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 L'enfance est un monde qui ne se perd jamais -- La Ronce de Diantra

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MessageSujet: L'enfance est un monde qui ne se perd jamais -- La Ronce de Diantra   L'enfance est un monde qui ne se perd jamais -- La Ronce de Diantra I_icon_minitimeJeu 9 Avr 2009 - 13:27

L'enfance est un monde qui ne se perd jamais
avec La Ronce de Diantra


Il faisait beau sur les terres humaines, beau et chaud, comme une journée d’été qui se respecte.
Les badauds étaient nombreux à Diantra, flânant d’un pas tranquille pour certains, fendant la foule trop lente pour d’autres, tous jetant un regard plus ou moins intéressé aux stands colorés qui bordaient la route, proposant des articles divers et variés, plus ou moins utiles, ce qui allait des vêtements et étoffes chamarrées aux marmites et autres outils de première nécessité, sans oublier bijoux, bibelots –et armes : on n’était pas en temps de guerre pour rien. C’était un matin de marché comme un autre, même si aucun jour de marché ne se ressemble. L’air tiède était plein de bonne humeur, de voix joyeuses et de cris d’enfants, d’appels de marchands –« Poivrons frais ! Venez, venez voir, pas chers mes poivrons frais ! »- et d’odeurs alléchantes en provenance des étals de nourriture où l’on confectionnait de petits gâteaux et des friandises pour parer au petit creux que provoque toujours une matinée de flâneries dans un marché.
Malgré tout, l’ambiance n’était pas aussi légère qu’il y paraissait. Ça et là, des hommes inquiets se regroupaient pour échanger les rumeurs du moment. Toujours ces histoires de guerre… Les rires étaient moins nombreux, moins sonores, et les gens s’attardaient moins volontiers. Et surtout, ils mettaient moins facilement la main à la bourse, réfléchissant à deux fois avant de dilapider un argent qui pourrait s’avérer précieux dans les temps troublés à venir.
Entre deux stands, l’un de tissu et l’autre de fruits, Kadvaël s’était installé dans la petite place qui restait. Son emplacement n’était pas très voyant, il s’était assis par-terre et avait étendu une étoffe à la chaude teinte orangée devant lui. Le tissu délimitait un petit carré, mais c’était presque un autre monde que l’on découvrait là. Une poupée assise contemplait un pantin grimaçant, allongé sur le tissu flamboyant auprès d’un bonhomme de bois qui lançait un grand sourire aux passants. Les jouets, bien que disposés au hasard, semblaient tous parfaitement à leur place et leurs visages étonnament expressifs semblaient raconter une histoire, faisant presque oublier qu’ils étaient si inertes. Au milieu de cet univers de grandes personnes, c’était un microcosme paradisiaque, un retour en enfance et à l’innocence.
Kadvaël, assis en tailleur, gardait la tête baissée tandis que du bout d’une petite lame, il parachevait les détails d’un pantin, accentuant d’un infime grattement du bois l’expression des grands yeux écarquillés. Malgré la température plus que clémente, il avait gardé son capuchon sur la tête, histoire de maintenir le haut de son visage dans l’ombre. Son ascendance drow avait rendu ses yeux un peu trop sensibles à la luminosité, et avec le soleil éclatant qui brillait ce jour-là, il préférait se protéger. Certes, il supportait bien mieux le grand jour que ses ancêtres Sombres, mais il lui était désagréable de rester en pleine lumière.
Comme toujours lorsqu’il travaillait à ses marionnettes, Kadvaël était dans une bulle à part, coupé du monde et pratiquement inconscient de ce qui l’entourait. Il se laissait transporter par ses sensations et se fiait à son instict pour guider l’outil qui pénétrait aisément le bois tendre. Le petit visage qui naissait entre ses doigts prenait à chaque instant un peu plus de vie, alors qu’il ne faisait pourtant pas grand-chose ; un rien de matière en moins, ici et là, et rien n’était plus pareil, il ne s’agissait que de détails pratiquement indiscernables, mais qui faisaient toute la différence.
Ainsi immergé dans son monde personnel, Kadvaël ne prêtait aucune attention à la poignée de gamins qui s’était arrêtée devant lui et fixait, bouche bée, les jouets exposés. Il faut dire que son stand, même si ce n’était pas volontaire, était à hauteur d’enfant. Qui plus est, c’était de tout le marché l’un des seuls qui intéressaient réellement les plus jeunes ; autant dire qu’il avait tout pour les attirer.
« Wah, elle est trop belle la poupée… » souffla une petite fille, sans oser tendre la main vers le jouet.
À cet instant, une femme passa et appela d’une voix autoritaire :
« Gilian ! Eltred ! Soan ! Je vous cherchais partout… Venez ici tout de suite !
- Maman, regarde, on ne pourrait pas…
- Non, il est tard, on rentre à la maison ! »

Kadvaël avait à peine écouté l’échange, sans lever la tête et sans interrompre sa tâche. Un instant plus tard, il s’était replongé dans ses rêveries, se fermant à nouveau au monde extérieur.
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MessageSujet: Re: L'enfance est un monde qui ne se perd jamais -- La Ronce de Diantra   L'enfance est un monde qui ne se perd jamais -- La Ronce de Diantra I_icon_minitimeJeu 9 Avr 2009 - 23:24

A la manière des meilleurs Limiers, La Ronce de Diantra savait se fondre dans son environnement. Indéniablement Rat des Villes, son milieu naturel semblait être les quartiers bourgeois et commerçants. Ceux où les malandrins de toutes sortes aimaient à trainer lors des nuits sans lunes et autres dimanches ensoleillés, pour un brin les taquiner.

Il fallait bien avouer à propos de Monsieur de Vorkosigan, qu'il avait de bien drôles occupations. Bien des gens auraient pu vous en parler, à dire vrai. Pour les membres de la garde, il était un précieux auxiliaire oeuvrant pour la sécurité des bonnes gens de Diantra. De la part des jeunes filles en fleur, il était un homme courtois, galant, aventureux et savant, bref le genre de fadaises que l'on gobe lorsque l'on est encore dans l'âge impressionnable. Leurs pères, par contre, l'auraient éventé sans ménagement, s'il n'avait pour habitude de rendre service.

Rendre service.

Lors de l'affaire dite des "Tartelettes à la Crème", la Ronce de Diantra avait déjoué les affreuses machinations destinées à empoisonner nombre de jeunes nobles, et par son intervention, Monsieur de Vorkosigan avait évité la chute de la Maison Usher. Plus tard, c'est l'avenir d'un jeune étudiant sans le sou qui s'était joué lors de l'épisode dit de la "Malle du Râja", où un cadavre avait traversé la moitié du monde connu, pour rejoindre son village d'origine. Evidement, il n'y avait pas que des affaires relevant de l'extraordinaire, si ce n'était bien sûr l'épisode "De l'étrange orgue de Barbarie" et du mystère des "Hommes de Bois". Il dénoua le mystère des Fiacres à double fond, qui n'était rien d'autre qu'un tour de prestidigitation particulièrement bien théâtralisé et avait fait procéder à l'arrestation de la bande dite des "Casse Trognes", dont il trouvait le nom particulièrement laid.

Evidément, il était une catégorie de rabats joies, voleurs volés, nobles bleuffés, émettant d'autres hypothèses. La Ronce de Diantra ne pouvait il être le Comble de la truanderie ? Un voleur détroussant ses confrères en se plaçant sous la protection des autorités de la ville.

Bref ! Que les mauvaises langues colportent, celà n'empêcherait pas la Ronce de travailler.

A ce propos, il rabattit son chapeau sur son visage, afin de prolonger l'ombre portant sur son visage. Sa main glissait à quelques centimètres du pommeau de son sabre, dont la lame dentelée lui avait fourni son prime surnom. Le corps au repos, le souffle régulier, son esprit observait la scène dans toute les directions à la fois.


" Bien, j'écoute le rapport de la mi journée, Monsieur Coche, je vous en prie " entama la Ronce d'une voix ensommeillée.

Car si son chapeau était rabattu, c'était pour prolonger l'effet de l'ombre sur ses yeux et sa nuit trop courte. Si sa main rôdait à quelques centimètres de son sabre sans arriver à la toucher, c'est parcequ'il cherchait au mauvais endroit, ne trouvant que de l'herbe en lieu et place du métal. Le corps au repos, le souffle régulier, enfin, entre deux baillements, il observait néanmoins toute les directions à la fois. Ses hommes, que dire, sa garde sa précieuse garde ... Du bon, du cher, du lourd, du douze ans d'age.

Douze ans d'age, de moyenne. Moucheron en avait douze en tout cas. Pour les autres, il était difficile de se déterminer, les gosses des rues ne vivant pas avec ce genre de préoccupations.


" Ce matin, Madame de Pompadour a rendu visite à Monsieur de Lambda " entama Moucheron.

" Père ou Fils ? "questionna la Ronce.

" Père " précisa t il, avant de poursuivre. " Parmi les autres faits remarquables, notons que les dockers du Port ne sont pas en grève aujourd'hui... "

" Etrange, nous sommes bien le troisième jour du Mois pourtant... " commenta la Ronce en changeant de posture sur son banc, où il était allongé.

" ... au marché, les pommes sont en bon état, citronnées à votre gout, nous en avons retiré un lot de la circulation pour la réunion, nous notons aussi la présence d'un groupe d'elfes marchant le cul pincé vers le palais... Rien d'inhabituel de ce côté là... Par contre, il y a un nouveau tailleur de marionnettes, qui va sûrement finir à la rossée s'il ne paie pas le droit de s'installer au marché ... "

" ... Sont comment ces poupées ? "

" Marionnettes, Monsieur "

" ... Précisez la différence, Monsieur Coche ? "

" ... Les articulations ne répondent pas aux mêmes mécanismes, et le gout affreux pour les froufrous nous est épargné. "

" Précisez les mécanismes ? "

" Euh... Et bien... "

La Ronce de Diantra se redressa et au bout de quelques instants, trouva la motivation de se mettre debout. Moucheron lui tendit son sabre, qu'il fixa par le fourreau à sa ceinture.

" Fin du rapport Messieurs " dit il en s'orientant vers le marché. Avec l'aisance coutumiere de ceux fréquentant les soirées bondées de la bourgeoisie Diantresque, il évita les passants et dénicha l'artisan qu'il cherchait. Il s'approcha de la natte installée à même le sol et s'accroupit, manipulant l'une des marionnettes avec attention.
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MessageSujet: Re: L'enfance est un monde qui ne se perd jamais -- La Ronce de Diantra   L'enfance est un monde qui ne se perd jamais -- La Ronce de Diantra I_icon_minitimeVen 10 Avr 2009 - 17:35

Une ultime rectification, et la lame cessa son va-et-vient régulier tandis que Kadvaël étudiait d’un œil expert sa dernière création sous toutes ses coutures. N’y voyant plus rien à redire, il changea d’outil et entreprit de polir le bois, effaçant les dernières irrégularités causées par la sculpture.
Cette étape requérait moins de concentration et le monde extérieur reprit place autour de lui. Il remarqua alors l’homme qui, allez savoir depuis combien de temps, était accroupi devant lui. Sans cesser de frotter machinalement son pantin, il étudia rapidement l’aspect de cet inconnu, sans parvenir à lui coller une étiquette sur le dos. L’homme tenait entre ses grandes mains une des plus récentes marionnettes conçues par Kadvaël, qui eut une imperceptible grimace. Il n’aimait pas beaucoup voir ses œuvres entre les mains des adultes, qui étaient trop grosses, trop maladroites, trop sérieuses, trop habituées au travail ou à la guerre. Même si, il fallait bien le reconnaître, cet inconnu paraissait relativement précautionneux, il n’avait pas le toucher adroit et sensible des enfants qui savaient trouver l’âme de la figurine et lui donner vie.
Machinalement, Kadvaël baissa les yeux sur ses propres mains. Certes, elles aussi elles étaient grandes, adultes, mais il avait de longs doigts fins et agiles, des doigts d’elfe.
Il fouilla au fond d’une sacoche pour récuper du fil, et entreprit de nouer la tête et les membres du pantin. Ce faisant, il reporta à nouveau son attention sur l’homme devant son étal et se décida à parler.
« Y a-t-il quelque chose pour votre service ? » s’enquit-il d’une voix qu’il avait pris soin de travailler d’avance, de manière à lui éviter de dérailler inopinément comme elle en avait la fâcheuse habitude.
Malgré l’atmosphère bruyante du marché alentour, il ne haussa pas le ton –il ne parlait jamais fort, de toutes façons.
Il reporta un instant son regard sur son ouvrage car le fil que ses doigts avaient noué d’un geste automatique ne se plaçait pas comme il l’aurait dû, puis il releva les yeux en serrant le nœud. Kadvaël glissa le bout de ses doigts dans les boucles au bout de chaque fil et leva la main pour tendre les attaches et mettre debout le petit pantin qui lui fit face. L’être de bois branla doucement de la tête tandis que son créateur agitait son majeur, puis il se tourna vivement vers l’homme devant eux.
« Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ? demanda le pantin d’une voix fluette qui n’avait rien en commun avec celle de Kadvaël. Une jolie poupée ? Il désigna la fillette de bois avant d’indiquer un chat assis sur ses pattes avec un minois absolument ravageur. Un mignon matou ? Un petit bonhomme ? »
Allant rapidement d’un jouet à l’autre, la marionnette dressait l’inventaire des objets exposés avec des pantomimes et mimiques appuyées qui ne demandaient guère qu'un petit mouvement de doigt à Kadvaël ; c'est ce qu'il aimait avec les petits pantins comme ça, difficiles à manier mais une fois qu'on est assez habile, parfaits pour jouer toute une palette de sentiments avec des gestes infimes de la main...


[Arf, désolé, c'est pas fameux --']
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MessageSujet: Re: L'enfance est un monde qui ne se perd jamais -- La Ronce de Diantra   L'enfance est un monde qui ne se perd jamais -- La Ronce de Diantra I_icon_minitimeMer 15 Avr 2009 - 8:11

La Ronce de Diantra afficha un sourire amusé aux contours enfantins, lorsque la marionnette s'échina à faire les cents pas entre ses confrères pour vanter leurs mérites respectifs. Homme habitué aux plaisirs raffinés, il n'en mésestimait pas moins les plaisirs simples de l'existence. Grandir sans vieillir n'était il pas l'enfance de l'art, ou l'art de l'enfance, au choix.

Néanmoins, par un précieux ressort de son intellect, la Ronce perçait les marionnettes jusque dans leur coeur de bois. Sur celle-ci, le nombre de filins nécessaire pour insuffler une vie fictive aux membres de bois. Sur une autre, il nota la précision des mécanisme de rotation des membres, et l'ingénieux petit système de blocage, lequel, par un système d'arrêt intégré à l'articulation, empêchait tout mouvement normalement impossible au modèle d'origine.

L'artisan, en plus d'exécuter avec précision son oeuvre, se révélait en outre être un bon anatomiste. Que ce soit de manière intuitive ou par l'instruction, celà restait encore à vérifier. Monsieur de Vorkosigan, du regard, observait chaque pièce de bois avec attention. Peut être attendit il que l'une d'entre elles se dénonce d'un " Responsable mais pas Coupable ! " ou d'un " Pas vu, pas pris ! " soudain. A moins, bien entendu, qu'il ne soit en train de s'imaginer un début d'histoire réunissant l'intégralité des personnages présent sur cette scène improvisée.

Les yeux de la Ronce papillonnèrent, arrachant autant d'information que possible en l'espace d'un instant. La natte présentant les marionnettes était usée par le temps et délavée par les intempéries et les intempestifs. A gauche, comme à droite, deux étals du marché faisaient commerce, vantant les bienfaits de ressources parmi les plus communes. Comme l'avait précisé Moucheron plus tôt, il était probable que le tailleur de bois n'ai pas payé de droit aux représentants de commerce, lesquels faisaient souvent appel à des hommes en mal de violence pour en encaisser le dit argent.

Monsieur de Vorkosigan redressa son visage et observa l'artisan. Il nota avec attention ses caractéristiques physiques. D'une taille équivalente à la sienne, il prennait néanmoins grand soin à ne pas paraître trop imposant, possiblement pour ne pas effrayer les enfants qui se trouvaient être ses premiers clients. Il lui trouva une peau trop blanche, qu'il attribua à une alimentation trop peu diversifiée et d'évidence, trop rare. Avec la peste ayant décimé la population le Royaume de Diantra et la guerre désormais lancée entre le royaume Drow, le commerce des jouets ne devait pas être des plus florissants. Il se décida à lui acheter au moins un petit quelquechose. Un jour prochain, lorsque les guerres se seraient calmées fautes de combattants, le Royaume aura besoin de fabricants de jouets. Il aurait été dommage que celui-ci, ainsi que ses prodiges, disparaisse entre temps par manque de pain.

Monsieur de Vorkosigan fit la moue et répondit à l'artisan qui attendait sa réponse.

« Je prendrai le personnage de carnaval, si le prix n'en est pas trop ambitieux ... » entama-t-il d'une voix volontairement trainante, avant de poursuivre.

« Ainsi qu'un peu de votre temps, si vous le souhaitez, après la fermeture du marché. Je possède une pièce de collection, dont j'espère pouvoir dire qu'elle est de conception unique, en ma demeure, et concernant laquelle votre science des marionnettes articulées pourrait me rendre les plus grands services quand à l'indentification de l'artisan qui l'a taillé... » continua-t-il d'une voix bien plus claire.

« ... Bien entendu, je saurai vous dédommager pour les inconvénients que celà pourrait vous occasionner. » acheva-t-il en pensant au cadavre qui dormait dans sa chambre d'amis.
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MessageSujet: Re: L'enfance est un monde qui ne se perd jamais -- La Ronce de Diantra   L'enfance est un monde qui ne se perd jamais -- La Ronce de Diantra I_icon_minitimeJeu 16 Avr 2009 - 14:21

Lorsqu’il eut fini de présenter l’éventail des créations de Kadvaël, le pantin s’inclina bien bas en une courbette comique puis alla se poster sur le genou de son créateur qui, lui, s’intéressait plus à l’homme devant lui qu’à sa marionnette, qu’il guidait maintenant l’esprit ailleurs. Il ignorait qui était ce type, mais l’étude attentive qu’il portait à tous les objets de bois n’avait rien de celle des enfants qui se préoccupaient plus du visage du jouet et des jeux potentiels qui pouvaient en découler. Si cette grande attention avait de quoi être gratifiante pour un artisan comme Kadvaël, en revanche il apprécia beaucoup moins lorsque le regard scrutateur de l’inconnu se porta sur lui. Il n’en laissa rien paraître, feignant d’être absorbé par la manipulation de son pantin.
Il se demandait de plus en plus qui pouvait bien être cet homme, et surtout, ce qu’il lui voulait. Il n’avait vraiment pas la dégaine du père de famille qui vient acheter un cadeau pour ses enfants, et même indépendamment de cela, Kadvaël était de plus en plus persuadé que ce n’était pas un acheteur potentiel. Mais alors, … ?
Pourtant, lorsque l’inconnu prit la parole pour la première fois, d’une voix grave, un peu traînante, ce fut pour demander l’un des personnages de bois exposés, un bonhomme à l’expression clownesque.
« Tout dépend… » C’est le pantin qui répondit, de sa petite voix nasillarde. « Combien êtes-vous prêt à y mettre ? »
Kadvaël ne faisait pas ça pour les sous. Enfin, si, un peu, car l’argent est tout de même essentiel à la survie. Toutefois, s’il sculptait, c’est avant tout pour son plaisir, et les jours où, comme ce matin-là, il s’installait sur le marché, il ne s’attendait absolument pas à ce que quiconque lui achète quoi que ce soit. Il ne fixait pas ses prix, il les estimait plutôt à la tête de son client ; si ce dernier était bien nourri, le ventre aussi replet que sa bourse, Kadvaël n’avait guère de scrupules à surestimer la valeur de sa marchandise, mais plus généralement il laissait à l’appréciation seule de son client la somme que méritait le jouet en question.
Kadvaël commençait vaguement à songer qu’il avait mal jaugé l’homme et que ce dernier ne s’intéressait réellement qu’à ses marionnettes… Mais cela ne dura guère qu’une seconde avant que l’inconnu poursuive dans sa lancée, l’invitant à venir voir une prétendue « pièce de collection ». Cet homme serait donc un connaisseur, un collectionneur ? Kadvaël n’estimait pas ses créations dignes d’être collectionnées. C’étaient des jouets, conçus uniquement dans le but de servir de jouets, même s’il soignait particulièrement leur esthétique.
Toujours est-il que ces paroles le confirmèrent dans ses premiers soupçons et il se hérissa aussitôt, pressentant un piège. Retour de la paranoïa… Mais que lui voulait ce type ? Ça ne lui plaisait pas, mais alors, pas du tout.
Ne rien laisser paraître.
Il conserva une expression indéchiffrable mais cette fois, ce fut lui-même qui répondit, d’une voix feutrée, tandis que le pantin se contorsionnait, son créateur ne s’occupant plus de lui.
« Je ne me connais guère de collègues, dit-il d’un ton tranquille. Aussi, je doute de pouvoir vous être d’une quelconque aide… »
Et il ne pouvait qu’espérer que ce prétexte suffirait à éloigner cet inconnu, encore que Kadvaël ne voie pas qui pourrait le renseigner… Mais ce n’était pas son problème.
À cet instant, alors que ses prunelles d’un violet soutenu se posaient machinalement sur la rue animée qui accueillait le marché, il reconnut à son uniforme un homme parmi les badauds. Hmmm, voilà qui n’était pas des meilleurs présages. Ces « patrouilles des marchés » passaient régulièrement pour vérifier que tous les stands étaient en règle, qu’ils ne débordaient pas de leur emplacement ni ne proposaient quoi que ce soit d’illicite –encore que quelques généreux pots de vin assuraient généralement l’immunité de certains commerçants qui en profitaient pour exposer d’illégales denrées à la vente.
Kadvaël, lui, n’avait payé nul pot de vin et pour tout dire, il n’avait rien payé du tout. Une taxe pour s’installer au marché ? Ah bon ?? Oui, bon, d’accord, stoppons la mauvaise foi, il se pouvait bien qu’il soit au courant mais… Rah, c’était tellement stupide de payer juste pour quelques mètres carrés de sol !
« Hmm, il se fait tard… »
D’un geste rapide, le marionnettiste replia la flamboyante étoffe où étaient exposées ses œuvres et en quelques mouvements, la roula de manière à en faire un baluchon de taille raisonnablement petite.
« Pour moi, c’est déjà l’heure de la fermeture », ajouta-t-il avec un parfait naturel en se relevant l’air de rien tandis que le patrouilleur n’était plus qu’à quelques mètres.
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MessageSujet: Re: L'enfance est un monde qui ne se perd jamais -- La Ronce de Diantra   L'enfance est un monde qui ne se perd jamais -- La Ronce de Diantra I_icon_minitimeVen 24 Avr 2009 - 21:26

Monsieur de Vorkosigan ne s'offusqua de la brièveté des réponses de son interlocuteur. Avec un geste de main faisant émerger quelques pièces, digne d'un prestigitateur ou plus simplement d'une personne habituée à dépenser à toute heure, il paya le prix convenu pour l'une des marionnettes. Cette dernière se fit empaqueter rapidement par son père créatif. Simple et droite dans sa composition, elle n'en était pas moins extravagante dans ses attitudes.

L'échange se fit rapidement. D'autant plus rapidement que les pécores de la garde se présentaient dans cette allée. Par groupe de trois, ils sillonnaient les artères des marchés en prédateurs naturels des resquilleurs. Armés de matraques, ils portaient à la taille des lames courtes, dont ils ne devaient selon la coutume faire usage qu'en dernier recours. Usage qui aux yeux de la Ronce de Diantra, avait plutôt tendance à se perdre.

Il plissa des yeux en les observant, soudainement tout aussi pressé que le vendeur de quitter les lieux. Il salua le tailleur de poupées de quelques formules rituelles et s'écarta de quelques pas, au travers de la cohue.

Ce faisant, la Ronce de Diantra mit son esprit en oeuvre, détaillant les mots et attitudes de son interlocuteur. D'un pas alerte, il contourna un étal de viande hachée que personne n'aurait eu le bon gout d'acheter si elle n'avait pas été réduite en bouillie, et se ficha entre deux voilures pour observer la position des miliciens et du tailleur de bois.

Les données du problème étaient les suivantes. Propriétaire d'une étrange marionnette, dont la caractéristique la moins remarquable était de mesure un bon mètre soixante de haut, la Ronce de Diantra s'était mis sur la trace de son créateur. Pour des raisons encore obscures, si ce n'était l'attrait des choses secrètes, la Ronce en faisait l'une de ses affaires favorites, surement parcequ'elle restait complètement dans l'impasse.

Enfin, jusqu'à ce jour. Le tailleur de bois avait dit ne point connaître de confrères, mais preuve était qu'il était capable de concevoir d'ingénieux mécanismes reproduisant les mouvements du corps humain et de nombre d'animaux. Hors donc, soit le tailleur de bois était un menteur, soit, puisqu'il ne connaissait nulle autre personne pratiquant le métier avec la même aisance que lui...

... C'est qu'il était directement le Créateur de la marionnette qui dormait sur un lit, sous la garde bienveillante du chien de la maison, Fureteur.

Néanmoins, le chien d'arrêt de la Ronce se faisait cruellement absent. Pourtant, loin d'être à court de ressources, Monsieur de Vorkosigan convoqua l'une des créatures les plus malines de la ville. D'un geste secret et convenu, il convoqua son second, apprenti et aide de camp, Moucheron. L'enfant presqu'adolescent s'approcha de lui et en quelques secondes, et avec l'aisance que procurent l'habitude et la complicité, ils s'entendirent sur une stratégie d'approche.

" Bien... Je vais le suivre pas à pas, tout en restant assez visible pour que vous puissiez vous-même me suivre " entama-t-il.

" Si fait " répondit la Ronce, d'un ton badin.

Moucheron, nommé parfois Grenouille, ou Monsieur Coche, fit la moue en observant son commanditaire et s'insinua dans la foule, le pas rapide et les mains dans les poches, à la suite de l'étrange interlocuteur.

La Ronce de Diantra lui laissa le temps de s'éloigner avant de sortir de son repaire, notant avec toute la désaprobation du monde que les trois membres de la milice étaient en train de sermonner un porteur d'eau. Ce dernier, visiblement en train d'oeuvrer sans licence, se voyait légèrement bousculé. Mentalement, la Ronce nota de revenir leur jouer un mauvais tour, avant de s'engouffrer à la suite de son enfant de main, le sinistre, l'infame Moucheron.
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MessageSujet: Re: L'enfance est un monde qui ne se perd jamais -- La Ronce de Diantra   L'enfance est un monde qui ne se perd jamais -- La Ronce de Diantra I_icon_minitimeDim 3 Mai 2009 - 13:33

Kadvaël cala son paquetage sur son épaule et commença à s’éloigner d’un air dégagé. L’un des patrouilleurs aperçut bien cet homme étrange qui semblait curieusement pressé de s’éloigner. Mais l’instant d’après, il avait disparu, évaporé dans la foule des acheteurs à laquelle il se mêlait sans avec une déconcertante facilité.
D’un pas rapide mais souple, Kadvaël zigzagua entre les badauds jusqu’à ce qu’il considère s’être suffisamment éloigné du danger potentiel que représentaient les gardes. Après quoi, il ralentit et accorda son allure à celle des passants qui l’entouraient, adoptant un pas lent et décontracté afin de ne pas détonner sur les autres.
Il laissait courir un œil machinal sur les étals des marchands, sans prêter guère attention à ce qu’il voyait. L’esprit ailleurs, il repensait à ce qui venait de se passer, et plus particulièrement à son dernier acheteur. Kadvaël n’était pas fâché de l’avoir quitté. Cet humain n’était pas net ; plus il y songeait plus cette conviction s’imprimait dans son esprit. Pour autant, il n’aurait su déterminer clairement ce qui excitait tant sa méfiance. Son intérêt inexplicable pour ces jouets d’enfant, vraisemblablement, et puis surtout cette histoire de pièce de collection à identifier… Oui, vraiment, ce personnage était à éviter désormais. Du reste, ce ne serait pas difficile ; Diantra était vaste.
Un fumet de nourriture, provenant d’un des marchands du bout de l’allée, vint chatouiller le nez de Kadvaël, réveillant son appétit. Avec l’argent qu’il venait de gagner, il avait de quoi manger pour quelque temps, et c’est donc avec un regain de bonne humeur qu’il se laissa guider par le flot des badauds jusqu’à l’étal d’où émanait cette douce odeur.
Avant de s’y arrêter, il jeta un regard prudent à la marchande, s’assurant qu’elle ne représentait aucun danger. Il s’accorda ensuite quelques secondes pour observer ce qu’elle proposait. Diverses pâtisseries prenaient le soleil, accrochant les regards gourmands de quelques passants qui hésitaient à craquer devant cet étal sucré. Il n’hésita guère avant de demander deux petits pains brun doré. Nourrissant et peu onéreux, tout à fait ce qu’il lui fallait.
Alors qu’il tendait la main pour payer la vieille femme, quelque chose accrocha le coin de son œil. Il se figea et détourna légèrement la tête, mais l’enfant avait disparu. Non, il avait dû rêver. La marchande se racla bruyamment la gorge et, reprenant ses esprits, Kadvaël laissa tomber quelques pièces dans sa paume avant de s’éloigner, son repas au creux du bras.
Mais le croquant de son pain au léger goût de miel ne lui tira pas la satisfaction qu’il aurait dû. Maintenant, Kadvaël était tendu, méfiant. Il dévisageait tous les gens qu’il croisait comme si l’un de ces passants avait pour projet de lui nuire, et bientôt l’environnement de cette foule mouvante l’oppressa.
Il accéléra légèrement le pas, sans même s’en rendre compte, pour parvenir plus vite au bout de l’allée marchande. Il tourna immédiatement dans une rue plus petite et dépourvue de boutiques, où le passage était beaucoup plus rare. Pour autant, il n’en ressentit nul soulagement. Car, un peu après lui, quelqu’un d’autre tourna au coin de la rue. Un enfant.
Quand on est un paranoïaque patenté, l’idée d’être suivi ne surprend guère puisque de toute façon, le monde entier est ligué contre vous. Aussi Kadvaël, de plus en plus tendu, se força à maintenir un pas régulier malgré son envie violente d’accélérer. Avec assurance, il s’enfonça dans un dédale de ruelles de plus en plus petites, cherchant à rejoindre un quartier qu’il connaissait bien. À l’angle d’un pâté de maisons, il tourna brusquement à 90 degrés, et prit le pas de course pendant que son prétendu fileur était encore hors de vue. Il tourna une fois de plus à droite, faisant ainsi le tour du pâté de maisons. Mais celui qui, pensait-il, le suivait, n’avait pas perdu sa trace si facilement.
Alors que Kadvaël retombait sur la rue qu’il avait quittée quelques instant plus tôt, il tomba sur quelqu’un qu’il connaissait déjà.
L’acheteur du marché.
Il voulut tourner les talons, mais la vague conscience qu’il avait d’une présence derrière lui –présence dont, en fait, il n’était même pas certain…- l’en empêcha. Il se sentit cerné, acculé, et dans un geste vif et instinctif, il porta la main à son dirk qu’il dégaina à moitié, prêt à en découdre.


[ Si tu préfères, je change la fin & nos persos ne se rencontrent pas, c'était pour enchaîner ^^ ]
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