Xanthe
Quatrième compte autorisé par Dragan
Nom : Xanthe de Faélia
Âge : 16 ans
Sexe : Mâle
Race : Démon des Marais (Cf Message de Révérie dans le
Bestiaire)
Particularité : Xanthe à son grand dam ne possède pas la vigueur normale des queues de ses ancêtres, et de plus il lui manque un bras gauche.
Alignement : Inconnu ~ Ne fais pas le mal pour le mal, n'ayant pas la maîtrise de ce genre de notion
Classe d'arme : Corps à corps
Équipement : Le jeune Démon ne s'embarasse guère de superflu, étant dans l'incapacité de ressentir de la coquetterie ou quelque autre sentiment du genre. Aucun habit, aucun objet quel qu'il soit ne l'encombre.
Description physique : Etant jeune, Xanthe n'a pas atteint sa taille adulte, loin de là. Il est d'ailleurs à l'âge auquel sa taille correspond à celle des jeunes humains, à savoir environs un mètre soixante. Ses griffes, autant antérieures que postérieures, sont juste assez développées pour lui permettre de grimper aux arbres sans encombres.
Ceci mis à part, on peut le caractériser par la finesse de sa jeune frimousse, à mi-chemin entre le visage elfique et félin. Ses joues sont marquées de quelques raies foncées, qui contrastent avec l'azur de ses yeux.
A l'exception de ce visage, ainsi que des ses oreilles pointues, son corps est entièrement recouvert d'une courte fourrure alezane.
Il possède aussi deux ailes, qui le portent à grand mal et sur de courtes distances. Tendues de cuir ambre, on pourrait les apparenter aux ailes de ces grands reptiles mythiques...
Description mentale : Xanthe ne conserve aucun souvenir traumatisant de sa petite enfance. Ni même de son bras ? De toute évidence, il était trop jeune.
Il a toutefois vécu un peu en marge des autres Démons, du fait, peut-être, de l'étrange comportement de ses géniteurs, ce qui se traduit aujourd'hui par une difficulté certaine à comprendre le comportement de ses semblables.
Victime d'un surplus d'affection, il cherche à en obtenir, mais il lâche tout s'il en a trop sans d'avantage se préoccuper de ce qu'il laisse derrière lui. S'il était Humain, on pourrait à cause de cela le qualifier d'inconstant, mais ce comportement n'est pas si surprenant venant d'un animal.
De part sa nature, s'il ne sait que faire, il attaque. L'agressivité sera toujours son option de recours.
Histoire
L'Hiver, enfin...
Faisait-il froid ? Non. Chaud, peut-être ? Pas le moindre du monde.
En sa souche perchée, le Démon s'exposait aux quatre vents. Versatiles, changeants... et tous se succédaient les uns aux autres, tourbillonnant sans cesse en folles rafales, tantôt glaciaux, tantôt brûlants...
Quelle belle saison que celle-ci, la cinquième, dans les Marais ! Pourquoi ses géniteurs n'étaient-ils là ? Aux yeux de tous, cela peut-être paraissait étrange, contre nature même, ce groupe familial qui n'était pas constamment soudée. Mais aux yeux du petit, c'était l'ordre normal des choses... Bien sûr, car il ne pouvait pas avoir de regard critique, ni lui ni les autres, qui l'excluaient dans des grognements. A cause de sa différence, ils ne le considéraient pas vraiment comme l'un des leurs.
Au commencement, Xanthe était arrivé tel une grosse mouche velue dans la soupe brunâtre des Marais. Un grand splotch. Cela débutait mal, en effet, car ses parents, aup lus profond de leur être, n'avaient jamais eut besoin d'enfant. Ils ne se sentaient pas le besoin de se dupliquer. Cela était d'ailleurs plutôt étrange... Quoi qu'il en soit, ils se témoignaient une grande tendresse, et vivaient très bien sans vil petit concurrent mamellophage.
Pourtant, il était né, ce petit Démon. Et à la seconde même de sa naissance, le lien qui unissait ses parents s'était brisé. Mais deux morceaux de liens restaient, partant de chacun d'eux, et qui s'accrochèrent à lui. Au petit. L'instinct maternel, peut-être, tout ce qui leur restait.
Chacun de ses parents le voulaient, cette larve démoniaque, égoïstement, comme on convoite le produit de la chasse d'un autre. Ils se le disputèrent, à coup de griffe et de dents.
Sur cela, personne ne peut porter d'avantage de jugement. Les Démons des Marais sont bien trop différents des humanoïdes... Bien trop "animaux", peut-être...
Et le bébé craqua. Un scarabée dans le bec avide d'un certain corbeau. Il avait perdu un bras. Ignoble, n'est-ce pas ? Ce qui le fut plus encore, ce fut la douleur que ressentirent aussitôt ses géniteurs. Un torrent de souffrance, incommensurable, qui se déversa sur les ruines de leur esprit.
En quelques heures, tout s'était joué.
Grandit paisiblement le jeune Démon, jusqu'à son cinquième hiver. Il avait prit conscience, en quelque sorte, de sa différence par rapport aux autres, qui l'excluaient. Mais ce qui l'agaçait d'avantage et qui lui provoquait des crises de grognement, c'était ses deux gênes physiques. La première, humiliante au possible: sa queue. Elle était fine, velue, faible comme un vers de vase. Jamais il ne pourrait étrangler le moindre brochet, en vérité. il ne le savait pas, mais il devinait ce désavantage. Il expira, l'adrénaline lui redescendant de la tête, tandis que son regard se posait sur la souche qui le soutenait. Et puis... son bras. Son bras manquant. Les autres en avaient plus. La cicatrice était impeccablement guérie, comme toute bonne cicatrice bien docile; sa fourrure avait même reconquis ces terres vierges. Mais malgré ça, le mystère régnait.
Un petit parfum de mystère, et de doute, qui se mélangeait tranquillement aux vapeurs putrides issues de l'eau glauque.
Elle était bien étrange, cette souche pourrie. Au premier abord, on eut pu croire qu'elle allait lâcher vite fait, mais non, elle tenait. Granuleuse, sa surface, comme le dos d'un crapaud. Soudain pris d'une peur irraisonnée, provoquée par quelque comparaison de son insconscient, le jeune Démon sauta, battant vigoureusement ses petites ailes de cuir tendre.
Évidemment, il n'alla pas loin. Il s'enfonça jusqu'au nombril dans la vase.
Feulement reconnaissable entre mille. Celui d'un Démon qui a trouvé de quoi manger.
Panique soudaine. Mais non, ce n'était rien. Seule la pensée de son père, qui lui parvenait, malgré la distance. Quoique... Était-ce vraiment les paternelles sonorités ? Ou plutôt un vil bruit de succion, que son esprit animal avait métamorphosé en cri ?
Une armée de sangsues tenait le siège de ses jambes.
Non sans une feulement surpris, Xanthe les racla de ses petites griffes. Puis il reprit son vol hasardeux et instable, rasant maladroitement la surface de l'immensité du bouillon.
Sa mère l'acceuilli, téléphatiquement parlant, à son entrée dans le cloaque. Il s'agissait d'une construction de branchage plus qu'approximative, du genre Palais Royal d'Aléandir revisité par le règne Animal. Le tout flottait, à moitié enfoncé dans la boue vaseuse. Au sommet, parmi les herbes folles qui avaient poussé, s'était installé une petite famille d'étourneaux. Les poussins, qui piaillaient vigoureusement trois fois le jour marquaient les heures pour les trois Démons qui vivaient dans leur sous-sol.
Etreinte qui s'éternisa. Sa mère eut beaucoup de mal à le lâcher, lui envoyant de petits coups de tête dans le museau. Puis rentra son père, et re-belote. Vivement agacé sans savoir pourquoi, le petit repartait toujours nager un peu. Déjà, il était tiraillé par les affres de l'adolescence, qui pousse tous les êtres, Animaux comme Humains, à s'éloigner un jour de leurs géniteurs.
Il avait quinze printemps déjà, lorsqu'au détour d'une charogne d'Hanglyosi égaré il perçut une voix. Son instinct le prévint de ce dont il s'agissait. Un Humain ! Et seul ! Une proie vivante.
Le Démon jubilait, frottant ses canines les unes contre les autres. Une telle créature égarée... Cela faisait si longtemps qu'il en avait perdu la souvenance... Maintenant, il ne restait plus qu'à prévenir la meute afin de lui faire la peau. Ce genre de rôtis bipèdes se faisaient si rares pour les Démons des Marais !
Pourquoi hésitait-il, alors ? Si l'on pouvait qualifier son comportement d'hésitation... La voix reprit, coupant court à tout ce qui pouvait lui traverser l'esprit.
- Marais de Faélia... Marais qui tuent...Une chanson. Ridicule, certes, mais le Démon n'en savait rien, et cela remua quelque chose au fond de lui. Jamais il n'avait entendu chanter. Qu'importait.
D'un bond, il sauta à bas du puant cadavre.
Maître voyageur tenait en sa main une vieille souche.
Les yeux de Xanthe s'écarquillèrent violemment. Tandis que les pensées s'embrasaient dans sa tête.
Tant de souvenirs lui revenaient ...! Cette souche, il s'y était posé mille et mille fois, il y avait même dérapé sur un champignon moisi, manquant se tuer, vers ses cinq ans...
Chatk, et paf. Le Démon chuta raide dans l'eau glauque, qu'il teinta de rouge en moins de temps qu'il n'en fallait pour en rire. A savoir, vraiment très vite.
L'éclat joyeux, cristallin monta jusqu'au ciel, perça les nuages. L'Humain n'en pouvait plus de joie, il s'en tenait le côtes. Plié en deux, il reposa sa main sur la souche qui lui avait servi d'appui avant qu'il ne décoche cette flèche.
Tout se joua sur un champignon, petit, brun, et tout particulièrement moisi. Il glissa d'un coup, en arrière. Sa nuque heurta le bois.
Et la souche se rompit.
Ce bruit fatidique remua Xanthe en ses tréfonds. Il sentait comme une main, une main équipée de doigts agiles, et qui lui tordait les entrailles. Un violent effort, la volonté de vivre, projeta sa tête hors de l'eau. La flèche pendant, lamentablement, plantée en son unique bras gauche. Une brindille de haine que valait bien cette leçon.
Le Démon tirailla et traina l'être bien à l'abri des sangsues et autres prédateurs, à savoir au sommet de la charogne. Après bien sûr l'avoir sortit de cette vase goulue. D'ici peu, les siens seraient là. Ils avaient senti sa blessure. Ils étaient inquiets, gémissaient et feulaient. Mais leur fils ne leur répondait pas. Il n'avait d'yeux que pour l'Humain qui se trouvait là, devant lui. Il était fasciné.
Un homme d'âge indéfinissable pour lui qui n'avait pas la notion du temps... Et même pour un Humain, d'ailleurs. En avait-il quinze, vingt, trente ? Tout ce que l'on pouvait constater, c'est que le bas de son visage était couvert d'un fin duvet et qu'il mesurait environs la taille du Démon.
Déjà, ils étaient là, dans un battement sonore de fin du monde.
Feulement de joie.
Et son père de placer sa patte griffue sur l'une de ses épaules, pour l'approcher de sa propre proie, l'incitant à y goûter.
D'un coup brusque, Xanthe se dégagea.
Il feula de fureur.
Une crise ? Etonnant. Mais ses parents ne l'avaient jamais remis à sa place, ni coup de dent, ni coup de griffe, à l'image de tous les petits des Démons. Les petits les plus choyés du règne animal.
pourtant, cette fois-ci, quelque chose se rompit, entre eux.
Sa mère frappa son père, un bon coup dans le ventre, qui le plia en deux. Agressive, les yeux fous.
Il ne fallut pas une seconde pour qu'elle-même et leur fils ne se pliassent à leur tour. La bagarre fit rapidement rage entre les deux adultes.
Xanthe, tout près d'eux, roulait des yeux effarés.
Qu'avait fait ce champignon ? Comment un minable ascomycète avait-il pu avoir de telles conséquences sur sa vie ? Il ne pouvait se le demander. Pourtant, c'est ce qu'on croyait lire dans son regard.
Il ne réfléchit pas, il suivit son instinct. Partir d'ici au plus vite, fuir et fuir encore. Et cela ne se ferait pas sans l'Humain. Pourquoi ? Il semblait s'y être attaché, de toute évidence.
Puis, s'il quittait les siens, que lui restait-il ?
Où me trouve-je ? Une cavité en cul de poule, par terre une paillasse d'herbes moins sèches encore que des algues, moi dessus, et pour couronner le tout, une odeur de mort. J'entends un bruit aussi, régulier, comme de l'eau qui goutte.
Un monstre. Non, le Démon. Celui que j'avais abattu dans les Marais.
Qu'a-t-il bien pu se passer ?Dans le ciel, le soleil pivota vivement jusqu'à n'être plus qu'une demi prune.
- Non. Je ne t'aime pas, en rien. J'suis pas un Démon ! Vas crever !Et il repoussa violemment le jeune animal qui demandait un calin. Lentement mais sûrement, les yeux du Démon s'humidifièrent à l'excès. Son nez coulait, et les fluide transparents sa joignaient avant de ruisseler jusqu'à la pointe de son menton.
Il possédait vraiment un visage magnifique. Plus mignon que celui d'un chaton.
Et pourtant, l'Humain n'en voulait pas. Pas de ces bestioles là. L'Humain, oui l'
Humain, supérieur à tout et bien au-dessus de la volaille se leva, vacillant, et partit au pas de course. Il chuta un peu, se redressa parfois, rampa, roula, avant finalement de disparaître.
Impossible de rester, impossible de rentrer. Il n'était pas mort, donc ses parents ne l'étaient pas. Ou plutôt était-ce l'inverse. Il n'en avait pas conscience.
Toutefois, le jeune Démon souffrait. La solitude lui faisait mal, tout comme les ruptures qui venaient de se produire dans son univers. Il sentait qu'il lui fallait partir.
Sans plus attendre, Xanthe se jeta dans la pente, option Autre-Versant. Il mis le pied sur un rocher qui se déroba, et jaillit dans le ciel.
La profondeur de sa chute n'allait avoir d'égal que la souffrance qu'elle engendrerait. Ceci dit, il survivrait.
La Nature est toujours la plus forte, n'est-ce pas ?