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 [Arcani] Une passion qui coûte cher

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Gothral
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MessageSujet: [Arcani] Une passion qui coûte cher   [Arcani] Une passion qui coûte cher I_icon_minitimeMar 22 Déc 2009 - 17:29


haaaaaa ... par pitiééé arreteeezzz ...
Argh !
NAAAAAAAAAA ...


Gothral ouvrait lentement les yeux, réveillés petit à petit par des cris non loin de là. Soudain, le froid l’assaillit, des courbatures suite à une nuit dans une position très inconfortable surgirent de nulle part et une violente douleur dans le dos se fit sentir. Une montée d’adrénaline vint le frapper de plein fouet. Les pupilles dilatées il tenta de s’échapper de toutes ses forces de cette situation imprévue mais les chaînes qui entravaient ses chevilles et ses poignets le retinrent déjà sur le mur glacial. Il était à présent éveillé mais avait la tête en compote comme après une sévère cuite. Les hurlements de douleurs entrecoupés de quelques maigres aveux tenaient l’ambiance sonore de ce sinistre lieu. La peur accompagné du troupeau de galioths qui semblaient être passé sur le crâne du forgeron neutralisait ses facultés de réflexion.


Où suis-je ? ... Que s’est-il passé ? ... Oh ma tête ...


Autant de questions en suspens qui demandaient des facultés intellectuelles qu’il n’avait pas sur le moment. Le cachot était sombre, son regard de troglodyte commença à s’habituer à la pénombre pendant que son rythme cardiaque ralentissait peu à peu. Comprenant qu’il ne pouvait bouger, il essaya de faire le point sur sa situation. Il fut pris de panique une nouvelle fois en constatant l’absence de son équipement. Même son marteau de finition porte-bonheur n’était plus là ! Les vêtements que sa mère lui avait confectionnés étaient remplacés par de vulgaires habits.


coffre ... aargh ... escalier demeure ... aaaah


Désorienté, Gothral frissonna à l’écoute des hurlements de torture en s’imaginant les pires événements qui pouvaient lui arriver. Le mince conduit d’aération qui offrait à peine suffisamment d’air frais pour renouveler l’oxygène ne laissait pas la lumière s’infiltrer dans la cellule. Coupé également du temps, le Nain était horrifié et sursauta lorsque quelques goûtes provenant de l’aération vinrent lui tomber dans le cou. Heureusement que le rude climat des terres nordiques l’avait doté d’un système immunitaire prêt à affronter ce genre de conditions, sinon, il aurait pu vite tomber malade de l’ambiance maussade qui régnait en ces lieux.


La porte renforcée de la petite pièce paraissait vaciller quand il la regardait mais à l’exception du malheureux qui avait l’air de cracher ses tripes à côté, aucun signe de vie n’apparut. Il se dit que son tour viendrait et il commença lentement mais sûrement à accepter son sort relâchant ses muscles crispés et la grimace qui lézardait son visage. Il bailla aux corneilles, la faim le guettait et les éléments de la journée lui revenaient par bribes en mémoire. Il aurait d’ailleurs été incapable de dire que le jour touchait à sa fin et que la nuit commençait à plonger la ville d’Arcani dans le sommeil.


Épuisé par la fatigue accumulée au cours de son long voyage dans les terres humaines, il ferma les yeux pour tenter de récupérer des forces pendant qu’il essayait de se souvenir. Des images et des sons lui vinrent à l’esprit pour égayer cette demi-torpeur dans laquelle il venait de sombrer. Il se voyait dans un marché des faubourgs d’Arcani ...


***
Gothral avançait seul au milieu de la foule qui était un peu plus animée ce jour-là. Le Nain ignorait que c’était la venue du baron de Hetalia qui avait provoqué tant d’émoi au sein du peuple. Certaines personnes se réjouissaient de la venue du baron alors que d’autres médisaient en laissant courir des rumeurs comme quoi Harnyll de Hetalia ne venait à Arcani uniquement lorsqu’il y avait des problèmes. Les potins et autres ragots allaient bon vent sur le marché et le Nain n’en avait cure, il n’était pas là pour ça. Il lui fallait refaire ses provisions et repartir au plus vite pour atteindre sa destination finale : le bout du monde des Humains. Gothral avait entendu qu’il pouvait en apprendre d’avantage sur les cultes humains en s’aventurant dans cette région de Miradelphia. Il touchait à son but il n’avait pas de temps à perdre.


Pour faire ses emplettes il s’était séparé de son groupe laissant Colette Irving, une barde demi-Drow, gagner sa croûte de son côté. Il avait également laissé Inay, une jeune demi-Drow, derrière lui à l’entrée des faubourgs. Cette sauvageonne l’attendait à son habitude à l’extérieur des villes n’osant pas se montrer car il est vrai que c’était une vraie chipie ...
***


CHIPIE !


Dans son sommeil agité, Gothral cria le nom qu’il avait donné à la chapardeuse durant son voyage. Pendant cette nuit, son cerveau triait les informations qu’il avait captées dans la journée pour donner à cet individu tourmenté des idées claires à son réveil. Son état second poursuivit son cours.


***
Après s’être procuré de la viande, le forgeron prit le temps de jeter un œil aux étalages de fruits dont sa compagne était friande. Les prix des échoppes semblaient plus élevés qu’ailleurs sur les terres humaines mais il ne rechigna pas. Sa bourse remise à la ceinture, le bouclier dans le dos, la hache dans la main droite et la gauche tenant sa besace, il fit demi-tour et s’avança vers la sortie, content de ses achats.


Plus loin, un cavalier à cheval entouré de sa garde retint son attention. Le Nain en avait marre d’être mal à l’aise avec cette impression d’être perdu parmi les grandes tailles humaines. Alors, il essayait de saisir la moindre occasion de reprendre confiance en lui en se rattachant à ce qu’il connaissait. Le métal brillant des armures était le sujet idéal ! Comme un insecte attiré par la lumière, il se fraya un chemin vers la petite troupe qui était arrêtée. Le chevalier qui était descendu de sa monture observait une épée que lui tendait un forgeron expérimenté d’Arcani. Les explications entre les deux hommes laissèrent le temps au Nain de s’approcher un peu jusqu’à ce qu’il pu apercevoir l’ouvrage qui était l’objet de la discussion.


Arrière manant !


Lança un garde à la vue de l’inconnu qui s’avançait trop près du chevalier. Gothral n’avait pas fait attention à l’interjection du soldat, il était en admiration devant l’arme que l’artisan avait forgée. Lui qui n’était pas un expert en fabrication d’épée, il était heureux de se trouver aussi près d’un confrère qui aurait pu lui enseigner une nouvelle technique de forge. Emplit d’un sentiment d’exaltation, il serra sa hache plus fort et voulu se présenter au chevalier et au forgeron qui se tenait là pour abreuver ses connaissances. L’état d’esprit dans lequel Gothral venait de se mettre rentra en résonance avec la magie de Girdon, demi-dieux de la motivation, diffusée par l’une des runes de sa hache. Le symbole divin s’illumina au moment où il franchit le périmètre de sécurité établi par les gardes et les événements s’emballèrent.


Le soldat qui n’avait pas reçu de réponse suite à sa première injonction remarqua que le Nain fixait intensément la scène de marchandage. Au moment où la magie de la hache colora la rune, le garde ne réfléchit plus une seconde. Il était persuadé qu’on en voulait à la vie du noble et lança son bras armé contre la hache de Gothral pour le faire reculer. La foule s’écarta de terreur à l’idée qu’un coup perdu de l’affrontement qui s’annonçait ne l’atteigne. Le forgeron, poussé d’un pas en arrière, réagit au quart de tour en délaçant son bouclier pour le maintenir fermement devant lui. Le malentendu venait de le placer en position défensive et il pensait que les Humains en voulaient à sa vie par haine tout simplement. Cela faisait longtemps qu’il remarquait des regards hautains, par moment méprisant envers lui. La manière la plus logique dont il interpréta la situation fut qu’on en voulait à sa vie, et ce, gratuitement.


Il n’était plus aussi craintif qu’au début de son voyage et même s’il n’était toujours pas très expérimenté au combat, son attitude était beaucoup plus vaillante. La deuxième rune de sa hache commença à miroité, celle d’Ikthor le demi-dieu des guerriers, et Gothral senti le courage l’envahir. Une montée d’adrénaline accentua sa rapidité et ses réflexes. C’était l’image d’un fier guerrier hostile de l’infanterie lourde des Nains qui apparaissait aux yeux des soldats qui s’organisaient alors qu’en réalité il ne s’agissait que d’un simple artisan runiste plus bagarreur que guerrier.


Une épée rebondit sur son écu d’acier et il entreprit une charge au milieu des fantassins, une deuxième épée se heurta sur l’armure de plaques du Nain et celui-ci fit tournoyer sa hache autour de lui. Soudain, d’un geste vif, le chevalier se glissa dans le dos de Gothral qui ne savait plus où donner de la tête et lui asséna un violent coup de pommeau entre les omoplates. Le Nain s’écroula comme une masse face à la forge dans le brouhaha de la foule ...
***


Son sommeil amorça alors une phase d’inconscience plus profonde. Il était désormais à la merci des événements. Gothral était loin de se douter du sort qui lui était réservé et n’avait aucune idée de ce qu’étaient devenus ses compagnons de route demi-Drows. C’est ainsi qu’il passa la nuit dans l’une des geôles du château d’Arcani.
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MessageSujet: Re: [Arcani] Une passion qui coûte cher   [Arcani] Une passion qui coûte cher I_icon_minitimeMar 22 Déc 2009 - 20:27


[HRP : 24 heures ont passées]



La bouche pâteuse, le baron d’Ysari maudit intérieurement les premiers rayons du soleil qui venaient de le réveiller. Il n’aurait pas du tant boire la veille, mais il en avait eu grand besoin. Un somptueux banquet organisé par les marchands de la ville avait été donné en son honneur, et le baron d’Ysari y avait descendu verres sur verres, avec une sourde obstination à se saouler. Son comportement avait surpris tous les participants, le baron étant plutôt réputé pour sa sobriété et ses manières raffinées. Complètement ivre, il avait finalement eut besoin de l’aide de deux gardes pour retourner jusqu’à sa chambre.

Il fallait admettre que la journée de la veille avait été plutôt éprouvante. Le matin même, il avait présidé l’exécution des traîtres qui pillaient les caisses d’Arcani. S’en était suivie une difficile explication avec sa femme, qui avait été profondément choquée en assistant à la scène de sa fenêtre. Désormais, Lucrèce avait presque peur de lui ! Tous leurs difficiles efforts pour se rapprocher avaient presque volés en éclat. Se retournant, le baron contempla sa femme endormie… si belle… si pure. Poussant un soupir de regret, il se leva péniblement et sortit de la pièce. Un bain ! Oui ! Voilà ce qu’il lui fallait !

Une fois lavé, rasé et un copieux petit déjeuner dans l’estomac, le baron d’Ysari se sentit un peu mieux. Se rendant à l’étage, où il avait son cabinet de travail, il chassa les dernières brumes dues à l’alcool et réfléchit à son programme de la journée. Il devait le matin même présider une cour de justice extraordinaire, comme à chaque fois qu’il se rendait dans l’une des grandes villes de sa baronnie. Se renfrognant, Harnyll pesta contre ces séances interminables et inintéressantes qui débouchaient inévitablement sur des jugements ne satisfaisant aucun des plaignants. Si seulement il avait un cas un peu particulier à juger.

S’asseyant à son bureau, Harnyll saisit les dossiers qu’il lui faudrait trancher. Il préférait toujours connaître les affaires avant de rentrer dans la salle d’audience. Non pas pour gagner du temps, sa matinée étant de toute façon bloquée, mais pour mieux jauger l’honnêteté des uns et des autres lors de leur explication des faits. Parcourant les dossiers, le baron soupira face aux querelles mesquines et aux affaires d’honneur qu’il lui faudrait trancher.

Encore une séance passionnante en perspective, marmonna-t-il d’un ton ironique.

Ouvrant le dernier dossier, les yeux du baron s’écarquillèrent soudain. L’affaire qui y était indiquée sortait vraiment de l'ordinaire… Le rapport avait été rédigé par Led Hermad, sous-officier de la milice d’Ysari, trois jours plus tôt, soit lorsque le baron était lui-même arrivé en ville.

"Lors du marché organisé sur la grande place ce matin, le chevalier Ordo Von Markam, accompagné de deux de ses gardes, fut abordé par un guerrier nain à l’attitude belliqueuse. Tandis que le chevalier discutait du prix d’une nouvelle épée à la forge de maître Farm, le nain s’immisça dans la conversation et commença à agresser verbalement le sieur Von Markam. Celui-ci ayant poliment demandé au nain de bien vouloir le laisser tranquille et d’aller vaquer à ses propres affaires, la seule réponse qu’il reçut fut un coup de hache qu’il n’esquiva que de justesse. En état de légitime défense, le sieur Von Markam et ses hommes se défendirent et parvinrent à maîtriser le forcené. Ils prévinrent alors les forces de milices qui arrêtèrent le nain."

S’ensuivait les détails de l’arrestation, une liste de l’équipement du nain et les déclarations de Von Markam et de Farm, confirmant les dires du rapport.

Se renversant en arrière dans son siège, Harnyll réfléchit. Peu de nains venaient aussi loin au Sud, et il se demandait ce que celui là, dont le nom n’apparaissait même pas dans les documents, venait chercher. Une attaque sur un noble était un crime grave, et le nain risquait la peine capitale, ou tout du moins une cinquantaine de coups de fouets. Dans tous les cas, cette affaire promettait de sortir de l’ordinaire, décida Harnyll. Relisant le rapport, le baron grimaça : Led avait apparemment cru le chevalier sur parole, son rapport établissant des faits auxquels il n’avait même pas assisté.

Refermant d’un geste brusque le dossier, Harnyll se leva et alla se préparer. Ayant mis sa cape doublée d’hermine, il se saisit du mince cercle d’or qu’il portait en public autour de la tête. Sortant de son cabinet, il descendit les escaliers et entra dans la salle d’audience. Une grande table le long d’un mur faisait face à plusieurs rangées de sièges ou s’entassaient accusateurs, témoins ou simplement curieux. Au milieu de la pièce, un espace vide était réservé à l’accusé… qui resterait bien entendu debout.

Tous se levèrent tandis que le baron allait s’asseoir au milieu de la grande table. A sa droite se trouvait Gregor de Hautetour, dépositaire de l’autorité d’Harnyll à Arcani, et à sa gauche Karl Sagfed, le grand chambellan, qui présidait habituellement les séances. Aux deux extrémités de la table s’assirent les clercs chargés de rédiger les comptes-rendus de la séance ou de fournir les pièces à convictions.

Par l’autorité du baron Harnyll de Hetalia, seigneur d’Ysari, je déclare cette cour de justice ouverte, brailla le chambellan d’une voix qui du s’entendre à l’autre bout de la ville.

Fouillant dans ses dossiers, Harnyll se saisit de celui traitant de l’agression à la forge et le tendit au chambellan.

Nous commencerons par celui là.

Allez chercher le nain ! ordonna Karl à un des gardes en faction.

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Gothral
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MessageSujet: Re: [Arcani] Une passion qui coûte cher   [Arcani] Une passion qui coûte cher I_icon_minitimeMer 23 Déc 2009 - 20:05


Cela faisait un peu plus de deux jours que Gothral était enchaîné dans les sous-sols d’Arcani. Il avait passé la première journée à dormir pour récupérer de son fastidieux voyage et la deuxième à méditer. Il n’avait pas vraiment le choix de toute façon. Lui qui aimait être seul et rêver dans son monde, il était servi. Cependant, le temps lui paru terriblement long cette deuxième journée. Il eut largement l’occasion de peser le poids de ses actes deux jours plus tôt et d’essayer de comprendre ce qui s’était réellement passé, sans réel succès. Ne voyant pas où se situait son erreur, Il se mit tout d’abord à maudire les soldats humains qui selon lui, étaient incapables de saisir la beauté du travail d’un artisan. Ensuite, il se calma pour se concentrer et prier Mogar le reste du temps de ce deuxième jour de cachot. Il se recentra sur lui-même en se connectant aux valeurs qui lui avaient toujours réussies : persévérance, endurance et réflexion. Il passa sa troisième nuit plus sereinement que la première, se préparant psychologiquement à devoir passer plus de temps dans ce lieu froid et humide.


Le lendemain, il eut sa ration de nourriture de la journée. Comme à l’accoutumé, une maigre portion infecte de reste de repas visiblement. Il se dit que cette alimentation était pire que ce qu’il avait connu chez les Elfes un mois plus tôt. Pour un Nain, un repas trop peu abondant et peu goûteux est un signe de profond non-respect. Le faible jeu de chaînes lui permettait de s’alimenter pendant qu’il faisait une mine de dégoût, commençant sa journée de très mauvaise humeur.


Soudain, des bruits de pas d’hommes armés se firent entendre dans le couloir. Au moment où la porte s’ouvrit, il tressaillit. Il essayait de se relever, prêt à tout mais conscient que son sort ne lui appartenait plus désormais. Le forgeron était plus diplomate que guerrier et il ne chercha pas à se débattre pour faire opposition à ce qu’il l’attendrait. Le geôlier retira les attaches qui le liaient au mur et deux soldats soulevèrent son poids de cent kilogrammes pour le pousser en avant. Les fers aux pieds et aux poings limitaient ses actions et il maugréa dans sa barbe qu’on interrompe son piètre repas, mais repas quand même ! Autant lui cracher dessus, cela revenait au même. En sortant, un frisson lui parcouru le corps suite aux longues heures passées dans le froid. Il découvrit alors un couloir sombre et éclairé par la faible lueur de quelques torches. Sa mauvaise humeur s’effaça progressivement au profit de sa curiosité. Lui qui avait passé plus de cinquante ans sous terre, c’était un univers qui lui était familier. Chaque zone non-éclairée demandait une mise au point que sa vue s’empressait de réaliser faisant de lui la créature la plus adaptée à la pénombre de cet endroit.


Après être passé par plusieurs grosses portes de chêne, le cortège entama une ascension en direction de la salle d’audience. Dans le dernier couloir précédent la destination, il fut en mesure d’apercevoir la lumière du jour qui passait par les fenêtres, lui précisant grossièrement le moment de la journée. Avant qu’il n’ait le temps de laisser vagabonder son esprit dans ses rêveries, un individu s’approcha de lui. Sur un ton sévère, ce dernier le mit en garde en lui donnant quelques recommandations pour ce qui allait se passer.


Tu ne prends la parole que lorsqu’on te la donne et tu t’adresses au baron en commençant tes phrases par Monseigneur !


Sans même chercher à savoir si le Nain avait comprit, l’homme poussa la porte et laissa les deux gardes l’escorter jusqu’au centre de la pièce où l’assemblée commença à jacasser à la vue d’un être d’une autre race qui se présentait face à la cour. En tant que membre d’un clan d’éclaireurs à la frontière du territoire nain, Gothral avait été instruit au langage des Hommes car il aurait pu être amené à dialoguer avec eux. Cependant, même s’il comprenait ce qui se disait, il n’avait suivi qu’à moitié les mises en garde faites à l’entrée à cause des découvertes qu’il faisait à chaque instant sur l’architecture, l’organisation, les habits et bien d’autres éléments étrangers à sa culture.


Contraint, il prit enfin place au centre de la salle fièrement comme un conquérant qui foule une nouvelle terre du pied. La tête haute, il laissait apparaître une cicatrice qui lui passait par-dessus l’œil gauche. Ses yeux scrutaient les moindres détails comme si chaque accessoire, chaque objet était une nourriture envoyée par les dieux pour pallier aux maigres repas de sa durée de sa captivité. Son ventre gémit en lançant un gargouillis qui se perdit dans le brouhaha de l’assemblée. L’étonnement qui se lisait sur les visages et les messes-basses vinrent réveiller ses pupilles et ses oreilles. Il prit conscience petit à petit dans quoi il venait de mettre les pieds. Il était le centre de l’attention d’un groupe généreux de personnes, situation qui le mettait très mal à l’aise, plus encore que d’être enfermé dans le froid pendant deux journées. Son estomac se noua passant de la faim au stress. Son manque de confiance en lui était en train de resurgir contre son gré. Sa main fila dans sa barbe et gêné, il baissa le regard. Le voilà, ce guerrier nain belliqueux !


Il chercha rapidement un moyen de se sentir mieux et pour ça, il lui fallait retrouver un point d’accroche avec sa passion : l’artisanat de forgeron. Son regard passa discrètement sur les gens aux alentours, puis, stoppa net sur l’épée du baron qui était rangée dans son fourreau. Il n’en distinguait pas grand chose mais c’était suffisant pour qu’il tente au moins d’examiner le pommeau et ne plus penser qu’il était au milieu d’un grand auditoire.
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Harnyll de Hetalia
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MessageSujet: Re: [Arcani] Une passion qui coûte cher   [Arcani] Une passion qui coûte cher I_icon_minitimeJeu 24 Déc 2009 - 9:49


Harnyll de Hetalia observa attentivement le nain lorsqu’il rentra dans la salle d’audience. Trapu et massif, il arborait une grande barbe qui lui couvrait la moitié du torse. Régulièrement, le nain s’y passait la main, comme pour se rassurer. Cette abondante pilosité faisait un contraste saisissant avec le crâne presque chauve ou les rares cheveux survivants tentaient vaillamment de résister la calvitie, bien que ce combat soit déjà quasiment perdu.

L’attention du baron fut brisée lorsqu’un garde vint déposer devant lui l’arme du délit : la hache du nain. Une arme de belle facture, se dit le baron en la soupesant. Intrigué, il observa de plus près les marques qui y étaient gravées. Cela ressemblait à des runes, mais Harnyll n’avait pas la moindre idée de leur utilisation, n’ayant jamais rencontré quelqu’un qui ait pu lui expliquer les subtilités de la magie runique naine.

Reposant la hache, il surprit le regard attentif que le nain portait sur son épée. L’espace d’un instant, Harnyll se demanda si le petit personnage ne cherchait pas une arme pour se sortir du mauvais pas où il se retrouvait, mais non. Il s’agissait du regard d’un artisan passionné par son travail et qui cherche à se raccrocher à ce qu’il connaît de mieux dans la vie.

Parcourant la salle d’un œil attentif, le baron constata que le nain n’était pas le seul à fixer une arme avec une attention soutenue. Ordo Von Markam, assit au premier rang, fixait avec un intérêt non dissimulé la hache que tenait encore Harnyll et le reste de l’équipement du nain qu’un garde avait posé un peu plus loin. En effet, une hache et une armure de plaque naine avait une certaine valeur pour un collectionneur d’armes, et il n’était pas rare dans ce genre de procès que la victime récupère les effets personnels de l’accusé à titre de compensation du préjudice subi.

Karl Sagfed profita du silence qui s’était installé pour se lever dans un grand bruissement de tissu et prendre la parole :

Les faits reprochés à l’accusé sont les suivants : injure, agression et tentative de meurtre sur la personne du sieur Von Markam. Les peines encourues pour ce crime, selon l’article 17 du code de loi d’Ysari, sont une mise au pilori pour 9 jours, une cinquantaine de coups de fouet et être marqué au fer rouge sur la joue du « A » des agitateurs publics. Par ailleurs, s’agissant d’une cour extraordinaire présidée par notre noble seigneur Harnyll de Hetalia, l’application de la peine capitale peut être ordonnée.

Harnyll avait observé le nain tandis que Karl parlait et il le vit pâlir légèrement à l’énoncé de ce qu’il risquait. Un murmure d’agitation parcourut la salle, l’assistance étant avide d’entendre la suite et en particulier le jugement. Harnyll se fit la réflexion que si ces séances attiraient tant de monde, c’est qu’une bonne partie des spectateurs venait dans l’espoir de le voir décréter la peine capitale. Une exécution publique restait un « divertissement » fort apprécié que les habitants des grandes villes ne manqueraient pour rien au monde. Le chambellan reprit la parole, le coupant dans ses pensées :

Messire Von Markam, veuillez vous lever et expliquer les faits à la cour.

Se levant, le chevalier saluant avec morgue l’assemblée puis commença d’une voix onctueuse :

Voici trois jours, j’étais dans la forge de maître Farm afin de discuter du prix d’une nouvelle épée que je désirais lui commander. En plein milieu de notre conversation, ce… nain vint s’immiscer et commença à grommeler des menaces tout en passant sa main sur son arme. Je lui demandais donc poliment de bien vouloir décamper et de nous laisser régler nos affaires tranquillement mais il dégaina son arme et en activa la magie. Tous ont vu l’éclair que jeta cette arme maléfique forgée dans les sombres entrailles de la terre ! Heureusement, notre courage et notre vaillance nous ont permis de maitriser cet impudent nabot.

Le baron d’Ysari avait écouté d’une oreille distraite la déposition du chevalier. Il connaissait de longue date Von Markam et n’appréciait guère l’arrogance du personnage. Harnyll l’avait même soupçonné d’être mêlé au grand détournement de fonds qu’il avait démantelé la veille, mais soit il était innocent, soit il s’était montré plus rusé que ses complices et avait su jouer profil bas.

Appelés ensuite à témoigner, le forgeron et le milicien qui avait procédé à l’arrestation confirmèrent les dires de Von Markam. Harnyll remarqua cependant que le forgeron évitait de le regarder dans les yeux et paraissait légèrement embarrassé d’être à côté de Von Markam. Un grand sourire aux lèvres, le chevalier en profita pour rajouter :

Sa culpabilité ne fait pas de doutes. Vous savez ce qu’on raconte sur les nains ! Il est impossible de leur faire confiance à ces petits démons !

L’assistance avait apparemment pris parti pour le chevalier, réclamant déjà la mort du nain, commençant même à imaginer quels supplices il faudrait lui faire subir. Une belle exécution bien sanglante, voilà ce qu’ils demandaient, se dit Harnyll. Ils ne cherchent pas la justice, juste des sensations fortes. Le baron était toujours étonné par la fascination que la mort exerçait sur les autres, comme si en la côtoyant, elle en devenait moins menaçante. Frappant du poing sur la table pour rétablir le silence, le baron prit à son tour la parole :

Tout cela est bel et bien bon, mais je n’ai toujours pas entendu la déposition de l’accusé. A vrai dire je ne connais même pas son nom.

Se tournant vers le nain qui était resté silencieux pendant toutes les dépositions, Harnyll lui demanda :

Alors, maître nain ? Qu’avez-vous à dire pour votre défense ?

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Gothral
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MessageSujet: Re: [Arcani] Une passion qui coûte cher   [Arcani] Une passion qui coûte cher I_icon_minitimeLun 28 Déc 2009 - 11:55


Lorsque sa hache passa aux mains du baron, Gothral tressaillit. Il n’était plus question d’échapper à la pression de l’auditoire à présent, il était question de récupérer son arme, l’œuvre forgée de ses propres mains. Il avait passé plusieurs années de labeur avant d’obtenir une telle qualité. De plus, il avait réalisé le rituel de transposition runique pour envoûter la hache de magie par des runes à l’aide de son mentor Hleidvar « Roc d’Acier ». Gothral éprouvait un profond respect pour cet ingénieur runiste vétéran et il tenait autant à son ouvrage qu’à son marteau de finition, c’est-à-dire comme s’il s’agissait de sa propre barbe. Il voulut s’avancer mais le bruit de chaîne et le geste d’un soldat à côté de lui, rappelèrent qu’il valait mieux utiliser un autre moyen de s’en sortir. Comme dans sa cellule, il se calma et se concentra sur ce qu’il était en train de vivre. Actuellement, il devait être attentif à ce qui allait se passer pour répliquer adéquatement. En effet, le nain venait de comprendre qu’il était au milieu d’un procès et non d’une exécution et que si son raisonnement était correct, le système de justice des Humains devait offrir un temps de parole à la défense de manière similaire à celui qu’il connaissait au sein de son peuple.


A la lecture de l’acte d’accusation, il pâlit. Il ne se souvenait pas du tout des faits de cette manière. Sa mémoire lui avait-elle joué des tours à ce point ? Quoiqu’il en soit, s’il est une chose certaine, c’est que ni Gothral, ni Ordo Von Markam n’ont réellement compris ce qui s’est passé ce jour-là. C’est ce qui fait la difficulté de la situation et encore plus si les acteurs se mettent à déformer les faits. Seule l’étude minutieuse des différents points de vue par un observateur extérieur pourrait donner une chance de faire éclater la vérité au grand jour. Les témoignages se suivirent. Quand le forgeron humain donna sa version des événements, Gothral fut déçu d’entendre que son avis n’était guère différent des autres. Dans sa naïveté, il pensait que tous les forgerons étaient d’honnêtes artisans qui exerçaient un sens moral aussi précis que les coups qu’ils infligeaient au métal dans leur profession.


Sa culpabilité ne fait pas de doutes. Vous savez ce qu’on raconte sur les Nains ! Il est impossible de leur faire confiance à ces petits démons !


Le nain fut pris d’un léger sentiment de panique à l’écoute de cette accusation déterminée accompagnée du soutien du peuple. Finalement, il sursauta lorsque le baron frappa du poing sur la table pour faire taire tout ce voyeurisme.


Tout cela est bel et bien bon, mais je n’ai toujours pas entendu la déposition de l’accusé. A vrai dire je ne connais même pas son nom.
Alors, maître nain ? Qu’avez-vous à dire pour votre défense ?


Harnyll de Hetalia savait bien comment présider un procès et son sens de la justice donna la parole au nain en toute logique. « Maître nain » était le titre adéquat pour s’adresser à cet artisan passé maître dans l’art de forger. Cette marque de respect mit Gothral en confiance, lui dont sa fierté naine avait été bafouée jusque là. Cependant, sa phobie de parler en publique le rattrapa en le cadenassant sur place, le rendant incapable à réagir. Il était mal à l’aise, cela se voyait aux regards timides qu’il lançait de temps en temps à gauche et à droite. S’il avait eut sa hache en main à ce moment, il aurait déjà certainement eu recours à la magie pour pallier à ses lacunes. Soudain, dans l’ambiance oppressante de l’auditoire, certains mots lui revinrent en tête.


* injure ... meurtre ... marqué au fer rouge ... peine capitale ... *


Ecarquillant légèrement les yeux, il prit conscience que sa vie pouvait se jouer pendant ce porocès. Balloté entre son instinct de survie et sa peur, son esprit poursuivit sa lutte intense pour essayer de faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Pendant ce temps, sous l’effet de l’adrénaline, sa vue se troubla un peu sur les côtés et toute son attention fut décuplée face à lui sur le baron. L’élément qui déclencha le geste salvateur d’ouvrir la bouche est son attache à ses valeurs, une fois de plus. Ce moment de profonde réflexion, qui eut pour conséquence de faire monter le volume sonore des chuchotis dans la salle, était arrivé à la conclusion qu’il devait simplement parler de lui pour se sentir mieux. Il venait donc de trouver une solution qui mêlait efficacité pour surmonter son problème à pertinence pour répondre adéquatement à la situation. Il s’apprêtait donc à énoncer qui il était et quelles étaient ses origines, ce qui, en réalité, était sa manière habituelle de se présenter poliment comme le lui avait appris sa mère.


Je suis Gothral Guldar dit « l'Enclume Téméraire », fils de Mardok « le Soufflet Brillant », du sang de Grumkhol « le Marteau Eclair » du clan Corthyn, disciple de l’ingénieur runiste Hleidvar « Roc d'Acier » de la garnison de Thanor.


Il bomba le torse et finit sa première phrase la tête haute. Chaque mot emplissait ses poumons et son cœur d’un mélange de fierté et de joie dissimulée. Oui, c’était une sorte de joie cachée car à cet instant, il éprouvait la satisfaction d’avoir su gérer la situation face à ses propres difficultés. Dans la foulée, il en avait oublié le titre de noblesse en début de phrase dont l’homme à l’entrée lui avait fait mention. La foule, plus absorbée par ce qu’elle pensait être un ridicule nom à rallonge pour se donner un style, n’avait pas compris ce qui venait de se produire, encore aurait-il fallu savoir que le nain manquait de confiance en lui. Quoi qu’il en soit, ce premier cap passé, Gothral sembla reprendre ses capacités d’analyse suite à son entrée fracassante à ses yeux et qui l’avait motivé, du moins pour un temps.


Par la barbe du grand Mogar, est-ce un crime chez les Humains, ... euh ... Monseigneur
, Gothral se souvint des recommandations à cet instant.
que de contempler le magnifique ouvrage d’un confrère ? D’admirer la précision du travail d’un artisan ? Que de s’instruire sur une technique qu’on ne connait pas ?


Le nain n’avait pas retenu tous les éléments dont Von Markam l’avait accusés et il cherchait plus à donner son point de vue plutôt qu’à démonter celui de son opposant.


Et quand j’ai voulu me présenter pour en savoir plus, j’ai été attaqué comme un vulgaire gobelin chapardeur ! Mille enclumes ! Comme si le simple fait d’observer l’harmonie des proportions d’une arme était puni. Je suis ici pour apprendre pardi !


Par « apprendre », il voulait parler de l’apprentissage des cultes humains qu’il était venu chercher ici dans ces contrées mais également le fait qu’il est curieux de nature en ce sens qu’il aime compléter son bagage de forgeron. Aveuglé par sa passion au moment des faits, Gothral ne se souvenait pas d’avoir entendu de mise en garde de la part du soldat ni même d’avoir utilisé la magie runique. Il parlait avec son ressenti et ne pensa même pas à en rajouter.


Sa main gauche était passée dans sa barbe comme pour appuyer ses dires, il s’agissait plutôt d’une action de réflexion à présent plutôt qu’une main fébrile qui se cache par frayeur pour se rassurer. Il levait sa main droite dans les airs, poing fermé, pour la rabaisser ensuite en fin d’arguments. S’il n’avait pas parlé à ce moment, on aurait dit un forgeron en plein labeur qui façonnait sa propre barbe. Ses pieds étaient bien ancrés dans le sol, comme s’il se tenait devant son enclume, à un tel point qu’il aurait été incapable d’esquiver le moindre projectile si quelqu’un avait voulu lui nuire dans l’immédiat.
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MessageSujet: Re: [Arcani] Une passion qui coûte cher   [Arcani] Une passion qui coûte cher I_icon_minitimeMer 30 Déc 2009 - 14:47


La salle toute entière sourit en entendant le nain déclamer fièrement son nom, celui de ses parents, de son clan… Harnyll lui-même ne pu retenir un petit retroussement de ses lèvres, tout juge impartial et sévère qu’il tentait d’être. Il savait que pour les nains, un nom ne suffit pas à se présenter poliment, et qu’il est nécessaire d’y rajouter tous ces aspects, mais la vue des mines ébahies ou hilares des spectateurs l’amusa au plus haut point.

J’espère qu’il ne va pas nous faire toute sa généalogie, marmonna Grégor de Hautetour dans sa barbe.

Le nain se mit alors à expliquer avec une certaine virulence qu’il n’avait fait qu’admirer le travail d’un collègue, que sa venue n’avait d’autre raison que la soif d’apprendre. Harnyll s’était déjà fait son opinion sur Gothral : le nain avait paru plus intéressé par la facture de son épée que par le déroulement du procès, alors même que sa vie pouvait être en jeu. Et sa diatribe venait du cœur, il ne s’agissait pas de ces déclamations pompeuses et préparées auxquelles Harnyll avait eu droit un peu plus tôt de la part de l’accusation. Non, décidément, ce nain là n’était pas du genre à aller chercher des querelles… en tout cas pas volontairement. Le baron croyait Gothral lorsqu’il disait qu’il avait envie d’acquérir de nouvelles connaissances, même s’il se demandait de quoi parlait exactement le nain. De nouvelles techniques de forge ? De découvertes d’une autre culture ? Ou encore autre chose ?

Se levant, Harnyll s’apprêta à rendre son jugement. D’un seul coup, un silence de plomb s’établit dans la pièce, chacun attendant avec impatience la décision du maître des lieux.

Bien, voici mon jugement : en tant que plus haute instance judiciaire d’Ysari, je déclare l’accusé Gothral innocent des charges qui pèsent contre lui.

L’assistance se mit aussitôt à bourdonner à l’annonce de ce verdict. Tous avaient espéré une sentence lourde, une condamnation et une exécution bien sanglante, pas un jugement de clémence. Ordo Von Markam s’était dressé, la bouche ouverte comme un poisson hors de l’eau, abasourdi d’avoir perdu une affaire qu’il croyait déjà bouclée. Le coup était d’autant plus dur qu’aucune instance en Ysari ne pouvait briser le jugement du baron, qu’aucun recours n’était possible.

Ce nabot m’a attaqué ! Vous ne pouvez pas le laisser partir ! C’est impossible ! Revenez sur votre décision, hurla Ordo, les veines du front saillantes, ses bajoues rougeaudes tressautant à chaque mouvement, des filets du sueur coulant sur son front.

Silence ! ordonna sèchement le baron. Chevalier Von Markam, 80 écus d’amende pour insolence envers la cour ! Gardes ! Faites le évacuer.

Plusieurs des soldats qui assuraient la sécurité de la salle d’audience se saisirent du chevalier et le traînèrent quasiment de force jusqu’à l’extérieur. Cette démonstration de force eut comme effet d’apaiser le reste de l’assistance, peu désireuse de subir les foudres du baron. Pendant ce temps, Harnyll s’approcha du garde qui ôtait ses chaînes à Gothral.

Il n’a pas du manger correctement depuis le début son emprisonnement. Emmenez le aux cuisines et qu’il se restaure à sa guise. Puis qu’il m’attende dans la salle du conseil, je le rejoindrai dès que cette séance sera achevée.

Revenant à sa place, Harnyll s’assit et se tourna vers Karl Sagfed :

Bien, nous pouvons continuer.

Affaire suivante, ordonna le grand chambellan en saisissant un nouveau dossier.

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MessageSujet: Re: [Arcani] Une passion qui coûte cher   [Arcani] Une passion qui coûte cher I_icon_minitimeMer 6 Jan 2010 - 9:33


Le baron s’était levé suite à la défense du nain. Gothral avait donné tout ce qu’il pouvait et était satisfait de son exposé mais nul n’aurait pu dire combien de temps il aurait tenu face à cette salle intimidante.


Je déclare l’accusé Gothral innocent


Ces quelques mots eurent un effet magique sur le nain. Non, il ne s’agissait pas de la magie runique dont il avait l’habitude de faire appel pour se motiver. Il était question ici de reconnaissance de son existence. Pour la première fois depuis son arrivée dans les provinces humaines, il avait l’impression qu’un homme avait regardé au-delà de son apparence, cassant les barrières interraciales. Cela lui prouvait qu’il valait quelque chose et cette joie intérieure lui faisait prendre conscience qu’il devait être plus sûr de lui. Personne dans cette pièce ne percevait l’impact de la décision que venait de prendre le baron. Il avait été acquitté, certes, son sort n’aurait guère été réjouissant dans le cas contraire. Cependant, le visage du nain qui s’illumina témoignait une gratitude plus profonde envers Harnyll.


Lorsqu’Ordo Von Markam fit son coup d’éclat en sortant de ses gonds, Gothral ne fit même pas attention. Il était absent et essayait de comprendre le sentiment qui l’envahissait. Il ne devait plus faire abstraction à la foule par un quelconque moyen d’attirer son attention sur des éléments de son métier. Il en avait même oublié sa hache l’espace d’un instant. Le nain reprit ses esprits au moment où le baron expédia le chevalier hypocrite. Puis, il s’approcha du forgeron pour donner des instructions à ses hommes. Sa dernière phrase fut ponctuée par :
Merci l’ami ... Monseigneur.


L’ami Monseigneur ?! Voilà un drôle de titre pour un baron. L’intension de Gothral n’était pas de manquer de respect à son sauveur mais il avait simplement parlé à Harnyll de Hetalia comme s’il avait été un frère de sang. Le nain avait été pris par l’instinct et lui faisait désormais confiance d’autant plus que ce dernier venait de prononcer des mots tels que « cuisines » et « à sa guise ». Le baron semblait impassible devant cette situation comme l’exigeait le rang qu’il occupait. Il venait de croquer à pleines dents dans l’un des procès les plus originaux de la journée et à présent, une matinée bien ennuyeuse l’attendait.


Gothral se frotta les poignets lorsqu’ils furent libérés de leur entrave de plusieurs jours. Il se laissa guider vers la porte tandis qu’il observait du coin de l’œil le garde qui rassemblait ses affaires. Il ne comptait à présent qu’un seul soldat pour l’escorter et le deuxième ne tarderait pas avec son bagage. Visiblement, il suscitait beaucoup moins de méfiance qu’auparavant. Les quelques mots d’un noble suffisent à vous mettre au cachot ou à vous en faire sortir. Le nain fut conduit dans une pièce pour se changer et retrouva enfin les objets qui lui étaient chers. Une fois ses habits sur lui, il s’empressa d’accrocher son marteau de finition à sa ceinture puis, vérifia que les runes de sa hache n’avaient pas été rayées. Dans son sac, seules ses provisions manquaient à l’appel. Après cet examen, il alla aux cuisines sous l’œil attentif des gardes.


Son odeur de créature mal lavée contrastait avec les senteurs parfumées du lieu. Il se retrouva bien vite devant une assiette de bœuf accompagné de divers légumes et de quignons de pains. Laissant les quelques légumes de côté, il s’en donna à cœur joie ne sachant pas combien de temps il pourrait profiter d’un tel repas. La viande était de meilleure qualité que ce qu’il trouvait habituellement sur le marché. Dans son esprit, le goût était un mélange entre du drifaron et du phassalie, ces herbivores cuits à la broche dans les terres nordiques. Il en profita pour boire quelques gorgées d’alcool qui lui furent proposés mais sans plus. Les bières et vins humains n’arrivaient pas à la hauteur de la bière de Criss naine. De plus, il ne pensait pas à festoyer et évita d’altérer son esprit pour les événements futurs. Il redemanda de la viande laissant soigneusement toute verdure sur le côté et mordit dans du pain par curiosité. L’association lui plut, il continua alors son festin au-delà de la satiété. A présent, il avait le ventre plein et il avait récupérer une température normale dans les cuisines chauffées par le foyer de cuisson.


Dernière étape : la salle du conseil. Loin de se douter que le jour de son arrestation, un complot venait d’être déjoué ici-même, il franchit les grandes portes de la salle. Les soldats se tinrent près de l’entrée laissant le visiteur s’assoir sur le banc des invités. Gothral leva la tête pour mieux apprécier l’architecture et la décoration de la pièce. Elle était chargée de peintures et autres décorations sur lesquels étaient peints divers motifs. Chez les Nains, les peintures décoratives ne sont pas aussi courantes, les artistes qui veulent en faire leur métier sont souvent mis à l’écart de cette civilisation plus cartésienne de Miradelphia. Il ne s’était pas encore accoutumé à vivre dans ce genre de salle, très éclairée et décorée. Dans les habitations humaines, il avait l’impression d’être transpercé par la lumière, comme s’il y avait moins d’intimité. Cela donnait l’impression que cette ambiance avait pour but de révéler ce que pensent réellement les gens. En effet, les Nains se font confiance plus naturellement et pendant, des millénaires, ils ont vécus sans que des lois ne soient mises par écrites. Les cavités obscures et plus secrètes qui leur servent d’habitat vont donc de paire avec cette culture.


Le forgeron commença à se sentir à l’aise maintenant qu’il avait étudié les différents ouvrages autour de lui. L’attente ne lui parut pas pesante, lui qui aime se retrouver seul pour rêvasser. Il était en un seul morceau, avait récupérer toutes ses affaires, n’avait plus faim et, à ses yeux, un haut personnage de la société humaine lui accordait sa confiance. Il se dit qu’il avait connu pire comme situation.
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MessageSujet: Re: [Arcani] Une passion qui coûte cher   [Arcani] Une passion qui coûte cher I_icon_minitimeSam 9 Jan 2010 - 19:28


Une fois Gothral sortit de la salle d’audience, le baron frappa violement la table du plat de sa lame pour rétablir l’ordre et faire taire les conversations passionnées qui parcouraient l’assistance.

Il avait surtout hâte d’aller discuter avec Gothral. Grand curieux et autodidacte par nature, le baron n’hésitait jamais à partir à la recherche de nouvelles connaissances ou de comprendre d’autres cultures. La présence d’un nain sur ses terres était dès lors particulièrement prometteuse. Qui plus est, Gothral ne semblait pas être un nain dont la vie se résumait à lamper des pintes la bière, brailler des chansons sur l’or ou trancher à la hache les genoux des humains. Le baron sourit légèrement en se rendant compte qu’il se faisait là l’écho des croyances populaires sur le peuple barbu. La culture naine restait encore une quasi-inconnue pour lui, et il comptait bien en apprendre plus sur ce sujet de la part de son invité.

Se concentrant de nouveau, il revint sur l’affaire en cours : une… passionnante… histoire de succession où se mêlait mariage arrangé, accusation ridicule de meurtre, documents falsifiés et injures entre les deux clans. Poussant un soupir de résignation, le baron du se replonger dans la mesquinerie, l’orgueil et l’avarice qui étaient les maîtres mots de la plupart des affaires qu’il lui faudrait juger ce matin là.

Quel ne fut pas son soulagement lorsqu’il pu enfin annoncer peu avant midi :

La séance est levée !

Se levant dans un brouhaha de conversations et les vaines suppliques de ceux dont l’affaire n’avait pu être traitée faute de temps, le baron d’Ysari quitta la salle d’audience et traversa d’un pas rapide les coursives du château jusqu’à la salle du conseil. Saluant d’un geste les deux gardes en faction à la porte, il entra.

Harnyll y trouva son invité, assis sur l’un des bancs placé le long des murs ou s’asseyaient en temps normal les scribes chargés de rédiger les délibérations des grands seigneurs. Mais aujourd’hui, il ne s’agissait pas pour le baron de diriger une réunion ou de déjouer une conspiration, mais simplement de discuter avec un nain honnête et franc… et par les dieux, Harnyll avait un grand besoin de franchise ces derniers temps.

Saisissant un verre et une bouteille de vin des coteaux d’Arcani, le baron d’Ysari alla s’asseoir au bout de la table du conseil, à la place qui lui était officiellement réservé. D’un geste, il indiqua à Gothral de s’asseoir à ses côtés. Le nain obéit, malgré quelques difficultés à s'installer dans des sièges taillés pour des dimensions humaines… trop hauts et pas assez larges. Prenant la bouteille de vin, le baron remplit les deux verres et en tendit un à Gothral, qui le prit maladroitement, apparemment sidéré que le maître des lieux s’occupe lui-même du service.

Maître nain, il est rare de voir un membre de votre race venir si loin au Sud, et je dois admettre que je ne saisis pas encore la raison exacte de votre venue à Ysari. A l’audience, vous avez indiqué être à la recherche de savoir, mais je crains ne pas comprendre exactement de quel savoir vous parlez.

Portant le verre à ses lèvres, Harnyll en but une gorgée.

Il ne s’agit pas là d’une simple curiosité de ma part, bien que j’aspire fort à compléter mes faibles connaissances sur votre peuple. Mais comme vous l’avez remarqué, vous n’êtes pas au fait des usages qui ont cours si loin de chez vous, et je ne voudrais pas que vous vous retrouviez de nouveau sur la paille de mes cachots.

Les gardes en faction à la porte racontèrent plus tard que le noble et ne nain discutèrent durant de longues heures. Lorsqu'ils ressortirent, ils se comportaient comme de vieux amis qui se seraient retrouvés après une longue absence, et le nain pu sortir libre et avec une bourse d'or bien rempli du château ou il était rentré quelques jours plus tôt menottes aux poignets.

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