[TERMINE] Et quand le hasard s'en mêle... [Triss]

Dernière édition par Roxane Amras le Mar 25 Mar 2008 - 21:33, édité 1 fois

[C'est court, mais je suis nulle pour ouvrir les posts T_T)

Une petite ombre furtive, encapuchonnée, qui se déplace silencieusement dans les rues. Deviens souris petite fille, écoute, ouvre tes oreilles, les rumeurs sont sources d'informations pour les audacieux un tant soit peu intelligents. Alors la petit silhouette ouvre grandes ses oreilles. Que veut-elle? Elle veut le Capitaine Pirate bien entendu! Elle veut savoir comment il a été capturé et dans quelles geôles il est détenu. Elle porte des chaussures plates, des ballerines et une robe couleur de feuilles mortes. Son charmant minois est dissimulé par sa capuche.

L'adolescente se fond dans la foule et écoute. Les tavernes sont les meilleurs endroits pour quêter des informations, mais y pénétrer ne lui assurait pas d'en ressortir. Courageuse petite souris, mais qui ne voulait pas finir entre les griffes du chat!

Les hommes parlent. Ils racontent des histoires invraissemblables, auxquelles la jeune fille ne peut accorder foi. Certains disent que le Capitaine s'est enfuit. Elle tend l'oreille, soudainement intéressée. mais rien de plus ne parvient jusqu'à elle et n'éclaire sa voie.

Un peu décue, elle continue son chemin. Ses mains la démangent de détrousser un bourgeois pourri. Elle ne regarde pas les visages, justes les bourses bien remplies... Une en particulier attire ses yeux noirs. Ils sont dans une petite ruelle... La jeune fille passe à coté de l'homme et sa main leste défait les liens de la bourses pour la subtiliser. Au moins mangera-t-elle bien ce soir! Elle croit déjà pouvoir s'échapper librement...

Petite inconsciente, la leçon n'a-t-elle pas déjà été bien amère?

Libre, oui libre, il l’était enfin.
Cette journée à Diantra, avait semblée durer des semaines entières, les événements c’étaient enchaînés à une telle vitesse que le tête du Capitaine en tournait. Il avait été en prison, puis avait été libéré par une jeune demoiselle quelques heures plus tard, cette jeune femme était en faite Daneva, le chef de la légendaire Compagnie des Silencieux.
Maintenant, il errait dans les rues sombres de Diantra, peut de personne ne le savait mais il en était le protecteur, c’est lui qui dirigeait ces pauvres gens, lui qui choisissait leur destin, et non ce maudit Roi de Diantra. Il avait besoin de nouvelle tête au sein de la Marine, de nouvelle racine, et surtout à Diantra, il devait tout savoir sur cette cité, sur la meilleure ennemie de Meca. Mais pour le moment il devait aller se reposer, cette maudite journée l’avait complètement épuisé, malgré tout le Capitaine avait le sourire, il venait une nouvelle fois d’échapper aux griffes d’Ultuant.

Il pénétra dans une petite ruelle, au premier abord elle semblait vide, Triss connaissait très bien cet endroit, il aimait venir quand il était jeune, en particulier pour y détrousser de pauvres innocents qui s’étaient perdus, il y avait de cela vingt ans … Cette petite ruelle était en fait un raccourcis, elle permettait de se rendre plus rapidement vers les auberges, il fallait être sur ses gardes. Vêtus de son long manteau marron, on aurait dit un fantôme, de plus il avait une capuche qui couvrait son visage, il ne pouvait se permettre de se faire repérer, se dissimuler était la meilleur solution, beaucoup de monde se promenait le visage enfouis sous une capuche, du moins beaucoup de monde dans les quartiers pauvres. Le fantôme pénétra dans la ruelle d’un pas décidé, l’air de rien, il ne fallait pas effrayer les probables voleurs qui se trouvaient dans les ombres de la rue.
Un petit sourire marqua le visage du Capitaine borgne quand une petite main se glissa près de sa ceinture pour y voler sa bourse, si il n’avait pas été lui-même un voleur, il n’aurait jamais fait attention a se frêle contact. Il ne fallait pas réagir, le voleur devait tenir dans son autre main une dague, au cas où le vol se passait mal, de plus Triss était désarmé. Il devait attendre le bon moment pour répliquer, se moment vint quand il ne sentit plus le poids de sa bourse, a ce moment le voleur avait du ranger sa dague, afin de pouvoir placer tranquillement la bourse fraîchement gagnée, a ce moment le voleur était sur que son coup avait réussis, sur et sans défense. C’est alors que le Capitaine Amras, avec rapidité, se retourna vers le voleur, le prenant à la gorge et le cogna contre le mur, il ne lui ferait pas de mal, mais il devait tout de même reprendre sa bourse. En plaquant la jeune personne contre le mur de la ruelle, Triss en profita pour la dévisager, il s’agissait d’une jeune fille, c’était une adolescente, et au vue de son visage, elle ne s’était pas attendue a une telle réaction de la part du détroussé.

- Jeune fille, vous allez être dans l’obligation de me rendre ce qui m’appartient …

Aïe!!!! Sa tête bourdonnant violemment, la jeune fille mit un moment à se rappeler ce qui s'était passé. Elle avait subtilisé la bourse de l'homme, avec une certaine habileté née de l'habitude et une fois certaine que tout était en ordre, elle l'avait dissimulée dans ses effets. Désarmée, satisfaite de son forfait, elle n'avait pas compris ce qui lui arrivait quand une main vigoureuse lui encercla a gorge et la colla violemment contre le mur. Elle poussa un petit gémissement, alors que l'étaut de doigts d'airains lui comprimaient la trachée. Avec hargne, la petite souris lâcha :

- "Espèce de brute!"

Quoi? C'était ce faible gémissement, ce miaulement, qui était censé montrer sa colère? C'était pathétique... Bravo Roxane, dans le genre pitoyable, tu as la plame d'or! Les petites mains de l'adolescente se portèrent autour de celle de l'homme qui l'éranglait en une tentative désespérée pour chercher de l'air.

- "Vous m'étouffez!"

Elle commença à se débattre férocement, jetant des coups de pied devant elle pour se libérer. Mais cet homme était un géant! Bon en même temps, n'importe quel homme lui paraissait grand, mais celui-là encore plus! Et comment s'était-il rendu compte de son larcin? Soit il était habitué, soit il était lui-même un détrousseur occasionnel... Finalement, de mauvaise grâce, elle glissa une mains sous sa cape et en sortit une bourse qu'elle laissa tomber par terre en un bruit clinquant.

- "Vous allez me lâcher maintenant?"

Elle n'avait pas dit son dernier mot. Elle lui fausserait compagnie aussi vite que l'éclair dés qu'il ne s'y attendrait pas. Or de questions qu'il la livre aux gardes et à leur concupiscence! Elle en mourrait cette fois et pour de bon! Inquiète de son sort, elle glissa d'une petite voix propre à appitoyer n'importe quelle brute :

- "Qu'est-ce que vous comptez me faire? Je n'en ai pas après vous messire, mais il faut bien se nourrir..."

Triss avait plaqué la jeune fille avec force, il le savait, mais il devait se montrer dur, il devait se faire craindre, sinon la jeune fille allait le tuer ou fuir a la première occasion venue, il ne devait pas la laisser partir, c’était la première personne qui rencontrait dans ces rues, il avait besoin de renseignement. Voyant que la petite fille étouffait, et qu’elle le traitait de brute, le Capitaine relâcha doucement son étreinte, mais pas totalement, il continuait de la serrer, il devait récupérer sa bourse, coûte que coûte, si la jeune enfant ne lui rendait pas, ou traînait a lui rendre, il devrait prendre la décision de la tuer, il n’avait pas le temps de jouer avec des gosses, il avait plus urgent a faire, mais si il pouvait éviter de prendre cette décision.
La petite fille se débattait, donnant des coup de pied dans le vide, tentant de griffer les mains du Capitaine, mais celui ce était fort, il était grand, la jeune enfant ne pouvait rien contre lui. Se plaignant de nouveau, elle finit par lâcher la bourse, Triss émis un soufflement intérieur, il n’allait pas devoir la tuer…
Mais il ne lâcha pas pour autant l’adolescente, il enleva ses mains pour les placer sur son poignet, de cette façon elle ne pouvait lui échapper.
Amras émit un petit rire quand la jeune femme l’appela messire, prenant un ton protecteur et plus famillé que la première fois,

- Eh bien, ai-je l’air d’un messire a ton avis jeune petite bourgeoise ?

Il se mit a rire, cela faisait des mois qu’il n’avait pas rit de cette façon, il aimait l’audace de cette petite fille. Il se mit a lui ébouriffer les cheveux.

- Ne m’appel plus messire, cela me fait paraître plus vieux que je ne le suis. En plus, je ressemble tant a cela ?

En finissant sa phrases, il s’observa, son aspect était miteux, son long manteau était si sale, qu’il était impossible d’en deviner la couleur d’origine, sa chemise brune virait au marron, et en plus il devait toujours empester les égouts.

- A en voir tes yeux, tu aimerais être loin d’ici, mais sache une chose, je ne te livrerait pas au garde, seulement si tu me promet de ne pas en faire de même.

Puis il lâcha la petite fille, il espérait avoir gagné sa confiance, il ne voulait pas qu’elle parte. Il la salua, à la façon d’un messire, comme pour se moquer de l’enfant.

- Enchanté belle demoiselle, je me nomme Triss Amras, Capitaine de la Marine Marchande, et par consequent votre humble serviteur
. Et a qui ai-je l’honneur ?

Il s'amuse le grand gaillard. Elle n'est rien de plus que le frêle oiseau prisonnier des griffes du chat... Il n'a pas peur d'elle, évidemment... personne n'a peur de la petite Roxane et de son doux visage angélique! De toutes façons, elle est bien incapable de faire du mal à qui que ce soit... Pourtant, son instinct lui soufflait que cet homme là n'était pas un tendre et que ses grands yeux noirs ne suffiraient pas à la sauver s'il avait l'intention de la tuer. C'est pourquoi elle lui rendit sa bourse, pour se donner une chance. Elle aurait pu nier, feindre l'innocence, mais cela n'aurait été que mensonge éhonté avec à la clé l'amusement ou l'agacement. Et Roxane n'avait pas envie de jouer sa vie aujourd'hui.

Il relâcha son cou et se saisit de son poignet. Elle lui lança un regard furbond alors que sa main libre se portait à son cou malmené pour le masser. Il se mit à rire alors qu'elle l'avait appelé messire. Elle fit la moue et le regarda attentivement.

- "Je ne suis pas bourgeoise... Je n'aurais pas besoin de voler pour vivre si je l'étais!"

Il semblait apprécier la jeune fille et se permit même un geste affectueux en lui ébouriffant les cheveux. Elle eut un mouvement d'humeur devant cette familiarité, avant de rétorquer avec audace :

- "Non, pas vraiment, mais ça sonne mieux que vagabond ou loqueteux et je voulais juste vous amadouer pour que vous me lâchiez... Vous avez dormi dans une poubelle ou quoi?"

Elle fronça son petit nez alors que l'odeur d'égout lui parvenait aux narines. A moitié étranglée, elle n'y avait pas fait attention.

- "Je ne regarde pas les vêtements mais les ceintures."

Il lui livra alors une phrase étrange qui la fit s'interroger. Il ne la livrerait pas aux gardes si elle ne faisait pas de même? Les yeux reflétant l'incompréhension, elle le regarda. Alors, il la lâcha. Elle se frotta le poignet, ressemblant à une biche aux abois, prête à fuir au moindre signe d'agressisivté de la part du prédateur. Il fit alors une révérence ironique et se présenta. Triss Amras... Abasourdie, la jeune fille sentit ses jambes se dérober sous elle et vacilla. Impossible! Elle recula d'un pas, l'air horrifié.

- "Pas possible... Vous êtes censés être en prison..."

A bien y réflechir, ils se ressemblaient, les mêmes traits, les mêmes cheveux bruns. Seule la couleur des yeux différait. Ceux de l'homme étaient verts, alors que ceux de la jeune fille étaient noirs charbonneux. mais la même étincelle y brillait. Elle se retrouva par terre en moins de deux, assise et le regard ailleurs. Au moins, elle n'était pas tombée dans les pommes, juste un moment de faiblesse. Elle retira son capuchon, libérant ses cheveux noirs et exposant son visage troublé à la lumière. Dans un murmure, elle se présenta :

- "Je m'appelle Roxane... Roxane Amras."

Elle leva alors son regard vers lui, offrant un troublant mélange de fragilité et de détermination, alors qu'elle soutenait son regard.

Quelle charmante petite fille se dit le Capitaine, au moins elle ne se laisse pas faire, peut être un peut trop irrespectueuse, mais cela est normal pour une fille des rues, les jeunes adolescentes doivent faire face a tellement de misère, plus que les garçons, car en plus de vagabonder, elles doivent pour la plupart effectuer les taches ménagères chez elles, et aussi repousser sans cesses les ardeurs des hormones masculine. Au moins, vu son caractère, les garçons doivent ce tenir loin d’elle, en pensant a cette idée Triss eu un léger sourire au coin des lèvres.
Quand il lui avoua son nom, le capitaine s’attendit a toute sortes de réactions, la première et la plus répandus, était la fuite, la seconde était l’incapacité de bouger. En effet, le Capitaine inspirait la peur, de part sa carrure, qui ressemblait à un géant, mais aussi de part sa célébrité, tout le monde craignait Triss Amras, même ceux qu’il protégeait avaient peur de lui …
La petite fille se tétanisa, mais a la plus grande surprise de Triss, de surprise et non de peur. Apres un léger recul, l’enfant affirma qu’il se trouvait en prison.

- Ah, la prison, je vois que les nouvelles vont toujours aussi vite a Diantra, en effet je devrais être en prison, jeune enfant, mon jugement a eu lieu il y a quelques heures, et pourtant je suis ici, devant toi, a te parler. Il faut que tu saches que l’on ne capture pas le chef de La Marine Marchande.

Triss se mit a rire, oh qu’il était bien a parler avec une petite âme pur, oubliant tout, être là, simplement, oui, cela faisait bien longtemps qu’il ne s’était pas sentit comme cela.
Mais le comportement de la petite fille devint étrange, elle l’observait, ou plutôt décryptais ces traits, observant chaque partie du visage du Capitaine. Triss essaya de paraître naturel, mais l’attitude de l’enfant le gênait au plus au point, sa joie d’être ici s’envola aussi rapide qu’elle était arrivée.
Puis vint le moment, où le monde s’écroulât sous les pieds du Capitaine, la jeune fille se présenta sous le noms de … Amras, elle était de la même famille que lui, elle devait même être sa sœur, il le savait, son visage, ses cheveux, maintenant tout lui revenait plus ou moins, la couleur de ses yeux, oui voila, c’était ses yeux …

- Tu ressembles a maman, petite sœur …

Il n’en revenait pas, il dut même s’asseoir contre le mur, ainsi donc ces parents l’avaient bien rayés de leur vie, eux qui pourtant lui avait assuré durant son enfance qu’il ne voudrait pas d’autre enfant, et pourtant la jeune fille qui se tenait devant et se prénommant Roxane, le nom de son arrière grand même, était bien sa petite sœur.
Il devait se ressaisir, il ne devait pas paraître si troublé, il était, il était … Triss, mais il ne put rien faire, il était littéralement sous le choc …

Oui, Roxane était insolente... Ce n'était pas sa faute, les bonnes manières et tout le tralala lui étaient étrangers. Quand on passait ses journées dans la rue, élevée à la dure, on apprenait à ne pas se laisser faire. Bien sûr, certaines fois, mieux valait faire profil bas. Mais sous ses airs doux et fragiles, la jeune fille cachait un tempérament de feu qui ne demandait qu'à s'exprimer quand on la provoquait. Et puis, quelque chose lui soufflait que cet homme là ne lui ferait pas de mal... Son instinct peut-être, cette façon de la regarder, de sourire devant son insolence.

Non, Roxane n'avait étrangement pas peur de cet homme. Même quand il l'avait collé au mur avec humeur, elle n'avait pas vraiment eu peur... Pourant, il était grand et il pouvait lui broyer la tête d'une main... C'était irrationnel, inexpliquable, mais c'était ainsi. Et Roxane se fiait à son instinct. Pas de peur, pas de fuite... Oh non surtout pas la fuite, pas alors qu'elle venait de tomber sur celui qu'elle cherchait! Non, rectification, pas alors qu'elle venait de voler son frère inconnu. Le hasard était quand même étrange. D'une voix blanche et lointaine, elle répondit à sa provocation :

- "Si, on le capture, mais encore faut-il le garder. De toutes façons, les gardes du roi ne sont que des incapables qui abusent de leur pouvoir pour faire régner la terreur."

Il y avait comme un tremblement alors qu'elle parlait des Gardes, laissant penser qu'elle savait personnellement de quoi elle parlait. mais bien sûr, son frère devait être loin de se douter qu'elle avait été violée. Personne n'était au courant, sauf Aras. Elle n'avait rien dit à ses parents. Ils n'avaient rien remarqué dans son comportement...

Il riait le Capitaine mais Roxane lui fit vite ravaler ce rire amusé. Et quand elle lui donna son nom, elle le vit tenter de garder contenance, ébranlé par ces révélations. Il la compara à leurs mères. Elle eut un petit rire sans joie.

- "Oui, peut-être... mais elle a beaucoup changé... Acariâtre, amère... Elle passe son temps au boulot. Par contre, j'ai plus hérité d'elle au niveau de la taille."

Il s'était assis, lui aussi sous le choc. Et encore, il devait être bien plus grand que celui de la jeune fille. Cela redonna des forces à la demoiselle qui se releva gracieusement et alla s'accroupir près de son frère, avouant avec une malice rafraichissante :

- "Tu as la même carrure que papa, mais tu es plus beau... Et le bandeau... hum... Ca donne un côté mystérieux et dangereux."

Ah oui, petite note sur Roxane qui a son importance : la jeune fille est quelqu'un de franc et qui n'a pas la langue dans sa poche. A bon entendeur...

Mais rapidement, son pragmatisme reprit le dessus. Elle jeta des regards autour d'elle. Ils étaient seuls, mais pour combien de temps? Elle prit rapidement une décision.

- "Viens avec moi. A la maison. Il y aura de quoi te laver et te changer, tu attireras moins l'attention."

Et avant qu'il n'ai pu dire quoique ce soit, elle s'empara naturellement de sa main pour le faire se relever et reprit avec vivacité d'esprit :

- "Maman est au travail, ça fait 16 ans qu'elle ne rentre pas la journée, tu ne la croiseras pas. Et papa est parti en mer ce matin, il ne reviendra pas de si tôt."

Pas idiote la demoiselle. Elle se doutait que ce fils rejeté qui n'avait pas vu les siens depuis près de 20 ans ne devait pas spécialement avoir envie de se retrouver confronté à son passé. Mais la logique de Roxane était imparable : il devait se laver et se changer. Et chez elle, il serait provisoirement en sécurité. Alors qu'en pleine rue et avec son évasion...

- "Viens avec moi Triss."

C'était comme une supplique, mais sans le côté implorant. Il devait avoir confiance en elle... mais y arriverait-il? Pourtant, le visage de l'adolescente ne reflétait rien d'autre qu'innocence et sincérité.

Toujours sous le choc, Triss se laissa prendre la main par sa petite sœur, comment cela se pouvait-il, comment il avait pu retrouver sa petite sœur dans cette gigantesque ville qu’est Diantra, le Destin s’en était il mêlé ? Non ce ne pouvait être cela, le Destin n’existe pas, ce sont des ragots colporter par ses maudits Prêtres, oui le Destin est comme les Dieux de la propagande. Ce devait être le hasard, un simple et heureux hasard, pour le moment. Que la jeune enfant soit sa sœur, cela ne faisait aucun doute, elle ressemblait tellement a leur mère, fine de long cheveux brun et les yeux, il se remémora des souvenirs d’enfance …

~~~~~~

Il était avec sa mère, il devait avoir huit ans tout au plus, il avait faim très faim.
- Maman, est ce que je peux manger un morceau s’il te plait …
- Non, il n’est pas leur, ton père va bientôt revenir de la pêche, nous mangerons avec lui.
- Mais j’ai si faim …
- Triss, mon enfant, mon doux et adoré enfant, soit patient.

Elle lui déposa une bise sur le front, mais l’enfant n’avait jamais était patient, profitant de l’absence de sa mère dans la cuisine, il piqua un morceau de tarte au citron, comme elle était bonne. Mais il n’avait pas était assez prudent, quand sa mère revint, il n’avait pas finis son morceau …
Sa mère ne lui avait rien dit, elle ne l’avait pas punit, mais elle l’avait regardé avec ces yeux, un regard qui perça l’âme de l’enfant, les yeux marrons de sa mère, son regard, c’était la pire de toute les punition, l’enfant tomba en pleure, s’excusant qu’il ne volerais plus jamais.
Il ne tint jamais cette promesse.

~~~~~~

Oui Roxane avait ce regard, le même regard perçant. Quand elle lui proposa d’aller dans la maison de son enfance, Triss repris ses esprits, revenir chez lui, il n’en était pas question, il ne le supporterais pas, mais pourtant ses jambes avançaient toute seul, après tout, comment refuser un repas et un bon bain, après cela il repartira et oubliera ses racines, comme il l’avait il y a de cela vingt ans.

- Bien petite sœur, je te suis, mais a la moindre duperie, je n’hésiterais pas a me débarrasser de toit, ou de tes parents, je te préviens.

Il était redevenu le Capitaine Triss, le choc était passé, plus ou moins, les paroles qu’il venait de tenir, bien qu’elle déchirait son cœur, était vrai, il ne pouvait perde du temps a cause d’un enfant, même si c’était sa petite sœur, il avait plus important a faire. Mais pour le moment, il avait faim et était sale, il prit de nouveau la main de la petite fille.

- Je te suis petite sœur, amène moi chez toi, amène moi dans le lieu de mon enfance, petite sœur …

Son ton avait changé, il était moins froid, plus chaleureux. Malgré tout ce qu’il pensait, il se sentait bien auprès de sa sœur, comme jamais il ne l’avait été.

Il ne lui opposait aucune résistance, se laissant guider par elle tel un automate. Bien sûr, elle avait profité de son état de choc pour lui imposer sa volonté. Roxane était quelqu'un de malin, et cette façon d'obtenir ce qu'elle voulait lui était coutumière. Il parla enfin, la mençant de la tuer si elle se jouait de lui. Elle s'arrêta et se retourna pour lui lançer un regard noir et perçant, ce regard si semblable à celui de leur mère, même si elle ignorait le pouvoir de ce regard sur son frère. Puis, elle haussa une épaule et reprit son chemin.

- "Nos parents. A moins que tu les ai renié en retour? Et puis, je n'ai pas que ça à faire de me jouer de toi! Je n'ai aucun intêret à te livrer à qui que ce soit. Tu ne le sais sans doute pas, mais je n'ai appris ton existence que très récemment et je voulais te retrouver. Le hasard joue de drôles de tours non? Ou le destin peut-être? Bref, de moi, tu n'as à craindre nulle tromperie. Peut-être que tu ne sais pas ce que veut dire le mot famille, mais moi je le sais. Je ne te trahirais pas. Jamais."

Roxane parlait très facilement, c'était autant une qualité qu'un défaut. Heureusement, elle savait taire l'essentiel. Comment pouvait-il penser qu'elle allait le tromper? Elle n'avait pas fait exprès de tomber dessus dans la rue?

- "Chez nous. Même si tu te refuses à penser ainsi."

Elle le guida dans les méandres de Diantra. Mais il devait se rappeler le chemin et les rues familières. Ils arrivèrent devant une petite bâtisse. Elle était sûrement plus abîmée que dans les souvenirs du Capitaine. Elle lui lâcha la main et mit un doigts sur ses lèvres alors qu'elle s'approchait en catimini de la maison. Prudence était mère de sureté. Théoriquement, il n'y avait personne. En théorie...

Elle ouvrit la porte et appela. Pas de réponses. Personne. La voie était libre. Elle fit signe au Capitaine de la rejoindre. Elle prit un seau et alla puiser de l'eau dans un énorme tonneau rempli d'eau de pluie et referma la porte doucement. Voilà, ils étaient en sécurité un temps.

- "Suis-moi."

La maison n'avait pas d'étages. Elle le conduisit jusqu'à sa chambre... Chambre qui avait abrité un petit garçon avant sa naissance. Il y avait un lit, une table de chevet, une petite commode, un miroir et un petit broc pour mettre de l'eau et faire sa toilette. Elle versa l'eau à l'intérieur.

- "Si tu la veux chaude, je peux aller en faire chauffer..."

Il y avait un petit linge propre pour se laver avec un petit savon. La maison était pauvre, mais la chambre de Roxane était agrémentée de quelques petites touches personnelles, sans doute volées ou achetées avec l'argent volé. Elle s'éclipsa et revint vite avec une chemise et un pantalon. Ce n'était pas le grand luxe, mais c'était propre. Son père ne verrait pas leur disparition.

- "Voilà, je vais aller préparer quelque chose à manger en attendant..."

Sans un mot de plus, elle s'éclipsa, virevoltante, ses cheveux volant autour de sa petite silhouette alors qu'elle refermait la porte sur Triss et ses souvenirs.

De retour, il était de retour chez lui, vingt longues années qu’il n’était pas revenus dans cette petite maison, là où il est né, là où il a grandit, où il s’est forgé son caractère. Tout cela était loin, c’était du passé maintenant, il suivit sa petite sœur sans broncher, sans émettre de contradiction, il était sale, il avait besoin de se nettoyer …
Quand sa petite sœur lui fit traverser le salon, le Capitaine fermis les yeux, il ne fallais pas qu’il renoue avec son passé, il ne fallait pas qu’il se souvienne. Mais si sa vue était cachée, ses autres sens étaient aux aguets, ses narines humèrent l’odeur de poisson, ah qu’il aimait cette odeur, synonyme du retour de son père, ses oreilles entendirent les aboiements du chien du voisin, ce vieux sac à puces était encore là, il devait avoir l’âge de Triss, ses pieds nues firent craquer le vieux parquets, comme quand il était petit. Il ne pouvait plus faire semblant de ne pas se souvenir, il fallait qu’il voie, qu’il se rappelle, brusquement il ouvrit les yeux.
Il était de retour dans sa chambre, l’endroit même où il laissait son imagination vaguer au frontière de l’irréel, là où il rêvait de devenir quelqu’un d’important, où il rêvait de dompter la mer …

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Un jeune enfant d’à peine huit ans était assis au milieu de sa chambre, un navire sculpté en bois entre ses mains, il riait aux éclats, faisant bouger son beau bateau dans tout les sens, s’imaginant qu’il était le chef d’une bande de pécheur, s’imaginant qu’il était le meilleur marins au monde, comme il était heureux.
Une porte s’ouvrit, laissant entrer une femme aux longs cheveux bruns, qu’elle était belle, elle souriait à l’enfant, sans aucun doute, elle devait être la femme la plus heureuse du monde. Ce dernier lâcha son bateau pour se jeter dans les bras de sa maman, il n’y avait pas de doute les deux s’aimaient profondément, la jeune femme laissa échapper une larme de ses magnifique yeux marrons, des larmes de pur bonheur.

Le même enfant était assis au milieu de la pièce mais il semblait avoir une dizaine d’année, il était en pleur, couché à plat ventre sur le sol, les mains tenant d’attraper les chevilles d’une femme rongée par la colère. Les yeux de la femme ne laissèrent pas le doute plané, elle avait honte, honte de l’enfant qui se traînait à ses pieds, son regard profond le regardait avec dégoût. Elle tourna le dos, laissant les gardes de Diantra s’emparer de l’enfant pour l’amener dans un bagne, le pire de tous, celui de Méca. Une fois son enfant et les gardes partis, elle fondit en larmes, elle était complètement détruite.

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Triss rouvrit les yeux, il était toujours dans sa chambre, mais elle n’était plus comme avant, on pouvait maintenant la qualifier de coquette, elle n’était plus sale comme dans ses souvenirs. Sa sœur avait bon goût, il aimait beaucoup la façon dont elle avait arrangé cette toute petite chambre.
Elle lui prépara de quoi faire sa toilette, elle lui apporta même une chemise et un pantalon, une chemise brune, comme il les aimait. Puis Roxane quitta la chambre pour aller préparer a manger, elle avait le sourire aux lèvres, cette attitude réchauffa le cœur de Triss.
Une fois seul, la première chose qu’il fit, il lava son manteau, son fidèle manteau, avec son bandeau sur les yeux, c’était la seul chose qui permettait réellement de reconnaître le Chef des Pirates. Son manteau propre, il le mit a sécher, et en profita pour se laver, il aurait bien aimé pouvoir prendre un bain, comme il en avait pris l’habitude chez lui.
Sa toilette terminé son ventre se mit a grogner de faim, mais il ne pouvait se permettre de rester ici plus longtemps, il devait partir maintenant. Il ne pouvait plus rien pour son ancienne famille, pou sa petite sœur il ne lui attirerait que des ennuis, la piraterie n’était pas faite pour les jeunes adolescentes. Pour ses parents, il ne se remettrait pas de les revoir, la rage lui ferait faire sans doute des erreurs, des erreurs irréparables.
Il prit un morceau de parchemin, et une plume. Et il commença a écrire.

Petite sœur,

Je suis désolé de tout ce que je t’ai fais ou pas fais, m’avoir rencontré n’était qu’un hasard, un mauvais hasard. Pour beaucoup je suis quelqu’un de peu fréquentable, tu n’es pas idiote, tu dois connaître les ragots et les horreurs que l’on me colle, mais sache une chose, toutes ses légendes sont en dessous de la vérité, je suis bien pire, tu n’as pas vues mon vrai visage petite sœur.
Il me faut m’en aller, j’ai encore quelques détails a régler a Diantra, je vais te demander de ne pas me rechercher a nouveaux, je t’en supplie fais le moi pour nous.
Ensuite je m’en irais en direction de Ydril, là où mon navire m’attend pour rejoindre ma ville.
Tu dois te demander pourquoi je te dit où je vais, la raison est simple, tu es grande, je ne peux t’empêcher de suivre ta route, viens me rejoindre a Ydril si tu le veux, mais emmène y aussi de bon arguments, on ne rejoins pas la Marine Marchande si facilement, et si tu veux être auprès de moi, il te faudra en faire partis.

Sache une chose, ta rencontre ma réchauffé le cœur petite sœur, mais tout ce que tu vis en ce moment, est lointain passé pour moi.
Je suis désolé.

Je t’aime Roxane.

Triss, Capitaine de la Marine Marchande et frère d’une magnifique jeune fille.

Que L'Océan te protège.

[HRP :mrgreen:

, rendez vous a Ydril ou pas ? ]

[Alors là, me planter comme ça!! Quelle honte!!! mais suis coriace!]

La jeune fille chantonnait alors qu'elle préparait des petits gâteaux. C'était jour de fête aujourd'hui, elle mettait les peits plats dans les grands pour justement fêter le retour du frère prodige! Cela dura un moment. Il ne redescendait pas et le temps s'éterniait. Elle ne s'inquiéta pas au début, il avait surement besoin de temps pour se souvenir de son enfance ici, pour se réhabituer à cette maison... Mais quand l'odeur des gâteaux embauma l'air, elle se décida à porter le plateau et les gâteaux jusqu'à la chambre.

- "Triss?"

Elle ouvrit la porte et resta interdite devant la pièce vide. Son regard se posa sur la fenêtre ouverte et le plateau lui échappa des mains, aors que des larmes de tristesse et de colère lui montaient au yeux. Elle avisa alors un parchemin et s'en empara, le coeur battant, sachant déjà ce qu'elle y lirait. elle ferma les yeux et prit une lente inspiration. Il ne voulait pas d'elle. Il la pensait inutile, voir encombrante. C'étaient quoi ces conneries sur les rumeurs et le fait qu'il était pire encore? Il croyait vraiment qu'il allait l'effrayer comme ça?

Rageuse, elle froisa le parchemin et rouvrit les yeux en essuyant ses larmes, déterminée. Elle alla jusqu'à la fenêtre et lança un regard déterminé vers la rue.

- "Je te préviens Triss, tu as intêret à prendre la mer rapidement... Si tu crois te débarasser de moi aussi facilement, tu te trompes. Je suis moi aussi une Amras, que tu le veuilles ou non et mon avenir m'appartient!"

Fuir ainsi était la meilleure façon de la faire venir à lui... Roxane était une adolescente têtue. Rien de bon ne l'attendait à Diantra. Mais le monde s'ouvrait à elle. Elle eut un petit sourire rusé, avant de prendre sa capeline et de quitter la maison en direction de la cathédrale.

[-> Un tournant pour une nouvelle vie]

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