[Quais] Non, ne pars pas... | Shawn

Meca... la ville, ses merveilles. Ses surprises. Je me suis bien amusée... même si j'ai toujours pas trouvé le vieux monsieur. J'aimerais bien le trouver, un jour... enfin, les surprises ont commencé... la veille du départ. Jusqu'à la nuit, tout allait bien... l'auberge était toujours aussi accueillante, même si les clients étaient un peu bizarres. Je me suis endormie, la bougie allumée, comme toujours...

Le lendemain, je me suis réveillée dans une sorte de brume... la gentille dame devait à chaque fois remettre une bougie pour que j'aie de la lumière... elle avait oublié ? J'ai cherché la bougie à tâtons... jusqu'à ce que je me brûle sur sa flamme. Pourtant je ne voyais pas la flamme... c'est une flamme invisible ? Magique ? Mais alors elle sert à quoi, si on peut pas la voir, et qu'elle fait pas de lumière ?
Enfin, il y avait des bruits 'en bas'... donc il faisait jour. Je me suis levée, ai évidemment trébuché mais suis parvenue aux rideaux, pour les ouvrir. Si la bougie n'éclaire pas, le soleil devrait, lui...
...sauf que la brume a persisté, même les rideaux ouverts. Alors ? Ils sont tous levés alors qu'il fait encore nuit ? D'habitude, il n'y a personne le matin, tôt... enfin, ils restent tard, mais il y a un moment où on entend rien, d'habitude.
Je me suis tournée... la porte ? Où était la porte ? Enfin, au bruit... j'ai pu trouver la porte. Après avoir rejoint le sol deux fois. Aieuh...
Je suis sortie... et ai loupé la marche qu'il y avait devant la porte de ma chambre. La gentille dame est venue m'aider à me relever, avait pris un ton rassurant...

"Vous vous êtes blessée ? Vous n'aviez pas vu la marche...?"

Vu ? Vu...? Elle voit, elle ? Je lui ai demandé si elle y voyait... elle m'a répondu que oui, perdant son ton réconfortant pour de la surprise. Pourquoi je n'y voyais rien, alors ? Elle a proposé de me raccompagner jusqu'à mon lit, et j'ai accepté... je pourrais attendre que je puisse y voir quelque chose.
Sauf qu'au bout de quelques minutes... minutes, heures... je ne sais plus. Je voyais "autre chose". Avec une voix. Une autre voix... quand j'ai appelé, la voix de la gentille dame est revenue pour demander si ça allait. La première voix a dit que tout allait bien, alors j'ai répété ses paroles à la gentille dame. Et elle est repartie en marmonnant... la folle ? Ils ont une folle dans une autre chambre ? La pauvre...
La voix douce a recommencé à parler... elle a expliqué que je ne pouvais plus voir, parce qu'il fallait que je puisse voir "autre chose". Que j'y avais gagné au change. Sur le moment, je n'ai pas très bien compris ce que je devais faire, mais elle m'a répondu que ça viendrait... J'ai dû rester un bon moment assise sur mon lit, à poser des questions à la voix. Je comprenais lentement, mais elle a dit que c'est normal... si c'est normal, alors il n'y a pas de raison de s'inquiéter.

Ca a continué... et ça aurait continué si la gentille dame n'était pas revenue pour m'apporter à manger. Le petit déjeuner ?

"Non, le souper..."

Toute la journée sur mon lit ? La gentille dame n'en a pas dit plus, et est vite repartie. J'ai mangé ce qu'elle m'a apporté, en renversant probablement la moitié du petit bol d'eau... enfin, quand j'ai repoussé le plateau sur le coté -me rendant compte un peu tard que je venais de le faire tomber... enfin, il était vide- la voix s'est remise à parler. Et j'ai vu "autre chose", comme elle l'avait dit.
Cette fois, c'est la voix qui m'a posé une question... pourquoi je restais ici. Je lui ai répondu que je cherchais le vieux monsieur... et je l'ai trouvé, finalement. Enfin, c'est la voix qui m'a expliqué qui il était. Haut prêtre. Donc maintenant, j'allais pouvoir le localiser... mais la voix a rajouté qu'il viendrait de lui même en temps utile. Alors j'allais devoir attendre... mais j'aurai autre chose à faire d'abord.
La voix m'a laissé me reposer... et m'a rejointe au matin. Enfin, elle m'a dit que c'était le matin. Et qu'un navire repartait aujourd'hui pour la terre. Il restait une place... je le savais. Je ne savais pas pourquoi je le savais, mais je le savais. La voix devait savoir pourquoi, elle. Mais elle a juste ajouté que c'était normal.

Alors j'ai pris le bateau. Au début ils m'ont mal accepté. Puis ils ont décidé de me laisser tranquille dans mon coin, et je n'ai plus quitté ma cabine de tout le trajet. La voix a continué de m'expliquer ce que je lui demandais, inlassablement. Les jours passaient, monotones... je n'étais pas seule, vu que "l'autre" me tenait compagnie. Elle m'a expliqué ce que je devrais faire, une fois à terre. Rendre visite à certaines personnes, pour me présenter. Je n'ai pas compris cette histoire de changement et de reconnaissance, mais elle a dit que ce n'était qu'un détail...
Et puis, on a fini par arriver. Le capitaine semblait soulagé de m'annoncer que j'allais 'enfin' pouvoir partir. On avait évité une catastrophe ? Ou alors eux non plus n'aimaient pas voir des femmes sur leur navire ? Bah, il avait sûrement une bonne raison d'être soulagé.
Je l'ai remercié, ai dit au revoir. Me suis laissée guider vers la passerelle... et suis descendue. Je ne suis pas tombée à l'eau, mais j'avais à peine posé un pied sur les pierres du quai que j'ai encore trébuché, et suis tombée. Enfin, j'ai l'habitude... c'est normal, pour moi. Je pensais que quelqu'un allait m'aider à me relever, mais j'ai fini par le faire toute seule. J'ai fait quelques pas pour m'éloigner du bord de l'eau, et quelqu'un m'a bousculée. Avec la voix, je ne maintiens presque plus mon gardien... et je suis allée heurter quelque chose. Probablement pas un mur... pas assez dur. Un homme ? J'ai bousculé un homme. A vrai dire, je supporte le contact humain, maintenant, même si ça reste peu agréable. Je n'aime pas qu'on me touche. Il y a juste une personne...
Enfin, j'ai bousculé quelqu'un. Même si c'est parce qu'on m'a heurtée avant, ce n'est pas poli... J'essaie de parler clairement, mais mon ton reste embarrassé et ma diction confuse.

"Désolée... désolée monsieur."

Ca doit être un homme... je ne peux même pas le voir. Et je n'ose pas le toucher pour en savoir plus, alors je reste sur place, pétrifiée.

[A toi de choisir : tu es l'homme que j'ai percuté, ou alors l'homme la remet debout et s'en va, et tu la remarque quand elle s'étale encore une fois en s'extrayant du flot humain What a Face

]

~ RP fait avec mon ancien personnage ~

A quoi me sert-il de planifier tout à l'avance. Fervant admirateur de l'improvisation, puisque, de toute manière, rien ne va jamais comme prévu. Une entité supérieur doit bien s'amuser avec nous, pauvre jouets. Je ne sais qu'une chose : Je vais venger. Venger ? Tuer, mettre a sang. Tacher d'un sang impur mes mains, moi, Shawn le pacifique n'y voit pourtant aucune honte. Je veux... Je voudrais laisser au loin les fantômes de Solène et d'Ariane. Sans jamais les oublier, je veux les laisser rejoindre Tari en paix.
Le bateau qui me ramène en Neraygon sera prêt dans une heure environ. Peut importe, je ne suis pas pressé. Je réfléchis a tout ce qui m'est arrivé de positif depuis mon arrivée en Miradelphia, deux ans et demi plus tôt. Toutes les rencontres que j'ai fait, les elfes... les nains et les humains. J'ai eu un panorama d'expérience nouvelles. Et puis, il y a toujours Saphir, mon tigre blanc qui, sur les quais provoque peur et admiration.
Il est assis à coté de moi, je le caresse de ma main droite, pensif. Il sent mon angoisse. Etrange sentiment puisqu'après tout ce temps, j'ai trouvé ce que je cherchais. La réponse qui s'impose maintenant en moi comme une vérité générale... J'enfouis ma main dans ma poche. Un objet glisse sous mes doigts. Je le prend avec délicatesse. C'est une bille de verre, un magnifique objet de toute évidence. Je le fais rouler lentement entres mes doigts. C'est Callista qui me les avait offert. Elle aussi cherchait quelque chose, un destin à accomplir, je le suppose. Elle avait trouvé avec cette même jolie bille qui roule entre mes doigts un horrible passé. Non pas le mien, mais celui d'Ariane. Enchainée, je l'avais réconforter pour la quitter peu après. Je n'ai jamais aimé les au revoir larmoyant. Et puis, quand il y a un au revoir, on hésite toujours vers sa destination. Je ne connais personne dans cette jolie ville portuaire d'Ydril. Je vois Saphir relever doucement la tête, captant mon attention. Je cache précipitement la bille à sa place initiale : ma place.
J'entends de l'agitation. Une femme tombe et s'excuse a quelques mètres de moi. J'entends des excuses, puis quelqu'un envoyer un coup de pied.

- Faîtes attention !

Je ne peux rester passif, je ne devrais pas m'emmêler mais mon coeur s'est emballé. Cette voix est nette dans mon esprit. Mon elfe, mon ange. Sur les quais... me cherchait-elle ? Nous nous étions promis, je me souviens. Je me trace un chemin et tombe bien nez a nez avec une jolie rousse terriblement séduisante par son innocence. Je la relève, la prenant tendrement dans mes bras pour l'asseoir un peu plus loin là ou j'étais assis auparavent. Saphir vient se frotter contre elle doucement. Que t'arrive-t-il donc, jolie Callista ?

- Callista... Tu te souviens de moi ? Je suis Shawn. Que.. Que fais-tu ici ?

Je suis hébété, je ne comprend pas la réponse de sa présence ici alors que mon coeur s'emballe. Il m'aurait parut tellement plus simple de ne pas la voir à nouveau. De pouvoir m'enfuir chasser mes ombres sans chercher mon ange. Un ange à qui j'avais pourtant promis une seconde rencontre...

- Callista...

Il y a de la foule... je ne vois pas, mais j'entend. Je sens : autant de personnes réunies laissent beaucoup d'agitation... J'ai descendu la passerelle prudemment. Plus prudemment que d'habitude. Mais ça n'a pas suffi pour que je fasse attention à autre chose, évidemment. La foule agitée... les murmures. Les cris. Habituels. Et moins... il y a quelque chose qui dérange. Et quelque chose d'autre qui me dérange. Comme une piqure d'abeille, mais sans la douleur. Quelque chose de connu... qui disparaît...
...et je m'étale par terre. Un instant, et je me relève et m'éloigne du bord de l'eau. Pour me faire bousculer à mi parcours... enfin, je suppose que c'était à mi-parcours, vu que j'étais entourée par les gens, les voix... les angoisses. Je retombe, dans la direction supposée de l'endroit que je voulais atteindre. Mais je ne retombe pas sur le sol.. pas tout à fait. En revanche, ce qui a amorti ma chute me laisse glisser au sol, et je ne tarde pas à me prendre un coup. Lui aussi a trébuché ? Ou alors c'en est un autre, à cause de la bousculade que j'ai provoqué... mais ça fait mal. Très.

Je reste un moment au même endroit, reprise par la même impression qu'avant. Un "quelque chose". Quelqu'un vient me relever, sa douceur contrastant avec la bousculade passée. On m'aide à m'asseoir... la même personne, vu que je n'ai pas quitté ses bras. Pourquoi m'avoir prise dans ses bras ? Il est peut être simplement gentil... mais il n'a pas besoin d'utiliser son temps pour moi. Ils sont toujours tous très occupés, ici... je n'ai pas envie de déranger.
Un autre contact vient couper net mes réflexions. Quelque chose de gros... et d'animal. Une impression de déjà vu. Une fourrure... Enfin, je sursaute en me rendant compte que je suis restée muette alors qu'il a été gentil avec moi...

"Merci..."

Un ton incertain... je ne sais pas à qui je parle, je ne sais même pas si je le connais. Probablement pas.
En revanche lui me connaît, vu qu'il m'appelle par mon prénom. Je dois me souvenir de lui...? Une expression intriguée se peint sur mon visage alors que je fouille mes souvenirs. Ne pas le voir ne m'aide pas... mais il poursuit lui même. Et je retourne directement me blottir dans ses bras quand il prononce son nom. Mettant le doigt sur ce qui me gêne depuis que je suis descendue : la pierre. Aussi, proche, c'est un phare, aveuglant... Et je suis surprise malgré moi.

"Tu... Tu as gardé ma pierre ?"

Surprise... agréablement. Je n'étais même pas sûre qu'il ait reçu mon dernier cadeau, alors qu'il ait pu le garder tout ce temps... Je finis par afficher un sourire radieux, et l'entendre prononcer encore une fois mon nom. Il n'est pas heureux, lui... il a gardé ma pierre, mais il n'est pas heureux. Et je réalise qu'il m'a posé une question, à laquelle je n'ai pas répondu.

"Heu... Je rentre."

Un peu vague... Une moue gênée prend place sur mon visage, et j'essaie de poursuivre. Qu'est-ce que je peux lui dire ? Tout ? Je ne sais pas...

"J'ai été... 'choisie'. Je dois aller à Diantra... j'ai quelqu'un à rencontrer là bas. On me dira sur place qui c'est..."

Tout, sauf ce dont je ne sais pas si je peux lui dire... Est-ce que je peux ? La réponse s'impose d'elle même presque en même temps que la question : oui, mais pas tout de suite.
Je reprends un sourire. C'est à mon tour, pour les question ! La première...

"Et... et toi ? Tu es venu ici seulement pour tenir notre promesse, ou tu as quelque chose à faire ?"

L'animal qui m'a frôlé... Saphir ? Je finis rapidement, toujours dans ses bras.

"Saphir ? Tu as emmené Saphir avec toi, hein...? Il... il est où ?"

Je bute sur la dernière phrase. 'Elle' a dit que je mettrai un moment à m'y habituer, mais ne plus rien voir est quand même dérangeant... enfin, je lui fait confiance. Si elle l'a dit, c'est que c'est vrai. En revanche, Shawn ne le savait peut être pas... je vais encore l'inquiéter pour rien. Décidément, les gaffes...

Callista me remercie. Elle ne semble cependant pas encore m'avoir reconnu. Je retrouve avec plaisir les brides de son innocence. Celle ci bien moins présente que lors de notre première rencontre cependant. Je l'observe. J'aime tout chez elle quand j'y pense. Ses longs cheveux rouges, son sourire... Et tout le reste. Beaucoup trop long à énuméré. Ma jolie Callista vient se blottir entre mes bras où je l'acceuille. Elle semble un peu surprise alors qu'elle prononce quelques mots. Me demandant si j'ai gardé sa pierre. Je reste quelques secondes muet. Comment peut-elle ne serait-ce que quelques secondes imaginer que je l'ai jeté ? Ou vendue ?

- Bien sûr ! Pourquoi m'en serais-je débarasser ?

Ma voix exprime clairement une incertitude. Quelque chose à changer chez la jeune femme et je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. Elle est si étrange... Déjà, les quais sont peut être bourrés de personnes. Mais pourquoi n'a-t-elle pas éviter cet homme ? Ou pourquoi ne s'est-elle pas relevée seule. Je caresse ses cheveux d'une main douce, puis, de l'autre main, je sors la bille que je lui met sous les yeux. Voudrait-tu la récupérer ? Après tout, plus qu'un cadeau c'était une promesse. Et maintenant elle est résolue. L'énigme qui m'avait si longtemps torturé est terminée : J'ai retrouvé Callista.
Je suis pourtant las. Pourquoi est ce que je la retrouve au moment de mon départ. Mon bateau partira dans une ou deux heures et je retrouve une petite étincelle de bonheur. Celle qui est entre mes bras, sa tête contre mon cœur. J'en suis triste d'avance de devoir lui dire adieu. Je lui demande ce qu'elle fait là avant de répéter son prénom une autre fois. Elle me dit rentrer, mais rentrer où ? La femme que j'avais rencontré était totalement libre de ses déplacements. La Callista dont je me souviens n'avait pas de chez elle. Elle marchait au gré de ses envies. Elle avait un but, rencontrer quelqu'un je crois mais celui ci était si loin dans son esprit...

- Choisie...? Mais choisie pour quoi ? Pour qui ?

Elle m'inquiète. Je ne comprends pas ce qu'elle raconte. Je veux savoir om va mon petit bout d'ange, être sûre qu'elle ne sera pas en danger. Mon regard se pose sur le navire qui dans une ou deux heures me fera quitter Miradelphia pour me rammener en Neraygon. Comment puis-je...? Vraiment. Comment puis-je partir maintenant que je l'ai retrouvé ? Deux ans de réflexions mis en danger par une femme. Avec qui je n'ai en plus aucune autre relation que de l'amitié... et de l'attachement. Elle me demande ce que je fais moi même. Mon coeur manque un battement. Je reste silentieux quelques minutes. Elle avait lue mon passé, lu mon coeur et délié ma langue. Et me voilà muet désormais.

- Hé bien... je.. je vais partir. Je vais prendre ce bateau là bas et rejoindre mon comté... J'ai des affaires à y régler.

Ma voix n'est plus aussi assuré. Je joue la carte de la vérité, porutant je sais que les "au revoir" seront déchirant. Et qu'elle va essayer de me convaincre de ne pas la laisser. Déchiré mon coeur.
Je deviens une nouvelle fois muette. Comment ça, Saphir est là ? Ne le voit-t-elle donc pas ? Je réfléchis à toute vitesse. Je passe un doigts sur ses yeux.

- Callista.. Il.. Il est contre toi... Dis.. Dis moi Callista... Tu es.. aveugle ?

Je n'attends pas sa réponse pour la serrer contre moi. Des larmes dégringolant de mes yeux. Comment pourrais-je la laisser après ça ? Comment pourrais-je vraiment...?

Bien sûr... bien sûr qu'il a gardé ma pierre. Et surtout, l'a reçue... le seul moyen que j'avais alors à disposition n'était pas très fiable... vu qu'elle aurait pu s'égarer, ou juste tomber au détour d'un chemin. Mais je l'ai blessé, apparemment... comment ? Parce qu'il a cru que je pouvais croire qu'il s'en serait débarrassé ? Ca doit pouvoir se vendre... mais ça ne doit pas être si rare que ça. Sauf que la petite voix me souffle que si. Bon, alors c'est rare. Et comme c'est vraiment beau, ça doit pouvoir se vendre... mais ceux qui en ont doivent vraiment y tenir, non ? Oui. Pratique, ces conversations...
Je sens une main qui passe sur mes cheveux... et ma pierre est manifestement sortie. Je ne vois pas mais je sais où elle est... dans quelle direction, plutôt. Pour la distance, c'est vague... mais la localisation a parfois ce genre d'effets. Enfin, je peux tendre la main, pour finalement venir la poser dessus, hésitante. Je la prend et la fixe un moment... avant de comprendre pourquoi il me la rend. La promesse est tenue, il n'a plus rien qui le rattache à moi. Hors de question !
Je lui fourre dans les mains, et proteste.

"Garde la..."

Au moins je pourrai le 'suivre', où qu'il aille... sinon, j'aurais un peu plus de mal.
Je finis par lui donner une réponse à sa question... je rentre. C'est peu précis... j'affiche une moue gênée, et essaie d'être un peu plus précise. Sans grand succès, vu que je dois l'embrouiller encore plus... Finalement, tout ce qui a changé par rapport à "avant", c'est que maintenant je sais que je l'embrouille. Mais je le perd quand même.
Je reste muette face à ses nouvelles questions... pas tout de suite. Je ne peux pas lui dire tout de suite. Je le sens bouger. Et lui demande ce qu'il fait là, lui... je ne devrais pas. Je lui retourne ses questions alors que je n'ai même pas été capable de lui donner une vraie réponse... et pourtant, il me répond. Honnêtement...
Sa voix tremble un peu, mais il finit. Un unique sanglot m'échappe, et je réprime tant bien que mal les suivants. Je ne peux pas le retenir... je n'ai pas le droit, autant pour lui que pour Néera... et je serai seule pour ça. Si elle a jugé que c'était mieux ainsi...
Je passe à un autre sujet, bien consciente que si je m'attarde sur celui ci je finirai par lui demander de rester... Saphir. Une gaffe. Que je ne peux pas effacer, malheureusement... et je ferme les yeux quand je sens qu'il s'approche, pour sentir son doigt qui glisse sur mon visage... il a compris, évidemment. Je n'ai pas le temps de lui répondre, vu qu'il me serre à nouveau contre lui. Mais je ne pensais pas qu'il en serait affecté au point d'en pleurer... ma main se lève vers sa joue. Je ne peux la voir, mais je sais qu'elle luit faiblement, baignée d'une lueur blanchâtre...

"Tu triches..."

La voix, amusée.
Ma main vient se poser sur la joue de Shawn, la lueur disparue. Ca serait de la triche... la magie ne doit pas être utilisée à tort et à travers. D'autant plus que l'apaiser magiquement ne durerait qu'un temps, et que cet état reviendrait alors que je ne serais plus là pour lui...
En revanche, je peux l'aider... lui dire. Je m'éloigne un peu, en restant dans ses bras mais en gardant assez de marge pour pouvoir parler. Mes mains viennent s'accrocher à son cou, et j'entame les explications.

"Oui... je ne peux plus voir ce monde ci..." Remplacé par ma Déesse. "Tu te souviens, je t'avais dit que j'étais prêtresse de Néera ? Elle m'a... choisie... pour elle. La précédente... a 'disparu'..." Encore un peu imprécis... j'achève, hésitante.
"Elle m'a choisie pour être la nouvelle... Je suis Gardienne."

Il peut toucher la magie, donc il connaît les Dieux et sait sûrement ce que ça veut dire... et aussi que je ne crains absolument rien. Néera veille sur moi, comme sur chacun de ses fidèles... je n'ai rien à craindre.
Par contre, lui risque d'être en danger... que doit il faire ? Que veut il faire...? Je finis par céder, et reprend la parole, après un moment de silence.

"Qu'est-ce que tu veux y faire...?" Quoi que... et à la réflexion, je m'en fiche. Ce n'est pas ça qui m'intéresse. "Reviens vite..."*

Je ne peux l'empêcher de partir, mais ce qu'il doit faire là bas ne doit pas être... définitif... il pourra revenir... non...?
Et je reprend encore.

"Fais attention... s'il te plaît..."

C'est une supplique...
Une impulsion me prend, même si je ne sais si ça contribuera à l'apaiser ou si ça creusera encore l'abime de ses tourments... mais je me rehausse à hauteur de son visage, et vient l'embrasser. Juste un bref instant, contact fugitif...
Je ne pourrai jamais lui offrir plus, et je le sais... à vrai dire, ce sera probablement la dernière fois. Je suis vouée à Néera...
Je reviens me blottir dans ses bras, attentive à ses paroles maintenant que je lui laisse une réelle occasion de répondre.

Elle est aveugle. J'en reste bouche bée et je n'ai même pas la force de la ramener À moi quand elle s'éloigne un peu. J'aurai du m'en rendre compte tout de suite... Qu'elle n'ait pas pu éviter cet homme tout à l'heure, qu'elle ne se soit pas relevée, qu'elle ne m'ait pas reconnu, qu'elle m'ait demandé l'emplacement de Saphir... J'aurai du m'en rendre compte. Je l'écoute, distrait, alors qu'elle m'explique que... QUOI ?!?

- Gardienne ? Tu... Tu es gardienne de Néera ?

Au nom des cinq... Une pensée égoiste me prend soudain, pourquoi elle ? Pourquoi Néera a-t-elle choisit ma jolie Callista pour en faire sa plus importante servante ? Pourquoi a-t-elle sacrifié cette innocence bienveillante et revigorante aux loups ? Pourquoi a-t-elle souhaité en faire sa principale messagère au près de toute la corruption de ce monde. Diantre ! Combien y a-t-il de pretresses de Néera en Miradelphia pour qu'elle la choisisseelle ? Mais après ce lourd moment de silence, elle reprend la parole. Que dois-je faire à Neraygon ? J'hésite... Puis-je souiller un peu plus son innocence en lui révélant mes plus basses envies, et mes plans couleur du sang ? Puis-je la laisser sentir couler le sang sur mes mains qui la tienne étroitement serrée contre mon torse ?

- Je dois...

Mais elle ne me laisse pas finir et je lui en suis reconnaissant. Qu'aurai-je dis ? Que je devais libéré les fantomes de ma soeur et de ma fiancé pour les laisser librement rejoindre le royaume de Täri ? Elle se moque de la réponse, ce qui l'importe, c'est que je revienne. Vite .

- Je te promet de revenir Callista.

Mon ton est solennel, je n'aime généralement pas faire de promesses que je ne suis pas sur de pouvoir tenir mais aujourd'hui, nous en avons besoin tous les deux. Puis, qui sait ? Je ne ferai pas toute ma vie là bas, pourquoi le ferai-je ? Reste seuulement la notion de temps. Je ne sais pas ce que je trouverai au delà de cet épuisant voyage, me faudra-t-il mener de nombreuses recherches ? Les trouverai-je immédiatement ? Quel rang occuperont-ils ? Cela sera-t-il facile de me venger ? Tant de facteurs qui rentrent en ligne de compte et si peu de réponses à ces questions.

Elle se réhausse à la hauteur de mon visage et dépose un baaiser sur mes lèvres. Le dernier avant un long moment probablement. Je lui souris - meme si elle ne peut probablement pas le voir - puis, après un dernier baiser sur son front et une dernière caresse dans ses cheveux incandescants, je me relève.

- A bientôt ma Calli... Que les dieux te gardent.

J'ai toujours detesté les au revoirs... Surtout lorsqu'iils ressemblent autant à des adieux. Je m'en vais à grand pas, ne m'autorisant pas un regard en arrière. Si je la regarde, assise ici, il sera trop tard et je ne pourrai plus jamais faire mon voyage. Si je me retourne, elle aura emprisonné mon coeur... Cela n'Est-il pas déjà fait ? Une voix au fond de moi me dit qu'elle en détient la clef. Dans ma poche, la petite bille de verre roule. Elle me guidera à elle, le temps venu.

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