Revenir en terre Elfe était sans doute la plus grande folie qui soit, je le savais. Pourtant j'étais la, foulant de mes pieds cette terre que j'aimais et que mon cœur réclamait de revoir depuis des mois, des années ... Ou sans que je ne veuille l'avouer depuis toujours. Ma terre de naissance, ma terre d'appartenance, mais aussi cette terre qui fut un temps, m'avait méprisé. Du moins son peuple, mon peuple. "Mon peuple", comme il était curieux a mon être de concevoir ces mots, les accepter. Moi celle qui depuis des années, n'avait plus d'appartenance a rien ni personne. J'avais été si longtemps seule et errante, méprisée et crainte du simple fait de mon apparence, du simple fait de mes différences.
Aujourd'hui, me voila toujours âme errante, mais cette fois ce n'est plus sur des terres méconnues. Je suis ou ce que mon cœur aime appeler mon chez moi. Pourtant ici, il y'a encore quelques années, beaucoup d'un point de vue humain, une broutille pour nous autres êtres éternelles, j'étais l'impure parmi les miens, celle que l'on jugeaient sur ce que d'autres furent jadis. Autres qui pourtant n'avaient rien à voir avec moi, si ce n'est par quelques traits physique.
J'étais a cette époque, du moins ce que j'en ai crue, enfermée dans un océan de solitude. Océan de solitude qui par la force des choses était devenu le reflet de ma vie. Il y' eu de la une longue errance, je ne fut accueillie par personne ou peut être ne le voulais je pas. L'époque de la guerre. En terre humaine on me battait a vue, en terre Elfe dans cet endroit ou un temps je fus chez moi, on me méprisait, quand au monde Drow, je n'avais eu aucune envie d'y avoir une quelquonque appartenance. Mon peuple se tromper, je n'étais pas comme eux, je n'avais rien d'eux, je me refusais à le croire. Je le réfutais de tout mon être et les années me donnèrent raison en cela.
Des années ou je me suis efforcée de comprendre pourquoi le monde méprisait ce qui est différent, pourquoi ne pouvait on pas simplement être soit et se faire aimé comme tel sans être dénigré par le poids des êtres qui furent avant nous ? Quelque soit les contrées ou j'allais, quelque soit les peuples rencontrés, je ne trouvais la réponse a cela nul part.
Cette errance me fut malgré tout utile, je découvris qu'en toute race naissaient et vivaient les graines tant du bien que du mal. Je compris aussi que mon apparence était méprisée simplement par ce que le monde craignait ce qui été différent et dans sa lâcheté plutôt que de se l’avouer, il se mettait a le haïr au lieu de s'essayer a le comprendre. Je n'étais point responsable de cela, point responsable de mes différences, point responsable du regard des autres, point responsable de ma solitude.
C'est forte de cette acceptation que je me retrouvais aujourd'hui a nouveau en ces terres qui furent jadis ma maison. J'étais désormais prête a rentrer auprès des miens, a retrouver mon peuple. Si je n'avais point encore le courage de m'en retourner vers ma famille, j'y travaillais, mon retour en ce jour et en ces lieux était un premier pas a cela. Un premier pas pour briser la solitude qu'était ma vie depuis de bien trop longues années deja.