Un dernier soir mérite d'être mémorable [Val & Natika]

Isabeau clôturait son cinquième jour à Diantra. Elle y étouffait à présent, elle en avait marre de voir le même type de gens et d'être emprisonnée par ces murs de pierre. Il était temps. Elle ne se forçait jamais à faire quoi que ce soit, elle allait où bon lui semblait au moment même où elle en avait envie. Elle ne se laissait jamais retenir par quelque obligation ; une affaire à terminer, un rendez-vous où se rendre... Non, jamais. Elle ne prévoyait jamais rien à l'avance justement pour cette raison. Si elle en avait marre d'un endroit, soudainement, elle pouvait ainsi partir dans la minute où l'idée lui avait traversé l'esprit. La situation d'aujourd'hui était plutôt exeptionelle.

En début d'après midi, après avoir passé une matinée des plus banales à s'entrainer au vol à l'étalage sur la marché, elle avait soudain ressentit une sensation d'étouffement et pour la première fois depuis un moment, elle avait réfléchit à ce qu'elle allait faire. En effet, une part d'elle même lui disait de foncer, d'acheter un cheval rapidement et de partir dans la minute mais une autre partie restait déçue de ne pas avoir eut ce combat mémorable dont elle rêvait depuis tant de temps. Elle avait pourtant essayé. Elle était allée jusqu'a visiter les tavernes les plus insalubres et les plus malfamées de Diantra, remplie de voleur assassin et autres malfrat mais rien. Pas une seul combat digne de ce nom. Elle voulait sortir son épée plus d'une minute et avoir réellement à se défendre. Suer de fatigue, se faire blesser même simplement pour avoir ce frisson si particulier que l'on ressentait quand sa vie était en danger.

Ainsi, dans cette optique, elle avait décidé de partir seulement le lendemain matin et de tout faire pour que ce dernier soir soit des plus mémoables. Elle s'était préparée avec assiduité. Elle avait aiguisé ses dagues, qu'elle cachait dans ses bottes, et son épée. Elle en avait profité pour la faire virvoleter dans le vide histoire de s'échaufer et l'avait rangée dans son fourreau qu'elle avait acroché à sa ceinture. Elle avait ensuite enfilé sa cape noire, camoufflant parfaitement sa précieuse arme. C'était un point éssentiel qu'elle ne soit pas visible, cela ajoutait un effet de surprise interressant quand elle la sortait de son fourreau. Oui, même si cela ne lui plaisait pas, la plupart des hommes la croyaient faible et vulnérable en la voyant. Comme elle ne pouvait pas changer leur point de vue, elle jouait sur cela pour donner un côté théatral à la scène.

Une fois prêtte, elle s'était rendue au bistrot de Tarhama. Elle avait choisi cet endroit car, tout d'abord, il était le plus grand de la ville et pouvait abriter ainsi pas mal de monde. Elle avait supposé que la moitié voudrait bien se battre, la taille de la taverne permettait ainsi que la moitié soit plus nombreuse que dans un bar normal et donc il y aurait plus de danger. Ensuite, cet endroit était très réputé et il abritait une grande diversé d'individus dont probablement certains maitrisant aussi bien qu'elle l'art du combat. Et enfin, il faut dire qu'il était assez réputé pour son lot de bagarres. Trois bonnes raisons d'y aller, le choix avait été facile.

Elle poussa la porte et sourit largement en voyant qu'il y avait du monde ce soir là. Elle resta plantée à l'entrée un moment, regardant avec gourmandise tous les visages présents et repérant d'éventuals combattants. Elle finit par s'avancer d'un pas résolu et se dirigea vers la table qu'elle avait supposée être la plus au centre de la pièce. Un homme d'un certain âge y était assis mais l'excitation fit qu'elle ne le remarqua pas vraiment. Elle grimpa sur la table en prenant appui sur son épaule. Elle était débout et surplombait toute la salle. Déjà, par cette entrée assez singulière, certains avaient arrêté de parler et la regardaient avec curiosité. La jeune femme se racla la gorge et sortit sa bourse qu'elle avait soignesement remplir de nombreux écus et la secoua en l'air en disant:

- Mesdames, messieurs, j'offre le contenu entier de cette bourse à qui arrivera à me battre. Pour plus de chances de victoire, je vous autorise à vous y mettre à plusieurs en même temps.

Elle marqua une pose puis demanda:

- Alors ? Des volontaires ?

Après une journée fatiguante où elle s'entraina seule comme à son habitude, Natika était soulagée de retrouver le seul endroit "chaleureux" de la ville. Un serveur, une bière, du bruit, bien qu'elle était habituée à vivre dans le calme, elle adorait s'installer à la même table située dans un endroit sombre de la pièce et écouter les conversations de ces personnes dont la majorité était complètement saoul dès le début de la soirée.

Munie de sa cape, le capuchon sur la tête, elle apprenait les derniers évènements de la semaine. Au fur et à mesure que les jours passent, la guerrière sentait que le mal approchait de plus en plus. L'armée ne l'a toujours pas acceptée parmis elle. Tout paraissait bien louche. Cela faisait déjà quelques jours qu'elle était arrivée à Diantra, et personne ne lui avait adressée la parole.

Après avoir laissé de côté ces deux hommes qui partaient sur un débat manichéen, Natika se mit à réfléchir. C'est vrai que depuis qu'elle était parti de chez elle, elle ressentait beaucoup plus cette solitude. Neckor lui manquait, il était le seul à la connaître réellement et il a fait d'elle une valeureuse guerrière. Mais maintenant, elle doute beaucoup d'elle, Neckor était son père, et elle n'a jamais eu d'ami. Elle se sentait mal, elle commença à se remettre en question. Etait-elle une simple égoïste ? Pourquoi ne va-t-elle jamais chez les autres ?

Elle n'eut pas le temps d'y réfléchir car la porte du bistrot s'ouvrit et laissa place à une jeune femme. De part son teint pâle et ses cheveux roux, plusieurs hommes arrêtèrent leurs occupations afin d'admirer cette déesse qui souriait.

Natika l'observa minutieusement s'approcher d'une des tables du milieu, monter dessus, sortir une bourse remplies d'écus et annonçer:

- Mesdames, messieurs, j'offre le contenu entier de cette bourse à qui arrivera à me battre. Pour plus de chances de victoire, je vous autorise à vous y mettre à plusieurs en même temps.

La jeune femme encapuchonnée sourit d'agaçement. Entendre des bêtises pareilles la rendait nerveuse. Cependant, tout le monde s'était tût par la proposition alléchante de cette femme. Les hommes devaient penser qu'elle était faible, mais Natika n'était pas de cet avis. Il suffisait de réfléchir un peu. Elle se leva, s'approcha de la table où se tenait la personne du moment, et retira son capuchon dévoilant ses longs cheveux noirs.

- Je trouve cela absurde de vouloir se battre non pour l'intérêt commun de ce royaume, je suis sûre, mais pour un intérêt personnel. Les écus que vous souhaitez y laisser l'expliquent. Mais dites le quand même si je trompe.

Après avoir prononcé ces paroles, la guerrière resta immobile, et se mit à réfléchir, le regard posé sur cette mystérieuse femme. Elle était tout son contraire, ce qui la troublait. Natika n'était pas du genre à vouloir attirer l'attention des personnes, et ne se battait jamais pour son bon plaisir.

Val Noret avait quitté son monastère depuis déjà deux semaines. Deux semaines passés à voyager, plutôt à errer devrais-je dire, car il ne savait pas quoi faire, il ne savait pas par où commencer. Il voulait que les conflits profonds de Miradelphia cessent mais un projet aussi vaste demande avant tout d’être entreprit et saisir le bon bout n’est pas tâche facile.

Par un pure hasard et surtout une forte envie de confort pour son vieux corps, il s’est retrouvé à Diantra, citée des hommes par excellence. Quelques jours passés dans ce lieu réputé lui suffirent pour constater que les habitants étaient profondément bouleversés. Leur rythme de vie était étrange et on trouvait encore de nombreux mendiants qui avaient tout perdu dans l’épidémie de peste. Le nombre d’âmes errantes qui ne trouvaient pas moyen de rejoindre Tyra sembla à Val faramineux.

Quatre jours après son arrivée dans la ville, le vieux prêtre se retrouvait dans la taverne de tarhama qui lui avait été conseillé par un prêtre se vouant au même culte qu’il avait croisé dans un marché. Il y but modérément mais comme il n’avait pas bu depuis longtemps, il se sentit vite joyeux.
Son état de semi ébriété lui donna envie de rire et de rencontrer du monde. Cette pensée lui apparu tout à coup comme évidente et il fit un effort mental important pour se reconcentrer sur ses idées… Il lui fallait avant tout un allié, quelqu’un pour le seconder et le protéger. Si il voulait parvenir à jouer un rôle dans l’Histoire, il ne pourrait pas le jouer seul. Il lui faudrait donc…

-Mesdames, messieurs, j'offre le contenu entier de cette bourse à qui arrivera à me battre. Pour plus de chances de victoire, je vous autorise à vous y mettre à plusieurs en même temps.

La jeune femme rousse qui avait parlé se tenait debout dans la taverne… Elle marmonna une provocation et rapidement, une seconde femme la rejoignit…

-Je trouve cela absurde de vouloir se battre non pour l'intérêt commun de ce royaume, je suis sûre, mais pour un intérêt personnel. Les écus que vous souhaitez y laisser l'expliquent. Mais dites le quand même si je trompe.

Voilà de bien sages paroles… Pour une personne de son âge. Val eu un sentiment étrange, malgré la différence physique de ces deux jeunes et belles femmes, elles lui semblait proches, comme si elles avaient suivis le même chemin pour en venir où elles étaient.

Val pourrait s’allier à une de ces deux filles… Si elles pouvaient se battre en duel, il saurait qui choisir.

-Voilà de bien sages paroles demoiselle… Mais n’essayes tu pas plutôt de masquer ta peur de te battre ?

Quelques rires fusaient dans la salle. Val avait parlé sans penser, mais bien que ces paroles ne fussent pas dignes d’un homme de son rang, il ne les regrettait point.

Une voix sortit Natika de ses pensées.

- Voilà de bien sages paroles demoiselle… Mais n’essayes tu pas plutôt de masquer ta peur de te battre ?

Quelques rires se firent entendre brisant le silence que la jeune rousse avait provoqué. Natika se tourna afin de voir qui lui avait adressée la parole. Puis elle sourit. Cet homme avait réussi à lui donner le sourire, non pas un sourire d'agaçement comme il y avait quelques minutes, mais un sourire de soulagement. Il s'était adressé à elle. Et bien qu'il l'ait critiqué, elle ne lui en voulait pas.

Elle s'approcha de lui, et se mit à lui parler:

- Avant de vous répondre, permettez-moi de vous saluer.

Elle fit une révérence à ce vieil homme devant le regard médusé de tous les gens du bistrot.

- Je suis Natika Kenarin, valeureuse guerrière. Et je n'ai nullement peur de me battre, seulement j'aime faire la part des choses.

Puis, elle commença à s'expliquer:

- J'ai juré de me battre pour le bien et la paix, et pour que tous les habitants de cette planète puissent vivre en harmonie. Alors je n'accepterais pas d'user de mes armes afin de m'amuser ou de faire valoir ma force devant ces habitants. Un bon soldat est un soldat qui met son courage et sa force au service du bien et de ce qui est juste.

Enfin, avant de remettre son capuchon et de retourner s'asseoir à sa table, elle ajouta, en s'adressant à toutes les personnes présentes:

- Maintenant, libre à ceux qui le souhaitent de se quereller comme des Drows. Sachez seulement que pendant que vous usez de vos forces afin de nourrir votre orgueil, d'autres tentent de lutter contre le mal et y laissent leur vie. Eux seuls méritent d'être loués.

Isabeau sourit plus largement en voyant une femme s'approcher d'elle. "Première concurrente" s'était-elle dit avec joie. Mais il se trouva que cette combattante potentielle n'avait pas du tout cela à l'esprit. Je
trouve cela absurde de vouloir se battre non pour l'intérêt commun de
ce royaume, je suis sûre, mais pour un intérêt personnel. Les écus que
vous souhaitez y laisser l'expliquent. Mais dites le quand même si je
trompe. avait-elle souligné. Isabeau fut premièrement tentée de l'envoyer balader tant elle l'avait énervée. Encore une de ces trouble-fête. Elle ne pouvait donc pas la laisser s'amuser tranquille sans mettre son grain de sable partout ?

La jeune femme avait ouvert la bouche pour répliquer avec colère mais elle avait été coupée par un homme d'un certain âge. "Voilà de bien sages paroles demoiselle… Mais n’essayes tu pas plutôt de masquer ta peur de te battre ?" Sur ces mots, Isabeau s'était redressée avait un sourire triomphal et avait jetté un regard plein d'amertume sur la femme qui avait troublé sa joie. "Bien dit" avait-elle faillit répondre mais elle avait de nouveau été coupée. La femme avait répliqué avant même qu'Isabeau ait pu dire quoi que ce soit.

Cette fois, elle soupira d'exaspération, elle ne supportait pas être coupée dans son élan et rester muette face à des paroles cinglantes lui étant adressées soit indirectement, soit directement. Elle croisa les bras et tapota du pied pendant que la jeune femme brune papotait avec le vieil homme. Dire que quelques instants plus tôt elle avait été le centre d'intérêt de tous les occupants de la taverne.

Enfin, le silence revint et alors qu'elle s'apprêtait de nouveau à parler, elle constata avec étonnement que la femme brune s'en allait à sa table, visiblement véxée. Même si Isabeau avait fait semblant de ne pas entendre ses paroles, elle les avait écoutée avec intérêt. Il était impossible de la faire changer d'avis à propos de quoi que ce soit et quand quelqu'un n'était pas d'accord avec elle, elle se faisait un plaisir de leur prouver qu'elle avait raison. Elle hésita un instant puis déclara à la taverne.

- Bien, messieurs, mesdames, l'offre tient toujours mais il est nécéssaire que je règle deux ou trois choses avant cela. Vous déposerez vos demandes auprès de cet homme. Elle tapota la tête du viel homme dont elle avait emprunté la table.

Sur ce, elle descendit de son piedestale et commença tout d'abord par se diriger vers l'homme qui l'avait en quelque sorte défendue. Elle lui sourit et dit avec sérieux :

- Je me serais bien confrontée à toi mais j'ignore si tu le peut, vu ton age. Mais ne crois tout de même pas dans ces mots que je suis contre les anciens et que les crois incapables. Loin de cela. Si tu t'en sent capable, vien me voir.

Elle n'atendit pas la réponse et se dirigea vers la femme brune et s'assit à sa table.

- J'ai de l'estime pour ton metier de guerrière, c'est un choix honorable. Je n'en suis pas une et si je sais me battre c'est que j'aime cela, où est le mal à s'amuser à cela ?

HJ: Juste une petite précision, normalement on poste dans l'ordre : Toi, Moi, Val, Toi, Moi, Val,... Enfin, je dis ça, on est pas obligé de la faire mais je pense que c'est mieux pour éviter que quelqu'un soit perdu par les évênements :D

(HRP: D'accord, excuse moi d'avoir bouleversé l'ordre, c'est juste que je me suis dit que je pouvais répondre directement vu que Val s'adressait à Natika en lui posant une question ^^ et désolée pour le retard aussi !)

Natika leva les yeux quand elle sut que la jeune femme s'approchait d'elle.

- J'ai de l'estime pour ton metier de guerrière, c'est un choix honorable. Je n'en suis pas une et si je sais me battre c'est que j'aime cela, où est le mal à s'amuser à cela ?

La guerrière se sentit gênée, il est vrai qu'elle s'était un peu trop emportée, ce n'était pas son genre de se faire remarquer et d'imposer ses idéaux. Elle lui répondit:

- Pardonnez mon emportement, je n'ai pas l'habitude de ce genre d'endroit, ni de ce genre de ville. Voyez-vous, je n'ai jamais voyagé, et je n'ai connu que mon tuteur. Je ne suis donc peut être pas très ouverte et compréhensive aux comportements des personnes.

Natika s'arrêta de parler, l'air étonné. Voilà qu'elle se mettait à bafouiller des excuses ! Décidément, le contact avec les autres n'étaient pas un don chez elle. Cependant, prise d'une soudaine idée, elle ajouta à son interlocutrice avec un sourire:

- Peut être que si vous vous présentiez et que vous me racontiez votre histoire, je saurais faire preuve de discernement.

Voilà qu'elle se faisait passer pour une fille qui se cherche des amis ! Elle avait toujours été habituée à cette solitude, qu'est ce qui lui arrivait pour ne plus vouloir vivre avec ? Cette ville la transformait, et l'absence de son tuteur, pour la conduire vers le droit chemin, la désorientait... Mais elle ne pouvait fuir, elle s'est jurée d'entrer dans l'armée et de donner sa vie pour le bien de ce monde.
Elle patienta en appréhendant la réponse de cette jeune rousse.

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