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 Le coeur a ses raisons... [Valerian]

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Elewen Lindoriël
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MessageSujet: Le coeur a ses raisons... [Valerian]   Le coeur a ses raisons... [Valerian] I_icon_minitimeLun 23 Sep 2013 - 11:54


    L’hiver était de retour et avec les premières gelés matinales. Ce changement climatique pouvait paraître banal mais aux yeux des rôdeurs comme moi, il sonnait tout simplement le retour à la ville. Certes j’y avais passé beaucoup de temps ces dernières semaines, j’accompagnais Valerian dans son périple et l’Humain voulait rencontrer un certain nombre d’elfe. Je n’étais jamais très à l’aise entre quatre murs, en général on ne restait jamais plus d’une ennéade dans la même ville, mais il faisait désormais trop froid pour qu’on puisse continuer à dormir dehors. Le feu ne suffisait plus à nous réchauffer et même si l’on dormait couché l’un près de l’autre on se réveillait toujours le nez glaçait. Comme ce matin.  
    Nous marchions en silence vers la prochaine ville alors que je me remémorais mon réveil. J’avais eu l’impression désagréable que le vent soufflait sur mon visage, mais il s’agissait d’un vent chaud. Lorsque j’avais ouvert les yeux je m’étais retrouvée littéralement nez à nez avec le visage endormi de Valerian. Cette étonnante proximité m’avait sidéré, pourtant j’étais restée plantée là à le regarder dormir. Quand j’avais senti les prémices de son réveil, je m’étais écartée puis levée pour me trouver une occupation. Mais ce bref moment si proche de lui m’avait complètement chamboulée. J’avais sûrement du lui paraître distante à son réveil mais s’était seulement pour mieux cacher mon trouble et le rouge qui me montait aux joues.
    Habituellement il nous arrivait de discuter sans arrêt pendant nos trajets, il me parlait de la vie d’humain et moi je lui enseignais la vie d’un rôdeur. Je lui apprenais également quelques mots, ou des phrases en elfique, et lui il me parlait des paysages de sa région natale.
    J’avais du mal à imaginer un monde aussi différent d’Anaëh. Je n’avais jamais quitté mon immense forêt, mais l’entendre conter ces plaines, ces vallées, ces rivières, ces montagnes et ces immenses cités…  Il me dépeignait un tableau si beau que je l’enviais d’avoir pu voir toutes ses choses durant sa courte vie.

    Linaëh était enfin en vue, je resserrais le pan de ma cape autour de moi et me tournais vers lui en souriant. Il était en selle et semblait lui-même en pleine réflexion. Aurait-il mal pris mon silence ? Cette simple idée me noua le ventre, comme si je craignais qu’il ne m’en veuille. C’était parfaitement ridicule comme sentiment mais je ne parvenais pas à me l’expliquer.


    « - Nous sommes enfin arrivés à Linaëh ! Ce soir nous dormirons au chaud. »

    Je ponctuais ma phrase de l’éternel sourire que je lui adressais presque à chaque fois. Il fallut quelques minutes de plus pour rejoindre la ville. Les murs de pierre me firent légèrement froncer les sourcils mais je restais silencieuse. Je ne comprenais toujours pas comment certains de mes frères pouvaient aimer vivre ainsi. J’étais soulagée à la vue des arbres maisons mais ce n’était pas par-là que je me dirigeais. Je connaissais une auberge très convenable, aux prix raisonnables.
    Le tenancier nous proposa deux chambres et proposa d’y allumer un feu et de nous faire monter à chacun de l’eau chaude pour notre toilette. Je le remerciais et lui demandais avant de m’indiquer chez qui je pourrais trouver de quoi me vêtir. Par chance il y avait un tailleur plus loin dans la rue. Après avoir saluée Valerian et lui avoir promis de le retrouver pour le dîner je m’éclipsais.
    Le tailleur me prépara deux tenues. Une robe qui aurait certainement beaucoup plus à ma mère, qu’il ajusta d’une ceinture en cuir et une nouvelle tenue de rôdeur.

    De retour à l’auberge je m’appliquais à ma toilette, un bon bain, un bon shampooing et hop j’étais toute pimpante ! Une fois mes nattes défaites j’avais vraiment de très longs cheveux. Il me faudrait peut-être penser à les tailler, mais pour le moment je m’appliquais à les brosser devant le feu pour les faire sécher. Je fus prête pour l’heure de dîner. Je n’étais pas le genre de fille à s’étourdir de belles robes, mais je devais tout de même reconnaître que celle-ci me plaisait beaucoup. Elle était verte, les manches longues et à peine décolletée, la ceinture marquait ma taille fille et quelques broderies au col et aux poignets venaient agrémenter le tout.
    C’était bien la première fois que je me sentais à l’aise dans une robe !
    Mais cette sensation ne dura pas longtemps. Dès que je me retrouvais dans la salle commune de l’auberge, les regards que les autres clients me jetaient me firent aussitôt regretter mon achat. Je  ne parvenais pas à comprendre pourquoi on me regardait comme ça, j’étais même sur le point de faire demi-tour pour enfiler ma bonne vieille tenue quand je croisais le regard de Valerian. Bon, maintenant que lui m’avait vu, impossible de remonter me changer. Je m’installais donc en face de lui, les joues en feu.
    Je remarquais aussitôt que lui aussi avait pris un bon bain. Mais j’étais tellement gênée que je ne parvenais pas à fixer son regard plus de quelques secondes.


    « - On a pris mes affaires pendant que je prenais mon bain… Impossible de remettre la main dessus. »

    Je me sentais obligée d’expliquer ma tenue, j’espérais peut-être que ça me permettrait de me sentir mieux mais visiblement ce n’était pas très efficace.

    « - Hum…. Bref… euh, vous avez commandé quelque chose à manger ? »
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MessageSujet: Re: Le coeur a ses raisons... [Valerian]   Le coeur a ses raisons... [Valerian] I_icon_minitimeMar 1 Oct 2013 - 13:58

" L'hiver vient ", comme le disent les gens du nord. Maisen ce jour du mois de Verimios, l'hiver ne vient pas : il est bel et bien là. Il s'est installé depuis déjà plusieurs ennéades, offrant à la majestueuse forêt ses vents froids et à la cime des arbres sa neige d'un blanc pur. Effectivement, avec l'hiver vient le froid, et avec le froid vient le givre matinal. Le froid qui s'installe, le froid qui glace les os. Ce froid mordant, plus mortel en hautes montagnes que toutes les bêtes qui y vivent, ce froid que même les bêtes les plus sauvages préfèrent éviter. Mais ce froid, fort heureusement pour Valérian, reste bien au-dessus de la forêt d'Anaëh, qui protège ses habitants en partie grâce à ses arbres feuillus, ses conifères qui ne perdent pas leurs feuilles. Mais aussi grâce à ses arbres millénaires, gigantesques remparts contre les vents les plus violents.

Au couvert de l'un des troncs, justement, un homme se réveille. Un humain aux traits doux et au physique entretenu, qui passait là une énième nuit en pleine forêt. Bien qu'emmitouflé dans une chaude couverture de voyage, il ressent chaque matin un peu plus le froid de l'hiver forestier, signe qu'il est peut-être temps de rentrer au Pays. Ou du moins, de regagner au plus vite la chaleur d'une auberge. Et lorsqu'il ouvre difficilement les yeux, du givre dans sa barbe quelque peu négligée, il comprend la raison de cette fraîcheur : Sa compagne de route n'est plus près de lui. Si le chevalier n'est pas encore sûr, après tous ce temps, du comportement à adopter avec l'elfe qui est à la fois son guide, son interprète et son professeur, il apprécie toujours la proximité de son corps et de sa chaleur le soir venu. Mais au petit matin cette proximité n'est plus, et étrangement, cela provoque souvent chez lui une légère déception. Quoi qu'il en soit le matin est venu, et il faut à présent se lever.

Avant même que le voyageur n'ait énoncé son besoin de retrouver la chaleur d'une ville, la rôdeuse le lui suggère. A-t-elle remarqué sa difficulté grandissante à supporter le froid ou est-elle elle aussi sensible aux basses températures ? Qu'importe la raison, ils conviennent tous deux de regagner la ville la plus proche. Alors sans tarder ils défont leur campement de fortune et regagne le chemin de la civilisation, sans pour autant trop se presser. Et alors que le silence s'installe, le noble humain se questionne. A-t-il dit ou fait quelque chose qui aurait vexé la belle elfe ? Il ne s'en souvient pas, et pourtant elle semble distante. Peut-être est-ce simplement le fait de devoir aller en ville, il semble qu'elle ne s'y sente pas tout à fait à l'aise.

Alors pour chasser ses idée triste il se remémore les dernières ennéades et ce qui s'est passé, à commencer par leur rencontre. Il se souvient du lac, du temps qu'il faisait, de la température de l'eau. Il se souvient aussi de l'état, peu flatteur, dans lequel il s'est trouvé devant elle. Il se souvient aussi du goût horrible de son poisson, et de la pêche qui a eu lieu le lendemain. Là encore il n'était pas sous son meilleur jour, mais il s'est bien amusé. Et elle aussi, il le pense. Et puis il y a eu toutes ces visites dans les villes elfes, où les talents polyglottes d'Elewen lui ont été d'une aide précieuse. Mais les moments qu'il a préféré, ce sont ceux qu'ils ont passés en forêt, seuls. Ces longues discutions, comparant leurs deux modes de vies, leurs deux cultures. Et ces longs moment, durant lesquels l'elfe s'évertuait avec patience à lui enseigner sa langue natale. Grâce à cela, à présent, le chevalier saurait se débrouiller. Il sait maintenant baragouiner quelques phrases simples, dans un elfique rudimentaire et avec un accent qu'elle dit " épouvantablement charmant ". Tous ces moment passés avec elle, Valerian espère les vivre encore longtemps, mais il sait que tôt ou tard il devra regagner son fief en Sainte-Berthilde, et qu'elle elle restera dans sa forêt.

" Nous sommes enfin arrivés à Linaëh ! " S'exclame tout-à-coup l'elfette. " Ce soir nous dormirons au chaud. "
Sortant tout juste de ses pensées le cavalier se content de lui gratifier d'un sourire, qu'elle lui rend comme à son habitude. Dormir au chaud, dans un vrai lit, enfin ! Il s'en réjouissait, mais à la fois s'en désolait. Dormir dans un lit signifiait aussi dormir seul, et les nuits passées en pleine nature avaient au moins l'avantage d'être passées tout proches de l'elfe. Réalisant ce à quoi il pense, le noble se reprend. Qu'a-t-il donc tout d'un coup ? Ce n'est pas comme s'il n'avait jamais dormi seul, alors quelle est cette pensée ? Rien de grave, se dit-il. Le froid a certainement endormi son cerveau, et la fatigue n'y est sans doute pas pour rien non plus. Qu'il s'offre un peu de repos bien mérité et tout ira mieux.

Linaëh est une ville elfe comme les autres, du point de vue de Valérian. Il s'est finalement habitué à cette architecture si particulière, à cette décoration raffinée, et à ces maisons dans les arbres. Tout comme il s'est habitué aux regards à la fois curieux et méfiants des indigènes sur son passage, lorsque sa coiffe et sa mise laissent sans le moindre doute deviner son appartenance raciale. Après tout, ce sont les mêmes regards qu'il doit subir chaque fois qu'il entre dans une ville, et il est rare qu'il parvient à les changer lors des cours laps de temps qu'il passe. Mais cela lui importe peu, ce n'est pas lors de ce voyage qu'il espérait changer cela. Car il l'espère sincèrement, des voyages en cette terre il en fera d'autre.

Les réactions des clients ne sont pas plus surprenantes lorsque les deux routiers entrent dans l'auberge choisie par Elewen, à la différence d'une lueur étrange dans le regard du tenancier. Ce genre de lueur rapide et alerte, comme s'il venait de percevoir un signe de mauvaise augure. Le jeune elfe - ou vieux, Valériant a encore énormément de mal à déterminer l'âge des elfes qu'il croise – se montre cependant aimable envers ses deux nouveaux clients et leur laisse sans rechigner une chambre chacun. Après quoi Elewen déclare à l'humain devoir faire quelques emplettes, ce qui est tout de même assez rare la concernant, et s'éclipse en promettant de le retrouver un peu plus tard. Sûrement veut-elle se procurer des vêtements plus chauds, se dit-il sans inquiétude en suivant l'elfe qui lui indique où se trouve sa chambre.

Une chambre dans le goût des elfes, à savoir simple, sans rien de superflu, et raffinée. L'eau chaude arrive rapidement et l'humain s'emploie sans attendre à sa toilette. Il prend un bon bain chaud d'abord, pour détendre enfin tous ses muscles endoloris à cause du froid. Il en profite alors pour plonger sa tête dans l'eau et bien nettoyer ses cheveux, qu'il sèchera, démêlera et attachera par la suite. Il se sert ensuite d'un miroir laissé à sa disposition afin de se raser, abandonnant cette barbe paysanne qu'il avait depuis un moment. Satisfait et reposé, il se vêt alors d'habits au style elfe qu'il s'est acheté voilà plusieurs semaines, lors de leur passage à Aleandir, et sort enfin de sa chambre.

L'heure du souper n'étant pas encore arrivée, le touriste décide de faire un petit tour de visite de la ville. Le noble berthildois n'a néanmoins pas le temps de passer deux coins de rues qu'il rencontre avec surprise deux visages familiers. Comme lui, ces deux-là sont humain. Et naturellement ils sont eux aussi bien loin de chez eux, car comme lui ils viennent de Sainte-Berthilde. L'un est une montagne de muscles engoncé dans une armure de cavalerie, l'autre est un svelte soldat portant une armure de cuir. Tous deux portent les couleurs de la châtellenie d'Adhémar, aussi ce n'est pas un hasard si le chevalier du même nom les rencontre en ce lieu improbable.
" Vostre Seigneurie, nous vous trouvons enfin ! " Dit le plus fin, quelque peu décontenancé de trouver si providentiellement le ser d'Adhémar après l'avoir cherché partout depuis presque une ennéade.
" Salut, capitaine et lieutenant. Que faites-vous là ? Vous me cherchiez ? "
" C'est vostre frère qui nous envoie … "

~~ ° ~~

De retour à l'auberge, le noble humain semble quelque peu perturbé. La nouvelle qu'il vient d'apprendre de ses subordonnées sont inquiétantes, et cela modifie considérablement ses projets. En effet, au vu de ces nouvelles informations son retour au pays devra être avancé, il doit même s'opérer dans les plus brefs délais. En d'autre termes, le touriste humain ne pourra pas rester au pays des elfes jusque la fin de l'hivers, comme il l'avait prévu au départ. Cela n'était pas réellement un problème en soi, il pourrait revenir plus tard, lorsque les choses se seront calmées en péninsule. Néanmoins, l'idée de devoir quitter sa compagnonne de route, à laquelle il s'est habitué ces dernières ennéades, l'attriste. Certes le chevalier ne l'avouera pas, mais le fait est qu'il s'est attaché à elle plus que de raison, et plus qu'il ne le laisse paraître dans ses paroles et dans son comportement.

Sa compagnonne de route, justement, qui n'est pas encore présente dans la salle du repas. Ses achats ont dû prendre plus de temps qu'à l'ordinaire, se dit l'humain. Il choisit donc une tablée en bordure de mur, les coins les plus discrets étant déjà pris. Non pas qu'il aurait spécialement voulu se cacher des autres, mais de devoir soutenir les regards curieux et inquiets - voir désapprobateurs, parfois - des habitants, ce tout en mangeant, n'est pas des plus agréable. L'homme se place donc dos au mur, en un coin relativement discret, mais de manière à voir la sortie d'un côté et l'escalier menant à l'étage de l'autre. Simple habitude gardée du temps de son exil, alors qu'il se cachait de ses propres serfs.

Quand Elewen fait son entrée dans la salle, apparaissant en bas de l'escalier menant aux chambres, Valérian oublie soudainement ce qui le préoccupe depuis un moment. Le souffle coupé, il déglutit. C'est la première fois que le voyageur voit l'elfe vagabonde vêtue d'une robe, et quelle vision est-ce là ! Une robe simple, sans fanfreluches superflues, et d'un vert sinople - les couleurs de l'Aurès, songe-t-il – qui lui va à ravir. Ainsi vêtue la rôdeuse est presque méconnaissable, et il est difficile en la voyant de deviner qu'elle passe le plus clair de son temps en forêt. Si l'humain espérait éviter les regards de toute la salle au moins le temps d'une soirée, et étant attablé avec une si belle femme c'est raté.

L'elfe de vert vêtue prend place en face du seul humain de la salle, ce qui ne manque pas d'attirer la suspicion des elfes ne les ayant pas vus arriver ensembles, mais cela n'a plus grande importance. La présence de la guide sauvageonne à au moins l'avantage d'apaiser le sentiment d'être épié que ressent l'étranger humain.
" On a pris mes affaires pendant que je prenais mon bain… Impossible de remettre la main dessus. " S'explique-t-elle, comme si sa tenue devait être justifiée.
" Alors je devrais retrouver ces chenapans afin de les remercier, car ainsi j'ai pu vous voir en robe, ajoute-t-il avec humour. Et vous êtes ravissante. "
Si cette tirade avait pour but de détendre la jeune elfe, et c'est le cas, cela n'a pas l'effet escompté. En effet, les joues rosies, le regard gêné et le ton balbutiant d'Elewen sont les preuves que le compliment ne suffit pas.
" Hum…. Bref… euh, vous avez commandé quelque chose à manger ? " Enchaine-t-elle, souhaitant probablement ne pas s'attarder sur le sujet de son apparence.
" Je vous attendais, mais à présent nous pouvons. "
Et joignant le geste à la parole, l'humain fait signe au serveur de venir prendre commande.

~~ ° ~~

Le repas de l'humain et de l'elfe se déroule sans encombre, alors que l'homme fait son possible pour éliminer la gêne qu'il ressent chez son interlocutrice. Allant de calembours en traits d'esprits et d'histoires drôles en expériences vécues il parvient en fin de compte, il le croit, à lui rendre son assurance naturelle. Une robe ne peut tout de même pas changer une femme à ce point, s'amuse-t-il. Toutefois ces histoires, aussi ridicules et innocentes semble-t-elles être, ne sont pas contées simplement pour alimenter la conversation.

En effet, si l'humain raconte tout cela, en prenant soin de ne conter principalement que les belles choses de la péninsule, c'est qu'il espère ainsi donner à son interlocutrice l'envie d'en savoir plus. Il espère lui donner l'envie d'e découvrir plus, l'envie d'en voir plus. Peut-être qu'ainsi leur voyage commun se maintiendra encore un peu, alors même que ses prérogatives le forcent à écourter son propre voyage. Et quand vient la fin du repas, le voyageur réalise que s'il souhait que l'elfe l'accompagne en péninsule il n'a d'autre choix que de lui en faire la proposition. Il sait cependant à quel point la rôdeuse tient à la forêt, à son chez elle, à la vie qu'elle mène. C'est pourquoi il est délicat pour lui, égoïste aussi, d'essayer de la convaincre de s'en aller.

" Dame Elewen… " Prononce-t-il, dans son elfique basique.
Sans vraiment le réaliser Valérian a accompagné son interpellation d'un geste inattendu, prenant le délicatement le bras de l'elfe alors qu'elle était sur le point de remonter les escaliers pour regagner sa chambre.
" Accepteriez-vous de m'accompagne pour une courte promenade ? J'aimerai voir l'Anaëh au clair de lune une dernière fois, avant que le froid ne m'oblige à ne plus mettre le nez dehors quand vient le soir. "
Le ton de sa voix est calme et détendu mais son regard, trouble, laisse penser qu'il y a autre chose dans cette proposition.
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Elewen Lindoriël
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MessageSujet: Re: Le coeur a ses raisons... [Valerian]   Le coeur a ses raisons... [Valerian] I_icon_minitimeMar 1 Oct 2013 - 22:03


    Ma gêne ne dura que quelques minutes, Valerian s'employa à me distraire en me racontant mille et une histoires sur son enfance, sur les lieux qu'il avait l'habitude de voir autour de chez lui, sur la beauté des paysages de son domaine... Pourquoi faisait-il une chose pareille ? Lors de nos séjours en forêt je buvais déjà ses paroles lorsqu'il me parlait de la Péninsule et il m'était difficile de masquer mon intérêt mais là, il me mitraillait littéralement, comme s'il cherchait à me faire comprendre quelque chose. Et puis tout d'un coup je compris. Il avait le mal du pays, il voulait rentrer chez lui, retrouver les siens. Peut-être avait-il laissé là bas une fiancée ou une prétendante. Nous n'avions jamais abordé des points aussi intimes tous les deux, je ne lui avais pas parlé de mon chagrin d'amour et il ne m'avait rien dit sur lui non plus. Mais maintenant que j'étais persuadée qu'il voulait rentrer chez lui, je ne pouvais m'empêcher de me poser la question... C'était parfaitement déplacé, j'en avais bien conscience, après tout je n'étais que sa guide, mais je m'étais … attachée à lui pendant ses longues ennéades. Il était la première personne avec qui j'avais passé le plus de temps depuis Voronwë. Je me crispais légèrement en pensant à l'elfe, mais cela ne dura qu'une infime seconde et par chance Valerian ne m'observait pas. Une phrase toute simple m'échappa alors qu'il parlait de... de Sainte Berthtruc...

    « - Si vous saviez comme je rêve de voir toutes ces contrées que vous me décrivez. Cela semble si beau et si différent d'Anaëh... »

    Après un repas très agréable – je devais reconnaître qu'il m'avait fait oublier ma robe et les regards étonnés – je quittais la table prête à regagner ma chambre. Nous avions parlé jusqu'à une heure tardive aussi pensais-je qu'il souhaitait regagner le lit confortable qui l'attendait. Mais à peine avais-je mis le pied sur la première marche de l'escalier qu'il me saisit la main pour me stopper. Ce simple toucher fit manquer un battement à mon cœur, mais en professionnelle du contrôle je n'affichais mon trouble que par une légère rougeur et un rapide battement de cil. Je posais mes yeux sur ses doigts noués autour de mon poignet puis levais les yeux juste pour l'entendre dire qu'il voulait aller se promener dehors. J'étais complètement paralysée, j'étais même sur le point de répondre « non merci ça ira » pour m'éviter d'être ridicule mais je lâchais un:

    « - Je serais heureuse de vous accompagner. »

    Et le sourire que je lui adressais après était tout ce qu'il y a de plus honnête. Je descendis la marche, restais un moment sans bouger et lorsqu'il lâcha mon poignet je le suivis vers la sortie. Un léger picotement à l'endroit où ses doigts s'étaient posés me perturba un peu plus et je restais silencieuse jusqu'à ce qu'on ait le nez dehors.
    J'avais tellement envie de lui dire que je voulais me rendre en Péninsule, mais pouvais-je réellement le faire maintenant ? Il allait croire que je lui demandais un service en échange du mien. Je lui avais servi de guide, après tout il aurait pu faire pareil... Mais je ne savais pas comme le lui demander.... Je n'étais pas douée en sentiment. La seule qui était claire pour moi c'est que l'idée qu'il parte m'attristait. Non plus que ça, j'en avais des nœuds à l'estomac. J'avais déjà connu ça il y a plus d'un siècle et je n'étais pas tout à fait certaine de vouloir le revivre, surtout au vu de la situation. Il était humain, il avait une vie ailleurs... et moi j'avais Anaëh.

    Nous avions fait quelques pas dans la ville et nous étions éloigné par un petit chemin. Il menait à un bassin entourait d'arbres. Près de l'étendue d'eau on pouvait voir en levant la tête le ciel étoilé. C'était rare en plein cœur de la forêt aussi je me permis de profiter de ce spectacle quelques secondes. La Symphonie était présente ici, douce et calme. Comme moi en cet instant – bien que je sentais mon cœur battre étrangement vite.


    « - Comme je souhaiterais que vous puissiez l'entendre vous aussi... Je n'ai jamais entendu mélodie plus belle de toute ma vie. »

    Je fixais le regard de Valerian et y lut comme des regrets. Peut-être qu'il voulait réellement me dire quelque chose... J'angoissais à la seule pensée qu'il puisse m'annoncer son départ pour la Péninsule. Je tentais pourtant de lui sourire, autant pour sauver les apparences de mon esprit chamboulé, que pour me donner du courage.
    Voilà quelques ennéades je n'étais qu'une sauvageonne, je vivais seule, loin de tous et je m'interdisais la moindre promiscuité. Et aujourd'hui j'étais là, face à cet homme et je priais de toute mon âme Kÿria pour qu'elle le retienne encore un peu ici. Comme il ne disait rien je me hasardais à poser la question qui me brûlait les lèvres.


    « - Vous semblez soucieux à présent que nous sommes là. Souhaitez-vous m'en confier la cause  à moins que vous préfériez rentrer? »

    Par Kÿria, comme il était dur à présent de jouer l'indifférence quand tout dans ce visage, dans ce regard me forçait à éprouver ce sentiment maudit. J'avais maudit l'amour et la passion voilà une centaine d'année, mais lui... il bousculait tout dans ma vie. Je n'osais pas encore prononcer, même en penser, l'attachement que je pouvais éprouver pour lui.
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Valerian d'Adhémar
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MessageSujet: Re: Le coeur a ses raisons... [Valerian]   Le coeur a ses raisons... [Valerian] I_icon_minitimeJeu 10 Oct 2013 - 18:19

" Je serais heureuse de vous accompagner. "
Les mots sonnent dans les oreilles de Valerian comme une rivière de chaleur. D'une part pour le soulagement de ne pas essuyer un refus, et d'une autre parce que cela semble sincère. " Elle serait heureuse de l'accompagner ", c'est fou comme parfois de simples mots peuvent réchauffer un cœur inquiet. Peut-être n'est-ce qu'une expression de politesse, dont les elfes ont souvent usage, mais de la bouche d'Elewen ces mots ont un effet apaisant – presque troublant, même - pour le Ser d'Adhémar. Assez troublant pour qu'il détourne le regard un instant, feignant de chercher quelque chose dans la salle. Quand le trouble de son esprit s'est effacé, après quelques secondes de silence gêné, l'homme lâche finalement le poignet de son amie. Tous deux se dirigent alors vers la sortie en silence, un silence qui semble à ce moment-là naturel.

La courte promenade mène les deux compagnons de route jusqu'à un bassin naturel en retrait des maisons. Le lieu a cela de particulier que le ciel est partiellement visible entre la cime des arbres, ce qui laisse visible un morceau de ciel étoilé. Aucun des deux promeneurs n'avait réellement osé parler pendant la marche, le silence n'étant parfois rompu que par de banales paroles telles que " il fait plutôt bon ce soir " ou " ces pétales de nuit sont magnifiques ". C'est l'elfe qui, la première, tente véritablement d'engager la conversation :
" Comme je souhaiterais que vous puissiez l'entendre vous aussi... Je n'ai jamais entendu mélodie plus belle de toute ma vie. "
Le noble comprend vite que la mélodie dont elle parle est celle de la forêt, ce qui provoque dans les yeux du voyageur une lueur de regret. Ils en ont parlé tant de fois, durant leur voyage, de cette mélodie. Plusieurs fois il a tenté, en vain, de l'écouter. Une fois il a même demandé à la rôdeuse de la lui décrire, de la lui chanter. Mais elle lui avait répondu qu'aucun mot n'était assez fort pour cela, ni dans la langue des Hommes, ni dans celle des elfes. Alors à la place Valerian se contente d'observer Elewen lorsqu'elle écoute la mélodie, et de la ressentir à travers elle. C'est cette sérénité qui, certainement, manquera le plus au seigneur de Valfleury lorsqu'il sera rentré en péninsule.

Mais au-delà de cette sensation d'apaisement que lui procure la majestueuse forêt d'Anaëh, il y a autre chose qui pourrait lui manquer. Quelque chose que le chevalier ne s'explique pas encore, un sentiment indescriptible et imperceptible, qui semble étrangement lié à la présence de l'elfe qui l'a guidé ces dernières semaines. Car pour une étrange raison, la seule idée de devoir s'éloigner d'elle attriste son cœur. La sylvaine l'aurait-elle charmé sans qu'il ne s'en aperçoive ? Une question qui restera sans réponse.

" Vous semblez soucieux à présent que nous sommes là. Souhaitez-vous m'en confier la cause à moins que vous préfériez rentrer ? " Lui dit-elle, après un moment de silence.
Et en effet, soucieux Valerian l'est. Il ne peut plus repousser ce moment, à présent. Il savait qu'il n'aurait pu le repousser indéfiniment. Il savait qu'il allait devoir tôt ou tard le lui annoncer, et c'est après avoir puisé dans un souffle de courage qu'il le fait.
" J'ai quelque chose à vous dire… " commence-t-il, sans trop savoir comment le dire.
" J'ai croisé des hommes de mon pays, tantôt. Et ce qu'ils m'ont annoncé est… J'aurai voulu que cela arrive plus tard mais… Le voyage… " Il prend une inspiration, et déclare d'un ton résigné : " Mon voyage en ce beau pays touche à sa fin. Je dois rentrer au Pays. "
Levant les yeux vers Elewen, il croise un instant son regard. Ne pouvant soutenir la tristesse qu'il croit lire dans le regard de la dame, il détourne le regard et reprend, tentant de rendre son ton un peu plus enjoué.
" Mais c'était un beau voyage, que je compte bien retenter un jour. Je me suis bien amusé, et j'ai découvert tant de choses. Cela est en grande partie grâce à vous, Elewen. C'est pourquoi j'aimerai… Enfin, si vous le souhaitez… Je voudrais vous faire découvrir mon monde, comme vous m'avez fait découvrir le vostre. "
Récupérant un peu plus de contenance, l'homme porte à nouveau son regard sur le visage de l'elfe à la robe sinople.
" Cela est un peu brusque, j'en conviens, et je sais qu'il n'est pas aisé de prendre une telle décision. Vous n'êtes donc pas forcée de répondre maintenant. Je reprendrais la route demain, à l'aube, pour la péninsule. Vous pouvez attendre jusque-là pour me faire part de vostre décision, si vous le souhaitez. "
L'homme observe alors le visage de l'elfe au clair de lune, espérant toutefois que la réponse ne tarderait pas. Et alors qu'il attend, les battements de son cœur semblent s'accélérer. C'est bien la première fois que cela lui arrive, la raison lui en est donc bien inconnue.
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Elewen Lindoriël
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MessageSujet: Re: Le coeur a ses raisons... [Valerian]   Le coeur a ses raisons... [Valerian] I_icon_minitimeDim 27 Oct 2013 - 18:06


     « Demain ? »

    Ce que j’avais présagé était donc juste. Mais c’était une chose de le pensée… et une autre de se l’entendre dire… J’avais entendu trop de chose perturbante en même temps que ce fut le seul mot qui sortit de ma bouche. Je restais à le fixer, cherchant à comprendre toutes les émotions qui m’assaillaient en même temps. Il devait partir… demain. Pourquoi cela me semblait-il intolérable, inacceptable… Et il me proposait d’aller visiter la Péninsule avec lui… Et là aussi je ressentais un flot de sentiments contradictoires. Oui j'avais envie d'y aller, visiter la Péninsule, voir toutes ses contrées qu'il m'avait conté durant les semaines écoulées... Mais il y avait Anaëh... j'avais promis de vouer ma vie pour ma Forêt, pour Kÿria.
    Le silence se faisait plus pesant entre nous. Il continuait à me regarder mais je sentais parfaitement que si je ne lui répondais pas quelque chose rapidement, il se détournerait et reviendrait peut-être sur sa proposition.


    « Demain....  »

    Le même mot....Ca ne fait pas avancer la conversation mais au moins Valerian est toujours en face de moi. Je n'osais pas lâcher son regard de crainte qu'il y lise un début de réponse... Pendant une seconde la Symphonie qui résonne à mes oreilles me fait lever les yeux vers les cimes des arbres. Le chant est clair, doux et calme. Tout le contraire des battements de mon coeur... Cette constatation m'étonne. Depuis plus d'un siècle j'ai toujours vécu en parfaitement harmonie avec cette mélodie et aujourd'hui je me rends compte que je ne fais plus partie intégrante de son chant, je ne vibre plus de la même façon qu'elle. Et la raison est juste devant moi.
    Mon regard le fixe une nouvelle fois.


    « Merci pour votre proposition... Vous connaissez mon désir de visiter la Péninsule et je ne saurais rêver mieux comme guide que vous... Mais....»

    Le dernier mot résonne encore à mes oreilles. Mais... Que pouvais-je dire après ça ? Je ne voulais pas paraître empressée et en même temps je ne voulais pas rater cette occasion. Je connaissais Valerian, je pouvais lui faire confiance comme il m'avait fait confiance à moi en Anaëh. Je savais que je n'aurais rien à craindre en suivant ses traces, et puis je savais parfaitement me défendre.

    « Mais êtes vous sur que je ne vous dérangerai pas une fois là bas ?...Si on réclame votre présence, je ne veux pas être une gêne pour vous une fois là bas... J'imagine qu'on ne croise pas beaucoup de gens comme moi dans vos contrées...»

    Je savais déjà la réponse à cette question, il m'en avait parlé lors de nos nombreuses discussions.[/color]
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MessageSujet: Re: Le coeur a ses raisons... [Valerian]   Le coeur a ses raisons... [Valerian] I_icon_minitimeMar 29 Oct 2013 - 13:52

" Demain ? " Répète Elewen, comme pour s'assurer d'avoir bien entendu.
Valérian ne dit rien, attendant une réponse plus claire. Il devine cependant qu'elle réfléchit qu'elle ne peut répondre tout de suite. Qui le pourrait ? Une décision aussi grande que de quitter son chez-soi pour s'en aller en un lieu si lointain et inconnu, et ce pour une durée toute aussi inconnue qui risque fort d'être longue. Personne ne peut prendre de telles décisions sans réfléchir un minimum, personne qui n'ait un soupçon d'attache pour son présent en tout cas.

" Demain… " répète-t-elle à nouveau, ne se défilant pas à son regard.
L'humain à la gorge qui s'assèche, et tout un flot d'motions qui s'y tassent. Cette annonce qu'il vient de faire, cette proposition… Elle semble beaucoup perturber la guide elfe, et lui couper la parole. Mais qu'a-t-il donc pensé, lui, pauvre humain à l'âme vagabonde, en lui demandant de le suivre ? Elle est bien trop différente de lui, elle est bien trop sage, elle est bien trop belle. Pourquoi voudrait-elle quitter tout ce qu'elle connait et qu'elle chérit, juste pour suivre un être curieux dans son monde à lui ? Un monde de guerres intestines, un monde de vraisemblances, un monde d'apparats. Ces semaines passées ensembles n'étaient que brindille dans la forêt, pour un être de si grande longévité tel qu'une elfe. Qu'espérait-il alors ? Et pourquoi l'idée d'un refus est-elle si insurmontable qu'il préfère la chasser, l'ignorer, l'occulter ? Les battements de son cœur s'accélèrent à mesure que l'attente se prolonge, jusqu'à ce que cela devienne intenable. Et enfin d'autres mots se forment de cette voix si claire et si douce, mais quels mots…

" Merci pour votre proposition... Vous connaissez mon désir de visiter la Péninsule et je ne saurais rêver mieux comme guide que vous... Mais... "
Et c'est le coup de grâce. Son cœur manque un battement, et même deux. Qu'importe la douceur des mots qui le précèdent, ce qui suit le 'mais' ne peut être que mauvais. C'est donc un refus, s'imagine-t-il alors. Et son visage, traduisant jusque-là l'espoir et l'inquiétude de l'appréhension, commence à lentement se décomposer. Les étoiles de ses yeux faiblissent, son sourire perd en intensité, et ses épaules s'affaissent. Pourquoi d'ailleurs ? Pourquoi cette déception ? Pourquoi ce sentiment de tristesse, alors que jusque-là il a toujours aimé voyager seul ? L'air d'Anaëh l'aurait-il changé ? S'imagine-t-il, en son inconscient, que la présence d'une elfe à ses côtés maintiendra cette sensation de quiétude qu'il ressent depuis plusieurs ennéades ? Non, n'importe quel autre elfe ne ferait pas l'affaire. C'est Elewen qu'il lui faut. C'est elle qui traduit, pour lui, le chant harmonieux d'Anaëh. C'est de sa compagnie à elle dont il a besoin. "Besoin"… Voilà ce qu'il n'a toujours pas compris, et qui pourrait chasser tout ce trouble qui occupe son esprit.

Le pauvre homme est tellement occupé à dissocier ses propres sentiments pour tenter de les comprendre qu'il entend à peine la suite de la phrase. Cela prend donc un moment avant que les mots ne passent de ses oreilles à son cerveau, et encore un instant avant que ce dernier n'en comprenne le sens.
" Que je ne vous dérangerai pas "… " Une fois là-bas "… " Moi dans vos contrées "…
Les mots " là-bas " raisonnent dans sa tête, et dans son cœur. Ainsi, ce n'est pas un refus ? Ce n'est qu'un simple doute, une peur de gêner, une appréhension quant au monde qu'elle découvrira. Elewen envisage donc d'accepter, cela rend d'un coup à Valerian toute sa joie.
" Non… " Parvient-il seulement à dire, ravalant ce flots de sentiments coincés dans sa gorge et qui l'empêchent de parler convenablement.
" Vous n'êtes pbleuah… "
L'homme, gêné par ce son étrange et non désiré subitement sorti de sa bouche, se fixe. Il reprend son calme, prend une grande respiration, puis deux, et même trois (l'on n'est jamais trop prudent).

Lorsque que ses respirations sont à nouveau stables et son rythme cardiaque un peu calmé, il reprend :
" Vous n'êtes pas gêne, pour moi, et vous ne le serez pas plus si vous me suiviez. Bien au contraire… " La rassure-t-il, se rassurant lui-même.
Et a mesure que les mots reprennent leurs place, l'humain regagne cet air fort et sûr de lui qui fait de lui un seigneur berthildois.
" Je ne vais pas vous le cacher, il y a des risques. Les péninsulaires ne portent pas vos semblables en grande estime, surtout depuis les incidents d'il y a un an. Mais tant que vous aurez confiance en moi, tout ira bien. "
Il lui fait montre d'un sourire qu'il veut rassurant, avant de reprendre, sur un ton un peu plus évasif, le regard rêveur porté vers le ciel au-dessus du lac.
" Je crois même que vous pourriez m'aidez. Si je pouvais montrer aux miens que les autres peuples, les elfes en particuliers, ne sont pas aussi méprisables, vils et perfides que les dires du nord ne le laissent penser… Peut-être ce monde pourrait-il enfin connaitre la paix. "

Un moment, la passibilité retrouvé, le chevalier utopiste reste le regard fixé dans le vide. Un frisson le tire alors de ce rêve éveillé, et le ramène aux choses présentes.
" Mais je m'égare, " dit-il brusquement, reportant son regard dans celui de son interlocutrice. " Que vous acceptiez de venir en péninsule avec moi me ferait une telle joie que vous n'imaginez pas. Vous avez été, pour moi, un guide et une compagne de route formidable. J'aimerai vous rendre la pareille. "
L'elfe laisse paraitre un sourire, l'humain le lui rend. Et sans qu'il ne sache trop pourquoi le noble s'approche d'elle, et pour soutenir ses propos il lui prend la main.
" Soyez assurée, dame Elewen, que votre compagnie ne me sera ni une gêne, ni une contrainte. "
Un instant le temps s'arrête, les deux êtres sont proches, la main de l'une dans celle de l'autre. Valerian a agi sans vraiment le réaliser, son corps se mouvant de lui-même, sa raison étant encore trop embrouillée pour le contrôler. Mais dès qu'il s'en rend compte l'humain lâche la main de son interlocutrice et, comme pour fuir un sentiment qui lui est troublant, retourne vers le lac.
" Il se fait tard… Nous devrions peut-être rentrer, si nous voulons reprendre la route demain. "
Mais le veut-il vraiment ? Rien n'est moins sûr. Néanmoins, il le doit.
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