Attaque, attaque pas ?

Nous étions arrivé depuis presque deux jours à présent.

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Nous avons aussitôt quitter la Dross lorsque l'échange eut lieu. Jonathan pour s'assurer qu'on ne trahirais pas notre parole demander à un groupe de ces hommes de nous escorter. Aucune parole échanger lors de la traversée de la forêt d'Aduram , seulement peut être des murmures échangés entre Katalina et moi. J'étais trop heureux de la revoir pour penser à repousser ces hommes non pas pour attaquer la Dross non, juste parce que je n'aime pas leur présences ! Le jour, on galope, la nuit on dort chacun dans une tente sauf Kata et moi qui dormions dans la même couche. Non ne vous inquiète pas, il n'y a rien eu entre nous seulement des câlins. Katalina était trop faible pour cela, et je n'avais pas vraiment la tête pour ça. Le voyage se passa donc sans encombre.

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Enfin Serramire. La bas, une bonne centaine de gardes nous attends. Nous sommes escortés jusqu'au château. Les soldats sont réjouit du retour de la Noble mais sont rempli de haine face à la pensée de ce qu'elle a bien pu vivre. Je fais monter Katalina dans ma chambre où trois guérisseurs nous attendent. Je descend ensuite en fermant la porte derrière moi, Katalina a besoin de soin et de repos et les médecins mages pourront lui donner cela. Je ne remonte que la nuit, la bercer dans mes bras comme pendant le trajet.

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Le quatrième jour, Katalina va beaucoup mieux mais je la laisse au lit, lui interdisant de se lever. Une nouvelle séance avec les guérisseurs. La pauvre, elle a tellement dû être traumatisé par ce qu'elle a vécu. Je préfère ne pas lui en parler, j'ai quelque expérience et je sais que par le temps cela cicatrise et par de l'affection que j'essaie de lui apporter. J'attendrais qu'elle me parle elle en première.

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Je me réveille tôt le matin et me dégage doucement de l'étreinte de Katalina, elle va de mieux en mieux physiquement. Je reviendrais la voir à midi, pour l'instant j'ai des occupations que je dois finir aujourd'hui.

Je reviens à midi avec un plateau où trônait des plats délicieux digne des rois des rois. Il est vers midi et Katalina vient de se réveiller, je pose le plateau sur un meuble et m'assoit sur le lit près d'elle et dépose un baiser sur son front.

- Comment vas-tu aujourd'hui mon ange ?

Elle a tellement maigri durant son séjour que je m'efforce de la replumais un peu. Venant vivement au vif du sujet que je voulais aborder avec elle, je repris une expression sérieuse et lui posa une question que je ne voulais pas y répondre.

- La Dross t'a reccueuilli mais aussi Nhilantar, ils l'ont protéger et en quelque sorte aider en son méfait, or je veux les punir mais pour cela j'aimerais ton consentement car tu as tout vécu et sait mieux que moi s'il le faut ou pas.

Quand elle avait senti ses pieds quitter le sol, quand elle avait senti que Merwyn la prenait dans ses bras, elle avait eu une première sensation de panique qu’elle avait réprimée comme elle le pouvait : en fermant les yeux et en se crispant. La panique avait encore monté d’un cran, quand il l’avait installé sur son cheval de la même façon que le drow, mais une fois encore elle avait tenté de se contrôler… et réussi, au prix d’une respiration un peu saccadée. Merwyn n’était pas « Nhil », il ne lui voulait aucun mal, se répétait-elle en boucle, se concentrant sur cette litanie afin de ne plus sentir les bras l’enserrer. Aussi ne fut-elle pas très bavarde, et même de moins en moins à mesure que le voyage s’allongeait. Les quelques nuits, ensuite, où elle dut dormir dans une tente ne furent pas non plus évidente. Son duc la couvrait de ses attentions, tentant de se montrer réconfortant, mais sentir ses mains la caresser doucement la mettait horriblement mal à l’aise, et elle se contenta de recevoir sans pleurer, ne rendant pas une fois les attentions dont elle jouissait, corps immobile cherchant le repos. Katalina en aurait pleuré, de ne pouvoir ainsi s’abandonner dans les bras du jeune homme. Elle en avait tant rêvé, quand les chaînes l’empêchaient de bouger, quand elle se recroquevillait dans son coin de chambre… Et maintenant qu’elle pouvait enfin le serrer dans ses bras malingres, quelque chose en elle fuyait les étreintes, fuyait les gentillesses. Elle se forçait à faire la part des choses, savait qu’il ne la violerait jamais, mais son corps lui n’arrivait pas à s’en convaincre. La sœur s’était montrée douce, mais ça ne l’avait pas empêchée de…

Revoir Serramire lui fit un effet étrange, un mélange de joie, d’espoir et de résignation. Car tout n’était pas fini, comme on aurait pu le croire. Tout n’était pas fini, non… Il suffisait de voir comment elle réagissait pour s’en convaincre, même si elle parvenait à cacher de façon plutôt satisfaisante son trouble. Toujours est-il qu’elle pleura quand elle aperçut le château ducal. Merwyn la fit s’installer dans sa encore récente chambre, et il la livra aux bons soins de ses guérisseurs. Ils usèrent de leurs talents avec science, apaisèrent son corps, mais la fatiguèrent aussi énormément. La magie prélève un lourd tribut à celui qui l’utilise, mais aussi à celui qui la reçoit dans le cas d’une guérison. Aussi laissèrent-ils une Katalina profondément endormie quand ils quittèrent la pièce. La même chose se reproduisit le lendemain, si bien qu’elle passa la majeure partie de son temps à dormir.

C’est une Katalina légèrement endormie, assise contre le dossier de son lit, le dos reposant sur un confortable oreiller, que Merwyn trouva quand il entra dans la pièce. Après avoir jeté un rapide coup d’œil à la fenêtre, elle estima que le zénith ne devrait pas tarder. Le duc s’approcha rapidement, et elle se força à l’immobilisme. Mais ce ne furent pas câlins et étreintes qu’il lui livra, simplement un léger baiser sur le front. La jeune ne broncha pas, et se demande même comment il pouvait ainsi vouloir l’embrasser. Elle n’avait pas eu l’occasion de se laver depuis si longtemps ! Ses cheveux en batailles la démangeaient sérieusement, de même que certaines parcelles de peau - surtout celles qui avaient abordé, quelques jours plus tôt, des entailles et meurtrissures. Se dégageant doucement, elle esquissa un léger sourire.

« Bonjour, Merwyn… »

Remettant malgré elle sa robe de nuit en place afin de dissimuler le plus possible son corps au reste du monde, elle balada son regard dans la pièce avant de s’intéresser au plat qui trônait fièrement devant elle. Un instant, elle se demanda si même Trystan avait le droit à pareils merveilles, mais elle repoussa ces pensées parasites et se saisit d’une poire. Qu’elle avait faim ! Elle n’avait rien avalée depuis son repas à la Dross, et son ventre criait famine. Une bouchée lui confirma ses doutes : elle était aussi délicieuse que son aspect le promettait. Elle n’eut pourtant pas l’occasion d’y goûter une seconde fois, tant la question de Merwyn la surpris.

« Attaquer… la Dross ? »

A répéter ainsi ce qu’on venait de lui dire, Katalina devait surement passer pour une simple d’esprit, mais elle n’était tout simplement pas sure d’avoir bien compris. Mais comme la visage de son duc ne s’était pas troublé, gardant son sérieux, elle en conclut qu’elle ne s’était pas trompée.

« Mais… Pourquoi ? Et comment ? Tu as juré, Merwyn, tu… Et puis, tu ne connais rien de la ville, tu ne sais pas comment elle est protégée, tu… »

Elle secoua fermement et négativement la tête, cette question l’arrachant à ses préoccupations et lui rendant une partie de son caractère passé.

« C’est inutile, dangereux, et surtout injuste. La Dross ne mérite pas qu’on l’attaque. Certains de ses résidents sont peut-être promis à la potence, peut-être même pire que… lui… » Elle n’avait pas eu la force de prononcer son nom, son visage s’était tordu un instant de douleur, et c’est d’une toute petite voix qu’elle continua. « … mais la plus part, non. »

Et puis, il y avait Karine, son amie, celle à qui elle devait d’être encore vivante. Non, Merwyn ne pouvait pas attaquer la Dross, il n’avait rien à y gagner…

Encore une fois elle se dégagea de mon étreinte. Est-ce normale ? Je n'en sais trop rien. Depuis son retour en Serramire, je n'avais cessé de la réconforter. Je savais bien que l'image de Nhilantar persistait à être présente dans son esprit, elle faisait des cauchemars la nuit parfois quand mes guérisseurs n'avait plus la force nécessaire de les lui enlever. Mais une pensée que je redoutée vint prendre place dans mon esprit. J'avais l'impression que Katalina voyait en moi un homme en tout point semblable à Nhilantar. Et les paroles de ce dernier résonnèrent une nouvelle fois dans mon esprit. " Les drows sont issu des humains ", malheureusement, il avait à moitié raison, certains humains sont fourbes et ingrat de vrais bandits et malfrats qui viole et violente la population. Certains se montrent d'une cruauté sans égale ! Mais la plupart sont des personnes justes et bien, elles agissent pour la plupart pour le bien de leurs terres et de leurs gens. Les humains sont capables d'aimer de haïr en même temps, et le plus beau présent qui leur a était offert est leur amour. L'amour que j'ai pour Katalina en ce moment et la voir ainsi me désole. Un jour Nhilantar, tu auras ta tête tranché et ce jour approche dangereusement pour toi. Bientôt mes assassins se mettront sur ta piste, et j'ai le plaisirs de te faire savoir que tu es leur proie.

Katalina refusa de me voir attaquer la Dross, elle argumente et je la laisse parler. Mais sa dernière phrase m'arracha une moue. La Dross était connu pour ses habitants tous des bandits rejeté par la société ayant prit refuge en ces lieux. Ce sont tous des malfrats sans exception. S'il en avait tenu seulement d’elle, j’aurais attaqué sans remords. Mais le Roi me l’a interdit, sa missive rempli de menace me faisait savoir que si je tentais le coup, il me destituera. Ce que je ne souhaite pas bien sur, Trystan avait fait de moi non plus un allier potentiel car je déteste les menaces et chantage. Je n’attaquerais pas la Dross en ce moment, j’attendrais que mes alliances soit plus profonde.

Je répondis simplement par un hochement de la tête en direction de Katalina, alors que je lui caressai la joue. Avec un air amusé, je changeais de sujet.

- Tu devrais prendre un bain avant que tes cheveux ne tombent.

Je retirais ma main de sa joue et appela une de ses servantes que j’avais autorisé à monter au troisième étage de la demeure. Je lui donnais ses instructions et elle baissa la tête pour signifier qu’elle avait compris. Je tournais de nouveau ma tête vers ma belle, et lui dit.

- Je t’attendrais au salon d’à côté une fois que tu te serais lavé et détendu.

Et sur ce, je me lève. Aujourd’hui j’ai la journée de libre et je pourrais en profiter pour rester auprès de Katalina. Je ne pensais pas aux ébats amoureux que nous n’avons pas échangé, je dois d’abord lui laissé le temps de se reposer.

Pourquoi, alors qu’elle terminait sa plaidoirie, Katalina eut l’impression qu’il se moquait de ce qu’elle pouvait dire ? L’étrange expression qu’il aborda sur ses traits agréables ne lui fit pas l’effet d’une moue convaincue, bien au contraire. Si par hasard Merwyn ne lançait pas son attaque, ce ne serait pas à cause d’elle, mais à cause d’autre chose. C’était un sentiment étrange, elle avait l’impression qu’il ne la comprenait pas. D’un autre côté, elle l’avait trahi. Elle l’avait presque livré aux drows. C’était une des raisons qui faisait qu’elle était mal à l’aise quand elle était avec lui. Elle n’arrivait pas à se pardonner. Remettant une nouvelle fois sa robe en place, elle préleva une nouvelle bouchée à sa poire, pour se donner une contenance, regardant droit devant elle, si bien qu’elle ne vit pas la main du duc s’approcher. Sentir ses doigts contre sa joue la ramena à la première fois où il l’avait touché. Redoutable et charmeuse, Katalina avait alors obtenu exactement ce qu’elle voulait de lui, pour son plus grand plaisir. Elle avait alors senti ce doux contact. Elle ferma les yeux, essayant de retrouver les sensations qu’elle avait alors éprouvées, et y parvient à moitié. Sans être vraiment à l’aise, elle ne ressentait plus le besoin impérieux de se dérober. Une petite victoire… mais de courte durée.

Merwyn n’avait aucun moyen de le savoir, mais parler de bain à sa douce et tendre n’était pas la meilleure idée qu’il avait pu avoir. Elle sentit son corps se raidir, sa respiration se bloquer, une sueur froide couler le long de son dos. Et elle courba la tête Même le ton légèrement amusé la replongea dans les affres dont elle venait à l’instant de s’extraire en partie. Il avait beau être aux antipodes du ton moqueur et vicieux de « Nhil », elle lui trouva quelques sonorités identiques, et cela lui fit mal. Oui, elle n’était pas à son avantage, oui, elle ne devait pas sentir la rose. Elle voulait bien avouer tout cela. Mais ce le faire rappeler implicitement par l’homme qu’elle aimait était autrement plus douloureux. Et puis, peu importante la façon dont il l’aurait tourné, l’idée de prendre un bain ne l’aurait pas enchantée.

L’eau. L’eau était devenue son pire cauchemar, l’élément synonyme d’horreur, de souffrance, à la fois physique et morale, et de honte. Restait-elle simplement une femme ? Elle avait toujours l’impression d’être un objet au service du plaisir d’autrui. Et sa souffrance s’accentuait quand elle trouvait des liens qui n’existaient pas. L’espace d’un instant, elle s’imagina que Merwyn voulait qu’elle prenne un bain car il ne prenait plus aucun plaisir à la voir ainsi. C’était à elle de s’adapter et non à lui, et peu importe ce qu’elle avait subi.

« Merwyn je… »

Elle leva le regard et se rendit compte qu’il était déjà parti. A la place, une servante attendait manifestement quelque chose, qu’elle bouge par exemple. Sauf que Katalina ne lui fit pas ce plaisir, bien au contraire. Soupirant désespérément, elle se laissa retomber contre son oreiller, incapable de supporter le regard qu’elle devinait impatient de la servante.

« Qu’attendez-vous ? »

Elle ne le savait que trop bien. Qu’elle la suive et qu’elle plonge dans une foutue bassine remplie d’eau. Sauf que Katalina ne voulait pas de bain, elle ne voulait pas être propre, elle ne voulait pas prendre le risque qu’un homme la trouve désirable. Elle voulait juste l’oubli. Qu’on l’oublie et qu’elle oublie.

Katalina avait subi tant d'épreuves que la plupart des humains en un mois seulement. Elle s'était faite violer par ce drow .. Je l'avais appris par Nhilantar lui même, dans sa lettre en essayant de me provoquer. Mais à chaque fois que je touche Katalina, elle se dérobe ! Lorsque je l'embrasse sur le front, j'ai l'impression qu'elle va s'évanouir. Et à force, je commence à penser que parfois elle crois que je vais la maltraiter comme son kidnappeur. Et la seule pensée qu'elle puisse l'assimiler à moi me décevez. Je l'avais pourtant bien traité dès le moment où elle fut entre mes bras, je lui avais fait quérir les meilleurs guérisseurs du royaume pour qu'ils la soignent et la soulagent autant qu'ils le pouvaient. Certes, cela était seulement physiquement, moralement s'était à moi de le faire.

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**

Dame Noblegriffon ne voulait pas se lever, et la pauvre servante nouvellement nominée pour entrer au troisième étage ne savait comment s'y prendre. Le majordome lui avait demander de se mettre derrière la porte de la chambre en attendant que Seigneur Merwyn ne l'invite à entrer pour s'occuper de sa Dame, en tout cas de sa future dame. Car les rumeurs disaient que depuis la fameuse promenade en tête à tête entre Sa Seigneurie et Dame Noblegriffon, il avait cessé d'avoir des amantes. Et pendant sa capture, il avait l'air si tourmenté et si triste que tous dans cet maison avaient de la peine pour lui.

Soudain le duc sortit de la chambre et l'invita à entrer dans un sourire. La jeune servante baissa la tête en rougissant. Il fallait avouer que sa Seigneurie était un homme fort et courageux, et il avait un certain charme qu'il arrivait que les servantes du château ne parle de lui en murmurant lorsqu'elles se reposaient dans leurs chambre. La tête baisser, la jeune servante répondant au nom d'Erzébeth entra dans la chambre où reposait la dernière Noblegriffon. Cette dernière reposa sa tête sur l'oreiller, et n'était visiblement pas prête à se lever pour que je la conduise à la salle de bain. Dame Noblegriffon ne s'était pas laver depuis son retour et elle ne sentait vraiment pas la rose. Maitre Merwyn devait vraiment tenir à elle pour avoir supporter cette odeur jusqu'à présent. Erzébeth commençait à perdre patience devant l'inactivité de sa belle maitresse jusqu'à que celle-ci lui demande ce qu'elle attendait. La charmante servante baissa la tête avant de répondre.

- J'attends que ma Dame ait la bonté de se lever et de se laisser guider jusqu'à la salle de bain pour que je puisse la laver et ainsi, elle sentira mieux la rose qu'à présent.

La servante avait parler d'un ton neutre mais plein de sarcasme. Sur ce coup là, elle s'était montré insolente envers sa maitresse, mais la vérité est qu'elle ne l'appréciait guère pour avoir mis son jeune maitre dans cet état là, de plus elle l'avait énervé. Et pour aller plus vite, Erzébeth s'approcha de Katalina et lui saisit le bras pour la mettre debout.

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Assis sur un des divans du salon, j'attendais que Katalina ait fini son bain tout en réfléchissant. Je ne savais si c'était le moment approprié mais je comptais demander à Katalina Noblegriffon de devenir Katalina de Serramire. Cela pouvait sembler à certain trop rapide mais c'était mon choix, ces derniers temps j'avais couché avec nombre de femme mais chez aucune je n'avais ressenti ce désir patient et ce coeur qui battait de plus en plus vite. Ashenie, je l'avait bien vite oublié après cette rencontre où nous étions séparé que de quelques mètres, elle n'était qu'une gamine d'une quinzaine d'année et n'était pas la perle que je recherchais, par contre, Katalina elle s'était tout autre chose.

Katalina allait mal, c’était une certitude. Mais pouvait-on vraiment lui en vouloir ? Il était tout à fait regrettable qu’un jeune homme aussi charmant que Merwyn ne parvienne pas à comprendre les affres dans lesquelles elle était plongée. Elle le voyait bien, il souffrait de son incompréhension, prenait chaque rebuffade qu’elle ne pouvait s’empêcher de lui imposer comme une attaque personnelle. Katalina ne savait pas s’il savait, ne voulait pas savoir et ne voulait même pas en parler. Pour autant, elle jugeait la chose… prévisible, et aurait apprécié qu’il lui laisse du temps. Les soins étaient certes utiles, indispensables même, mais ils devenaient rapidement secondaires. Merwyn était jeune, le temps était encore une notion vague, mais celui dont avait besoin sa belle ne se comptait pas en jours, en semaines, et peut-être pas en mois. Qu’était une année devant une nuit d’épouvante ? Et de toute façon, dans l’état actuel des choses, Katalina ne voyait de toute façon aucune porte de sortie. Elle fermait les yeux pour fuir les ténèbres, situation paradoxale en vérité, et qui reflétait bien la situation.

Les paroles de la servante furent comme une douche d’eau glacée. Son ventre se noua, chacun de ses muscles se crispa et son esprit se vida. Ne resta qu’une chose, simple et horrible : une servante venait de l’insulter. Elle avait fait l’effort d’adopter un ton relativement neutre, mais ça n’avait été que plus terrible. La seule attitude raisonnable aurait été de s’incliner et de sortir, prévenir Merwyn puis vaquer à ses occupations. Mais cette petite orgueilleuse, cette traînée sans éducation ni sentiment, venait de la critiquer sur sa mise et sur son odeur. C’était impensable, inimaginable. Dans le monde où elle vivait avant, jamais cela ne serait arrivé. Alors quoi, « Nhil » avait introduit des suppôts jusque dans ses appartements ? C’était comme un mauvais cauchemar, ou chaque réveil n’en était en fait pas un, juste une nouvelle scène plus ignoble que la précédente. Quand elle se serait débarrasser de la servante - et elle allait le faire, parole de Noblegriffon - ce serait quoi ? Merwyn tentant de la violer ?

Une main se posant sur son épaule vint mettre fin à ses interrogations, et, avant de perdre totalement le fil cohérent de ses pensées, elle se dit qu’un viol aurait été préférable. Car le symbole était d’importance. Elle n’avait même plus la prestance nécessaire pour rappeler son rang aux petites gens. Katalina n’avait jamais été une noble tyrannique avec ses domestiques, mais elle avait toujours été une noble, et avait été élevée avec cette idée que le noble ordonne et que le domestique obéit. Avait-elle demandé de l’aide ? Elle ne s’en souvenait pas. Et, de toute façon, elle ne recevait pas ici de l’aide, elle se sentait plutôt tirée de son lit comme la première des catins qu’on retirait du lit d’un seigneur.

Elle ne laissa aucune place à la réflexion. Elle ne laissa aucune place à la diplomatie non plus. La servante osait l’agressée, portait la main sur un corps déjà bafoué et meurtri. Elle ne méritait aucune pitié, juste une punition à la hauteur de sa faute. La mort était peut être trop élevée, et de toute façon était hors de portée. Non, Katalina n’était pas une tueuse, mais l’espace de quelques secondes, elle fut moins qu’une bête. Aucune place à la pensée dans son geste, juste un arc de cercle parfait suivit d’un claquement sonore. La servante s’écroula-t-elle, sous ce qui restera sans doute dans les annales comme étant la « Gifle de Serramire » ? Pleura-t-elle ? Gémit-elle comme la misérable qu’elle était ?

« SORTEZ D’ICI ! »

Katalina était connue et reconnue pour être une négociante habile et une comédienne de génie, mais ce qu’elle livra ici n’avait rien d’un jeu. Il s’agissait juste de la violence la plus pure dont elle était capable. Aurait-elle serré le poing qu’il aurait s’agit d’une droite digne d’une rixe de taverne. Une voix stridente, une respiration saccadée, un regard haineux… et quelques larmes qui perlaient, pour adoucir le tableau.

« Je ne veux plus JAMAIS vous revoir dans ce château ! Que je revoie votre visage ne serait-ce qu’une fois entre ces murs, et je jure que vous ne trouverez plus jamais d’emploi dans TOUT le duché ! Maintenant, DISPARRAISSEZ DE MA VUE ! »

Si Katalina avait jusqu’alors eu l’air d’une souillon, elle avait désormais l’air d’une sauvage. Une sauvage très en colère, mais aussi au bord de la crise de larmes. Quoi que l’un n’empêchait pas l’autre, et qu’il y avait fort à parier que si la pauvre servante revenait à l’assaut, la présence de larme sur les joues de la noble ne gênerait en rien la nouvelle gifle qu’elle lui réservait.

Erzébeth était aller sans doute loin en insinuant la mauvaise odeur que dégagé Katalina un peu partout dans la chambre, puis en la provoquant en posant sa main sur elle pour l'obliger à se lever. Mais il fallait un peu comprendre la pauvre servante, elle était né dans une famille pauvre obligeait de servir les gens pour gagner sa vie alors qu'elle avait toujours rêvé de naitre riche pour être comme tous ses nobles ! Quelle injustice ! De plus, elle ne voyait du tout pas ce que Seigneur Merwyn trouvait à cette Katalina, mais vraiment rien du tout. En toute franchise, elle se croyait bien plus belle que cette noble et se demandait si Merwyn ne s'intéressait à elle seulement pour son argent ! Mais non, ses regards étaient amoureux et ses paroles douces qu'il ne dévalais seulement pour elle. Erzébeth était jalouse alors qu'elle rêvé presque chaque jour de se retrouver entre les bras du maitre du château. Mais quelle idiote, elle n'était qu'une servante et n'arriverait jamais à se hisser au delà !

Alors que la belle Erzébeth posait sa main sur Katalina, celle-ci la gifla ! Oui, Katalina gifla Erzébeth et un claquement sonore retentit dans toute la chambre. Sous le choc, portant une main à sa joue rouge Erzébeth recula d'un pas ou deux alors que la jeune maitresse de Merwyn lui ordonnais de sortir et de ne jamais revenir. Non mais oh, pour qui elle se prenait ?! Elle n'était pas encore la maitresse des lieux et seul Merwyn pouvait le lui ordonner ainsi que de l'intendant de la maison. Le regard de la servante brilla alors qu'elle prit la parole, espérant que Merwyn n'avait pas entendu tout ce bouquant.

- Non mais ! Pour qui vous vous prenez ?! Vous n'êtes même pas encore marié à Merwyn ! Quel sort lui avait vous jeté pour qu'il pose son regard sur vous ! Vous ne le méritez pas, il se montre si charmant avec vous et vous vous ne faites que le repousser ! Vous croyez être la seule à avoir vécu des horreurs ?! A vous tripoter par un être infâme ?! Vous vous trompez une nouvelle fois, certaines ont vécu la même chose voir pire, alors cessez de vous apitoyez sur votre sort en restons assise là. Restez sale et puante si cela vous chante.

Oula ! Elle était parti un petit peu loin en insultant ouvertement la Noblegriffon, ne lui rester plus qu'à trouver un nouvel emploie si jamais Merwyn apprenait ce qu'elle lui avait fait. Erzébeth s'inclina devant Katalina puis sortit de la chambre pour descendre les escaliers menant aux cuisines, en passant elle informa Merwyn en rougissant que sa dame ne voulait prendre un bain.

*
**

Assis sur un divan, je fus surpris de voir la servante quitter aussi rapidement Katalina. Celle-ci m'informa que ma dulcinée ne voulait pas prendre son bain, ce qui m'arracha un sourire de plus que Erzébeth n'arrêtez pas de rougir lorsqu'elle m'adressait la parole. Je devais penser à augmenter son salaire, une charmante fille celle là. Me levant, je regagna la chambre de Katalina et m'assit au pied de son lit, elle avait l'air bouleversé.

- Je reviendrais demain soir, j'aurais une demande à te faire et aimerais te parler, j'espère que d'ici là, tu aura pris un bain.

Sur ce, je me levais et alla vaguer à mes occupations pour ne revenir que le lendemain soir.

Difficile de dire ce que ressentait Katalina sous le flot d’injures et d’ignominies de la servante… C’était impossible, insensé. Cela défiait la logique qui faisait tourner le monde. Depuis quand une servante sans envergure, laide et envieuse se retrouvait-elle au service de la supposée amante d’un duc ? Depuis quand cette même servante sans cœur ni sentiment se permettait-elle de critiquer de manière à peine voiler l’attitude de sa maitresse ? Elle méritait la gifle magistrale qu’elle avait reçue, et son renvoi était encore une sentence trop clémente. Mais ce qui avait suivi… Ce qui avait suivi ne trouvait nul mot pour être décri, il ne s’agissait juste que de la plus vile et basse extraction que pouvait commettre une servante pourtant déjà ô combien maladroite. Elle avait insulté Katalina, sans aucune retenue, avait fait référence d’une façon aussi monstrueuse que vulgaire à sa tentation. Aurait-elle été une Reine tyrannique que la chose aurait toujours été inconcevable. Grands Dieux, Katalina avait-elle perdu sa noblesse au Puy ? Etait-elle devenue la première des catins dans son sommeil ?

Alors comme ça, elle avait été tripotée ? Elle était sale et puante ? Elle repoussait Merwyn et ses attentions ? Cette petite idiote semblait vraiment proche de son Seigneur… La noble avait entendu sans y croire les rumeurs qui couraient à son sujet. Un coureur de jupon, un tombeur de ses dames, voilà ce qu’on disait à son sujet. Cette servante était-elle une des bien heureuses qui avaient pu jouir de ses soins ? La lueur qui s’alluma dans le regard bleu-gris de Katalina à cette pensée fut peut-être se qui convainquit l’ignoble de battre en retraite. Elle ne fit aucun geste pour la retenir, sa main vint se mettre au niveau de sa poitrine et son poing se crispa sur l’etoffe, à l’exact emplacement du N honni et abhorré qu’elle portait désormais. Les mages de Merwyn avait fait du bon travail, mais ils n’avaient pu totalement l’effacer, et il était trop tard, désormais. Tripotée… La traînée avait bien fait de s’éloigner, parce que la réaction aurait surement été plus violente qu’une simple gifle… Quoi qu’elle ne voyait pas vraiment comment réagir à ça. Peut-être un « GARDES, SAISISSEZ VOUS DE CETTE GARCE ! » aurait-il était d’un bien meilleur effet que son silence menaçant.

« Tripotée, hein ? »

Faute de pouvoir faire autre chose pour manifester sa colère, elle se débarrassa de ses draps avec une fougue proche de l’hystérie. Elle était hors d’elle, à de doigts de vomir tant elle se sentait mal. Le monde n’était plus seulement effrayant, il était devenu hostile, agressif. Et elle était épuisée, affaiblie par sa détention. La gifle lui avait enlevé le peu de force qu’elle avait réussi à récupérer à force de repos. Non, vraiment, elle se serait aisément passée de cette petite scène improvisée. Elle allait se lever quand Merwyn pénétra dans la pièce. Elle leva vers lui un regard incertain, mélange d’ire, de peur et d’incertitudes. Après tout, le monde était devenu fou, pourquoi pas lui ? Elle n’aurait pas été étonnée de le voir la critiquer sur la façon dont elle avait traité sa servante dévouée et agréable.

Mais ce qu’elle subit fut presque pire… Non, fut pire. Elle le vit s’approcher, et se désola de sa mine. Elle devait avoir l’air d’une hystérique - elle avait l’air d’une hystérique, et d’un stade avancé, pour être honnête -, une sauvage barbare et repoussante. Mais non, pas une parole, pas un regard, pas une inquiétude ne se lut sur son visage. Elle était au bord de la crise de larme, elle avait la respiration saccadée, mais il se contentait de s’assoir au bord de son lit et de la regarder. Et puis, il parla, et le pire empira. Les paroles s’insinuèrent en elle, la glaçant. Elle resta immobile, incapable d’articuler un mot, touchée au plus profond d’elle-même par ces quelques mots. « J’espère que tu auras pris un bain. » Alors quoi ? Monsieur ne voulait lui parler que si elle était propre comme un sous neuf ? Etait-elle une poupée avec laquelle on rechignait à jouer quand la poussière s’y déposait ?

« Tu… »

Non, le tutoiement ne lui semblait plus de mise. Plus après ce qu’elle venait de subir. Elle était peut-être égoïste, centrée sur sa douleur et occultant celle des autres, mais… N’avait-elle pas le droit de l’être, après tout ? Cela ne faisait que trois jours, trois malheureux jours qu’elle était libre. Et on lui demandait déjà de faire comme si tout allait bien, que rien n’était arrivé. Mais il était arrivé quelque chose, quelque chose de terrible, n’en déplaise à la catin. Relevant le regard, elle remarqua qu’il s’en allait déjà…

« Il n’y a vraiment rien d’autre qui vous intéresse, n’est-ce pas ? Que je me lave, afin de ne plus incommoder votre nez ? Et une fois que j’aurais pris mon bain, vous pourrez m’ajouter à la longue liste de vos amantes d’une nuit, c’est ça ? »

Elle se releva, et chercha son regard. Brisée. Katalina l’était et sa voix reflétait cette triste réalité. Tout dans son attitude et dans son maintien trahissait sa fatigue, fatigue qui ne semblait toucher personne en ce bas monde.

« J’imagine que vos servantes ont prévu de me mener la vie dure aussi, par vengeance. J’ai beau être ingrate, sale et nauséabonde, je ne suis pas un jouet que vous avez acheté à un marchand généreux ! D’ailleurs, j’ai déjà remboursé les vrais contributeurs à ma rançon, je ne vous dois donc plus rien. »

Peut-être était-elle injuste, peut-être Merwyn ne méritait pas telle scène, mais après l’épisode de la servante, tous ses repères avaient volé en éclat. Et puis, elle n’avait pas vraiment eu l’occasion de crier sur quelqu’un, le jeune duc était juste tombé au mauvais moment au mauvais endroit… Quoi que. Il le méritait tout de même, au moins un peu.

« Je suis navrée de vous fatiguer avec mes malheurs, mon Seigneur. Tout comme je suis désolée de salir vos draps. J’imagine que le mieux maintenant est que je m’en retourne dans mes propres appartements, et de ne plus importuner votre vue ou votre odorat. »

Je m’arrêtais net lorsqu’elle reprit la parole en commençons par un <> mais elle le changea pour un <>. C’était la toute première personne de la noblesse que j’autorisais à me tutoyer, tutoiement qui était venu naturellement après notre ballade en forêt. Et le fait qu’elle ait changé de pronom n’était pas pour moi un signe de respect mais bien le contraire, ce qui me bloqua net dans mon mouvement et je me retournais vers elle. J’avais des craintes et des doutes sur ce qui allait suivre, notre première grande dispute. Elle me sortit des propos blessant qui n’auront pas été dans la bouche d’un autre. Alors là, elle se trompe complètement ! Premièrement, je veux qu’elle se lave non pas pour moi mais pour elle car le manque d’hygiène peut entrainer des maladies graves tel le trachome ou encore la coqueluche ou pire la lèpre. Et deuxièmement, même si ces derniers temps – je parle à l’échelle d’un an – j’ai eu un grand nombre d’amantes, je n’ai jamais rien qu’imaginé un instant mettre Katalina dans mon lit depuis son retour peut être avant mais pas là. Les paroles de la Noblegriffon furent comme du venin que l’on me jetait au visage. Mon visage avait une expression affligé presque identique à celle de la belle noble mais différente toutefois.

- Non Katalina, si je t’ai demandé de te laver c’est pour toi rien que pour toi et non pas par un simple caprice, les maladies se propagent vite.

Elle chercha mon regard et je le lui donnai, je ne sais pas où j’ai été si maladroit pour la mettre dans cet état là. Mais qu’elle pense ainsi de moi, me peinée énormément et me blesser plus qu’un poignard ne pouvait le faire. Peut être que la jeune Erzébeth avait était trop brusque avec elle ? Les paroles qui suivirent confirmèrent mes doutes concernant la servante. Non, je ne laisserais pas un tel comportement libre dans ma maison. Cette imprudente servante sera châtiée. Et encore une fois, je ne sais pourquoi mais j’avais l’impression qu’elle m’accusait de ne pas avoir payé de mes propres poches la rançon. J’avais payé la moitié, soit cinquante souverains et mes trois vassaux c’étaient partagé la somme restante car je ne pouvais pas réunir une tel somme aussi vite.

- J’ignore ce que t’as faites la servante. Mais si elle a été désobligeante, je la punirais.

Je ne lui disais pas que c’était moi qui avait payé la plus grosse partie, cela aurait fait à mon avis que me vanter ce que je ne souhaitais pas. Et puis Katalina me menaça cette fois-ci de quitter le château. Mes yeux s’agrandirent un instant et ma main dans poche jouait avec la petite boite de la bague que j’avais voulu offrir à Katalina plus tôt mais voyant qu’elle n’était pas prête encore, j’avais décidé de ne le lui offrir que le lendemain. Mes doigts se refermèrent dessus et claquèrent la boite. Je ne savais pas comment lui répondre, je n’avais jamais été confronté à ce genre de situation auparavant et généralement les mots venaient tout seul quand j’étais avec des femmes. Cette fois-ci, je dû peser mes mots.

- Katalina, je pensais que tu savais à quel point je t’aime. Je n’ai jamais osé penser te toucher depuis ton retour. Je ne comprends pas ton malheur, et je ne le comprendrais sans doute jamais tellement je n’imagine pas les horreurs que tu as pu vivre. Je comptais d’ailleurs te demander en mariage ..

Je le lui ai avoué. Et pourtant, je ne pense vraiment pas que cela soit le moment adéquat ! Cette dernière phrase était partie toute seule.

Tout arrivait, et tout arrivait trop vite. Katalina n’avait malheureusement plus le temps de suivre, elle se sentait dépassée, et l’intense fatigue mêlée au stress soudain auxquels elle était soumise n’aidait pas. Autour d’elle, le monde semblait tanguer sans qu’elle n’en comprenne la raison. Ses membres engourdis ne lui répondaient plus ou peu, elle arrivait à peine à serre le poing, et pourtant, rien ne lui aurait fait plus plaisir. Car sa colère était loin de pouvoir retomber aussi facilement. Pas après la façon dont elle avait été traitée. Elle n’était plus qu’une boule de colère qui ne demandait qu’à exploser, encore et encore. Prise de vertiges, elle avait de plus en plus de mal à se concentrer sur les paroles de Merwyn, qui pourtant l’intéressait au plus haut point. Le lit sur lequel elle était assise semblait être pris d’une vie propre, tanguant sous elle comme s’il était soumis à une tempête de haute mer. Elle nota à peine la promesse qu’il lui faisait de châtier la servante… qui de toute façon avait intérêt à quitter le palais sous les plus brefs délais si elle ne voulait pas voir Katalina mettre sa menace à exécution. Elle n’était peut-être pas maitresse de la maisonnée, mais elle se savait tout à fait capable de renvoyer une jeune femme arrogante et vulgaire. Mais ce n’est pas ce qui lui importait le plus désormais. Elle le vit tourmenté, mais cela ne suffit pas à l’apaiser. Il y avait des choses à faire, d’autres à éviter. De même, il y avait des choses à dire et d’autres à ne pas dire. Il y avait tellement de moyens détournés de l’obliger à prendre un bain, il avait choisi la goujaterie. Ne se rendait-il pas compte de l’énormité de ses paroles ? Elle était certaine de ne pas avoir été discrète, quand elle avait hurlé sur la servante, tout comme elle était certaine de ne pas avoir eu l’air heureuse et épanouie quand il était revenu… Mais il s’en était moqué, l’avait ignoré, sciemment ou non. Il lui avait juste demandé de prendre un bain, d’un ton presque condescendant, puis s’était levé afin de s’éloigner. Il lui avait tourné le dos quand elle était au plus mal, et ça ne passait pas.

Tout son corps lui pesait désormais, alors qu’une fatigue aussi soudaine qu’inattendue l’étreignait sans prévenir, alors qu’un mal de tête lui faisait perdre le fil de la conversation. Fermant les yeux, elle tenta de remettre ses pensées en un ordre cohérent, sans succès. La dernière intervention de Merwyn, elle ne la comprit que par bout décousu. Ainsi, il n’avait jamais songé à la toucher depuis son retour ? Et la nuit qu’ils avaient passée sous cette tente, cette nuit où il l’avait prise dans ses bras ? Il cherchait sans doute à la réconforter, à lui donner un peu de chaleur humaine après l’enfer qu’elle avait pu vivre. C’était une tentative louable… mais totalement inappropriée à l’occasion. Katalina avait subi deux violes, deux abominations sans nom. Merwyn n’était certes pas « Nhil », et quoi qu’il fasse il n’atteindrait pas son niveau d’horreur. Mais, alors que les angoisses de la nuit saisissaient Katalina, alors que la vue devenait inutile, les bras qui pouvaient enlacer sa taille n’était pas les bienvenus, peu importe leur propriétaire. En vérité, elle était devenue protectrice à outrance envers son corps souillé. Le seul tord du jeune homme était de ne pas l’avoir compris. Un violent élancement l’empêcha de comprendre les quelques mots qu’il avança pour sa défense quant à l’incompréhension de son état. Bien sur qu’il ne pouvait pas comprendre, et dans tout les cas, elle ne le souhaitait pas. Ce n’était pas cela qu’elle lui demandait…

Et puis vint l’inattendu… L’impossible. Non ! Pourquoi faisait-il cela ? Katalina ouvrit brusquement les yeux quand il prononça le mot « mariage », et se rendit compte des tâches noires qui dansaient devant ses yeux sans y prendre garde. Elle avait chaud d’un seul coup, horriblement chaud. Pâle comme la mort, elle sentait une coulée de sueur froide descendre le long de son dos et poindre au sommet de son front. Le monde autour d’elle tournait de plus en plus vite, et elle avait du mal à respirer, comme si l’air autour d’elle l’abandonnait. Et, alors que tout ces symptômes la touchaient de plein fouet, elle regardait fixement Merwyn, les yeux écarquillés de surprise. Pourquoi voulait-il se marier ? Quel était son but ? Alors que son cerveau commençait à manquer d’oxygène, il s’emballait, cherchant des explications, imaginant tout les scénarios possibles. Peut-être était-ce de l’amour, mais aujourd’hui, le sien ne s’était exprimé que par des mots et non par des paroles… Une manœuvre politique ? C’était possible. Profitait-il de son état de faiblesse pour l’enchaîner à lui ?

« Non… »

Sa voix était faible, pratiquement étouffée. Ce n’était pas vraiment une réponse à la proposition pas vraiment formulée de Merwyn, mais plutôt un refus de ce qui arrivait autour d’elle, bien qu’au vu des circonstances, il y avait peu de chance qu’il ne le comprenne. Son duc était-il fou ? Katalina avait besoin de temps, pas d’une bague. Elle avait besoin de soutien, pas d’un serment. Mais cela, il ne l’avait pas compris. La fougue de la jeunesse est bien mauvaise conseillère, et bien souvent, il est trop tard pour faire machine arrière. Son champ de vision se rétrécissait à une vitesse alarmante. Elle ferma les yeux, et se sentit partir. L’instant suivant, elle basculait dans le vide, tombait de son lit et s’affalait au sol, inconsciente.

Maladresse et maladresse, bêtise sur bêtise et ineptie enchainant une autre. Quand je suis rentré dans sa chambre, j’avais interprété son air las et peiné par cette souffrance qu’elle avait vécu lors de son mois de captivité et dont elle n’avait pas pu encore s’en débarrassait, sa fatigue par un manque d’hygiène et une sensation d’engourdissement à cause de la même raison que plus haut. Je devais absolument me rattraper car là, j’avais l’impression de remuer les couteaux dans les plaies que je ne pouvais renfermer grâce à la simple magie chez Katalina.

Je lui avais fait part de mon idée à me marier avec elle, mais, je ne le lui avais pas demandé ! Ce n’est certainement pas de cette manière que je comptais le lui demander, non. J’avais longtemps rêvé de me promener dans les jardins de Serramire avec Katalina, main dans la main, en entendant le chant des oiseaux et le glouglou de l’eau serpentant parmi les fleurs. Nous marcherons sur les sentiers tracés en laissant un silence agréable nous chatouillait les oreilles, puis le soleil se couchera par de là le lac, où je serais assis avec ma dulcinée sur l’une de ses berges, puis, en regardant le Soleil disparaitre pour donner la relève à sa sœur grise, je cueillerai une des roses pour la lui donner, en lui demandant de m’épouser, Katalina dira oui et je lui passerai la bague dans son doigt avant de nous embrasser scellant cette promesse. Mais cela, je ne le vivrai qu’une fois Katalina plus au moins remit et les séquelles minimes et une fois sur que mes sentiments étaient sincèrement partagé.

Katalina écarquilla les yeux de stupeur, elle ne s’attendait sans doute pas à cela pas maintenant apparemment. Et je me demandai bien ce à quoi elle pouvait réfléchir en ce moment là, j’attendais une réaction pas une réponse étant donner que ce n’était pas une question sur le moment. Puis, la jeune femme ouvrit la bouche et formula un « Non », mais un non à quoi ? Certainement pas à ma demande, connaissant la jeune femme devant moi, elle réfléchissait avant de se prononcer, mais je n’eus pas le temps de la questionner sur ce propos. Et petit à petit, Katalina ferma les yeux, je devais la laisser se reposer mais elle bascula par de là le lit et tomba inconsciente sur le tapis de sa chambre avant que je ne puisse tenter de la rattraper.

- Katalina !

Je me jetai à genoux devant elle, soulevant sa tête de peur qu’elle ne se soit ouvert le crâne.

- Garde ! Un guérisseur et vite !

M’entendant crier, un des gardes qui surveillaient le couloir vint en courant dans la chambre se poster devant la porte et voir si c’était moi qui était blessé, alors que l’autre était partit chercher le médecin et mage du château. De mon côté, je soulevai Katalina du sol et la déposai sur le lit, tout doucement. Me penchant vers elle, je lui offris un doux baiser sur le front et lui murmurai à l’oreille un « Excuse-moi » qu’elle n’entendit surement pas et que le garde ne pouvait surprendre. Aussi tôt dit que le guérisseur entra en trombe dans la chambre sans demander qui était le souffrant en faisant sortir les gardes et en me demandant de sortir aussi mais je lui dis que je resterai là, dans la chambre qui était rempli de fleurs de presque toutes les couleurs pour remettre un peu de gaieté. Je m’assis donc sur un divan de la chambre, attendant que le mage la soulage et la laisse se reposer alors que moi, je reportais mes activités pour le lendemain, attendant qu'elle se réveille. Mes pensées étaient troublés mais mes sentiments étaient contrairement à ceux de Katalina claire. A l'avenir, je devrais faire gaffe à mes paroles. Oh Nil ! Tu es la principale cause de mon malheur, et je te jure sur l'honneur des Séraphins, que tu le paieras de ta vie très bientôt. A la pensée du violeur, ma main se resserra en un poing.

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