[demeure Det'tar] Chaque acte porte ses conséquences

RP non conforme au BG actuel

Ce Rp a été écrit à une époque ou le contexte de Miradelphia n'était pas le même qu'aujourd'hui. Il décrit des éléments d'univers, des personnages et/ou des évènements qui sont susceptibles d'avoir été modifiés par les refontes successives.
Nous le laissons à la disposition des lecteurs curieux. Vous pouvez y trouver de l'inspiration et quelques éléments à remanier selon votre bon plaisir, mais les BG actuels et le jeu récent priment sur son contenu.

En cas de doute, avant de réutiliser un élément ou un personnage, contactez le Staff.

Date estimée : Verimios 996:X

Illiv’aere était assis dans son bain, tentant de relaxer ses muscles après son entraînement quotidien avec son fils et sa compagne. Là, dans l’élément vital ses soucis qui pendant quelques temps avaient désertés son esprit revinrent. Quatre mois ! Cela faisait bientôt quatre mois que Cyllian vivait chez lui, la protégeant du mieux qu’il pouvait. C’était moins contraignant que ce qu’il pensait premier abord. Elle s’était résignée, restant dans sa chambre et n’en sortant pas, ou que quand lui n’était pas là. Elle était comme chez elle, prisonnière mais pourtant libre, ayant à son service des serviteurs pour ses besoins personnels. Elle n’avait aucune contrainte, hormis celle de ne jamais quitter la maison. En dehors de cela, elle pouvait faire ce qu’elle voulait. Mais depuis qu’elle était là, tous deux évitaient de se rencontrer. En tout et pour tout, ils n’avaient du se revoir qu’une fois. Ils ne voulaient pas être proche l’un de l’autre. Pourtant sans qu’elle le sache, cela arrivait. Parfois Cyllian se levait au milieu de la nuit, allant jouer du piano dans la bibliothèque, croyant que personne ne l’entendrait. Erreur. Lui l’entendait. Il venait dans la bibliothèque l’écouter, trop accaparée qu’elle était par sa musique elle ne sentait pas sa présence, et dès qu’elle avait finie il s’esquivait. Elle jouait divinement, seule chose où elle douée malgré sa cécité. Elle se prenait toujours autant les meubles, encore incapable de se repérer dans ce qui était devenu sa maison. Quand même en quatre mois… Elle n’était vraiment pas douée.

La chance était avec Illiv’aere par contre. Personne ne savait qui elle était, malgré sa déclaration à l’entrée du Puy. Aucun prêtre de Teiweon n’était venu pour prendre sa tête. Dame Fortune lui avait sourit sur ce coup-là, mais cela ne durerait pas. Le fait qu’il monte des expéditions en terres elfes pour faire venir des fruits et des légumes commençaient à attirer des questions de la part de tous. Les chiens de Tebryn le lâchaient de moins en moins, si bien qu’il ne pouvait plus les semer tant ils étaient nombreux. Leur maître n’était plus là, ils ne pouvaient pas le laisser tranquille ? On dirait bien que non.

Le drow se redressa un peu dans son bain. Depuis que la Gardienne était apparut dans sa vie il avait changé, et pas en bien malheureusement. Il était sans cesse en proie au remords, revoyant sans cesse tout ce qu’il lui avait fait subir, se demandant comment allait Cyllian, et cherchant par tous les moyens à se faire pardonner, même s’il n’avait pas le courage de le lui demander. Lui, Illiv’aere Det’tar, le Gardien de Calymentar était lâche et faible, qui aurait cru cela ? Il se sentait tellement… humain ? Saleté de remords. En plus à cause de cela il n’avait plus touché une seule femme en quatre mois ! Non mais vous vous rendez compte ? Pour un drow c’est une torture. Bon d’accord, lui il a passé cinquante ans sans le faire, mais il n’avait pas le choix ! Là il peut le faire mais n’y arrive pas. Il ne peut ni violer, ni prendre une femme avec son consentement. Il en avait même déserté la couche de Mica. Curieux d’ailleurs qu’elle ne soit pas venue le voir. Bah, elle se sera trouvé quelqu’un d’autre pour assouvir ses envies.

Quelqu’un entra dans la salle de bain sans frapper. Normalement il aurait du punir l’impudent qui avait osé faire cela, mais une seule personne se le permettait, et il ne pouvait rien lui dire. Ou ne le voulait pas ?

« Illiv, il faut qu’on parle ! »

Shyntlara sa nourrice. C’était elle qui s’occupait de Cyllian, faisant en sorte qu’elle ne manque de rien. Nullement gêné, le drow baissa la tête.

« -Allons bon, de quoi s’agit-il cette fois ?
-C’est Cyllian.
-Ca je m’en doute. Qu’a-t-elle fait, ou que veut-elle cette fois ?
-Ce n’est pas ce qu’elle a fait, mais ce que toi tu as fait !
-Moi ? »

Le Gardien eut un rire franc et tourna complètement la tête vers celle qui fut sa nourrice.

« -Je subviens à ses besoins, je lui offre ce qu’elle veut, elle est libre de faire ce que bon lui semble chez moi… Elle a pratiquement autant de pouvoir que si elle était ma compagne. Je fais tout ce que je peux pour qu’elle ne manque de rien, je ne lui impose même pas ma présence, alors dis-moi qu’ai-je fait ?
-Tu la violés Illiv…
-Merci de me le rappeler. Je l’avais complètement oublié.
-Ce n’est pas drôle…
-Non ce n’est pas drôle! Tu le sais que je l’ai violé enfin ! Tu sais combien j’en souffre ! Alors pourquoi remuer le couteau dans la plaie ?
-Parce que ce n’est pas sans conséquence…
-Ca merci je le sais. Etre maudit par Tari, c’est sûr que ce n’est pas rien…
-Veux-tu bien cesser de penser un peu à ta petite personne ? Il ne s’agit pas de toi mais de Cyllian !
-Ecoute, je sais combien c’est dur pour elle. Enfin non je ne sais pas, mais je me sens mal donc j’imagine qu’elle…
-Elle est enceinte Illiv ! »

Pour le coup le Gardien se tut, choqué. Avait-il bien entendu ? Cyllian était enceinte ?

« -Que… quoi ?
-Elle est enceinte de toi Illiv’aere ! »

Le drow tremblait comme une feuille, secoué comme jamais. Lui qui pensait que rien ne pouvait lui arriver de pire il se trompait. Il tenta de se lever mais tomba et se retrouva la tête sous l’eau. Il la ressortit crachant l’eau qui était entré dans ses poumons avant de ramper vers le rebord où Shyntlara l’aida à sortir.

« -Quand ? Quand l’as-tu su ?
-Aujourd’hui même. J’ai vu qu’elle avait pris un peu de ventre et vu son état malingre cela ne pouvait être à cause de la nourriture. J’ai mis ma main dessus et alors… »

Des cris retentirent soudainement à travers la maison. Il se passait quelque chose d’horrible. Cyllian ! Le Gardien se releva à la vitesse de l’éclair et fonça à travers la maison sortant de sa chambre et montant les escaliers menant jusqu’à la chambre de Cyllian comme s’il voyait. Rien d’étonnant à cela étant donné qu’il connaissait sa maison par cœur, mais voir un aveugle se déplacer avec tant d’aisance et de rapidité était toujours impressionnant. Illiv’aere, nu, trempé et dégoulinant d’eau, arriva dans la chambre où était attroupé des serviteurs, et d’où jaillissait une forte odeur de sang. Loin de l’exciter, elle faisait monter en lui une appréhension fulgurante. Et s’il appartenait à Cyllian ? Il sentait sa présence, donc elle était encore en vie, s’était déjà ça.

« Que s’est-il passé ? Cyllian tu es blessée ? »

Elle chantait doucement, assise sur le bord de son lit, ses mains passant doucement sur son ventre. Jadis creusé et plus que plat, il semblait à peine boursouflé. Elle de nature si malingre avait à présent l’air presque bien nourrit, si on oubliait ses bras osseux et ses jambes si frêle. Comment en était t’elle arrivée la ? Le viol… il y a quatre long mois elle avait été violée par un drow. La suite pour elle avait été illogique coupée par des souvenirs floue ou manquant.

Il l’avait enlevée a son protecteur, son fiancé, le mort qui n’avait été qu’un amant chaste. Ho Aléjandro, ou était tu en cette nuit ? Nuit ou jour, de toute façon il n’était plus la pour lui rappeler. Lui qui avait toujours été TOUT pour cette étrange gamine aux yeux d’ambre. Il n’avait jamais eu peur de ses yeux de démons, il ne l’avait jamais trouvé grosse. Oui, une demi drow élevée aux milieux des elfes, elle s’était toujours affamée pour être la plus fine possible et voila le résulta, elle était si maigre qu’elle en était effrayante.

Mais la n’es pas notre centre d’intérêt, elle avait donc été enlevé par l’auteur de son viol, qui l’avait enfermé dans sa demeure. La elle avait été traité en princesse, chose qu’elle avait jadis été dans son peuple mais maintenant, elle n’était que Cyllian la vas nue pied, la gueuse, la bonne a rien, la pauvrette… la malchanceuse comme se plaisait à rire d’elle certain enfant dans les villages ou elle était passé.

« Ho la pauvrette, la malchanceuse est maudit des dieux et quand ils la voient il rigole bien ! haha »

Combien de fois avait’ elle entendu ses petites contines blessante et qui la tourmentait bien malgré elle ? Beaucoup trop de fois. Et dans cette chambre sombre, elle se sentit a nouveau faible et fragile. Pourtant, malgré tout, le drow ne l’avait plus retouché, il n’avait même pas tenté quoi que se soit et c’est ce qui tourmentait le plus la jeune femme. Chantant toujours elle se balança doucement d’avant en arrière, ses doigts se crispant sur le tissu de sa robe trop grande qu’aune domestique lui avait offert.

« Toi enfant de la nuit tu ne dors, enfant de la nuit tu t’agite et tu cri, enfant de la nuit tu a peur, enfant sombre tu sais bien que c’est l’heure… Qui t’appelle, qui te veux, qui te prend, qui t’adore, qui te haie, qui t’en veux, qui rouvre… ma blessures… »

Elle prit avec une lenteur assassine la dague qui gisait sur les draps rouges, s’entaillant les doigts avant d’enfin trouver la lame effilée. Continuant son chant, elle saisit le pommeau, levant doucement la dague pour la ramener vers le devant de son corps en des gestes maladroit et cependant souple. Enfin, d’un coup sec et rapide elle se poignarda. La sensation de la lame froide en sa peau brulante lui donna l’impression qu’elle s’était entaillée en deux. Mais malgré son silence morbide dans cet acte désespéré, une jeune idiote, une servante en manque de zèle entra dans l’intention de changer les draps.

Quel ne fit pas sa surprise en voyant la jeune femme adossées au mur, le visage légèrement relevée vers le plafond, les yeux grand ouvert et le ventre accueillant en un étrange fourreau la lame d’obsidienne. Assise dans une lente et progressive flaque de sang. Cyllian ne se rendit compte de cette présence intruse que quand cette dernière réalisa enfin la scène et remit assez d’ordre a ses idées pour pousser un hurlement sur aigue.

C’était trop tard, du moins le pensait t’elle, doucement elle gloussa, posant ses doigts blessé sur le tissus de sa robe. Il n’était plus la, il n’était plus en elle. Stupide de croire cela, si elle avait eu des notions de guérisseur, autrement dit médical, elle aurait du qu’elle avait enfoncé la dague dans son ventre certes, mais dans une zone qui ne touchait aucun organe vital et surtout pas l’endroit ou grandissait l’enfant. Par contre, ses doigts froid et engourdit lui disait bien quelque chose eux… elle nous faisait une magnifique hémorragie et se vidait de son sang.

Ha oui, la mort était beaucoup moins drôle. Surtout quand Tari était la déesse que dont on était la gardienne. Parmi tout les pas fluet des serviteurs qui n’osaient s’approcher du corps a moitié inerte de la jeune femme, les pas lourds, rapide et imposant du maître des lieux se firent entendre. Il parla, cyllian n’y comprit que peu de chose si ce n’est son nom, son esprit était trop brouillé et embrumé. Doucement elle se déchevilla sur elle et quelques serviteurs eurent l’intelligence de la forcer à les laisser enlever la dague de son abdomen.

« Maitre… elle… elle a cherché à se donner la mort, elle n’avait pourtant jamais rien fait d’aussi stupide. Nous ne pension donc pas nécessaire de la surveiller en permanence. »

L’effet de sentir la présence de ses gens lui donna un semblant de révolte, elle se débâtit alors qu’ils tentaient de faire pression sur sa plait pour éviter que le sang ne continue à fuir ses veines pour préférer le sol bien moi accueillant. Mais voila, mettant fin a ce cours vent de panique, Shyntlara arriva en trompe, peu après Illiv, pourtant Cyllian avait vu entre l’arrivé des deux une véritable éternité.

« Mettez la sur le lit, sa blessure n’est pas mortel, mais si elle se vide de son sang la finalitée sera cependant peu réjouissante. »

Et ce qui fut dit fut fait.

Les effluves de sang qui agressaient les narines du Gardien étaient annonciatrices de gros problèmes. Une telle odeur signifiait une grosse perte de sang, et donc une hémorragie. Par Uriz mais que s’était-il passé ? On l’avait agressé ? Qui ? Pourquoi ? A peine arrivé il demanda, non cria presque, pour obtenir des réponses. C’était Cyllian la responsable aux dires qu’une servante. C’était elle qui s’était poignardée pour s’ôter la vie. Pour ôter une vie oui, mais pas la sienne. Calymentar tout puissant, pourquoi fallait-il que tout parte à vau-l’eau ? Shyntlara arriva et donna des ordres pour que l’on porte Cyllian sur le lit. Tout le monde s’activa. Le Gardien entendit clairement le son du poignard tomber par terre, signe que quelqu’un l’avait retiré du corps de la jeune femme. Avait-elle réussie ? Avait-elle tué l’enfant ?

Le sang coula jusqu’aux pieds d’Illiv’aere, augmentant sa frayeur. Il se représentait la scène, voyait où elle se trouvait, le trajet que le sang avait fait, la quantité de sang qu’il fallait pour qu’il puisse en sentir autant à ses pieds… Oh Dieux ! Vite faire quelque chose !

Shyntlara s’activait, déchirant la robe de la Gardienne pour pouvoir accéder à la blessure. Elle demandait des bandages pour faire cesser l’hémorragie, essayait par tous les moyens de tenir Cyllian éveillée. Elle était anémiée, et risquait à tout moment de sombrer, chose qu’il fallait à tout prix éviter. Que faire enfin ? Il était un guerrier, un Gardien mais pourtant il se sentait si inutile, si impuissant pour la sauver… D’une voix autoritaire et forte à travers laquelle ne transparaissait nulle émotion, il demanda :

« -Elle va s’en sortir ?
-Elle a perdu beaucoup de sang. Je peux tenter de stopper l’hémorragie, mais vu la quantité qu’elle a perdue… »

Elle ne finit pas sa phrase. C’était mauvais signe, très mauvais signe. Non il ne fallait pas qu’elle meure. Une idée, trouver une idée enfin. Tu n’es pas n’importe qui, tu peux trouver une solution. Le sang. Si elle en avait perdu beaucoup il fallait lui en redonner, c’était logique. Sans perdre une seconde Illiv’aere traversa la pièce et prit le poignard par terre et s’approcha du lit où était agglutiné tous les serviteurs. Il s’assit à coté de Cyllian sur le lit, l’eau qui se trouvait sur son corps nu tombant sur celui de la jeune femme, trempant sa robe tandis qu’il se tailladait le bras avec l’arme. Les serviteurs émirent un petit cri d’angoisse, sauf sa nourrice qui avait compris ce qu’il faisait. Le sang se mit à jaillir et le Gardien approcha son bras des lèvres de Cyllian. L’obligeant à ouvrir la bouche, il fit couler le sang dans sa bouche, la lui remplissant en espérant qu’elle soit trop surprise pour protester.

« Bois Cyllian. C’est ta seule chance de survie. »

Encore fallait-il qu’elle le veuille. De plus, elle qui ne mangeait que des fruits et des légumes, se retrouver avec du sang dans la bouche, qui savait comment elle réagirait.

Cyllian réagissait à demi, crispant ses mains pale et glacial contre les bras qui la soulevait. Elle se sentit déposée sans vraiment sentir les choses. Tout semblait être voilé par un étrange brouillard aussi effrayant qu’apaisant. La douce caresse des draps la fit sourire de manière énigmatique. Quelle folie pouvait bien s’élever en volupte de couleur variée dans son esprit endolorie par la faucheuse ?

Les voix lui semblait lointaine, les visages tournait dans son esprit et pourtant, dans toute cette escorte bariolé et métissé, que chose sortait de cette étrange manège. C’était une sensation passée, étrange, un souvenir lointain alors qu’elle était jeune. Le sang…. Coulant entre ses lèvres, cette sensation si douce, ce gout de rouille métallique, si particulier au nectar rugueux et rougeâtre. La nourrice soupira doucement, dévoilant avec calme la pensée la plus logique sui soit.

« Illiv, cela ne marchera pas… boire ton sang ne l’empêchera pas de se vider du sien. J’ai arrêtée l’hémorragie, mais elle est si faible et frêle. »

Un temps infini passa avant que son esprit ne communique la demande au corps, et que le corps affirme que le sang n’était en aucun cas le sien. A cet instant, en elle quelque chose changea alors qu’elle déglutissait du nectar pourpre. La voix du sombre l’incitant à boire lui était a peine parvenue, mais l’instinct fit son office et ses yeux passaient au rouge sang alors qu’elle se redressa avec célérité pour mordre avec violence la source même et s’y abreuver. Elle qui avait du mal à trouver sa propre robe sur le bas de son lit, avec trouvé avec un instinct féroce le bras et en avait planté ses dents acérée typiquement drow dans la chair si tendres.

L’effet de succion qu’elle y appliqua ensuite était avide, surprenant. Non, cela ne la sauverait pas de l’hémorragie de boire ainsi le sang du sombre, mais par contre son sang drow le pouvait. C’était bien connu, l’instinct de survie de ses derniers était des plus impressionnants. Elle se retenait avec difficulté de tirer doucement sur la chair, infligeant surement une douleur assez puissante a celui qui subissait la torture de sa morsure sanguinolente. Ho elle ne chercha pas à dévorer la chair, même si l’envie ne lui manquait pas. De son coté la nourrice fit signe a Illiv’aere, de continuer d’occuper ainsi la jeune enfant.

Pourquoi ? Simple, elle se leva et prit la dague, quémandant l’aide de la cheminé pour y allumer rapidement un feu et y fourrer la dague dedans. Une odeur de sang brulé, de grillade, se fit sentir et la gardienne redoubla de férocité, mordant la viande de son bras tout en tentant d’y enfoncer d’avantage ses dents sans le pouvoir. Puis, la nourrice revint, avec la dague rougeoyante, l’appliquant par surprise sur le ventre de la jeune femme à l’ endroit ou la coupure laissait couler le liquide vital.

La douleur fulgurante l’obligea à lâcher prise, lui faisant pousser un hurlement de douleur. L’odeur de chair brulée, de cochon que l’on cuit sur la broche, s’éleva et imprégna désagréablement la pièce alors que Cyllian se tordait de douleur sur le lit de soie. Puis plus rien, elle ne gigotait plus alors que sa chair crépitait encore sous le métal. Elle n’avait pas perdu connaissance, elle c’était simplement résignée d’une certaine façon et des larmes muettes coulaient de ses yeux à nouveau doré … ou ambre.

Alors Shyntlara dégagea la lame et doucement caressa la joue de la jeune femme, ayant elle-même les larmes au bord des yeux. La demi drows posa ses mains sur la plait brulante et se mit a parler de manière nébuleuse, folie provoqué par la fièvre ? Ou juste folie de son âme brisée au corps de poupée ?

« Il est partit Shyntlara ? Il est partit sans moi ? Pauvre petit oiseau il vas se perdre sans moi… il vas se perdre et souffrir. La solitude fait si mal… mal… mal… »

La servante posa ses mains sur son bas ventre, sous le nombril, pressant doucement avec une soudaine crainte. Mais non, l’enfant était toujours la. Et elle pouvait sentir la faible aura qui témoignait de la vie qui en émanait. Doucement, elle se pencha pour parler à l’enfant avec un air maternel.

« Chut… Cyllian, l’enfant va bien. Il ne sera pas seul et toi non plus… je suis la moi d’accord ? »

Riant a la manière d’une folle elle posa ses mains sur son visage, effrayant la plupart des serviteurs par se geste avant de chanter de sa voix d’enfant sa contine.

« Je suis la malchanceuse, la vas nue pied, la gueuse, elle meurt ton amoureuse te dirons les envieuse, je suis la malchanceuse, la vas nue pied, la gueuse, je meurs oui, mais je meurs amoureuse… »

Apres cette courte pose elle se mit a trembler, pleurant a chaude larme avant d’hurler d’une voix proche du désespoir le plus prochain un prénom…

« ALEJANDROOOOOOOOOoooooooooooooooooooo »

Le Gardien n’y connaissait rien en médecine, ça c’était le moins qu’on puisse dire. Ce n’était pas ainsi que l’on redonnait du sang à quelqu’un, et d’ailleurs personne ne savait comment faire. Mais c’était la seule idée qu’il avait eu sur le moment, et après avoir entendu sa nourrice lui dire que son action était inutile, il se sentit vraiment stupide. Il voulait faire quelque chose, aider d’une quelconque manière, mais tout ce qu’il parvenait à faire c’était dégoûter la jeune femme avec son sang. Ah tiens, elle du l’écouter puisqu’elle se mit à avaler une première rasade de sang. Qu’allait-elle faire maintenant ? Le recracher ?

Alors qu’il allait retirer sa main, Cyllian agit avec une rapidité dont Illiv’aere ne l’aurait jamais cru capable, le mordant fermement arrachant un petit cri de douleur et de surprise au drow. Il n’avait pas vu le coup venir. Elle se mit à boire son sang avec avidité comme si sa vie en dépendait, suçant avec tellement de force qu’elle en faisait mal au Gardien. Ce n’était pas vraiment la réaction à laquelle il s’attendait de sa part. Contrairement à ce qu’il pensait, elle avait agit… comme une drow. Par Uriz, pourquoi n’y avait-il pas pensé avant ? Son sang avait réveillé ses instincts drows. C’était eux qui prédominaient maintenant, eux qui lui avaient dit de le mordre et de boire plus de sang, afin de calmer la faim viscérale qu’elle ressentait. Si une telle faim pouvait se calmer. Elle semblait vouloir boire tout le sang qu’il y avait dans son corps, et si elle continuait ainsi c’est ce qui allait arriver.

Shyntlara lui tapota l’épaule pour lui faire comprendre de continuer ainsi. A dire vrai il n’avait pas vraiment le choix, s’il tentait de retirer son bras il avait peur de l’y laisser tant les dents de la jeune femme étaient profondément enfoncées. Une odeur de grillade lui parvint aux narines, accompagné de l’odeur caractéristique du sang chauffé. Le Gardien comprit ce qu’elle prévoyait de faire, aussi se mit-il à caresser les cheveux de Cyllian, comme pour l’inciter à continuer ainsi. Et puis sans crier gare, sa nourrice posa le fer chauffé sur les plaies, arrachant un cri de douleur déchirant à la Gardienne de Tari qui lâcha le bras d’Illiv’aere tant elle souffrait. Le Gardien la plaqua au lit pour qu’elle ne gesticule pas et se blesse tandis que Shyntlara cautérisait la plaie. Il souffrait en même temps qu’elle, ne supportant pas de l’entendre hurler de douleur sans pouvoir rien faire pour l’aider. Puis soudain elle ne bougea plus, restant immobile jusqu’à ce que la nourrice retire le poignard en le jetant au sol. Illiv’aere la lâcha et elle se mit alors à tâter la plaie encore brûlante avant de délirer complètement.

Du peu qu’il comprit elle s’inquiétait pour l’enfant, alors que quelques minutes plus tôt elle avait tenté de le tuer. Etrange. Il comprit aussi autre chose, la Gardienne avait connu la solitude et ne voulait pas que son… que leur enfant se retrouve seul. Leur enfant. Il avait encore du mal à réaliser que ce jour funeste avait des conséquences. Apparemment les Dieux estimaient qu’il n’avait pas assez payé. Sa nourrice rassura Cyllian en lui disant que l’enfant était toujours là, mais était-ce forcément une bonne nouvelle ? Et voila que la demi-drow se mit à chanter une chanson sur une malchanceuse. Mais que se passait-il enfin ? La douleur lui avait fait perdre la tête ou quoi ? Et puis elle se calma, et Illiv’aere en profita pour passer sa main sur son front. Par Uriz elle était brûlante ! Elle avait une de ses fièvres, pas étonnant qu’elle délire ainsi. Et alors jaillit le cri du désespoir, un nom, celui de son protecteur qu’il pensait avoir tué mais qui en fait n’était qu’un fantôme vivant de corps en corps tel un parasite.

Et maintenant comment faire pour la calmer ? Sans prendre la peine de réfléchir, il prit la jeune femme dans ses bras, la collant contre son torse trempé alors qu’il lui parlait d’une voix douce.

« Chut Cyllian, calmes-toi s’il te plait. Alejandro n’est pas là, tu m’entends ? Il n’est pas là. »

Shyntlara donna un coup dans les côtes d’Illiv’aere, histoire de lui faire comprendre que ce n’était pas ainsi qu’il allait la rassurer. Un peu mal à l’aise il reprit.

« Je suis là moi. Tu peux tout me demander, tu le sais n’est-ce pas ? Que veux-tu dis-moi ? Qu’est-ce qui te ferait plaisir ? Demandes-moi ce que tu veux et je te le donnerais. »

Lui son kidnappeur, son tortionnaire, son violeur, celui qui avait détruit sa vie, se présentait comme un sauveur, un ami, un protecteur, quelqu’un en qui elle pouvait avoir confiance. Manipulation ou vérité ? Pour tous les gens présents dans la chambre c’était la vérité, car chacun savait qu’il ne mentait pas ou ne manipulait personne. Ce n’était pas son genre. Qui aurait cru que leur maître changerait ainsi ? Qu’il serait doux avec une bâtarde, une moins que rien, et qui plus est qu’il s’inquiéterait pour elle ? Que lui était-il donc arrivé ?

Berçant la jeune femme comme un enfant, il continua.

« Dis-moi ce que je dois faire pour te rassurer Cyllian. »

Le gout du sang avait éveillé son sang drow. La douleur cuisante de la flamme chauffée à blanc avait réveillé une fièvre torride et une folie démesurée. Cyllian était de nature instable, mais en cet instant elle n’était plus elle. Mais voila que dans sa folie des mains l’agrippait et Illiv’aere la serra dans ses bras, tel un protecteur qu’il n’était pas… du moins pour l’enfant. Enfant… enfant qui serai mère… Ho la déesse de la vie devait rire dans nuages, le dieu de l’amour s’émouvoir de cette scène et les plus concerné, celui de la guerre et celle de la mort devait sans doute eu même souffrir de leurs actions.

Leurs deux gardiens, dans les bras l’un de l’autre, alors qu’il ne pouvait plus s’entre voir eux même. Lentement Cyllian passa sa main froid frêle sur la joue du sombre, ses yeux perdant leurs rougeur, redevenant d’un ambre doré parfait. Il parlait, il lui offrait tout ce qu’elle voulait et pourtant elle ne voulait plus rien. Un murmure, un son gémissant et emplie de souffrance s’échappa de ses lèvres fine et délicate.

« J’ai… si mal… Je veux Alejandro… je… je veux…»

Puis il lui avoua qu’il n’était pas la… mais lui oui. Cela changea a peine la donnée dans l’esprit perturbé de l’enfant qui se mit à pleurer a nouveau. Alors, sanglotant, elle tenta une réponse, son petit corps secouer de hoquet, ses larmes coulant sur ses pommettes rondelette et juvénile pour glisser le long d’un tatouage ou d’une perle doré.

« Je… je… Je veux être libre… je veux… le soleil… je ne veux plus d’ELLE. Pitié… je ne veux plus de Tari… débarrasser moi d’elle… »

Comment lui dire que sa demande était impossible a comblé ? Comment lui dire que jamais plus ses yeux ne pourront admirer la beauté du monde ? Que son corps ne sera plus jamais le sien et que son esprit sera toujours enté par la voix de sa moitié divine. Car oui, Tari, image de la femme bafouée, en cet instant Cyllian était son illustration parfaite. Le corps brisé, l’âme meurtrie et l’esprit a l’agonie.

Pourtant, n’y avait’ il pas une sorte de lueur d’espoir ? Une vie grandissait en elle, une promesse d’avenir pour cet être qui aurait préféré le monde de l’éphémère humain à celui de sa véritable vie. Sa nature maudite, cruellement rejeté de tous… la douleur de n’être qu’une moins que rien c’était évadé. Son ventre creusé par la faim avait appris à supporter le poids de la nourriture. Sa peau qui jadis avait porté velours et soierie avait oublié cette sensation pour le coton grossier et le lin… mais ici, elle portait à nouveau satin et soie, bien que les robes pour elle ne soient pas ajustées.

Elle avait vécu dans le luxe le plus total, une véritable princesse, qui en eu jadis le titre… puis la misère du monde, celui que sa naissance aurait du lui offrir… pour à nouveau avoir un toit au dessus de sa tête et vivre comme une noble. Pourtant, les portes de la demeure étaient pour elle un mur qu’elle ne pouvait pas franchir. Mais ce n’était pas les murs de la maison qui l’emprisonnait le plus, mais ceux de son esprit… perdu, seule et effrayé dans un monde qui n’est pas fait pour elle.

Le Gardien avait entendu nombres de suppliques dans sa vie, nombres d’hommes, de femmes, d’enfants en pleurs, suppliant le drow de leur épargner la vie, les parents le priant de les tuer eux et non leurs enfants. Il avait aussi entendu les cris de douleur de toutes les personnes qu’il avait torturées, déchirées lentement, détruites à petit feu, mais aucun, non aucun ne lui avait fait se sentir mal. Il adorait ce qu’il faisait, apportant souffrance et mort envers tous ceux qu’il rencontrait. Jusqu’à aujourd’hui.

En ce moment, il se sentait détruit, le cœur déchiré en deux face aux pleurs de Cyllian. Il voulait la rassurer, la calmer, faire en sorte qu’elle se sente mieux, mais comment ? Il n’avait jamais eu à rassurer qui que ce soit et maintenant il se devait de calmer la Gardienne de Tari. Que devaient penser leurs dieux respectifs ? Que pouvaient-ils ressentir en voyant ceux qu’ils considéraient comme leurs enfants, dans les bras l’un de l’autre, le plus fourbe et cruel des deux Gardiens se montrant comme le plus doux des hommes ? Calymentar aurait pu reprocher à son serviteur d’agir ainsi mais il ne le ferait pas. Après tout, s’il en était là c’était de sa faute à lui.

Cyllian passa une main tout frêle sur sa joue tandis qu’il la serrait dans ses bras, et sans y prendre garde, il frotta son visage contre la main de la jeune femme. Mais voila qu’elle se mit de nouveau à pleurer quand il lui dit qu’Alejandro n’était pas là. Super, il avait tout gâché. Vraiment, apporter du réconfort c’était pas son truc. Tuer, torturer, oui. Il lui demanda alors quoi faire pour la rassurer, mais ce qu’elle demandait lui était impossible. La réponse ne la réconforterait pas du tout, mais il lui devait la vérité.

« Je…Je ne peux te libérer de Tari, ni même te rendre tes yeux. Ils t’ont été pris tout comme à moi, et jamais plus tu ne verras. J’en suis désolé Cyllian. »

Que dire, que faire pour la calmer ?

« Tout ce que je peux faire, c’est t’apprendre à vivre dans ces ténèbres, à devenir forte, à être aussi à l’aise dans ta cécité que je ne le suis dans la mienne. Je peux t’apprendre à te déplacer sans aucune contrainte, à lire des livres faits pour nous autres pauvres aveugles, à te faire apprécier la beauté des choses que les voyants ne peuvent imaginer. Quant à Tari… Je peux essayer de t’apprendre à ne plus avoir peur d’elle, à te rendre forte au point que tu ne la craindras plus. »

C’était tout ce qu’il pouvait faire pour elle. Elle voulait voir, mais elle ne pourrait le faire. Lui avait cette chance car Calymentar était lui-même aveugle et avait compris comment pallier à ce problème, et transmis ce secret à son Gardien. Mais pour Cyllian…

Une idée traversa l’esprit d’Illiv’aere, guidé par un espoir fou. C’était peut-être une idée stupide mais qui valait le coup d’être tentée.

« Pour tes yeux, je peux essayer quelque chose, mais je ne te promets rien. Tu ne retrouveras pas tes yeux, je te l’ai dit, mais si tu as confiance en moi et si ça marche, tu pourras voir pendant quelques secondes. Pourras-tu supporter de ne voir que pendant ce court laps de temps ? »

Shyntlara regarda celui qu’elle considérait comme son fils avec des yeux étonnés. Qu’avait-il donc en tête ?