Ma soeur... que t'arrive-t-il ? | Lena

Il est des jours maussades. Des jours ou ma mère la Lune ne brille plus autant que les autres, où la mort règne en maître. Ou le Chaos prend entière possession de mon âme pour m'enfermer dans d'interminables querelles intérieures sur mes actes, passés, présents et futur. Je suis en proie à un sentiment étrange que je ne me rappelle pas avoir ressenti un jour, un sentiment si fort que tout l'intérieur de mon corps semble s'être réduit à néant. Un sentiment sur lequel j'ai déjà poser des mots, un sentiment que j'ai bien sur déjà utiliser à des fins précises de la part de plusieurs personnes, ou dont j'ai rapidement découvert les méfaits. Mais jamais, Ô grand jamais je ne l'avais ressenti. La jalousie, terrifiante maîtresse qui envahit tout mon cerveau. Je dois faire attention à ne pas penser à elle... Et pourtant, si je ne peux pas me permettre de penser à ne pas y penser car... si je pense cela, j'y pense. Bref... tout cela pour dire que Gailis et son humain envahissent toutes mes pensées. J'ai brisé une partie de sa couverture, je n'en ais aucune fierté pourtant j'en suis ressorti avec l'impression que si il fallait le refaire, je le referais. Elle va sans doute m'en vouloir... Et cela provoque en moi un autre sentiment très contradictoire à mon caractère, voilà 140 ans que je ne ressens pratiquement aucune émotion hormis sans doute il ya longtemps l'attachement, et la haine depuis si longtemps. Et voilà qu'une foule de sentiments se déversent en moi... Je crois que je culpabilise et déprime qu'elle puisse me faire la tête. Je suis pathétique. Pitoyable. Surtout pitoyable, pathétique voulant dire émouvant.. je doute aussi que quelqu'un dans Abyssea puisse comprendre ce que je ressens. J'aurais déjà du mal à mettre des mots dessus... alors les autres ?
J'ai passé la porte d'Abyssea au couché du soleil - inexistant à Abyssea... - nous dirons donc lorsque les bougies ont été allumée pour faire comprendre aux gens que c'est la nuit et qu'ils peuvent sortir de leur lit pour poursuivre le cour de leur vie. J'ai fui l'agitation, la vie semble avoir repris naturellement ici, nos morts ont rejoint notre père et personne ne s'en inquiète plus que cela. Je suis assis sur un toit, ma peau ferait presque tache dans le ciel noir que ma mère a déserté. C'est un quartier de ruine, personne ne vient ici. Entre mes mains, je tiens.. une plante. Un pissenlit pour être honnête. Non ! Non... ce genre de plantes ne pousse pas à Abyssea mais celui ci s'était perdu dans mes affaires lors des visites en terres humaines. Il tourne entre mes mains doucement. Une légende humaine me revient.
Je t'aime... un peu.
Je souffle. Reprenant avec cette plante une habitude humaine.
beaucoup...
passionnément, à la folie...
Ce sera à la folie. Je roule des yeux et souffle doucement. Quelle stupidité... serais-je en train de retomber en enfance ? Ai-je passer plus de 100 ans de ma vie à m'entrainer ? Si je n'ai eu de l'enfance qu'un vague apercue qui se rejoint par ce genre de chose. Ce qui n'est plus qu'une tige verte tombe de plusieurs mètre sur le sol. J'écoute et je l'entends tombé. mais j'entends aussi autre chose. Je me concentre... des pas, hésistants, de drole de pas. La personne semble marché un peu de travers comme si on lui avait bandé les yeux. Je descend de mon perchoir, cherchant la personne qui marche ainsi. Une odeur s'affirme à moi. Je l'ai déjà sentie... et.. et plus particulièrement dans les appartements de Jiv'undus les quelques fois ou il m'a invité à entré. Mais ce n'est pas Jiv. Je me concentre... non. Serait-ce... Lenalee ? Je fronce les sourcils. Dans un état aussi proche d'un simple vase de porcelaine qui tangue sur une table basse qui vient d'être bousculer et dont tout le monde attend de savoir ? Si il va tomber ou non sans tenter de le rattraper.

- Lenalee ? C'est toi ?

Sa réponse m'indiquera plus précisément son emplacement... je continue de marcher doucement, sur mes gardes. Abyssea n'est pas en proie aux meurtres, par fois aux suicides de quelques jouets un peu trop joueurs mais c'est bien tout.

Lenalee fulminait. Le choc causé par sa cécité passé , la colère était arrivée. Elle ne comprenait toujours pas ce qu'il lui arrivait et cela la mettait dans une rage folle. Dans un accès de rage , le matin même , elle avait complètement dévasté leur chambre à Jiv et elle. Tout ce qu'elle avait eu sous la main avait fini explosé au sol. Ensuite elle avait pleuré , de rage et d'incompréhension. Encore. Les jours qui avaient suivi son retour à Alonna , elle était restée allongée , refusant de se nourrir. Rien n'y faisait , elle avait refusé tout ce que Jiv lui avait présenté pendant ces jours. C'était à peine si elle acceptait de boire... Lenalee se demandait bien ce qu'elle allait devenir. Oh , elle savait que Jiv ne l'abandonnerait pas... Mais les autres , penseraient-ils qu'elle était inutile ? Elle n'était pas certaine de vouloir le savoir. Pourtant , il le faudrait bien... Vraiment , elle n'avait pas de chance. Il y avait toujours quelque chose qui clochait. Elle avait l'impression que le Chaos la mettait constamment à l'épreuve. Ne le servait-elle pas assez bien ? Pourtant elle faisait de son mieux ! C'était à n'y rien comprendre !

Elle était encore étendue quand l'envie soudaine de sortir la prit. il lui fallait de l'air frais , pour la détendre , pour la calmer. Quoi de mieux qu'une nuit sans lune ? Doucement , tout doucement , elle se redressa et posa ses pieds nus par terre. Elle n'était vêtue que d'une chemise de nuit en coton , qui lui arrivait jusqu'au genoux. Avant , elle n'aurait pas supporté que les cicatrices de ses bras paraissent. Mais elle ne les voyait plus , alors elle se moquait bien que les autres puissent les voir. Inspirant profondément , elle se leva. Elle n'avait pas fait un pas , mais elle ne se sentait pas très stable... Les bras tendus devant elle , elle fit quelques pas jusqu'à rencontrer la porte. Elle laissa ses doigts glisser sur le bois , jusqu'à ce qu'elle trouve la poignée. elle la tourna , tira la porte en faisant attention à ne pas se cogner. C'était agaçant , elle se faisait l'effet d'un gosse qui apprend à marcher... La vue en moins. Peu sûre d'elle , elle chercha le mur à tâtons. elle se réfugia contre , aux aguets. C'était stupide. Totalement stupide. Il n'y avait aucun bruit , c'était angoissant. Lenalee se rendait compte à quel point la vue , chose tellement naturelle ! , était nécessaire à sa survie.

Les bras toujours tendus devant elle , elle fit quelques pas. L'air frais du soir la fit frissonner de plaisir. Le froid avait l'effet d'une douche froide qui la ramenait enfin à elle. Il fallait qu'elle se batte. Elle n'avait pas le droit de baisser les bras. Mais que pourrait-elle faire ? Elle était aussi aveugle qu'une taupe ! Sauf qu'elle ne savait pas s'orienter sans ses yeux. Elle eut un petit rire nerveux. Elle n'avait qu'à demander à Jiv de lui ramener un chien d'aveugle. Et soudain , une voix se fait entendre. Lenalee se retourne brusquemment , cherchant l'endroit d'où provenait la viox. Ne sachant pas vraiment , elle jura.

« Fiche le camp , qui que tu sois. Je n'ai pas besoin d'aide. »

De toute façon , elle ne comptait pas aller bien loin ! elle était encore capable de tenir debout... Dans sa douleur , elle avait envie de rester fière. Quoiqu'il se passe.

Je suppose qu'elle vient de se retourner... elle me cherche. Sa voix m'a donné une idée d'où elle est et mes yeux la cherche sans relâche. Elle crie presque quelques mots auquel je ne fais pas attention. Oui, c'est bien Lenalee... Que lui ait-il arrivé pour qu'elle soit ainsi ? Sans me reconnaître ?
J'arrive face à elle. Lenalee ne porte qu'une chemise de nuit en coton qui lui tombe jusqu'aux genoux. Comment Jiv'undus peut-il la laisser sortir dans cet état ? Qui plus est dans les ruines. Les ruines.... c'est un endroit dangereux, certaines planche craque, se plient et lâche sous votre poids. Un lieu qui ne s'appelle pas "les ruines" pour rien. Personne ne s'y aventure jamais ou presque... il y a environ 1 mois j'y avais trouvé Mina, qui comme moi s'entraine à cette endroit. Lenalee ne devrait pas être là dans cette tenue. Surtout lorsque... j'ai bien l'impression qu'elle ne voit plus rien. Ses bras sont recouverts de petites coupures... Mais où est-donc la Lenalee forte et désireuse d'être belle ? Je ne l'ai peut être rencontré que peu de fois mais cela me suffit à savoir qu'elle les aurait cacher.
Je sais que Jiv' lui est indispensable... j'imagine mal l'amour entre eux. Non. L'amour et Abyssea ne coexistent pas. Jamais. Il n'y a que de l'attirance physique... Jiv'undus serait donc un protecteur pour elle ? Si j'ai l'habitude de mettre à jour la vie des autres, je ne veux pas avec lui. Sa vie le regarde et j'éprouve pour lui un tel respect que je ne me permettrais pas de l'espionner, lui ou sa muse, Lenalee...

- Lenalee... C'est Sélim.

J'espère l'apaiser un peu, essayer de discuter un peu avec la tourmenteuse. Que dois-je faire ? La ramener à Jiv ? Tout du moins pas la laisser là près du lieu le plus dangereux d'Abyssea. Je m'approche doucement, faisant volontairement du bruit. Si Lenalee ne voit plus, je ne voudrait pas la prendre par surprise. C'est un redoutable combattant, évidemment, je ne voudrais, non, ne pourrais me battre contre elle. Surtout pas pour un si petit mal entendu.

- Tu es dans les ruines... Que fais-tu ici ?

J'essaye d'être compréhensif et ne pose qu'une question à la fois, alors que dans mon esprit, d'autres s'imposent à moi. Je n'étais pas là lors du retour à Abyssea. Ce serait-il passer un évènement dont je n'aurais pas connaissance. Elle a ses yeux... donc elle ne les a pas perdu pendant la bataille. C'est sans doute une réaction un peu stupide d'avoir pu penser cela mais je suis désorienté.
Je ne laisse pourtant pointer aucune pitié dans ma voix. Non. Si elle a en effet perdu la vue, je suppose que, battante, elle va tout faire pour le faire oublier. Reprendre sa vie comme avant avec pourtant, un sens en moins. Un sens capitale, évidemment...

- Veux-tu que je te ramène a Jiv'undus ?

Rien que mon prénom lui a donné une indication comme quoi je suis un des plus fidèle si ce n'est le plus fidèle de ses ombres. Et donc en quelque sorte un peu son serviteur... Un serviteur libre de ses actes et pensées.

« Eh bien Sélim , va-t-en ! »

Que ce soit Sélim ou n'importe qui d'autre , elle ne voulait voir personne. Et surtout , elle ne voulait que personne la voit dans un état aussi lamentable. Elle était aussi peu sûre d'elle qu'un nouveau né. Aussi aveugle qu'une taupe. Sauf qu'elle , elle ne savait absolument pas s'orienter dans le noir... Même si elle essayait de se persuader du contraire , elle était perdue. Elle ne savait absolument pas jusqu'où ses pas maladroits avaient pu la conduire ! Elle entend Sélim qui s'approche. Aux aguets , elle se redresse et tente de le repérer au son de ses pas. Elle se tourna donc vers lui. Ou du moins , approximativement. Lenalee recula doucement , jusqu'à ce que son dos rencontre un mur. A partir de là , elle ne bougea plus d'un centimètre. Ses yeux morts s'écarquillèrent soudain. Dans les ruines ?

« Non , mes pas n'ont pas pu me porter si loin...»

C'était inconcevable ! Elle était tellement maladroite ! Non , elle ne pouvait pas le croire. Mais d'un côté , c'était plutôt rassurant pour elle de se dire qu'elle avait pu arriver jusque là sans se tuer. Il n'empêche que le retour serait sans doute plus... compliqué , puisqu'elle n'avait aucune idée de la façon dont elle était arrivée jusqu'aux ruines. Elle refusait bien évidemment de se l'avouer , mais elle aurait besoin d'aide... Et cette aide , elle ne la demanderait certainement pas ! Elle avait bien trop honte de sa condition. Elle se sentait aussi peu utile qu'une goutte d'eau dans l'océan. Lenalee n'avait qu'une envie , trouver un moyen de faire oublier son handicap. Elle voulait redevenir celle qu'elle avait toujours été. Elle était déjà dans un état lamentable lorsque Jiv'undus l'avait récupérée , et il était bien évidemment hors de question qu'elle redevienne une pauvre chose...

« Non , laisse Jiv tranquille. »

Je ne veux pas qu'il me voit dans cet état... Lentement , elle se laissa glisser le long du mur. Elle se passa une main dans les cheveux , et elle soupira. Elle trouvait la situation tout à fait injuste. Pourquoi elle ? Elle était une Tourmenteuse obéissante et dévouée... Elle avait toujours servit le Chaos de son mieux et voilà le résultat... Non ce n'était pas juste. Pas juste du tout même.

« Qu'est ce que tu fais là ? Que je me sois perdue c'est compréhensible , mais toi ? Tu n'es pas aveugle , alors tu n'es pas perdu. »

Je pensais que lui donné mon prénom l'aiderait un peu, mais je ne reçois comme unique réponse qu'un "Vas-t-en". Moi ou quelqu'un d'autre, cela a bien peu d'importance pour elle visiblement... Je ne m'en vais pas pour autant. Je veux savoir, je veux comprendre, je veux l'aider.
Je m'approche un peu plus et je la vois se redresser et se retourner au son de mes pas. Je commence a comprendre, voir Lenalee en simple chemise, sans aucune coiffure, armes. Mon cerveau fonctionne a toute vitesse mais je comprends, trop lentement. Elle est aveugle. Mais... Comment es ce possible ? Elle la tourmenteuse toujours dévouée au Chaos. Pourquoi la punir d'une telle façon ? Je frissonne.
Je m'approche encore, je fais volontairement du bruit dans les graviers pour qu'elle m'entende et m'arrête à environ un mètre d'elle. Je lui demande ce qu'elle fait dans les ruines, ses yeux s'écarquillent. Voilà. Elle n'était pas au courant qu'elle marchait dans les ruines. Non seulement c'est un lieu assez éloigné de la forteresse, mais d'Abyssea, c'est surement le plus dangereux pour un maladroit ou un aveugle. Comme Lena. Elle semblait ne pas admettre être dans les ruines, je souris tristement. Quel terrible handicap de perdre la vue...

Je lui propose de la ramener à Jiv, il doit s'inquiéter de ne pas l'avoir retrouver et je doute que les ruines soient le premier endroit ou il la cherche. Après, Lena ne pourra pas rentrer seule, son seul repère c'est Jiv'undus. Mais lui, il n'est pas là. La réponse est pourtant non. Que je le laisse tranquille ? Mais elle ne pourra pas éternellement se cacher dans les ruines. Il faudra bien qu'il la voit dans cet état à un moment ou un autre non ?

- Comme tu le souhaites, alors.

Je ne la laisserait pas seule pour autant, si il lui arrivait quelque chose, je m'en tiendrais responsable, alors tant que Jiv ou quelqu'un ne sera pas venu - ou encore l'optique qu'elle me laisse la ramener chez elle - je ne la laisserais pas seule. Elle se laisse glisser contre le mur, comme desespérée, cela se comprend plus que moi. Je ne bouge pas. Mais quand arrive sa question, je frissonne. Oui, que fais-je ici ? Je me laisse glisser a coté d'elle.

- D'habitude, les ruines sont mon lieu d'entrainement mais... aujourd'hui j'étais là simplement pour réfléchir.

Je soupire légèrement. Réfléchir... Ou plutôt, là pour réfléchir à comment arrêter de réfléchir.

- Depuis Alonna, je me fais un peu trop... protecteur avec une ombre, a en devenir.. jaloux et, pour moi ce n'est pas normal... Elle m'obsède et je n'arrive pas à ne pas vouloir savoir en permanence ce qu'elle fait.. ou ne fait pas.

J'ai l'habitude d'être assis en hat d'habitude, c'est la première fois que je vois les ruines sous l'angle du bas. C'est plus impressionnant encore car cela semble interminable. Et puis, soudain, je me rends compte de ce que j'ai dit sans réfléchir. J'ai avoué ma gêne, ce n'est rien par apport à son malheur. Et elle a autre chose a pensé.

- Oublie ce que je viens de dire, tu as plus important a pensé...

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