Et si, finalement, tout n'allait pas si bien ? { TRYSTAN }

Il s'était passé tellement de choses en si peu de temps que pendant un moment, Lilianna n'avait plus su où donner de la tête. D'abord il y avait eu cette espèce de petite guerre menée un temps par les opposants de la couronne... Et ils s'étaient retrouvés à Erac, là où ils pensaient être en sécurité. Là bas, elle s'était rendue compte qu'elle était de nouveau enceinte... Déjà. Ils n'avaient vraiment pas perdu de temps. Mais tous étaient pressés de voir un héritier mâle pointer de bout de son nez. Avec un peu de chance, ce serait un garçon... Quand bien même Lilianna était très heureuse d'être de nouveau enceinte, elle ne se sentait pas la force d'enchainer les grossesses. Surtout qu'elle devait également s'occuper de Lyhann, se refusant à confier la petite à une nourrice. À peine acceptait-elle de la confier à sa mère de temps en temps. Dire qu'elle était surprotectrice avec elle était un véritable euphémisme. Mais elle avait tellement peur de l'éducation qu'on pourrait donner à la petite dans son dos... Ils étaient tous rentrés à Diantra finalement, et Trystan avait fait organiser un grand tournoi pour signifier sa victoire. Ils avaient profité de cet instant pour annoncer sa grossesse. De toute façon, étant donné qu'elle allait sur les cinq mois, on n'allait pas tarder à le remarquer.

Elle avait fini par quitter les festivités avant la fin, puisqu'elle fatiguait. Trystan ne lui en avait pas tenu rigueur. Mieux valait qu'elle se repose et ne mette pas sa santé et celle du bébé en danger. Là, les mauvaises langues n'auraient pas tardé à la ramener. Cependant, cette fatigue qu'elle pensait passagère avait duré. Lilianna était restée couchée pendant plusieurs jours, complètement épuisée. Cela lui était arrivé pendant sa première grossesse, alors elle ne s'était pas inquiétée plus que cela. Seulement, au bout de quelques jours, elle avait commencé à s'inquiéter. Elle n'en avait pas parlé à Trystan, mais ce dernier n'était pas idiot, il avait bien remarqué qu'il y avait quelque chose qui clochait. À son plus grand désespoir, il avait fait venir un médecin. Qui lui avait dit ce qu'elle savait déjà. Que c'était une fatigue passagère, qu'elle devait se reposer et se ménager... Elle l'avait fait. Pendant une semaine, elle était restée dans leurs appartements, à se reposer et à simplement prendre soin de Lyhann. Puis, ne supportant plus cette espèce d'oisiveté, elle avait décidé de reprendre ses fonctions, ou au moins d'essayer. Grand mal lui en prit... Elle s'était tout simplement effondrée en plein milieu d'une réunion. Et là, il lui avait fallu admettre que tout n'allait pas bien...

Et cela ne lui plaisait guère... Elle s'était encore une fois retrouvée clouée au lit. Et seule... Trystan ne pouvait évidemment pas passer toutes ses journées avec elle. Elle avait même dû batailler pour pouvoir garder Lyhann avec elle. Pas question de lui enlever sa fille. Il ne manquerait plus que cela... D'autant plus que la petite était sage, et avait comme le pouvoir d'apaiser sa mère. Ce n'était pas du luxe, étant donné son état psychologique...

Ce jour là, Lilianna était particulièrement fatiguée et elle avait les nerfs à fleur de peau. Elle était trop fatiguée pour faire quoi que ce soit, mais elle ne parvenait pas non plus à dormir... Elle faisait des aller-retours dans la chambre, complètement désespérée. Et Lyhann, sagement assise regardait sa mère sans trop comprendre son manège. Pourquoi est-ce qu'elle avait l'air si triste ? Elle tendit ses petites mains vers elle, mais Lilianna ne la vit pas, puisqu'elle était contre la fenêtre, à regarder dehors. Il pleuvait... Cela ne l'aidait pas à se sentir mieux... Probablement vexée, la petite se mit à geindre avant de se mettre simplement à pleurer. Lilianna sursauta, avant de se précipiter vers elle. Elle la prit la dans ses bras et la berça pour la calmer. Mais rien n'y faisait... La petite était certainement angoissée par le stress de sa mère. Au bout d'un moment, se sentait complètement incapable, Lilianna s'assit sur le lit, la petite toujours en train de pleurer dans ses bras.

« Oh, s'il te plait Lyhann, arrête... Arrête de pleurer... »

Et finalement, elle se mit à pleurer elle aussi. Elle ne savait plus quoi faire pour la calmer...
Elle ne tourna même pas la tête quand la porte s'ouvrit.

Le roi se faufila dans la pièce, ayant entendu la supplique de sa femme, les pleurs de sa fille, puis les sanglots de Lilianna. Il les délaissait. Il faisait tout son possible pour être présent auprès d'elles, mais le fait était qu'il avait énormément de travail et ne pouvait délaisser le royaume aussi facilement, surtout au vu des derniers évènements. Tout s'était très bien déroulé et il avait reprit en main le royaume des hommes, ayant l'ambition de le rendre plus puissant qu'il ne l'avait jamais été. De rayonner sur Miradelphia. Vœu mégalomane? Peut-être oui, mais les nains étaient peu nombreux, les elfes s'éteignaient... Alors que les hommes ne cessaient de croître et d'étendre leur influence. Restaient les drows qui posaient problème... Pour le moment.

Mais il chassa bien vite ce sentiment de culpabilité de son esprit. Cabal le précéda de son pas vif et silencieux. Il referma doucement la porte derrière lui et s'approcha de Lilianna à pas feutrés, bien qu'un peu hésitants. Il la localisa à ses pleurs et à ceux de Lyhann. Doucement, il s'assit sur le lit, après avoir effleuré Lilianna de la main pour s'assurer de sa position. Il était calme et serein malgré l'inquiétude qui lui tordait les entrailles concernant la santé de Lilianna. Il avait craint une nouvelle grossesse, il avait refusé de la toucher de peur de la perdre. Mais elle avait réussi à lui faire oublier ses résolutions et à leur faire concevoir un autre enfant. Si proche de la naissance de Lyhann, c'était de la folie.

Il se sentait coupable.

- "Donne-la moi Lila."

Sa voix grave et posée vint interrompre le duo de pleurs. Une voix qui ne souffrait nulle contestation. Il prit l'enfant dans ses bras, forçant la main à Lilianna. D'abord, calmer Lyhann. Elle faisait rarement des colères et souvent en réaction aux émotions de ses parents. Et ses pleurs avaient surement fait craquer Lilianna qui était morte d'épuisement. Trystan espérait juste que c'était bien lié à la grossesse et pas le symptôme d'une maladie que les médecins n'avaient pas su diagnostiquer.

Il prit Lyhann contre lui, lui caressant le dos de la main, tout en lui murmurant de cesser de pleurer. Et la petite finit par se taire et même à s'endormir dans les bras de son père. Alors, il s'enquit à voix basse :

- "Tu es épuisée... Tu devrais laisser Lyhann à ta mère quelques jours le temps de te reposer correctement et de t'apaiser..."

Il évita de lui dire qu'elle entretenait la nervosité de leur fille, il ne voulait pas qu'elle culpabilise, mais qu'elle comprenne quand même qu'il fallait être un peu raisonnable.

Oh, pourquoi est-ce qu'elle n'arrêtait pas de pleurer ? C'était véritablement la première fois que Lilianna se mettait dans un état pareil parce qu'elle ne parvenait pas à calmer Lyhann. Ce n'était pas si terrible que cela, après tout. Lyhann était un bébé, elle pleurait... C'était normal. Mais pour Lilianna, qui était complètement épuisée, ce n'était que la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Elle avait paniqué et s'était mise à pleurer. Résultat, la petite avait continué, la jeune mère communiquant très certainement son angoisse à sa fille. Mais elle ne s'en rendait pas compte. Pour elle,si elle ne parvenait pas à calmer son bébé, c'était forcément qu'elle avait fait quelque chose de mal. Mais qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez elle en ce moment ? Tout semblait aller de travers et cela n'allait pas en s'arranger. Pourquoi les choses allaient-elles si mal ?

Lilianna eut un sursaut quand Trystan s'assit près d'elle. Elle ne l'avait pas entendu arriver, focalisée sur les pleurs de sa fille ainsi que ses propres pleurs. Elle lui jeta un regard choqué. Lui donner la petite ? Mais... Non ! Elle était persuadée de pouvoir se débrouiller toute seule avec elle, même si en fin de compte elle se faisait très certainement des idées... Elle n'osa pas protester quand il lui prit des bras d'office. Elle se contenta de baisser les yeux, coupable. En un rien de temps, Lyhann cessait de pleurer, apaisée par son père. Il avait réussi là où Lilianna avait lamentablement échoué. En plus de se sentir coupable, elle se sentait également incapable. Elle resta silencieuse de longues minutes, tandis que Trystan berçait la petite. Lyhann finit même par s'endormir doucement.

Un peu honteuse, Lilianna essuya ses larmes avec la manche de sa robe. Elle jeta un petit regard triste à Trystan, puis à Lyhann. Elle secoua alors vivement la tête.

« Tu sais que je suis incapable de la laisser loin de moi... »

Elle n'aimait pas ça. Elle détestait ça. Elle avait toujours peur qu'il lui arrive quelque chose, même si elle savait que Trystan ne le permettrait pas. Le connaissant, il ne laisserait pas Lyhann sans surveillance une seule seconde. Mais voilà, Lilianna était un peu trop protectrice avec sa fille... Comme l'avait été sa mère avec elle. Elle ne pouvait pas lutter contre ce sentiment là. Elle soupira doucement. Elle se recula sur le lit et ramena ses jambes contre son ventre rebondi. Elle était épuisée... Trystan avait peut-être raison. Peut-être devait-elle se reposer un moment.... Ce serait certainement plus raisonnable. Mais Lilianna était-elle vraiment raisonnable ?

« Je laisserais Lyhann à ma mère seulement si tu es d'accord pour qu'elle vienne au château. Je veux pouvoir aller la voir quand j'en ai envie. Sinon je la garderais avec moi... »

Elle savait que Trystan ne serait pas d'accord avec ça. Mais entre sa santé et sa fille...

« Je suis désolée... Mais je suis tellement fatiguée... Je ne sais pas ce qui m'arrive. Peut-être un effet de la grossesse... »

- "Je sais, mais j'aimerais que tu fasses un effort et que tu ne m'obliges pas à le faire de force."

Parce qu'il n'hésiterait pas à séparer la mère de la fille si cela permettait à Lilianna de retrouver ses forces et sa sérénité. Ce serait difficile pour elle, c'était même peut-être une erreur, mais il fallait agir et ne plus laisser la situation stagner ainsi. Il n'avait que rarement connu son épouse aussi nerveuse et fatiguée. Cela s'était passé plus en douceur pour la grossesse de Lyhann, pourquoi celle-ci était-elle différente? Parce que c'était trop tôt lui soufflait une petite voix perfide. Ils auraient du lui laisser quelques années pour se remettre en forme...

Lilianna s'éloigna légèrement de lui, il le sentit au léger bruit qu'elle fit, au froissement d'étoffe, au changement de vibration sur le matelas. Le fuyait-elle? Difficile à dire alors qu'il était incapable de lire ce qu'elle ressentait sur les traits de son visage ou bien de voir la position qu'elle avait adopté. Il en était réduit à faire des conjonctures. Et à patienter.

- "Lila... Evidemment que ta mère la gardera ici. Je ne saurais l'envoyer à Christabel... Quoique tu puisses en penser, je n'ai pas particulièrement envie de m'en débarrasser tu sais? Je veux juste que tu te reposes et que tu penses à toi. Et je ne peux pas mieux veiller sur notre fille qu'au sein du palais."

Il essayait de parler d'une voix douce et apaisante, comme un baume lénifiant sur les nerfs à vif de sa femme. Elle lui avoua à bout de forces être épuisée et ne pas savoir d'où cela venait. Il ne le savait pas non plus. Les médecins ne savaient pas et supposaient que c'était la grossesse. Et le jeune roi priait pour que cela soit effectivement le cas et ne cache pas une maladie quelconque et bien plus grave.

Il s'avança vers elle et tendit une main hésitante pour toucher son genou et ainsi la situer.

- "Ne t'excuse pas. Je sais ce que c'est que la fatigue et à quel point cela peut jouer sur l'humeur et altérer la patience."

Oh oui, il le savait, il avait eu son compte de nuits sans sommeil... Ses nerfs l'avaient toujours portés, mais quand cela cessait, la chute était rude. Il savait ce que c'était et il se sentait impuissant.

- "J'aimerais savoir quoi faire pour t'aider... Je serais prêt à faire n'importe quoi. Tu veux aller à Christabel quelques temps? Loin de la vie politique d'ici? Je peux essayer de m'accorder quelques jours, les conseillers et l'intendant prendront le relais."

Le faire de force ? Lilianna regarda Trystan avec un air très étonné. Elle savait bien qu'il n'hésiterait pas à mettre sa menace à exécution. Et peut-être n'était-ce pas une si mauvaise chose en fin de compte. Il poserait des limites. Limites que Lilianna était pour le moment incapable de voir. Elle était enceinte, et quoiqu'elle puisse bien dire, elle fatiguait. Vraiment. Et elle était à cran, cela se voyait et se ressentait. Peut-être que Trystan avait raison, c'était trop tôt. Mais avaient-ils vraiment le choix ? Non, plus vraiment. Elle s'était retrouvée enceinte trop vite après la naissance de leur fille. Maintenant c'était trop tard. Et puis de toute façon, elle n'aurait jamais voulu se « débarrasser » du bébé. Ce n'était pas quelque chose qu'elle pouvait faire. Et Trystan n'était pas pour non plus. Tout ce qu'il rester à faire, c'était prier pour que les choses se passent pour le mieux. Le fantôme du premier accouchement les hantait. Trystan surtout. Si Lilianna parvenait à ne plus y penser et presque à oublier, ce n'était pas son cas. Et pourtant, il y avait un petit signal d'alarme dans sa tête qui commençait à se faire entendre. Et si les choses se passaient mal, hein ?

Elle eut un soupir quand Trystan lui assura qu'il n'enverrait pas Lyhann loin d'eux, à Christabel. Lilianna ne voulait pas se séparer d'elle. Même si ce n'était pas évident, elle adorait s'occuper d'elle. Cela l'apaisait, cela la calmait. Et cela lui permettait de ne pas penser à tous ses autres problèmes. Elle savait qu'elle n'assurait pas correctement ses fonctions de souveraine, et cela l'angoissait. Elle s'en voulait. Elle redoutait de voir arriver des accusations violentes. D'autant plus que sa grossesse la fragilisait. Si elle savait que Trystan faisait tout son possible pour la protéger, elle savait également que certaines personnes n'hésiteraient pas à s'engager dans la moindre petite brèche.

« Penser à moi ? Oui, mais... Je suis sensée gérer tellement de choses... Et là, je ne fais presque plus rien. Cela me désole tellement ! J'ai l'impression de n'être qu'une bonne à rien. »

Elle n'était pas idiote, elle savait très bien ce que pensaient et disaient certains. Qu'est-ce qu'une petite comtesse timide faisait sur le trône ? Sans compter que les rumeurs allaient bon train... La reine ne se montrait plus. Merveilleux, peut-être allait-on pouvoir se débarrasser d'elle. Les gens étaient violents. Manipulateurs et arrivistes surtout. Lilianna eut un sursaut quand Trystan posa sa main sur son genou. Elle n'y avait pas fait attention.

« Ma patience... Je vais finir par user la tienne. Je suis désolée. Je fais de mon mieux pour t'être agréable, mais parfois je ne sais plus me contrôler... »

Ou plutôt elle ne savait pas quoi contrôler. Parfois, elle ne comprenait même pas ses propres sentiments. Avec un soupir, Lilianna s'étendit en travers du lit. Elle se recroquevilla légèrement et ferma les yeux. Elle se sentait mieux ainsi. Pourtant, elle rouvrit les yeux brusquement quand il lui proposa d'aller chez elle quelque temps.

« Je ne sais pas, Trystan. Très franchement, je ne sais pas. Je n'ai pas envie de te laisser seul ici. Et puis tu as tes obligations, je ne peux décemment pas te demander de me rejoindre à Christabel... D'autant plus que je sais que tu détestes quand ce sont des conseillers qui gèrent le royaume. Et ne dit pas le contraire, tu sais que c'est vrai. »

- "Lila..."

Il soupira. Il savait qu'elle angoissait car elle délaissait totalement son rôle de souveraine pour accomplir celui de mère. Mais qui cela gênait-il? Les nobles et le peuple s'en fichaient, le principal étant que le roi, lui, ne dédaigne pas son rôle.

- "Ne te torture pas avec cela, ce n'est pas si important que tu le penses. Tu assumes ton rôle à merveille : me donner des enfants. On ne t'en demande pas plus."

Après coup, il se fit la remarque que sa façon de la rassurer était un peu maladroite et dans son état de nerfs, elle pouvait bien s'offusquer de ce rôle si réducteur et dégradant. Mais il ne faisait qu'énoncer une vérité, ils en avaient parlé des dizaines de fois : on attendait d'elle qu'elle donne des héritiers au roi, c'était à peu près tout. Si elle voulait se lancer dans la politique, lancer des actions de bienfaisance, elle le pouvait, mais personne n'attendant cela d'elle... Même si Trystan aurait aimé qu'elle s'investisse davantage et cesse d'être effacée derrière son époux. Il ne l'avait jamais bridé, ne lui avait rien interdit et l'avait même encouragé à s'intéresser aux affaires du royaume, à recevoir des dignitaires et à user de sa beauté et sa douceur pour les amadouer, quand Trystan se montrait plus froid et hautain. Mais avec ses deux grossesses, elle n'avait guère eu l'occasion de se plier à cet exercice.

- "Pardon, mes paroles sont maladroites, tu sais que je ne te considère pas juste comme une poule pondeuse."

Elle s'était offusquée de cela par le passé, autant prévenir une nouvelle raison de voir le ton monter entre les deux époux pour un malentendu.

- "Ne t'inquiète pas, j'ai des réserves inépuisables."

Il lui lança un sourire à la fois rassurant et ironique. Lilianna était quelqu'un de doux et calme à l'ordinaire, mais explosait facilement et parfois pour des broutilles. Il ne se souvenait que trop la claque reçue dans la tour alors qu'il n'avait échangé que quelques paroles discourtoises avec elle.

- "Tu es fatiguée, tu es enceinte et tu broies du noir. Je comprends que tu puisses t'énerver plus facilement ou fondre en larmes. Malgré tout, ta présence reste un réconfort pour moi et un refuge. D'accord?"

Il la sentit changer de position et entendit le matelas émettre un petit bruit, indiquant qu'elle s'était allongée sur le lit. Il lui proposa des petites vacances à Christabel. Elle refusa, connaissant trop bien son mari pour être dupe quant à ses sentiments véritables à cette proposition. Il haussa une épaule.

- "Tu me connais trop bien."

C'était un peu gênant dans certaines circonstances, comme celle ci.

- "Mais qu'importe, pour ton bien, je le ferais."

Sa main chercha le corps de Lilianna, l'aidant ainsi à repérer sa position et il se décala à son tour, s'allongeant à moitié sur le côté, un coude sur le lit et l'autre main s'étant arrêtée sur le ventre de son épouse.

- "Pour votre bien."

Il reprit dans un sourire.

- "Tu sais que tu es ma priorité, même si ce n'est pas facile de devoir choisir."