Une vipère dans le Manoir (Pv)

Une vipère dans le Manoir
Pv Noamuth

Aranel était assis dans son bureau, bouteille de Hautval ouverte et verre servis. Un autre verre était vide attendant la personne convoqué, ou plutôt invité. L'ambassadeur elfique, attendait assis dans son fauteuil, le regard viré sur la fenêtre regardant avec nostalgie les nuages passer devant lui, comme ses souvenirs passait dans sa tête. La journée s'achevait, bientôt la nuit tomberait avec son crépuscules, entrainant la fin d'une autre journée, et le début d'une soirée. Une journée passait si vite, les humains disait le temps, mais pour un éternel, le temps passait lentement.

Pourtant le demi-elfe s'impatientait, l'attende... Voilà une autre notion du temps, ou on attend quelque chose en vain, ou quelqu'un, ce n'était pas vraiment la notion temporel qui dérangeait, ou une autre. Aranel détestait perdre son temps, en ne faisant rien. Bien que la personne invité, Rose... ah le nom m'échappe, enfin une professeur ès drow, n'était pas en retard, mais l'attende était quand même là.

Coupant court à l'attende, Lucien annonça Rose d'Agamorr. Cette dernière avait donc trouvé le Manoir d'Aranel. Situé entre le château et l'ambassade elfique. La manoir était ce bâtiment carré, entouré de jardin et de murs, ou les lichens et autres végétations montés avec amour et passion le long des pierres. On trouvait une petit fontaine dans le grand jardin derrière le bâtiment. Une demeure luxueuse, et agréable à vivre, ce qui avait plu au demi-elfe c'était surtout le coté végétale, l'intérieur le rendant assez bien.

La porte d'entrée était faite de bois, un bois lourd et épais, qu'on pourrait caractériser de rustique, on trouvait des traces de travail de menuisier mais le bois resté primaire, ce qui faisait plus pensé à une maison de campagne qu'un manoir citadin. L'intérieur était des plus truculent. L'entrée se résumer en une petite salle avec des chaises pour se déchausser, tandis qu'on trouvait des portes manteau et de nombreuses cannes rangés ici.

C'était ici, que l'invité avait dus rencontrer Lucien, en sonnant à la porte, avec cette petite cloche au son si cristallin. D'ordinaire, il fallait attendre à la grille d'entré de la propriété, il y avait toujours un garde qui veillait, la paranoïa était des plus poussé chez l'Ambassadeur. Mais pour recevoir ses invités, Aranel demandait à ce que la porte soit laissé ouverte.

Lucien, cet humain assez âgé, membre de l'Armée des Divins, avait été l'ancien maître du campement de l'Ad, un titre honorifique qui lui avait demandé de veiller au bon entretient de la tente des principaux officier de la guilde. Arrivé à un âge ou les campagnes militaires lui étaient devenu impossible, il avait dus renoncer à sa fonction, et son amitié avec le demi, lui avait fallu d'être nommé Majordome, certains y voyait une perte, mais vu de plus près pas du tout. Lucien était nourri, logé et blanchi gratuitement, son salaire plus élevé, et il ne risquait plus sa vie, soit une bonne retraite.

Le vieillard dus saluer l'invité avec sa jovialité quotidienne, même la plus sombre des guerres ne lui enlevait pas son sourire et son humour. C'était un hommes des plus sociales, et un bon amis pour le chef de l'AD. Après quelques plaisanterie, il quitta la jeune femme dans le bâtiment, passant dans un long couloir (et large il faut le noter) ou les portes sur les cotés étaient toutes fermés. Non qu'il fallu cacher quelque chose (si ce n'est la nourriture de la cuisine, ou le repas du soir), mais pour éviter les courants d'air, et l'odeur de ce même repas.

C'est donc dans le grand salon, que fut reçut dame d'Agamorr. La pièce était vaste, avec une baie vitré donnant sur un petit balcon qui donnait lui même sur le jardin. La pièce était assez particulière en elle même. On trouvait des canapés et une grande cheminée, des coffres accueillant alcool et verres, ainsi que d'autres meubles décoratif ou servant à ranger divers bibelot. Ce qui faisait son coté particulier donc, c'était son plafond. Un plafond vitré, une excentricité de l'architecte, le plafond donné sur les étages et sur le ciel. Ainsi assis dans le canapé on pouvait voir les étoiles briller la nuit.

-Damoiselle d'Agamorr, enchanté de vous rencontrer, je suis navré de vous avoir invité si tard, mais mes journées sont souvent remplis, je m'en excuse donc. Pour me faire pardonner j'espère que vous accepteriez de partager mon repas avec moi.

Aranel après avoir parlé, regarda la femme, elle était d'un physique particulier, un coté elfe, ou demi elfe, avec un coté humain, très compliqué à cerner. Enfin bon cela n'était pas véritablement important. L'ambassadeur l'invita donc à s'asseoir d'un simple mouvement de la main, en désignant le fauteuil.

Le maître des lieux portait lors de cette soirée, un simple pourpoints blancs, sans incrustations ou coquetterie du genre. Juste quelques cannetilles or qui dessinait des lignes le long des manches et sur le dos. Pas de chapeaux un (le soir en intérieur, cela relève d'un être très pompeux d'en porter), un pantalon en soie, noir, pour mieux s'allier avec le haut, une ceinture marron avec des petits reflets or, et des simple babouches pour les pieds. Ces chaussures peu noble mais tellement confortable, qu'en Actellys on porte couramment l'été (l'hiver c'est plus bottes de fourrures).

Le Baron de ses lointaines terres se rassit à son tour, près de la femme, en portant le verre remplit (et il faut l'avouer à moitié vidé) près de lui et en poussant l'autre verre vers la femme.

-J'espère que vous m'excuserez de ne pas vous avoir attendu, mais je n'ai pus résister à gouter de Hautval, lorsque je l'ai ouvert, en voudrez-vous, ou si préférez, j'ai une cave bien remplit, Vin de Soltariel, Bière Oësgardienne, alcool plus fort, eau de vie à la cerise, et j'ai même quelques bouteilles de ce Solimhrr, venant du nord.

... pour cela que les Drows boivent du sang."

Un jeune homme frappa à la porte puis entra. Un messager à la livrée propre mais peu fréquente. Il remit un message au professeur, présenta ses excuses puis repartit. Le cours achevé, l'enseignante ouvrit la missive et en lu le contenu. Elle était invité le soir-même, à diner, à la demeure du Baron d'Actellys. Une invitation d'autant moins banale qu'elle ne comportait que ces quelques mots sans justification. N'ayant toutefois aucune raison de refuser un repas en si bonne compagnie, elle fit en sorte d'arriver à temps devant la propriété pour pouvoir se présenter à l'heure convenue.

C'est le garde qui fut toutefois le plus surpris de son arrivée. Il vit devant ses yeux, une jeune damoiselle entrer dans la propriété. Rien d'anormal, il avait été prévenu de l'arrivée d'une invitée. L'instant suivant, elle ressortait, les yeux rivés au sol. Arrêtée quelques mètres plus loin, celle-ci regardait timidement la grille ouverte et le manoir un peu plus loin. Quelques pas en avant, s'immobiliser, reculer et porter une mèche de cheveux à ses lèvres, le tout visiblement indécise. Prit de pitié pour la pauvre créature, le garde s'approcha finalement d'elle et l'escorta jusqu'aux portes du Manoir. Là, un homme plus agé mais tout aussi souriant prit le relais. Un homme chaleureux et plein de vie pour son âge. Le genre de personnes qui donnent l'impression d'être des amis de toujours, quelques instants seulement après la première rencontre.

En l'espace de quelques mètres, Lucien avait déjà réussit à la faire rire. Ses blagues n'étaient jamais démodées. Dès qu'il en avait l'occasion, il essayait d'en apprendre de nouvelles dans les tavernes ou auprès des différents invités. Tous n'appréciaient peut-être pas cela, mais Rose, elle, lui fournissait ce soir, un très bon public. Chacun de ses traits déclanchait un rire honnête et doux comme il en connaissait peu. Elle dut même s'arrêter et se reposer légèrement sur lui quand il raconta l'histoire du "Drow Anémique". De son côté, il riait lui aussi de bon coeur, promettant de répéter la blague du "Corsaire Ivre" à ses amis. Une fois devant le maitre des lieux, il fit une dernière plaisanterie puis se retira tandis qu'elle lui faisait un petit "au revoir" de la main.

L'hôte l'acceuillit fort poliment et lui offrit un fauteuil dans lequel elle s'enfonça agréablement. Il lui offrit à boire mais elle préféra un simple verre de lait aux différents alcools proposés. Après l'avoir remerciée, elle posa son verre sur ses cuisses et attendit que quelque chose se passe. Silencieuse dans sa robe bleu pastel, elle offrait un spectacle assez surprenant. Les pieds fermés vers l'intérieur, les mollets légèrement écartés, les genoux collés, les épaules voutés et le regard perdu dans la blancheur de son verre, durant une fraction de seconde, elle sembla ailleurs. Se ressaisissant elle vida sa boisson d'une traite avant d'essuyer candidement ses lèvres du dos de sa main. Son regard croisa celui du demi-elfe avant de replonger dans le crystal vide. Tête baissée, la noble d'Agamorr faisait tourné le verre entre ses doigts. A plusieurs reprises ses lèvres s'entrouvrirent avant de mordre sa lèvre inférieur. Finalement, elle prit timidement la parole.

- Barron d'Actellys, vous désiriez me parler ? Que pourrait une simple jeune fille telle que moi apporter à un Ambassadeur tel que vous ?

Brusquement, l'invitée se leva et courra en direction d'un petit bibelot derrière l'Hôte. Une sphère rouge aux contours d'or de facture elfique a priori.

- Dites, vous savez ce que c'est ?

Aranel la regarda s'asseoir, et lui servit donc son verre de lait. Au moins son hôte avait les réalités des choses, intelligence ou puérilité ? Ou tout simplement juste une histoire de goût, en tout cas, elle ne semblait pas vouloir boire. C'était plutôt dommage, car l'alcool délit les langues, et fait parler, un test souvent véridique sur la vrai nature d'une personne. Mais la professeur ès drow n'inspirait nul peur ou crainte au demi en faite, par son apparence elle donnait plus envie d'être protégé.

L'ambassadeur la regarda, l'examinant, et essayant de tirer un avis sur elle, le demi-elfe, aimait bien faire une analyse lors d'une première rencontre, il avait appris au fil des années, que la première impression était souvent la bonne. Son impression fut assez agréable est rassurante, une femme assez timide, et une intellectuel, elle sembler taciturne et réservé, rien de malsain ou de mauvais de perceptible.

-Je vous pris appelez moi Aranel, et je vous ai invité ici au nom de chef de l'armée des divins, plus que celui d'ambassadeur, c'est pour cela que j'ai préféré mon manoir à mon ambassade, j'essaye de différencier les deux postes.

Ce qui était la pure vérité, pour éviter d'entacher un poste à cause d'un autre, le demi-elfe, marquer une différence entre les deux, s'occupant de l'ambassade quand il était à l'ambassade, et de l'AD quand il était ici ou à Osto Tel. L'ambassade était plutôt calme ses temps ci, ce qui donnait au militaire un peu plus de temps libre, qui passait en promenade au jardin royale, ou à chevauché dans la campagne environnante.

Alors que le Baron parla, la jeune femme couru vars un coin de la pièce, apparemment attiré par un objet particulier. Aranel sourit, de ce sourire paternel, et amical, celui qu'on a devant une farce d'enfant. Rose rappelait plus au demi une enfant, par son comportement, elle devait avoir entre 17 et 19 ans, mais là ou certaine lui donnait une apparence de femme, elle lui donnait celle d'une enfant. Elle devait cinq ou dix ans de plus, au vu de son poste de professeur.

L'objet quel affectionna, était une sphère rouge, on trouvait des dessins couleur or tout autour de la boule. L'objet venait tout droit d'Actellys, fait dans les forges de verres du Nord elfique, l'objet était entre le verre et le cristal. Ce qui lui donnait l'aspect rouge n'était pas le matériaux qui lui était transparent, mais le contenu. En effet à l'intérieur du globe, on trouvait une concentration magique. Cette dernière avait pris une tournure rouge, mais parfois elle passait au bleu ou à une autre couleur.

-Il s'agit de mon Globe à Température, un ouvrage de mes terres, l'objet est fait en un verre très purs, l'artiste avait laissé un trou pour qu'un mage puisse y glisser son enchantement, je serais bien incapable d'expliquer comment cela marche, mais le globe m'indique le temps qu'il fera le lendemain. Je pense qu'il analyse cela en fonction de l'humidité de l'air et d'autres choses que nous n'arrivons pas à percevoir, en tout cas mise à part quelques rares fois, sinon l'objet ne m'a presque jamais fait défaut.

Le rouge indiqué temps nuageux, avec des risques de pluies, soit une journée assez triste pour le lendemain, ainsi soit-il donc. Le globe marchait plutôt bien, et permettait de programmer sa journée du lendemain, mais il n'était pas infaillible, par exemple il y a quatre jour il avait indiqué ciel dégagé et soleil chaud, alors qu'une pluie du nord s'était abattu sur la capitale. Les aléas du temps, à Alëandir, dans l'académie de magie, on trouvait les même globes en plus gros et plus évolué.

-Mais j'oublie de vous répondre, je vous ai invité car vos connaissances sur les drows m'intéressent j'aurais quelques question dessus, mais attendons le repas, j'espère que vous aimerez les créations de mes deux cuisiniers.

Aranel avait en effet pris le luxe de pendre deux cuisinier, luxe petit comparable à certains, mais il était habitué à des plats de bonne cuisine chez lui, et quand i n'était pas en campagne militaire à manger la nourriture indigeste, il aimait déguster de de la bonne nourriture. Ses deux cuisiniers le gâtait plutôt bien, un humain, ancien tavernier qui avait fait faillite à cause d'un incendie, et un elfe, ou demi elfe qui était venu ici pour découvrir un peu le monde (il était assez lunatique) mais il ne trouva pas grand chose, et à l'ambassade, Aranel l'aida pour finalement l'embaucher.

Les deux cuisiniers se compléter assez bien, entre la viande sanglante, et les salades, on arrivait à des plats exceptionnels. Comme la côtelette de veau aux épices de Faelia. Un plat fort en bouche, avec ses herbes exotiques (acheté à un prix assez élevé, mais quand on n'aime on ne compte pas) et diantre, le baron aimait ce plat, d'ailleurs ce soir la femme pourrait y gouter.

- Ah... C'est donc pour ça.

Rapidement, elle sortit un parchemin et croqua la Sphère. En dessous, elle annota les quelques informations qu'elle venait de récupérer. Elle répondit d'un vague signe de tête au Baron et resta telle une petite fille devant cette vitrine de merveilles. Chaque fois qu'il lui expliquait l'intérêt d'un objet, elle consignait religieusement les informations sur le parchemin.

Lorsqu'on annonca le repas, c'est avec un regret visible qu'elle arrêta ses activités pour rejoindre la table. Moins timide depuis qu'il lui avait proposer de l'appeller par son prénom, Rose discutait de bon coeur. Elle lui parla de ses cours, de ses élèves. Du petit Dune du cours d'Initiation qui refusait d'apprendre son vocabulaire ou de la femme de son cours de Culture Drow Avancée qui lui demandait de réveler son secret pour paraitre si jeune. Rose avait beau lui répéter qu'il n'y en avait pas, celle-ci ne voulait rien entendre, refusant ainsi d'admettre que son professeur préféré ait moins de vingt ans et soit donc plus jeune qu'elle. La jeune fille évoqua de même les sujets d'actualités demandant régulièrement son avis au Demi Elfe. Elle s'intéressait lui, cherchant à en savoir plus sur qui était l'homme derrière le masque d'Ambassadeur. Elle lui demanda son âge, ses occupations, ses loisirs, si il comptait aller au prochain Festival de Diantra, avec qui, si il était facile de vivre si loin de sa contrée et bien d'autres questions aussi surprenante qu'inintéressante pour des gens normaux. La jeune fille semblait boire chacune de ses paroles. Si Lucien le Majordome donnait l'impression d'être un ami de toujours, on avait très vite l'impression de savoir tout de la damoiselle d'Agamorr.

Poliment, la noble mangea un peu de tout, mais malgré une clair préférence pour fruits et légumes, elle complimenta tout de même la cotelette de veau servit. Une fois de plus elle refusa tout alcool qui lui était offert. La dernière fois qu'elle avait bu, elle s'était, parait-il fait volé un baiser. Il ne fallait pas que cela se reproduise. A chaque fois qu'un nouveau plat était apporté, elle frétillait d'impatience et lorsqu'un autre retournait en cuisine, elle insistait qu'on fécilite bien le chef de sa part. Elle demanda même différentes recettes. D'une joie de vivre rare, le professeur aurait probablement pu discuter et s'occuper seule. Il semblait même qu'elle oubliait parfois la présence de l'elfe. Cependant, à interval régulier, elle s'immobilisait et regardait autour d'elle pour se rendre compte de la présence de ce dernier.

Mais... n'avait-il pas des questions à lui poser ?

Le repas fut très rapidement servis, pendant ce temps là, la jeune femme dessina sa sphère, le Baron jeta un coup d'œil sur le dessin, qui est plutôt beau. Il était étrange de rencontrer une personne de son genre. Ni noble, ni guerrière, tout simplement intellectuel. Quelqu'un de noble se serait contenter de venter l'objet pour parler cour et affaire, un guerrier n'aurait pas fait grand cas de l'objet rouge. Rose ressemblait plus à un mage, prenant son temps à voir le monde et à y réfléchir, notant tout ce qui était nécessaire, écoutant même la plus insignifiante des voix en la conservant dans sa mémoire, la jeune femme lui rappelait plus ses personnes.

Le repas arriva donc, Aranel et la jeune femme allèrent à la table dresser pour cela. Dans la salle à diner. Une grande salle, rectangulaire, le plafond et le sol était en bois, les murs était recouverts de tapisserie, excepté un pans de ce mur qui donnait sur le jardin à travers des fenêtres. Un autre coin de la pièce était occupé par une cheminée, et un autre par la porte d'entré et de sortie qui donnait sur le couloir principale de la maison. Ainsi seul un mur était vraiment décoré.

Ils parlèrent de tout ou rien, parlant des élèves de la jeune femme et de sa vie, mais le Baron restait assez mystérieux sur la sienne, parlant brièvement d'Alonna, de l'armée des Divins, et d'Arylwren. Préférant ne pas trop parler du passé, suffisamment douloureux comme ça. Le repas commença par une entré assez original, des œufs de cailles grillé, avec divers salades de fruit et légumes. Pendant ce temps là la conversation tourna autour de Rose. Puis vint les viandes et les légumes, les côtelettes de veau, avec leur assortiment d'épices et cette sauce qui marqué un esprit par son goût. Les légumes passèrent des pommes de terres, aux haricots, avec d'autres plus exotique, des légumes elfiques, mais qu'ici dans la capitale on trouvait facilement. Il serais long de détailler le repas, mais il fut délicieux. La boisson était associé avec perfection, Aranel prenant soin de ne pas boire plus d'une ou deux gorgé par bouteille, ce qui se résumer au final à un verre ou deux. Il buvait rarement beaucoup en compagnie d'étranger, non qu'il était de constitution faible, mais il préféré ne prendre aucun risque.

Vint le fromage, le repas préféré d'Aranel, pour cause qu'en Actellys on se nourrissait presque exclusivement de cela, les elfes ne mangeant pas de viandes (triste vie à laquelle Aranel avait échappé), les fruits et légumes des forêts, mais surtout dans cette univers hostiles le lait et le fromage. Le plateau en question était des plus garnis. Le Baron s'en servit plusieurs avant de se couper une tranche de pain. Le pain qu'on ne trouvait pas dans le nord, le climat interdisant les champs de blé, on devait l'importer, soit cela rester un produit rare, mais ici il se trouver facilement, un bienfait de Diantra.

-Dites moi Rose, j'aurais quelque question en rapport avec les drows. Voilà je me demandais comment il vivait, leur organisation militaire surtout, je ne sais pas si cela est votre domaine, mais toute information sur les drows est le bienvenue.

Aranel préféra taire l'existence d'Eowyndil, un drow renégat. Non qu'il se méfiait de la jeune femme, mais il préférait éviter de rependre le bruit que l'armée des divins recruter des drows. Eowyndil semblait être un drow en qui on pouvait avoir confiance, mais la vue de la plupart des gens n'était pas ainsi. Aranel se fier trop à son instinct, et bien que leur rencontre (au milieu d'une rue avec des citadins qui voulait tuer le drow) semblait certifier l'histoire du drow, le Baron avait choisit d'en être sûr.

Pour cela, il comptait demander quelque informations sur le Puy et les drows, pour voir si son allie sombre lui avait dit la vérité ou lui mentait. Dans le premier cas, il pourrait lui faire plus confiance, avec une certaine limite, celle de ses craintes, dans le deuxième il devrait arrêter le drow et rendre justice pour tout les pauvres morts sous leurs coups.

A la mention plus sérieuse des Drows, Rose se calma aussitôt. Silencieuse, elle déglutit. Tête à nouveau baissée, elle serait les mains. Visiblement, parler des sombres l'affectait beaucoup. Pensive quelques instants, elle respira un grand coup puis reprit la parole.

- Il n'y a rien d'à la fois plus proche et plus éloigné d'un Humain ou d'un Elfe qu'un Drow. Nous, humains et elfes, vivont dans un monde régit par certaines traditions. Certaines "lois". Nous partageons tous un certain bon sens inné. Mais, si je devais décrire les drows en un seul mot, je dirais qu'il sont "amoraux".

La jeune fille saisit le pied de son verre.

- Je ne pense pas qu'ils aillent "à l'encontre" de la moral et du Bien volontairement. C'est simplement que nul ne leur a jamais enseigné à bien se comporter.

Elle rit nerveusement et termina son lait.

- Ca, c'est ce que je me répète jour après jour... Qu'il n'est pas possible que des êtres aussi malfaisants et malveillants qu'eux puissent exister. Que ce n'est pas leur faute... Que se sont des victimes eux aussi. Comme ça, peut-être, ma douleur diminuera-t-elle. S'ils n'ont pas consciemment voulu me blesser mais qu'ils y étaient forcés... Peut-être que ça leur faisait mal à eux aussi de... Je ne sais pas...

Des larmes coulèrent. Rose pleurait.

- Je suis désolé... Je n'aurais pas du parler de ça... A chaque fois que j'en parle, je pleurs comme une petite fille. Je suis vraiment désolé.

Acceptant le mouchoir que lui offrit courtoisement le Barron, elle porta le verre vide à ses lèvres avant de le reposer, idiote. Une fois plus calme, elle continua :

- Pour en revenir aux drows, tout ce que vous avez entendu à leur sujet est probablement vrai. Et souvent même censuré. Ils sont cruels, froids, calculateurs, sadiques, insensibles, pervers... Le pire monstre pour enfant ferait probablement pâle figure face à l'un d'entre eux. Ils ne feront jamais rien de désinterressé, jamais. S'il advenait un drow vous tende la main, ce ne serait que pour mieux vous poignarder par la suite.

Le professeur frissona. Du vécu, à n'en pas douter.

- Le pire étant qu'ils sont bon à ce petit jeu là. La preuve, cela fait des siècles qu'ils s'entretuent et complottent l'un contre l'autre et pourtant... Ils sont toujours aussi craint et redoutés des Humains. Pire, ils augmentent leur nombre de jour en jour et loin de perdre en qualité, ils s'améliorent indéfiniment. Le meilleur guerrier humain ne survivrait probablement que de justesse face à une de leurs recrues les plus récentes... Je me souviens les avoir vu s'entrainer... J'en étais restée pétrifiée. Tant de haine et de rage à peine contenue. Tant de rancoeur...

Un moment, ses yeux se voilèrent de tristesse. Elle se mordit la lèvre.

- Si seulement... J'avais...

La noble se ressaisit. Et rit, gênée.

- Enfin, je suis professeur spécialiste des Drows. Il est tout naturel que je sache quelques choses sur eux, ne pensez-vous pas ?

Le baron écoutait soigneusement la jeune femme, s'imprégnant de chacune de ses paroles, comme si elle lui révélait le destin du monde. Chaque informations sur les drows étaient des plus capitales. Pour assurer sa mémoire, le Baron sortit un petit carnet, noir, et fit apporter sa plume et un encrier, pour noter tout cela. La plume glissait sur le vélin. L'encre noire marquant avec une écriture très propre ce que disait la femme, d'ordinaire, l'ambassadeur disposé d'un greffier, pour écrire à sa place, mais chez lui il n'en avait pas.

-Vous voulez donc dire que les drows vivent en anarchie, pourtant ils doivent avoir une culture et un code de vie. Ne serais-ce que leur organisation, qui les dirigent, leurs chefs et dirigeant laisse l'anarchie s'installer au risque de se voir renversé, ou de perdre le contrôle. Je voyais plutôt une organisation de fer, stricte et en tout point militaire.

En effet les drows vivant en total Anarchie l'étonnait totalement, un peuple tenant face à trois races et arrivant à les menacer, devait avoir une organisation très développé. Enfin Aranel ne connaissait pas vraiment la société des sombres, d'où la présence de la jeune femme, il comparait ses notes après avec celle de sa discussion avec Eowyndil.

En tout cas la jeune femme semblait être très marqué par les drows, car à force d'en parler elle finit par en pleurer, versant des petites larme,s elle fit mal au cœur du baron, qui lui donna son mouchoir. Il attendit que la femme reparle avant de lui répondre, ne sachant pas vraiment que dire pour la réconforter.

-Les drows sont donc par nature voué au mal, à la perversité, il n'y à pas de drow qui décide de se détourner de cette voie, ou sont-ils tous voué à répandre la cruauté sur ce monde ?

Quelque chose tracasser Aranel, à l'entendre parler, la jeune femme avait était au Puy, mais comment cela ? Avait-elle était faites prisonnières et dans ce cas comment c'était-elle échappé. Surtout à son âge elle avait dus y vivre là bas des tourments lors de son plus jeune âge, la pauvre, le baron comprenait son tourment, il aimerait tant pouvoir l'aider, lui faire oublier, et il essayeras d'être là pour la soutenir, et l'aider à vivre.

-Je le pense en effet, je... veuillez excuser ma question, et je ne vous en voudrais pas si vous ne me répondez pas, mais je m'interroge sur la source de tant de connaissance, vous avez vécu avec les drows ?

- Les drows sont donc par nature voué au mal, à la perversité, il n'y à pas de drow qui décide de se détourner de cette voie, ou sont-ils tous voué à répandre la cruauté sur ce monde ?

Après quelques secondes de réflexions, elle répondit.

- Pour être tout à fait franche avec vous... Je... ne sais pas. Je n'ai jamais entendu parler d'un traitre parmi les drows. D'après moi, c'est impossible... Cependant, d'un point de vue rhétorique, il n'y a aucune raison pour que cela n'arrive pas.

Le professeur sortit un petit cylindre brun orangé et le fit tourner entre ses doigts. Un tic. Une excitation intellectuelle visible apparaissait sur son visage.

- Parce que, oui ! De façon objective. N'arrive-t-il pas à un homme, un elfe ou un nain de commettre des atrocités ? N'était-ce pas là le cas de Vlad de Scylla ? De l'Écorcheur de Minuit à Diantra ? Ou même du Pédéraste de Merval ? Si l'on considère la chose différemment et que les drows sont donc bien "amoraux", ils le sont à notre culture, notre façon de penser. Pas à la leur ! Vous me suivez ?

La question n'attendait pas de réponse. Rose reprit.

- Si l'on inverse donc les échelles du "Bien" et du "Mal", l'on pourrait donc avoir une meilleure perception de leur vie. Un acte bon à Diantra pourrait être un crime au Puy. Et vice versa.

Calant le bâtonnet derrière son oreille, l'érudite s'empara de ses notes et annota les axes principaux de sa réflexion.

- Faux ! Cria-t-elle.

Elle raya son écriture.

- Ce n'est pas aussi facile. Le meurtre est lui aussi condamné au Puy. De même que le vol... Ils ont aussi des lois... Qu'ils ne suivent pas tout le temps, certes... Mais ils les ont... À moins que...

Perdue dans ses pensées, elle marmonna quelques instants de plus avant de se souvenir de la présence du noble. Ça ne l'intéressait probablement pas.

Gênée, Rose s'excusa. Ça lui arrivait de temps en temps. Chaque fois, elle oubliait où et avec qui elle était. Elle en discuterait le lendemain avec ses collègues. Elle était sure que le professeur de Réflexion Culturelle, Professeur Langdplon aurait un avis intéressant sur le sujet. N'est-ce pas ?

- Je le pense en effet, je... veuillez excuser ma question, et je ne vous en voudrais pas si vous ne me répondez pas, mais je m'interroge sur la source de tant de connaissance, vous avez vécu avec les drows ?

La fille se crispa. Elle n'aimait apparemment pas en parler. Toute trace d'excitation disparu de son visage, ne laissant plus place qu'au désespoir.

- Oui, j'ai... "vécu"... au Puy durant quelques années. Plus jeune, j'ai été capturée... Puis vendue en tant qu'esclave à l'une de leurs Prêtresses... Durant deux ans j'ai du la suivre où qu'elle aille.

Rose frissonna, les yeux rivés sur ses mains serrées.

- Je n'aime pas vraiment en parler... Désolée...

Une forte inspiration suivit d'une longue expiration.

- Si vous me le permettez, je souhaiterais ne plus parler d'eux... du moins pour le moment.

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