Arrivée d'un Héros ou bien D'un Danger ? (Trystan)

Comme bien souvent en ce moment, c'est trystan qui se chargea de la personne qui demandait audience à ultuant. le Roi n'était pas en état de parlementer, le travail de deuil était encore trop jeune et trop mal amorçé. Ultuant s'étiolait et le grand roi qu'il avait été sombrait doucement dans le désespoir. c'était réellement triste de voir un grand homme s'effondrer, mais il avait tellement perdu que c'était difficile de ne pas compatir au chagrin de cet homme brisé par la guerre.

Aussi trystan sentit-il une bouffée de colère quand l'inconnu ne le salua pas et se joua d'ironie. Mais comme toujours, impossible de déchiffrer le moindre sentiment sur le visage du Conseiller. Il ne voyait pas l'homme, mais cela ne le dérangeait plus. Rien que le ton de sa voix le renseignait.

- "Seriez-vous donc exempt de la moindre politesse pour ne pas saluer ceux qui vous reçoivent gracieusement?"

Il se tut un instant et finit par reprendre, aussi froid que son interlocuteur :

- "Le roi se remet d'une terrible épreuve qui a brisé plus d'un parent. Perdre ses enfants et de si horrible manière n'est pas chose que l'on oublie si facilement."

Il était accompagné de Thibaut, qui était ses yeux et dont la discrétion était assurée. Le gamin savait déjà tant de choses compromettantes, mais jamais une parole à ce propos n'avait franchit ses lèvres.

- "Si vous n'êtes pas ici à attendre que le monde s'effondre alors nous pouvons nous entendre. Qui êtes-vous et que voulez-vous? Je suis Trystan d'Erac, Conseiller du roi et régent du royaume et vous ne verrez pas plus haute autorité que moi."

Alors que le Conseiller et son invité commençait à s’affranchir de quelques échanges, un cri de rage puissant et rauque se fit entendre à l’orée de la porte fermée.
Trystan avait déjà sentit approché Veldrin, il pouvait le sentir bouillonné, son entrée dans l’armée l’avait changé. Il était devenu plus tempétueux, plus vivace et plus idéaliste encore qu’il ne l’était. Le fait que l’invité est pu entrer aussi facilement rendant Veldrin fou.
Le garde face à lui pouvait sentir tous le poids du regard de Veldrin, il était accablé par une aura mystique, invisible qui y était sûrement pour quelque chose dans la facilité de commandement dont disposait le Sénéchal. Le regard plongeant sur le sol, le garde en poste se sentit défaillir, il attendait implacablement sa sentence quant il sentit une main se posée sur son épaule. Il y eu quelques échanges et le garde reprit de l’allure. Finalement Veldrin se décida à intervenir, il sourit à s’imaginer Trystan recevoir l’invité, il avait le courant froid comme d’habitude sûrement.
La porte s’ouvra dans un bruit souple, Veldrin dans l’encadrure de la porte, s’avança et rejoignit les deux hommes qui échangeaient déjà. Il portait un accoutrement léger en soit, une tunique noire au filagrammes d’or, les ornements de la couronne laissaient supposer un gradé mais aucune autre indication n’était brodée. La longue tunique plissa dans un bruit léger et l’hybride fixa intensément l’invité, son visage était impassible et étrange, à cheval entre le sourire et les traits fermés. Son visage à découvert, sa longue chevelure noire était détachée et on pouvait presque le prendre pour un elfe…Ou un Drow.

Quant à moi je suis Veldrin Dëlisa, Grand Sénéchal des Armées de la Couronne. Il semble que la guerre donne de l’audace à l’homme le plus fébrile, je ne sais pas ou vous avez pu voir que le peuple était terrifié et mourrait de faim, mais passons outre ce détail. Pensez par aussi que même le plus brave est contraint à des règles de politesses.

Son ton était totalement neutre, sa voix éloquente mais sans prise de position. Audible et claire. Veldrin fixait ardemment l’homme et la valeur de son regard restait indescriptible.

Sachez qu’en ces lieux tous les hommes sont fidèles à la Couronne et qu’il n’est pas nécessaire qu’ils soient exclus. Leurs oreilles peuvent tout aussi bien que les mienne entendre ce que vous avez à dire. En guise de détail, je vous demande de faire attention à vos paroles, vous ne pouvez arriver ici et vous donner l’orgueil et la valeur d’un Roi.

Son ton restait toujours aussi neutre, sa sonorité audible, claire et légère. Sa façade était impassible et ne laissait rien filtré, c’était cet aspect que redoutait le plus les hommes, le fait de ne pouvoir comprendre leur Commandant. Veldrin n’avait pas salué Trystan, mais ce n’était plus la peine, il savait ce qu’il en était et les sentiments qui lui vouaient. Il n’avait pas autant de tact que Trystan peut être mais il semblait que contrairement à la froideur habituelle du Conseiller, c’était le coté tempétueux que représentait Veldrin, plusieurs Nobles, bourgeois et autres quémandeurs d’audiences s’en étaient mordus les doigts. Thibaut avait prit l’habitude avec Veldrin, l’adaptation c’était faite de manière naturelle et à la cour les deux hommes avaient leurs admirateurs.
Thibaut ne peut s’empêcher de sourire intérieurement, cela allait encore être sportif. Veldrin était une bête féroce et un beau parleur et Trystan était l’homme sournois et froid d’apparence, insensible et qui était pour la Couronne avant toute chose.

Rien à ajouté Trystan ?

Trystan était bien loin de se douter que l'annonce aussi brutale de la mort des princesses afvait un tel impact sur cet inconnu. Il ignorait les liens les unissant, il ignorait même que cet homme se soit déjà retrouvé dans le château en compagnie de Kamilla. Tout comme il n'avait pas songé que cet homme puisse ignorer cette tragédie. Impossible de ne pas en avoir entendu parler à moins de vivre dans un bled totalement arriéré et paumé, loin de toute civilisation.

Cependant, le lapsus de l'homme mit la puce à l'oreille. Trystan était trop habitué à se fier à la voix pour ignorer ce léger tremblement, pour ne pas s'apperçevoir qu'il avait parlé de son coeur, avant de parler de celui du roi. Cela ne donna nulle réponse, mais plutôt une foule de nouvelles questions. Cet étranger connaissait-il donc les princesses et la famille royale?

Trystan arqua un sourcil quand l'homme se présenta. Valkayre, héritier de la Lignée de l'Arbre Blanc... Tiens donc... Sans oublier les titres pompeux qui venaient derrière et qui donnaient déjà une idée du personnage : défenseur de la veuve et de l'orphelin.

Trystan tourna alors la tête vers la porte, avant même que le cri résonne. Il savait déjà que Veldrin approchait. Quelle discrétion! Si l'heure n'était pas aussi grave, il le lui aurait fait remarquer d'une phrase cinglante mais amicale. Veldrin semblait avoir adopté la couleur préférée de Trystan à savoir le noir. En ces tristes temps, le Conseiller arborait plus que jamais ses tenues noires brodées d'argent. Malgré les protestations de Lilianna.

Le prince bâtard retint un petit sourire en coin alors que Veldrin parlait, tout feu tout flamme. Quel saisissant contraste entre le froid Conseiller et le fougueux Maréchal. Et pourtant, quel duo! Il refusa de laisser sortir les gardes pour laisser Valkayre parler, arguant le fait que tout ce qu'il se disait ici pouvait être entendu de tous, car fidèles sujets du roi. Bien joué...

A la question de l'hybride, Trystan reprit de sa voix glaciale :

- "Rien à ajouter. Seule la traîtrise est coupable en ces lieux messire Valkayre. Les hommes ici présents ont la confiance du roi et la mienne et rien de ce qui ne sera dit ne sortira de ces murs. Parlez sans crainte."

Sauf si ses paroles avaient valeur de trahison bien entendu. Trystan ne pouvait pas se permettre de laisser des dissidents errer dans le royaume. les humains devaient être unis sous une seule bannière : celle du roi.

Veldrin gardait sa contenance, son visage restait inactif, impassible et seules quelques méandres de pensées pouvait être perçus au cœur de ses yeux.
Valkayre… Un jeune homme fugace et sûrement ignorant. On disait du Sénéchal que c’était un homme de paroles et de prévoyance, il prévenait avant de frapper, affirmait avant d’agir. Il avait quémandé le soin du choix de ces mots. Calomnies et infamies. L’hybride jeta un regard en coin à Trystan, les deux hommes n’avaient pas besoin de mots, pas besoin des sens pour se comprendre et interagir. Leurs esprits étaient en osmose et le Conseiller savait parfaitement que Veldrin allait devenir cassant. Pendant que Valkayre parlait, il s’approcha en silence du bureau et s’assit sur un fauteuil à proximité de Trystan. Thibault connaissait cette posture et soupira intérieurement. Lorsqu’eu finit l’invité, Veldrin jeta un regard ambigu sur le jeune humain.

Vous êtes plutôt téméraire, pour vous parlez en toute sincérité il me semble que j’ai été clair. Je vous ai demandé de choisir vos mots avec soin. Vous venez vous présenter au cœur d’un royaume qui se bat sur des idéaux et à une échelle que vous êtes en incapacité de cerner, vous bafoué l’honneur de la Couronne et celui de mes hommes en laissant supposer que nous sommes incapables ?
La témérité et le courage sont très proches de la folie. Le plus fou dans vos propos c’est que vous souhaité obtenir un certain soutien.
Il marqua une pause, ménageant son effet et ne voulant pas paraître trop rigide.
Je vais vous expliquer la situation…Valkayre, alors que vous n’étiez pas née encore, les Drows ont fait des raids sur des villages à la bordure du royaume, les enfants de bas âges étaient écorchées vifs, les femmes violés, les hommes écartelés. Lorsque vous n’étiez pas née, des hommes servaient déjà la Couronne pour sa gloire et son honneur. Vous vous tenez face au Conseiller du Roi et prétexter des propos qui pourraient vous être fatals. Notre objectif est de stopper la vague du peuple Drow ? Laisser moi rire, vous semblez oublié tout ce qui a été profanés et annihilés pour des idéalistes comme vous. Je n’ai rien contre la dignité des êtres, je n’ai rien contre les idéaux, mais ne soyez pas idiot. Votre armée ? Mais vous me tournez en dérision, nous ramener un membre des hautes sphères des Drows ? Cela est futile. De plus vous ne voulez délivrer aucune information, il semble que vous ne saviez pas comment tourne notre monde mon cher. Vous vous dites fidèles à la Couronne, mais je n’ai jamais entendu parler de vous, je ne vous ai jamais vu vous battre et par-dessus tout qu’est ce qui vous donne le droit de présumer sur l’indépendance de votre ordre ? Comprenez une chose, c’est que si vous n’êtes pas en accords avec les préceptes de la Couronne, ce n’est pas des hommes que vous trompés, mais un symbole.
Sincèrement, n’avez-vous rien d’autres à faire ? Des offres qui en vaillent le coup ? Vous n’avez rien d’un homme de valeur, d’un homme digne à être écouter. En toute sincérité, vous devriez retourner jouer au petit soldat et vous tenir éloigné de choses que vous êtes incapable de comprendre.

Le ton c’était fait plus impérial mais gardait une note neutre, la voix était précise et claire. Il n’y avait pas de méchanceté dans ses propos juste une réalité. Veldrin se tut. Trystan allait réagir, et cet homme semblait avoir oublié de multiples choses. Allait-il se résigner, faire face ou voir plus grand ? La colère était retombée et l’hybride commençait à penser que c’était une perte de temps.

Décidément, Veldrin avait vraiment un tempérament fougueux ces derniers temps. Il l'avait connu plus impassible que cela, mais là... Trystan n'avait pas le temps d'ouvrir la bouche que Veldrin répondait. Il laissa donc l'hybride dire ce qu'il avait à dire, pendant que lui-même préparait sa réponse avec soin. Tout ceci était très étrange. Voilà qu'un homme sorti de nulle part venait lui proposer de se battre pour le roi (après avoir monté son armée disparate en secret est-il utiles de le préciser) et venait de surcroit, demander quelque chose en échange. Il ne valait guère mieux qu'un mercenaire.

Quand Veldrin eut terminé, Trystan laissa un instant le silence planer, laissant le dénommé valkayre assimiler les paroles acides de l'hybride. Puis, il reprit, d'une voix dénuée de sentiments et terriblement neutre :

- "J'ose espérer que tout ceci n'est qu'un malentendu et que ce que sous entendent vos paroles n'est que le fruit de votre maladresse..."

Nouveau silence. Valkayre s'y était assez mal prit pour demander des vivres. Trop arrogant selon Trystan, pas assez humble. Et le jeune Conseiller devait remettre les choses au clair dés maintenant.

- "Vous débarquez de nulle part en m'annonçant que vous êtes les reliquats d'un peuple disparu, que vous avez monté une armée disparate dans le plus grand secret et que vous voulez endiguer la marée drow... Vous vous dites fidèle au roi, mais vous exigez des conditions pour faire votre devoir... Pourquoi ne pas rejoindre l'armée tout simplement? Pourquoi vous démarquer ainsi au risque de frôler la trahison? A vous entendre, vous défendez des idéaux qui ne sont pas les notres... Pensez-vous vraiment que vos petites piques concernant la façon de gouverner du roi m'ont échappé? Le peuple qui meurt de faim? Qu'avez-vous fait pour ce même peuple? Pensez-vous que l'on se relève d'une peste facilement? pensez-vous que l'on se relève de la mort de deux jeunes filles innocentes et dans la fleur de l'age facilement? Notre but est simple : empêcher les drows d'envahir nos terres et d'infliger ces tourments à d'autres jeunes filles. Notre but est de protéger notre peuple qui a déjà assez souffert. Les idéalistes me font rire, ils vivent dans leur bulle d'idéal sans savoir ce qu'est la réalité. Ils taxent la royauté de tyrannisme ou de taxer les pauvres gens sans savoir quels sont les rouages pour faire fonctionner tout un peuple..."

Trystan se tut. Il reprit calmement :

- "Vous êtes le chef de cette armée dissidente. Vous êtes un guerrier mais vous ne savez manifestement rien de la politique. Chacun son domaine. Ce que vous me proposez, c'est une alliance. Mais si vous étiez réellement sujet fidèle de la couronne, vous viendriez simplement prêter allégeance au roi et le laisser disposer de votre force armée. Sans contrepartie."

Au fil des paroles de l’inconnu, Trystan sentait la réaction vivace de Veldrin arrivée. Les gardes à proximité avait apprit à connaître les réactions tempétueuses et violentes de leurs Sénéchal, les dissidences dans l’armée avait été écrasée de manière vive, on disait de Veldrin que c’était une main de fer dans un gant de velours. Tous dans la pièce si ce n’est Valkayre pouvait palper la tension approchée à grand pas. Il le laissa tout de même terminer en guise de bonne foi. Lorsque l’invité eut terminé de nouveau, il se leva pour absorber une grande bouffée d’air et s’approcha de Valkayre. Il paraissait totalement impassible, exempt de toute vélocité ou véhémence.

Pardonnez moi Sir Valkayre mais je crois que vous n’avez pas saisit le sens de mes propos.

L’action qui suivit prit seulement quelques secondes dans son déroulement. La lame de Sénéchal se mit à jaillir de son dos, il décrivit un arceau parfait, fusant et sifflant dans l’air. L’hybride placé à environ un mètre de Valkayre se courba légèrement dans son action, la lame passa à quelques centimètres de son visage et allait s’incrusté dans les dalles du sol dans un bruit lourd et sec. Immédiatement, les gardes postés dans la pièce réagir, main sur la garde en posture combattive. Veldrin n’avait que faire des aspects royaux, des nombreux protocoles qui gouvernaient l’autorité, il était dirigé par ses pulsions principalement et Trystan le savait bien. La tension était à son comble, le visage de l’hybride restait cependant neutre. Il se releva légèrement laissant la lame ancrée dans le sol.

Puisque c’est ainsi, je vais me faire plus vivace donc. Soldat Meridan, pourriez vous me dire quels ont été les dernières actions armées de la Couronne ?

Le garde interpellé mit quelques secondes avant de réagir.

O-Oui My Lord. Les dernières poches de résistance des campements Drows ont été annihilées, plus aucun Drow n’est présent sur le Royaume de la Couronne et nous avançons actuellement dans la Foret d’Aduram. La frontière à été sécurisé et les routes marchandes totalement libérée de potentiel menace. Le SSR à arrêté tous les réseaux de contrebandes de la ville et à mit à fin à la terreur du peuple. Le Cercle de l’Arcanum sous la direction du Conseiller Trystan à érigé différents points défensifs à l’intérieur de Diantra et a éliminé tout risques de contaminations, tous les cadavres ont été brulés il y a quelques mois déjà. La situation est en notre faveur Monsieur, nous marchons en direction du Puy et aucun assujettis aux problèmes est à déclaré.

Le garde avait parlé sur un ton lourd et pesait ses mots, il marquait des pauses ça et là. Plusieurs gouttes de sueurs perlaient sur son front.

Merci Meridan. Contrairement à se que vous croyez Valkayre, vous n’avez aucun poids de par vos paroles. Pour vous parler franchement, si vous vous amusez à faire fourché votre langue une nouvelle fois, vous serez passible de la peine de mort. Vous présumer beaucoup, je n’ai que faire que vous me manquiez de respect, mais ne manquez pas de respect à la Couronne et à ces hommes. Si les hommes que voyez là sont tendus, c’est simplement parce qu’ils savent que je peux montrer bien plus de cruauté que les Drows. Je ne suis pas le gentilhomme que vous croyez et sachez que contrairement à mon ami ici présent le Conseiller du Roi Trystan, je n’aurais aucune réserve vis-à-vis de vous.
Il marqua une pause et se pencha légèrement en avant pour être plus proche de Valkayre, celui-ci pouvait apercevoir les yeux perçants et vivaces de l’hybride.
Je vais cependant me montrer indulgent. Je vais me répéter et être plus clair, je n’ai que faire de vos idéaux, que faire de vos remarques et que faire de votre vie. Je suis un homme qui ne se bat pas pour la parole ou l’expression, je me bats pour des choses qui vous dépassent, j’aimerais donc en cette qualité que vous témoignez le respect qui est du à la Couronne et ces hommes, ai-je été assez clair sur ce point ?

Veldrin avait parlé d’une voix au caractère assurée, une aisance incroyable, chaque mot était pesée et lâchés lourdement. Il se releva et attrapa la garde de sa lame pour l’arracher farouchement du sol. Puis tourna le dos à Valkayre sans attendre de réponses pour aller se posté devant la fenêtre au plus proche du bureau de Trystan. Les gardes en postes se relâchèrent mais restaient en alerte.

Pardonnez-moi Conseillé, mais les protocoles me rendent malade. Alors mon garçon, après ce que tu viens d’entendre, puis je te demander des informations plus concrètes ?

Hum, voilà un entretien qui avait le mérite d'être... quoi? Distrayant? oui, d'une certaine façon. Valkayre et Veldrin s'opposaient alors que trystan les jaugeait, spectateur amusé de tout cela. Veldrin défendait la couronne et le roi avec verve et surtout, il ne supportait pas qu'on les bafoue. Avant même qu'il ne fasse quoique ce soit, Trystan sut que cela allait être assez violent, rien qu'en entendant les paroles de Valkayre. L'homme avait ses idées et n'en démordait pas, même après les mises en garde du Conseiller et du maréchal.

Valkayre ne sut pas que ses paroles touchèrent trystan alors qu'il parlait de la Peste. Il y était... Il avait participé aux incendies, il s'était montré au peuple alors qu'ils brûlaient leurs maisons, les cadavres, les contaminés... et ceux qui l'étaient peut-être. Cette nuit le hanterait surement jusqu'à la fin de sa vie. Les odeurs, les hurlements, les sanglots, la colère, la résignation... et quelques remerciements dans tout ce chaos. Il en avait été ébranlé. Illus aussi. Tous les soldats l'avaient été. Mais c'était là leur devoir.

Trystan intervint d'une voix basse mais parfaitement audible :

- "Ne parlez pas de ce que vous ne savez pas... Vous ne voyez que la partie émergée de l'iceberg..."

Ah l'insécurité dans Diantra. Bien sûr que c'était un problème! Mais difficile de gérer l'extérieur des frontières et l'intérieur. Pourtant, il s'y employait avec son réseau d'espions, avec le renforçement de la garde. Avec l'épuration de celle-ci aussi. les gardes corrompus étaient jugés et condamnés, mais trop peu étaient dénoncés. la peur régnait. Et trystan n'avait pas les moyens de faire changer les mentalités d'un claquement de doigts malheureusement.

Veldrin "menaca" alors valkayre, ou le mit plutôt en garde de manière un peu vive. Trystan ne bougea pas, sachant pertinemment que l'hybride ne lui ferait aucun mal. Il n'avait pas intêret à le faire. Valkayre venait en tant que chef d'une armée, il devait être traité comme tel, même si leur discussion était assez houleuse.

Le prince batard sourit en coin quand Veldrin s'excusa et reprit à l'intention de Valkayre. Quelque chose dans son discours avait fait tiqué Trystan.

- "Que les choses soient bien claires : dans cette guerre tous les bras sont appréciables pour ramener la paix. Cependant, vos intentions restent obscures... De même que votre armée. Vous vous battez pour un idéal, mais vous faites bien des secrets. Vous voulez ramener un haut dignitaire drow sans nous dire comment. Et vous parlez d'une alliance parallèle avec les elfes et les nains... Dans quel but? pensez-vous donc que nous ne sommes pas assez sensés pour rechercher nous aussi cette alliance? Pourquoi proposer votre soutien à notre armée, pour le proposer ensuite aux autres? vous semblez nous méjuger Valkayre. Je vais vous dire ce qu'il va se passer : les peuples libres vont s'allier et mettre un terme une bonne fois pour toute à cette menace drow. une alliance sans précédent va voir le jour entre les hommes, les elfes et les nains. Vous avez dés lors le choix : vous battre avec nous ou avec eux. Il n'y a rien de plus simple."

Il s'interrompit quelques instants et reprit :

- "Cependant, pour cela, il va falloir faire preuve d'un peu plus de transparence... Vos propos sont trop nébuleux. Qu'avez-vous à cacher si vous êtes aussi sincère que vous le prétendez?"

Trystan écoutait et mille questions se bousculaient dans sa tête. Des questions pas toujours très agréables au vu du discours de Valkayre. Déjà, ses revendications de peuple libre ne lui plaisaient pas, simplement parce que cela faisait une puissance qu'on ne pouvait contrôler et qui pouvait se retourner contre vous à tout moment... Il comprenait parfaitement pourquoi le roi des temps jadis s'était débarassé de ces hommes trop libres et donc dangereux. une traîtrise était si vite arrivée... une révolte également. Qu'est-ce qu'il se passerait si les sujets du royaume venaient se rallier à ces hommes libres? Ce serait une catastrophe...

- "Il faut que vous compreniez une chose... Vous me demandez ni plus ni moins de m'aider si moi, je vous accorde le droit de ne servir personne à part la liberté. Est-ce que vous pouvez imaginer ce que je peux penser de tout ce discours?"

Il se tut un instant, mettant en ordre ses idées et impressions pour les retranscrire ensuite le plus fidèlement possible.

- "Je vais vous le dire. Vous vous présentez à moi comme le chef d'une armée qui ne doit allégeance qu'à vous. Vous parlez d'honorer le roi, mais pas de lui prêter allégeance. Cela fait de vous des ennemis, voire des traîtres. Sentiment renforcé par le fait que vous menez vos propres batailles et vos propres alliances et ne venez nous voir qu'en dernier, une fois le jeu des alliances bien lancé. Vous voulez que je vous accorde votre statut de peuple libre? Mais si je le fais, des personnes avides de liberté viendront vous rejoindre et notre peuple, le peuple des hommes en sera affaibli et divisé... Qu'êtes-vous au juste? un peuple guerrier? Vous proposez la liberté? Quel noble but, mais ce n'est pas cela qui nourrit un peuple. L'erreur est de croire que le roi et les puissants se moquent du peuple et ne les saigne que pour s'enrichir. C'est le cas d'une poignée, mais pas de tous... Dans tout peuple, il faut un dirigeant, sinon, c'est l'anarchie et la déchéance."

Nouvelle pause. Il reprit plus calmement :

- "Si je vous accorde cette liberté, rien ne me garantit qu'une fois la guerre terminée, ou même pendant celle-ci, vous ne cherchiez pas à vous retourner contre nous pour je ne sais quelle raison de noble idéal. Si je refuse Valkayre, que ferez-vous? Repartirez-vous avec vos soldats? Vous battrez-vous tout de même? Les paroles ne sont que du vent, il me faut des faits, il me faut des garanties. Et il me faut savoir pourquoi vous ne pouvez simplement pas faire partie de notre peuple, sous l'autorité royale, et vous proclamez chef d'un peuple antique et anéantit il y a de cela des années."

Veldrin avait rejoins le bord du bureau en bois massif. Installé face à la fenêtre il feintait l’indifférence, dos à Valkayre. Il scrutait l’horizon d’un regard vide et las. A l’intérieur c’était une puissante tempête qui se formait, prête à envahir tout le corps de l’hybride. Le Conseiller sentait cette pression, monté, ce vent prendre dans l’ampleur. Il ne tenait plus. Il détestait ce genre de choses…Il allait en finir.
Un claquement de main retentit, Veldrin applaudissait. Il fit volte face et son regard plongeant dans les yeux de Valkayre, le jeune humain pouvait sentir toute la prestance et la présence de l’hybride. Il se tenait aux cotés de Trystan.

Monsieur Valkayre, peu importe que vous ignorez ou bien que vous soyez d’un monde qui n’est pas en concordance avec la réalité, mais dites vous que c’est une épée de Damoclès que vous venez de crée au dessus de votre tête Je vous ai écouté, j’ai été conciliant, mais vous n’avez rien. Vos paroles sont dénudées de sens, de charisme, de volonté. Vous n’avez rien compris malgré mes propos, vous n’avez pas admis votre faiblesse et vous venez ramper devant les dignitaires des peuples majeurs pour de l’aide. Votre honneur ne se résume qu’à du vent et votre carcasse n’est bonne qu’à être traînée.
Vous savez à présent ce que je pense de vos dires. Soyez cependant certains d’une chose, vous avez bafouer les égides de la couronne un nombre incalculable de fois. Vous pouvez repartir dans votre monde en toute sécurité, mais à mes yeux si j’aperçois votre étendard ou voit vos hommes, vous serez annihilés définitivement. Je ne vous permets pas de parler plus que nécessaire et de dire des idioties. Votre langue a fourchée une fois de trop sur ce coup.
Vous avez votre liberté dans un sens, vous n’êtes pas reconnu par la Couronne. Si vous aviez eu des paroles censées et si vous aviez eu une véritable valeur à laquelle vous accrocher, peut être vous aurais je entendu. Mais je ne vois qu’un homme éreinté sous le poids de la bêtise.

Il restait debout, son temps avait été cinglant, sec et cassant mais calme. Sa voix n’avait pas haussé mais restait sur cette note de rupture. Il jeta un coup d’œil en coin à Trystan.

Si tu veux rajouter quelque chose Trystan, je t’en prie.

[Sympa la discussion *_*]

Trystan écoutait encore et toujours Valkayre, mais rien dans son discours ne lui permettait de se tranquilliser quant à ses réelles intentions. Le jeune prince avait perdu foi en l'espèce humaine et pour lui, chacun jouait un rôle, dévoré par la duplicité. Il était persuadé que Valkayre n'était pas tout à fait honnête, qu'il lui cachait quelque chose.

Et il commit l'erreur de lui parler de Lilianna. Trystan pinça les lèvres alors que des images épouvantables envahissaient son esprit, l'empêchant de se concentrer sur la suite du dialogue entre Valkayre et Veldrin qui se faisait plus véhément. Au moins, une chose était claire : Veldrin refusait tout net l'alliance. Mais ce n'était pas lui qui décidait.

Trystan intervint alors d'une voix posée.

- "J'ai entendu ce que vous aviez à me dire. Mais je ne peux pas vous laisser repartir avec une réponse affirmative. Vous parlez, oui, mais concrêtement, vous ne m'offrez que du vent et des chimères, aucune réelle réponse. Je n'accorde pas ma confiance facilement. Ce que je sais, c'est que vous êtes homme à mépriser les nobles, cela s'entend dans votre discours, vous n'arrivez pas à dissimuler votre aversion. Peut-être pensez-vous que le monde se porterait mieux si tout le monde était égal. Belle utopie à laquelle je n'adhère pas, mais là n'est pas le sujet. Vous êtes gorgés de préjugés... Ne commettez pas l'erreur de penser que je me moque des conséquences de cette guerre. Ne commettez pas l'erreur de penser que je ne pense pas à ceux que je chéris et au danger qu'ils courrent, mais j'y pense autant que pour tous les inconnus anonymes qui vont perdre un proche dans les mois à venir."

Il se leva alors, signifiant ainsi que l'entretien était terminé.

- "Mon seul but est d'enrayer la menace drow. Comme vous. De protéger le peuple. Comme vous. Que vous me rameniez la tête d'un haut dignitaire m'importe peu au final, je veux que toutes les têtes drows tombent. Repartez vers les votres Valkayre, préparez-vous à la bataille. Servez la juste cause de la liberté, protégez les faibles et les innocents comme nous nous apprêtons à le faire et nous reparlerons de votre indépendance."

Il était moins catégorique que veldrin. Il se renseignerait sur la Lignée de l'Arbre Blanc, il se renseignerait sur Valkayre, il apprendrait à découvrir ses buts et ambitions, il jugerait sa valeur... Après tout cela, peut-être lui accordera-t-il ce qu'il voulait. Mais pas avant.

- "Il va s'en dire que le roi sera mis au courant de cet entretien dés que son état le permettra. Adieu héritier de l'Arbre Blanc."

Trystan était plus diplomate que Veldrin, sans aucun doute. Valkayre avait ainsi entendu deux discours, qui ne s'opposaient pas, mais se complétaient. Et c'était très bien ainsi. Trystan traitait Valkayre comme un chef de guerre. Humilier un possible allié n'était pas très stratégique. Valkayre avait essuyé un refus courtois, mais pas catégorique.

L'avenir déciderait de la suite des évènements.

[Fin pour moi Merci à tous les deux, c'était jouissif xD]