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 Quand les fils se nouent... | Aerandir

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MessageSujet: Quand les fils se nouent... | Aerandir   Quand les fils se nouent... | Aerandir I_icon_minitimeMer 22 Juil 2009 - 20:57

Quand les fils se nouent
Scylla, seizième semaine de l'automne

Finalement, elle n’aurait pas l’occasion de goûter aux merveilles culinaires proposées par les mariés. Elle ne le regrettait pas, de toute façon, et pour cause, cela lui évitait une possible confrontation avec Merwyn de Serramire. Katalina soupira, à la pensée du jeune duc… Rien n’était décidément vraiment simple. Malgré ses manières quelques peu cavalières, et la façon dont il avait pu la traiter, elle ressentait une lassitude et une déception qu’elle ne pouvait niées à l’idée de passer le reste de sa vie à l’éviter.

Elle avait grandement hésité. N’était-ce pas jouer le jeu du Gardien que de venir au rendez vous qu’elle lui avait elle-même donné sur le coup de la colère ? Mais elle avait décidé d’écouter sa fierté, qui, si elle était préjudiciable dans la plus part des cas, avait ici des chances d’être salvatrice. Elle avait décidé de ne plus se laisser faire, et elle irait au bout de sa résolution. Que pouvait-il lui faire de pire que ce qu’elle avait déjà subi ? Il avait beau être un Gardien, il restait un demi-elfe… Katalina l’imaginait mal en train de l’enchaîner à un mur et la regarder se recouvrir de ses propres immondices… comme ça avait pu être le cas pour d’autres.

Une légère brise la fit frissonner, mais elle ne fit pas mine de se couvrir plus. Elle aimait ça, la sensation de son corps qui se révoltait contre la fraîcheur qui l’entourait. En un sens, cela lui prouvait qu’elle était encore vivante. Elle avait changé de robe, optant pour quelque chose de plus simple. Une simple robe bleue, sans fioritures ni ajouts inutiles. Elle aurait presque pu passer pour une femme du commun, une roturière qui avait pu s’offrir une folie. Il allait bientôt faire nuit, après une journée plus courte que la précédente et plus longue que la suivante… Une journée d’automne banale, si l’on exceptait le mariage de la maîtresse des lieux. Scylla avait un nouveau comte, il s’agissait des choses qui avaient le don de faire parler la populace. En résultait une activité qui la mettait horriblement mal à l’aise, et c’était une des raisons qui expliquaient son pas pressé.

Finalement, elle finit par rejoindre les jardins de la ville. Surement moins beau que ceux des Elfes, et définitivement plus enchanteur que ceux des nains, il était ce qu’il était. S’engouffrant à l’intérieur, elle put jouir d’une paix relative retrouvée, alors qu’elle laissait derrière elle les bruits de la ville. Levant son regard vers le ciel, elle vit entre les branches d’un arbre le soleil continuait sa course vers sa consumation. Bientôt happé par l’horizon, c’était comme si l’imminence de sa disparition le rendait encore plus beau. L’espace d’un instant, à cette image enchanteresse mêlant nature et ciel se superposa le visage d’Aerandir, illuminé par les pupilles crépusculaires. Inconsciemment, elle stoppa sa course, et ne daigna reprendre sa marche qu’au moment où le soleil avait définitivement déserté le ciel.

S’en rendant compte, elle jeta des regards autour d’elle en se fustigeant de sa bêtise. Que lui arrivait-il ? Elle n’avait pas contemplé, béate d’admiration, un coucher de soleil depuis ses quinze ans. Mais qu’avait-elle admiré ? La mort de l’astre lumineux où la réminiscence inconsciente du regard du Gardien ? Se mordant la lèvre inférieure, elle se demanda si elle avait bien fait de venir.

« Que m’a-t-il fait… ? Comme si j’avais besoin de nouveaux soucis. »

Peut-être si elle avait pris la peine de se retourner, aurait-elle découvert dans son dos l’objet de ses tourments. Ou peut-être pas. Peut-être l’attendait-il, un peu plus loin. Katalina n’en avait aucune idée, et elle ne savait plus vraiment si sa présence ici était réellement indispensable. Elle entama un demi-tour. Pour partir ? Même pas certain. Plus rien n’était sûr, désormais.


Dernière édition par Katalina le Mar 29 Déc 2009 - 21:09, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Quand les fils se nouent... | Aerandir   Quand les fils se nouent... | Aerandir I_icon_minitimeDim 2 Aoû 2009 - 11:04

S'écoule le temps qui ne cessera jamais de verser ses larmes sur les visages. Se creusent parfois les rides amères et aigries, s'éveillent parfois des sourires timides et, doucement, éclot l'ombre de ce qu'il est. Il le sait, cela s'étends a mesure que le sablier se vide. Il ne pense pas aux mariés non, mais aux autres, ceux qui se font et se défont a l'ombre d'un dais royal. Il entends le chant silencieux des coeurs qui battent doucement et il sourit. La courbe de ses lèvres s'incline et se pâme face a sa volonté. La colère est si douce lorsqu'elle caresse les secrets enfouit, si tendre lorsqu'elle se fait alliée involontaire d'un acte désiré. Loin, très loin, par delà l'horizon se gausse le jouvenceau éternel, il esquisse un pas de danse aérien et jubile tel un enfant émerveillé devant les miracles de la vie. Le Serviteur s'anime soudain, quitte ces hommes qui s'oublient dans les bras d'une fête artificielle, sur ses pas, ombre angélique qui jamais ne le quitte, la gaiété, la joie sous couvert d'une fourrure aussi douce que la joue d'une vierge déshonorée.

Elle gambade et saute, avide d'air, de liberté mais toujours son regard accroche son Eternel, elle se perd dans son parfum et quémande sa douceur, juste un peu, un effleurement qui peut être n'aura jamais lieu...Un sourire, un rire, un chant peut être qui l'endormira encore lorsque la nuit tombera sur les âmes égarées. Elle gambade en songeant a tout cela, comme un effluve doucereux qui se poserait sur ses yeux douloureux, elle gambade et guide, elle sait où ils se rendent, il le lui a chuchoté a l'oreille...

L'herbe plie a peine sous ses pas, le silence se fait complice et accueille son arrivée comme une maitresse délaissée depuis trop longtemps. La silhouette féline étends ses ailes et s'ébroue réveillant le chant indiscret d'un merle facétieux et il sourit doucement, comme ces secrets éternels qui rampent lentement à la surface d'un lac de montagne, tel ce vent qui frémit parfois lorsque se lève l'aurore magnifique. Une femme que jamais il ne verra mais dont il connait tout les contours. Il perçoit la question jetée au hasard, porteuse d'un espoir qui sera mort avant d'avoir vu le jour.

-Chaque question possède une réponse...Même les plus improbables.

Il sait le recul, l'envie dévorante de fuir les regards les plus aveugles, il sait tout cela aussi murmure-t-il comme si chaque mot était un trésor impétueux.

-Restez, il n'est rien ici que vous ayez a fuir.
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MessageSujet: Re: Quand les fils se nouent... | Aerandir   Quand les fils se nouent... | Aerandir I_icon_minitimeDim 2 Aoû 2009 - 14:28

Une voix, derrière elle, annonça l’arrivée du Serviteur.

En cet instant, Katalina se faisait l’effet d’un oisillon ayant peur de prendre son envol. Le ciel lui tendait les bras, l’appelant avec énergie, mais elle restait au sol, immobile, paralysée par la peur. Il y a une foule de réactions possibles et inimaginables, mais elle n’en choisit aucune et attendit. Mais qu’attendait-elle, au fond ? La respiration légèrement saccadée, une main crispant la robe juste au dessus du N honni, dans un geste de protection instinctif, elle observait celui qui finalement était venu à elle… C’était inévitable, mais elle parvenait encore à être surprise. Pourquoi le Gardien d’un Dieu prenait-il le temps de s’intéresser à elle ? C’était là, en fait, la seule raison qui l’avait poussée à venir à ce rendez vous qu’elle avait elle-même donné, sur un coup de tête.

Les Gardiens étaient des êtres de légendes, dont on disait qu’ils avaient le pouvoir de leurs Dieux. Des mystiques rendus aveugles par une puissance trop grande pour des mortels, des oracles entendant les voix divines. Ils étaient tout cela, et bien plus encore, si on en croyait les contes, les légendes, les mythes qui couraient à leur sujet, fruit des croyances populaires et de la propagande des cultes. En rencontrer un était considérer comme une chance et comme un grand malheur, comme une bénédiction des Dieux et comme une malédiction pour les vivants. Ils étaient les paradoxes, le trait d’union entre deux mondes bien distincts. Rien que cette simple vérité était un motif valable de fuite.

Malgré elle, elle chercha dans ses yeux d’or les reflets crépusculaires qui l’ont tant marquée. Car quand ils s’étaient posés sur elle et l’avaient scrutée, elle n’avait plus eu à réfléchir, seulement à contempler. Plus tard, elle s’était dit qu’elle réagissait comme Erialeth, qui au lieu d’affronter son deuil se laissait aller à une léthargie des plus inquiétantes. Seulement la tentation était trop forte de se perdre à nouveaux entre ces nuances de pourpres et d’écarlates.

« Si je suis venue, ce n’est pas pour fuir, Seigneur Gardien… »

La voix, qu’elle avait voulue ferme et assurée, sonna étrangement faux à ses oreilles. Oui, elle ne fuirait pas, il était trop tard désormais. Mais elle ne pouvait nier que tout son être l’avait désiré ardemment. Pourquoi était-elle restée, alors ? Peut-être parce qu’elle commençait à faiblir, que même la présence d’Erialeth ne suffisait plus à détourner son esprit de ses craintes. Les cauchemars étaient revenus, plus terribles encore qu’après sa libération. Le cobra la hantait de nouveau, la guidant, lui faisant redécouvrir ses anciens cachots. Parfois, elle rêvait qu’une femme avait pris sa place, subissant ce qu’elle avait subi.

« Et puisque toutes les questions ont des réponses… »

Elle marqua un temps d’arrêt, alors qu’une foule d’interrogations se bousculait sur le bord de ses lèvres. Mais il n’y en avait qu’une, une seule et unique qu’elle souhaitait réellement poser. Et si son interlocuteur était le plus apte à y répondre, elle ne pouvait s’empêcher d’hésiter… Il y avait fort à parier que la réponse ne lui plaise pas.

« Pourquoi vous ? Pourquoi moi ? Pourquoi… » Prenant une profonde inspiration, elle recommença, plus lentement. « Pourquoi êtes vous venu, cette après-midi ? Ce… Ce n’était pas un hasard, je crois… »


Dernière édition par Katalina le Dim 16 Aoû 2009 - 22:16, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Quand les fils se nouent... | Aerandir   Quand les fils se nouent... | Aerandir I_icon_minitimeMer 5 Aoû 2009 - 19:31

Le soleil déclinait lentenemtn, quitant l'abri chaud de la terre pour rejoindre le néant éternel de la nuit. Ses ultimes rayons se jetaient avec une sorte de désespoir intuile sur la chevelure du lys, hélas, il était écrit que le Serviteur ne pourrait jamais contempler telle beauté. Mais il savait comme cet effluve douce et suave qui émanait d'elle...Une fragrance unique et voluptueuse, un rien ombragée de peur.

Elle n'aurait pas fuit ? Vraiment ? Il sourit comme ce soleil facétieux de Printemps qui irradie le monde de ses rayons malicieux. Le déni n'avait que peu d'importance n'est ce pas ?

Puis vint le chant improbable de l'hésitation du tâtonnement...

-Rien n'est hasard.


Juste une affirmation tranquille, un souffle qui ne pouvait admettre de non dit parce qu'il avait suivit le chant délicieux, la complainte doucereuse. L'oublie n'existe pas lorsque l'on plonge au coeur du domaine divin

-Le Prisonnier Eternel s'amuse avec les coeurs, les âmes et, parfois, les corps. Mais il sait entendre les symphonies des plus basses, les cris muets qui étreignent l'esprit, il sait se faire plainte apaisante lorsque son rire s'éveille.

Deux facettes, un dé aux milles notes jetées et harmonieuses. Le Miroir luit doucement comme si la vie prenait naissance en son coeur alors même que l'argent n'est que froideur et mort.
Il frémit, invite a la danse macabre de ses véritées interdites.

-Voulez vous connaitre votre chemin ?


Risque éternel que ses portes verrouilées et éternellement soumise au bon vouloir des pythies.
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MessageSujet: Re: Quand les fils se nouent... | Aerandir   Quand les fils se nouent... | Aerandir I_icon_minitimeMer 5 Aoû 2009 - 20:10

Katalina ne put retenir le regard mauvais qui lui vint quand il esquissa un sourire… jugé moqueur, bien entendu. De toute façon, il ne pouvait pas le voir… Et elle avait l’horrible impression qu’il était venu ici dans l’unique intension de la tourner en dérision. Oui, elle n’aurait pas fuit, quoi qu’il puisse en penser. Elle était tout simplement trop fière pour ça. Depuis qu’elle avait quitté Serramire, la seule chose à laquelle elle pensait, la seule chose qui ne lui faisait pas faire demi-tour pour retourner directement dans sa chambre et ne plus en sortir, c’était la certitude qu’elle n’était pas une souris peureuse, incapable d’affronter le monde.

Elle décida tout de même d’ignorer ce petit affront et décida de passer à l’offensive. Il lui avait dit de venir à lui, et elle avait fait en sorte que ce soit lui qui vienne à elle. Mais maintenant qu’ils étaient effectivement réunis, elle désirait savoir pourquoi ils l'étaient. La vérité était qu’elle ne savait pas trop sur quel pied danser. Il était un homme, et ils étaient seuls… De quoi la tourmenter, même légèrement. Elle n’arrêtait pas de le regarder, de le scruter à la recherche d’un mouvement qui indiquerait le début d’un nouveau cauchemar. Rien ne vint, mais cela ne l’empêcha pas de continuer. Il était Gardien, aussi, et même si elle ne comptait pas parmi les fervents d’Arcam, elle restait respectueuse des Cinq… Comment être soit même quand l’interlocuteur avait un lien si étroit avec… un Dieu ? Et puis, enfin, il y avait l’image qu’il donnait, celle d’un joueur, maniant la langue comme une arme et se jouant de ses tourments. Comment il avait pu arriver à les connaître, elle n’en savait rien, mais elle avait la désagréable impression qu’il les connaissait presque aussi bien qu’elle-même. Mieux ? Elle ne préférait pas y penser.

Il parla de son Dieu, par énigme, dans ce langage sibyllin qui l’irritait tant. Ne pouvait-il pas, une fois au moins, parler clairement ? Surtout qu’elle n’aimait pas ce qu’elle comprit, déjà parce qu’elle n’était pas sûre que ce soit bien ce qu’il voulait dire… et aussi parce que cela sous entendait qu’elle ait attiré l’attention d’un Dieu. Elle qui voulait se faire oublier des hommes, cette perspective la glaçait.

« Je ne vois pas ce que le Prisonnier Eternel a à voir avec la situation présente. »

La voix est respectueuse, mais se veut tout de même ferme et définitive. Non, elle ne voyait pas - où ne voulait pas voir - pourquoi un Gardien perdait son temps avec elle. Son problème ne concernait qu’elle et il n’y avait qu’elle qui pouvait s’en sortir. Les autres ne pouvaient même pas ne serait-ce qu’entre-apercevoir les véritables horreurs que représentaient son séjour au Puy… Mais apparemment, Aerandir ne semblait pas d’accord avec elle, au vu de sa dernière question. Voulait-elle connaître son chemin ? Bien sur, elle se doutait bien qu’elle ne pourrait pas continuer éternellement à se montrer forte quand elle ne l’était plus vraiment. Mais Aerandir ne pouvait pas l’aider…

« Je ne vois pas comment vous pourriez m’aider… »

Un doute, tout de même. Parce qu’il était Gardien, parce qu’il conversait avec un Dieu, parce qu’il dégageait une assurance et un charisme qui n’était pas pour la laisser insensible. Peut être avait-il une solution. Elle était déchirée entre deux eaux, voulant y croire sans y parvenir. Mais que risquait-elle ?
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MessageSujet: Re: Quand les fils se nouent... | Aerandir   Quand les fils se nouent... | Aerandir I_icon_minitimeJeu 27 Aoû 2009 - 19:07

-Tout et rien...Je vous l'accorde.

Les relents de la colère restent et se déploient, abreuve une rage injustifiée, maladroitement alimentée par ne serait ce...Qu'un sourire. Les gardes se tiennent droits, garant de la volonté et de la prudence, pourtant, ils ne sont pas désirés, ou peut être inutiles...Cela l'amuse peut être, ou le chagrine, il est difficile de lire sur son visage le jeu des émotions, un reflet aux milles couleurs...

-Mais il est des chants que je ne peux ignorer, vibrants au même rythme que mon coeur. Apaisez votre colère, elle ne vous sera pas utile, bien qu'elle le fut quelque peu.

Myst se joue des fleurs qui l'entoure, s'enivre de leur parfum unique créé par une soeur ainée qui a oublié d'aimer un jour. Elle écoute d'une oreille distraite et ne sera pas actrice, juste spectatrice d'un monde qu'elle ignore. Il ne peut pas la voir, mais il sent sa présence, diffuse dans l'air, rassurante aussi. Le Serviteur penche la tête, les yeux mi clos, cherche-t-il ses mots ? A-t-il oublié ce qui fait sa force, son essence, non bien sur, cela serait impensable et propice a son précipice abyssal.

-Je le peux, a moins que la peur ne vous fasse reculer. Que choisissez vous ?


Il n'impose rien, n'imposera jamais rien. Il laisse le choix s'offrir de lui même un coeur ouvert, une main tendue, aussi légère que la plume qui orna jadis la chevelure de Tari.
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MessageSujet: Re: Quand les fils se nouent... | Aerandir   Quand les fils se nouent... | Aerandir I_icon_minitimeJeu 27 Aoû 2009 - 22:11

Katalina aurait bien voulu savoir quoi répondre à ce Gardien sibyllin, mais rien ne vint alors qu’il esquivait de nouveau sa question. « Tout et rien », une belle façon d’éluder, mais était-ce étonnant ? Aerandir semblait savoir se servir du langage avec une adresse comparable à celle des maîtres d’armes. La langue devenue une lame la déstabilisait… Si seulement elle avait eu une toute autre personne en face d’elle. Mais là, alors qu’elle sentait la colère enflait, elle savait qu’elle n’oserait jamais lui lâcher la bride. Du moins, pas comme elle le voudrait. Pour autant, elle ne put retenir un regard froid et méprisant, certaine qu’elle était d’être protégée par sa cécité.

« Je vois… »

Elle regretta de ne pas avoir pu donner un peu de chaleur à sa voix. Elle pouvait cacher ses mimiques faciales, son regard, son air, ses gestes, mais il n’en allait pas de même pour les sons qui s’échappaient de sa gorge. Aveugle ou non, Aerandir n’était pas sourd. Et elle ne devait pas l’oublier. Elle aperçut, à quelques mètres, l’étrange créature qui leur tournait autour et se figea. Qu’était-ce ? Ses yeux s’agrandirent quand elle crut reconnaître le sphinx des légendes qu’on lui racontait enfant. Ces créatures mythiques, inconnues des hommes sinon à travers des histoires souvent plus fausses que vraies. La soirée s’annonçait donc aussi onirique qu’elle l’avait craint. Elle s’arracha malgré elle à la contemplation de la créature, s’intéressant de nouveau à l’hybride. « Des chants vibrants au rythme de son cœur » ? Rien que cette phrase doucha sa colère, et les quelques mots suivants furent donc inutiles. Si elle ne savait pas qui lui faisait face, les yeux mi-clos, elle aurait presque cru s’être égarée dans un monde mêlant tragédie et poésie, tant la phrase lui semblait inadéquate à la situation. Elle hésita à lui répondre, mais il l’a pris de vitesse.

« Je suis très calme, et je n’ai pas peur, ne vous inquiétez pas. Ne pas savoir ce que me veut un des légendaires Gardiens me rend un peu nerveuse, rien de plus. Mais je suis certaine que vous comprendrez… »

A son ton, sa dernière phrase n’était pas une question, mais plutôt une simple observation. Pour autant, elle n’avait pas répondu à la question, et pour cause, elle ne savait pas à quoi elle s’engagerait si elle décidait de le suivre. Avait-elle seulement besoin d’aide, d’ailleurs ? Il y avait quelques jours à peine, quand elle avait entretenu l’illusion d’aller mieux, quand toute son attention était centrée sur Erialeth, elle aurait affirmé que non, que l’adolescente perdue et amorphe avait au final plus besoin d’elle et qu’il était de son devoir d’oublier ses peines et ses tourments, le temps de la remettre sur pied. Elle l’avait cru… jusqu’à ce qu’elle s’impose de se mêler aux nobles. Jusqu’à ce qu’ils reviennent.

« Vous ne répondez pas à ma question. Comment pourriez-vous m’aider ? » Elle hésita, se mordant la lèvre inférieure. Ce qu’elle allait dire était vrai, mais le dire était dangereux, surtout à Aerandir. « On peint souvent le Prisonnier Eternel comme un personnage manipulateur, parfois trompeur. Vous êtes son Gardien, j’aimerai au moins savoir ce qui m’attend. »

Oui… Ils étaient revenus. Ses cauchemars l’assaillaient de nouveau, et avec eux, toutes les plaies suppuraient de nouveau leur pus. C’était la seule raison de sa présence. Elle avait cru pouvoir s’en sortir seule, elle en doutait désormais. Et on racontait tant de choses sur les Gardiens….
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MessageSujet: Re: Quand les fils se nouent... | Aerandir   Quand les fils se nouent... | Aerandir I_icon_minitimeVen 4 Sep 2009 - 9:12

-Les Gardiens ne sont qu'un avatar ephémère, rien de plus. Un visage que l'on prête a l'essence divine et qui s'éteindra comme tout mortels un jour.

sourit il lentement. L'idéal n'existe pas, il ne se peut car alors la vie n'aurait plus de saveur épicée, plus d'attrait envoutant. La perfection est morte avant même d'avoir vu le jour. Est ce là la promesse d'un renouveau ? Il ne connait pas toute les réponses helàs et peut être ne le souhaite-t-il pas vraiment.

Myst délaisse les fleurs et leur parfum, la musique lui parle doucement a l'oreille, même si elle sait que cette harmonie n'est pas pour elle, elle l'aime. Juste un flux oscillant entre le grave et l'aigu, le profond des abysses et la légèreté d'une étole odorante. ELle quémande la caresse sur son front, telle une bénédiction aérienne qui lui sera accordée dans un sourire attendrit et oublié.

-La peinture n'est guère flatteuse et peut être serait elle injurieuse si elle n'était pas si vrai. Mais même une pièce d'argent possède deux faces. Arcamenel a donné au monde ce qu'il y avait de plus beau et de plus terrible. Un Eden et un Abysse.

Oh, il n'ignore pas, ses lèvres s'incurvent parce qu'il sait ce qu'est le Prisonnier. Parfois enfant facétieux, parfois ombre vengeresse et assoiffée, mais il sait aussi devenir cette harmonie parfaite qui unit les coeurs. Mais là est un cadeau qu'il n'offre jamais a la légère, c'est un présent qu'il distribue avec prudence et attention pour qui sait s'en montrer digne.

-Il connait l'avenir de chaque souffle, chaque cri de colère, de chaque gémissement d'extase. Il sait déjà ce qui se dessine dans les lignes insondables de demain. Moi seul sait ouvrir cette porte ensanglantée...Voulez vous la pousser avec moi ?
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MessageSujet: Re: Quand les fils se nouent... | Aerandir   Quand les fils se nouent... | Aerandir I_icon_minitimeDim 6 Sep 2009 - 20:05

Elle devait bien l’avouer, la réponse d’Aerandir la laissait des plus dubitatives. Les Gardiens, de simple « avatar éphémère, rien de plus » ? Bien sur, il y en avait qui passait leur vie caché et reclus, mais cela ne semblait pas être son cas. Alors certes, comme tout les mortels, il mourrait un jour… Mais son nom, lui, ne s’éteindrait pas avec lui. Il ne resterait pas pour les hommes qu’un simple visage mais bien le demi-elfe qui parla pour son Dieu.

« C’est peut-être le cas. » concéda-t-elle pourtant.

Et, en effet, elle comprenait. Elle n’était pas obtuse, elle trouvait juste que le témoignage d’Aerandir sur sa propre condition était un peu trop épurée à son gout. Elle n’eut aucune envie de répondre à son sourire, se contentant de le fixer avec un mélange de colère et de méfiance. Rapidement, son regard est attiré par la créature de légende qui semble s’être faite compagne de l’hybride… Le sphinx, magnifique mais apparemment apprivoisé. Sans savoir vraiment pourquoi, la jeune noble trouvait ça… dommage. Mais elle l’oublia rapidement, ses pensées pour le moment totalement centrées sur celui qui avait organisé, au fond, cette entrevue. Tout en sachant qu’elle prenait des risques, elle mit les choses au clair et lui expliqua pourquoi elle tenait tant à en savoir un peu plus sur ses intentions avant de le suivre aveuglement.

« Vous ne pouviez pas répondre clairement, j’imagine ? » demanda-t-elle lentement, sentant l’irritation revenir.

Des énigmes, toujours des énigmes. Ne savait-il donc pas répondre de façon claire et intelligible ? Fallait-il qu’il s’imprègne totalement de son rôle de mystique et qu’il adopte le langage tortueux des Dieux ? Elle aurait aimé autre chose qu’un éloge au Prisonnier et de vagues précisions sur ses pouvoirs. De ce qu’elle avait compris, il avait le don de voyance. Et, à moins qu’elle ne se trompe lourdement, il affirmait avoir lui-même un don similaire.

« Vous pouvez… réellement faire ça ? »

Elle n’aurait pas été jusqu’à le traiter de menteur mais… presque quand même. Et pour cause, elle avait toujours cru que les voiles recouvrant les tortueuses visions de l’avenir restaient imperturbables aux tentatives d’intrusion des mortels… Elle ne croyait pas réellement aux Oracles et autres Prophètes qui assuraient savoir ce qui n’était pas encore arrivé. Avait-elle eu tord ?

« Et qu’est-ce que l’avenir à a voir avec mon problème, de toute façon ? »

Il lui avait posé une question à laquelle elle n’avait pas répondu. Voulait-elle connaître son avenir ? Elle n’était pas sûre, en fait, de réellement en avoir envie…
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MessageSujet: Re: Quand les fils se nouent... | Aerandir   Quand les fils se nouent... | Aerandir I_icon_minitimeDim 6 Sep 2009 - 21:09

-Plus de clarté ? N'ais je pas assez découvert le ciel de mes mots ? Très bien. Du Prisonnier est né l'amour, ses lèvres ont entonné son essence, mais de l'amour nait parfois la violence, la haine viscérale, l'envie irrépressible de détruire ce que l'on chérit le plus. De lui peut voir le jour la face la plus noire de l'homme, il peut couvrir ses mains de sang et d'horreur...

La dureté s'était invitée dans la mélodie, la sombre résonance de meurtres passés et a venir, d'actes ignobles servit au nom de l'amour. Des mains aimantes qui plongent avec passion dans le sang adoré...Il a vu, il a su, lui même fut victime et bourreau. L'amour est un mal profond, enraciné en chaque âme, il ronge, ronge encore jusqu'a corrompre la pureté, l'innocence et pourtant...

-Terrible est le sentiment qui noie la raison parfois...Mais il est des chants plus doux et plus suaves, entonnés lorsque le Prisonnier sourit. Un mal, un bien, l'amour est tout a la fois, changeant, cruel et dangereux mais il est aussi ce baume qui s'étend sur les âmes meurtries par trop de souffrance. Il est véritable lorsqu'il se décide a unir les hommes. Chaque médaille a son revers, c'est un équilibre précaire qui régit le monde.

Le murmure a prit possession des derniers mots, les rendant aussi léger que l'air, aussi doux qu'une caresse d'enfant sur une joue rugueuse. Une volute séduisante même si le charme n'est pas le but...

Il sait la surprise, l'entend si clairement dans la voix qui s'étonne. Il sourit, ni moqueur, ni rieur, juste un peu nostalgique, un peu rêveur...Son index effleure les courbes délicieuses du miroir qui jamais ne le quitte. Son ongle en caresse les pointes qui le rehaussent, doux renflements d'où nait le prix a payer.

-C'est un don accordé au porteur du Miroir d'Arcamenel oui. Le chemin est souvent noircie par l'improbable et le prix du savoir est élevé, Katalina. Pourquoi vouloir le parcourir ? Peut être pour avoir vos réponses tout simplement, savoir ce qui se joue au delà de la connaissance, faire vos choix en étant sûre que rien ne sera erreur...
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MessageSujet: Re: Quand les fils se nouent... | Aerandir   Quand les fils se nouent... | Aerandir I_icon_minitimeJeu 10 Sep 2009 - 14:46

Katalina nota toute suite le changement de ton et elle ne put que regretter l’espace d’un instant son attitude passée. Fallait-il que la moindre provocation suffise à la faire réagir comme une idiote ? L’ambiance, déjà tendue, s’était encore refroidie et le ton avait perdu de sa légèreté. Les paroles lancées à son visage étaient rudes et d’autant plus terrible qu’on les savait, dès la première écoute, vraies. Malgré elle, elle fit un pas en arrière, portant une main sur le haut de sa robe, comme pour cacher encore un peu plus le « N » qui la tourmentait. Comment oublier quand chaque mouvement brusque vous rappelait qu’il y avait sur cette terre un monstre qui n’attendait qu’une occasion pour vous briser ?

Alors que pouvait l’avenir contre ce terrifiant présent ? Elle doutait de voir dans le fameux Miroir quelque chose qui lui plaise, ou même qui l’aide. Instinctivement, elle fouillait le regard doré qui trônait fièrement sur ce visage aux traits sylvains. Peut-être à la recherche de l’écarlate qui l’avait pratiquement transcendée quelques heures plus tôt, peut-être pas. Elle-même ne devait pas savoir, ballotée comme elle l’était par les événements. Peu de temps avant de la rendre à son ancienne vie, il lui avait avoué qu’il la trouvait forte. Qu’elle pouvait écraser les siens avec sa détermination. Elle ne l’avait jamais cru. Si elle avait été forte, elle ne l’était plus. Elle avait l’impression d’osciller en permanence sur une corde raide. S’enchaînaient depuis sa libération pleurs et vœux fervents de rétablissement, et si elle avait eu l’illusion de s’éloigner de la plaie béante qu’était devenue sa vie, elle avait été vite ramenée à la réalité.

« … ou je peux me rendre compte que, quoi que je fasse, tout sera vain. »

Toute trace de révolte avait déserté sa voix. Ne restait plus que la peur, grande, cruelle et perverse, jouant avec la jeune Katalina depuis trop longtemps déjà. Elle avait peur de lui et des cauchemars qu’il lui avait légués, comme un cadeau d’adieu. Cadeau empoisonné qui lui rongeait l’âme et la santé.

« N’ai-je pas déjà assez payé, Gardien… ? »

Elle n’aimait pas ce qu’elle était en train de faire. Elle n’aimait pas donner l’impression qu’elle voulait qu’on la plaigne. Mais elle était lasse de payer pour une chose qu’elle n’avait jamais voulue. Elle était lasse de ce fardeau qui lui comprimait la poitrine et qui l’empêchait de respirer, la nuit, quand l’eau s’invitait dans ses songes…

« Vous êtes le Réceptacle d’un Dieu, le dépositaire de ses Pouvoirs… Ne pouvez-vous pas tout simplement m’offrir l’oubli ? » Elle avait fait la même demande à Trystan, sans vraiment y croire. Cette fois, il s’agissait d’autre chose. Sans douter de la puissance de son Roi… Il n’égalait pas Aerandir, elle en était persuadée. « Vous le pouvez, j’en suis certaine. »

Elle se rendit compte alors que son cœur battait la chamade, alors que tout son être n’attendait qu’une chose, que les lèvres du sang mêlé prennent vie et délivre sa réponse…

Il devait le pouvoir, c’était une obligation.
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MessageSujet: Re: Quand les fils se nouent... | Aerandir   Quand les fils se nouent... | Aerandir I_icon_minitimeSam 19 Sep 2009 - 10:30

-Vain ? Non, rien ne l'est jamais vraiment et quand bien même, vous auriez essayé.

L'angoisse, la peur peut être, l'horreur de ce que peut dévoiler l'inconnu est présents dans toutes les âmes, tous les coeurs. Lorsque la surface argenté du Miroir s'éveille sous le sang versé, alors s'ouvre les grilles d'un domaine étrange, entre rêve et réalité, un jardin d'épine né des chants affolants ou tortueux. Un don magique et terriblement venimeux qui empoisonne doucement celui qui ose prétendre au Titre. Là est la malédiction d'Arcamenel, sa vengeance sur ce monde qui a rejeter son présent admirable. La rose s'est couverte d'épines, son parfum envoute, sa douceur enivre, mais sa piqure devient souffrance éternelle.

-Je connais les souffrances infligées aussi surement que si je l'ai avait moi même créées. Le néant offre un refuge provisoire car bien vite s'enflamme les abysses lovées au plus profond de vos cauchemars.

La demande se fige dans le temps, teinte les traits harmonieux du Serviteur de granit. Myst sait et sent le changement délicat, impétueux, comme l'orage qui se déchaine et qui agresse la terre. Comme cette goutte vorace qui viens s'écraser sur le velours d'un pétale rosé...

-Je le peux oui. Pour quelque instant a peine, vous seriez redevenue celle que vous croyez avoir perdue. Oui, peut être que le sourire renaitrait alors, que vos yeux étincelleront de nouveau...Mais l'âme est une amazone que rien ne peut dompter longtemps, pas même moi. Alors la souffrance renaitrait de nouveau, plus vivace et plus terrible encore...Est ce réellement ce que vous voulez ? Je peux vous offrir l'oubli durant une valse imprécise du temps, mais jamais au delà.

Myst vint quémander l'affection suave, apporte aussi sa douceur duveteuse, elle comprends sans vraiment saisir les mots, comprends la mélodie des songes et apporte sa force au brin de Lys qui vacille doucement. Puis, le visage offert au ciel s'adoucit, tel un lent changement d'oripeaux...Comme si le masque glissait doucement, révélant la vérité.

-Je peux le faire oui, mais je ne le veux pas. Vos blessures quelqu'elles soient sont votre, elles sont désormais inscrites dans la mélodie de votre vie, de votre conscience. A vous de transformer les notes discordantes en harmonies suaves. L'âme reste et restera toujours l'essence même de ce que je suis, le fil ambré sur lequel mes doigts imprime la danse. Venez découvrir ce que je peux vous offrir Katalina.


L'air s'évanouit devant la main qui s'avance, tendre et droite, les doigts longs et fins semblent littéralement flotter, imprimant dans l'espace une valse suave et mystérieuse en même temps.
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MessageSujet: Re: Quand les fils se nouent... | Aerandir   Quand les fils se nouent... | Aerandir I_icon_minitimeDim 20 Sep 2009 - 15:15

Rien n’était vain ? Elle avait beau essayer, de toutes ses forces, elle avait du mal à y croire. Elle pouvait sans y réfléchir donner une foule d’exemple où un acte n’aura servi strictement à rien… Sinon apporter un peu plus de souffrance. Fallait-il vraiment toujours essayé ? Ne valait-il pas mieux, parfois, se laisser aller au désespoir ? Reconnaître que tout avait été fait et qu’il ne restait plus rien à entreprendre était peut-être terrible, mais peut-être moins que de voir voler un espoir en éclat. Peut-être. Elle avait vraiment cru qu’en se concentrant sur Erialeth, elle pourrait tourner définitivement la page, et elle avait eu tord. Alors certes, cette fois la solution ne venait pas d’une enfant perdue mais d’un Gardien sûr de lui, mais cela restait prendre un risque, et elle n’était pas sûre de le vouloir.

« Je ne sais pas… »

Il ne se laissa pas rebuter par ses doutes, bien au contraire. Habile orateur, il l’était, et Katalina l’avait vite compris. Il usait de ses dons, maniant le langage avec passion. Les mots prenaient une autre dimension quand il sortait de sa bouche, jamais au hasard, chargés de sens et de symboles. Il affirmait connaître les souffrances… Etait-ce une manière de lui susurrer qu’il la comprenait ? Elle ne se sentait plus la force d’être en colère, plus maintenant, mais elle en avait presque envie. Avait-il déjà été violé ? Avait-il déjà senti quelqu’un fouiller son corps, le déchirer. Elle avait été soumise à un joug de la plus brutale et barbare des façons, et il affirmait comprendre… A mots détournés, certes, mais que comprendre d’autre ?

Il lui prouva alors qu’elle avait raison. Espérer était vain, indubitablement. Elle l’avait cru, sincèrement, de tout son être. Elle avait cru qu’il pouvait tout effacer, déchirer cette page immonde du livre de sa vie. Mais il ne pouvait pas… Au mieux pouvait-il la couvrir quelques secondes, d’un voile éphémère et fragile. Ce n’était pas suffisant… Elle n’osait imaginer son état d’esprit quand la dure et froide réalité s’imposerait de nouveau à elle.

« Ce n’est pas juste… »

Y avait-il des choses justes, en ce bas monde ? Oui, bien sûr, Katalina n’avait pas oublié la douce époque de son ascension. Elle n’avait pas oublié les joies de l’apogée. Mais tout devenait si dérisoire, face au champ de ruine qu’était devenue sa vie. Elle sentit ses jambes tremblantes menacer de flancher mais décida de tenir bon. Inspirant profondément, elle ferma les yeux, retenant comme par reflexe les larmes qui montaient… Comme avec lui. Mais quand elle rouvrit les yeux, elle sut qu’Aerandir n’avait rien à voir avec lui. Il ne se moquait pas, et son visage était… doux ? Il était beau… comme un elfe. Ses yeux d’or la contemplaient, et elle se sentit d’un coup honteuse du spectacle qu’elle offrait.

Et puis il tendit les bras, et elle se figea. Pourquoi ? Son regard se posa sur le Miroir, fabuleux artefact, objet divin de toutes les convoitises. Il était là, face à elle… ou plutôt, dos à elle. Elle sentit une coulée de sueur froide descendre lentement le long de son dos alors qu’elle comprenait. « Non » fut la première chose qui lui vint à l’esprit, mais elle hésita. Voir l’avenir, pour, peut-être, choisir un meilleur choix. Avait-elle le droit de refuser ?

Alors elle s’approcha, lentement… Les larmes aux yeux.
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MessageSujet: Re: Quand les fils se nouent... | Aerandir   Quand les fils se nouent... | Aerandir I_icon_minitimeMar 29 Sep 2009 - 21:47

-La justice n'est qu'une notion bien trop épurée, helàs...

Myr saute et s'envole, tournoyant, faisant de son ombre un étendanrd rassurant au dessus des âmes oubliées. La fête est loin, si loin...Les murmures ne leur parviennent plus depuis longtemps, disoluent dans la ouate des chuchotements qui les entourent.

La main se glisse, tremblante entre les doigts tendus, tiède et douce, mais apeurée, comme un animal acculé. Qu'a-t-il a offrir ? Beaucoup en vérité mais il est des paroles qui se doivent d'être silence avant de hurler au soleil. En cet instant, ils ne sont que murmure étouffés, glissant dans l'or teinté d'argent du couchant. Ils ne sont que reflets indisctints, il sourit doucement, il connait l'apréhension, a deviner les larmes qui voilent l'éclat du Lys. La pulpe de son pouce passe, subtil effleurement sur le dos de sa main...Peut être l'éclat de son regard a-t-il changé, prenant une teinte plus sombre dans la connaissance du mal, du prix.

S'épousent les corps, réticent pour l'un, acceuillant pour l'autre. La nuit des temps a vu les peaux se frôler, se caresser, s'embraser si souvent qu'il ne connait rien de choquant, mais les épreuves ont lacérées l'esprit, l'essence même et il n'existe plus que...répulsion. Il ne dira rien, laissera le silence étendre son manteau sur eux, lentement, l'éclat d'argent est passé devant les yeux du Lys, a-t-elle vu son scintillement rougoyant ? Assoifé de ce qu'il attends d'eux ? Il vibre du pouvoir qu'il contient, s'étouffe de son insatiabilité dévorante...L'étreindre est une souffrance que peu savent supporter, les blessures guérissent toujours, mais l'enchantement demeure a jamais gravé en ligne écarlates...

Tel un potier, le Serviteur incline les doigts qu'il tiens, les recouvre de sa propre chaleur. Ses yeux s'enivre d'obscurité, d'opacité éternel et pourtant devant lui s'ouvre les portes de l'indéniable et de l'impalpable. Déjà, le miroir s'anime, frémit et, soudain, réclame son dût. Longues et sinueuses, sensuels liens de douleur, les tiges hérissées prennent posséssion des mains jointes, les entrainent vers l'inconnu en perçant la peau tendre, aucun ne sera épargné...Les yeux se ferment tandis qu'un chant douloureux s'élance, charismatique et vibrant, de la gorge du Lys. Elle tremble contre lui, éffarouchée, indomptée, mais déjà, le temps s'efface, se brise et se tord...L'écho de voix résonnent tandis que devant leur yeux apparaît ce que sera les temps futurs...Ils ne sont que spectateurs silencieux, tels des fantômes que rien ne peut distinguer, cette réalité n'est pas pour eux, elle n'existe pas encore, mais ils voguent sur ses vagues étranges. Les silhouettes s'affinent, de brumes elles deviennent tangibles, livrant un spectacle dérangeant...Entre sulfure et acide, il sait reconnaître les danses envoutantes, parades nuptiales idiotes car pressenties...Il ne dira rien, ne jugera pas, mais dans ce monde il voit...

Un souffle d'air fait voler en éclat l'affront et s'adoucit de scintillements éternels, une aura qu'il connait bien puisque coulant dans ses veines, un parfum d'immortalité, une odeur de fleurs, la vision trompe les sens, donne a ce grain de pierre une dimension si réelle que la toucher serait si facile...Alëandir...

Cité éternelle qui s'évanouit pour laisser la place a la modestie d'un simple jardin, a la simplicité d'un simple monde...Humain...

Repu, le Miroir s'éteint, libérant ses prisonniers...

-Je vais soigner vos mains...
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MessageSujet: Re: Quand les fils se nouent... | Aerandir   Quand les fils se nouent... | Aerandir I_icon_minitimeJeu 1 Oct 2009 - 22:32

Tremblante, Katalina observait le Gardien s’approcher d’elle. Autour d’elle, la scène se mouvait étrangement, comme si sa tête oscillait légèrement. Et puis, quand il fut à moins d’un mètre d’elle, elle se rendit compte qu’il ne s’avançait pas, non… C’était elle qui, comme un automate, mettait un pied devant l’autre. Elle se figea et leva les yeux vers le sang mêlé, déboussolé… Sans vraiment comprendre pourquoi, elle avait décidé d’accepter son offre. Et son corps l’avait bien compris bien avant que son esprit ne lui susurre, amusé. Mais maintenant qu’il l’avait fait s’élevait de nouveau l’immense barrière qui les séparait. Plus que noble et religieux, ils étaient homme et femme. Au moins n’était-il pas drow… Mais il pouvait, s’il le désirait, lui faire la même chose que lui. Il lui tendait les bras, comme attendant son étreinte. A ses yeux, il ne s’agissait que d’une reddition. Mais au fond, avait-elle vraiment le choix ? Son esprit était fatigué de lutter contre les ombres et les cauchemars, contre la peur et la colère. Un Gardien, Être de Légende vénéré et respecté dans tout Miradelphia, lui assurait qu’il pouvait l’aider. Comment, en ce cas, pouvait-elle se permettre de laisser passer une telle chance ? Elle avait peur, bien sûr, qui n’aurait pas eu peur à l’idée de jeter un regard sur un avenir qu’il ne pouvait qu’imaginer noir ? Elle leva son regard vers ses yeux d’or, cherchant les douces lueurs crépusculaires qui l’avaient transportée quelques heures plus tôt. Tout avait paru si facile, à ce moment là. Mais rien ne vint troubler les iris aveugles et pourtant si vivants d’Aerandir, aussi dut-elle se débrouiller seule pour trouver le courage nécessaire de s’avancer de nouveau.

Elle tremblait, pauvre femme brisée, à l’idée de toucher de nouveau la peau d’un homme. Derrière le demi-elfe dansait les ombres de ses souvenirs, réminiscences perverses des pires moments passés dans sa sombre geôle du Puy d’Elda. Son visage, arrogant, moqueur et cruel la hantait toujours, plus encore alors qu’elle tentait d’éviter à la caresse perverse de son torse contre son dos. Elle sentait les larmes, présentes aux coins de ses yeux, et elle ne pouvait que les plisser dans l’espoir qu’elles y restent. Son corps ne lui appartenait plus… Prise au piège, elle tremblait des pieds à la tête, maudissant sa stupidité. Elle n’avait plus qu’une envie, briser l’étreinte qui commençait à se refermer sur elle et courir, sans s’arrêter, jusqu’à ce qu’il soit loin derrière elle. Mais il était trop tard, car déjà, il se saisissait de ses mains. Il dut s’y reprendre à deux fois, mais elle finit par se laisser faire, le cœur battant, la respiration saccadée. Elle laissa guider ses doigts vers le Miroir… Fameux Miroir qui devait déchirer pour elle les voiles vaporeux du futur incertain.

Et puis, cruelle, la douleur se saisit de nouveau d’elle. Sous ses yeux affolés, alors que naissait un cri d’horreur et de souffrance mêlées, l’Artefact déchirait sa peau, entaillait sa chair… Abondant, le sang coulait, rouge… Rouge comme ses yeux. Elle tenta de se dégager, haletante, mais se rendit compte que ses muscles tétanisés refusaient de lui obéir. Au contraire, ses doigts se crispaient d’avantage sur le rebord lisse du Miroir haï… Devant ses yeux fébriles se dessinaient la silhouette sinueuse et fourbe d’un cobra royal… Tout devint flou, et puis… Plus rien.

Ou plutôt, rien comparé aux quelques secondes qu’elle venait de vivre. Ses mains lui faisaient mal, atrocement mal, mais c’était supportable. Clignant des yeux, elle tenta d’arrêter les larmes qui ruisselaient le long de ses yeux et observa la scène qui s’offrait à elle… Elle ne put retenir un gémissement apeuré quand elle reconnu Merwyn, juste en face d’elle. Elle crut un instant qu’il ne l’avait pas entendu, et tenta de sortir de la pièce. Elle se rendit alors compte qu’ils n’étaient pas seuls. Derrière elle se trouvait toujours Aerandir, au même endroit qu’elle l’avait laissé… Et face à Merwyn, une femme magnifique tentait tant bien que mal d’attirer son attention.

Enfin… « Attirer son attention ». L’expression était faible, dans le cas présent. Tout ce qu’elle voyait, c’était une magnifique créature faire du charme à son duc… A condition bien sûr qu’elle puisse continuer à l’appeler ainsi. Elle l’avait abandonné, non pas sans raison certes, mais l’avait abandonné tout de même. Avait-elle le droit, alors, de lui demander une quelconque fidélité ? Il avait été immonde, mesquin et insensible, mais il n’en restait pas moins qu’elle l’avait aimé… D’un seul coup, ses mains devinrent secondaires, alors qu’elle les contemplait entrain d’esquisser leur parade amoureuse. Tremblante, elle détourna le regard, plissant les yeux pour échapper à cette vision d’horreur de la personne qu’elle aimait en préférant une autre qu’elle. Elle était partie, certes… Et il l’avait oublié. Elle avait beau se dire qu’elle l’avait désiré, l’obtenir et devoir le regarder était une toute autre histoire.

Un changement d’ambiance la convint de rouvrir les yeux, et elle fut soulagée de remarquer qu’elle se trouvait désormais en plein air… Regardant autour d’elle, elle reconnut sans le connaître le Royaume des Elfes. Comment se tromper ? Partout où se portait son regard, horizon rimait avec forêt. Les pierres blanches s’entassaient en une géométrie complexe et subtile, formant des bâtiments aux architectures improbables… féériques. Elle avait l’impression de se retrouver dans un monde totalement différent, que la guerre semblait avoir épargné. Elle porta son regard sur la seule personne présente, assise sur un banc. Le regard flou, elle observait droit devant elle, et Katalina fronça les sourcils alors qu’elle lui semblait étrangement familière… Les vêtements étaient clairement elfiques, mais les cheveux… De nouveau, son cœur manqua un battement, alors qu’elle se rendait compte qu’elle se dévisageait…

Et puis, alors même qu’elle saisissait ce que la vision impliquait, elle se brouilla jusqu’à s’effacer, cédant sa place au triste jardin dans lequel elle avait donné rendez vous à Aerandir. Et elle dut se rendre à l’évidence.

Le Gardien lui avait menti.

Elle n’allait pas mieux, non… Ses mains lui faisaient atrocement mal, lui arrachant des gémissements de souffrance incontrôlés, mais surtout, surtout… Son cœur était vide. Merwyn n’y trouverait plus jamais sa place. Contrairement à ce qu’elle avait voulu croire elle-même, elle n’avait pas cessé d’aimer le jeune homme. On venait de lui prouver qu’il s’agissait d’une erreur, qu’il était trop tard…

Doucement, elle sentit son corps tomber…

Elle était fatiguée.
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