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 Ballade ne vaut pas boisson | Mathilde

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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Ballade ne vaut pas boisson | Mathilde   Ballade ne vaut pas boisson | Mathilde I_icon_minitimeVen 15 Juil 2016 - 23:19

Le journée avait été splendide. Autant par la météo que par l'ambiance. Première journée de grand soleil depuis les festivités du début d'année, elle avait croisé en fin de matinée une personne qui lui était chère : Mathilde de Clairssac en personne... Qui avait eut le bonheur de croiser son homonyme : Mathilde de Laval, noble mère de Cécilie.  Il n'avait pas fallu longtemps à le jeune femme pour se défaire de sa famille en acceptant une promenade salvatrice de la part de son amie. Si elle avait put lui adresser un regard de gratitude, elle l'aurait fait mille fois.

Tout comme lors de leurs premières chevauchées, elles avaient conversé chemin faisant, s'éloignant des sentiers battus sans trop se perdre toute fois. En un mois, Cécilie avait fait des progrès fulgurants. Tant que son cheval était guidé, l'allure n'était plus un problème tant qu'elle montait en homme et elle tenait facilement le trot en amazone. Passé plusieurs ennéades à monter presque quotidiennement avait porté ses fruits et le cadeau de Maélyne n'avait pas poussé sa cousine à refréner cette nouvelle habitude : une jeune jument un peu fainéante répondant au doux nom de Poudreuse à cause du manteau blanc qui remplaçait sa robe alezan sur l'ensemble de son dos, ses crins et une partie de sa tête, faisant croire à une couverture de neige lorsqu'on l'observait de loin.

L'après-midi avait donc été des plus sympathiques et c'est avec le moral aussi radieux que le ciel d'été qu'elle était revenue vers le palais Seraphin et son immense lac. Après un bref débarbouillage et un changement de robe qui s'imposait, la soirée s'offrait à elles. Elles auraient peut-être dû se séparer pour retourner passer la fin de soirée chacune auprès de leur famille, mais l'idée de retrouver son frère et sa mère ne disait trop rien à la jeune missédoise. Après le dîné où étaient, comme chaque soir, conviés tous les hôtes de marque du tournois, au lieu de rester dans le grand salon ou de profiter des jardins en compagnie du tout péninsule, Cécilie avait proposé à son amie de se retirée dans les appartements privés qui lui avaient été attribués au sein de cet extravagant palais. Le prétexte ? Un excellent vin ramenée de Beaurivages par sa mère et le besoin expresse de l'avis de Mathilde sur les cadeaux de Noces que ses frères recevraient bientôt.

A cause de la chaleur de l'été, le feu dans la cheminée et les éclairages étaient maintenus à la stricte convenance de la demoiselle de Clairssac. Une banquette était placée entre l'âtre et une grande fenêtre. C'était en échangeant leurs pronostiques sur le tournois à venir qu'elles avaient gagné leur retraite.  

« Je ne l'avouerais pas même sur mon lit de mort, mais je doute fortement que mon frère passe même la première joute. Roland est un homme capable et un guerrier accompli. Il n'en fera qu'une bouchée. Par contre je n'ai jamais entendu parlé de l'homme que ton frère va affronter. Il n'est pas trop anxieux ? »
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Mathilde de Clairssac
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MessageSujet: Re: Ballade ne vaut pas boisson | Mathilde   Ballade ne vaut pas boisson | Mathilde I_icon_minitimeLun 18 Juil 2016 - 11:08


La journée avait été des plus agréables et pourtant, totalement improvisée. En se levant, ce matin-là, Mathilde n’aurait jamais imaginé qu’elle monterait une partie de l’après-midi en compagnie de la Dame de Laval qui était devenue pour elle une bonne amie. Comme la fois précédente à Lourmel, le moment qu’elles avaient passé ensemble avait été une véritable bouffée d’air frais loin de l’agitation qui régnait autour du tournoi. Elles avaient conversé tout le long, avaient même ris à plusieurs reprises et étaient rentrées avec lenteur, comme si l’idée de devoir déjà se séparer les répugnait à toutes les deux.
Cécilie eut alors la gentillesse de la convier après le repas du soir à se joindre à elle pour finir leurs bavardages autour d’un verre de vin. L’invitation était prise et déjà Mathilde se réjouissait de la rejoindre. Après leur retour de balade, elle s’était rendue dans ses appartements pour se laver et passer une tenue correcte, elle aurait voulu en profiter pour voir Jérôme où Guillaume qui possédaient les appartements à côtés, mais aucun des deux n’étaient présents. Ils devaient tous deux flâner avec leurs promises… Elle les enviait presque, ce devait être plaisant de partager un tel événement avec une personne chère à son cœur. Enfin… pour Guillaume et Maélyne il était peut-être un peu tôt pour parler de sentiment mais Mathilde était convaincue qu’il n’y aurait pas long à attendre.

Vêtue d’une robe  carmin découvrant le haut de ses épaules, Mathilde se rendit au banquet où elle profita des pépiements de ses voisins de table. Lorsqu’elles eurent terminées, Mathilde vint toucher le bras de son amie et toutes deux s’éclipsèrent, laissant le bruit des conversations derrière elles.
Une fois arrivée dans les appartements de Cécilie, la jeune Ethernoise, remarqua aussitôt qu’elles étaient seules. La fidèle servante de son amie n’était nulle part. Ce n’était pas dérangeant, mais il s’agissait d’une information importante pour Mathilde, elle s’efforcerait donc de se montrer aussi prévenante que celle qui occupait cette fonction quotidiennement. Surprise par l’évocation du Seigneur de Dorour, Mathilde se sentit légèrement rougir et elle fut presque soulagée par l’idée que son amie ne puisse pas le voir. Cela éviterait des questions auxquelles elle ne voulait pas répondre.


« - Je n’ai pas eu le plaisir de rencontrer ton frère, je ne saurai donc juger de ses capacités à l’emporter sur Messire Roland. Mon frère, anxieux ? Par Néera, je pense qu’il doit être comme un enfant, impatient de monter en selle ! Mais je ne le vois pas beaucoup ces jours-ci. Guillaume non plus d’ailleurs. Ils sont trop occupés avec leurs Dames. »

Un petit rire amusé ponctua sa phrase tandis qu’elle s’installait sur l’un des divans. En face d’elle, sur la petite table se trouvait une jarre de vin et deux coupes. Il était inutile de faire venir qui que ce soit pour les servir, elle savait se servir de ses mains ! Donc sans attendre, elle versa le liquide avant de prendre la main de Cécilie pour lui remettre la coupe entre les doigts.

« - Et bien goutons ce vin avant qu’un rabat-joie ne vienne nous rappeler que deux Dames de notre rang ne devraient pas boire plus que de raison. »

Parce qu’évidemment, Mathilde avait déjà bu un verre de vin à table, pour trinquer avec ses voisins comme il était de coutume et sa mère lui avait toujours répété «  Un verre c’est bien assez pour une journée ».
Pourtant la coupe à sa bouche, la jeune femme trempa ses lèvres. Ce vin était délicieux, fruité comme elle les aimait. Mais peut-être un peu fort, du moins c’est l’effet qu’il lui fit. Un verre de celui-ci aurait été tout à fait raisonnable, mais ce soir, elle s’en fichait un peu. Elle but une nouvelle gorgée qu’elle savoura davantage avant de féliciter son amie sur le choix du vin. Elle reprit ensuite leur conversation sur un ton léger.


« - Depuis leur retour de la guerre, mes frères se sont montrés très présents. Très protecteurs même, surtout Jérôme. Peut-être m’y suis-je un peu trop habituée, il va falloir que je cède ma place à présent. Heureusement que j’ai Lyse ... la solitude m’effraie. »

Elle avait lâché cette vérité sans crainte, sans aucune gêne. Elle avait parfaitement confiance en Cécilie et c’était le genre de chose qu’elle pouvait se permettre de partager avec elle.
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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Re: Ballade ne vaut pas boisson | Mathilde   Ballade ne vaut pas boisson | Mathilde I_icon_minitimeSam 23 Juil 2016 - 1:19

« Guillaume non plus d’ailleurs. Ils sont trop occupés avec leurs Dames. »

Cécilie ne put retenir un tressaillement à la mention de Guillaume et de sa 'Dame'. Si seulement Maélyne ne pouvait jamais retrouver la mémoire... Et si le Comte d'Aretria pouvait être soudainement rappelé trèèèèès loin de là... Mais heureusement, Mathilde avait le dos tourné pour s'occuper de leur boisson et ne vit pas la crispation passée sur le visage de son amie.

« L'été... la saison des mariages que veux-tu... »

Elle n'ajouta rien concernant son propre engagement. Elle n'aimait pas en parler. Cela rendait tout cela bien trop réel et lui donnait envie de bondir vers la chambre de Jindanor pour le supplier à genoux de l'emmener n'importe où mais le plus loin possible de son futur époux, de son père et si possible, a l'extrême opposé de la péninsule... L'ambiance festive et l'humeur légère qu'elle avait réussi à conserver la plus grande partie de la journée vacilla aussitôt.  Une montagne l'empêchait de respirer et son visage perdit de son éclat. Ce n'était pas la première fois de la journée mais comme les autres fois, elle tint bon et se fit violence pour donner le change. Qu'elle s'en soit aperçu ou non, Mathilde ne l'avait pas questionné sur ces instant de brusque vague à l'âme jusque là ; la rumeur de la mort de la fille de la dame de Lourmel, le vêtement de deuil de Cécilie et les problèmes de Maélyne devaient fournir une explication toute trouvée.

La rivegeoise se laissa guider pour tenir correctement le verre et le leva avec un sourire bien plus honnête à la remarque de Mathilde, attendant le léger choc qui ne tarderait pas a venir avant de porter la coupe à ses lèvres. Oui décidément, on ne se trompait jamais avec ce cépage. Après en avoir apprécier une première gorgée, le poids qu'elle sentait dans sa poitrine lui commanda d'avaler trois grande lampée de plus, faisant tomber son verre au tiers de sa hauteur. Elle avait déjà bu un verre au long du repas, mais depuis une ennéade, elle n'était vraiment plus à ça près.

Cécilie s'asseyait sur la banquette alors que Mathilde reprenait avec le naturel qui la caractérisait.

« Je te comprends... »

Oh oui, la solitude elle connaissait bien désormais. Seulement quelques ennéades et cela avait été absolument et totalement suffisant.

« Et je suis contente que Lyse aille bien... Tu lui as dis pour Aline ? »


Elle ne voulait pas s'attarder sur le sujet mais c'était important pour elle de savoir si la jeune fille était au courant... histoire de ne pas faire de faux pas si elle la croisait... ou peut-être simplement que contrairement à certaines personnes, le fait de ramener le sujet de temps à autre, d'extérioriser, l'apaisait un peu.

« Tu sais, pour Jérôme je pense en effet qu'il sera occupé pendant un certain temps avec sa compagne. Mais je suis sûre que l'éloignement sera tout relatif. Vois plutôt les alliances de tes frères comme une chance d'avoir deux nouvelles belles-sœurs pour t'enquiquiner. Tu regretteras bien vite ta solitude. Surtout avec Guillaume... qui aura sûrement besoin de soutient pour essayer de comprendre les femmes... et la sienne en particulier. »

Elle riait à demi, non pour mettre Mathilde mal à l'aise, mais parce qu'elle sentait d'ici ce que pouvait donner une dispute entre Maélyne et son futur époux... Et qui serait mieux placée qu'une sœur pour remettre Guillaume sur la bonne voie ?

« Et si vraiment ça ne passe pas, je pourrai toujours te léguer mon frère. Ça fera un peu moins de compagnie pour moi et un peu plus pour toi... Par contre pense a fermer ta porte a clef. Il a la fâcheuse tendance de ne pas frapper. »
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Mathilde de Clairssac
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MessageSujet: Re: Ballade ne vaut pas boisson | Mathilde   Ballade ne vaut pas boisson | Mathilde I_icon_minitimeLun 25 Juil 2016 - 11:39


Il s’était produit tant de choses ces dernières ennéades… Et les pires d’entre elles étaient probablement arrivées à Maélyne de Lourmel. Par les Cinq, comment le sort avait-il pu être aussi cruel envers cette femme ? Qu’est-ce qui pouvait bien justifier qu’elle perde sa fille, sa mémoire et presque sa vie. Quel choc cela avait été d’apprendre les événements qui s’étaient déroulés à Lourmel. Et à présent, cette femme qu’elle considérait comme une amie, ne se souvenait même plus de son prénom, ni de la dernière fois où elles s'étaient vues.
Buvant une nouvelle gorgée, Mathilde laissa planer quelques secondes après la question de Cécilie. Il avait fallu qu’elle réfléchisse longuement à comment évoquer le sujet avec Lyse, mais la fillette connaissait déjà, hélas, l’horreur de la mort et malgré le chagrin qu’elle avait éprouvé, elle s’était montrée forte… peut-être un peu trop pour son âge.


« - Oui, Lyse est au courant. Je ne …. Je ne suis pas entrée dans … les détails et elle ne m’a guère posé de question sur les circonstances, alors je n’ai pas insisté. Je ne pense pas qu’elle ait besoin d’en savoir davantage. »

La mort de son amie était déjà une chose terrible, mais il était inutile de la traumatiser avec l’horreur de ce qui s’était produit ce jour-là. Même aujourd’hui encore Mathilde en avait l’estomac serré lorsqu’elle pensait à cette pauvre fillette, jetée du haut d’une tour…

Cécilie changea alors de conversation, sentant probablement qu’il valait mieux ne pas s’attarder sur ce sujet pour éviter que l'atmosphère ne se refroidisse.
Un petit rire échappa alors à Mathilde lorsque son amie lui fit savoir que son frère n'était pas du genre à frapper au porte. Les siens non plus ! Cela ne la changerait donc pas de ses habitudes ! Mais Messire Gaël de Laval n'étant pas son frère et s'il venait à faire irruption dans ses appartements au mauvais moment, elle était certaine que les rumeurs ne tarderaient pas à se répandre : Scandale à Hiviène !
Elle qui avait réussi à en éviter un de justesse, jamais plus on ne la reprendrait à risquer l’honneur de sa famille.


« - Tu as raison, je gagne enfin deux belles-sœurs et j’espère pouvoir les voir aussi souvent que possible. Enfin, ils sauront où me trouver, j’ai un endroit à moi à présent. Mon petit coin de paix et de tranquillité ! Si ton frère est du genre à briser ce calme… alors je n’en veux point ! Garde-le ! »

Mathilde avait bien conscience que ce devait être surprenant d’entendre une jeune femme de son âge, encore célibataire, parler d’une retraite calme et isolée. Elle qui aurait dû s’inquiéter de ne toujours pas être mariée, de ne pas avoir d’enfant en dehors de la jeune orpheline qu’elle avait recueilli. Mais seuls ses frères comprenaient cela et elle remerciait chaque jour Jérôme de ne lui avoir imposé aucune union. Oh, certes, elle s’y serait pliée s’il le lui avait demandé. Mais pour l’heure, il semblait lui épargner les contraintes d’un mariage arrangé.

Une nouvelle gorgée de cet excellent vin réchauffa le ventre de la jeune femme. Tandis que sa coupe se faisait plus légère, Mathilde s’installait plus confortablement sur le sofa. Point de dos droit, de jambes élégamment repliées et de mains posées avec grâce sur les plis de sa robe. Non point de tout cela. Elle était installée comme elle l’aurait été en compagnie de ses frères. Détendue et … presque sereine.
Ses pensées volèrent à nouveau vers Maélyne. Si la mémoire lui revenait, comment pourrait-elle supporter la douleur de tout ce qu’elle avait vécu, perdue et oublier si longtemps ?


« - J’ai prié Néera tous les jours depuis que j’ai appris pour Maélyne. Pour l’aider à guérir et à se souvenir… mais à présent, je me demande si ce n’est pas mieux qu’elle ne se souvienne pas. Tu vas sûrement me trouver horrible de dire une chose pareille mais… Elle n’aura pas à supporter la douleur d’avoir perdu sa fille… Elle ne ressentira pas cette douleur lancinante… cette horrible impression qu’une main glacée te serre le cœur puis le lâche brutalement pour te laisser totalement vide….et seule.»

Son regard s’était perdu dans les petites flammes qui s’élevaient de la cheminée et elle n’avait pas conscience de l’importance des mots qui venaient de lui échapper. Elle connaissait cette douleur qu’elle décrivait, elle la subissait chaque jour depuis la mort de son fils. Deux longs mois... Ses frères pensaient peut-être qu’elle allait mieux à présent, mais les sourires qu’elle leur adressait n’étaient que des sourires de façade. Elle ne voulait plus les voir tristes, tant pis si pour cela elle devait taire son malheur.
Prenant conscience qu’elle venait refroidir l’atmosphère, Mathilde se redressa légèrement et toussa légèrement.


« - Pardonne moi, je ne voulais pas me montrer si … sombre. Je vais reprendre de cet excellent vin… veux-tu que je te resserve également ? »

Boire pour oublier. Cela marchait-il vraiment ?
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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Re: Ballade ne vaut pas boisson | Mathilde   Ballade ne vaut pas boisson | Mathilde I_icon_minitimeDim 31 Juil 2016 - 20:18

Cécilie se laissa allé a un bref rire lorsque Mathilde refusa net la proposition de lui léguer son frère. C'est sûr qu'il était plutôt du genre à trouver un moyen de se faire remarquer plutôt que de respecter une paix bien mérité. Paix qui aurait put sembler un peu étrange de la part d'une jeune femme si Cécilie n'avait pas passé un an à Etherna à connaître ses deux frère et n'avait pas été touchée par les faits du Nord. Les joies d'une vie simple lui semblaient par trop plaisantes... Mais contrairement à son amie, ce n'était pas la solitude qui l'aurait tenté.

Mais quand la nordienne revint sur le sujet délicat qui ne pouvait qu'occuper leurs pensée, ses paroles touchèrent réellement la jeune musicienne. Elles la touchèrent par leur sincérité. Mathilde semblait plus que concerné par l'état de Maélyne... Elle semblait le connaître. Cécilie ne pouvait qu'imaginer ce que perdre un enfant pouvait être, tout comme elle ne pouvait qu'imaginer ce que c'était d'en avoir un. Mais elle était soulagée d'entendre quelques mots qu'elle s'était tant reproché au début de l'ennéade.

« je me demande si ce n’est pas mieux qu’elle ne se souvienne pas »...

Cela lui faisait un bien fou.

Visa sa coupe et la tendit légèrement dans une direction approximative.

« Une coupe ne serait pas de refus mais tu n'as aucune raison de t'excuser, c'est un sujet que je m'interdis d'aborder depuis une ennéade maintenant... Tu n'imagine pas a quel point l'idée que ce ne soit pas un tabou absolu me fait du bien... Elle me manque terriblement et tout le monde fait comme si elle n'avait jamais existé. C'est sur réaliste ! Je pleure une enfant pour laquelle même sa propre mère n'a pas versé une larme... J'ai passé la nuit précédente à là rassurer, je lui avait promis que sa mère serait bientôt de nouveau auprès d'elle, qu'elle était en sécurité. J'ai ordonné qu'elle soit toujours entourée de garde... Tu sais, j'étais avec la Gardienne de Néera lorsqu'elle a vu... ce qui allait se produire... mais il était déjà trop tard... je n'ai pas put la voir, mais c'est moi qui l'ai trouvée dans... en-bas... »

Malgré quelques hésitations dues aux sensations qui lui revenaient et quelques exclamations d'émotion, elle avait parlée d'une voix à la fois calme et terriblement affectée. Elle se sentait totalement en confiance et, à tort ou à raison, elle n'avait pas peur des réactions de Mathilde.

Autour de Maélyne, elle était la seule a garder ouvertement le deuil. Même ses cousins venus la voir pour l'occasion, ses dames de compagnies ou les rares lourmellois a lui être restés fidèles... aucun n'avait affiché la difficulté de la perte, que ce soit pour les nombreux mort de cette journée, pour les hommes et les femmes emportés par la crue ou pour l'héritière. Après le jour des funérailles plus personne n'avait parlé d'Aline, même mentionner son existence semblait proscrit. Cécilie n'avait pas cette force.

C'était la jeune musicienne qui avait découvert le corps. C'était elle qui avait passé les rares heures libres de la nuit précédentes à rassurer l'enfant et sa gardienne, à lui dire que sa mère serait rapidement de retour... Et c'était elle qui avait ordonné qu'Aline soit toujours entouré par au moins deux gardes de Lourmel... Ces mêmes gardes qui l'avaient précipités du haut de sa propre chambre après avoir tuer sa nourrisse devant ses yeux. Tous ses proches lui auraient répétés qu'elle n'était pas coupable, que personne n'aurait put prévoir la trahison... Mais une fois le soir venu, seule entre ses draps, elle savait à quoi s'en tenir.

Cette petite qu'elle connaissait depuis sa naissance, cette enfant avec laquelle elle avait passé ses journées durant ce dernier mois alors que même sa mère semblait ne plus en avoir le temps, cette petite fille si radieuse qu'elle avait laissé mourir toute occupée qu'elle était à faire le devoir de sa cousine pour se pencher sur les problèmes réellement important. Elle avait trahi la confiance de sa cousine et surtout, elle avait trahi celle d'Aline. Et elle lui manquait tellement... Son rire lui manquait. Ses questions tellement éveillées pour une enfant de son âge lui manquaient. Ses pas rapides dans le couloir lui manquaient. Sa voix aigrelette lorsqu'elle chantaient ensemble lui manquait. Sa petite main serré sur la sienne au moment d'aller dormir lui manquait. Sa façon autoritaire de demander une embrassade lui manquait. Le poids de son corps sur ses genoux pendant qu'elle travaillait lui manquait. La façon qu'elle avait de détacher chaque syllabe lorsqu'elle lisait à voix haute lui manquait. Depuis douze jours très exactement, Cécilie sentait un trou béant dans sa poitrine qui n'avait fait que se creuser d'heure en heure jusqu'à aspirer la moindre parcelle d'espoir qui lui restait...

Trop de choses s'étaient passées et sa seule nièce lui manquait plus qu'elle ne pouvait le dire. Même auprès de Jindanor, elle ne s'était pas épanchée sur le sujet. C'était trop dur, trop injuste. Et en plus du reste, elle avait besoin de la pleurer sans en avoir le droit. Elle préférait donner le change, sourire, oublier pendant quelques minutes le néant qui absorbait tout ce qu'elle était. Le vêtement de deuil qu'elle portait chaque jour malgré les festivités, le filet bleu nuit qui couvrait ses cheveux, n'en étaient que la partie la plus visible. Avec cela sur le dos, elle pouvait se forcer à être sereine, bien disposée, en ayant un peu moins l'impression de trahir Aline une seconde fois...

« Mais tu sais, le fait de savoir que je ne suis pas la seule à penser que le mieux serait que Maélyne ne se souvienne jamais de son passé est aussi un poids en moins. Même si elle ne se souvient pas totalement de moi, j'ai l'impression de retrouver la jeune femme rayonnante qu'elle était avant la mort de son mari. Alors non je ne te trouve pas horrible, loin de là. »


Elle pris le temps de respirer. Une longue respiration, presque un profond soupire de décontraction. C'était comme... Comme si elle venait de poser un fardeau écrasant. La première goulée d'air qu'elle prenait réellement depuis douze jours. Et elle ne se rendait compte qu'à présent du nœud qui lui retournait l'estomac. Elle reprit une gorgée de vin et de façon presque imperceptible, il lui sembla plus savoureux.

« J'aimerai que tu acceptes de veiller sur elle tant qu'elle n'aura pas tourné la page. Au moins les premiers temps qu'elle passera avec Guillaume... Je sais, c'est un peu bête de te demander ça, mais j'ai peur qu'une fois loin d'elle, des gens mal intentionnés s'empressent de s'en prendre de nouveau à elle et à Lourmel. »

Prise dans ses pensées, elle ne réalisa même pas que son amie n'était pas encore au fait de son prochain départ.
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Mathilde de Clairssac
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MessageSujet: Re: Ballade ne vaut pas boisson | Mathilde   Ballade ne vaut pas boisson | Mathilde I_icon_minitimeLun 1 Aoû 2016 - 7:36


Cécilie vida sa coupe et la tendit vers elle, réclamant silencieusement un deuxième service, que Mathilde s’empressa d’effectuer tant pour son amie que pour elle. Cette discussion, qu’elle aurait pu éviter pourtant, la remuer plus qu’elle ne l’aurait voulu. Savoir qu’elle n’était pas obligée de se forcer à une expression neutre la soulageait. La jeune femme ne cherchait ni à cacher sa peine derrière un sourire de façade, ni à retenir les larmes qui s’agglutinaient à présent au bord de ses cils. Sans que son amie puisse seulement s'en rendre compte, les premières paroles qu'elle prononça coupèrent littéralement le souffle à Mathilde. Sa gorge s’était brutalement nouée tandis qu’elle se reconnaissait dans les propos de son amie. Personne ne pleurait la fillette et Cécilie devait presque se cacher pour le faire. Maélyne ne comprenait pas ce deuil que portait sa cousine et tant qu’elle ne se souviendrait pas, tant que personne ne lui aurait expliqué … alors elle ne pourrait pas non plus porter le deuil de sa propre fille.

Avalant une longue gorgée de vin, Mathilde laissa à Cécilie tout le loisir de se confier à elle. Elles étaient d’accord sur le même point, bien que celui-ci puisse paraître affreux. Mais pour le bien de Maélyne, peut-être valait-il mieux que cela reste ainsi. Comment aurait-elle pu supporter de se souvenir à présent ? Comment pourrait-elle se remettre d’avoir oublié sa fille, de ne pas l’avoir pleuré…
La demande de Cécilie flotta un moment entre les deux femmes. Qu’aurait-elle pu faire, elle, pour protéger Maélyne ? Pas grand-chose, d’autant qu’elle ne séjournerait pas à Lourmel. Sa place était à Hiviène. Près de lui….


« - Je ne peux pas te promettre de veiller sur elle comme tu le fais si bien, en revanche, je puis t’assurer que Guillaume la protègera corps et âme. Et je serai auprès d’elle chaque fois qu’elle se rendra à Etherna. Ma place n’est pas à Lourmel. Jérôme m’a nommé Dame d’Hiviène depuis le décès de notre mère et je … je ne veux pas le décevoir à nouveau. »

Malgré les larges fenêtres ouvertes par lesquelles un courant d’air agréable pénétrait dans les appartements, Mathilde avait l’impression qu’il faisait de plus en plus chaud. Et, erreur de débutante, elle prit une nouvelle gorgée de vin comme s’il s’agissait d’une potion rafraichissante. C’était bien la première fois qu’elle buvait ainsi et il fallait reconnaitre que la sensation qu’elle éprouvait alors été tout à fait étonnante. Comme un flottement au creux de l’estomac. Elle n’avait jamais douté de l’amitié de Cécilie, elle lui faisait confiance certes mais il y avait toujours eu des barrières dans les choses qu’elle s’autorisait à dire, mais à mesure que le vin réchauffait son ventre, Mathilde perdait toute notion de barrière.

« - Mais je ne comprends pas ….tu dis que la Gardienne de Néera était là ? Et elle n’a rien pu faire ?...Comment peut-on laisser une chose pareille se produire ?… J’ai tant maudit les Dieux … j’ai tant cherché à comprendre leur Choix, leur Dessein… mais là encore il n’y a rien… rien à comprendre. Ils donnent et reprennent avec une cruauté implacable et nous devons seulement nous évertuer à supporter les épreuves qu’ils nous font traverser. »

Les premiers mots de Cécilie raisonnèrent à nouveau à ses oreilles alors que Mathilde se levait pour faire quelques pas vers la fenêtre. Ce n’était peut-être pas sa meilleure idée, car la tête lui tourna quelques secondes, mais une fois au plus près du ciel nocturne, la jeune femme eut la sensation de pouvoir mieux respirer.
« Elle me manque terriblement et tout le monde fait comme si elle n'avait jamais existé »
Elle avait dû cacher ses larmes pour la mort de son fils parce que sa mère considérait qu’elle ne pouvait se permettre de trop pleurer un enfant qu’elle était censée avoir adopté. Elle avait dû supporter de le voir enterrer dans le cimetière du village, à l’autre bout d’Hiviène… Elle avait dû supporter que sa mère fasse comme s’il n’avait jamais existé, comme si sa mort résolvait un problème qui trainait depuis trop longtemps. Elle avait dû supporter que ses frères soient loin d’elle… alors qu’elle aurait eu tellement besoin d’eux. Et elle devait à présent supporter que cette absence lui pèserait toute sa vie et qu'elle serait seule à porter cette douleur. Ses frères oublieraient, Lyse oublierait ... mais jamais elle, elle ne pourrait oublier.

Tout d’un coup, comme si elle avait reçu un violent coup de poing dans l’estomac, la jeune femme se laissa glisser le long du mur, sans prendre garde au vin qui éclaboussa sa robe alors qu’elle lâchait sa coupe. Ses larmes coulaient à nouveau, ces mêmes larmes qu’elle versait depuis deux mois lorsqu’elle était seule, ces mêmes larmes qui lui brûlaient les joues depuis qu’elle avait pris son corps sans vie dans ses bras.


« - Par les Cinq… je souhaite… je souhaite tellement qu’elle ne se souvienne pas… Je souhaite que leur cruauté ait une limite… qu’ils laissent Maélyne en paix… Parce que….parce que c’est tellement dur de vivre sans… sans entendre à nouveau leur rire… Et ça fait tellement mal d’avoir l’impression d’être la seule à s’en souvenir… et à le pleurer… »

Le vin, qui aurait dû lui faire oublier, n’avait fait que lui rappeler l’étendue et la violence de son chagrin. L’Ethernoise n’avait même plus conscience qu’elle en avait trop dit, elle s’en fichait de toute façon, son cœur lui faisait bien trop mal.
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MessageSujet: Re: Ballade ne vaut pas boisson | Mathilde   Ballade ne vaut pas boisson | Mathilde I_icon_minitimeLun 1 Aoû 2016 - 15:18

La conversation aurait put être toute autre. Joyeuse et légères comme elle l'avait été durant l'après-midi. Mais il semblait que pour l'une comme pour l'autre, tomber le masque était plus important que de se donner des raisons de sourire. Cécilie entendait parfaitement la tension dans la voix de son amie, et si elle ne voyait pas ses larmes, sa respiration la trahissait bien assez. Cécilie s'était permis de chercher la main de sa compagne, palliant cette absence de contact visuel que lui obligeait son état.

« Je comprends... » assura-t-elle lorsque Mathilde lui dit qu'elle ne pouvait plus voyager aussi facilement qu'auparavant et ne pourrait donc pas rester auprès de Maélyne.

La musicienne en éprouvait bien un léger pincement au cœur, mais elle ne doutait pas que ce soit envers sa propre démission quelle avait une telle aversion. Une lampée de vin tassa le problème.

Elle se voyait partir lentement, mais heureusement pour elle, ce n'était pas la première fois qu'elle partageait une bouteille avec quelqu'un. Même si ces occasions étaient rares depuis quelques mois, elle en avait acquis dans les banquets, les festins et les bals une certaine conscience de son état... et pour l'heure elle s'en fichait éperdument.

Elle allait reprendre une gorgée lorsque Mathilde s'énerva soudain et quitta sa place ainsi que la main de sa amie. Cécilie en resta surprise un instant. Une telle hargne envers les dieux... Cela trouvait en elle des échos anciens...

« Mathilde... »

Un fracas. Un long sanglot. Cécilie s'en voulue énormément. Elle se leva d'un bon, tentant de s'orienter dans cette pièce qu'elle connaissait encore fort mal. Elle heurta la table sur laquelle reposait le vin, pestant intérieurement contre la douleur qui venait de s'emparer de ses orteils. Les mots de Mathilde s'étaient dissipés lorsqu'elle parvint à trouver la fenêtre. Elle se laissa glisser au sol sans un instant d'hésitation et, sûrement aidée par le vin, prit tant bien que mal la jeune femme dans ses bras. Elle dut s'y reprendre à deux fois pour ne pas lui mettre une main dans la figure mais réussit finalement l'exploit de la serrer contre elle sans éborgner personne.

Elle ne savait trop que dire... Elle avait beau commencer à sentir un certain flottement, ce que sous-entendaient les mots de Mathilde était plus grave que ce qu'elle avait cru. Ses propres paroles lui semblaient bêtement cruelles à présent.  

« Mathilde... Je suis désolée... Je ne pensais pas... ça ira, tu verras... Tu n'oublieras pas mais ça sera moins douloureux... Chaque Choix entraîne des conséquences, sur nous et sur les autres. La DameDieu nous a fait ce cadeau, même s'il est dur à porter quelque fois, c'est aussi grâce à cela que nous pouvons trouver le bonheur... Il ne faut pas perdre espoir... Je suis là et tes frères le sont encore plus... Mariés ou non... ça ira... »

Elle aurait put être aussi saoule que le dernier pochetron d'Oesgardie ou sobre comme une nonne, son attitude n'aurait pas été différente. Certes, elle souffrait. Les mots qu'elle prononçait lui étaient sûrement autant destiné qu'à son amie, mais elle ne supportait rien moins que sentir les personnes qu'elle aimait souffrir à ce point. La lente descente aux enfers de Maélyne avait été une torture. L'état de Jindanor l'était plus encore. Mathilde méritait moins que tout autre de connaître une telle douleur.

Comme une idiote, Cécilie pleurait à chaudes larmes tout en laissant échapper ces mots de réconfort. Cela durerait le temps que cela devrait.
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MessageSujet: Re: Ballade ne vaut pas boisson | Mathilde   Ballade ne vaut pas boisson | Mathilde I_icon_minitimeLun 1 Aoû 2016 - 18:01


Ce fut seulement lorsque les bras de Cécilie l’enveloppèrent que Mathilde eut conscience de la ligne qu’elle venait de franchir. Cette limite qui lui avait été imposée à cause de son nom, de l’honneur et de tout un tas d’autres règles stupides qui contribuer à ce qu’elle soit tenue de masquer son malheur. Elle aurait du tenter de se reprendre, se lever voire même quitter les appartements de Cécilie. Mais l’étreinte de son amie était d’un tel réconfort, qu’elle ne voulait pas s’en défaire. Les mots qu’elle prononçait lui semblaient étranges. Comment pourrait-elle aller mieux ? C’était une chose qu’elle ne parvenait pas à imaginer. Que pouvait-elle espérer à présent ? Ses frères allaient se marier, fonder leur famille et elle devrait regarder leur bonheur de loin. Elle était injuste, elle le savait … Jérôme avait fait tant de chose pour elle, il avait pleuré Kiel avec elle, il avait fait ordonner qu’il soit transférer dans le cimetière familial, il avait pris le risque de tâcher sa réputation pour elle… Mais cela n’enlevait pas la douleur qu’elle éprouvait… Est-ce que ça irait ? Elle n’en avait pas la moindre idée…

- Je ne crois plus en rien Cécilie… On m’a arraché le coeur le jour où les Dieux me l’ont repris. J’ai fais des erreurs… je méritais leur colère. Mais pas lui…Le bonheur n’est qu’un mot qui n’a plus de sens pour moi…

Un nouveau sanglot secoua les épaules de l’Ethernoise. A présent que toutes ses barrières venaient de céder, Mathilde ne voyait même plus l’intérêt de dissimuler quoi que ce soit. Elle n’avait pas peur des choses qu’elle pouvait dire en présence de Cécilie. Elle repensa alors à leur sortie à cheval, la première fois. Cécilie lui avait déclaré qu’elle était peut-être trop prompte à accorder sa confiance. C’était peut-être vrai… Mais à présent qu’elle était là, à pleurer dans ses bras, elle savait qu’elle ne s’était pas trompée.

- Je suis … je suis désolée… Cette journée n’aurait pas du se terminer ainsi…Mais quand je pense à la jeune Aline… je me sens si … en colère… si impuissante… Ca me fait penser à …  à mon fils.

Les larmes continuaient à inonder ses joues mais elle parvenait à présent à contenir ses sanglots. Sa main se saisit de celle de Cécilie qu’elle serra doucement. Il était évident qu’elle avait compris, mais Mathilde avait besoin de le dire. Besoin de confier son existence à quelqu’un d’autre qu’à l’un de ses frères. Comme si le simple fait de l’évoquer en dehors des membres de sa famille, le rendait plus réel.
La douleur était toujours présente, mais lorsqu’elle ouvrait les yeux et qu’elle les posait sur le visage de son amie, elle avait l’impression que cela l’apaisait un peu.


- Il était ma plus grosse erreur… et la plus belle chose qui me soit arrivée dans la vie. Je n’ai pas pu le pleurer... je n’ai pas pu crier mon chagrin… Je ne pouvais même pas parler de lui… tu es… tu es la première personne en dehors de mes frères… Ca me fait si mal de devoir taire la peine que j’éprouve… Tu sais, je n’ai plus l’espoir d’être heureuse Cécilie…A quoi bon, on finit toujours par perdre ce à quoi on tient.
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MessageSujet: Re: Ballade ne vaut pas boisson | Mathilde   Ballade ne vaut pas boisson | Mathilde I_icon_minitimeMer 10 Aoû 2016 - 23:33

« On se fiche de la manière dont la journée finie ! » rouspéta faussement Cécilie entre deux hoquets alors que Mathilde se reprenait doucement.

Son aveux prouvait à la jeune musicienne qu'elle ne s'était pas trompé à propos de ce fils adoptif qui ne l'était pas tant que cela. Elle ne pouvait même pas imaginer la honte, le bonheur et la douleur dont la courte vie de ce petite être avait été la cause... et pourtant il lui semblait qu'elle pouvait aisément l'effleurer du doigt.

« Rien est éternel. Le bonheur a toujours une fin, mais la tristesse également, j'en suis sûre.  »


Pourtant, elle se refusait à voir le monde d'une façon aussi sombre que son ami. Si l'espoir même de connaître des jours meilleurs n'existait plus, à quoi bon continuer à vivre ?

« Je ne peux pas prétendre savoir ce que tu ressens, mais ce qui est arrivé à Aline... Ce n'est pas mon premier deuil. Pleure tant que tu en a besoin, quoi que te dise les autres, tu n'as rien à prouver avec moi. C'est une douleur qui ne disparaît jamais totalement, mais qui peut s'apaiser. Un jour, tu seras simplement heureuse d'avoir put le tenir dans tes bras. »

Une fois de plus, que dire de plus ? Voyant son amie si profondément touchée, Cécilie se reprenait peu à peu, séchant ses yeux et essayant de nouveau de voir le bon côté des choses comme elle s'efforçait de le faire depuis que ses stupides crises adolescentes étaient finies. Sinon que lui restait-elle ? Elle ne pouvait l'avouer mais la douleur de la perte d'Aline n'était pas la seule qu'elle voulait voir s'apaiser. La veille, elle avait également fait le deuil de toute une vie... Les derniers mots débordèrent presque malgré elle.

« et moi je serait peut-être simplement heureuse de l'avoir connu... »
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