Le départ [PV Nains]

Depuis la terrasse du Palais de Kirgan, Garmin le Vengeur avait une magnifique vue sur la grand-place de la capitale naine, où l'armée du peuple des montagnes finissait de se regrouper. Depuis quelques semaines, les soldats venaient de tout le Mogrian répondre à l'appel du Roi des Nains, afin de partir en guerre contre les Drows. Regardant ce rassemblement, Garmin ne put s'empêcher de penser à ses deux Conseillers prenant sa place dans les provinces de Nérania et Brissalion. Le souverain savait que bien des Nains ne rejoignaient pas sa vision de la diplomatie et pensaient qu'il aurait mieux valu réfléchir à deux fois avant de rejeter l'offre des Drows, qu'au final les Sylvains étaient arrogants et que l'on aurait pu négocier avec les Drows afin de ne pas attaquer nos amis Humains... Dans tous les cas, ces Nains refusaient de partir en guerre contre les Sombres et affûtaient même leurs haches contre les Elfes. L'esprit du Vengeur était anxieux, à l'idée que ces dissidents s'organisent autour d'un chef et deviennent une force suffisamment importante pour faire pencher la balance en défaveur de la Communauté de la Lumière. Il avait du mal à tolérer que des guerriers de son peuple restent chez eux tandis que nombreux étaient ceux prêts à la bataille, et à la mort, mais n'osait les mobiliser de force, car il pensait, et ses Conseillers étaient d'accord avec lui, qu'introduire dans l'armée régulière ces soldats ne pourrait, les discussions entre guerriers et l'accumulation des pertes aidant, qu'encourager d'autres soldats à se retourner contre les alliés Elfes et, de par le fait, contre le Roi lui-même.

En regardant s'assembler les guerriers de son peuple sous ses yeux, Garmin en venait à se demander combien parmi eux avaient l'esprit embrumé par la haine envers les Sylvains, combien seraient prêts, pendant la bataille, à trancher une ou deux têtes elfiques au lieu de se concentrer sur le véritable ennemi. Il devait faire preuve d'autorité, recadrer la pensée de ses troupes, bref : les mobiliser. C'était son devoir de chef militaire, et également d'ami des Elfes. Il avait pris une responsabilité envers Elfes et Humains au nom de son peuple, et maintenant était venu le temps de l'honorer.


« Sire ,vint lui dire un garde royal. Les responsables du recrutement nous disent que nous avons atteint le nombre de frères que vous souhaitiez mobiliser, et je vous rappelle que les préparatifs sont terminés. Devons-nous ordonner le départ? »


Garmin fit signe au garde de prendre congé, sans pour autant lui donner de réponse. Le soldat fut surpris, attendant quelques instants, puis repartit quand il vit qu'il ne recevrait pour l'instant rien de plus, supposant que le Roi avait encore besoin de réfléchir. Celui-ci sourit ; la coordination était parfaite : les Dieux eux-mêmes semblaient indiquer au souverain nain qu'il était sur la bonne voie. Et bien puisque tout était prêt, il n'y avait plus de raison de rester à Kirgan ; tout retard ne ferait désormais que rendre plus difficiles les adieux aux familles des braves guerriers, et à leurs terres.

Garmin prit à son côté la grande Hache d'Ikthor, se laissa envahir par son pouvoir et prit une grande inspiration avant de bondir en avant! Il venait de bondir hors de la terrasse du Palais et s'abattait sur la place de Kirgan. En arrivant au sol, vingt mètres en contrebas, au milieu d'un groupe de chefs de caserne, il abattit sur les dalles la hache runique, qui produisit un formidable bruit en détruisant la pierre. Une fois le nuage de poussière dissipé, on put voir le Roi se tenir à côté de la hache royale, dont la double lame était à moitié enfoncée dans les pierres. Car tel était le pouvoir de la Hache d'Ikthor, qui fendait le roc et broyait chairs et bois... Le Vengeur saisit la hampe de l'arme, mobilisa sa force et celle des Dieux, puis sortit d'un ample geste du bras droit l'arme du sol, la posant d'un air négligé sur son épaule. Il leva la tête, tournant son visage vers ses soldats, désormais tous silencieux, se demandant ce qui avait bien pu motiver un tel geste. Garmin était content d'avoir pu mobiliser l'attention de tous d'une manière rapide, aussi n'attendit-il pas que cette attention se dissipe. Il prit à parti le plus proche soldat, un chef de caserne donc, au vu de son casque et du bandeau qui ornait son front.


« Toi, mon frère! , lui dit-il d'une voix puissante. Tu es un fils de Mogar, un descendant d'Ikthor et des Quatre qui L'ont rejoint en Son divin séjour! Dis-moi pourquoi nous partons en guerre! »

Nous... , hésita-t-il un instant. Nous partons combattre ceux qui ont sournoisement envahi nos terres, corrompus les nôtres, attaqué nos familles, Sire! Par les Forges Eternelles! »


Il avait saisi son bouclier d'une poigne féroce, faisant dignement face à son souverain. Son assurance était admirable face à ce qui l'attendait, mais il se trompait... Garmin planta ses yeux dans ceux du soldat.


« Est-ce vraiment ce que tu crois?! Penses-tu que je mobilise tout notre peuple simplement pour punir quelques centaines d'importuns qui ont été chassés de nos terres avec force, fracas et rapidité? LE PENSEZ-VOUS TOUS?! » , hurla-t-il cette fois à l'adresse de la foule.


Le silence qui suivit était de plomb, ou plutôt d'acier vu les équipements des Nains présents sur la grand-place. Garmin laissa les guerriers digérer ses paroles, laissa celles-ci faire leur chemin dans l'esprit de son auditoire, avant de repartir à l'offensive d'une voix claire, que l'on entendit depuis fort loin grâce à l'acoustique sans pareille de la gigantesque caverne.


« Mes frères de sang! J'ai été désigné par mon prédécesseur, par la Hache, par les Dieux, pour être le Vengeur! Pensez-vous que ce sont seulement nos familles, nos morts, nos terres que je veux venger?! Ceux qui le pensent se trompent lourdement : je veux aussi et surtout venger tout ce en quoi nous croyons! Nos Dieux sont offensés par la présence Drow! Nous sommes les guerriers, fils de Mogar et d'Ikthor, et l'engeance sombre a fait de la guerre un culte maudit, abject mélange de sacrifices ignobles et de manœuvres sournoises! Nous sommes les bâtisseurs, les créateurs, fils de Néra et de Rodmin, et ces vils sont les destructeurs de tout ce qui a été créé! Nous sommes les chaleureux, fils d'Arca, de Girdon et des Forges Eternelles, et ceux-là sont froids comme la glace, se livrant à la haine et à la cruauté! Nous ne pouvons laisser de telles créatures souiller encore de leur exécrable empreinte la terre des Cinq! Nous ne pouvons rester silencieux face aux ignominies qu'ils commettent à nos pieds!! »


Il interrompit là son discours : il n'avait plus grand chose à faire, car c'était maintenant aux Nains de se nourrir de ses paroles, de les intégrer, et de se rappeler pendant toutes les batailles ce pour quoi ils se battaient. Pendant que les siens réfléchissaient, à moitié abasourdis, à moitié pensifs, Garmin traversa la place, jusqu'à atteindre l'entrée de la Rue de la Lumière, celle qui reliait la caverne principale à l'entrée de Kirgan. Là, il se retourna face à son peuple, levant au-dessus de lui la Hache d'Ikthor.


« Ceux qui ne croient pas en tout cela, ceux qui ont d'autres motivations pour partir en guerre, ceux qui trancheraient sur le champ de bataille comme au milieu d'un abattoir, sans distinction entre alliés et ennemis, ceux-là ne doivent pas partir! Qu'ils restent défendre nos terres, ils seront bien plus utiles qu'en venant participer à un combat qui n'est pas le leur! Maintenant... Mes frères, venez avec moi à leur rencontre! Pour et par le Feu! Que les lames et les terres soient salies de sang sombre, et que cela soit leur dernière souillure! A la guerre! »


Et il partit en direction de l'extérieur. A en juger par le cliquetis de métal qui suivit, ses soldats l'avaient entendu et compris... Son discours avait été simple mais assez complet et logique pour convaincre parmi les plus sceptiques. Il ne se retourna pas pour regarder combien de Nains étaient restés suite à son invective, car il savait que ce n'était pas utile : les regards noirs des guerriers qui suivaient leur Roi constituaient des sanctions suffisantes à l'honneur de ceux qui restaient. Mais le Vengeur n'avait pas menti : il avait besoin de laisser des soldats en arrière. Restait à espérer que ses deux généraux avaient réussi à convaincre le reste du peuple nain...

Le temps de sa réflexion, Garmin était arrivé aux grandes portes de la ville. L'on était en milieu d'après-midi, et le soleil d'hiver déclinant à l'Ouest dessinait déjà sur la Haute-Virné l'ombre des grandes falaises d'Arkan. Bientôt, l'obscurité que connaîtraient les guerriers Nains serait bien plus profonde, bien moins familière et bien plus dangereuse que celle des montagnes... Il faudrait se montrer sans faille. Derrière le Vengeur, les soldats sortaient peu à peu de la ville troglodyte, prenant place entre les nombreuses charrettes de victuailles et de matériel qui accompagneraient l'armée marchant à pied. La guerre était en marche, telle que les Nains ne l'avaient pas connue depuis bien des générations...





[hrp : maintenant, les Nains qui partent à la guerre... Vous avez le choix Soit vous vous rencontrez, soit vous venez causer au Roi, soit vous livrez vos impressions en un seul post... Bref vous avez le choix^^]

Un petit rond de fumée s'élevait parmi les rangs nains. Une hache typiquement naine à la main, et une longue pipe en bois de l'autre, Dwòrin semblait se délecter de ce spectacle qui aurait put impressionner les dieux eux-mêmes. Ikthor devait être de leur coté, aucun doute.
La grande place était comme tapissée d'argent, avec des reliefs d'or et d'acier. Les barbes naines n'étaient plus qu'un tapis de broussaille mouvante, et s'il y avait eu un souffle de vent, auraient flotté dans l'air à une cadence inquiétante. De ce fait, la plupart des congénères du diplomate avaient la mine grave, le regard emprunt du lourd consentement à braver la mort, mais surtout à l'apporter.

Dwòrin, quant à lui, semblait méditer avec profondeur à cette situation, tirant de temps à autre une bouffée de sa pipe, ou réajustant sa hache sur son épaule, son autre arme, plus courte, soigneusement accrochée à son flanc.
Dire au revoir à son épouse l'avait rendu plus austère que d'habitude. Il ne devait pas se permettre de mourir au combat, et pourtant, il se jetterait dans la mêlée comme n'importe qui aussi, avec une hargne propre à son peuple. Les sombres pouvaient (il fronça ses sourcils broussailleux à cette pensée) avoir raison de lui et tapisser le monde extérieur de son cadavre. Mais sa vie n'était rien à coté de l'honneur à défendre. Tous ces Drows payeraient pour les crimes commis envers son peuple. Ils payeraient pour leur fourberies, pour leur noirceur d'âme, et pour leur nécromancie.

Le diplomate savait néanmoins que des guerriers n'avaient pas répondu à l'appel par haine envers le peuple elfe. Cette fermeture d'esprit avait courroucé le nain. Lui-même n'éprouvait aucune affection particulière pour Ceux De l'Extérieur, mais le devoir passe au delà d'un simple pressentiment.
Heureusement, ses amis proches n'avaient pas été bernés et se tenaient aujourd'hui à coté de lui, observant le Roi faire son entrée en scène avec férocité, et s'exprimer avec force. Il est des choses contre lequel le temps ne peut lutter, et le hargne de leur souverain semblait en faire parti...
Lorsque ce dernier acheva son discours par l'appel à la guerre, Dwòrin observa ses compagnons autour de lui, avec qui il avait vécu durant plusieurs décennies. Et sans un mot, mais d'un commun accord, ces derniers levèrent leurs armes et répondirent en chœur:

- A la guerre!

Et l'armée se mit en marche, en direction de la lumière. Celle-ci réussit à éblouir certains des guerriers, mais tous s'habituèrent au climat de ce monde malgré leur sang souterrain. La promesse de combats épiques et d'une vengeance contre les drows étaient suffisant pour motiver les troupes.

De son coté, le diplomate s'attendait à une longue marche. Ses courtes jambes et son âge de plus en plus avancé lui rendraient très certainement le voyage pénible au bout d'un certain temps. Aussi ne voulait il pas être défavorisé quand viendrait l'heure du combat. Une charrette contenant quelques tonneaux et caisses de nourriture passa prêt de lui, et le nain grimpa aussi lestement que possible (avec une armure lourde et deux haches) à son bord, avant de souffler et de s'installer, à nouveau pipe en bouche.
Il s'accorda avec d'autres ainés pour se relayer à l'intérieur du véhicule, économisant ainsi leurs forces pour la bataille. Mais durant son tour de repos, Dwòrin ne put s'empêcher de contempler avec une certaine nostalgie les falaises de Kirgan, et l'aura bienveillant des montagnes qui l'avaient vu naître...

Balrûn plissa les yeux face au soleil couchant, dont l'éclat orangé envahissait le couloir menant à l'entrée principale. Lui et ses runistes étaient restés à l'écart de l'armée pour emporter leurs dernières affaires et remontait à présent les lignes de soldats pour arriver vers la tête de l'armée naine qui franchissait les portes. Il était en effet inconcevable pour les mages des runes d'hésiter à partir. Comme l'avait souligné le Roi, le conflit n'était plus celui de quelques peuples mais bien des dieux contre les traîtres, impossible donc pour un runiste de ne pas se sentir concerné.
Ils étaient environ 200 sous les ordres de Balrûn et assez peu chargés, chaque runiste emportait en effet dans un sac son propre matériel et sa nourriture, à l'exception des ingénieurs qui avaient chargés quelques matériaux de construction dans trois petits chariots qu'ils tiraient à tour de rôle.

Le corps des runistes passa les portes. Le froissement des robes des érudits passaient inaperçu à côté du cliquetis des armures des soldats.
Balrûn pressa le pas et arriva à la hauteur du Roi. Sa silhouette voutée et drapée était à peine plus grande que celle de son souverain qui marchait avec fierté. Le sage s'adressa alors comme au Roi mais en veillant à ce que tout le monde autour l'entende, il voulait appuyer d'avantage le discours que le roi avait tenu :

-Les dieux sont avec nous sire, c'est certain. Ils penchent leurs regards vers notre armée et pour un peu je sentirais la barbe de Mogar frôler nos têtes, annonça-t-il avant d'ajouter en direction du reste de l'armée : Mogar nous accordera la victoire, brave peuple nain !

Des acclamations s'élevèrent, moins que lors du discours de Garmin cependant. Car tous ou presque avaient déjà été convaincu du caractère religieux de leur conquête, mais l'entendre confirmer par un responsable proche des prêtres et donc des dieux renforçait leur confiance.
Et l'armée continua entre les falaises et les montagnes toujours plus loin vers le sud et vers la guerre. Les dieux et tout particulièrement Mogar et les demi-dieux les environnaient et leur présence fortifiaient les rangs sans que ceux-ci s'en aperçoivent. La marche serait longue mais elle en vaudrait la peine...

Thark regardait le spectacle qui se déroulait devant ses yeux, une pinte de bière à la main. Il n'avait pas encore rejoint les rangs, et continua de regarder la place centrale. Il y avait beaucoup d'agitation, bien plus que d'habitude. Surtout lorsque le roi sauta de sa terrasse royale, et planta sa hache, donnée lors de sa récente élection, dans le sol, pour interpelé les soldats mobilisés. Et cela eut l'effet recherché puisque tout le monde se retourna, ou stoppa ses activités. Mais Thark ne lacha pas sa choppine de bière. Néanmoins il prêta une oreille attentive au discours du nouveau roi. Le brillant peuple nain était offensé, et les agresseurs devaient maintenant répondre de leurs actes. Qu'il en soit ainsi, Thark allait les faire répondre, à grand coup de hache dans le crane. Car si on pouvait se moquer de Thark, jamais on ne devait se moquer de la glorieuse civilisation naine. C'était sans doute, pour Thark, la civilisation la plus avancée et la plus grande, au niveau des progrès, de tous les temps !

Puis Thark reposa sa choppe, qui lui fut offerte par un nain fort sympathique, sur le comptoir et se hata de rejoindre les rangs de ses semblables parés pour aller à la guerre. Ils avaient leurs armures complètes, et contrairement à celle de Thark, il ne manquait rien, et ces dernières brillaient. Mais la hache de Thark était un peu plus impressionante que celle donnée par la caserne. Bien sûr, elle ne valait pas du tout celle du roi, mais elle faisait l'affaire. Thark avait eu l'occasion de découper des brigands avant que le nouveau roi ne soit élu, grace à sa hache. Elle était fiable, généreuse lorsqu'il s'agissait de donner, et se gardait bien de recevoir. La hache et l'armure étaient en tout point similaire, simples, mais l'armure de Thark ne servait pas a attaquer, sauf les bottes, avec lesquelles il marchait sur ses ennemis agonisants. Ces mêmes bottes servaient aussi à frapper les elfes qui génaient Thark, mais c'était là un détail inutile car on parlait d'elfe.

Lorsque le roi eu fini son discours, Thark leva sa hache tout en criant de sa puissant voix. Il acclamait son seigneur Roi, et le respectait. Pour lui combattre à ses côtés était un grand honneur, et il pourrait s'en vanter aux près des autres nains. Il était sur de revenir car en face, il n'y avait que des elfes comme ennemis.

-Ma vie pour le Roi ! hurla-t-il, comme si ça lui semblait nécéssaire.

Puis il se mit en route sans plus attendre, persuadé que Mogar le protégerait et le garderait en son sein. Avec l'aide de son Roi et de Mogar, ainsi que de sa précieuse hache, et sa non moins importante barbe, il était sur de vaincre les félons et autres imprudents qui avaient osés défier le peuple nain...

[hrp: arrivée d'Artus ]

Après son discours, Garmin se tourna vers ses gardes, les questionnant brièvement sur son discours, pendant que l'armée se rassemblait désormais au dehors, avant le départ définitif, et la marche à l'air libre. Il avait fait ce qu'il devait faire pour l'instant, et c'était aux soldats eux-mêmes de trouver la force de partir, puis celle de marcher, puis celle de se battre. Et à propos de motiver les troupes... le Roi des Nains vit soudain sortir de la foule un étrange personnage : un Nain chauve, boiteux, qui avait apparemment transmis sa jovialité aux frères qu'il avait rencontrés sur son passage. Il était accompagné d'un acolyte qui traînait un lourd tonneau. Le Nain accourut vers Garmin les bras grands ouverts et un large sourire aux lèvres.
Ce Nain, car il était fameux parmi son peuple, ne pouvait être autre qu'Artus, Haut-Prêtre de Girdon! Qu'il ait fait le déplacement pour se joindre à l'armée ravit Garmin, le surprenant même un peu, car les Prêtres de Girdon étaient d'habitude parmi les derniers à vouloir guerroyer(tout comme Garmin l'aurait lui-même fait lorsqu'il était simple tavernier). Le Roi accueillit avec un grand sourire le religieux, acceptant avec joie accolades fraternelles et autres marques d'enthousiasme, même si elles manquaient au protocole... Mais le Vengeur en avait ras le casque à cornes de ce f***u protocole, et une telle jovialité ne pouvait que faire du bien à ses hommes et à lui-même.


« Frère Artus!! Quel plaisir de te voir ici! La guerre... La guerre est hélas nécessaire, pour nos familles, pour ceux qui sont morts, et pour nos amis Humains. Les vieux taverniers comme nous ne devraient pas avoir à partir en guerre, comme tous nos frères, mais si nous n'allons pas à sa rencontre, ce sera elle qui viendra nous trouver ; sa fille la corruption est déjà venue jusque dans nos montagnes, et je ne peux rester à l'ignorer. Mais enfin, assez parlé de la guerre, je suppose que tu peux imaginer à quel point ce discours a pu me peser à prononcer, mon frère! HAHAHAHA!! »


Comme les deux Nains se parlaient juste à l'entrée des cavernes de Kirgan, le rire royal résonna dans bien des galeries, et aussi à quelques mètres en dehors, ce qui surprit la plupart des soldats. Des sourires se dessinèrent par endroits, surtout chez ceux qui avaient déjà rencontré Artus.


« Quant à devenir Roi... Je dois avouer que j'ai plus facilement accès à ta bière, ce qui n'est pas pour me déplaire! *nouveau rire royal* En revanche, je n'ai plus la joie de servir au comptoir de ma taverne, ce qui est bien pour me manquer! »


Garmin porta son regard sur le jeune prêtre qui accompagnait Artus, le Nain étant apparemment ravi de poser quelque peu son fardeau.


« Hé, frère Artus! , reprit Garmin ave un sourire. Dis donc à notre jeune ami d'aller poser ce divin tonneau dans la charrette des Mages. Il voyagera plus léger, car je ne pense pas qu'il tiendrait jusqu'au Puy avec ceci entre les mains tout le trajet! D'accord, il sera vidé, mais tout de même! »


Le Roi partit encore d'un grand rire. Décidément, le Haut-Prêtre de Girdon avait le don pour enjouer tous les Nains sur son passage! En ces temps de conflit, c'était plus qu'appréciable. Il reprit parole d'un sourire malgré des mots dits avec une pointe d'inquiétude.


« Car j'espère que tu nous accompagnes, mon frère? Car si tu es venu simplement pour nous souhaiter bon voyage et nous donner rendez-vous auprès d'Ikthor et Tari, je te garantis que nous aurons le cœur bien lourd!... Et ne t'en fais pas, Artus, j'interdirai personnellement à quiconque de toucher à cette relique de notre bien-aimé Girdon! »

[HRP: Arrivé de Kuli]

Kuli n'avait jamais été aussi bien. Elle était là, écrasé dans son grand lit douillet. Il y avait plein de coussins et de draps qui donnaient une touche terriblement confortable à la couchette en paille qui servait de couchage à Kuli. Elle regardait le soleil se lever, c'était de toute beauté. Elle était encore allongée dans son lit, elle voulait y rester toujours. Il manquait qu'une seule chose à la scène, de la nourriture. Kuli se leva doucement de son lit et se dirigea vers sa cuisine. C'était une cuisine bien banale, quoique assez petite. Elle prit une gorgée de bière d'orge qu'elle cachait dans une gourde et elle chercha un petit casse-croûte dans ses armoires. Elle y trouva quelques tranches de pain de Criss et des morceaux de viandes assaisonner à souhait pour ne pas les perdre à cause de la pourriture. Elle étala sa viande sur son pain pour créer un sandwich des plus délicieux, et elle partit avec dans son lit. Plus elle mangeait, plus elle se sentait bien. C'était un de ses matins qui étaient formidable à vivre. Comme si il n'y avait rien de prévu pendant la journée. C'est vrai, on dirait vraiment que... QUOI? Oh non! Kuli se rappela qu'elle avait quelque chose de très important à faire aujourd'hui. Quelque chose qu'elle n'avait pas pu oublier. Elle se tapa la tête à multiples reprises. Ce matin, c'était le départ de l'armée naine. Elle mangea son encas à toute vitesse, elle faillit presque s'étouffer en le faisant. Elle fit son lit en vitesse tout de suite après. Misère, elle était déjà très en retard. Elle priait Morgan de faire que les autres nains n'étaient pas partis. Elle fouilla son garde-robe de long en large et elle prit sa robe verte comme les feuilles. Elle s'habilla puis elle attrapa son sac en peau animale. Elle mit à l'intérieur tout le nécessaire: plusieurs tablettes de cire avec des pointes en fer pour graver des runes, de la viande bien grasse, quelques légumes (J'AI BIEN DIT QUELQUES) et de la bière. Elle ferma son sac et elle le mit sur son dos. Elle prit ses bijoux et les les posa sur son corps, et elle finit par mettre son écusson des runistes sur sa robe. Elle vérifia si tout était correcte et elle partit en faisant attention à bien fermer la porte à clé et elle partit. En chemin, elle s'arrêta net... Elle avait oublié ses armes. Elle retourna en vitesse dans sa chaumière et elle prit son marteau et sa rondache. Et les garda fermement dans ses mains et elle repartit. Elle bousculait tout le monde dans les rues. Elle devait aller au centre de la ville de Kirgan, où se trouvait le palais du roi Garmin, dit le Vengeur. Sa maison était plus au nord de la ville, donc elle devait partir vers le sud pour se rendre. Rendue à destination, elle se rendit compte que ntout le monde était encore là. Elle alla rejoindre le Roi Garmin. Il était avec quelques uns de ses fidèles hommes, dont Thark, Artus et l'ancien professeur de Kuli, Balrûn. Elle les tassa un peu pour parler face à face avec le roi. Elle dit, à bout de souffle:

-Désolé de mon retard, mon roi. J'avais oublié que le départ aujourd'hui et je m'en excuse. J'espérais que vous n'étaiez pas parti, sinon, je n'aurais jamais réussi.

Kuli ferma les yeux en reprenant lentement son souffle. Elle avait des tout petits poumons de nain, et à la vitesse où elle avait couru, ils étaient épuisés. Génial avant une guerre, non? Elle regarda un peu partout et elle apperçu les troupes naines. Elle comtempla le paysage jusqu'à ce qu'elle baisse les yeux. Artus était étalé au sol. Kuli était franchement déçu, il attirait toujours l'attention celui-là. Elle lui prit le bras pour le relever. Elle lui confia:

-Que fais-tu encore au sol, Artus! T'es un prêtre, pas un bouffon. Allez, relèves-toi, ne fait pas honte au roi Garmin. Bon, quand est-ce que l'on part, mon roi! Je suis prêt à ma battre!

Artus venait de s'étaler lamentablement et Balrûn le regardait, avec dépit mais non sans une pointe d'amusement, quand une splendide petite naine potelée vient écraser ses bourrelets dans son dos pour se frayer un passage. Le Sage, bien que résistant pour son âge tituba sous le choc et reconnût rapidement sa subordonnée, Kuli, une des plus ravissantes naines de tout Kirgan, et pleine d'énergie avec ça.
D'ailleurs, en regardant autour de lui Balrûn constata que l'arrivée de la chef runiste n'était pas passée inaperçue, cela jasait dans les rangs, on n'entendait pas encore bien ce qu'il se disait mais nul doute que ce n'était pas pour de jeunes oreilles.
Balrûn foudroya d'un regard plus noir que l'obscurité les soldats peu disciplinés qui revinrent d'eux même à leurs places, honteusement.
Le sage plaça jalousement sa silhouette drapée de vert derrière la petite naine de manière à la cacher à la vue de ceux qui suivaient. Quelques souffles de dépit se firent entendre puis les troupes purent enfin reprendre une marche disciplinée.

-Voyons Kuli, on se doit de respecter un haut-prêtre, gronda gentiment Balrûn, bien qu'Artus ne soit pas réputé pour sons sens du sérieux... finit-il avec un sourire narquois.

Eh ! C'est qu'il avait fini par l'apprécier sa petite élève agitée ! Bien sûr son superbe duvet facilitait les choses mais là n'était pas la question.

-J'avoue être moi même impatient, ajouta-t-il, et si je n'craignais pas de fâcher les dieux j'aurais déjà rayé cinq énormes runes pour faire accélérer tout ça.

Voilà qu'à son âge il se montrait impatient ! L'énergie de Kuli dépeignait sur lui ! Enfin bon, il pouvait se passer des tas de choses avant d'arriver sur les lieux de la grande fête...