Appartements de Kamilia [Variable. Maintenant PV Ultuant]

[Précisions, quand je suis venu vous voir avec Medhiv, je lui ai dis qu'il pouvait rester ton amant ^^]

Ultuant avait appris par quelques serviteurs que sa fille était d'une humeur massacrante ce soir. Il avait préféré monter pour savoir de quoi il retournait. Celà faisait un jour entier qu'elle le fuyait presque dès qu'il pénétrait dans une pièce, tout en l'insultant au passage. C'en était beaucoup, mais il s'était dit que c'était surement une déprime passagère, peut-être à cause de cette guerre en suspens qui faisait monter les nerfs à plus d'une personne.
Arrivé devant la porte de sa chambre, il toqua doucement, écoutant au passage s'il n'y avait pas de bruit de sanglots ou tout autre couinnement qui aurait montré qu'il était de trop.
Au bout de quelques minutes, après avoir frappé à plusieurs reprises, il entra dans la pièce n'ayant eu toujours aucune réponse.
Il parla d'une petite voix au début ne sachant pas ce qu'il allait recevoir ou se prendre dans la tête. Lui était un champion du lancer de coussin, sa fille pouvait l'être aussi.

"Kamilia ? Je peux entrer ?"

Il avança de deux pas mais ne vit personne, ni sur le lit, ni dans, et pas plus au bureau de l'autre côté de la chambre.

"Kamilia ? Où es-tu ? Je voudrais que nous parlions un peu, comme un père à sa fille. J'aimerais savoir pourquoi tu es aussi distante et énervée dès que je rentre dans ton champ de vision. Je m'inquiète pour toi, tout autant que ta mère. Tu veux me parler ?"

Ultuant fit encore quelques pas puis sentit la brise fraiche nocturne et vit alors que la fenêtre menant au balcon était ouverte. Il ne s'avança pourtant pas plus. Si sa fille ne voulait pas lui parler, il n'insisterait pas... pas ce soir en tout cas.

[Oui, je sais, mais elle ne l'a pas revu depuis, donc...]

Kamilia n'entendit pas son père frapper à la porte. Les yeux fermés, elle cherchait à faire le vide pour s'apaiser. Il fallait qu'elle reprenne le dessus. Subitement, elle entendit la voix de son père dans sa chambre. Aussitôt, sa concentration vola en éclat et son calme fut renversé par une colère sourde qui allait sûrement enflée. Ainsi ses parents étaient inquiets? Kamilia devint amère et bondit sur le balcon. Elle darda un regard sombre et menaçant sur son père.

- Inquiets! C'est bien la seule chose que vous ayez été capable de ressentir à mon égard! Il y a toujours cette distance entre nous, cest juste que maintenant que c'est MOI qui l'impose vous vous sentez lésés. Et moi, pendant toute ma vie, comment croyez-vous que je me suis sentie lorsque j'étais chassée de la salle d'audience pour des affaires d'adultes ou quand vous me balayez de la main pour un oui ou un non? Toutes les raisons étaient bonnes pour me repousser et me jeter aux oubliettes. J'ai cherché l'amour dont j'avais carence ailleurs, mais encore là, il fallait absoluement que vous contrôliez tout ça et qu'à chaque fois, la personne à qui je témoignais des sentiments me soit enlevée. Il est trop tard maintenant. Je ne peux plus éprouver aucun sentiment pour vous. Le faire a été une perte de temps vaine toute mon existence durant. Je souhaiterais ne plus jamais vous revoir.

Kamilia referma les portes du balcon et lui tourna le dos avant de s'appuyer à la rembarde. L'air frais de la nuit ne réussit pas à chasser son amertume et sa colère. La jeune fille leva les yeux vers les étoiles. Cette vie était impossible. Elle était incapable de la comprendre et de s'en satisfaire.

Après le déluge de paroles et d'insultes, Kamilia décida de tourner les talons pour se réfugier sur le balcon.
Ultuant lui, souffla à pierre fendre. Il ne pouvait pas profiter de l'air frais pour se relaxer puisque c'était sa fille qui était dehors et qui avait fermé la porte. Ce n'était plus possible. La guerre éclatait dehors, ce n'était pas bon de la faire pénétrer aussi au sein du palais. Il souffla encore une fois et décida de saisir le taureau par les cornes jusqu'au passage total de la tempête.
Il s'approcha donc de la porte-fenêtre et les ouvrit à nouveau pour les refermer derrière lui. Il resta ainsi debout devant les battants fermés, scrutant le dos de sa fille.

"Kamilia..." commença-t-il d'un ton doux.
"... Tu crois vraiment que ce fut facile pour moi aussi les fois où je devais t'éloigner des réunions ? Tu crois vraiment que je le faisais de bon coeur ? J'aurais mille fois préféré jouer avec toi dans le jardin à chasser les papillons plutôt que d'assister à ces conseils rébarbatifs ou tout le monde se plains. Crois-tu que j'ai mis de la distance entre nous ? Le crois-tu vraiment ?
Si c'est le cas, je suis sincèrement désolé que tu le ressentes comme ça. Je ne l'ai pas voulu."

Ultuant respira l'air frais de la nuit, stoppant un peu le flot de ses paroles pour y remettre bon ordre. Kamilia ne le regardait toujours pas, peut importait, il allait finir quoiqu'il lui en coûte. Après, seulement après il l'a laisserai si elle ne voulait toujours plus le voir.

"Non, je n'ai jamais voulu notre distance, mais c'est le fardeau de tout souverain. Le peuple est pire qu'une tripotée d'enfants braillards et excités. Il demande toujours mon avis même pour les sujets les plus pitoyables, tel qu'un partage de champ ou comment distribuer des oeufs équitablement. Non, si j'avais pu choisir, je ne me serais pas occupé d'eux.
Sais-tu seulement le nombre de fois où j'ai pu te regarder gambader dans la cour intérieure par une des nombreuses fenêtres des salles de réunions ? J'en doute que tu ne saches exactement. J'avais toujours un oeil sur toi puisque je ne pouvais être à tes côtés. Je te surveillais pour ne pas que tu te fasses mal ou que tu te blesses. Je te regardais et t'enviais comme je n'ai jamais envié personne.
Je ne sais pas si tu peux savoir, mais j'aurais donné mon royaume, si seulement je l'avais pu, pour avoir la place de ta nourrice.
Etre roi, je ne l'ai jamais choisi, et encore moins le travail que cela demande..."

Il s'arrêta encore une fois pour respirer la brise odorante montant des jardins fleuris. Ses yeux commençaient à scintiller au souvenir de tous ces moments.

"... mais je n'ai pas pu faire autrement, comme tu ne pourras y échapper toi aussi lorsque le moment viendra.
Tu ne peux pas me comprendre, tu ne le pourras seulement le jour où tu auras toi aussi des enfants. Tout ce que j'ai fait, je l'ai fait pour te protéger. Je ne pensais pas qu'un enfant ait besoin de connaitre les détails sur un village entier qui fut pendu par leurs boyaux par les drows, je ne pensais pas qu'un enfant avait besoin d'assombrir ses idées avec l'explication macabre d'un tueur en série.
Je suis désolé, si tu avais voulu le savoir. Je suis désolé."

Le roi, tourna le dos et saisit les poignées des portes pour les ouvrir encore une fois.

"Si tu ne veux toujours plus me revoir et que cela fasse ton bonheur alors j'accepterais volontiers, même si mon coeur risque bien de se briser rien qu'à cette pensée. Mais je la tiendrais puisque tu seras heureuse comme ça."

Les poignées tournèrent lentement et le vent fit vibrer les rideaux de la chambre.

Kamilia avait gardé le dos tourné à lui tout le long de son discours. Elle l'écoutait, oh oui! Elle était attentivement à ses moindres paroles, mais elle n'en laissait rien voir. Les larmes montèrent lentement à ses yeux et se mirent à couler doucement sur ses joues. Elle avala péniblement sa salive lorsqu'elle entendit les poignées tourner. Son père lui lança une dernière réplique qu'elle trouvait particulièrement manipulatrice, mais ce ne fut pas celle-ci qui fit versé la balance. Kamilia se retourna avec lenteur. Elle fit un pas et posa sa main sur la sienne pour le retenir. Levant son visage baigné de larmes vers lui, elle dût attendre un petit moment que sa gorge se dénoue.

- Père... Je sens déjà le poids de ma naissance. Je ne peux pas aimer qui je le veux, je ne peux jamais sortir sans être surveillée. Les gens n'osent pas même me regarder de face. Je sens le juste poul de Diantra et je sais qu'elle court à sa perte si nous ne nous empressons pas d'appeler nos alliés les elfes. Les drows nous attaquerons de tous les côtés selon les dires de l'un de mes... contacts. Il faut prévenir le peuple. Il ne doit plus rester dans l'ignorance. Il faut lui dire ce qui se passe sans provoquer la panique. Il faudra qu'ils fassent des réserves d'eau et de nourriture afin qu'ils ne manquent de rien. Ou si vous voulez absolument tenir le peuple dans l'ignorance, faites des réserves vous-même.

Kamilia relâcha sa main puis recula jusqu'à la rambarde. Elle failli passer par-dessus, mais se retint à la dernière minute. La jeune fille avait eu une peur bleue. Son coeur battait vite. Cette réaction lui rappela l'amour... l'amour qu'elle avait pour Medhiv. Elle secoua la tête puis proposa à son père :

- Faites-moi marier avant la guerre. Je n'ai plus aucune jeunesse à vivre de toute manière. Mon mariage renforcera sûrement des alliances. Choisissez-moi un mari. N'importe qui, je ne refuserai pas. Et je sais combien c'est nécessaire.

La princesse savait qu'elle ne pourrait jamais épousé Medhiv de toute manière alors aussi bien faire un mariage politique qui servirait pour la guerre. La jeune fille prit les deux mains de son père et plongea son regard dans le sien, démontrant que cette décision n'avait pas été prise à la légère et qu'elle l'avait longuement mûrie avant de la partager.

[Si notre discussion se passe après le banquet sur le marché, j'éditerais la phrase où je te dis que tu pourras les recruter. Sinon je laisse]

Avant qu'Ultuant ne sorte du balcon, Kamilia posa une main sur la sienne, toujours crispée sur les poignées. Il leva la tête, les yeux étincellant de larmes qui ne tarderaient pas à déborder et vit que sa fille, elle, pleurait déjà. Apparemment, ses mots, n'avait pas battu du vide. Ils l'avaient atteints au plus profond de son petit coeur de jeune femme.
Il écouta les paroles de sa fille, des paroles pleines de tristesse puis, prit d'une impulsion, il la saisit dans ses bras et commença à laisser couler les larmes qui ne demandaient que ça.

"Oh, ma fille... ma tendre fille... mon bébé bien aimé. Je t'aime plus que tout.
Mais je sais ce que c'est de ne pouvoir rien faire de sa vie sans être sous le contrôle permanent d'un autre être. Je le sais, mais je ne peux rien faire pour ça. J'ai ressenti les mêmes sentiments et j'ai eu les mêmes réactions que toi envers mon père. J'ai essayé de faire de mon mieux pour que tu n'ais pas à en souffrir, mais on dirait que ce n'est pas réussi. La mentalité du peuple ne peut pas changer comme un claquement de doigt. J'en suis désolé, je ne voulais pas que tu ais une enfance comme ça. Mais tu as des responsabilités auxquelles tu ne peux échapper. Beaucoup t'envies ta situation alors que toi tu ne demanderais rien de mieux que de l'échanger.
Je ne peux rien faire, il faut l'accepter et vivre avec."

Ultuant lâcha enfin Kamilia et essuya ses joues ruisselantes.

"Oui, appelons les aux armes. Demain, tu pourras lancer ta campagne de recrutement. Mais je ne pense pas qu'il faudra tout leur dire. Il faut ménager le peuple. Mais je prendrais les mesures pour augmenter le ravitaillement et pouvoir avoir ainsi de grosses réserves de nourriture et d'eau. Je ferais tout ce que je pourrais."

Kamilia recula et chancela par dessus la rambarde, Ultuant esquissa un pas en avant, mais comme elle se remit, il ne bougea pas. Lorsqu'elle lui demanda de la marier avec tant d'ardeur, il en fut perturbé.
Il voulait répliquer, mais sous le regard suppliant de sa fille, il céda.

"D'accord. Si tu le souhaites vraiment. Je vais chercher, mais n'y aurait-il pas une personne qui te plairais plus qu'une autre ? Pour l'instant nos alliés nous sont fidèles, je ne suis donc pas pressé de te marier. Essaye de réfléchir à qui tu préfèrerais épouser. Je te le demande comme un service, non comme un ordre. Ce serait un déchirement si je savais que tu n'étais pas heureuse pour le reste de tes jours. Cherche au moins celui qui te parais le plus attentionné.

Kamilia frictionna le dos de son père et le fit entrer dans sa chambre. Elle l'installa sur un fauteuil moelleux et prit place en face de lui. La princesse réfléchit un petit moment avant de dire :

- Oui, il y a quelques personnes à qui je donnerais ma main sans question, mais ce ne sont pas des personnes de la cours. Alors n'importe qui me conviendrait. Ne me faites pas épouser un drow et je serai heureuse.

La jeune fille eût un petit sourire et rit doucement avant de rajouter :

- Peut-être que si j'épousais le roi des nains, cela lui redonnerait la santé. Ou la lui ferait perdre davantage.

Elle pouffa de rire. C'était plutôt saugrenue comme idée. Une humaine épousant un nain. Du jamais vu! Et elle serait certaine de rester dans l'histoire avec une telle liaison! Quel genre d'enfant cela ferait-il? Aucune idée. Mais Kamilia n'était qu'à moitié sérieuse dans ses paroles.

- Un prince elfique, peut-être. Nous pourrions faire un grand bal et inviter tous les prétendants intéressés. Ainsi, vous pourrez les inspecter et moi aussi et le choix sera plus éclairer. De plus, cela nous changera sûrement les idées.

Kamilia sourit. Un bal! Il y a avait si longtemps qu,il n'y en avait pas eu.

Poussé sans ménagement dans la chambre de sa fille, Ultuant se vit échouer sur un moelleux fauteuil aux accoudoirs rosés. Le coussin chuinta légèrement en dégageant l'air accumulé entre ses fibres pour prendre la forme imposé par le souverain. Etonné aux paroles de sa fille, il lâcha un petit rire, mais garda les yeux grand ouverts.

"Quelle idée saugrenue, épouser un drow. Jamais de mon vivant. Sincèrement... quoique nous pourrions avoir la paix peut-être."

Il agita une main devant son visage pour chasser cette idée absurde puis se massa l'arête nasale. Tout à coup, il releva la tête.

"Tu veux le tuer oui ! Le pauvre nain est déjà à moitié dans la tombe, tu l'y pousserais juste pour récupérer son or ! Quoique, peut-être que ton baiser le revigorerais, il me semble avoir déjà entendu une légende parlant de cela. Une princesse embrassa un crapaud qui se transforma en un beau prince. Il avait été victime d'un maléfice le pauvre. Tu pourrais toujours essayer si tu trouves un peu de chair sous les poils hirsutes de sa barbe."

Un doigt tapotait ses lèvres alors qu'il réfléchissait au bal. C'était une très bonne idée, mais en ces temps de guerre... comment arriver à le faire ? Un défi à venir.

"Oui le bal délasserait un peu les esprits par ces temps agités. Je vais essayer de convoquer tous les seigneurs elfes le plus tôt possible. Enfin, surement pas avant une semaine, mais je ferais mon possible pour toi. Puisque tu y tiens tant."

Ultuant caressa les cheveux de sa fille avec un sourire.

Kamilia écouta patiemment son père, souriant paisiblement à sa plaisanterie sur la barbe du roi nain. Lorsqu'il déclara que le bal était une bonne idée et qu'il convoquerait les seigneurs elfes, elle battit des mains comme une gamine, heureuse comme jamais.

- Oui! Un bal chasserait les soucis du peuple et lui rendrait sûrement de la motivation! En ces temps sombres nous en avons bien besoin! Nous pourrions établir deux tours de gardes différent pendant le bal, ainsi les soldats aussi pourraient profités de la soirée!

La princesse rit doucement et se leva pour se jeter au cou de son père. Kamilia le serra et posa un baiser près de son oreille. La jeune fille n'avait jamais vraiment eu l'occasion de participer un bal. Le dernier remontait à fort longtemps lorsqu'elle était enfant et qu'on l'avait obligé à rester auprès de ses parents toute la soirée.

- Nous pourrions lancer les invitations à travers les peuples, inviter la bourgeoisie des autres peuples et faire un banquet extérieur pour que le peuple goûte aussi aux festivités. Oh...

Elle soupira de bonheur et rit encore avant de se laisser choir sans grâce dans son fauteuil.

*En espérant que Valkayre y vienne*, songea-t-elle le coeur battant.

Voir sa fille aussi heureuse fit sourire Ultuant. Il était rare de la voir autant excentrique, enfin excentrique oui, mais comme une petite fille, rarement.
Lorsqu'elle se jeta à son coup, deux des pieds du fauteuil se soulevèrent légèrement avant de retomber lourdement sur le sol de bois.

"Très bonne idée. Les gardes vont être ravis de pouvoir se fondre au milieu de la noblesse. Ca te dirait un bal déguisé ? Comme ça tu pourrais chasser ton futur mari sans que personne ne saches qui tu es ?"

Le roi porta son regard à travers la vitre donnant sur le balcon. Il était perdu dans ses pensées, il réfléchissait à ce qu'il pourrait faire.

"Pour le peuple, nous pourrions faire venir des troubadours de diverses régions pour qu'ils chantent et animent la soirée. Ils pourraient même essayer de faire des chants ensemble si le coeur leur en dit. Tu voudrais que je fasses ça ?"

Le regard du roi se posa sur sa fille et lui sourit tendrement. Elle n'avait aucunement une attitude noble dans son fauteuil, mais elle était toujours aussi belle.

Kamilia sourit franchement. Elle se redressa, s'assoyant de manière un peu plus digne puis acquiesça vivement.

- Un bal masqué, ce serait excellent. L'idée des troubatours pour le peuple aussi est excellente! Ainsi, nos gens ne se sentiront pas abandonnés et lésés pendant que la haute fait la fête.

La princesse se leva de nouveau et se mit à arpenter la pièce longuement. Elle s'arrêtait par moment, réfléchissant, puis poursuivait sa route. Elle s'arrêta finalement devant son père, les yeux pétillant de joie. La jeune fille demanda avec un large sourire :

- Quand? Il faut savoir quand nous ferons tout cela pour inviter les gens et tout planifié. Il serait dommage que la soirée soit une catastrophe. Ce sont tout de même mes fiançailles...

Kamilia rit doucement et demeura coite pour écouter la réponse de son père.

Ultuant appuya sa tête au creux d'une de ses mains alors que Kamilia faisait les cent pas devant lui.
Les étoiles étaient enfin apparues au dehors et la lune brillaient comme un diamant. La nuit devait déjà être bien avancée.
Ultuant regardait sa fille marcher de long en large. Cela lui rappelait sa jeunesse lorsqu'il se posait des questions sur les futures bêtises qu'il pourrait faire.Peut-être était-elle justement en train d'en planifier une. Qui sait ?

"Alors si nous sommes d'accord, nous allons organiser un bal masqué.
Cependant, je ne sais pas vraiment quand le faire. Surement trois jours pour que les princes elfes et nains arrivent ici. Trois jours pour envoyer les demandes. Une bonne grosse semaine pour préparer le tout et transmettre des hérauts dans tout le royaume pour recruter le plus de troubadour possible.
Disons dans deux semaines. Ca nous laisseras du temps pour voir venir si nous avons un petit souci.
Mais, ce ne sont pas encore tes fiancailles, juste la rencontre de ton futur époux. Ne sois pas si pressé, ton mariage sera bien vite arrivé, je te le promets. Pour moi, il est arrivé tellement soudainement."

Kamilia était clouée devant lui pour écouter ses paroles, comme si elles allaient changer sa vie. Il rit légèrement en voyant sa tête.

Kamilia fronça les sourcils sur ses dernières paroles et croisa les bras avec un air songeur. Elle recula d'un pas pour mieux l'observer. La princesse fit une moue étrange avant de demander aussi soudainement qu'une gifle innatendue :

- Vous regrettez d'avoir épousé ma mère? Il me semble que ces dernières paroles étaient plutôt amères.

Kamilia fronça de nouveau les sourcils puis s'assit dans son fauteuil sans toutefois quitter son père des yeux. Elle posa les doigts sur les accoudoirs et se mit à les tapoter avec un semblant d'impatience.

- Est-ce que je devrais en déduire que vous avez eu des aventures?

La princesse avait quelque chose de transformer dans son regard qui ne supporterait aucun mensonge, et le roi savait très bien qu'elle avait des moyens pour découvrir la vérité. La question fatidique était posée et ils avaient atteints un point de non-retour. Kamilia attendait, imperturbable.

[Désolée pour mon poste médiocre ><]

[Ce n'est pas grave, je comprends ^^]

Le roi sourit devant la réaction de sa fille. Il est vrai que ses paroles pouvaient prêter à confusion. Mais cela ne le choqua point. Il aimait sa femme et ses filles, aussi il pouvait bien leur expliquer tout ce qu'elles voulaient savoir, même cent fois s'il le fallait.

"Oh que non. Je n'ai aucun regret concernant mon mariage avec ma douce femme adorée. Ce n'était pas ma pensée. Je voulais surtout souligner le fait que le mariage à quelque chose d'officiel et d'adulte, si je puis dire. Avant, l'aventure et les déclarations d'amour font partis intégrante de la vie. Après le mariage, les aventures burlesques, les courses poursuites, les rendez-vous secrets finissent. C'est le début d'une autre aventure, celle des adultes mais en même temps, cela signe la fin d'une ancienne vie palpitante. C'est uniquement pour ça que le mariage arrive trop vite. Il arrive toujours trop vite de toute façon. Mais j'aime ta mère plus que tout, n'ai aucun doute là dessus ma chérie."

Il regarda un instant par la fenêtre pour se remémorer tout ce qui s'étaient passé alors qu'il fréquentait Lelyan. Son sourire s'élargit encore. Que c'était le bon temps, aucun soucis ne posait sur ses épaules, rien, que la liberté.
Kamilia enchaina aussitôt avec une autre question tout aussi inhabituelle. Il prit son temps pour répondre, cherchant ce qui était le plus approprié à répondre, mais il se ravisa et déclara seulement la vérité.

"Oui. Oui, j'ai eu des aventures. Qui pourrait dire que je n'en ai pas eu ? J'étais si fougueux lorsque j'étais jeune. Je m'enfuyais presque trois fois par semaine du palais pour vadrouiller dans les campagnes environnantes. Un peu comme toi en même temps. J'en ai eu, des belles, des marrantes, des joyeuses, des tristes. C'est la vie, au moins tout cela m'a rempli la mémoire de souvenirs."

Il sourit encore une fois à sa fille, attendant sa réaction. De toute façon, elle aussi avait eu un nombre certains d'aventures mais Ultuant n'était pas trop d'humeur à la faire rougir.

Kamilia fut grandement soulagée au fur et à mesure que son père parlait. Cependant, elle sentie une autre charge se poser sur ses épaules : celle des responsabilités que la vie d'adulte engendre. Était-elle prête? Oui, sûrement. Mais elle aimait tellement son semblant de liberté. Il faudrait faire de grands sacrifices quand elle se marierait. Et en même temps, le moment était venu. À l'aube de la guerre, c'était l'instant parfait pour resserrer des alliances et la faire épouser. Ainsi, elle aurait plus d'autorité pour aider.

Puis son père passa au chapitre des infidélités. À sa première phrase, elle se crispa et fut sur le point de se lever, fulminante. Mais de l,eau fut jeter sur les flammes quand il enchaîna que tout cela s'était passé dans ses jeunes années, probablement avant même d'avoir épousé sa mère. C'était beaucoup mieux ainsi. Kamilia n'accuserait jamais aucune infidélité de la part de son père ou de sa mère. C'était inadmissible à ses yeux! La princesse poussa un soupir silencieux puis plongea son regard dans l'âtre. Elle se mit à réfléchir ardemment.

- M'enfin, souffla-t-elle.

Kamilia se leva et alla s'assoir sur son lit. Elle bâilla puis se frotta les yeux.

- Je crois que je vais dormir. Je suis fatiguée. Pouvez-vous me laisser seule? Nous reparlerons de tout cela demain ou... un de ces jours!

Alors qu'Ultuant parlait, Kamilia n'avait pas bougé l'écoutant attentivement apparement, ou s'ennuyant autant. Il n'aurait su le dire mais était trop perdu dans ses pensées pour se concentrer sur cela. Et puis qu'en avait-il à faire après tout ? C'est elle qui lui avait demandé de parler, alors elle devait surement l'écouter, oui sinon elle n'aurait pas posé de question.
Enfin, elle se dirigea vers son lit et s'emmitoufla dans les chaudes couvertures. Le roi s'approcha d'elle et s'assit un instant sur son lit avant de lui poser un délicat baiser sur le front, chassant au passage ses cheveux rebelles de devant ses yeux. Ensuite, il la borda, comme un père normal, le ferait pour ses enfants.

"Bien sur, il se fait tard. Nous parlerons demain mon enfant. Je vais tout de même fermer la fenêtre pour ne pas que tu attrapes froid."

Il joignit le geste à la parole et verrouilla la porte vitrée, souffla la bougie allumée à côté de Kamilia et se dirigea vers la porte.

"Fait de beaux rêves ma chérie."

Il lui adressa un dernier sourire, même s'il doutait qu'elle le voit dans le noir et sortit de la chambre sans un bruit.