiller…Jusqu’ou était-il allé. Il connaissait plusieurs livres et autres documents sur les sens et leurs conditionnements, peut être pouvait-il aider Trystan.

Rapidement l’humain enchaîna sur une belle emphase qui fit sourire pleinement Veldrin. Ce qu’il disait était emprunt de grandeur, pour la première fois Veldrin pouvait sentir une attache sincère venant de quelqu’un d’extérieur à son monde. Trystan…Le nom résonna dans sa tête.

Des paroles dignes…

Il fit remarquer à Veldrin l’aide qui lui apportait Thibaut et sans se prier il saisit le parchemin pour entamer sa lecture. Il toussota légèrement pour s’éclaircir la voix, et plongea son regard sur le papier jauni.

Moi, Grinack d’Oësgard, dernier baron de la dynastie qui porte mon nom, je reconnais Veldrin d’Oësgard, fils adoptif, comme digne successeur de ma lignée et de mon nom.
Lorsque ma mort surviendra, il sera possesseur de mes terres, de mon fief, de mes hommes et de tout ce qui est lié de prêt ou de loin au nom d’Oësgard.
C’est en ce nom que je stipule Veldrin comme le devenir de ma mort et le prolongement de l’ancien code.
C’est en ce nom qu’à ma mort il recevra le titre de Maréchal des Armées d’Oësgard, Armées royales des Plaines d’Atral jusqu’aux confins de la forêt elfique d’Anaëh. Par ce titre et malgré son sang, il deviendra héritier de la Noblesse et fils de la volonté Chevalière. Son commandement sera donné par le Roi en fonction et son Conseiller. Seuls ses deux hommes seront en mesures de lui remettre ses droits et sa direction.
C’est en ce nom qu’il obtiendra mes anciennes terres et mon domaine.
C’est en ce nom que ma parole est incontestable. Que personne quelque soit son sang et quelque soit sa lignée ne peut contester, abolir ou détruire ce document.
Ce document est rédigé par Leyan Del Alluvyen, Conseiller et Précepteur royal reconnu par tous les peuples de Miradelphia comme Sage.
Et c’est de par ces qualités que j’approuve la décision de Grinack d’Oësgard et reconnaît de mon vivant les valeurs de Veldrin d’Oësgard.
Moi, Dame Lysis d’Oësgard, femme de Grinack et mère adoptive de Veldrin d’Oësgard, j’accepte ce document officiel comme héritage et comme ma propre volonté de succession.

Lorsque ce document sera remit et cité devant le Roi en fonction ou son Conseiller, les conditions cités seront effectives de manière direct et sans cérémonial. Car cela est ma volonté et la tradition de valeur d’Oësgard. Grinack d’Oësgard, Dame Lysis d’Oësgard et Leyan Del Alluvyen le Sage confirmons les conditions et sommes en accords avec les dites conditions.

Trois signatures et armoirie sont placés en fin de document. Veldrin avait parlé sur une note solennelle et franche. Sa voix était claire et sa lecture était forte. Son regard se reporta sur Trystan.

C’est à toi de voir maintenant.

Il posa le document sur la table et contourna le bureau pour attraper la main de Trystan et guidé la plume. La main de l’hybride dégagea de la chaleur et sa peau était étrangement douce.

Si tu signes ceci, tout ce qui est dit dans ce document sera alors approuvé par la royauté.

- "En tout cas, tu l'es plus que moi si sagesse nait d'expérience... Un vrai grand père."

Ouh attention, Trystan se laissait aller à se détendre et plaisanter. C'était plutôt bon signe pour Veldrin et c'était surtout le signe qu'il l'avait accepté.

Cependant, il fit une drôle de tête quand Veldrin lui demanda d'arrêter de réflechir et de ressentir. Il le regardait comme s'il avait dit une énormité... Avait-il bien tout saisi de ce qu'il avait vu et ressenti de la part de Trystan? Non, parce que lui dire de faire confiance à ses sentiments plutôt qu'à sa raison, c'était quand même... incroyable.

- "Oui, j'y songerais... Mais on ne passe pas outre un quart de siècle d'éducation en une journée... Je pense que tu peux le comprendre."

Il faiait allusion à ce qu'il savait de lui, d'après ses visions de tantôt. Veldrin n'avait pas toujours été très émotif. C'était un euphémisme. Mais plus sensible que Trystan peut-être, sans doute de par son héritage elfique.

Il sourit au commentaire de Veldrin concernant ses paroles.

- "Bien sûr, je suis quelqu'un de fier, la fierté, la dignité, c'est tout ce qu'il te reste quand tu n'as plus rien, n'est-ce pas? C'est ce qui fait de toi un homme."

Veldrin se saisit alors du parchemin et toussota pour s'éclaircir la voix. Moqueur, Trystan lança:

- "Pas besoin de faire des vocalises, tu n'es pas hérault."

Cependant, il retrouva tout son sérieux quand Veldrin lui lut le parchemin... Et son esprit fit un bond d'une quinzaine d'années en arrière. Ces mots, ces tournures... C'étaient les mêmes qui étaient inscrites sur sa propre lettre de succession... Quelle curieuse coïncidence, quel drôle de saut dans les limbes du temps.

Il sortit de ses pensées quand l'hybride s'adressa de nouveau à lui. Nouveau sourire amusé alors que Veldrin lui disait que c'était à lui de voir :

- "Non, je ne crois pas."

Petite touche d'auto dérision, alors qu'il reprenait :

- "C'est tout vu."

L'hybride se déplaca et vint se saisir de sa main. Un contact chaud et rassurant. Alors, en bas du document, la signature de Trystan apparut, relativement ferme et déliée, scellant ainsi le destin de Veldrin et peut-être même le sien.

La plaisanterie de Trystan fit sourire Veldrin. C’était vrai que leurs âges étaient éloignés et que sa remarque était justifiée, mais malgré ça Veldrin ne se faisait à pas à l’idée d’être plus sage que lui.
La question du ressenti frappa Trystan pleinement, au vue de sa vie et de son dénouement actuelle, c’était une question de préambule. Le conseiller n’avait pas du comprendre réellement au voulait en venir Veldrin, mais là n’était plus la question, il serait bien assez tôt de quoi il parlait. Quant à ses visions et autres interventions à caractère assez spéciales, l’hybride allait effectuer quelques recherches, ce qu’il avait vu et Trystan qui avait renchérit avec réellement piqué sa curiosité.
Avant sa lecture, Trystan fit une nouvelle remarque, Veldrin appréciait, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas partagé ses petits moments anodins certes, mais qui peuvent faire beaucoup. Oui, il se sentait moins seul, la solitude qui l’habitait depuis tant d’années avait reculée…
Sa lecture terminée, l’échange fut bref et Trystan finit par signer. Veldrin était devenu quelqu’un d’autre à présent. Cette signature avait un impact considérable pour sa vie et son futur. De simples traits d’ancres allait donner naissance à la nouvelle vie de Veldrin. Fixant avidement la trace noire toute fraîche qui souillait le parchemin, l’hybride souffla légèrement. Il se gratta le menton dans un signe théâtral.

Je crois que je n’ai pas réellement conscience de ce que cela fait. Malgré ça j’apprendrais.

Il lâcha la main de Trystan avec douceur et commença à se diriger vers la porte. Franchissant les quelques lambeaux de portes il pencha la tête dans le couloir. Il inspira et remarqua la présence d’un garde royal qui patrouillait dans les couloirs. Tout allait commencer et c’était dans une nouvelle optique qu’il pensait à son avenir. Il l’observa un moment s’approcher.

Soldat, tu vas aller me chercher ton capitaine tout de suite.

La voix de Veldrin claqua dans l’air, cinglante et autoritaire, elle se répercuta sur les différentes pierres qui constituaient le château. Le garde sursauta presque lorsque la voix tonna, il tourna les vers l’homme qui l’avait interpellé avec un air interrogateur, celui-ci était dans le bureau du Conseiller, cela devait sûrement avoir de l’importance. Veldrin le regardait intensément, le garde prit quelques secondes de réflexion mais finit par agir. L’hybride se redressa et se tourna vers Trystan.

Je prends les devants mon cher.

Des bruits de pas émanaient déjà du couloir, puis un homme en armure apparut dans l’encadrement de la porte.

Capitaine Vilbrow, au rapport.

Veldrin esquissa un sourire et fit volte face à l’homme qui les avait rejoint. Il avait l’air jeune, une trentaine d’années sûrement. Les cheveux châtains et les yeux marron reflétant une lueur assez étrange marquait son visage. Il avait un petit bouc bien taillé. Un homme très soigné à première vue.

Capitaine Vilbrow, je suis Veldrin Dëlisa, votre nouveau supérieur Hiérarchique, Maréchal des Armées.

Le teint de Vilbrow vira directement au pâle lorsque l’hybride déclina son identité, la présence du Conseiller Trystan ne pouvait qu’affirmer ce que venait de dire l’hybride. Il prit une posture un peu plus salutaire et déposa ses yeux sur Veldrin, un air interdit gravé sur le visage.

B…Bien My Lord.

Vous allez immédiatement allée quérir les chefs de sections et tous les gradés de rangs supérieurs. A partir de ce moment présent, toutes les permissions qui ont été accordées sont révoquées. Je veux que tous les hommes affectées à la délimitation de la Plaine d’Atral jusqu’aux confins de la Forêt d’Anaëh converge vers l’ancien domaine d’Oësgard. Faites quérir des messages aux avant-postes, aux garnisons et aux bastions situés aux alentours de Diantra.

Mais…

Je ne veux pas entendre de réclamations Capitaine. Vous savez très bien que cela peut arriver au vue de la situation instable de notre royaume. Vous avez une semaine, établissez un camp et sécurisé les routes principales pour permettre le ravitaillement. Ah…Un dernière chose Capitaine, attribuer plus d’effectifs à renforcer la sécurité de cet endroit. A présent dépêchez vous, le temps presse.

Vilbrow avait écarquillé les yeux aux fils des commentaires de l’hybride. La voix qu’il avait employée était autoritaire et claquante, sa remise en question apparaissait dangereuse. Le Maréchal était étrange, et cette nomination était bien spécifique en ces temps. Malgré tout, il n’avait pas vraiment le choix, il se mit au garde à vous et salua.

Bien My Lord.

Vous pouvez disposer.

Le Capitaine, se détourna et entra dans le couloir à la hâte. Il avait beaucoup à faire. Veldrin se tourna une nouvelle fois vers Trystan et soupira.

Ca risque de ne pas être de tout repos maintenant, dis moi, que penses tu de la situation de Diantra aujourd’hui ?

Sa question n’était pas anodine. Et il scrutait Trystan pour noté ses réactions.

Trystan ricana quand Veldrin finit par lâcher qu'il n'avait pas encore réellement prit conscience des changements que cela allait impliquer dans sa vie.

- "Ne t'inquiète pas, ça s'apprend très vite."

Eh oui, de simple vagabond libre de toute attache, il se trouvait maintenant responsable de terres et d'hommes... Et il allait vite découvrir qu'il avait définitivement perdu toute liberté réelle. Il sentit la main de Veldrin quitter la sienne et il reposa la plume, posant ses coudes sur le bureau, et posant son menton sur ses mains croisées, attendant la suite.

Il l'écouta marcher et s'éloigner et se demanda s'il allait partir comme ça... Mais non, il appela un garde et commença à jouer de son autorité. D'ailleurs le claquement de sa voix fut sursauter Trystan qui ne s'était pas attendu à ce qu'il parle et encore moins sur ce ton là. Un grand sourire se dessina sur les lèvres du Conseiller alos que Veldrin se retournait vers lui et lui disait prendre les devants.

- "J'entends ça. C'est un bon début."

Il y avait une note malicieuse dans sa voix alors qu'il commentait les nouvelles prises de fonction de Veldrin. Il entendit alors des bruits de pas et souffla :

- "Rapide et efficace..."

Il ne s'en étonna pas en entendant le nom du capitaine. De mémoire, un homme compétent. Trystan haussa un sourcil amusé en écoutant Veldrin se présenter au Capitaine, mais ne dit rien. Qui ne dit mot consent, n'est-ce pas? Il précisa juste pour faire bonne mesure :

- "Nouveau Baron d'Oësgard, l'avant poste dans les plaines d'Atral."

Histoire de situer un peu le contexte. Tout le monde connaissait Oêsgard, ne serait-ce que par ce qu'on apprend dans les livres d'histoire ou bien ls histoires racontées au coin du feu. Veldrin demanda alos à réunir les troupes spéciales au vieux domaine, et ce, afin d'enfin établir une protection efficace dans les plaines. Trop d'étrangers se promenaient en toute iminité, il était temps de contrôler un peu les routes et les alentours et de faire l'épuation avant d'arriver en territoire urbain. Si la plaine était étroitement surveillée, alors Diantra, Ydril et les autres villes seraient plus en sécurité. Evidemment, il pouvait toujours y avoir débarquement via les côtes, mais ça, Trystan s'en chargeait. Surtout avec ces maudits pirates sur leur satanée île!

- "Eh bien, tu ne perds pas de temps... Ca fait longtemps que tu mijotais ces ordres?"

Il se rembrunit pourtant quand Veldrin lui demanda ce qu'il pensait de la situation à Diantra.

- "Diantra est en souffrance... La Peste nous a affaiblit, nous avons perdu beaucoup des notres et le moral est au plus bas. Bien sûr, maintenant que la peste n'est plus, la ville revit, mais son spectre plane toujours sur nous... Le spectre de la menace drow. L'économie a énormément souffert et peine à se relancer... Je fais ce que je peux pour aller en ce sens, mais c'est long et fastidieux. Le commerce par voie maritime est ralentit à cause de la guerre imminente, les routes ne sont plus sûres et nous sommes en train de nous couper du reste du monde... Il faut surveiller les routes et donc la plaine pour intercepter nos ennemis et permettre aux marchands de faire fleurir de nouveau le commerce. Il nous faut aussi renforcer nos alliances avec les nains et les elfes. Mais c'est difficile, certains préjugés ont la vie tenace et certains n'aiment guère notre race."

Il soupira. Il y avait énormément de chose à faire...

- "Pour résumer : il faut réorganiser l'armée et renforcer la surveillance de la plaine. D'après ce que je constate, tu t'en charges. C'est parfait, ça me fait une chose en moins à gérer. De plus, j'avoue que la gestion militaire n'est pas mon domaine de prédilection.
De mon côté, je relance l'économie. Il faut reconstruire la ville et puiser dans les caisses du royaume. Si tout fonctionne correctement, nous devrions y gagner, mais il faut investir énormément."

Il haussa les épaules. c'était compliqué et long, mais cela marcherait. En temps de guerre, il y avait toujours moyen de tirer profit.

- "Enfin, il faut plus que jamais agir avec diplomatie et nous assurer la sympathie des nains et des elfes. Divisés, nous sommes vulnérables."

Il se tut un instant, et reprit, comme s'il réflechissait :

- "Concernant la sécurité à diantra, de nouvelles recommandations voient le jour : interdiction formelle de se promener le visage caché. Ce, afin de repérer plus facilement les drows. Le réreau d'espionnage a été renforcé, plusieurs espions sillonent la ville et se fondent dans la masse pour détecter toute activité suspecte. Il ne faut pas oublier la contrebande de ces maudits pirates. La garde a été renforcée et de nouveaux chefs, brillants, ont été nommés pour secouer la fourmilière et faire enfin de l'armée humaine une armée à faire trembler nos ennemis."

Il sourit enfin.

- "Voilà... Et encore, j'ai résumé."

Veldrin se sentait parcourir de quelque chose de nouveau. De l’excitation, de la dévotion mêlés à une envie de changements profonde. La volonté qu’il avait tant spoliée durant ces années d’errances allait enfin pouvoir s’exprimer de nouveau. C’était une main invisible qui l’avait saisit et qui l’emmènerait là ou il doit aller. Certains êtres se posent la question du destin, est-ce qu’un être peut changer son destin ? Veldrin pensait que nous avançons en silence jusqu’à notre destin soit révélé. Et alors les choses deviennent plus claires et vivaces.
L’hybride esquissa un sourire à cette pensée, il comprenait certaines choses à ce moment présent. Il n’avait pas de mission et n’avait pas reçu d’illumination, mais il avait découvert l’amitié. Son intervention avait été brève mais l’essentiel était dit, tout allait devoir prendre forme et il comptait bien changer les choses. Il souhaitait aussi préserver la vision de Trystan, un homme avec qui il était lié. Un homme qui allait sûrement lui apprendre beaucoup. La réflexion de Veldrin avait atteint une vitesse vertigineuse, il devait agir vite mais bien. Trystan fit une remarque qui ramena Veldrin à la réalité.

Non, je ne suis pas du genre à planifier ces choses là. Je laisse mon instinct guidé mes paroles. Mon percepteur de jeunesse, s’en mordait les doigts d’ailleurs.

Rapidement Trystan répondit à la question de Veldrin et le constat était plutôt sur une note faiblarde. Il soupira pendant que le Conseiller exposait la situation.

Je vois. Rien de bien positif dans un sens. Pour te parler en toute franchise, je compte mettre fin à cette guerre idiote qui cause des victimes inutiles. Je suis prêt à tout mettre en œuvre pour cesser ces futilités, même si pour cela je dois tuer de mes mains chaque Drow qui peuple Miradelphia. Notre monde a le droit de paix, si pour cela nous devons trouver un bouc émissaire alors je serais celui-ci. Je compte changer à jamais le visage de cette guerre.

Le ton qu’avait employé Veldrin était étrange, sulfureux et doux à la fois, il avait parlé comme un passionné et un homme prêt à tout pour tenir ses propos. Son allure avait changé quelques peu, puis lorsqu’il posa son regard sur Trystan, il reprit une attitude singulière.

En tous les cas, je suis d’accords avec ce que tu viens de me dire. Je vais me rendre à la Cité Eternelle pour faire marcher certaines connaissances et ensuite je me rendrais à Oësgard. L’ancien domaine dispose de nombreux éléments qui ne sont apparus dans vos rapports. Le Plaine d’Atral à été couvert de piège magique lors des premières guerres alentours pour couper la retraite ou l’avancée ennemi. Je pense pouvoir les réactiver. Cela étant, toute la mise en place va prendre du temps. Mais comptes sur moi. Je vais affilier toutes les garnisons et sections royales sous une même bannière et redonné à l’ancien domaine un semblant d’agencement. A ce moment là, nous pourrons sécuriser de manière absolue tous les points de passages terrestres. Je pense qu’il faudra tout au plus un mois, pour avoir un résultat optimum sur la répartition des troupes et l’agencement territorial. En tous les cas, il semble que tu vas devoir t’occuper de Diantra de l’intérieur et moi je m’occuperais des environs.

Il marqua une pose pour réfléchir à ses propos. Tout cela devrait être réalisable.

Pour ce qui est de la diplomatie, j’irais prendre compte des effectifs des Elfes et exposer la situation ici. Plusieurs de mes connaissances et amis, seront s’exprimer avec force et diplomatie. Pour ce qui est de la Force Naine, je verrais ça plus tard. L’important est d’abords d’obtenir la force de frappe de longue portée des Elfes. Une fois les terres sécurisées, je ferais en sorte d’avancer vers la Cité Drow et à ce moment là, nous serons tous deux ce que mon destin me réserve et ce que vaut ma valeur. Je ferais en sorte de montrer que Diantra n’est pas aussi faible qu’on peut le croire et que la race Humaine peut faire trembler par son simple souffle. Je suis peut être un hybride, mais crois bien que je partage tes idéaux et ta vision des choses. Je mettrais aussi une ligne directe de messagerie entre nous, pour t’informer de chacun de mes mouvements et des mes actions. Je devrais passer te voir régulièrement aussi. Il semble que nous sommes partis pour changer les choses…Trystan. Je vais fusionner le corps armé royale en un ordre de chevalerie…La Griffe de Fer.

Il se tut. Une lueur vivace animait ses yeux et son ton était sérieux et vivace.

Je comprends. De bonnes mesures. Pour le reste, nous verrons plus tard. Je te fais éperdument confiance et te suis dévoué de toute façon.

Veldrin répondit à son sourire avec douceur.

De même, voilà qui résume les choses. As-tu quelque chose à ajouté ? Si ce n’est pas le cas, je pars immédiatement pour la Cité Eternelle.

Un sourire ourla les lèvres du Conseiller quand Veldrin lui rétorqua qu'il ne prévoyait rien, que tout venait à l'instinct. C'était une qualité aussi bien qu'un défaut. Cependant, cela lui permettait de ne jamais être pris au dépourvu et de toujours trouver une réponse à tout. Trystan était impressionné par cette faculté à lancer des ordres et construire quelque chose ans y avoir réflechit au préalable. Il en était pour sa part, incapable. Tout naissait de son cerveau et de longues réflexions à peser le pour et le contre.

Trystan éclata de rire à la déclaration de Veldrin, gentiment moqueur devant ses ambitions.

- "Mais qu'est-ce que tu crois? Que je ne veux pas mettre fin à cette guerre moi aussi? Mais soyons réalistes, ni toi ni moi ne pouvons tuer les drows sans impliquer d'autres vies. C'est bien la le problème."

Il acquiesça simplement quand Veldrin lui fit part de ses projets : faire marcher quelques relations chez les elfes, sécuriser les alentours de Diantra.

- "Il me semble en effet qu'il vaut mieux se répartir les tâches, le travail est toujours mieux fait ainsi."

Il s'occuperait donc de Diantra. Et des autres villes accessoirement.

- "Je croyais que les elfes méprisaient les hybrides?"

C'était juste une question née de la curiosité alors que Veldrin parlait de plaider leur cause. Quand bien même des amis à lui le feraient, il y en aurait toujours pour refuser de par sa naissance. Hybride ou humain, les elfes étaient assez sectaires.

- "Je m'occuperais des nains."

Il sentit l'inquiétude l'étreindre quand Veldrin parla de marcher sur le Puy. En même temps que la frustration de ne pas pouvor y participer. Veldrin au front, lui à l'arrière. Cela l'humiliait presque, bien qu'il n'ai rien d'un combattant. Veldrin parla d'un système de messagerie pour tenir Trystan au courant et celui ci hocha la tête silencieusement. Cpendant, il fut surpris quand Veldrin parla d'un nouvel ordre de Chevalerie.

- "La Griffe de Fer?"

Il secoua négativement la tête quand Veldrin lui demanda s'il avait quelque chose à ajouter.

- "Non, pas vraiment. Je suppose que tu m'expliqueras ce qu'est cet ordre plus tard. Et là, il s'est passé beaucoup trop de choses en trop peu de temps, j'ai besoin d'y réflechir."

Il sourit, sachant pertinamment que Veldrin comprendrait puisqu'il avait cerné la personnalité de Trystan.

- "Bonne chance à Alëandir Veldrin, tiens moi au courant, j'en ferais de même de mon côté."

Il se leva et fit le tour du bureau, espérant que Veldrin n'était pas bien loin, il tendit la main pour la lui serrer et termina dans un sourire :

- "A bientôt, mon ami."

Cela faisait bizarre de prononcer ce mot... ami. Mais c'était aussi délectable.

[J'arrête le RP là, vu que je vais bientôt partir en vacances, ça te bloquera pas comme ça ]

Trystan semblait apprécier le fait de l’instinct de Veldrin. Leyan répétait toujours que de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités et qu’ils peuvent donner naissance à des abysses profonds. Il devait avoir raison, l’excitation et le nouveau souffle qui prenait Veldrin lui donnait quelque chose qu’il n’avait jamais possédé. Une étincelle de vie dans une ligne de solitude et d’effacement. Une ombre intense et unique se logeait au cœur de l’être de Veldrin autant qu’une lumière de grande ampleur. Tout était question de mesure.

Veldrin arqua le sourcil en réponse au rire de Trystan.

Tu as raison dans un sens. Quoique j’aie mon idée…En tous les cas Trystan, si il y a une chose que j’ai apprise en parcourant ce monde, c’est que pour combattre les Drows il faut devenir plus cruel…

Il avait parlé dans un murmure. Son regard dans le loin, il apparut l’espace de quelque seconde perdus dans ses pensées il posa de nouveau son regard sur Trystan.

Pour ce qui est des Elfs et de leurs mœurs abusives, j’ai des arguments de taille. Ne t’inquiète pas.

Il laissa finir Trystan en esquissant un sourire.

Oui. Aucun problème. Je t’enverrais bientôt quelques nouvelles. Je repasserais d’ici quelques semaines pour donner un bilan détailler de la situation et observé les hommes basé à Diantra. Bonne chance à toi aussi. Prends soin de toi et prends soin…d’elle. Si tu as un problème envoie un messager. A bientôt Trystan, que les Dieux te veillent.

Il avait prononcé le mot « ami ». Cela avait légèrement étonné Veldrin, mais c’est vrai qu’il y avait quelque chose à présent entre eux. Sans plus atteindre, il se plongea dans ses réflexions concernant l’ordre et se dirigea vers la porte avant d’esquisser un dernier signe de main à Trystan. L’un comme l’autre savaient qu’ils retrouvaient en chacun une attache à présent. C’était un long voyage et un grand dessein qui prenait forme. Veldrin sortit de la pièce, il se dirigea dans les couloirs pour rejoindre l’écurie royale ou il fit affréter un cheval et prit la route. Son nouveau statut lui permettait ce genre d’excès. Tout commençait et bientôt tout prendrait forme…

[Petite réponse de cloture ^^]