[apt de Tebryn] Le retour d'une mère : annonce de la grossesse d'Aetherya

RP non conforme au BG actuel

Ce Rp a été écrit à une époque ou le contexte de Miradelphia n'était pas le même qu'aujourd'hui. Il décrit des éléments d'univers, des personnages et/ou des évènements qui sont susceptibles d'avoir été modifiés par les refontes successives.
Nous le laissons à la disposition des lecteurs curieux. Vous pouvez y trouver de l'inspiration et quelques éléments à remanier selon votre bon plaisir, mais les BG actuels et le jeu récent priment sur son contenu.

En cas de doute, avant de réutiliser un élément ou un personnage, contactez le Staff.

Date estimée : Verimios 996:X

C'était la première fois que la Prime Sorcière mettait les pieds aux alentours des appartements de Tebryn. La première fois qu'elle frappait à la porte, la première fois qu'elle se préparait à entrer. Les gardes se tenaient un peu plus loin, en train de prendre une pause, très certainement, aux vues des bouteilles vides qui jonchaient le sol. C'était dangereux pour eux, de boire pendant leur service. Ils ne savaient pas à quelles foudres ils allaient avoir affaire...

La sorcière était revenue depuis quelques heures à peine de son long et dangereux périple à la frontière. Elle n'avait pas même eu le temps de passer chez elle pour prévenir Alrunee ni même voir ses espions, mais elle savait qu'elle avait laissé la gestion du combat entre de bonnes mains. Elle n'avait, hélas, pas pu rester, et son retour seule et sans escorte avait été des plus périlleux.

Fort heureusement, Brylyan, le maître d'armes au service de son futur époux, avait été là et l'avait sauvée, même si elle répugnait à l'avouer. Son état ne lui permettait pas de se battre sans qu'elle perde beaucoup de forces. Malgré sa puissance, elle avait rapidement été obligée de cesser le combat, et cela lui faisait honte. Elle avait peur de décevoir son Roi. Mais d'un autre côté, les nouvelles qu'elle lui ramenait étaient des meilleures, et Tebryn passerait très certainement l'éponge sur son abandon de poste.

Elle frappa donc à la porte des appartements du Sombre et attendit qu'il lui permette d'entrer. Elle était d'abbord passée à la salle du Conseil, comme à son habitude, mais on lui avait dit que le Seigneur Tebryn était chez lui. C'était aussi bien, ils pourraient converser plus librement.

Lorsqu'elle put enfin entrer, elle poussa lentement la porte et vit son Roi dos à elle, occupé à faire quelque chose qu'elle ne voyait pas. Elle avança de quelques pas, ses chaussures résonnant sur le sol de pierre, et s'annonça en s'éclaircissant la gorge. Lorsqu'il se retournerait, il ne manquerait pas de voir que le ventre de sa future Reine était gros, qu'elle attendait un enfant. Aetherya espérait qu'il ne doute pas d'elle et qu'il soit certain qu'il s'agissait d'un enfant de lui. De toute façon, maintenant qu'elle lui était promise, elle ne ferait pas l'erreur de le tromper. La belle tenait trop à sa position sociale, à son pouvoir, et à sa tête...

Tournant le dos à la porte, Tebryn regardait un message qu'on lui avait transmis il y a de ça quelques heures. Il ne l'avait pas jugé important vu qu'il ne lui avait pas été donné par un messager spécial, mais par un simple esclave. Profitant que cette journée soit calme, il avait préféré lire un vieux grimoire que un sorcier avait déniché dans les archives. Le livre en lui même ne se différenciait pas des autres volumes, mais pour Tebryn s'était un petit trésor. Il s'agissait des us et coutumes des religieux, des premiers religieux pour être plus exact, ceux qui avaient fondé la religion des Sombres. Lorsque les Dieux Drows étaient tombés en désuétude, ces textes avaient été oublié et quand Tebryn avait relevé les Dieux de leurs tombes, il n'avait guère pris le temps de se plonger dans les anciennes coutumes. Or même si plus personne ne les utilisait elles restaient valides et applicables car elles étaient fondatrices de leur religion et c'est bien cela qui rendait ce livre "Le respect d'Uriz" si précieux à ses yeux.

Malheureusement il était écrit en ancien Drow et Tebryn avait du mal à le déchiffre d'une traite, oh bien sûr c'était faisable mais au prix d'une grosse migraine et comme ce n'était pas urgent il préféra aller se délasser dans sa source personnelle. Et c'est en revenant dans sa chambre que son regard tomba sur la lettre. Poussant un léger soupir, il laissa tomber la serviette avec laquelle il se séchait les cheveux pour la prendre et commença à la lire dans sa plus simple nudité. Il n'avait pas eut tord de ne pas se presser, c'était une simple lettre de plainte. Encore une querelle entre nobliau. Un coup frappé à sa porte lui évita d'écrire un ordre d'exécution contre ce geignard et il ouvrit la bouche pour ordonner à son visiteur d'entrer lorsqu'il réalisa sa tenue ou plutôt son absence de tenue. Le Sombre prit donc le temps de revêtir une tunique sans manches rouge sombre, trouver un pantalon fut une affaire vite expédiée vu qu'il n'en portait que des noirs comme pour ses bottes. Il jeta un coup d'œil dans le miroir et soupira, il était bon pour refaire sa garde robe, il avait gagné en musculature et ses affaire le serrait un peu trop à son goût.

Enfin vêtu, il autorisa son visiteur a entré et prit la lettre pour mémoriser le nom de l'expéditeur qui serait châtié, plus tard. Son ouïe restait elle concentrée sur la personne qui était entrée, pour s'assurer qu'elle n'est pas d'intention meurtrière. Un léger raclement de gorge lui fit tourner la tête et il resta, surpris, oui c'est le mot de découvrir qui était face à lui. Son regard fit le tour de la Sorcière et il s'arrêta sur le ventre rond d'Aetherya. Il le releva bien vite sur la future reine et redescendit vers son ventre. Pour être surpris il l'était, il retrouvait sa promise, vivante, alors qu'elle avait disparu, et enceinte. Pourtant il n'en montrait rien restant impassible, l'habitude.

La question de la légitimité de l'enfant ne l'effleura pas. Il savait Aetherya suffisamment intelligente pour ne pas s'être fait engrossée par un autre et pour les médisants, il suffirait de montrer la marque des Rylint'tar sur l'enfant.

Te tenue est loin de mettre en valeur tes courbes Aeth.

Drôle de façon de parler à sa future épouse qu'il croyait morte me direz-vous. Mais c'était ainsi, Tebryn n'était pas du style à tomber dans les bras de la sorcière en sautant de joie de la revoir. C'était sa façon de lui souhaiter la bienvenu.

Prend un siège voyons, je ne tiens pas à te voir mettre au monde mon héritier avant son terme.

"Te tenue est loin de mettre en valeur tes courbes Aeth."

La sorcière sourit à cette remarque. Décidément, malgré l'étonnement qu'il devait ressentir face à la nouvelle de la proche naissance de son héritier, Tebryn restait de marbre et trouvait encore le moyen de faire de l'humour. Toujours fidèle à lui-même...

"Je n'ai pas eu le temps de passer chez moi m'habiller de manière plus adéquate."

Elle savait qu'il n'y avait rien de méchant dans les paroles de son Roi. Il l'accueillait simplement à sa manière. Ce qui était bien, c'était que sans se le dire les deux Sombres se comprenaient. Sans doute la force de l'habitude. Lorsqu'il l'invita à prendre un siège, elle s'exécuta et prit place dans un grand fauteuil. La sorcière contempla un moment la décoration en silence avant de reporter son attention sur son futur époux. Etait-ce une impression ou bien les yeux du Sombre étaient-ils attirés par le ventre rebondi de la Prime Sorcière ? Elle s'enfonça dans le fauteuil et, enfin, prit la parole.

"Inutile de te demander comment tu te portes, Tebryn..."

En effet, il avait gagné en musculature, et celà était un signe de pleine santé. Elle sourit de nouveau et posa la main sur son ventre. Elle pouvait sentir le bébé bouger, sans doute reconnaissait-il la présence de son géniteur dans la pièce, qui sait ?
Puis, sans préambule elle décida de lui faire le compte-rendu de son séjour aux frontières. Il y avait beaucoup de choses à dire, et bien que le moment ne soit peut-être pas le plus approprié - après tout elle venait tout juste de revenir et était épuisée - elle préférait expédier cette histoire au plus vite. Aussi expliqua-t-elle les choses de manière claire et concise.

"Je suis ici pour te faire le compte-rendu de ma mission. L'armée elfe a subi une rude défaite, les regroupements qu'elle avait prévu sur les côtés ont tous été anihilés. Cependant, la diversion centrale a fait beaucoup de morts dans les deux camps, mais surtout dans le notre. J'ai été obligée de fuir, à cause de mon état. Mes gardes ont préféré me renvoyer ici après que j'ai fait un malaise sur le champ de bataille. Je suis désolée, Tebryn, j'ai sacrifié tes Sous-Brigades pour la victoire..."

Elle ferma les yeux et se tut, la main sur son ventre se crispant sous un coup de pied du bébé plus fort que les autres. L'inquiétude ne se lisait pas sur son visage, mais elle appréhendait la réaction de son Roi.

Qu'il était bon d'appartenir au peuple des Drows ! Chez les hommes pour accueillir ainsi la mère de son enfant, Tebryn aurait soit pris une gifle, soit aurait du subir une agression verbale assez intense. Heureusement les Sombres étaient moins sujettes aux sautes d'humeurs et leur caractère plus froid évitait aux pauvres pères de subir des mois de tortures pour un instant de plaisir. Il note tout de même que Aetherya était venu le voir très rapidement, et qu'elle était marquée par son voyage. La grossesse n'avait pas que des avantages surtout pour une femme partie en guerre. Elle pouvait déjà s'estimer heureuse de ne pas avoir perdu l'enfant, ce qui lui aurait valu de ne jamais accéder au trône, car Tebryn ne lui aurait pas pardonné de n'avoir pas su protéger son héritier.

Il s'appuya contre une table et l'écouta lui faire un résumé de la situation aux frontières. Rien de très gai, mais cela aurait pu être pire. Au moins les Elfes avaient perdu des guerriers, ils étaient donc affaiblis à cet endroit.Pour renforcer cette frontière il devrait dégarnir un autre lieu et disperser leur force. Bien tout se passait pour le mieux.

Ce n'est rien, j'avais donné ordre à Brylyan de trouver des nouveaux soldats dès ton départ. Un peu de sang neuf ne pourra que faire du bien à notre armée.

C'était à lui de lui donne des informations maintenant. Au moment où il voulu parler il remarqua la grimace de sa future épouse. L'enfant était encore dans son ventre et il montrait déjà des signes de vigueur. Bon signe, très bon signe. Il quitta la table qui lui servait d'appui pour aller prendre un verre et le remplir d'eau. Un peu de vin aurait peut être été plus relaxant pour la Sorcière mais hors de question qu'elle en boive tant qu'elle serait enceinte. Lui tendant le verre son regard fut de nouveau attiré par le ventre rond de la Sorcière.

Par contre que tu ais mis la vie de mon enfant en danger est indigne d'une Drow aussi intelligente que toi. Lorsque tu t'es rendue compte de ta grossesses tu aurais du revenir au Puy. Cet enfant n'est pas un quelconque bâtard Aetherya. Qu'il soit mâle ou femelle il me succèdera lorsque je périrai, créant ainsi une lignée royale, ce qui est sans précédent pour notre peuple.

Car oui, Tebryn avait cette prétention de mettre son héritier sur le trône du peuple des Elfes Noirs lorsque viendrait sa fin, bousculant ainsi toutes les traditions des Sombres. Il savait que réussir lui demanderait beaucoup de ruse et un long travail de propagande pour que son peuple accepte que le pouvoir devienne héréditaire et non plus aléatoire. Il ne serait plus question uniquement de force, de puissance d'intelligence mais aussi de sang. Et c'est bien là que intervenait son choix. La belle Aetherya lui permettrait d'avoir un héritier possédant un sang ici de deux grandes lignées, l'une de sorciers l'autre de guerriers. Un métissage parfait, un petit prince, ou une petite princesse, que Tebryn ferait éduquer pour qu'il développe parfaitement les deux arts de ses parents. Or la Prime Sorcière en s'étant jetée enceinte dans cette bataille avait failli faire capoter tout cela et c'est bien cela qui lui valait cette remarque acerbe.

Pourtant Tebryn n'enfonça pas plus le clou, sachant que la sorcière comprendrait la leçon. En portant l'enfant de Tebryn elle n'était plus libre, tout son être devait se dévouer à faire naître cet enfant dans les meilleures conditions. Les yeux du Sombre revinrent une fois de plus vers le ventre de sa future épouse, celui lui faisait vraiment bizarre de savoir que là dedans grandissait le fruit de ses ébats avec Aetherya. En faisant ses calculs il réalisa que le terme était proche, il lui restait peu de temps pour faire tout aménager.

Je vais donner des ordres pour que l'on transfère tes affaires ici. Sylnéa sera mise chez dans une autre habitation, tu vivras dans ces appartements jusqu'à ta délivrance, ensuite ce sera l'enfant qui occupera ce lieu.

Il était important de la mettre à l'abri d'éventuels assassins qui feraient d'une pierre deux coups en tuant la future Reine et le futur héritier. Il n'y avait que dans les appartements de Tebryn, ceux de Sylnéa étant une dépendance de ceux du Souverain, qu'elle pourrait trouver la sécurité qui convenait à son rang et à l'enfant qu'elle portait.

J'annoncerai ta grossesse lors d'un banquet qui célèbrera la mort des Princesses de Diantra. Plus aucun membre du clergé ne pourra alors s'opposer à notre union et Ant'zar se verra retirer la garde de Sylnéa, puisque j'ai un héritier légitime elle n'a plus aucune importance à mes yeux, elle redevient une bâtarde.

En parlant du Prime Conseiller, il serait peut être temps d'informer Aetherya de la situation présente.

Lorsqu'il l'accusa d'avoir mis en danger la vie de leur progéniture, la sorcière ouvrit grand les yeux, étonnée. Croyait-il donc qu'elle savait pour sa grossesse avant même de partir aux frontières ? Ou alors pensait-il qu'elle avait continué à se battre malgré son état ? Les yeux de la sorcière se teintèrent de rouge, très légèrement mais vu la pâleur habituelle de ses yeux c'était vraiment visible, et sur un ton qui se voulait calme, elle répliqua à Tebryn :

"Sache que jamais je n'aurais mis en danger la vie que je porte en mon sein. Dès que je me suis rendue compte de ma grossesse, j'ai quitté le combat. Je suis restée un moment, certes, pour superviser de loin la bataille, mais j'ai rapidement quitté les lieux."

Si elle avait mis du temps à rentrer, c'était parce que le cheval sur lequel elle était partie était tombé dans un marécage en voulant brouter, une nuit, et la belle à son réveil ne l'avait pas retrouvé vivant. Elle avait été obligée de poursuivre à pieds à travers les Marais de Faélia. Fort heureusement, elle avait une connaissance suffisante des plantes des marécages pour savoir lesquelles étaient mangeables ou non. Elle avait ainsi survécu et avait finalement été retrouvée par Brylyan alors qu'elle était en mauvaise posture avec un elfe.

Aeatherya se calma rapidement alors que Tebryn l'invita - non, lui donna l'ordre - de s'installer dans ses appartements jusqu'au terme de sa grossesse. La sorcière aquiesça. Oui, même si elle avait une pleine confiance en sa demeure, il était plus sécurisant de se savoir chez le Roi. Pour Sylnéa... La sorcière n'avait jamais vraiment apprécié cette petite bâtarde. Si elle avait tenu à l'éduquer, c'était juste pour se faire bien voir de son supérieur. Savoir que la gamine quitterait bientôt la place en tant que simple bâtarde rendait la sorcière radieuse. C'était SON enfant qui règnerait. Elle savait qu'il s'agirait d'un garçon, c'était certain aux vues de la forme que prenait son ventre...

Puis Tebryn lui dit qu'il comptait annoncer sa grossesse lors du banquet pour célébrer la mort des Princesses de Diantra. Là, Aetherya tiqua. Les Princesses étaient mortes ? décidément, bien des choses avaient changé ici. Il fallait que le Sombre lui raconte, elle se rendait compte qu'elle revenait comme une fleur sans rien savoir. Son regard se fit curieux, et la jeune femme but une gorgée d'eau avant de se pencher vers Tebryn.

"Les Princesses humaines sont mortes ? Et bien ! Qu'ai-je manqué d'autre durant mon absence ?"

Elle semblait profondément amusée par la situation. Maintenant, elle voulait tout savoir...

Surveilles tes paroles Aetherya.

Voilà qui aurait pu paraître une menace, mais ce n'en était pas une. Il lui signifiait simplement d'être plus claire dans ses mots. en effet la façon dont elle avait annoncé son malaise laissait croire qu'elle connaissait son état lorsqu'elle avait combattu. De sa part elle avait juste eu droit à une petite leçon de moral, d'autres personnes moins aimables s'en seraient servis comme d'une arme contre elle. Qu'aurait pensé le peuple d'une future Reine qui mets l'héritier en danger ? Aetherya aurait déjà fort à faire pour s'imposer il ne servait à rien d'en rajouter une couche avec des rumeurs.

La nouvelle de la disgrâce de Sylnéa calma la Prime Sorcière ce qui fit rire légèrement le Sombre. Aetherya serait une mère parfaite en tout point, il pouvait lui faire confiance pour se battre bec et ongle pour assurer à leur enfant le trône. Et rien n'est plus dangereux que l'ambition d'une mère, ses opposants n'avaient qu'à bien se tenir. Ils avaient traîné Aetherya dans la boue, l'avaient insulté, méprisé, essayé de la perdre dans l'esprit du Souverain. Lorsque le retour de bâton arriverait ils n'auraient qu'à bien se tenir.

Oui elles sont mortes. Ultuant a voulu les mettre en sécurité chez les Sylvains. malheureusement elles n'y sont jamais arrivées. Le Souverain des Hommes a été trahi par un de ses Gardes Rapprochés qui nous a livré l'information. Ce fut un plaisir de voir ces petites idiotes hurler sous la torture et appeler leurs parents à leur rescousse. J'ai fait envoyé leur tête à Diantra, si ils veulent le reste des corps ils devront trouver un moyen d'échange.

Enfin, lui savait déjà contre qui échanger les dépouilles de filles d'Ultuant. Un certain sous brigadier qui avait trouvé le moyen de se retrouvé enfermé dans les geôles du palais royal des Hommes. Pas qu'il est une importance capitale pour l'armée mais il servira d'exemple pour les autres soldats. Se tournant vers la porte, il aboya un ordre et une esclave tremblante entra dans la pièce. De sa place elle ne pouvait pas voir Aetherya et c'était pour le mieux, il tenait à garder la surprise.

Amène moi une collation légère.

La pauvre humaine repartie vers les cuisine aussi vite que lui permettait ses jambes trop frêles. Les humains ne faisaient jamais long feu dans cet univers sombre, l'absence de lumière naturelle semblait leur être tout aussi fatale que les mauvais traitement qu'ils subissaient. Les jolies filles comme celle-ci et les garçons plutôt agréables à regarder étaient ceux qui souffraient le plus. Certes la vie des autres esclaves n'étaient pas drôles mais au moins ils restaient à l'abri des assauts de leurs maîtres.

Si elle survit jusque là, je la mettrai au service de notre enfant.

La jeune esclave revint à cet instant, portant un plateau trop lourd pour elle. Tebryn lui fit signe de le poser sur une table et de sortir, ce ne fut que lorsqu'elle disparut de sa vue qu'il reprit le plateau pour le mettre sur un guéridon aux côtés de sa future épouse. Elle devait commencer à se nourrir correctement, hors de question qu'elle mette au monde un enfant malingre.

Sinon, ici les choses bougent doucement mais dans un sens qui m'est favorable. Ant'zar rayonne d'amour pour sa chère Alyryne.

Cette dernière phrase avait été craché plus qu'autre chose. Tebryn haïssait le garde du corps de sa bâtarde mais depuis qu'il avait compris qu'il nourrissait de tendres sentiments pour Alyryne il le méprisait.

Cela ne l'empêche pourtant pas de garder auprès de lui sa tueuse qui est grosse. A savoir qui est le père.

La sorcière écouta le récit de son Roi avec la plus grande attention. Ainsi donc, Ultuant avait eu peur pour ses filles ? Sa peur l'avait aveuglé, sinon jamais il n'aurait envoyé ses filles sur les routes par les temps qui courent.

"C'est bien fait pour lui, il était bien trop arrogant et avait besoin d'être remis à sa place. J'aurai juste un regret, c'est de ne pas avoir vu ses chères filles mourir..."

Tebryn appela ensuite une esclave et lui ordonna d'ammener une collation. La jeune fille, terrorisée, obéit rapidement et sans discuter. Elle ramena bien vite un plateau qui semblait bien trop lourd pour ses frêles bras, et le posa sur une table sur ordre de Tebryn. Après qu'elle fut sortie, il se leva, prit le plateau et le posa aux côtés de sa future Reine. La sorcière sourit, mais au fond d'elle une iquiétude venait de pointer le bout de son nez, un doute infime mais lanscinant. Elle poserait la question à Tebryn plus tard. Pour l'instant, elle écoutait les nouvelles du Puy avec attention. Ainsi donc, la tueuse d'Ant'zar était grosse, elle aussi ? Aetherya se doutait bien de qui était le père. En réalité, elle en était certaine.

Même amoureux, Ant'zar n'était pas du genre à se contenter d'une seule couche. Il avait très certainement sauté sa chienne de tueuse avant d'aller cajôler sa religieuse... d'une voix qui montrait tout son dégoût, Aetherya lança :

"L'amour est un sentiment si faible qu'il se brise aux moindres cuisses ouvertes. Voilà un excellent moyen de pression sur ton Prime Conseiller, Tebryn. Il est indéniable qu'il s'agisse du père. Sa chienne de Nazareth n'a d'yeux que pour lui."

La Prime Sorcière picorait de temps en temps dans les plats posés près d'elle, mais à dire vrai elle n'avait guère faim, ayant eu droit à un énorme repas chez le Maître d'Armes.

Spoiler:

Il comprenait son regret, cela avait été un tel délice de voir ces humaines hurler et pleurer, il s'était délecté de la terreur dans leurs yeux, de l'odeur de leur sang qui emplissait la caverne. Malgré la réputation cruelle des Sombres ces petites oies semblaient presque surprises de voir le traitement qui leur était réservé. Tant d'innocence ça en était écœurant.

C'est fort dommage il est vrai. Cela aurait préparé notre enfant à ce que j'attends de lui.

Car même si son héritier était encore dans le ventre d'Aetherya, il aurait entendu les cris des femelles, il aurait ressenti le plaisir de sa mère à voir l'agonie atrocement douloureuse des filles d'Ultuant. Un enfant Sombre se devait dès son premier jour de vie d'être baigné dans la cruauté, les Sombres ne laissaient pas leurs petits baigner dans le monde innocent et bêtifiant de l'enfance, ils étaient dès leurs premiers pleurs à savoir endurer la souffrance, à aimer le sang, à se régaler de la cruauté, à être fourbe. Non un enfant Drow n'avait jamais dans ses yeux, la lueur de l'enfance et c'était bien mieux ainsi. En tout cas du point de vue de Tebryn qui n'hésitait pas à faire retirer des enfants à leurs parents lorsqu'il lui venait aux oreilles que ces derniers étaient trop laxistes, trop tendres envers leur progéniture.

La moitié du Puy est passé sur Nazareth.

Non ce n'était pas de la pure méchanceté, mais une vérité aussi crue soit-elle à dire.

Mais que Ant'zar soit réellement ou pas le père de cet enfant n'est pas important. Ce qui l'est c'est ce que vont croire les gens ou plutôt ce que l'on va leur faire croire.

La recherche de la vérité n'était pas le fort des Sombres, et il serait très simple de faire croire au peuple ce qu'il voulait. Contrairement à ce que l'on croyait ou voulait croire Tebryn n'était pas capable que d'actions sanglantes et brutales, il savait parfaitement se servir des travers de son peuple pour arriver à ses fins.

De plus qui continuerait à suivre un dirigeant capable d'aimer ? Ce sentiment est haï par le peuple, il est considéré comme une faiblesse, les gens qui aiment mettent d'eux même leur cou sous la hache.

Ou en tout cas, il les pousserait à le mettre.

Oh et nous détenons le comte d'Ydril.

La balance commençait sérieusement à pencher en faveur des Sombres. Au commencement le Souverain des Elfes, puis le Comte d'Ydril, les Filles d'Ultuant. Les races de la surface devaient commencer à sentir le nœud coulant des Drows se resserrer autour de leur gorge.

[HRP : Pas de sushi]

"La moitié du Puy est passé sur Nazareth."

La sorcière eut un sourire éloquent. Elle était au courant de la réputation de cette petite peste, beaucoup de ses espions et de ses gens étaient passés sur elle. Un coup assez bon, d'après eux. Il était vrai que n'importe qui pouvait être le père de sa progéniture, mais Aetherya était intimement convaincue que le véritable géniteur de cet enfant était le Prime Conseiller. Après tout, il était du genre à semer ses gènes aux quatres vents... Même fou amoureux de sa Haute-Prêtresse.

"De plus qui
continuerait à suivre un dirigeant capable d'aimer ? Ce sentiment est
haï par le peuple, il est considéré comme une faiblesse, les gens qui
aiment mettent d'eux même leur cou sous la hache."

Aetherya hocha la tête. Les Drows n'étaient pas vraiment portés sur l'amour, même si ce sentiment parvenait à percer le coeur que certains Sombres depuis quelques temps. Elle-même considérait comme la plus grande faiblesse de l'âme que d'être capable de se donner corps et âme pour le bien-être d'une autre personne que soi.
La future Reine grignota encore un peu avant de repousser le plateau en soupirant. Elle n'avait décidément vraiment plus faim du tout. Lorsque Tebryn lui appris qu'ils détenaient le Comte d'Ydril, son sang ne fit qu'un tour. Un humain à torturer, un humain important ! Et il ne la prévenait que maintenant ! Enfin ! Elle pourrait toujours s'amuser avec lui.

"Voilà qui est bien, nous avons donc un avantage certain sur les Hommes..."

Un éclat de rire franc vint troubler le calme des appartements de Tebryn lorsqu'il vit la réaction de Aetherya à la mention du comte d'Ydril. La Prime Sorcière semblait même reprendre des forces, l'appel du sang réveillait les instinct cruels de sa race. Le Sombre posa son bras sur celui de sa future épouse dans un geste lui signifiant de se calmer. L'Humain était pour l'instant dans les geôles entre les mains de Cohortiers pour être sûr que personne ne l'approche.

Maîtrise toi ma belle, il ne va pas s'envoler. Nous ne devons pas trop l'abîmer.

Non cela serait trop simple de le torturer comme un simple soldat.

Il est comte, il devra être traité comme tel.

Entendez par là qu'il devra souffrir plus qu'un prisonnier de simple extraction. Ce serait vraiment manquer de respect au comte que de le laisser entre les mains d'un simple bourreau, non pour lui Tebryn dévoilerait toute sa cruauté, lui offrirait les services de ses meilleurs tortionnaires et pourquoi pas, il lui ferait peut être l'honneur de lui envoyer sa future épouse et pourquoi pas d'y mettre lui même la main à la pâte.

Après ton retour officiel tu pourras aller lui présenter tes respects.

Façon fort polie de dire que Aetherya pourrait aller s'amuser avec cet Humain. Cela ne pourrait que faire du bien à l'enfant qu'elle portait, qu'il ressente les sensations de sa mère alors qu'elle torturait.

Caressant pensivement la joue d'Aetherya son regard c'était de nouveau perdu sur le ventre rebondi de la sorcière. Avoir un héritier avait toujours été dans ses objectif,mais là il se retrouvait au pied du mur. L'enfant serait très bientôt là et cela le perturbait plus qu'il ne voulait l'admettre.
Surtout que Aetherya avait disparu pendant un long moment, des rumeurs viendraient sur une prétendue bâtardise de l'enfant, même si sa naissance y mettrait court.

Mais comment aborder le problème sans faire bondir la sorcière au plafond ? Aetherya était fière, très fière et il craignait que des mots maladroits ne la fassent devenir un vrai dragon. Il avait encore en mémoire sa révolte lorsqu'il l'avait accusé, à tort, d'avoir mis en danger leur enfant en combattant. Or là ce qu'il allait lui dire serait encore plus désagréable à entendre. Le Sombre s'accroupit et posa un main sur le vente de la sorcière, son regard fixé sur le visage d'Aetherya.

Tu te doutes que jusqu'à sa naissance cet enfant sera vu par certains comme un bâtard, nous allons devoir jouer serrer. Nos ennemis s'en serviront sûrement pour essayer de nous déstabiliser. Tu devras rester imperméable à toutes leurs médisances, dignes, droite, ne jamais t'emporter.

Même si cela serait dur car c'est son honneur que Aetherya verrait piétiné, c'est sa fidélité à Tebryn qui serait remise en question. Les mauvaises langues la traîneront dans la boue jusqu'à sa délivrance, espérant peut être mettre Tebryn en porte à faux. Pensant à cela, Tebryn caressa perdu le ventre rond qui protégeait son héritier.

[Désolée pour l'attente !]

"Il est comte, il devra être traité comme tel."

La sorcière aquiesça. Bien sûr, c'était tout à fait logique. Les Drows avaient une réputation à tenir, et leur hôte de marque se devait d'être reçu avec les honneurs dûs à son rang. Autrement dit, il serait torturé par les plus hauts, et aux dires de Tebryn la future Reine pourra elle-même jouer avec lui. Voilà qui était fort plaisant. Elle pourrait enseigné à son fils le plaisir de la torture, la jouissance qui accompagne les cris des prisonniers lorsqu'elle approche ses instruments d'eux... Rien que d'y penser, elle sourit, l'ai rêveur. Le bébé, comme pour lui rappeler sa présence, bougea dans son ventre. La sorcière revint à la réalité au moment où Tebryn abordait le sujet délicat de la partenité de l'enfant.

Loin de s'emporter, Aetherya répondit le plus calmement du monde. Elle avait déjà réfléchi à la question, et sa décision avait été des plus claires dans son esprit. Il lui suffirait d'ignorer les médisants en attendant la proche naissance de son enfant, naissance qui ferait taire toutes les rumeurs. ce fut d'une voix posée qu'elle répondit à son Roi.

"Je sais tout ça, Tebryn. Mais que sont les ragots ? Face à la réalité, ils ne sont que broutilles. Et la vérité éclatera bientôt, pour leur plus grand désespoir."

Comme pour appuyer ses dires, le bébé donna un coup de pied dans le ventre de sa mère, alors que Tebryn posait sa main sur le ventre rond en un geste paternel. Déjà, l'enfant semblait pressé de découvrir le vaste monde.

**Pas encore, mon enfant, pas encore... Il est bien trop tôt pour ça.**

[désolé du retard]

Tebryn était satisfait de voir le calme qui habitait Aetherya. a croire que la grossesse lui avait appris la sérénité, ce qui ne pouvait être qu'un point positif vu les rumeurs qu'elles devraient affronter. Il ne pouvait jeter la pierre à ceux qui les lanceraient, lui même dans des circonstances pareilles ne se serait pas gêné pour exprimer des doutes à haute voix. C'était on ne peut plus légitime, bien que vexant et humiliant. Enfin de toute façon la naissance de l'enfant arrangerait tout et de plus Aetherya sortirait grandie de cette épreuve. Tous ceux qui en doutaient encore verraient qu'elle avait l'étoffe d'une Reine, ils ne pourraient plus nier sa légitimité à régner aux côtés de Tebryn.

Alors qu'il avait sa main sur le ventre de la Prime sorcière son héritier se manifesta d'un coup de pied vigoureux, ce qui entraîna un rire du Sombre. L'enfant semblait déjà vigoureux et plein de vie, se serait un petit guerrier, il ne restait plus qu'à espérer qu'il prenne un peu de la magie de sa mère et il comblerait toutes les attentes de son père. Tebryn imaginait quel prince pourrait faire un enfant alliant sa dextérité guerrière aux talents de sorcière de sa mère. Il pourrait alors s'appuyer sur lui et faire de lui un atout précieux face aux autres races, tout en veillant bien sûr à ce que son enfant ne soit pas trop gourmand question pouvoir. Ce n'était pas parce qu'il avait assassiné sa famille qu'il tenait à terminer comme son père.

Continue de grandir et de t'affermir petit prince, il est encore trop tôt pour que tu naisses.

Certes le Prime Sorcière n'était plus très loin de son terme, mais il valait mieux que l'enfant profite de l'abri que lui offrait le ventre e sa mère le plus de temps possible. Tebryn ne voulait pas d'un enfant maigrelet ou trop petit. Ce serait vraiment un mauvais signe. Relevant le regard vers Aetherya il laissa glisser sa main pour qu'elle retombe sur son genou.

Je compte organiser un banquet pour fêter la mort des filles d'Ultuant, il serait bien que ton retour au Puy ne soit pas connu jusque là.

Taquin Tebryn voulait garder l'effet de surprise, et puis il fallait que Aetherya se repose du voyage épuisant qu'elle avait fait. Et le meilleur repos et composé de calme et de silence. La laisser retourner parmi la fourmilière du Puy serait une idée assez stupide.

[HJ : Pas grave. ^^]

"Je compte
organiser un banquet pour fêter la mort des filles d'Ultuant, il serait
bien que ton retour au Puy ne soit pas connu jusque là."

Aetherya leva le regard vers Tebryn. Elle était quelque peu étonnée, elle qui pensait qu'elle pourrait rentrer chez elle, revoir ses appartements, et surtout son amie...

"Alrunee..."

Devant l'oeil interrogateur du Sombre, la Prime Sorcière développa.

"Alrunee, tu sais, ma fidèle suivante. Je dois aller la voir, la rassurer, lui dire que je vais bien..."

Pauvre sorcière ! Elle ne se doutait pas que son amie avait disparu en voulant la suivre au front. Etait-elle morte ? Vivante ? Personne ne le savait, mais elle passait pour morte, au Puy.
Si Aetherya appréciait vraiment la compagnie d'une personne ici, c'était bien d'Alrunee. La guerrière et la magicienne s'étaient découvert des points communs, et avec le temps elles étaient devenues amies. Sans elle, le coeur d'Aeth serait devenu un bloc de pierre plus dur que la montagne. Si les Drows ne sont pas censés aimer, peuvent-ils avoir des amis ? La sorcière, sans le savoir, avait perdu sa seule et véritable amie... Tebryn se devait de le lui annoncer.

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