Missède réclame une baronne [Kathleen]

Sujet: Missède réclame une baronne [Kathleen] Ven 29 Oct 2010 - 10:04

Viktor se redressa sur le lit baronnal. Le jeune homme regarda un moment dans le vide. Il se sentait vide. Comme la coquille d'une moule qu'on aurait jeté après avoir manger l'animal qu'elle contenait. La lumière de l'aube filtrait un peu à travers les rideaux de la chambre, projetant un amusant jeu d'ombre partout dans la pièce.

Un froissement des draps attira son attention et lui fit légèrement tourner la tête. Une main émergea de sous les couvertures, fine et douce. Passant avec délicatesse sur les cicatrices des brûlures qui marquaient le torse et le dos de Viktor. Une tête blonde fini par émerger doucement. Féline, la jeune femme à qui elle appartenait émergea doucement de sous les couvertures.

« Bonjour monseigneur. »

Adressant un sourire taquin à son amant de la nuit, elle alla l'embrasser doucement dans le cou avant de serrer son corps contre le sien. Viktor sentit comme une sorte de révulsion le gagner.

« Allons monseigneur. Détendez vous. Laissez moi prendre soin de vous. »

Elle se remis à l'embrasser, le serrant dans ses bras. Viktor se dégagea.

« Vous êtes marié, finit-il par dire. »

La jeune femme haussa les épaules. Oui elle était mariée. Et alors? Qu'est-ce que cela pouvait bien faire. Il venait de se passer des semaines depuis que son époux avait arrêté de faire son devoir conjugal et ne la touchait plus. Et même quant il le faisait, il n'avait jamais été très... performant. Loin de là. Non pas qu'il soit mal formé ou impotent. Il préférait simplement les hommes.

Le baron, c'était...autre chose.

Viktor se leva et alla s'habiller de vêtements de nuit ainsi que d'une sorte de long peignoir de velours rouge taillé à la mode Missédienne qui lui descendait jusqu'à mi-mollet.

Il ne pouvait pas continuer comme ça. Se n'était tout simplement pas possible. Ses conseillers le pressaient de prendre une épouse et, même s'il n'en avait pas envie, il ne pouvait non plus ignorer les grognements qui commençaient à se faire à la cour.

Missède réclamait une baronne et des héritiers.

Il n'avait plus le choix.

Gagnant son bureau, Viktor s'y assit et entama de rédiger une lettre qui lui arrachait le cœur.

« A William de la Roseraie, Châtelain de la Roseraie en Ydrill

Seigneur de la Roseraie.

Je vous adresse cette missive car je pense que vous pouvez m'aider dans mon projet.
J'ai en effet pour idée de rapprocher et resserrer les liens entre ma baronnie et le puissant comté d'Ydrill. C'est en ce sens que je vous adresse cette missive.

On dit de votre terre qu'elle est sans nul doute la plus belle de tout le compté. On raconte tant de bien de vous et des gens de votre lignage que j'en ai du mal à les croire véridiques. Cela semble des fables et des comptes qu'on offre aux enfants pour les aider à bien dormir.

Mais trêve de paroles. Je n'ai point prit ma plume sans raison. On raconte le plus grand bien de vos enfants. En particulier, sur votre fille.

Vous l'aurez deviné. C'est la raison de ma lettre.

Peut-être ne le savez vous pas. Mais Missède est en ce moment dépourvu de baronne. C'est donc là se que je vous propose. Afin de rapprocher nos deux terres, j'aimerais vous demander la main de votre fille.

Ainsi, rapprochant nos deux terres, votre fille porterait le titre bien honorifique de baronne de Missède et serait à l'abri du besoin pour le restant de ses jours.

J'attend votre réponse avec une grande impatience.

Soyez assuré, monseigneur, de toute mon amitié.

Viktor de Missède, baron et seigneur de Missède. »

Sujet: Re: Missède réclame une baronne [Kathleen] Ven 29 Oct 2010 - 10:42

En cette belle journée dans le comté d’Ydril, le châtelain William de la Roseraie était bien loin de se douter qu’il allait recevoir pareille missive. Il se tenait dans son salon, sa chère Kathleen assise sur un fauteuil près de lui en train de lire sagement, lorsqu’un valet lui apporta une lettre de Missède. Il était déjà fort étonnant qu’il reçoive quelques choses provenant de cette baronnie, mais sa surprise fut encore plus grande lorsqu’il vit le sceau du Baron en personne.
Fronçant légèrement les sourcils, il détacha la cire et déplia la lettre. Il la parcouru une fois, deux fois…et à la fin de la troisième fois, il leva la tête et posa son regard sur sa fille. Kathleen….Baronne de Missède ?

Il n’avait pas espéré si bon mariage pour sa fille. Cette proposition tombait du ciel le laissait tout de même perplexe. Il aimait profondément sa fille et il craignait de devoir s’en séparer, hors, ce mariage l’éloignerait de lui… Missède, ce n’est pas la porte à côté.

- Kathleen, apporte moi de quoi écrire veux-tu.

La jeune fille sortit la tête de son livre, surprise par la demande de son père. Pour une telle tâche il faisait appel au serviteur habituellement, mais elle n’eut même pas l’idée de refuser. Avec un sourire, elle se leva et se dirigea vers le bureau de son père pour prendre son nécessaire d’écriture. Retournant dans le salon, elle posa le tout sur la petite table près du fauteuil de son père, et plaça le coffret en bois servant d’appui pour écrire, sur les genoux du châtelain.

- Cette lettre était-elle si urgente que vous soyez obligé d'y répondre si vite, Père ?
- Ma chère Kathleen, elle est tellement importante que je ne peux attendre une seconde de plus pour la rédiger.
- Et pour qui est-elle ?
- Plus tard. Laisse moi d'abord y répondre.

La jeune fille retourna s’asseoir, dévorée de curiosité. Qui avait bien pu écrire à son père pour qu’il sorte soudain de sa transe habituelle. Généralement, le début d’après midi était un moment où William aimait ne rien faire pendant au moins une heure. Et voilà que cette lettre arrive et qu’il veut tout de suite y répondre.

Kathleen observa du coin de l’œil la plume de son père s’agiter sur le parchemin.

« Au Baron et Seigneur de Missède,

Mon Seigneur,

Sachez que votre demande fait honneur à ma famille, et à ma fille. Je n’espérais pas une demande en mariage si noble pour elle et je vous remercie pour l’attention que vous lui portez.
Cependant ce mariage arrangé m’est pénible. Comprenez que j’aime profondément ma fille et qu’il m’est difficile de la marier si vite. Je ne souhaite que son bonheur et il me serait plus facile de la laisser partir, si j’étais sur qu’elle accepte pleinement ce mariage.
Peut-être pourrions-nous arranger une rencontre afin que vous puissiez juger par vous-même de la véracité des éloges que vous prononcer à son égard. Et ainsi, le vieil homme que je suis, serait rassuré de savoir sa fille heureuse

Il serait mal avisé de ma part de refuser une telle alliance, et je suis honoré que vous ayez pensé à ma fille pour devenir Baronne de Missède. Vous pouvez donc être assurer que je ne m’opposerais nullement à votre mariage avec Kathleen à moins que celle-ci si refuse.

Recevez mes plus humbles salutations,

William de la Roseraie, Seigneur de la Roseraie »

Enfin la plume avait cessé de parcourir le parchemin. Posant son livre sur ses genoux, Kathleen observa son père pendant qu’il scellait sa lettre et qu’il la confiait au valet.

- Que cette lettre parte le plus tôt possible pour Missède, et qu’elle soit remise au Baron en main propre.

Le Baron ? De Missède ? Pourquoi donc son père lui écrivait-il ? Le châtelain croisa le regard interrogateur de sa fille et lui adressa un large sourire.

- Ma chère fille, on vient de me demander votre main !

Un choc ! Si elle s’était attendue à une chose pareille…Alors son père comptait lui arranger un mariage. C’était comme ça qu’il la punissait ? Elle n’aurait jamais pensé que Dimitri irait demander sa main à son père, elle n’avait jamais cru qu’il éprouvait pareil sentiment à son égard et son père avait cru qu’elle s’était déshonorée avec lui... Et pour la punir il voulait la marier avec un parfait inconnu ?

- Et vous…
- Oui, j’ai accepté Kathleen. Et vous devriez être honoré qu’un homme comme lui s’intéresse à vous.

Reportant son regard sur la couverture du livre qu’elle tenait, Kathleen tenta de contenir ses larmes.

Sujet: Re: Missède réclame une baronne [Kathleen] Ven 29 Oct 2010 - 19:16

Une fois n'était pas coutume, Viktor tolérait la présence d'un autre être vivant que lui à l'intérieur de son bureau. Et pas n'importe qui: Edelweiss.

Le chaton avait quelque peu changé depuis qu'Agniezka les avaient quitté. Il avait longtemps cherché sa maîtresse adorée à travers le palais de Missède, essayant de la retrouver à l'odeur. Finalement, il s'était fait une raison. Elle l'avait tout simplement abandonné. Il s'était donc naturellement tourner vers son autre maître: Viktor. Au début, le baron s'était montré distant avec le petit animal. Il lui rappelait trop Agniezka et toute la douleur qu'il avait put éprouver avec elle. Mais au final, il avait accepté le chaton. Celui-ci avait perdu sa maîtresse comme lui avait perdu sa fiancée. Ils avaient tout les deux passé des moment heureux avec elle. Tout deux avaient subit une première séparation douloureuse, des retrouvailles, l'espoir.

Espoir que, dans son égoïsme, la jeune femme avait tout simplement brisé par sa lâcheté.

Elle n'était pas capable de se comporter en baronne, elle n'était pas capable de lui donner la moindre petite preuve de son affection. Eh bien tant pis.

L'amour n'était décidément pas pour les nobles de rang. Il épouserait donc une femme de la noblesse. Et il n'en serait rien de la mésalliance avec cette gueuse qui se prenait pour une marquise. Qu'elle tente seulement de revendiquer Serramire et le royaume la pointerait du doigt en riant.

Doucement, le baron étendit la main pour gratter légèrement la tête blanche et noire du chaton qui se mit à ronronner.

Viktor avait changé.

Et pas qu'en bien.

Certes, ses conseillers étaient heureux de le voir s'intéresser vraiment à la politique de la baronnie. Mais pas au point ou il poussait les choses. Ça, personne n'aurait put ni le souhaiter, ni le prévoir.

Alors qu'il rechignait quelques semaines plus tôt à s'acquitter de ses taches, Viktor s'était aujourd'hui totalement immergé dedans et ne quittait guère son bureau. Gare à celui qui tenterait de passer cette porte sans une excellente raison. Il en prendrait pour son grade à coup sur. Nul promesse d'amour, nule souvenir d'elle ici. Viktor avait fait de son bureau sa forteresse. Le seul lieu du palais où il ne tolérait aucune intrusion intempestive. Le seul lieu ou il n'avait pas à se rappeler d'elle. Mais c'était une arme à double tranchant. La tristesse de Viktor s'était petit à petit changée en une haine tenace qui lui rongeait les entrailles.

Alors qu'avant on lui reprochait ses humeurs trop légères, trop joyeuse, trop démonstrative, à présent, tout les nobles du palais se damnerait pour parvenir à faire sourire le baron.

Un sourire amer se dessinait sur ses lèvres justement alors que sous ses doigts, Edelweiss ronronnait de plaisir. On vint frapper à la porte et même ce mince sourire peu aimable disparut de son visage.

« Entre.

L'ordre avant claqué comme un coup de fouet. Péremptoire, sans appel. Pour celui qui avait hosé déranger le seigneur de Missède dans son bureau, l'heure n'était plus à hésiter devant la porte et mieux valait que Viktor ne soit pas contraint d'aller ouvrir lui même cette porte.

Le page qui portait la livrée à la salamandre entra timidement.

« Eh bien? Mes ordres concernant le bijoux et le manoir de l'Afayel on-t-il été suivit? »

« Oui monseigneur. Les hommes sont en place. Le piège est prêt. »

« Parfait. Autre chose? »

« Une missive pour vous monseigneur. »

« De qui? »

« Elle viens d'Ydrill. Du domaine de la Roseraie. »

Viktor tendit la main et le page y déposa le pli avant de prendre précipitamment congé du seigneur des lieux.

Viktor soupira en regardant le seau.

« On ne vas plus rester seuls bien longtemps Edel. À tout les coups, il a accepté. »

Le chat émit un miaulement enthousiasme.

Bien sur que ce châtelain avait accepté la proposition. Une fille de petit seigneur ne pouvait espérer aussi belle alliance que celle avec un baron. C'était tout simplement impensable. Surtout pour une terre aussi riche et puissante que l'était Missède.

Viktor parcourut la lettre et ses lèvres se tordirent en un rictus de mauvaise augure qui, avec son teint naturellement maladif le rendait tout à fait sinistre.

« Intéressant ce petit châtelain. Il ne plie pas entièrement au premier assaut. »

Il ne doutait pas un seul instant que William de la Roseraie disons...aiderait...sa jeune fille à aimer le baron et à trouver son bonheur auprès de lui. Mais cette réponse était légèrement amusante dans sa forme.

La joute plaisait fort au baron qui prit immédiatement sa plume pour répondre à la missive.

« A William de la Roseraie, Seigneur de la Roseraie

Mon Seigneur.

J'entend et je comprend vos inquiétudes concernant votre fille. Je comprend tout à fait que vous la chérissiez comme la prunel de vos yeux. Elle est sans doute votre bien le plus précieux et la plus belle des roses de votre jardin.

Mais je vous conjure mon seigneur, de ne pas laisser passer cette occasion. Les roses fanes et perdent toute leur beauté malheureusement. Il finira par en être de même pour votre fille je le crains. Permettez moi mon seigneur, de ceuillir ce bouton de rose dans sa prime jeunesse, alors qu'il est encore frai et vigoureux. Afin que, lorsqu'il finira par fleurir, se n'est plus le simple compté d'Ydrill qui enviera la beauté de vos jardins, mais le royaume tout entier.

Dites moi où et quant je pourrais avoir le privilège de rencontrer votre fille. Sans vantardise, je me fais fort de pouvoir la rendre heureuse.

J'attend cette rencontre avec la plus grande des impatiences et vous renouvelle mes amitiers du fond de mon âme.

Viktor de Missède, baron et seigneur de Missède. »

Reposant sa plume, Viktor attendit un peu que l'encre sèche avant de fermer le plis. Après quoi il se remit à caresser Edelweiss confortablement lové sur une pile de papiers.

Il n'avait pas mentit dans sa lettre. Il rendrait cette jeune femme heureuse. Il ferait tout se qu'il pourrait pour que jamais elle n'ai à se plaindre ou soit triste. Lui était perdu pour la cause de l'amour. Mais se n'était pas le cas de cette jeune personne. Il lui ravissait sans doute ses rêves de romantisme par là. Une jeune femme de dix-huit ans rêve d'autre chose que d'un mariage arrangé avec un seigneur éloigné qu'elle n'a jamais rencontré. Tout puissant que soit ce seigneur.

Viktor sentit la nausée monter en lui. Il en était arrivé à s'écoeurer lui même. Quel déchéance.

Il en était arrivé à se qu'il avait abjurer quelques mois plus tôt.

Son mariage ressemblerait à celui du comte Gaucelm d'Odélian. Cette idée lui donnait envie de vomir. Comment avait-il put en arriver là lui qui s'était juré de ne jamais faire une chose pareille.

Sujet: Re: Missède réclame une baronne [Kathleen] Ven 29 Oct 2010 - 21:28

Les valises étaient prêtes, les chevaux attendaient dehors, il ne manquait plus avant son départ, que Kathleen aille saluer son père. Bientôt elle retrouverait sa chère cousine, avec qui elle pourrait tenter d’oublier l’effroyable semaine qu’elle venait de passer. Son père n’avait pas voulu reparler de ce mariage arrangé et Kathleen se ronger les sangs. Le premier jour elle l’avait passé, enfermé dans sa chambre à laisser couler ses larmes. Le deuxième elle avait décidé de bouder son père… mais voyant qu’elle le rendait malheureux, la jeune fille se fit une raison et garda sa peine pour elle. Devant son père, elle essayait de paraître aussi enjoué que d’habitude, mais une fois seule, elle perdait bien rapidement son sourire.
Elle n’arrivait pas à s’imaginer fiancée, car c’était bien comme ça que son père considérait la chose, avec un homme qu’elle n’avait jamais vu. Elle avait quand même réussit à glaner quelques informations auprès des gens du château. Certains disaient qu’il avait déjà été fiancé, il aurait été vu aux grands bals d’Ysari en compagnie d’une femme qu’il présentait comme sa future épouse. Où était-elle passée dans ce cas ?

Franchissant la porte du salon d’un pas décidée, Kathleen s’approcha de son père qui lisait une missive.

- Mes affaires sont prêtes, je quitte le domaine maintenant pour arriver le plus tôt possible chez Dame Aurore. Vous me rejoindrez bientôt n’est-ce pas ? Je n’aime pas vous savoir seul ici.
- Il est vrai que la présence de ton frère m’aurait été d'une aide précieuse, mais ne t’inquiète pas. Va retrouver ta cousine et transmet lui les salutations de son vieil oncle. Je te retrouverai là bas dans quelques jours, pour l’ouverture de la chasse, comme d’habitude.

Un baiser sur son front et hop, Kathleen courait vers la sortie pour s’évader de cette prison dorée. Elle avait hâte d’être au grand air, loin du domaine, loin de son père, loin de ces manigances. Elle était pressée de retrouver sa cousine, à qui elle pourrait tout raconter sans la moindre crainte.

Une fois sa fille parti, William s’empressa de se rendre à son bureau pour répondre à la missive du Baron. Celui-ci avait accepté de rencontrer Kathleen avant de rendre les choses officielles, car il était sur qu’il ne refuserait pas une telle proposition. Il n’y aurait rien de mieux pour sa fille il en était persuadé.

« Au Baron de Missède,

Mon Seigneur,

Je suis extrêmement flatté de l’attention que vous portez à ma fille et je vous écris une nouvelle fois que je serais honoré et comblé de voir Kathleen devenir votre épouse.
Elle vient de quitter mon châtelet pour se rendre chez sa cousine, Dame Aurore de Rosemont, chez qui se déroulera les traditionnelles chasses d’automne. Si vous souhaitez voir ma fille le plus tôt possible, alors c’est là bas que vous la trouverez.

Je vous souhaite, Monseigneur, le bonheur de trouver en ma fille une épouse convenable et aimante. Je me rendrais moi-même aux chasses à Sinlieh, j’aurais donc l’honneur de vous rencontrer.

En attendant, je vous adresse toute mon amitié, et j’espère sincèrement que vous saurez toucher le cœur de ma fille.

William de la Roseraie. »

Et puis si Kathleen n’était pas suffisamment ‘touchée’, William se chargerait de lui faire attendre raison. Après tout, il ne voulait que son bonheur et le Baron de Missède pouvait la mettre à l’abri du besoin jusqu’à la fin de sa vie. Il était inutile pour elle de se plaindre. Après tout il lui avait toujours dit qu’elle n’était pas à l’abri d’un mariage arrangé. Si elle se montrait d’une âme trop romantique c’était de la faute de sa nourrice qui l’avait bercé d’histoires d’amour. Pour une noble, le mot mariage ne rime pas toujours avec amour…

Sujet: Re: Missède réclame une baronne [Kathleen] Dim 9 Jan 2011 - 22:47

Une améthyste était posée sur le plan de pierre. Le cristal taillé et parfaitement lissé reflétait la lumière de la cheminée.

Viktor passa un long moment à regarder cette pierre. Unique vestige de se qui avait autrefois été le collier de sa fiancée. Le reste n'existait plus. Il avait fait en sorte que jamais ce collier ne puisse être retrouvé et il fallait bien avouer qu'il avait fait très fort sur ce coup là. Une personne qui le rechercherait risquerait d'avoir plusieurs désagréables surprises.

L'argent tout d'abord. Eh bien l'argent, il s'en était servit comme tel. Certaines parties avaient été refondues en d'autres petit bijoux et d'autres encore en petit lingots d'argents qui avaient été vendu ou échangé. À l'heure qu'il était, l'argent du collier d'Agniezka était sans aucun doute éparpillé aux quatre coins du royaume. Viktor avait d'ailleurs transmit une paire de fines boucles d'oreilles à une dame elfe qu'il avait rencontré par le passé et qui habitait bien loin de Missède.

Quant aux améthystes. Ah, les améthystes. Ça avait été une toute autre histoire pour s'en débarrasser. Mais comme pour l'argent, sous différents couvert, Viktor était parvenu à toutes les écouler et elles aussi s'étaient retrouvé éparpillées un peu partout dans les différentes terres du royaume.

Quoi qu'il se passe, on ne remonterait jamais jusqu'au palais de Missède. Viktor avait prit ses précaution.

Enfin, toutes sauf une. Il y avait une seule et unique améthyste qu'il avait tenu à garder. La plus grosse qui formait auparavant le centre du bijou. Cette même pierre qui était à présent posée devant lui. Démanteler le collier avait eu pour Viktor quelque chose de tout à fait symbolique. Un premier jalon en quelque sorte dans se qui était pour lui l'enterrement de son amour pour Agniezka. Il y en aurait beaucoup d'autres. Restait toutes ses affaires qu'il avait entassé dans se qui avait été autrefois sa chambre. La robe de mariée, entamée mais jamais terminée. Leurs deux alliances. Deux bagues simples mais délicatement incrusté qu'il lui aurait passé au doigt. Mais qui jamais ne seront portés. Et puis, il y avait ses robes qu'il lui avaient fait faire. Elle n'étaient pas légion certes, mais ces toilettes, il allait bien devoir en faire quelque chose pourtant.

Il faudrait qu'il prenne le temps de réfléchir à tout cela. Et puis, il y avait cette nouvelle fiancée. Kathleen de la Roseraie. Il ne savait pas quel genre de femme elle pouvait être. Et après tout, quel importance cela pouvait avoir? On disait qu'elle était belle. Tant mieux. Lui faire des enfants serait moins déplaisant ainsi.

Viktor attrapa un verre d'alcool de Millet et le porta à ses lèvres. Plus le temps passait et plus il s'enfermait et se renfermait sur lui même. Ne gardant pour seul et unique compagnon que le chaton Edelweiss qu'Agniezka avait aussi abandonné derrière elle ainsi que ses bouteilles d'alcool.

Il croisait très fréquemment Cassiopée. Mais que pouvait-il lui dire? Il se sentait misérable. Elle avait besoin de quelqu'un qui puisse la soutenir si elle se sentait mal. Un grand frère en quelque sorte. Mais pour le moment, Viktor était tout sauf se qu'il fallait à la jeune femme.

Posant son verre, il s'approcha du plan de pierre au milieu duquel trônait l'améthyste d'Agniezka. Elle paraissait presque le narguer.

Il fallait en finir une bonne fois pour toute.

Levant une masse, Viktor l'abattit violemment sur la pierre, l'agonisant d'injure comme si elle avait été sa précédente fiancée. Comme si c'était son crâne qu'il était en train de frapper de toutes ses forces. Qui sait si la jeune femme avait été à la place de la pierre. Est-ce qu'il aurait tout de même frappé? Même lui n'en savait rien. Il y avait quelque chose. Une haine totale et absolue qui lui déchirait le ventre. Il fallait que cela sorte. Il avait besoin d'une défouloir et le défouloir, c'était ce misérable caillou.

Aux premiers coups, la pierre ne broncha pas. Mais petit à petit, les fissures commençaient à apparaître. Puis des fentes. Puis se furent des éclats de pierre violette. De plus en plus petit au fur et à mesure que Viktor frappait la pierre. Jusqu'à se qu'il ne reste finalement plus que de la poussière. Le baron ne s'arrêta pas et frappa encore, encore et encore.

Se fut finalement quant il fut incapable de soulever à nouveau la masse qu'il s'arrêta. Assis, son dos reposant contre le plan de pierre, Viktor respirait rapidement.

Contrairement à se qu'il avait pensé, il ne tirait pas la moindre satisfaction de son geste. Seulement une terrible impression de vide et de solitude.

Quatre jours plus tard, Viktor prenait la route d'Ysari. Es-semant doucement derrière lui une très fine poudre violette.

» Ernest Riwal Cerdic de Missède, né d'Ethin – Baron de Missède
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