Raisons véritables

La frontière était, depuis quelques jours déjà, derrière eux. Assez pour que les frondaisons séculaires de la Prime Œuvre obscurcissent la vue au point de parfois peiner à percevoir le bleu du ciel, mais pas assez pour apercevoir les abords de Malereg, la cité portuaire dont les bateaux glissent depuis toujours sur les vagues froides la mer du Nord.

T’sisra marche en compagnie de l'un des diplomates, il est le seul d’entre tous ces elfes à se montrer à ce point curieux. Alors, elle raconte. Elle lui parle de la vie au-delà des arbres, des prairies verdoyantes du Zagazorn, de l’immensité des chaines de montagnes enveloppées de leurs manteaux éternellement blancs. Du bleu des océans et des mers de l’autre côté du monde. Des seigneuries de Hommes, tout particulièrement celles du Sud. Des paysages vaanis qui lui sembleraient surréalistes à lui le taledhel. Des aventuriers qui parcourent ce monde en dépit de tout. Elle lui brosse un portrait on peut plus élogieux de ces contrées étrangères, en précisant avec la plus nue des simplicités que tout n’est malheureusement pas aussi agréable, cependant sans entrer les détails.

Et lorsque les babillages tournent court, le rythme de ses pas s’accorde à celui d’Artiön. Elle entame la discussion, comme on lancerait une phrase toute bête à un inconnu à côté duquel on vient de s’assoir, et après le silence, elle lui finit par se racler la gorge et entrer dans le vif du sujet.

- Merci. Lance-t-elle de but en blanc en levant les yeux vers son compagnon de route. De m’avoir emmenée. J’ai toujours voulu voir… Elle désigne les environs d’un vague geste de la main. Enfin, j’ai toujours voulu savoir. Elle hausse les épaules et se fend d’un sourire. Je suis déjà venue, mais cette fois c’est... Elle prend une grande inspiration. C’est comme se retrouver au bord du précipice cette fois-ci.

- Ne me remercie pas trop tôt. ton regard s’arrache au sien un instant pour aller chercher l’horizon Ta visite risque de ne pas être de tout repos.

Chaque pas que vous faites en direction des murs de l’Epine Dorée te mets un peu plus mal à l’aise. Tu fais confiance à T’sisra… ou du moins tu penses faire confiance à T’sisra. Tu penses pouvoir faire confiance à T’sisra. Mais la réalité est que malgré les conditions dans lesquelles tu as pu la côtoyer, même toi, tu n’es pas tout à fait à l’aise à l’idée qu’elle se retrouve parmi les tiens. Tant pour eux que pour elle.

Ton regard retrouve le sien avec une sévérité qu’il n’avait pas tant que vous étiez dans le Lörn. Là-bas vous étiez – les anciennes guerre l’ont voulu – encore sur les territoires du Zagazorn. Là-bas elle était encore « chez elle » ou du moins chez son père. Mais depuis que vous aviez traversé la ligne de pierres runiques, elle était chez toi. Et chez toi, tu es entièrement responsable de la sécurité des tiens. Alors pour toute la sympathie que tu éprouves pour elle, tu ne peux t’empêcher de craindre que quelque chose, pour quelque raison que ce soit, ne se passe mal.

- Tu t’apprêtes à mettre le pied quelque part où aux yeux des habitants tu seras l’image de la mort et de la désolation. tes sourcils se soulèvent et ton faciès s’adoucit un peu... La moindre erreur risque de t’attirer de gros ennuis. ...avant d’à nouveau s’assombrir Et de me coûter très cher.

Les frontières de la Cité s’approchent et avec eux les mauvais souvenirs affluent. Tu as envie de pouvoir faire confiance à T’sisra. Mais Telrunya n’avait-il pas eu tout autant, sinon plus encore, envie de faire confiance à Tebryn ? Et puis… n’avais-tu pas déjà fait cette erreur auparavant ?
Malgré toute ta bonne volonté, voir T’sisra marcher sous la canopée de la Prime-Œuvre n’était pas sans te rappeler le sorcier à qui tu devais beaucoup de ce que tu sais aujourd’hui trop intimement de la société Eldéenne. Et paradoxalement, grâce à lui, il t’était à la fois plus facile de comprendre ce qui avait poussé T’sisra à fuir, et plus difficile d’accepter qu’elle ait réellement pu s’arracher aux principes fondateurs de son monde de naissance. I Ëmel elle-même n’avait-elle pas failli à faire entendre raison au sorcier ? Comment alors pourriez-vous vous targuer de contenir ses pulsions à elle, si la haine qu’on lui a inculquée à votre égard venait à ressurgir ?

- Une fois en Alëandir, ce serait une bonne idée de demander Celebrand. À l’Académie. tu es presque déçu de toi-même de le proposer, et ton timbre ne le cache pas Si tu acceptes de lui donner accès à tes pensées, il devrait y avoir moyen de rassurer un peu les miens. Et à terme, tu devrais y gagner en tranquillité.

Donner accès à ses souvenirs. À son monde intérieur. C’est beaucoup demander, tu en es conscient. Mais quelle autre solution avais-tu pour qu’elle ne soit pas traîtée en criminelle partout où elle irait ?

Un haussement de sourcils, le front plissé sous le poids de la responsabilité, un air contrit et gêné. Là est la réponse de la noirelfe aux mises en garde de son camarade. Son regard se perd dans le néant un bref instant. Et finalement, il continue. Il conseille. La noirelfe inspire profondément avant de tressaillir, rien que l’idée ne l’enchante guère. Il est des choses qu’elle ne veut dévoiler à personne. Elle ne peut tout simplement pas.

- Je sais que je te mets dans une situation… Complexe. Délicate, même. Et crois-moi, je ne veux pas te la rendre intenable. Son regard revient à Artiön. Sincèrement. Et puis… Quand je t’ai dit que j’avais une connaissance là-bas, à Alëandir, c’est… Vrai. Mais… Pas totalement exact.

La noirelfe regarde l’herbe dans laquelle ses pieds s’enfoncent à chaque pas, alors que le bout de ses oreilles rougit.

- C’est… Un peu plus qu’une simple connaissance. Il est beaucoup plus que ça en réalité. Elle ferme les yeux l’espace d’une seconde et s’arrête tout net, lorsqu’elle les rouvre, son regard se plante dans celui du roi. Je ne suis pas venue en espérant simplement que tout se passe pour le mieux par je ne sais quelle magie. Je sais que ça va être compliqué. Et je ne peux pas reprocher aux tiens de voir en moi la mort et la désolation… Parce que c’est ce que je vois quand je regarde ma sœur, mon géniteur, ma tante, mes cousins… Elle hausse les épaules en secouant la tête. Alors je me suis préparée à faire des sacrifices, puisque je sais ce que c’est de quitter ses racines. Même si j’ai pu détester ma vie au Puy et que je n’y retournerai pour rien au monde, partir reste… Traumatisant. Et je veux qu’il ait d’autres choix. Elle passe les paumes de ses mains sur ses yeux et renifle le plus discrètement possible. Je ne peux pas le laisser face à un dilemme impossible. Je l’aime, je me dois au moins d’essayer.

Elle reprend la marche en jetant un œil au reste du groupe, avant de reporter son attention sur Artiön.

- J’irai voir Celebrand. Peut-être que cela aidera ? Peut-être pas ? La noirelfe hausse les épaules. Il y a des instants de ma vie qui n’appartiennent qu’à moi. Et il y a des secrets que j’ai juré, au peuple nain, de protéger. J’espère qu'il pourra le comprendre. Elle inspire profondément une fois encore. De toute façon, ça a toujours été comme ça, compliqué.

- Je lui fais confiance. Il saura quoi faire. tu offres un sourire contrit à l’Eldéenne Mais merci. De bien vouloir faire cet effort.

Tu laisses le silence s’installer un instant, ton esprit vaquant d’un sujet à un autre. Toi qui pensais rentrer en n’ayant qu’à réfléchir les conditions exactes de votre prochaine rencontre avec les Ondurs, voilà qu’il te fallait te projeter dans un monde où une Puysarde marcherait parmi les tiens. Et durablement. Peut-être. Du moins c’est ce que son discours laisse entendre. Tu crois. Qu’est-ce que…

Tes yeux s’écarquillent. Tu ne réalises que maintenant le plein sens de ce qu’elle venait de te dire. Tes sourcils se soulèvent, puis se froncent, ton front se plisse, et reculant la tête, tu la dévisages durant quelques longues secondes. Et face à sa confusion, ta poitrine se gonfle, et tu éclates de rire au point d’y verser quelques larmes.

- Non ? Attends… tu t’essuies le coin des yeux du bout du pouce Tu veux me dire que tu es tombée amoureuse d’un elfe ? Et d’un elfe d’Anaëh en plus ? tu te retiens de rire à nouveau Depuis combien de temps est-ce que ça dure exactement ? Dis-moi tout.

La surprise, elle s’y attendait. Mais là… Plus il rit, plus elle rougit et plus son regard fuit, allant d’Artiön aux autres qui devaient certainement se demander la raison d’une telle hilarité chez leur souverain. Tout ce qu’elle trouve à faire, c’est lui donner un coup dans l’épaule en laissant échapper quelques grommèlements agacés.

- Arrête de te moquer ! Siffle-t-elle entre ses dents, avant de se fendre d’un sourire gêné pour l’un des elfes qui la regarde de travers. Sérieux ! Elle presse le pas pour se détacher de son regard un moment, le temps qu’elle se ressaisisse. Ça dure depuis… Depuis… Je n’en ai aucune idée. Enfin, si. Mais, je ne peux pas te dire précisément combien de temps. C’est… C’est compliqué ! Conclut la drow en écartant les bras comme si elle demandait de l'aide à des forces supérieures. On s’est rencontré dans un plan différend du nôtre. Tu sais ce qu'est le plan des Ombres ? Demande-t-elle en lui glissant un regard du coin de l’œil. Du coup, je ne peux pas te dire combien de temps s’est écoulé, mais je peux te dire que c’était bien plus long qu’un siècle d’existence. Beaucoup plus long que ça même.

La noirelfe ralentit l’allure, elle repense à leur vie là-bas, dans le noir, à ce qu’elle y avait fait avant de le rencontrer. Combien de temps ? Comment savoir ? Comment compter ? Avec quoi quantifier ? En connaissances, peut-être bien. Et après, en histoires ? En souvenirs ? Tout ce qu'elle a pour se l'expliquer c'est ce qu'elle ressent au plus profond de ses tripes.

- Quand il a pu nous en faire sortir, c’était... La fin de l’hiver, le début du printemps de l’année dernière. Elle hausse les épaules avec une pointe de tristesse dans le regard. On a eu des moments difficiles. Ce monde a laissé des traces. On s’est retrouvé au beau milieu du désert Zurthan. Après quoi il nous a fallu rallier Naélis, et une fois là-bas... On a... On s’est reposés. Son sourire renaît, timidement, puis il devient évident qu'elle essaye de le contenir. Il est allé à Thaar avec d'autres aventuriers, au retour il a bien voulu m’accompagner jusqu’en Aduram, malgré la dissonance et le danger. Et... Enfin c’est plus ou moins là que... Naélis… Même si ça faisait longtemps que...

Les pointes de ses oreilles rougissent à nouveau et ses joues s'empourprent. Elle jette un regard défiant à Artiön en dressant un index inquisiteur. Mais son expression change bien vite sous le poids de la situation dans laquelle leur couple inhabituel se trouve.

- C’est un clerc de l’Académie. Elle se mordille la lèvre inférieure. Il s’appelle Ithìliur. Ithìliur Telperiën. Un blanc s’installe, elle cale son rythme de marche sur celui d’Artiön. Dans d’autres circonstances, je serais venue sans me soucier le moins du monde de qui que ce soit, mais là… Là j’ai… J’ai peur. Conclut-elle en regardant le sol.

La voir se débattre pour s’expliquer ne faisait que nourrir ton envie de l’asticoter, et tu aurais probablement continué de le faire… si elle n’avait pas mentionné le plan des ombres. Là ton visage s’était soudainement refermé, et tes oreilles affaissées. En réponse à sa question tu avais opiné du chef, mais nul doute que même dans le silence elle aurait compris. À cause de l’autre, tu en savais plus que tu n’aurais jamais désiré savoir sur le plan des ombres. À cause des mémoires à travers lesquels il t’a emporté, tu sais sans comprendre, et tu te souviens vivement sans pourtant avoir connu le plan des ombres. Tu peux donc imaginer, ou au moins commencer à imaginer, ce que les deux pauvres hères ont vécu.

- Comme quoi les Telperiën font toujours honneur à leur réputation d’excentriques.

Le sourire te revient, et tu te rapproches de la Puysarde. Une large paume frappe contre son omoplate, avant de venir se poser sur son épaule, entourant son dos de ton bras. T’sisra se dévoile à toi sous un autre jour, et ce n’est qu’ainsi que tu te rends réellement compte de la finesse de ses traits et de la délicatesse – là où elle est encore intacte – de sa peau. La dureté des rues de Thaar et du champ de bataille de Naélis t’y avaient presque rendu aveugle, mais T’sisra est encore très jeune. Malgré tout ce qu’elle a vécu, il doit être encore de nombreuses choses qui lui sont encore inconnues ou nouvelles. Et il semblerait que l’amour en fasse partie.

- Je ne t’imaginais pas si fleur bleue. tes oreilles se relèvent, et tu caresse son épaule du bout du pouce Tu en deviendrais presque attendrissante. ton regard se baisse un instant vers le sol, puis revient vers elle Et s’il ne veut plus quitter la forêt, tu serais vraiment prête à rester vivre en Anaëh pour lui ? Malgré le risque que ça représente pour toi ?

Souligner l’excentricité communément attachée au nom lui arrache un sourire. Tout ce qu’il fallait pour qu’elle se défasse de la peur qui se nouait à l’instant au creux son ventre. Elle tressaille en sentant le bras de l’elfe envelopper ses épaules. Elle souffle longuement, se débarrassant du poids trop pesant sur sa poitrine. Elle laisse ses questions en suspens, elle avait depuis un certain temps déjà, élaboré quelques idées dans un coin de sa tête. Des idées peu concrètes s’étant installées dans ce recoin de son esprit après la guerre à Naélis. Mais aujourd’hui, tous ces plans importaient peu.

- Presque ? Seulement ? Demande-t-elle dans un éclat de rire. Tu ne serais pas le premier à le penser. À chaque fois qu’ils me voient, les gens s’imaginent que je ne suis bonne qu’à arracher des cœurs et couper des têtes. Elle marque un instant de pause, hausse les épaules et se ravise alors qu’elle s’apprêtait à dresser l’index. C’est qui n’est pas totalement faux. Mais ! Quand je m’arrête pour aller voir les animaux, profiter d’un coucher de soleil, pour m’occuper des enfants du quartier ou bien soigner un pauvre hère qui ne demande rien, c’est toujours la même rengaine.

T’sisra pousse un long soupir. Elle sait bien comment on la voit, comment ça se passe. Elle se doute qu’ici, plus qu’ailleurs, les approches seront plus tendues que jamais.

- S’il ne veut plus quitter la forêt et bien... Soit. Je serai heureuse, très heureuse, qu'il n'ait pas à subir ce que j'ai dû moi-même traverser. Et il n’y a pas raisons que je ne puisse pas rester, ça ne m’empêchera pas non plus de partir à l’aventure de temps à autre et d’aller là où mes amis ont besoin de moi. Je te l’ai dit, je suis prête à faire des sacrifices. Ce n’est pas pour autant que je vais me renier, je resterai qui je suis. Ce que j’ai toujours été. Comme je l’ai toujours fait, quel que soit l’endroit. Elle lève les yeux vers Artiön en se fendant d’un sourire. Même si les elfes me sont hostiles, que veux-tu que je dise ? Au fond, tout ceci n’est que de la peur et de la douleur. Et ce n’est pas en le leur reprochant que ces stigmates disparaîtront. Elle se mord la lèvre inférieure avec un air pensif puis fait claquer sa langue contre son palais. En général, les gens finissent par se rendre compte que je ne suis pas une espèce de créature unidimensionnelle animée par une soif de sang inextinguible à ce moment-là. Ils arriveront bien à voir que je n’éprouve pas de haine pour qui que ce soit et que je m’efforce de faire ce qui me paraît juste. Sa main vient se poser sur celle qui se trouve sur son épaule. Toi, tu l’as bien vu. Je ne suis pas allée à Naélis pour le plaisir de me venger ou de tuer des eldéens, j’y suis allée pour sauvegarder la vie qui y fourmille encore aujourd’hui grâce à nos efforts à tous. Alors, elle hausse les épaules une fois encore, il n’y a pas de raisons pour que d’autres ne le voient pas. Et puis de toute façon, j’ai été rejetée toute ma vie, partout où je suis allée, même là où je suis née. Ça m’a rendue sensible à la bienveillance, depuis je n’ai pas besoin que le monde m’apprécie, seulement quelques-uns, ça me suffit. Et si le danger finit par se résumer à, elle mime les guillemets, « la mort », ça n’est pas si différent de ma vie avant le Plan des Ombres, ni de l’éternité que j’y ai passée, alors... Bon... Là maintenant, je t’avoue que ce qui m’inquiète ce n’est pas les dangers qui me guettent, ni la difficulté des années à venir, mais plutôt Ithìliur et la façon dont il va le supporter.

- Eh bien. tu tapotes machinalement l’épaule de la Puysarde De mon côté je n’en ai peut-être pas l’air au premier abord, mais j’ai probablement le coeur un peu trop tendre pour mon propre bien. tu soupires longuement Du moins c’est certainement ce que mon épouse te dirait si j’arrivais à la convaincre de t’adresser la parole.

Aussi triste que soi la perspective de T’sisra sur sa situation, elle t’est rassurante, d’une certaine manière. Déjà l’amour ne l’a pas poussée à s’oublier elle-même, et c’est une bonne chose. Ton épouse et toi auriez bien aimé pouvoir vous vanter être aussi raisonnables du temps où vous vous étiez rencontrés. Vous, prendre un peu de recul vous avais bien pris quelques siècles d’une relation compliquée. Alors tu espères pour la drow que sa moitié le lui rende bien… bien que pour ce que tu sais d’elle, tu doutes fort qu’elle se soit amourachée de quelqu’un qui ne le lui rende pas, à moins qu’elle ne soit plus sentimentale encore qu’elle ne veuille bien le laisser entendre.

- Mais pour revenir à ton problème… si ce n’est que ça qui t’effraie, en réalité je pense que tu ne devrais pas avoir trop à t’en faire. ta poigne se resserre et tu secoues « légèrement » son épaule Ce serait étrange que ton Ithìliur décide soudainement de planter ses racines après s’être amouraché d’une aventurière. tu souffles des nasaux Surtout s’il est le genre à prendre le risque de volontairement plonger dans le plan des ombres. ton regard se porte vers le lointani Maintenant, ce que j’espère, c’est qu’à défaut de convaincre tout Anaëh vous saurez vous faire accepter de ceux qui lui sont proches. S’arracher à la forêt est une chose, mais au moins la forêt est éternelle, et les bras de Notre Mère toujours ouverts. Être rejetés par les siens par contre… tu offres un regard désolé à T’sisra Je pense que tu es bien placée pour savoir jusqu’où ce genre de peines peuvent mener un elfe.