Le sombre couple [Pv Ant'zhar et Arylyne]

Voilà plusieurs jours que Dartan et ses gardes parcouraient les étendues désolées qui entouraient le Puy d'Elda. Le raid menait à la frontière d'Anduram avait porté ses fruits, un massacre ne laissant pour survivants que les quelques malheureux qui serviraient d'esclaves, ces derniers liés par des chaines leur enserrant le cou et les poignets. Ténélas se remémora avec délectation les hurlements des jeunes hommes qui périssaient sous sa lame, ou encore le cri strident de la jeune fille violée par ses drows, avant de l'éventrer. Il murmura une prière à Kiel Elghin, tandis que le groupe pénétrait dans l'ombre du volcan.

Ussta Yah,
Usstan tlun wun alust d'dos Usstan collapse wun alust d'dos Usstan saph dosst greatness,
ussta nilah zhah qreec satiir taudl whol uns'aa.Nindel wun uns'aa dro dosst wun Cruelty,
nindel wun uns'aa dron l'plithut ji nindel Usstan ssinssrigg dos lu'vel'bol dos ssinssrigg uns'aa.
Ussta Yah, nindel ussta xukuth zhah olath, vel'ussa ussta intention zhah ditronw Ussta Yah,
vel'ussa jal suffers a uns'aa, nindel dosst aster kalye uns'aa, nindel dosst orn zhah morfel.

Il fut tiré de son psaume par un de ses hommes, un sergent à la voix rauque.

Seigneur Ténélas, maintenant que nous sommes revenus, quels sont les ordres?

Mène les esclaves au dernier niveau, ensuite repos pour vous, vous avez bien combattu!

Tandis que l'escouade et ses prisonniers s'enfoncaient peu à peu dans les entrailles d'Elda, Dartan s'appreta à quiter les gardes pour se diriger vers les appartements de la Reine. Le raid, en plus de le défouler lui et ses hommes, avait également pour but de tester une quelconque résistance lors d'assaut de plus grandes envergures. Il se tourna vers ses drows, puis saisit violemment le visage d'un prisonnier. C'était celui qui avait tué un de ses guerriers, la seule perte que les drows déplorèrent. Il approcha son visage, un visage sadique scindant son visage, et souffla avec une haleine fétide.

Celui-là, il est pour moi...
Je vais m'occuper de toi personellement mon petit!

Il cracha sur la face de l'humain, avant de se retourner et de quitter le groupe pour faire son rapport à la Reine, et rit alors que sa future victime tentait de l'inonder d'injures, si seulement il avait encore sa langue. Elle devait trainer quelque part dans la poussière des Terres Stériles, après qu'il se soit montrer trop bruyant pour Dartan.

Il entra dans le labyrinthe formant le niveau des dirigeants. Les longs couloirs sombres, éclairés par des torches monumentales, serpentaient le volcan tel les racines d'une chene millénaire. Il pensait déjà aux supplices qu'il réservait à l'homme qui se dirigeait vers les salles de torture, un nouveau sourire vicieux inondant son visage, et tandis qu'il revassait aux bienfaits qu'il accorderait à l'humain au nom de Kiel Elghin, il percuta un autre drow.

Mais!... Qu'est ce que?... Oh! Salutations Ant'zhar

« Alyryne… ne t’énerve pas, tu sais que c’est mauvais pour le bébé, même si je raffole de la lueur bleue de tes yeux lorsque tu t’énerves ? »

La main de la belle vola et je ne cherchai même pas a l’éviter, laissant les ongles de ma compagne entailler mon visage. Le sang perle rapidement, maculant de rouge ma peau d’un bleu sombre malsain. Je suis unique en cette coloration d’épiderme étrange, nul ne sait le pourquoi… enfin si, ma mère avait une teinte légèrement bleutée et mon père une peau plus noire que son propre cœur. Ma main remonte lentement sur ma joue, passant mes doigts sur les griffures légères et portant le sang à mes lèvres, toujours aussi amusé.

« Bientôt tu pourras t’apaiser, notre petit naitra et tu retrouveras tes courbes sensuelles… à mon plus grand regret. J’aime tellement te voir porter la vie. Mais je te rassure, j’aime également ton corps gracile, ton ventre plat qui sait si bien m’accueillir et j’avoue préférer ta poitrine menue… pour une drow.»

Me penchant, pliant les jambes, j’embrassais le front de ma délicate compagne, repoussant d’une main ses cheveux alors que je tenais sa taille de l’autre.

« Je t’aime sombre dessein de mon cœur fou. »

Je me retournais, retrouvant toute ma hauteur, ainsi que la liberté de mes mains et de mes lèvres quand une personne me bouscula, me faisant à peine vaciller. Mes yeux par habitude se baissent, rares sont les drows que je peux regarder droit, digne et non naturellement supérieur. Bien sur celui la ne fait pas spécialement exception. Environ treize centimètres de moins, sans doute oui… Devant lui se tient un étrange colosse, être incroyable sorti du pire cauchemar sombre.

Ma peau est bleue, sombre et étrange, donnant à mon visage une dureté, amplifiant l’ombre de mes joues, de ma mâchoire et de mes yeux. Une cicatrice épaisse et sombre barre mon visage (à la albator mais en plus classe! xD).Tranchant radicalement, le rouge de mon regard brille avec une telle intensité, une telle folie, que rares sont ceux capable d’y plonger pleinement sans frémir. Alyryne est la plus courageuse, ou plutôt la plus folle, elle aime ce regard, elle l’apprécie, elle se noie dans la furie haineuse à la couleur sanglante. Coupant cette apparence sombre, des cheveux d’un blanc parfait tombent sur mes épaules, dans mon dos, glissant jusqu’a mes reins et n’étant retenus que par une fine cordelette de cuir.

Mes vêtements sont plutôt riches, mais mettant en valeur mon corps d’apollon. Mon torse est nu, la veste est étrange, de velours, de lien et de soie, laissant ma chemise ressortir de-ci de-là. Sur mon ventre, un tatouage est visible, une étrange marque signe de ma virilité débordante. Un homme béni par la déesse de la fécondité, un de ceux qui volette de femmes en femmes pour que la race perdure malgré la natalité difficile. Pourtant j’ai renoncé a tout ça, depuis que j’ai retrouvé la déesse de ma folie macabre.

Un pantalon de cuir noir, moulant mon corps met en valeur mon corps qui n’est en rien celui d’un simple conseiller. Je suis un guerrier, je ne m’en suis jamais caché d’ailleurs. Dans mon dos, deux cimeterres, à ma hanche, un fouet, voila mes armes, aussi étrange que cela puisse paraître je ne suis pas tout en force, d’ailleurs bien que ma musculature soit dessinée de manière intéressante, je ne suis pas large outre mesure et mon corps conserve des proportions harmonieuses.

L’homme parle, le drow plutôt et je le regarde, mes prunelles glissant sur son visage alors qu’un sourire carnassier s’empare aussitôt de mes lèvres plus sombres. Une étrange sensation de prestance émane de mes deux mètres dix, comme si j’étais capable d’écraser l’air autour de moi… bien sur, rien de tout cela, j’ai juste un certain don pour imposer par ma simple présence.

« Salutation Drow… il serait bon que tu regardes devant toi si tu ne veux pas avoir le malheur d’avoir un jour les yeux arrachés de tes orbites pour un manque évident d’attention. »

Ma voix est sombre, profonde et rocailleuse. Mais mon visage se change doucement, mon regard s’intéresse un peu plus a ses traits que je semble connaître sans être capable de mettre un nom dessus.

« Hum, ton visage me dit quelque chose, ne t’ai-je donc pas vu auprès d’Aeth ? »

Nulle marque superflue de respect, pas de "ma reine" ou quoi que ce soit du genre. Elle est et restera Aeth, une manipulatrice étant arrivée a ses fins avec autant d’ingéniosité que moi, je dois le reconnaître.

La gifle fusa. J'étais peut-être grosse et maladroite, mais je n'en restais pas moins vive. Je devais être la seule personne au monde à pouvoir frapper Ant'zar sans y laisser la vie. Je n'en abusais pas outre mesure, même si ces derniers temps, il avait essuyé plus de gifles que n'importe qui. J'avais les nerfs à vif et j'étais d'une humeur massacrante. Moi qui étais réputée pour mon calme, la grossesse me changeait radicalement. Et j'en avais assez d'être difforme et inutile!

- "Oh ne commence pas avec le bébé! Ce n'est pas mauvais pour lui et moi, ça me fait du bien!"

En plus j'étais presqu'arrivée à terme, alors je pouvais bien accoucher, cela n'aurait aucune incidence! Ilo devait me rester une dizaine de jours si mes calculs étaient bons. Et il l'étaient. J'étais énorme. J'avais pris 18 kilos et cela faisait un moment que je ne voyais plus mes pieds. Cela valait mieux, je devais avoir des jambes semblables à des poteaux. Je grimaçai aux paroles d'Ant'zar.

- "Je ne redeviendrai sans doute pas "gracile". J'ai bien peur que tu te sois lié à une baleine."

18 kilos à perdre après la naissance... Je n'y arriverai jamais. Je n'avais déjà pas tout perdu de la grossesse de Rhyl, mais alors là, c'était vraiment le pompom! J'étais bouffie de partout, maladroite. Il m'assura pourtant de son amour en m'embrassant tendrement. Il ne cessait de me répéter que j'étais toujours désirable. Et à vrai dire si nos relations intimes étaient réduites c'était davantage de ma faute que de la sienne. Je faisais des efforts. Je le connaissais, c'était difficile pour lui de faire ceinture et je ne voulais pas qu'il saute sur la première greluche venue!

Il percuta alors quelque chose qui s'avéra être un homme. Ou un drow plutôt. Si Ant'zar était noblement habillé, de façon à mettre sa musculature en avant, moi, j'avais une robe toute de voiles écarlates. Deux pièces de tissus en forme de triangle recouvraient ma poitrine généreuse et alourdie par la grossesse, alors qu'une cordelette en or était placée sous ma poitrine et retenait la robe derrière mon cou. Le reste de la robe n'était que voiles rouges, formant un ensemble vaporeux, qui ne dissimulait bien évidemment pas mon ventre énorme et trahissant ma grossesse très avancée. Des sandales en cuir, simples et surtout sans talons habillaient mes pieds. Mes cheveux blancs et légèrement ondulés étaient laissés libres. J'étais reconnaissable par mon tatouage autour de mon oeil gauche et au diadème ciengant mon front. La Haute Prêtresse d'Uriz, qui ne devait allégeance à personne, mise à part son Dieu. Et récemment Illiv'aere. Bien que cela soit davantage une association qu'une allégeance.

Ma main vint se poser sur l'avant bras d'Ant'zar, légère et apaisante alors qu'il mettait en garde l'importun sur les vertus de regarder devant soi.

- "Il est fort probable que tu l'ai aperçu dans son Ombre en effet..."

J'esquissais un sourire, mais mon regard, lui, ne souriait pas. Je suis crainte et respectée. Beaucoup me pensent folle et ils n'ont pas tort. Quand la frénésie d'Uriz s'empare de moi...

- "La chasse a-t-elle été bonne?"

Spoiler:

Le drow me faisait penser à un petit animal cherchant sa colère quelque part au milieu de ses entrailles. Pauvre sot, me défier du regard, MOI, alors que même Tebryn m’avais a une époque crains… moi qui avait soulevé les drows contre l’unique pour y instaurer trois personne de mon choix. Facétieux petit pion que la reine savait si bien bouger quand ils leurs étaient totalement dévoué.

« Ha c’est donc cela… un garde du corps… j’espère que pour un tel rôle elle te laisse parcourir son corps. Enfin, je ne crois pas, Aeth n’as toujours offert son corps qu’as des gens important… elle a du gout. »

Je gloussais doucement, me souvenant de la fièvre qu’elle avait su me donner et surtout ce l’épuisement total dans lequel je l’avais laissée. Comment appeler la reine autrement qu’Aeth alors qu’elle l’acceptait ? Peut être parce que j’avais eu l’avantage de forniquer avec elle et que mes coups de reins avait été a son gout. Alyryne était au courant de cette frasque qui avait eu lieu bien avant son retour… de même que pas mal de drow avait pris les paris pour savoir si l’enfant de la souveraine était le mien ou non. Je préfère penser d’ailleurs que ce n’est pas le mien, de toute façon les dates ne correspondraient pas… dans le cas contraire, Alyryne m’aurais sans aucun doute égorgé.

« Et avec tout le respect que je te dois soldat, je menace qui bon me semble quand bon me semble et en rien un simple comme toi, peut me dire ou me conseiller ce qu’il est bon pour moi de faire ou non. »

Mes paroles était amusée, en rien du tout je ne montrais une quelconque violence, c’était cela le plus dangereux chez moi, nul ne savais a quel moment je prendrais la mouche et deviendrais suffisamment fou pour me battre. Les doigts D’Alyryne sur mon bras furent rejoins par les miens, posant délicatement ma main sur le sienne. Elle n’était pas en état de mener la moindre cérémonie et encore moins un sacrifice.

Je me tournais d’ailleurs vers elle, ma paume immense venant se perdre sur la sphère de son ventre. Je froisse le tissu le regard plein de douceur, une douceur inconcevable dans mes prunelles pleines de violence et de cruauté. Mais alors que je m’apaise, laissant ma colère retomber doucement, voila qu’il parle et me cherche querelle. Ma respiration se coupe net, ma main se crispe doucement contre la peau tendu et mes muscles se tendent, près a en découdre.

« Il serait bon Drow, que tu mesure tes propos… Je suis prime conseillé oui… mais je suis aussi le Jatha'la Sargtlin ainsi que le fils du gardien d’Uriz, le compagnon de sa haute prêtresse et un de ses guerriers les plus craint. J’ai beau avoir accepté de porter le titre de conseillé, d’accepter de regarder la guerre de loin pour gouverner notre peuple… Il n’en reste pas moins que je suis bien plus apte a la guerre que tu ne le seras jamais. Je suis né pour la guerre, j’ai été façonné pour porter la mort sur les champs de bataille et crois moi quand je te dis d’éviter de m’échauffer le sang. J’ai pour principe de ne jamais me battre avec mes semblables… mais aussi de me faire respecter par la parole, puis par la force si il le faut.»

Ma respiration est saccadée, j’ai lâché le ventre de ma compagne et mes poings sont serré a m’en faire blanchir les phalanges. Mon regard pourrais le tuer si il avait été une arme, pourtant je me détends alors qu’une main se pose sur moi, soupirant doucement j’admire ma fiancée.

« Je sais… je dois me calmer, la colère est mauvaise pour le bébé… mais tu l’as dis toit même, ça soulage et tu es bientôt à terme.»

Un petit sourire carnassier et malsain s’empare à nouveau de mes lèvres charnues.

Ah ces hommes... Je pouvais sentir leurs hormones flotter dans l'air alors qu'ils s'affrontaient verbalement. Evidemment, Ant'zar était un drow dans toute sa splendeur : arrogant et méprisant, se moquant bien du grade de son interlocuteur et prouvant ainsi sa supériorité. Cela me fait rire intérieurement alors que mon regard se pare de reflets carmins.

Cependant, j'interviens toute en douceur. Je n'ai jamais été pour l'affrontement direct, mais bien pour la flatterie et la traîtrise par la suite. Je suis beaucoup plus réfléchie et diplomate qu'Ant'zar et je ne cherche pas à prouver mon pouvoir. Je suis Haute Prêtresse d'Uriz, je suis donc à l'égalité d'Aetherya au niveau importance sociale.

Je m'enquis de sa petite chasse et il me répond courtoisement avant de se présenter officiellement à Ant'zar. Ant'zar qui continue dans son ironie en rappelant qu'il s'est tapé la reine. Là, je lui lance un regard noir. J'ai beau le savoir, je n'aime pas qu'il le rappelle. Il avait couché avec la moitié du Puy, mais quand même... Aetherya était une sorte de rivale, même si nos rapports étaient courtois.

Je me mis à me désinteresser plus ou moins de leur conversation, ne revenant à la réalité que quand Ant'zar effleura mon ventre avec cette tendresse possessive que j'adorais en rappelant qui il était. Que le garde du corps d'Aetherya me propose un sacrifice me fit frémir d'excitation. Oh un sacrifice, comme j'en avais envie!

- "C'est très aimable à vous, je me languis des cérémonies."

Ant'zar est crispé, je le sens. Il ne fera pas la guerre. Aeth, Illiv et Brylyan partent, donc, il reste. Si je n'avais été enceinte, j'aurais pu gouverner en attendant... mais la logique veut que ce soit Ant' et je sais qu'il est déçu de ne pouvoir partir guerroyer... en étant pourtant soulagé de ne pas me laisser derrière lui et manquer la naissance de son enfant.

- "Certes, mais je n'ai pas envie d'accoucher tout de suite, ici."

Je regarde Dartan et rajoute :

- "Etrange, j'ai l'impression que ma grossesse le rend plus irritable que moi."

Je me met alors à rire, avant d'ajouter :

- "Ah, si seulement ils avaient attendus quelques semaines, j'aurais pu accompagner le convoi et insuffler la force d'uriz à notre armée... Même si Illiv'aere le fera encore mieux que moi... Quelle chance."

Oui, j'aurai aimé participé à cette bataille, me baigner dans le sang de nos victimes... Rien que d'y penser, j'avais le regard qui rougeoyait.

La question avait eu son petit effet et un léger rictus de satisfaction se dessina sur ses lèvres. Le Prime Conseiller avait vivement réagi, fier comme il le sied à tout drow digne de ce nom.

Il serait bon Drow, que tu mesure tes propos… Je suis prime conseiller oui… mais je suis aussi le Jatha'la Sargtlin ainsi que le fils du gardien d’Uriz, le compagnon de sa haute prêtresse et un de ses guerriers les plus craint. J’ai beau avoir accepté de porter le titre de conseillé, d’accepter de regarder la guerre de loin pour gouverner notre peuple… Il n’en reste pas moins que je suis bien plus apte a la guerre que tu ne le seras jamais. Je suis né pour la guerre, j’ai été façonné pour porter la mort sur les champs de bataille et crois moi quand je te dis d’éviter de m’échauffer le sang. J’ai pour principe de ne jamais me battre avec mes semblables… mais aussi de me faire respecter par la parole, puis par la force si il le faut

Alyryne s'approcha de son amant, son contact semblant contenir le colosse. Elle lui souffla quelques mots à l'oreille avant de reposer ses yeux rouges vifs sur Dartan, qui observait le manège d'un air intrigué.

Etrange, j'ai l'impression que ma grossesse le rend plus irritable que moi

Elle gloussa, arrachant un petit sourire à Dartan. Il posa ses yeux sur Ant'zar, le sourire aux lèvres, un brin de moquerie dans le regard.

Ah, si seulement ils avaient attendus quelques semaines, j'aurais pu accompagner le convoi et insuffler la force d'uriz à notre armée... Même si Illiv'aere le fera encore mieux que moi... Quelle chance

La guerre sera longue, Madame. Vous aurez tous loisirs de participer aux combats

Dartan reposa son attention sur le conseiller, semblant apaisé. Pourtant ses paroles résonnaient encore dans les oreilles de Ténélas. Il ne put retenir la réponse.

Conseiller, je n'ai que faire de vos titres pompeux et de votre ascendance. Je sais parfaitement qui vous etes. Pourquoi m'en faire étalage? Rappelez-vous que vous admettez mal me connaitre. Me sous-estimez vous?

Le ton était calme et fluide, sans la moindre faiblesse ou inflexion. Dartan se laissait aller à son insolence, attendant avec délectation une réponse. Une sorte de frisson parcourut toute sa colonne vertébrale, l'adrénaline se répandant dans son corps à mesure de ses paroles. Il reconnut les prémices des crises de cruauté pures qui le caractérisaient depuis son plus jeune age. Il avait depuis appris à les gérer, mais cet espèce de chuchotement qui lui parcourait l'esprit comme un vilain courant d'air, lui vrillait parfois l'esprit. Ténélas disait que Kiel Elghin en personne lui parlait pendant ses transes. L'énergie magique picotait le bout des doigts du sombre tandis qu'il toisait Ant'zar sans ciller. Il posa la main gauche sur le pommeau d' Aphryon, près à se défendre si le conseiller se montrait trop vindicatif et observa le sombre couple.

Il me cherche… il va me trouver cettidiot. Tous savent pourquoi on ne me défie pas, pourquoi Ant’zar est un fou sanguinaire et surtout, pourquoi on me tient loin des champs de bataille. Mon principal soucis c’est qu’une fois en rage berserk, ami, ennemi, c’est du pareil au même pour moi. Je distingue une unique différence, adepte de Calymentar ou non. C’est un problème tant que je suis avec les autres, mais rapidement je préfère me détacher et rester en compagnie des enfants de la guerre.

Que crois t-il ? Que j’ai subit un entrainement basique ? Alors que je suis fils de Gardien ? Que je suis le fils du réceptacle du dieu de la guerre ? Croit-il qu’Alyryne est ma compagne uniquement pour mes performances physiques au lit ? Non, je suis un être important, un tourment qui ne vit que pour semer la discorde entre les peuples et veiller à ce que la guerre perdure.

Je sers les poings, mes muscles se bandant sous les étoffes, alors que je le regarde poser sa main sur son arme. Le fou… il m’a donné la dernière raison qui me retenait de lui donner une leçon. Stupide drow orgueilleux ! Je laisse alors ma foi enivrer mes sens, mes yeux rougeoyant comme nuls autres alors qu’ils brillent d’une lueur folle invraisemblable. Me voila sous une rage berserk, mes mouvements devenus bien plus rapides et me voila également insensible à toute douleur.

D’un geste vif, je viens me glisser à son coté, sans armes, je ne souhaite pas le tuer, juste lui prouver que je ne mérite pas mon titre pour avoir fait les yeux doux. Mon entrainement a commencé dans le berceau et se fait encore aujourd’hui auprès de mon père. Qui mieux que le gardien de Calymentar peut apprendre a l’un des siens l’art du combat ? Stupide drow… folie… rage… mon esprit se brouille alors que mes sens sont plus que jamais en alerte, tentant de lui coller mon poing dans la figure… et croyez moi, si il ne l’esquive pas, je n’aimerais pas être à sa place.

[hrp: je poste suite au mp d'Ant'zar]

Le conseiller était apparament plus susceptible que Dartan ne le pensait. Il sauta sur Ténélas sans un mot. Ant'zar était rapide, très rapide, trop rapide... Dartan esquiva de justesse le poing du colosse. Il fit quelques pas sur sa gauche dégainant Aphryon. Le conseiller avait un regard dément, on se voyait plus ces lueurs de perversité, d'autorité et de folie; on se lisait que de la rage. Ses cheveux blancs formaient une crinière entourant ses traits tordus par la rage primale qui emplissaient Anz'har, le visage d'un démon semblant regarder Dartan.

Les poings revenaient, tel des flèches, vers le chef de la garde. Pourtant Dartan était près maintenant. Il murmura dans un souffle, cette formule qu'il connaissait depuis des années. Les mots coururent rapidement entre les lèvres fines du drow.



De minuscules cristaux blancs s'échappèrent de chacun de ses doigts pour se rassembler au creu de sa paume gauche, tandis Aphryon tronait dans sa main droite pointé vers l'assaillant. Les cristaux fusionnaient rapidement pour former une petite sphère lumineuse à la surface et la couleur laiteuse. Il pointa sa main gauche d'un geste vers Ant'zar qui approchait et les cristaux formèrent un petit pic tandis qu'il prenait la direction de la poitrine du colosse. Dartan savait pertinament que le sort ne pouvait pas faire grand mal à un pareil combattant, mais il pouvait créer l'ouverture.

Le sort toucha sa cible, tandis que le pic de glace explosait au contact de la musculature massive du conseiller, mais l'impact ralentit son geste. Dartan vit alors l'ouverture, il lanca son bras droit vers le visage d'Ant'zar, Aphryon suivant fidèlement la trajectoire. La lame passa devant la joue du conseiller et lui coupa quelques longs cheveux. Ils ondulèrent dans les airs avant de toucher le sol dallé, dessinant une sorte de tryskèle .

Dartan sourit légèrement avant de s'adresser au conseiller. L'adrénaline coulait à flots dans les veines du drow, il aimait se battre au moins autant que d'infliger des tortures.

Surpris?... Haha je vous demande pardon, conseiller. Vous vous battez à mains nues.

Il jeta Aphryon sur le coté, la lame tintant lorsque qu'elle entra en contact avec le sol. Dartan, n'écoutant une fois de plus que son effronterie, ajouta.

Nous voilà à armes égales! Je ne veux pas usurper ma victoire.

Il attendait la prochaine attaque toujours plus déterminé.

De la magie, technique tout juste bonne pour un lâche. Je ne cherche pas à l’éviter et la glace s’écrase contre mon poitrail, morsure amer du froid sur ma peau habitué a la chaleur du puits. Mais je n’en souffle pas, pas plus que je ne souffre de la fine estafilade qui en découle, de mon sang qui suite sur ma joue. Trop fine coupure pour m’offrir une cicatrice jumelle a celle qui barre déjà mon visage. Le carmin de mon regard s’accorde si bien avec celui qui entache à présent ma peau d’un bleu sombre. Mais surtout, plus que mon sang, il avait entamé quelques mèches blanches… coupant cette chevelure qu’Alyryne n’affectionnait que longue.

Mon doigt glissa alors sur la plaie, se portant ensuite jusqu’as mes lèvres alors qu’un sourire fou étira de manière malsaine mes lèvres. J’allais lui faire chèrement payer l’affront et pour cela pas besoin d’arme. Pas pour se genre de mécréant. Ma voix s’éleva alors qu’il avait fini de parler… haine faite matière, folie devenue palpable. Pauvre fou… si tu savais, oui si tu savais…

« Surpris ? Non… mais je ne sors mes précieuses demoiselles que quand le sang face a moi en est digne. J’ignorais juste que vous pratiquiez la magie, tel un lâche.»

La glace avait perdu son influence sur mes muscles encore ankylosé mais loin d’être engourdit. Rapidement me voila a sa portée, il est souple, rapide, mais pas suffisamment de toute évidence. Ma façon de me battre est très loin de celle que ma musculature peux laisser penser. Je ne compte pas sur ma force outre mesure, mais sur ma vitesse et sur l’aspect de l’harcèlement. Je frappe, encore, toujours, jusqu’as ce qu’il y est une faille. Mes coups ne sont jamais décisif, je fais durer le plaisir et j’affectionne de pouvoir malmener autant une personne…

Je lui ouvre la danse, lui offrant mon ventre ferme et mes abdominaux, son poings s’y jette et je ne bronche pas, je ne souffre pas, je ne ressens rien tant qu’Uriz le veux. Mon poing par contre ne le loupe pas, frappant dans les cotes, puis le visage, et enfin je le ramène avec force contre mon genoux qui l’accueil. Viens alors une série de passe, nous nous malmenons mutuellement mais la différence entre lui et moi, c’est qu’aucune douleur ne vient faire dériver mon esprit ailleurs. La suite ? Un voile… un véritable voile noir alors que je me jette sur lui, tombant a terre, puis le frappant au visage de toute mes forces, faisant fit de ses propres coups alors que je le malmène…

C’est Alyryne qui m’interrompe, hurlant mon prénom.

Ant’zar…

Mes prunelles perdent instantanément toute folie et je me tourne vers elle, me relevant alors que je me redresse, venant près d’elle. Mes mains meurtris, mais moins que le visage et le corps du fou ayant eu l’audace de me croire faible.

« Pardonne-moi amour… Te sens-tu mal ? »

Depuis combien de temps est’ elle debout ? Trop… beaucoup trop ! Je la soulève, grimaçant alors que mon corps me force à retrouver la douleur. Mon regard se tourne vers le pauvre fou… il n’aurait jamais du… il n’aurait pas du agir ainsi… pas avec moi.

« Maintenant tu sais… que je ne parle pas pour le plaisir de brasser du vent. »

Et voilà...

Forçément, il fallait que ça dégénère.

J'oscille entre l'ennui et l'excitation du combat. Foutues hormones! En temps normal j'aurais frémis d'excitation de voir deux mâles se battre, mais là, j'ai mal au dos, j'ai mal aux jambes, j'ai mal au ventre... bref, je ne suis pas d'humeur à supporter un combat de coq!

Je soupire ostensiblement et croise mes bras sur ma poitrine volumineuse, au dessus de mon ventre non moins volumineux. Je me demande si l'enfant sent le combat, parce que voilà que je me prend un coup de pied magistral qui me fait grimacer.

Je sens la magie en oeuvre et fronce les sourcils en regardant Dartan. Son dieu n'est pas le mien... Mais voilà qu'il attaque Ant'zar avec un sort de glace. Evidemment, Ant'zar réplique et je sens la fureur s'emparer de lui. Une douleur singulière me déchire le bas ventre. Mon souffle se coupe et je me penche légèrement en avant en portant les mains sur mon ventre. Par Uriz, ce n'est pas le moment de faire des cabrioles! Mais cela recommence et je sens la douleur irradier jusque dans mes reins. Et là, j'écarquille les yeux d'horreur.

Des contractions!

Oh non, pas encore, c'est trop tôt, il me reste une dizaine de jours normalement. Mais nouvelle contraction et mes poings se crispent. Ant'zar se déchaine, les coups pleuvent. Et moi, je suis à la limite de la panique. Ce n'est pas la première fois que je ressens cela, mais la dernière fois, j'étais chez moi, pas au beau milieu de la rue!

Alors, ma voix jaillit.

- "Ant'zar!"

Il n'y a que moi pour le sortir de sa rage... Et il revient à lui alors que je soupire de soulagement. Je grimace en voyant son état, mais Dartan est bien pire.

- "Ce n'est pas le moment de nous déchirer!"

Non en effet... Ce n'était pas le moment de s'entre tuer. Je frappe Ant'zar, de toute ma force, rageuse. Ce qui ne lui fait rien, bien entendu. Il me prend dans ses bras et je retiens un petit cri. Et soudain, un liquide s'échappe de mon intimité et je porte une main à mon ventre difforme alors que l'autre agrippe la nuque puissante d'Ant'zar :

- "Il faut rentrer... Le travail commence..."

Ma voix est hachée... Les contractions se rapprochent. Je ne me souvenais plus de cette douleur... Dartan est en vie, bien sûr, il survivra à cette rencontre. Les badauds nous observent maintenant. Quant à Ant'zar, en d'autres circonstances, je l'aurais soigné, mais là, c'est à lui de prendre soin de moi...