[Demeure d'Alyryne] Bienvenue en ce monde...

Elle me frappe avant que je ne la soulève, ne bronchant pas alors que mon corps me rappelle de manière aigue combien je ne me suis pas protégé. Je ne fais cependant aucune remarque du genre alors qu’elle m’annonce que le travail a commencé… Peu importe ce que le sombre au sol veut me dire, je n’en ai soudainement cure. Il n’y a qu’Alyryne, Mon sombre Joyaux a la lueur prismatique et furieuse. Ma faille… oui, Alyryne est ma plus grande faiblesse mais je ne m’en cache pas outre mesure. Elle n’est pas sans défense ni fragile… sauf quand elle porte mon enfant… notre enfant.

Je l’apporte enfin dans la demeure, faisant claquer les portes sur mon passage alors que les serviteurs pullulent soudainement autour de moi, apportant eau chaude, linge propre et couteau alors que je dépose la divine créature sur le lit. J’entends alors une fois qui cri ’’ maman, maman !’’, voix que je ne peux que reconnaître, puisqu’elle est celle de mon fils. Mais je ne peux pas me permettre d’abandonner ma douce, je fais donc un signe négligeant alors que sa nourrice le maintient par la taille, le petit mordant le bras de cette dernière en pleurant inquiet.

« Stupide Femme, incapable de garder notre fils quand ce dernier se révolte… »

Je caresse alors son front, lui souriant tendrement, malgré mes sourcils encore froncés.

« J’irais m’occuper de lui et lui présenter son frère ou sa sœur… quand tu te reposeras. En attendant, concentre-toi sur ta couche et donne moi un beau bébé Alyryne et vis. Je ne t’en demande pas plus, je me trouve déjà bien exigeant. »

Je lui tiens la main, qu’elle la morde, qu’elle la griffe ou peu importe, je suis la pour elle cette fois et ne compte pas l’abandonner et ce, quoi qu’il arrive. Pendant ce temps, la nourrice d’Ant’zar, celle qui l’avait mit au monde lui, s’apprêtait à aider sa compagne à donner la vie. Elle écarte les cuisses de la haute prêtresse sans ménagement, regardant et farfouillant à tel point que je me demande si elle ne va pas finir par y loger sa tête…

Mon mouvement pour la regarder me rappelle la douleur de mes cotes et je grimace, jetant un regard à mon torse visible à quelques endroits de ma chemise ouverte. De magnifiques formes noires apparaissent, des bleus… Alyryne va pouvoir se foutre de moi, quand elle ira mieux. Pour le moment je retourne mon regard rouge sanglant pour trouver celui bleu… ha non, carmin, de ma compagne.

« Une chance que j’ai demandé a Rysk’tana de demeurer ici le temps de ta grossesse… »

Oui, je me voyais fort mal accoucher moi-même ma furieuse compagne ou encore courir pour ramener la femme de sagesse.

Je sens bien qu'Ant'zar a quelques diffcultés à me porter. C'est ça de se battre sans faire attention! Eh bien qu'il se débrouille, je n'ai ni l'envie, ni le courage de le soigner, pour une fois, c'est moi qui ai besoin de soins. Cependant, les paroles de Dartan ne m'échappent pas et je lui lance un regard peu amène. Vas-y mon beau, vas-y, tente donc de t'en prendre à Ant'zar par mon biais, tente de le faire chuter. Tu verras comme ta défaite sera cuisante! Tu me prends pour qui? Je suis Haute prêtresse d'Uriz petit garde de pacotille! Je peux t'écraser d'une pensée! Alors vas-y défie-moi et tu verras que de notre couple, le plus puissant n'est pas forçément celui qu'on croit!

Ah l'imbécile, il m'a mise en colère!

Bon au moins comme ça, les douleurs me semblent moins importantes, alors que mon esprit fourmille d'idées pour punir le scélérat! Mais pour qui se prend-il? Aetherya n'est reine que parce qu'on l'a bien voulu! Et le pouvoir ne lui appartient pas! Jurer de ne servir qu'elle, c'est de la trahison et cela Dartan, tu l'apprendras... Et tu regretteras d'avoir osé penser que le Conseiller pouvait être écarté, cloporte.

Oh, nous sommes déjà arrivés? Les portes claquent, Ant'zar lâche quelques ordres et les serviteurs fourmillent autour de nous. Une naissance est toujours un moment attendu, même dans notre peuple. Les enfants sont assez rares... Et voilà que je vais en avoir deux. Je suis bénie des dieux, bénie d'Uriz, je suis femme, car je donne la vie, alors que je suis encore jeune.

Ant'zar me dépose sur le lit et Rhyl se précipite, inquiet, conscient que quelque chose est en train de se passer. j'ai déjà eu du mal à lui expliquer pourquoi mon ventre se déformait ainsi. J'espère qu'il ne sera pas trop jaloux, je n'ai pas envie qu'il étrangle son petit frère ou sa petite soeur un jour! Mais le cadet devra faire ses preuves, comme j'ai faite les miennes auprès de Brylyan.

- "Rhyl, tiens toi tranquille!"

Ma voix claque alors qu'il se débat auprès de sa nourrice. Je lève les yeux vers Ant'zar alors qu'il me demande de mettre au monde un bébé en pleine santé et de survivre. Je lui lance un sourire en coin, un peu altéré par la douleur d'une nouvelle contraction :

- "Tu ne te débarasseras pas de moi si facilement! Et j'ai quelques comptes à régler".

Et ça va faire mal, très mal. Nouvelle contraction et je grimace, broyant la main d'Ant'zar dans la mienne. Sa vieille nourrice s'approche alors et écarte mes cuisses sans ménagement, s'attirant un regard courroucé de ma part.

- "Oui, une chance."

Je suis un brin sarcastique là.Mon regard est rouge sang et ma respiration s'accélère alors que la sueur couvre ma peau. je pousse, je ne pousse pas? Heureusement que j'ai déjà vécu cela une fois, j'ai moins peur. Je regarde la vieille drow et j'attends son signal, ma main broyant toujours celle d'Ant.

La différence entre une humaine et une drow… est qu’on ne donne jamais sa main a une drow en train de donner la vie si on tient un tant soit peu a ses doigts. Mon amour pour elle compte plus que la motricité de ma main et sa poigne de fer me briserait sans doute les os si elle n’était pas affaiblit par ses mois de grossesse. Dommage que je ne sois plus en état de rage berserk… j’aurais pu lui tenir la main sans serrer la mâchoire et grimacer légèrement.

« Moi qui croyait que j’allais pouvoir échanger une amante devenue adulte pour une jeune femme a peine entré dans l’âge ou prendre ses appartement en son ventre est interdit. Fichtre ! »

Je suis ironique aussi, j’ai mal mais je ne vais pas lui montrer, je suis un homme oui ou non ? Et puis de toute façon, c’est elle qui doit le plus souffrir pour l’instant. Son regard brulant de colère, je sais que sa menace n’as pas été faite en l’air et je lis toute sa colère comme une véritable prière. Ma belle Alyryne, celui qui croit que je suis dangereux, ne connais pas ma compagne… je lui suis soumis en bien des choses et j’aime l’aspect matriarcale de notre couple. J’ai toujours été mené par des femmes et cela ne me dérange pas si elles ont la carrure pour agir ainsi.

« Ma Vengeresse ombre folle, comme il me tarde de te voir rentrée couverte de son sang. »

Mots doux, mais pas moins sombre pour autant. Doucement il passe sa main non placé dans l’étau des doigts de la belle sombre, pour repousser ses cheveux et caresser sa gorge. Il la regarde, attendant le moment ou la sage femme fera son office… sa respiration compte les minutes et son esprit brouillonne alors que soudain il fulmine.

« Mon enfant se fait’ il a se point attendre ?! »

« Il arrive seigneur, mais c’est un bel enfant, sa taille et son poids vont causer douleur a sa mère. Alyryne, vous aller pouvoir pousser, ne vous ménager pas. Il la douleur est trop vive je devais entailler. »

Hein ?! Que quoi ? Entailler ? Son ventre ? Non… je ne crois pas. Mon regard brulant se tourne vers elle, lui faisant clairement comprendre que si elle mutilait ma douce, c’est sur elle que je me servirais du couteau. Je reviens rapidement a ma compagne et lui murmure alors pour aiguiser sa colère.

«Pousse mon joyaux sombre, pousse de toute tes forces… Je suis sur qu’il t’a trouvé grosse en plus… »

Je pensais déjà serrer sa main très fort... Ses paroles attirent un regard mauvais de ma part alors que je sers sa main à la broyer, les yeux sanglants. Je ne dis rien, mais je n'en pense pas moins. Tiens donc, qu'il essaie seulement tiens, d'aller voir ailleurs.

- "Bientôt..."

Bientôt ils verront que je ne suis pas fragile ou faible et surtout, que je ne suis pas la faiblesse d'Ant'zar! Maudit Dartan, j'aurais du laisser Ant'zar le tuer et accoucher en plein milieu de la rue tiens! La main d'Ant'zar passe dans mes cheveux et dégage mon front, alors qu'il caresse ma gorge. Quand à moi, je suis déjà en transe. Et les mots de la vieille drow ne m'aident pas vraiment. Quoi? M'entailler le ventre? Mais elle est folle! Jamais de la vie! J'ai promis à Ant'zar de m'en sortir, je ne vais pas laisser cette vieille folle me tuer!

- "La douleur n'est rien..."

Non, ce n'était rien... j'étais une drow, j'allais mettre un enfant au monde! Des femmes font ça tous les jours par Uriz! Alors je pousse, alors qu'Ant'zar tente d'aiguiser ma fureur et mon envie de vivre. Alors je pousse, encore et encore, suivant les contractions. Mais combien de temps est-ce que ça va durer? Je ne sens plus mon corps, par contre, je sens clairement la douleur dans mon entrejambe, la douleur dans mon dos, mais le reste me semble lointain. Je n'ai conscience que d'une chose : je veux ce bébé et je veux que ça finisse! Je suis fatiguée, j'ai mal, je suis en sueur et tremblante.

Je ne me souviens pas que c'était difficile à c epoint pour Rhyl... Je crois que ça été plus rapide. Mais il était peut-être moins gros... Je ne sais pas. Je veux que ça s'arrête. Je retombe mollement, hors d'haleine, cessant de pousser. Je ne sais pas si le bébé est sorti ou pas mais là, je n'en peux plus.

Alyryne pousse, encore et encore, serrant ma main avec une force que j’ai l’impression de souffrir avec elle tiens. Sa peau se parsème de sueur alors qu’elle semble souffrir de plus en plus, la sage femme demandant de pousser régulièrement. Je suis sur qu’Alyryne dois rêver de lui arracher les cordes vocales. Je partage son envie quand Alyryne s’écroule. Mon regard se porte sur ma sombre compagne, ma main cherchant son regard alors que je lui murmure quelque chose d’improbable pour l’un de notre race.

« Usstan ssinssrigg dos »

Oui, je viens de lui dire que je l’aime et alors ? Le cri de l’enfant me fait tourner la tête, l’enfant est sombre, presque plus que moi, sa peau d’un bleu bien familier, la tête en bas et la sage femme lui ayant frapper les fesses pour lui faire recracher le liquide dont il s’abreuvait dans le ventre de sa mère. Notre bébé pleure et il vit ! Je laisse la nourrice enrouler le bébé dans des linges blanc et carmin, avant de le déposer contre le sein de ma douce.

« C’est une fille, vigoureuse comme rarement j’en ai vu ! »

Mon regarde se tourne vers ma compagne et je lui souris.

« Une fille Alyryne… notre fille… et sa peau est si sombre. »

Je l’embrasse sur le front avant de revenir, toute attention, sur le bébé, l’un de mes doigts caressant la joue du nouveau né.

« Val’hrae… notre fille. »

Alyryne m’as laissé le choix du prénom et je ne lui ai rien dit, c’est une surprise pour elle et je sais qu’elle appréciera son prénom.

« Elle est si belle…. Si magnifique… ouvre les yeux petite princesse… ouvre les donc. »

Bleu ? Rouge ? … grande question…

J'halète, épuisée, mais un faible sourire éclaire mon visage alors qu'il me murmure qu'il m'aime. Il peut! Je suis sa compagne et je lui ai donné deux enfants. Enfin... je crois? J'entends alors des pleurs et je soupire, soulagée, alors que des larmes perlent à les yeux. Des larmes que je ne peux endiguer. Ils sont un mélange de soulagement et d'instinct maternel. J'ai réussi... Le bébé est né et je suis en vie. Demain, il n'y paraîtra plus. Mon bébé a quitté mon ventre pour enfin respirer l'air du Puy et ses cris résonnent, triomphants.

Un fille! Une petite fille! Après un garçon, une fille, mais tout va pour le mieux! Néanmoins, j'ai un doute... Est-ce qu'Ant'zar n'est pas déçu que ce soit une petite demoiselle? La sage femme me la donne et je la prends dans mes bras. Je ne pensais pas que je serais aussi émue... Déjà la première fois avec Rhyl, je l'ai été et là, ça recommence. Comme quoi, on ne s'y habitue pas.

Et elle est superbe cette petite fille. Je suis ravie de voir sa peau bleue sombre, comme son père. Une petite touffe de cheveux blanc orne son crâne alors qu'elle semble s'endormir. C'est que c'est fatiguant de naître...

Je regarde discrètement Ant'zar, qui semble sincèrement heureux de cette naissance. Son doigt, immense, vient caresser la joue de l'enfant alors qu'il murmure son prénom. Je souris... Princesse des Abysses... Magnifique prénom. Je ris, soulagée :

- "Elle est comme sa mère."

Magnifique, oui, c'est le mot. Il la titille, voulant la réveiller et bientôt, ses petits yeux s'ouvrent. Difficile de juger de leur couleur, elle est si jeune. Mais c'est un mélange de bleu avec des reflets carmin... Violet? Je la porte jusqu'à mes lèvres et embrasse son front, avant de caresser ses mèches blanches.

- "Ma petite beauté, tu m'as donné des sueurs froides..."

Elle est bien dodue, grande... Un nourisson en pleine forme et en pleine santé.

- "Tu devrais faire entrer Rhyl, qu'on lui présente sa soeur."

Spoiler:

« Bien sur comme sa mère… mais son père n’est pas non plus à l’écart de son charme. Avec une peau aussi sombre et des traits aussi fins… sans parler de ses yeux, elle va faire des ravages dans les cœurs. »

Un instant je la regarde, son soulagement dans sa voix ne m’a pas échappé et je suis certain qu’elle a craint ma colère ou alors mon désintérêt pour un enfant de sexe féminin. Mais non, elle est ma fille, l’héritière des ténèbres, la princesse des abysses… beaucoup de traductions pour un prénom en revenant à dire que les ombres lui appartiennent. Je saisis les doigts de ma compagne, murmurant à son oreille.

« Que tu me donnes une fille n’a en rien entamé toute la dévotion et l’admiration que je te porte mon joyau »

Je me lève ensuite, délaissant ma sombre moitié et ma fille pour aller chercher mon fils. La porte de notre chambre s’ouvre alors que je me dirige dans la salle où demeurent mon fils et sa nourrice. Mon garçon me jette un regard tueur, là où le mien est narquois.

« Viens ici petit monstre. »

Il approche, craintif sans doute de la sanction que je peux lui donner d’avoir agit comme il l’a fait. Je l’attrape et le soulève, passant ma main dans ses cheveux, sous son regard interrogatif et je prends la parole, enfin.

« Rhyl’tana Zaumtor, je dois te présenter quelqu’un. »

Je n’use que rarement de son prénom en entier et de mon nom que je lui ai donné en le reconnaissant. Je l’apporte donc dans la chambre où la femme de chambre a fait porter de l’eau pour laver la petite sombre avant de la rendre à sa mère. J’arrive et montre à mon fils la petite qui somnole contre le sein de ma future épouse.

« Rhyl, je te présente Val’hrae, ta sœur. »

Une fierté stupide émane de moi alors que j’annonce son prénom et son statut.

« Elle est encore toute petite et fragile et ton devoir sera de la protéger, car tu es un homme et qu’il est dans l’ordre des choses que l’on prenne soin des femmes. Même si elles sont plus puissantes et fortes que nous.»

Je plonge mon regard dans celui d’Alyryne alors que je laisse mon fils observer le bébé de manière curieuse.

- "J'espère qu'elle n'aura pas ta taille et ta musculature."

Je ris doucement, un peu faiblement, mais le coeur y est. Je suis la prêtresse d'un dieu sanguinaire qui aime la guerre, le carnage, 'lacier qui s'entrechoque. Chaque soir, mon sang est à lui. Mais là, devant la vie, je suis émue. Il n'y a rien de plus beau que de donner la vie, de la tenir entre ses bras. Rhyl sera un guerrier puissant, comme son père. Il ne saurait en être autrement. Et Val'hrae? Prêtresse comme moi? Sorcière? Guerrière elle aussi? Nous verrons bien, nous avons le temps. Mais nos enfants ne sauraient se plaire dans la médiocrité... Leurs parents et leur oncle sont dans les personnes les plus puissantes du Puy.

Mais Ant'zar me connait trop bien et est trop perspicace. Il a capté mon angoisse que ce soit une petite fille et non un deuxième garçon. Mais Rhyl est en pleine santé, à moins qu'on décide de le supprimer pour nous atteindre, il ne risque rien côté santé. Et puis, Ant aime les femmes de poigne, comme sa mère, comme moi... Val'hrae héritera cela, j'en fais la promesse.

- "Elle fera notre fierté, j'en fais le serment."

J'incite ensuite Ant'zar à aller chercher Rhyl et à le confronter à sa soeur. D'enfant unique le voilà grand frère. Comme Brylyan il y a des décennies. Brylyan qui m'aurait supprimé si je n'avais été comme lui, forte et déterminée. Ma petite Val'hrae, à toi de montrer à ton frère ce que tu veux quand je ne te protégerais plus.

Ant'zar revient avec notre fils et lui présente sa soeur. Je souris à la fierté qui transparait dans sa voix. Doucement, je décale un peu la petite pour l'offrir au regard de son frère. Je ris doucement alors qu'Ant'zar parle de protéger les femmes, mais nuance en disant que nous sommes plus fortes. Mon regard est redevenu bleu, je suis sereine. Je tends ma main libre vers Rhyl et il s'échappe des bras de son père pour crapahuter jusqu'à moi, jetant un regard perplexe devant cette petite chose bleutée et silencieuse.

- "Pourquoi tu criais maman?"

Ah oui... Evidemment, il a entendu mes halètements et gémissements alors que je laissais sortir la petite de la matrice maternelle.

- "Parce que c'est difficile de faire une petite soeur."

Enfin, non, c'était difficile de la sortir, parce que la faire, c'était une partie de plaisir. Je jette un regard à Ant... Je vais enfin pouvoir le satisfaire de nouveau comme il se doit sur un plan sexuel. Enfin... Dans quelques semaines, parce que la naissance de Val'hrae m'a déchirée et il faut attendre que cela cicatrise.

- "Alors pourquoi en faire une si ça fait mal?"

Ah les enfants... Je soupire. Tiens à toi de répondre Ant'zar. Un sourire narquois ourle mes lèvres alors que je lui refile le cadeau.

- "Demande à ton père."

Je reviens avec mon Fils, Lui présentant sa sœur qui semble véritablement épuisée par sa venue au monde. Il y a de quoi après tout, c’est éreintant de naitre et d’arriver dans un monde hostile quand le ventre de sa mère était si accueillant et protecteur. Mon fils la regarde, l’examinant visiblement avant de se désintéresser d’elle, mes explications quand a sa sœur ayant été donnée. Maintenant, c’est sa mère qu’il questionne pour se rassurer ou pour comprendre, difficile à dire.

Première question, sur le pourquoi des cris. La réponse de sa mère me fait toute faite hausser un sourcil et s’étirer le coin de mes lèvres. La délivrer fut difficile, mais la créer… nul doute qu’elle suit le courant de mes pensées, ou inversement, vu le regard qu’elle me lance et celui que je lui offre en guise de réponse. Mais je sais, je sais que même si elle a envie de moi, pour le moment elle devra se reposer sagement… si il le faut je l’attacherai a se lit ou alors partirai en campagne !

Nouvelle question… ha celle là est plus compliquée tout de même. Je relève le regard vers ma douce, attendant de voir avec quelle repartie elle lui expliquera la chose. Mais a la place, elle me fourre le tout dans les bras, verbalement, et mon fils se tourne vers moi, visiblement toujours aussi soucieux d’avoir une réponse a ses interrogations. Je déglutis et soupire, prenant place sur le bord du lit alors qu’une de mes mains caresse la joue de la petite fille sombre.

« Rhyl… vois tu, c’est douloureux de donner la vie. Mais c’est important, sinon tu ne serais pas la n’est ce pas ? Et puis… c’est une preuve de passion pour ta mère et moi. Tout comme tu es la preuve de ma folie pour elle, aujourd’hui, ta sœur signe notre commune. Parce que ta maman sait qu’il est plaisant pour un homme comme moi de s’entourer de ses enfants et parce que les gens important doivent avoir des fils et des filles pour prendre la relève quand nous ne serons plus. »

Je n’allais pas lui dire que je ne prenais pas quelques herbes pour ne plus enfanter, préférant laisser faire la nature ou plutôt sa mère. Elle était libre de porter ses enfants quand bon lui semblait et aussi de ne plus en porter quand le choix était de son fait.

« Et puis, avoue qu’elle est aussi belle que tu es beau, haha ! »

Mon fils regardait alors la petite, l’air visiblement perplexe quand a mes arguments.

« Si ma réponse ne te convient pas, ne pose pas de question. »

Assurai-je alors d’une voix mutine.

Etonnant comme je redoute la réaction des mâles... Celle d'Ant'zar tout d'abord, qui a tôt fait de me rassurer concernant la venue au monde d'une fille. Et maintenant Rhyl. Ce n'était qu'un enfant, un petit garçon, mais il grandira et l'amour fraternel n'est pas quelque chose de répandu chez nous. Le respect, les alliances oui, mais l'amour... Non, pour vivre, il faut être fort, utile et rusé. Sans cela, Brylyan aurait mis fin à mes jours de façon radicale et précoce. Val'hrae devra elle aussi prouver sa valeur, prouver à son frère qu'elle est utile. Mais pas encore. Pour le moment, nous devons la protéger. Nous avons de nombreux ennemis. Et Dartan me revient soudain en mémoire. Celui là, je le tiens à l'oeil, qu'il n'approche pas de trop près, ou serviteur ou pas d'Aetherya, il finira sacrifié aux Dieux!

Rhyl finit par cesser de regarder cette petite chose dormante et inintéressante pour me poser une question qui me met dans l'embarras. J'essaie de répondre du mieux que je peux, mais déjà une autre question vien, encore plus délicate. Bien sûr, je pourrais lui lâcher le sempiternel tu es trop petit pour comprendre, ou tu comprendras plus tard, mais je me retiens. Sa curiosité est de bon aloi.

Sauf que cette fois, je refile le bébé à Ant'zar, narquoise, curieuse de voir comment il va s'en sortir. Je retiens un rire à son explication alambiquée. Il ne s'en sort pas trop mal, je le reconnais. Rhyl, peuve de sa folie... Val, preuve de notre union. C'est bien résumé. Mais sans Rhyl, nous ne serions pas ensemble aujourd'hui, alors peut-être est-ce un peu trop simpliste.

Ant'zar crut bon de vanter la beauté de ses enfants, s'attirant une moue perplexe de la part de notre fils. Cette fois, je ris vraiment, alors qu'il remballe Rhyl'tana en lui disant que si l'explication ne lui plait pas, il n'a qu'à pas poser de questions. L'enfant fit alors une mine boudeuse, ne comprenant pas tout ce chamboulement. Evidemment, il est trop jeune encore.

Val sembla alors se réveiller et commença à pleurer doucement. Oh, elle a faim... c'est bon signe. Je découvre alors ma poitrine alors que ses pleurs stimulent la montée de lait et j'approche sa petite bouche. De mon doigt, je caresse ses joues, l'incitant à têter... D'abord rien. Rhyl regarde, curieux. Et puis enfin, la petite tète. Soulagée, je soupire et caresse sa petite tête blanche.

- "J'aurais besoin de faire un brin de toilette après, je me sens... collante et vraiment pas à mon avantage."

Trempée d'une sueur qui commence à sécher, les cheveux emmêlés, l'intimité souillée d'eau et de sang...

« Boude pas Rhyl ! »

Lui dis-je alors que je le soulevais sans mal pour le prendre dans mes bras. Pourtant, mon geste se stoppa net quand elle se mit à pleurer, ma fille…. Enfin notre fille. Val’rhae semble aussi au comble du bonheur de trouver enfin le sein et le lait maternelle. Sa bouche tétouille le sein de manière gourmande et je me surprends à l’envier de pouvoir toucher la belle sombre. Repoussant mes idées stupides de mâle de rut, j’écoute le constat ma foi vrai sur son état et rit de bon cœur.

« Il est vrai que je t’ai connu plus désirable ussta ssinssrig. »

Lui lancer un mot d’amour dans cette situation est quelque peu dangereux, mais je savais qu’elle s’en sentirait mieux. Me tournant vers Rhyl, je le dépose à terre et lui dit d’une voix pleine d’autorité.

« Va retrouver ta nourrice fils, ta mère a besoin de sommeil et de repos et je vais devoir prendre soin d’elle. »

Il regarde sa mère avant de faire une nouvelle moue boudeuse pour filer comme un voleur hors de la pièce, fermant avec précaution la porte. Tout concentré sur ma compagne, je m’asseois sur le bord du lit et caresse la joue de notre fille d’un doigt léger.

« Bien, quand elle aura fini son repas, nous veillerons à te rendre présentable et ensuite, tu te reposeras, même si je dois t’attacher au lit pour cela. »

Un sourire carnassier s’empara de mes lèvres alors que je prononçais ses mots. Puis, mon regard se tourna vers le berceau de bois qui avait pris place dans notre chambre depuis maintenant quelques semaines.

« J’ai hâte d’être réveillé en plein jour pour avoir à la nourrir. »

Avouais-je alors, plein d’ironie.

« Ha non, j’oubliais, tu est la seule à pouvoir le faire. Haha »

Je suis sans doute le drow le plus heureux qui soit en ce jour.

Je lui lance un regard assassin alors qu'il confirme mes paroles. Je sais très bien que je suis affreuse... Je suis éreintée, trempée de sueur, encore grosse de la petite... Il me faudra du temps pour retrouver ma silhoyette d'autrefois. Si je la retrouve... mais hors de question de rester cette baleine avachie! Quitte à me tuer à l'entraînement, je redessinerais les courbes de mon corps pour que jamais il ne détourne son regard de moi! C'est une promesse que je me fais.

- "N'ai crainte à ce sujet..."

Je saurais attiser ton désir mon bel étalon. Je sais m'y prendre comme personne. Non Ant'zar, n'ai crainte, je serais de nouveau désirable et je devrais même t'empêcher de me sauter dessus avant que le délai de guérison ne soit passé. Car il me faudra un bon mois pour cicactriser, la venue de la petite ne s'est pas faite sans heurts...

Je grimace alors qu'elle boit gouluement. Au moins a-t-elle déjà les bons réflexes. Elle est si petite... J'avais oublié ce que c'était que de tenir un bébé dans les bras. Pourtant, vu mon ventre, j'aurais juré qu'elle serait énorme. Elle est de belle taille et de bon poids, mais sans excès. Un bébé en pleine santé en somme.

Elle cesse de téter et je me redresse légèrement, avant de la poser contre moi et d'attendre le petit rot significatif. Je ne la coucherais pas avant cela. Pendant ce temps, Ant taquine Rhyl, avant de le faire sortir pour revenir près de moi et caresser la joue de Val' qui rote doucement.

- "Pas besoin de m'attacher. Je te rappelle que j'ai déjà donné la vie et que je sais parfaitement ce qui est bon pour moi, ce que je dois faire ou pas. Tu ne vas quand même pas m'apprendre ce que c'est qu'être raisonnable. Venant de toi, c'est risible."

Je lui lance un sourire sarcastique. Etait-ce raisonnable de se battre avec le Garde personnel d'Aetherya au risque de le tuer dans un coup de colère? Non, pas du tout. Des deux, je suis la plus posée et la plus réfléchie et je ne vais pas mettre ma santé en danger pour montrer une force que je n'ai pas besoin de prouver.

- "Tu dis ça maintenant... Tu tiendras un autre discours bientôt."

Etre réveillée en pleine nuit... Plusieurs fois en plus. Un rythme infernal. J'allais devoir arranger mon emploi du temps pour m'entrainer m'occuper de Val et Rhyl et me reposer, sans négliger mes obligations de Haute prêtresse... Rien que d'y penser, j'étais presque découragée.

Je me redressai alors avec la petite dans les bras pour la déposer dans son berceau, assise au bord du lit. Un léger vertige me saisit. J'étais plus pâle que d'habitude, mais j'allais bien. Finalement, je passais mes bras autour du cou d'Ant' et susurrais :

- "J'ai besoin de prendre un bain."

« Tu connais mes colères mieux que ma propre mère… tu sais qui je suis et ce que je pense. Il n’aurait pas du agir ainsi et sa mort aurai été sans doute un réel plaisir pour moi… ainsi que pour toi mon joyaux.»

Ironisai je alors que je caressais ses cheveux et la regardait mettre notre fille dans son berceau. Je parlais des jours qui serais trop court pour notre sommeil et elle répliqua de nos nuits… ha oui, j’oubliais qu’elle serait affreuse même la nuit.

« J’en doute, je suis trop fière d’être père pour le regretter ne serais ce qu’une demi seconde. »

Murmurais-je alors que je la soulevais sans aucune difficulté, pour la porter jusqu’as la salle de bain. Un simple drap sur son corps pour recouvrir sa nudité intolérablement délicieuse malgré son enfantement et me voila qui marche vers le bain.

« Merci ma déesse. »

Mes lèvres se déposent sur son épaule alors qu’un soupir de béatitude et d’adoration réel m’échappe.

« Alyryne… cette fois plus rien ne m’en empêchera… marions nous, réellement. Tel un monarque avec l’une de ses concubines. »

Mais je m’attendais à avoir un réel regard noire alors je continuai d’une voix emplit d’amour.

« Sauf que tu sera l’unique joyaux de mon harem. Nul autre que toi… jamais… Et tous serons que je tuerais le premier qui posera la main sur toi. »

Comme si une personne du puits n’était pas au courant que quelque soit l’homme qui tenterais de séduire Alyryne se retrouverais vingt pied sous terre.

« Je suis tiens pour l’éternité ma belle… alors je te fais
prisonnière de mon être pour que tu sois a tout jamais mienne. »

Et nous passions la porte, je m’occuperais d’elle avec toute l’attention qu’elle mérite sans jamais avoir un geste déplacé malgré mes faims… mais peu importe, car elle m’a donnée une famille et je ne suis plus capable de vivre sans elle.