[Appartement de Trystan] Reste avec moi

[-> Ceux qui fuyaient la réalité]

Le retour jusqu'à Diantra avait été bien plus silencieux et morne que le départ vers les plaines... Trystan avait l'impression d'avoir un marteau dans la tête et il devait se concentrer sur sa respiration pour ne pas laisser les nausées avoir raison de lui. Chevaucher dans ces conditions était un vrai calvaire. Il avait les lèvres pincés, le regard lointain et éteint, des cernes violacées soulignaient ses yeux alors que son visage semblait creusé par a douleur. Cela faisait une éternité qu'il ne s'était pas sentit aussi malade.

Lilianna avait la sagesse de rester silencieuse. Ou bien était-ce l'inquiétude? La déception de le voir de nouveau si lointain? Quoiqu'il en soit, il était heureux de ce silence. Il ne voulait pas parler de ce qui s'était passé. Pourtant, une voix au fond de lui lui soufflait avec ironie que s'il voulait définitivement l'éloigner comme il devrait le faire, il n'avait qu'à lui parler de ça et elle le prendrait pour un illuminé. Mais l'image qu'elle avait de lui lui importait... Sinistre cercle vicieux...

Ils pénétrèrent dans la ville. Si les gens avaient eu des doutes sur le motif de leur escapade, à les voir si éloignés l'un de l'autre et fermés, ils devaient se poser des questions. Un rendez-vous amoureux qui s'était mal passé?

Ils pénétrèrent dans l'écurie. Trystan descendit de selle, toujours silencieux. Thibaut accourur, prévenu on ne sait comment du retour de Trystan. Le chien qui les avait accompagné était silencieux, aussi mutique que le maître. Thibaut lança un regad interrogatif à Lilianna, mais ne demanda rien.

- "Je m'en occupe Seigneur. Juste quelques minutes et je vous conduis à vos appartements."

La voix douce de Lilianna résonna alors :

- "Veux-tu bien t'occuper d'Eclipse également Thibaut? Je vais ramener messire d'Erac."

Trystan eut une expression de surprise. Mais que faisait-elle? Certes, il était relativement tard et peu de gens trainaient dans le chateau à cette heure mais... Enfin, Thibaut savait déjà qu'il y avait quelque chose entre la dame et son maître mais quand même.

Thibaut sembla hésiter. Mais la jeune femme lui décocha un sourire angélique qui le fit frissoner. Trystan avait de la chance de s'être attiré l'attention d'une dame comme elle.

- "Bien sûr ma Dame, j'en prendrais grand soin."

Elle remercia le jeune garçon et s'empara du bras de Trystan pour l'entraîner à sa suite. Il restait muet, mais la contracture de sa mâchoire ne présageait rien de bon. Le chien loup du jeune homme les suivait docilement.

- "Tu sais où est ma chambre au moins?"

Lilianna marqua un temps d'arrêt... Avant de répondre par la négative. Il soupira et lâcha, laconique, alors que le chien lui frôlait la jambe et passait devant :

- "Suis-le."

Ils suivirent donc l'animal et arrivèrent jusqu'à la porte du jeune homme. Il se saisit d'une clé et l'ouvrit. Le chien fila à l'intérieur, suivit de Lilianna qui était toujours accroché au bras du maître des lieux. Il referma la porte... et rompit le silence, cassant :

- "A quoi tu joues?"

Pourquoi s'était-elle proposée pour le ramener?

- "Je vais bien, je n'ai pas besoin de garde malade."

Volà que son sale caractère refaisait surface. Il avait mal, il avait peur, il était épuisé et la seule manière qu'il trouvait pour lutter contre cela était la colère.

Il resta... ébahi quand elle lui répliqua qu'ils ne jouaient pas et surtout, quand elle lui balança qu'elle espérait qu'il désirait sa présence. Il était vraiment surpris par son audace et cette façon de le mettre au pied du mur. Il sursauta quand elle frôla sa joue et eut un léger mouvement de recul, bien vite réprimé. Il restait toujours muet mais ses expressions parlaient pour lui alors qu'elle évoquait leur tentative avortée dans la plaine.

Il ouvrit la bouche pour lui répondre qu'il ne voulait pas d'elle, qu'il voulait simplement être seul, loin de son parfum envoûtant d'orchidée, loin de sa présence lumineuse, loin de la tentation... Oh par tous les dieux, mais pourquoi le torturait-elle ainsi? Pourquoi parlait-elle de passer la nuit avec lui? Ne voyait-ele donc pas qu'il mourrait d'envie de la faire sienne? Qu'il devait lutter constamment contre cette envie dévorante... Cela ne pouvait pas arriver... Cela ne devait pas arriver! Elle était vierge, il ne pouvait pas la souiller et la déshonorer ainsi. Il murmura, presque désespéré :

- "Va t'en Lilianna... S'il te plait, va-t-en..."

Il s'empara brusquement de son poignet, le tenant fermement dans une étreinte d'airain, les traits durs, mais teintés de souffrance. Et ce n'était pas que physique, c'était surtout une grande souffrance intérieure, un combat. Et comme toujours, la colère reprit le dessus :

- "Tu as tort, je ne veux pas que tu restes. Pourquoi me tortures-tu ainsi? Pourquoi n'arrêtes tu pas de me tenter? Tu ne vois donc pas que je souffre de ta présence? Tu sais parfaitement que je te désire à en crever, que je n'arrive pas à réflechir quand tu es prêt de moi, que je ne sais plus me contrôler! Mais où cela nous mènera-t-il? Que feras-tu une fois que je t'aurais touchée, que je t'aurais volé ce que réclame tout époux à sa femme?"

Puis, sa colère retomba brutalement, alors qu'il fermait les yeux et baissait la tête, relâchant Lilianna et se laissant tomber dans le fauteuil non loin de lui. Ses appartements, il ne connaissait par coeur. C'était le seul endroit où il était réellement maître. Il se pencha en avant et prit sa tête entre ses mains, comme toute à l'heure. Mais nulle vision ne l'assaillait, mise à part celles nées de son esprit enfiévré par ce désir qui le rendait fou. E ce marteau qui frappait ecore et encore dans son crâne, à le fendre.

- "Pars Lilianna où nous serons perdus tous les deux, broyés par des forces qui nous dépassent et ne nous réservent nulle clémence."

Sa voix n'était qu'un chuchotement las. Il n'aurait pas la force de la repousser une seconde fois.

Non... Non, il ne voulait pas qu'elle s'en aille. Jamais... Ses paroles étaient mensonges infâmes et ne trompaient personne. Si Lilianna lui demandait avec cette voix blessée, c'est qu'elle n'y croyait pas plus que lui. Pourtant, il avait botté en touche, il venait de perçer le coeur de la jeune femme. Ses paroles, même trompeuses faisaient mal, il le savait. Elles n'étaient nées que du désespoir de voir sa volonté lui échapper, de voir son avenir devenir soudain bien sombre alors qu'il aurait du être radieux avec elle.

Si seulement...

- "Nous ne pouvons pas Lilianna..."

Et pourtant... Pourtant, elle s'offrirait librement à lui, elle venait de le lui dire. Et en même temps, elle ne demandait que sa tendresse. Dormir sagement avec elle. En serait-il seulement capable? Il allait bien falloir... Il s'était promis de la protéger de tout mal, mais, ironie du sort, c'était lui qui lui en faisait le plus. Cette brutale prise de conscience le fit céder. Elle ne partait, pas malgré tout ce qu'il lui avait dit. Parce qu'elle avait autant besoin de lui que lui d'elle. Elle n'était pas idiote, elle savait parfaitement les conséquences pour elle... Mais elle ignorait totalement ce qui le retenait réellement. Son secret était tellement lourd à porter...

Et s'il se laissait aller... Juste une fois, juste pour enfin être en paix. Arrêter de lutter.

Un soupir s'exhala de ses lèvres mi closes. Lilianna était juste devant lui, le surplombant... Toujours assis, il l'enlaca, la tête contre son ventre, ses bras entourant ses jambes.

- "Alors reste..."

Il était vaincu. Sa volonté avait été balayée par la jeune femme. Il ne savait pas encore que cette dépendance n'était pas que due à la passion, ou au désir. Il ne savait pas encore qu'il était simplement amoureux d'elle. Il se releva alors et l'embrassa.

- "Mais je ne suis pas certain de rester sage. Il va falloir que tu m'aides."

Il lui prit la main et l'entraina jusqu'à la chambre. Le chien loup les suivit, mais Trystan éleva la voix :

- "Non. Toi tu restes ici cette nuit."

Le chien gémit, mais repartit, la queue entre les jambes. Trystan eut un petit sourire et entra dans la chambre, avant de refrmer la porte derrière lui. Brusquement intimidé, il ne savait pas trop quoi faire... S'allonger tout habillé? Se mettre à l'aise? C'est que c'était la première fois qu'une demoiselle entrait ici juste pour dormir... Il haussa les épaules et délaca sa chemise, pour se retrouver finalement torse nu. Il se débarassa aussi de ses cuissardes. C'était le minimum. Il eut un sourire en coin.

- "L'avantage, c'est que tu ne pourras pas me traiter de voyeur si tu te mets à l'aise..."

Et c'était vraiment, vraiment dommage.

Il eut un petit sourire à la fois amusé et triste alors qu'elle rétorquait qu'elle n'avait pas spécalement envie d'être sage. Voilà qui allait sigulièrement compliquer les choses... parce que si elle décidait de le caliner et de l'embrasser à tout bout de champ, il ne résisterait pas à l'envie d'aller plus loin... Quitte à ceuillir la fleur pour ne jamais la rendre... Déshonneur... Et alors?

- "Si c'est ça, je fais rentrer le chien, lui, il t'empêchera de porter atteinte à ma personne."

Il ne plaisantait qu'à moitié. Bien sûr, il ne le ferait pas, mais cela était envisageable. Néanmoins, il n'avait guère envie d'entendre l'énorme animal grogner après la jeune femme et la menacer. Elle n'était pas un ennemi, même elle représentait un danger plus grand que tout ce qu'il avait connu.

Il y avait une certaine gêne entre eux. La situation avait quelque chose d'irréel... Quel était donc cet étrange marché qu'ils avaient conclu? ils étaient fous l'un de l'autre et voilà qu'ils avaient décidé de simplement dormir... Rien d'autre. En théorie.

Il entendit des froissements de vêtements et son imagination s'emballa. Il devait se faire violence pour ne pas bouger et résister à la tentation de la rejoindre et de délacer lui-même ce corset qui l'étouffait... Doucement... Découvrant la peau lentement.

Il sursauta de nouveau quand elle l'enlaca. Il ne l'avait pas entendu approcher, perdu dans ses divagations. Elle l'embrassa, avant de regretter qu'il ne puisse pas la voir. Il sourit doucement.

- "Cela serait sans doute moins difficile si je te voyais, parce que mon imagination s'emballe... Mais..."

Ses mains parcoururent les courbes de ses hanches, caressèrent la taille fine, effleurèrent les seins libérés de tout carcan.

- "Je te vois."

Elle frôlèrent la gorge de la jeune femme, avant de venir caresser son visage : sa mâchoire délicate, sa bouche pulpeuse et gourmande, son nez fin, ses joues veloutées...

- "Je vois un teint éclatant à la texture du velour. Je vois une bouche invitante, recelant mille promesses de plaisir..."

Il s'empara de ses lèvres avec envie. Il la voyait mieux que personne... La seule chose qui lui manquait c'était l'expression de son regard. Il glissa sa main dans les cheveux de la jeune femme et en tira les épingles qui les retenaient sagement attachés, libérant une cascade de boucles soyeuses.

- "Et je m'enivre de ton odeur à nulle autre pareille..."

Il chuchotait dans son cou, son souffle brûlant caressant la peau de la jeune femme... Il ne serait pas sage cette nuit.

Il frissona sous les caresses légères de la jeune femme, alors que ses doigts fin parcouraient sa peau nue et épousaiet le forme de son torse. Il eut un petit rire rauque alors qu'elle en arrivait à la conclusion qu'ils ne seraient pas sages.

- "Non, je crois bien que non."

Ils avaient fait leur choix. Demain, quand la conscience leur reviendrait, ils en assumeraient les conséquences, mais ce soir... Ce soir, ils n'étaient en quête que d'un lambeau de bonheur, ce bonheur qui leur échappait désespérément depuis toujours. Elle, condamnée à épouser un homme qu'elle n'aimait pas, choisi par son père, servant les projets de celui-ci. Et lui, voué à prendre la place d'un homme qu'il appréciait, dépouser sa fille pour mieux encore arriver à ses fins. Tous deux joueuts de parents cruels. Tous deux, pantins désarticulés aux fils habilements tirés.

Mais ces pensées là, Trystan ne s'y attarda pas. Pas quand elle s'empara de nouveau de ses lèvres, insistante. Pas alors qu'elle l'entraînait sur le lit... Elle le complmimenta sur sa beauté. Contrairement à elle, il ne la reniait pas. Il était beau et il le savait, mais cela ne l'empêchait pas de se sentir euphorique quand c'était elle qui le lui disait avec ce ton là.

- "Tu es plus que belle Lila... Des jolies femmes, il y en a peu, c'est vrai. Mais des jolies femmes à l'âme aussi éclatante, il n'y en qu'une poignée. Et je ne pense pas mériter que l'une d'elle soit ici avec moi..."

Il sourit. Il avait terriblement envie de la couvrir de baisers brulants et de caresses audacieuses mais hésitait encore malgré tout. Allongé à côté d'elle, sur le côté, il caressa son visage.

- "Je ne veux pas que tu regrettes quoique ce soit Lila..."

C'était lâche mais... il attendait son feu vert. Il attendait qu'elle lui dise de la prendre, il attendait qu'elle prenne peinement conscience de ce qui allait se passer et l'assume totalement. Il en voulait rien lui prendre qu'elle ne lui ai librement offert.

- "Je ne veux pas la perfection, elle ne m'intéresse pas, elle est ennuyeuse. Ce n'est pas de cela que je voulais parler... Je ne suis pas un homme bien... J'ai trop tendance à te faire souffrir de quelques mots lancés en l'air. Sans compter que..."

Il s'interrompit. Sans compter qu'il lui dissimulait la vérité et ne faisait que lui mentir sur ce qu'il était. Cela lui brulait la langue d'enfin lui avouer la vérité à son sujet. Mais il ne pouvait pas. Il ne voulait pas. A partir de là, que faire? Il ne pouvait pas commencer une relation sur le mensonge... Que devenait la confiance? Il avait confiance en elle, il avait même l'espoir que son secret avoué ne changerait rien... mais d'un autre côté, elle pouvait s'effrayer de découvrir qu'il était si près du trône... Que le sang qui coulait dans ses veinesn'était pas si pur qu'il le faisait croire... Il n'était pas fils de duc, il était fils de roi, mais né du mauvais côté du lit... Pourtant, le vieux roi l'avait reconnu comme son fils et héritier... Il avait déjà deux fils, mais Gringald était déjà fort instable. Trystan était bien plus jeune. Et Ultuant n'avait que des filles.

- "Un jour peut-être, je te donnerai les clés pour percer mes secrets."

Il lui caressa la joue, elle s'empara de sa main... Elle lui susurra quelques mots à l'oreille qui firent bondir son coeur end ehors de sa poitrine. Elle ponctua son affirmation par un baiser qui ne laissait pas de place au doute. Trystan eut un soupir, comme si un poids s'échappait de sa poitrine et qu'il se sentait plus léger. Un magnifique sourire s'épanouit sur son visage.

- "Alors laisse moi te découvrir..."

Sa main descendit le long du chemisier et commença à retirer un bouton, puis un autre. Avec un sourire satisfait, il se redressa et vint se mettre sur elle, doucement. Il embrassa sa gorge, alors que sa main prenait un de ses seins en coupe. Ses longues mèches noires, sans aucune retenue, descendaient une à une pour se poser sur le corps de la jeune femme. Ses lèvres descendirent lentement, pour finalement découvrir le paysage naturel et magnifique qu'elle lui offrait. Sa langue se fit joueuse pour arracher des gémissements à Lilianna. Il ne pouvait pas voir ses réactions, il avait donc besoin de les sentir... de les entendre. Tel un aventurier, il partait en expliration d'une terre inconnue, mais convoitée.

Elle vibrait sous ses doigts, elle répondait à ses caresses, il la faisait vivre, tout simplement. Et ce pouvoir avait un petit quelque chose de grisant. Tel un maestro il tirait de ce corps offert la plus belle des partitions, la plus douce et sauvage des musiques. Elle se cambrait, pour lui offrir davantage. Et son esprit l'imaginait, les yeux brillants de désirs, les joues empourprées par le sang qui circulait plus vite alors que son coeur s'emballait. Il devinait ses cheveux blonds étalés en une corolle solaire autour de son adorable visage, ses lèvres entrouvertes sur une respiration de plus en plus haletante.

Mas Lilianna avait décidé de ne pas faire que subir et elle aussit partait à l'aventure. Ses maines s'agrippaient aux épaules du jeune homme, suivaient les muscles tendus de son dos et s'arrêtèrent au bas de son dos, hésitantes. Il ne devait pas oublier que c'était la première fois pour elle. Même si cette hésitation le frustrait tant ses caresses naturelles et un peu maladroite le faisaient frissoner.

Elle murmura son prénom. Il avait le tête trop pleine d'elle pour répondre. Il sentit sa jambe remonter le long de la sienne, alors qu'elle se faisait féline. Sa main descendit alors vers cette jambe repliée et jouause, se posa sur le genou, pour remonter le long de la cuisse, comme sur la plaine. Mais cetet fois, rien ne l'arrêterait... D'ailleurs, il constatait avec soulagement que sa migraine s'estompait. Ses muscles fessiers se contractèrent par réflexe quand une main exploratrice vint les effleurer puis les pétrir avec envie. Mais ce n'était pas assez... Lilianna délaissa les fesses de Trystan pour découvrir de nouveaux horizons encore cachés. Elle délaça alors son pantalon et put sentir le jeune homme retenir sa respiraton. Elle n'allait pas tarder à découvrir à quel point elle lui faisait de l'effet... son corps le trahissait.

Il l'aida alors à retirer ce pantalon qui les génait tant et il fut le premier à se retrouver nu. Lilianna avait encore sa chemise ouverte et sa jupe... Mais pour combien de temps. Il fit lentement descendre cette satanée jupe, dévoilant peu à peu la peau blanche de la jeune femme... Et en cet instant, il aurait tué pour la contempler...

A ce moment là... alors qu'il l'embrassait, le sens de faire l'amour lui parvint avec une limpidité foudroyante. C'était ce qu'ils faisaient... Il avait pratiqué l'acte plusieurs fois déjà, mais jamais ô grand jamais, cela n'avait prit ce sens. Jusqu'à cette nuit.

Dans ces moments là, on ne réflechissait pas on ressentait. Et ce qu'il ressentait était inédit. Il avait déjà éprouvé de la tendresse pour une femme, et du désir bien sûr, mais jamais encore avec une telle violence. Elle lui était devenue vitale, elle était son oxygène. Elle était la délicate mais chaleureuse lueur de la bougie vacillante dans ses ténèbres personnelles.

Il ne supporterait pas qu'on la souffle et l'éteigne.

Il sentit des petites mains se saisir de son visage. Il releva la tête vers elle, ses yeux verts clairs soudain plus... sombres? Assombris par un désir qu'il ne contrôlait plus, plu vivants que jamais. Même lorsqu'il voyait, ils étaient froids et sans vie. Mais là... Là, son regard s'animait. Et en cet instant, il aurait pu lui souffler trois petits mots qui avaient le pouvoir de tout changer. Mais elle l'embrassa et l'empêcha de commettre l'irréparable.

Il gémit quand elle effleura sa virilité, timidement. Mais elle devait bien se rendre compte que cela était terriblement agréable pour lui. Et une vraie torture en même temps. Il savait se montrer doux et patient mais là... Là, l'envie de s'unir à elle le rendait fou et le dévorait. Et pourtant, il devait se montrer précautionneux, parce que justement, elle était vierge et qu'il ne voulait pas lui faire mal... Et pourtant...

Ses doigts s'aventurèrent dans une zone encore inexplorée et que nulle main masculine n'avait encore touché. Il fallait la préparer à le recevoir, pour lui éviter la douleur de la première fois autant que faire se peut. Et quand enfin, il la sentit prête... Il marqua une ultime hésitation et souffla :

- "Il n'y aura pas de de possibilité de revenir en arrière ensuite Lila..."

Et pourtant, si jamais elle lui interdisait maintenant l'accès à l'extase, il en deviendrait fou.

La jeune femme vibrait sous ses caresses , en proie à des sensations jusque là inédites.Il faut dire que jusque là , aucun homme ne l'avait touché , auncun n'homme n'avait découvert ce que lui découvrait. Il faut dire qu'être fille d'un homme tel qu'Edward ne laisse pas énormément le choix. Et finalement... ce n'était pas plus mal , sans doute. Ainsi , il serait le premier et le seul à s'emparer d'elle corps et âme. Elle voulait être sa lumière , celle qui éclairerait ses ténèbres. C'était sans doute trop demander... Pourtant , elle savait qu'il était secret au point de pouvoir lui mentir. Il y avait en lui quelque chose d'étrange , quelque chose qui le rendait bien différent des autres. Mais voilà , Lilianna n'arrivait pas à savoir quel était ce secret , ce poids trop lourd sur ses épaules. Elle voulait... être sa confidente , celle à qui il dirait tout , en qui il aurait confiance... Elle voulait qu'il l'aime , tout simplement. Mais n'était-elle pas folle de désirer l'indésirable ? Mais après tout... Elle l'avait voulu lui , avait voulu être à lui. Et son voeu avait été exaucé. Mais il ne fallait pas tenter le diable... Elle jouait sciemment avec le feu , mais ne voulait pas se brûler...

Lilianna sourit , constatant qu'il gémissait à sa caresse hésitante. Elle était novice en la matière , mais se rendait bien compte qu'il avait vraiment envie d'elle. Ils n'étaient pas raisonnables , c'était certain. Lilianna n'avait jamais vu l'amour ainsi... Pour elle , la première fois qu'un homme la toucherait ne ressemblerait certes pas à ça... Ce serait une relation forcé , voire un viol. Alors que là... Là ils faisaient l'ammour , tout simplement. Il était doux , prévenant... Et surtout , il ne la forçait à rien. Elle pouvait lui dire stop à tout moment , il ne la forcerait pas , jamais... Mais de toute façon , elle n'avait nullement l'intention de lui dire non. Elle commençait à s'en rendre compte , à associer le mot aux sentiments. Elle l'aimait... Plus qu'elle n'avait jamais aimé personne. Qu'elle le veuille ou non , elle était profondément amoureuse de lui.

Elle gémit , il s'aventurait dans un endroit vierge de tout homme. Enfin , plus pour très longtemps... La jeune femme se laissait complètement emporter par ses sentiments , ses sensations nouvelles et tellement agréables... Elle le laissait faire , le laisser prendre possession de tout son être. Elle osait espérait que pour lui c'était plus que du désir , plus qu'une simple passion passagère... Elle laissa ces idées là de côté. Nul besoin d'y songer. Pas pour le moment... Plus tard , peut-être. Mais pas maintenant. Surtout pas maintenant... Il le disait lui même , elle ne retrouverait jamais ce qu'elle lui offrait. Parce qu'elle ne reviendrait pas sur son choix.

« Je le sais... »

Elle ne réfléchissait déjà plus , son coeur battait trop vide pour qu'elle puisse simplement réfléchir. La tentation était trop grande , trop irrésistible. A tel point qu'elle laissa les mots les plus doux et les plus dangereux s'échapper de ses lèvres. Et elle ne s'en rendit compte qu'à peine...

« Je t'aime... Je te veux , maintenant... »

Il eut un dernier sursaut de conscience, une ultime hésitation... Son éducation repreait brièvement le dessus alors qu'il se rappelait que voler la virginité d'une jeune nobme à marier n'était pas très... correct. Car beaucoup de ces femmes ensuite finissaient mariées à la va vite au pemir homme venu pour dissimuler cette honte et se retrouvaient plongées dans le malheur toutes leurs vies, abandonnées par un amant qui n'assumait pas ses responsabilités.

Mais Trystan les assumerait-il? Rien n'était moins sûr. Non pas qu'il ne le veuille pas non... mais il ne le pouvait pas... C'était vraiment un très mauvais moment pour tomber amoureux et faire ce genre de bêtises. mais c'était trop tard...

Parce que Lilianna l'appelait en elle et qu'il ne pouvait plus résister. Il eut un petit mouvement de tête en signe d'acquiescement, avant de sourire et de l'embrasser tendrement. Il préféra ne pas s'attarder sur sa déclaration... S'il y pensait, il risquait fort de s'enfuir. Parce que faire l'amour à une femme qui nous désire était une chose... Le faire à une femme qui nous aime en était une autre.

Doucement, avec précaution, alors même qu'il mourrait d'envie d'aller plus vite, il pénétra dans le jardin secret encore vierge de toute intrusion. Et quand il sentit une petite résistance, il l'embrassa de plus belle, dévorant sa gorge pour lui faire oublier ce moment désagréable. L'obstacle céda et enfin, enfin!, ils purent s'unir totalement.

Ils avaient atteint le point de non retour, Lilianna ne serait plus jamais la même.

Il se mit alors en mouvement, entamant une danse ancestrale, pratiquée par toutes les races depuis des temps immémoriaux. D'abord lentement, puis de plus en plus rapidement. Il souffla le prénom de la jeune femme à son oreille, avec une passion et un amour difficilement contenus. S'il ne savait dire les mots, s'il refusait de les reconnaître, il se trahissait pourtant dans ses expressions et ses gestes. Son souffle était saccadé et haché, sa peau se couvrait d'une fine sueur. Ses lèvres entrouvertes laissaient parfois échapper un infime gémissement à peine contenu.

Et puis, vint la délivrance, l'extase, ce moment magique où toute conscience disparaissait au profit de la toute puissante jouissance. Il se raidit et se répandit dans le bas ventre de la jeune femme acceuillante. Cela ne dura qu'un instant, mais un instant magique comme il n'en avait que très peu connu. Haletant, il mit quelques secondes à revenir à la réalité. Pour finalement sourire de contentement et baiser la bouche de la jeune femme.

Il eut un petit rire grave alors qu'elle le repoussait doucement et le faisait rouler sur le côté. Décidément, elle aimait bien le malmener gentiment. Il était sur un petit nuage, tous ses soucis, tous ses devoirs semblaient bien loin derrière lui et il n'avait pas envie qu'ils le rattrapent. Il ouvrit les bras et elle vint se blottir contre lui, le remerciant. Il haussa un sourcil amusé.

- "Et de quoi?"

En fait, il aurait pu murmurer les mêmes mots à son intention... Il éprouvait le même sentiment de gratitude. Deux âmes prdues et errantes qui venaient de se trouver... C'était irréel, trop beau... On ne trouvait cela que dans les contes de princesses et de fées. Ces histoires là se finissaient toujours bien... Comment finirait la leur? Avait-elle seulement commencé? Oui, bien sûr que oui... Dés les premiers instants dans cette tour isolée et battue par les vents, il s'était passé quelque chose entre eux... Une étincelle, une étrange alchimie à laquelle il n'étaient pas préparés ni l'un ni l'autre... Etait-ce cela qu'on appelait des âmes soeurs? Cette drôle d'osmose entre deux personnes qui ne se connaissent pas?

Il entendit le tonerre résonner alors que Lilianna se blotissait davantage contre lui... Et par les dieux, que c'était agéable de la tenir simplement serrée contre lui... Et pourtant, un pressentiment stupide l'étreignit alors qu'il se faisait la réflexion qu'il était étrange qu'un orage éclate juste après qu'ils aient commis l'irréparable... Funeste présage? Il repoussa ces superstitions de grand mère loin dans son esprit.

- "Tu avais raison, le temps se couvrait..."

C'était une platitude... Que dire après ce qui s'était passé à part qu'il n'envisageait plus sa vie sans elle pour l'éclairer?

- "Reste avec moi..."

Cette nuit... toujours... un nouvel éclair déchira le ciel alors que la pluie venait s'abattre sur les carreaux et que le tonerre faisait trembler les vitres. Blottis l'un contre l'autre, ils étaient dans une bulle de sérénité... Mais pour combien de temps?

Le sommeil finit par avoir raison d'eux... De lui surtout, encore épuisé par son expérience de l'après midi... Pourtant, la nuit ne fut pas faite que de rêves... Non, périodes de repos et de tendresses passionnelle s'altèrnèrent, jusqu'au petit matin...

Le coeur de Lilianna s'était enfin calmé , ses battements s'étaient fait plus espacés. Sa respiration était quant à elle de nouveau aussi calme , elle respirait doucement , blottie dans les bras protecteurs de Trystan. Elle se sentait bien , merveilleusement bien. Elle ne s'était jamais sentie aussi bien , aussi sereine. C'était si agréable , de se sentir vivante , de se sentir exister. Il était le seul à la considérer ainsi. Il était le seul à l'avoir aimé. Et Lilianna refusait qu'il y en ait un autre. Il était parfait , état tout ce dont elle avait toujours rêvé durant toutes ces années de fausse solitude. Elle était complètement dépassée par tout ce qu'elle ressentait dans ses bras. Jamais , jamais elle ne voudrait les quitter. En plus de se sentir vivante , elle se sentait protégée , à l'abri de tout. Comme si personne n'avait pu la toucher. Elle n'était plus en cage , la porte s'était ouverte... Et l'oiseau s'était envolé , sans aucune intention de retourner dans sa prison dorée. Une fois que l'on goûte à la liberté , on ne peut plus s'en passer. Mais ce n'était pas de liberté dont elle ne pouvait pas se passer , c'était de lui. Il était... Il était celui qui avait brisé ses chaines.

« Merci de me rendre vivante... Merci de m'aimer... »

Oui c'était parfaitement résumé... Elle sourit , puis rit doucement , avant de déposer un baiser au creu de son cou. Elle soupira doucement. Elle avait fermé les yeux et posé une main sur le coeur de Trystan. Bizarrement , son coeur était un peu moins calmé que le sien. Lilianna frissonna. Etrangement , après toute cette passion , elle avait légèrement froid. Elle soupira , puis elle s'écarta de Trystan un court instant , pour partir à la recherche des draps et éventuelles couvertures perdues. Miracle ! Une couverture légère... Lilianna la tira sur eux , puis elle revint dans les bras de son amant. Un autre éclair illumina la pièce , suivit d'un puissant coup de tonnerre , encore une fois. Cela aurait pu être effrayant... Mais Lilianna était tout simplement à l'abri de tout...

« Au fond , j'aime ce temps... Cela me donne un pretexte de plus pour me blottir contre toi... »

La jeune femme ferma les yeux , posant sa tête contre son coeur. Il lui demandait de rester... Il voulait qu'elle reste. Elle sourit. Comme c'était plaisant à entendre... Et dire qu'au début il lui demandait de s'en aller...

« Je ne partirai pas... Je reste avec toi , oui... »

Le ciel se déchaina encore une fois , et la pluie semblait faire trembler les vitres de plus en plus. En parlant de vitre... Elle en avait brisé une dans cette fameuse tour. Qui aurait cru voir cette scène de tendresse , après cette rencontre explosive ? Sans doute personne , et certainement pas eux... Ils avaient du mal à comprendre ce qu'il leur arrivait. Lilianna glissa une de ses mains dans celle de Trystan , puis elle s'endormit lentement , au rythme des battements de coeur de son amant et de ses respirations. Durant la nuit , ils s'aimèrent encore et encore , avant de s'endormir pour de bon. Trystan s'endormit dans les bras de Lilianna , ses longs cheveux noirs éparpillés tout autour d'eux , tout comme les cheveux blonds de Lilianna étaient éparpillés autour de son visage. Ils avaient vraiment décidé de tout oublier cette nuit là...

Quelques heures plus tard , Lilianna ouvrit les yeux. Elle ne remarqua pas tout de suite l'absence de Trystan et elle s'étira , soupirant de contentement. Puis elle se rendit compte qu'il n'était plus dans ses bras. Elle cligna des yeux plusieurs fois , puis s'assit sur le lit. Il était là , près de la fenêtre , peut-être en train de regarder la pluie tomber. Elle aurait presque été déçue qu'il se soit rhabillé , en passant. Lilianna se passa une main dans les cheveux , puis elle se leva , la couverture enroulée autour d'elle. Ce qui était vraiment idiot , puisqu'elle n'avait plus rien à lui cacher. Elle s'approcha de lui et vint encore une fois cherchant le reconfort de ses bras.

« Bonjour... »

L'aube grise et triste avait filtré par la fenêtre... Ce n'était pas sa lumière qui avait réveillé Trystan. C'était... autre chose. Les évènements de la veille et de la nuit lui revinrent brutalement en mémoire. Il sentit la respiration régulière de Lilianna près de lui. cette fois, c'était lui qui était blottit contre elle, les rôles s'étaient inversés. Avec précaution, il se dégagea doucement de son étreinte. Dehors, la pluie tombait toujours, mais l'orage était passé... Quelle drôle de mimétisme avec leur relation. L'orage qui claque alors qu'ils viennent de déchainer leurs passions. Et maintenant, la pluie froide et le ciel gris alors qu'il reprend conscience.

Il s'assit au bord du lit sans un bruit et se prit la tête entre les mains. Mais qu'avaient-ils fait? Il ne se connaissaient que depuis peu de temps... Ne s'étaient rencontrés que trois fois et voilà qu'elle était dans son lit... Il était presque sûr que s'il avait pu la voir, il aurait alors craqué sur son visage serein, libéré par le sommeil.

Il se leva sans un bruit et chercha ses vêtements abandonnés un peu partout la veille. Il enfila son pantalon, puis sa chemise, mais ne prit pas la peine de la fermer. Il était plus tourmenté que jamais maintenant... Il ouvrit la fenêtre et écouta la pluie tomber, les mains sur le rebord. Ses cheveux étaient emmêlés par leur folle nuit d'amour... Et il ressassait.

Il repensait à la façon dont elle lui avait avoué son amour. Il repensait aussi à ses remerciements pour l'avoir aimé. Etait-ce ce qu'il avait fait? L'avait-il aimé? L'aimait-il encore? Oui, bien sûr que oui... Et ce n'était pas acceptable. pas dans les conditions actuelles, pas quand il lui cachait tant de choses... Si seulement, il avait pu lui avouer tout ce qu'il avait sur le coeur, tout ce qui l'écrasait. Mais non. Au final, c'était lui qui compliquait tout.

Il entendit alors la jeune femme bouger et soupirer. Elle se réveillait. Oh, comme il aurait aimé pouvoir assister à ce spectacle! Voir ses yeux encore gonflés de sommeil, sa mine chiffoée, ses cheveux emmêlés, mais son sourire merveilleux aux lèvres... Elle se leva et vint contre lui. Il haussa un sourcil en sentant la couverture autour d'elle.

- "Bonjour... Tu sais, tu n'as pas besoin de cette couverture pour préserver ta pudeur avec moi..."

Il y avait quelque chose dans sa voix douce qui avait de quoi inquiéter Lilianna... A nouveau cette note lointaine qu'elle détestait tant... Il allait lui dire quelque chose qui risauait fort de ne pas lui plaire... et il ne savait pas du tout comment s'y prendre, sans compter que cela le mettait au suplice tant il pensait tout le contraire de ce qu'il voulait lui dire.

Il détourna le regard quand elle lui parla de regrets... Oh oui, comme il regrettait... Comme il regrettait de devoir la repousser maintenant! Sa vie n'était faite que de ça... de regrets... De volontés toujours repoussées et inachevées, brimées... Mais il savait mieux dissimuler ses émotions qu'elle, aussi son visage restait-il indéchiffrable quand son âme hurlait et que son coeur saignait.

Pardonne-moi Lila...

Une simple pensée, qu'il ne pouvait même pas formuler à haute voix. Il ne savait que la faire souffrir. Que la faire pleurer. Son rire n'était pas pour lui, il ne le serait plus après qu'il l'ai rejeté.

- "Oui. Nous n'aurions pas du."

Il ne la regardait toujours pas, le visage tourné vers la fenêtre. Ses yeux étaient fermés... Il savait si bien mentir d'ordinaire, en quoi cette fois serait différente?

Pardonne-moi...

Elle s'éloigna, et il sentit les vagues de sa tristesse s'échouer sur le récif de son âme. Il était si sensible à elle et ses émotions... Si réceptif... Il devait à jamais enfermer ce qu'il ressentait pour elle dans un coffre inacessible et jeter la clé. Il s'éclaircit la gorge pour parler quand elle le coupa net, froide elle aussi, trouvant un moyen d'attaquer et de ne pas faire que subir. Elle ne pleurait pas, mais elle n'était pas en colère non plus. Si elle avait été en rage, il aurait pu la rejeter plus facilement.

Pardonne-moi...

Il prit une inspiration et lâcha d'un ton exempt de tout sentiment :

- "J'ai eu ce que je voulais de toi."

Il sut en proférant ses mots qu'il allait la poignarder en plein coeur. mais qu'elle le haïsse, cela serait plus facile de l'oublier... Du moins, c'était ce qu'il pensait. Il savait qu'elle ne supportait pas qu'on la prenne pour un objet et il retourna cet aveu contre elle. Qu'elle pense donc qu'il était un salaud qui n'avait fait que la séduire pour coucher avec elle. Elle cesserait de l'aimer. Cela serait plus facile pour elle, une fois remise de sa trahison. Quant à lui... Lui, il vivrait avec le souvenir de cette seule et unique nuit, son coeur serait mort, mais quelle importance au vu de ce que le destin lui réservait?

- "Tu devrais partir maintenant, les couloirs vont commencer à être fréquentés et cela ferait mauvais genre si on te voyait sortir d'ici."

Une voix froide, implacable, convaincante dans sa cruauté.

Elle ne lui pardonnerait jamais cela...

[Ah la vache, c'est plus dur que je ne pensais T_T]

Ils n'auraient pas dû... Et il s'en rendait compte seulement maintenant ? Non , tous les deux savaient très bien à quoi ils s'exposaient , en passant la nuit ensemble. Mais de là à le regretter... Pourtant , Lilianna aurait dû le regretter. Mais elle était bien loin de le regretter. Il l'avait aimé , et elle l'avait aimé... Comment regretter , comment oublier une telle nuit de tendresse ? C'était impossible... Cette nuit resterait à jamais gravée dans sa mémoire. Qu'elle le veuille ou non. En passant la nuit avec lui , elle s'était volontairement exposée aux conséquences de ses actes. Elle savait très bien qu'en rentrant chez elle , elle s'exposerait à la colère de son père. Elle savait très bien ce qu'il lui arriverait si son père apprenait qu'elle n'était plus vierge. Mais elle avait prit ce risque. Pour lui. Pour eux. Et pourtant... Pourtant elle venait de commettre la plus grosse erreur de toute sa vie. Cette erreur serait une blessure qui ne se refermerait jamais , et qui ne cesserait de s'agrandir , encore et encore , jusqu'à la tuer. Oh non... Réctification : Trystan venait de la tuer.

Elle hoqueta de surprise lorsqu'il avoua avoir eut d'elle ce qu'il voulait. Ce qu'il voulait... Il avait joué l'homme désespéré et abattu pour la mettre dans son lit , pour coucher avec elle... Tout simplement. Comme n'importe quel autre salopard. Il s'était amusé avec elle. Alors qu'elle risquait tout pour lui. Alors qu'elle osait l'aimer... Il avait joué , et la laissait maintenant derrière lui , comme un enfant délaisse un jouet pour un autre. Lilianna était devenue pâle et son coeur semblait arrêté , comme mort. A ce moment , elle aurait tout donné pour mourir , pour ne plus sentir ce coeur battre dans sa poitrine. Elle était comme figée , comme une statue parfaite et inexpressive dans un musée. Il ne manquait que le regard terne et la signature de l'artiste et l'imitation serait parfaite... Tout s'effondrait. Elle sentait comme la morsure du frois sur sa peau , et les couleurs semblaient se ternir. Elle était gelée. Aussi pâle et froide qu'un cadavre. Mais que pouvait-elle y faire ? Rien...

Elle n'était même pas en colère... Lilianna ne ressentait tout simplement plus rien du tout. La jeune femme était brisée , rien ne pouvait plus l'atteindre. Il lui avait arraché le coeur. Et il continuait de lui envoyer ses paroles assassines. Mais après tout... Oui , il fallait qu'elle parte , qu'elle s'en aille et si possible avant de s'effondrer. Absente , Lilianna se releva , et la couverture tomba à ses pieds. Tout aussi absente , elle ramassa ses vêtements et les enfila , comme si de rien n'était. Elle referma doucement un à un des boutons de sa chemise , enfila ses bottes. Sans un mot , sans un regard pour lui. Elle s'avança vers la porte et l'ouvrit doucement. Elle ne prit pas la peine de la refermer , pas plus qu'elle ne lui adressa un mot. Elle sortit de ses appartements , comme un fantôme. Les couloirs étaient vides , ou presque. Mais il y aurait eu toute la cour dans les couloirs qu'elle s'en serait moquée. Elle était juste détruite....

[ TERMINE ! la suite va être assez assassine je le sens v__v ]