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 Pour Soltariel [terminé]

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Tibéria de Soltariel
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Tibéria de Soltariel


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MessageSujet: Pour Soltariel [terminé]   Pour Soltariel [terminé] I_icon_minitimeSam 16 Juil 2016 - 1:47



3ème jour de la cinquième ennéade de Karfias, an 9

Les évènements du banquet avaient inspiré Tibéria à s’impliquer plus encore dans le processus de son ascension au trône de Soltariel. Arichis travaillait de son côté à réunir des appuis, mais la jeune fille se sentait avoir le devoir de réunir des appuis du côté de Soltariel. Après tout, c’était sa terre natale. Leurs appuis étaient plus importants encore à ses yeux que tout le reste et si elle pouvait s’assurer le support de certaines des grandes familles, les choses seraient beaucoup plus faciles pour eux et plus légitimes bien qu’elle ait tout à fait le droit de prétendre au trône. C’était sans parler des familles d’Ydril devant lesquelles la jeune noble devait également s’imposer et ne pas simplement apparaître comme le nouveau pantin d’Arichis d’Anoszia. Il apparut clairement à Tibéria qu’elle devra le faire sans l’aide du patriarche. Elle sentait qu’elle avait des choses à lui prouver et réussir ces négociations sans son aide allait peut-être lui attirer ses faveurs et lui prouver hors de tout doute qu’il n’allait pas épouser une sotte bonne qu’à faire des enfants et à organiser des réceptions. C’est donc dans le plus grand secret qu’elle commença les préparatifs. Elle commença par identifier les familles les plus susceptibles de l’appuyer. Il y en avait plusieurs, mais elle privilégia celle avec qui sa propre famille avait eu des liens.  Ponitii, Corelli, Vilebera, Baradello, Celini, Giovanelli, Brama, Federico, Orfei, Pasi, Gentili, Di Marzo… La liste pourrait s’étendre encore, mais Tibéria devait se restreindre et concentrer son énergie sur les plus influents. Pour les Ponitii et les Corelli, elle pouvait déjà les rayer de sa liste. Ils étaient présents pendant le banquet et les choses étaient déjà assurées. Il restait donc tous les autres avec qui elle devait s’entretenir. Il fallait que les négociations se passent dans un contexte officiel. Elle devait également avoir des témoins à sa disposition. Au début, elle voulait faire cela en petit comité, mais Tibéria comprit rapidement que ces appuis ne devaient pas être remis en question plus tard et sans témoins influents, c’était possible que ça arrive.

Le lendemain soir des festivités annonçant ses fiançailles à Arichis, son idée était déjà bien arrêtée. Elle avait passé toute la journée à rédiger des missives que ce soit aux représentants de l’assemblée des nobles d’Ydril qu’aux familles qu’elle avait sélectionnées à Soltariel. Elle allait tous les faire venir ici à Velmonè où elle tiendra les négociations… la veille du mariage de Sysiphe et de Sarina qui devait avoir lieu dans 3 jours. Le délai était extrêmement séré et c’était voulu. Les nobles de l’assemblée devraient déjà être dans la région et ça laissait le temps à ceux de Soltariel de se rendre. De plus, elle savait déjà qu’Arichis serait absent, ayant des choses à régler à Ydril. Elle pourrait réquisitionner la salle du conseil sans qu’il le sache. Monter ce plan derrière le dos d’Arichis était plus excitant qu’elle ne le pensait.

Les invitations furent envoyées à la première heure avec l’assurance qu’elles seront délivrées le plus rapidement possible. Maintenant qu’il lui était impossible de revenir en arrière, Tibéria devait s’assurer la complicité de certaines personnes à l’interne. Tout d’abord, il y avait sa tante. Comme Octavia allait et venait selon ses envies, la jeune noble espérait ne pas devoir lui courir après. Heureusement, elle la trouva au domaine, entourée comme à son habitude de ses agents.

— Ma tante, vous voilà! J’aimerais vous parler un instant.

Octavia regarda sa nièce avec un sourire entendu.

— Que puis-je faire pour toi? Pas trop nerveuse? Le mariage approche à grands pas. Te voir me rappelle que je vais devoir avoir une petite discussion avec toi à propos de certaines choses.

— Ah bon? Lesquelles? Enfin, peu importe, ça peut certainement attendre. J’ai besoin de votre aide. Votre présence sera requise à la salle du conseil la veille du mariage entre Sysiphe et Sarina.

— Pourquoi?

— Des négociations que j’entends mener seule.

— Avec qui?

— La liste est assez longue. J’ai envoyé des invitations à certaines des grandes familles de Soltariel. J’ai besoin de leurs appuis. Arichis c’est assuré d’avoir ceux d’Ydril, mais pour Soltariel, mise à part les Ponitii et les Corelli… Je trouve que c’est bien peu sachant qu’on se prépare à aller cogner à leur porte pour leur imposer ma présence. Donc j’ai décidé de prendre les choses en main en écrivant aux proches de la famille. Giovanelli, Brama, Federico, Orfei, Pasi et j’en passe.

— Pasi? Tu as écrit à Lotario di Pasi? Ce vieux dégoûtant, je doute qu’il te donne son appui si tu veux mon avis.

— Je vais au moins essayer. C’est tout à fait leur droit de me rencontrer et de se faire une idée de ma personne.

Octativa regarda sa nièce sans arriver à déterminer si elle avait complètement perdu la tête ou non. Elle n’était pas habituée à la voir avec de soudaines envies de grandeur.

— C’est dans deux jours… Tu ne leur laisses pas beaucoup de temps pour se décider.

— Oui! C’est pourquoi nous n’avons pas de temps à perdre et que j’ai besoin, pour une fois, de votre discrétion. Arichis sera absent. C’est impératif qu’il ne sache rien de ce qui se prépare pour qu’il ne change pas ses plans. Il s’agit de mon cadeau de mariage. Je ne veux pas ruiner la surprise.

— Avec ton propre mariage qui approche, il me semble que tu devrais avoir autre chose en tête que de faire de la politique. Pense plutôt à comment satisfaire ton époux et laisse-lui gérer les questions politiques. Marguerite s’y est brulé les ailes, souviens-toi.

Le visage de Tibéria s’empourpra.

— Je suis certaine qu’il sera grandement satisfait quand je lui remettrai le parchemin avec les signatures. Donc, rappelez-vous, soyez discrète pour une fois!

Elle tourna les talons et s’éloigna d’un pas résolu. Avant qu’elle ait disparu au bout du couloir, sa tante la héla.

— Et que comptes-tu faire maintenant?

— Discuter avec ma future belle-sœur!

Tibéria disparut au bout du couloir. Lorsque la jeune femme avait une idée en tête, rien ne pouvait l’arrêter.

+++++++++++++++++++++

Apparemment, le coup d’éclat de Tibéria prenait tout le monde par surprise à la grande satisfaction de la jeune femme qui comptait précisément sur cet élément pour se faire entendre. Sybile, la sœur d’Arichis ne fut guère ravie que sa future belle-sœur organise quelque chose d’aussi énorme la veille du mariage alors que le domaine allait déjà bourdonner d’activités, mais en même temps, elle reconnaissait qu’elle ne manquait pas de cran et comprenait l’importance de sa démarche. C’est pourquoi elle se prêta au jeu en faisant la promesse de ne rien dire à son frère, mais d’être aussi présente durant les négociations.

Plus le grand jour approchait, plus Tibéria tenait difficilement en place. Non seulement le mariage la rendait extrêmement nerveuse, mais les négociations n’aidaient en rien ses nerfs. Heureusement, Arichis n’y vit que du feu. C’était facile de faire passer ses nerfs sensibles sur la cérémonie qui approchait. Elle avait donc parfaitement planifié son coup. Tibéria n’était pas certaine de qui serait présent ou non pour le grand jour. Elle reçut quelques confirmations, mais elle tenait pour acquis que certains ne prendraient même pas la peine de lui répondre compte tenu du délai extrêmement court entre la réception des invitations et le jour des négociations. Ainsi, le jour venu, Tibéria fut surprise de voir que tous avaient répondu à son invitation et même plus encore.

— J’ai vu Antonio Barizani et la jeune Aurelia Camarata, tu les avais invités?

Octavia se tenait en retrait dans la chambre de Tibéria alors que cette dernière faisait les derniers ajustements dans sa tenue.

— Non! D’ailleurs, pourquoi Aurelia? N’est-ce pas son père Ulrico qui devrait être présent?

— Alors ils se sont invités… Je ne sais pas si c’est un bon signe ou non. Pour ce qui est d’Ulrico, aux dernières nouvelles, il était alité et très malade. Il a probablement envoyé sa fille Aurelia qui est réputée pour ne pas avoir la langue dans sa poche.

— Merveilleux! Ça devrait mettre du piment dans la conversation…


Tibéria faisait de son mieux pour paraître détendue, mais le stress avait raison d’elle. Elle se leva de son banc, admirant son reflet dans le miroir.

— Il y a des gens très importants dans cette salle. Des gens qui vont te détester, d’autres qui vont t’aimer et d’autres qui vont te sous-estimer. Tu ne pourras pas gagner tous les appuis aujourd’hui, mais si tu fais les choses correctement, peut-être vas-tu prouver aujourd’hui que le rôle d’Arichis d’Anoszia dans ton ascension sur le trône est totalement secondaire…

La jeune femme fronça les sourcils.

— Ce n’est pas mon but. Vous feriez mieux d’aller dans la salle du conseil, je ne serai pas longue.

Octavia gratifia sa nièce d’un grand sourire puis quitta la chambre comme on lui avait demandé.

Dans la salle du conseil, les nobles, invités ou non, s’entassaient en discutant bruyamment. D’un côté, il y avait les membres du conseil et de l’autre, la fine fleur de la noblesse du soltar. Les premiers regardaient les autres en échangeant des messes basses alors que les autres échangeaient des théories les plus loufoques les unes que les autres sur les raisons de leur présence ici. En fait, ils le savaient très bien, mais comme toujours, chaque famille prétendait avoir le détail choquant que personne d’autre ne savait question d’avoir le dessus sur son voisin. Toutefois, c’était surtout le contexte de guerre imminente qui rendait tout le monde nettement plus bavard et pas nécessairement pour les bonnes raisons. Au centre de la pièce, un bureau avec un petit banc rembourré avait été installé et flanqué de deux gardes en tenu d’apparat. Dessus, on voyait un grand parchemin ainsi qu’une plume, une bougie et un encrier.

Octavia fit son entrée pour aller s’installer au siège qu’on lui avait désigné. Sybile y était déjà et semblait tout aussi surprise par l’ampleur que prenait la chose et les discussions n’avaient même pas commencé.

— Tibéria de Soltari-Berontii, Légitime Duchesse de Soltariel

Un silence de plomb s’installa sur l’assemblée alors que Tibéria entrait dans la salle d’un pas rapide. Elle sentait une multitude de regards posés sur elle, mais la jeune femme ne fixait qu’une seule chose, le trône d’Arichis. Tant qu’à avoir lancé les choses, autant y aller jusqu’au bout. Elle n’hésita pas un seul instant et prit la place du maître des lieux. Du côté des nobles du conseil, quelques yeux s’écarquillèrent de surprise. Il fallait un certain aplomb pour faire ça.

— J’aime bien cette fille. Murmura l’une des nobles du conseil à son voisin immédiat.

Octavia était assise dans son siège et souriait comme un requin. Si Tibéria voulait frapper fort, elle s’y prenait déjà très bien. Il ne restait plus qu’à voir si les autres seront sensibles à ses arguments.

— Bonjour à tous. Je suppose que vous vous demandez pourquoi vous êtes tous réunis ici et bien que la raison ait été mentionnée dans les invitations vous ont été envoyées, vous êtes en droit de l’entendre de ma bouche. Le trône ducal du Soltar est resté vacant beaucoup trop longtemps. Il faut remédier à cette situation et c’est pour cela que je revendique mon droit pour le titre de duchesse de Soltariel. Toutefois, il m’est impossible de le faire sans vos appuis.

— Je tiens à dire que nous n’avons pas tous été invités. Je crois pourtant que la famille Caramata occupe une place d’importance en Soltariel. Trancha la voix claire d’Aurélia qui toisait Tibéria sans gêne.

— Il est vrai que je n’ai pas pu inviter tout le monde pour des raisons de logistique et j’en suis sincèrement désolée. Sachez cependant que vous êtes tous les bienvenus et que c’est avec plaisir que je vous reçois ici aujourd’hui.

— Je ne crois pas que ce soit le moment idéal pour tenir de telles négociations. Avec la guerre qui est à nos portes…

— Au contraire. Je crois plutôt que c’est le moment idéal pour que nous parlions tous d’une même et unique voix. Je n’aime pas la guerre. L’idée qu’elle s’amène sur nos terres me révolte, mais nous n’avons pas le choix. Il nous faut être unis pour le jour où elle éclatera.

— Il ne faut pas vous inquiéter. Clama l’un des seigneurs du Conseil d’un air suffisant. Nous sommes en mesure de repousser leurs attaques. Ils se casseront les dents sur nos armures, j’en fais le serment.

Cette déclaration fut accompagnée par de bruyantes acclamations. La guerre les menaçait tous, mais elle était aussi l’occasion de montrer à son voisin qui était le plus fort.

— C’est justement contre les Anoszias que le nord entre en guerre et je vous signale que cette jeune fille est sur le point d’être mariée au patriarche de la famille. C’est sans parler de la précédente duchesse, sa sœur Marguerite. Elle a pratiquement mis à feu et à sang nos terres et sa famille a été exilée pour ça. Nous devrions appuyer les prétentions d’une femme qui vient d’une famille qui a multiplié les scandales sur plusieurs générations qui va s’unir à un homme qui doit rêver la nuit de voir son sang monter sur le trône royal et qui est prêt à tout pour que cela arrive!? Vous êtes tombé sur la tête!

Tibéria s’attendait à de la résistance, mais pas à une telle véhémence. Antonio Barizani  avait craché son venin et avait réussi, par ses paroles, à soulever l’ire des gens dans la salle. Une grande clameur s’éleva et pendant plusieurs minutes, les invités se lancèrent allégrement des insultes par la tête. D’un côté on appuyait la jeune femme alors que de l’autre, certains étaient prêts à la mettre sur le premier bateau en partance pour l’Ithri’Vaan. Un homme accusait son voisin d’être qu’un idiot alors que deux femmes d’un âge honorable menaçaient d’en venir au poing. Tibéria perdait le contrôle.

Octavia jeta un regard flamboyant à sa nièce.

— Fais quelque chose! C’est maintenant ou jamais!

C’était justement le problème, Tibéria ne savait pas quoi faire. Toutefois, de voir ces gens s’entredéchirer à un moment aussi critique faisait naitre en elle une grande colère. Quand elle vit que certains des invités étaient sur le point de sortir de la salle, Tibéria monta sur le trône et tonna d’une voix aussi forte que possible.

— Ça suffit!

La salle avait été construite de façon à ce que les voix portent et Tibéria fut elle-même surprise d’entendre sa voix s’élever au-dessus du reste. Le calme revint dans la salle. Les gens la regardaient, ils voyaient ce petit brin de femme debout sur le trône, le regard lançant des éclairs. Tibéria ne se mettait pas souvent en colère, mais quand c’était le cas, elle flamboyait.

— Mais n’avez-vous pas honte d’agir de cette façon? Qui êtes-vous pour comporter ainsi? Pendant un instant, ce n’est pas la fine fleur de la noblesse du Soltar que j’ai vu, mais une bande de gueux sans honneur prêts à s’entretuer pour une pièce trouvée dans la boue. Nous sommes ici pour discuter et unir notre voix, pas pour nous chamailler comme des enfants. Et vous!

Elle pointa du doigt le noble qui avait commencé le bal.

— Sachez que ce n’est pas contre les Anoszia que le nord entre en guerre, mais contre le roi et les nobles du sud qui l’abritent. Avant de lancer des accusations de la sorte, tâchez d’être un peu mieux informé, surtout que ce ne sont que des rumeurs encore.

Certains nobles d’Ydril gloussèrent de rire et le malheureux pointé du doigt s’empourpra avant de s’enfoncer sur son siège. Retrouvant son calme, Tibéria descendit du trône et commença à arpenter la pièce tout en continuant de parler.

— Je sais que la situation est, disons… particulière. Moi-même j’ai du mal à croire ce qui arrive et même dans mes rêves les plus fous, je n’imaginais pas un tel revirement de situation. Il n’y a pas si longtemps, j’étais à Thaar avec mes jeunes sœurs, condamnée vraisemblablement à marier l’un de ces prétendus Prince-Marchand et à intégrer l’un de leurs harems à cause des bêtises de ma sœur Margot. Imaginez messieurs, si c’était l’une de vos filles qui se retrouvait dans cette situation. Ne seriez-vous pas révolté? Je le serais. Toutefois, on m’a offert l’occasion de bien faire les choses et je serais folle de la laisser filer. Je sais que j’ai beaucoup encore à prouver et que de donner votre appui représente un risque non négligeable. Peut-être est-ce même de la folie! Toutefois, le monde ne peut pas avancer si personne ne prend de risque. Tout ce que je peux vous jurer, c’est que je ne suis pas Marguerite. Je ne sais pas ce que vaut ma parole dans vos esprits, mais c’est tout ce que j’ai. Pour ceux qui ont personnellement une dent contre Arichis d’Anoszia, je vous dirai ceci : je suis celle qui a légitimement droit à la couronne. Il ne sera duc que par alliance et toutes les décisions qui seront prises passeront par moi. Je serai votre voix. Je serai celle qui ramènera la paix sur nos terres. Avec votre aide, tous ensemble, nous pourrons le faire. Que tous ceux qui sont avec moi s’avancent et signent ce serment. Dans quelques jours à peine, nous marcherons vers Soltariel et je vous veux tous à mes côtés. Bientôt, je rentre enfin chez moi…

Les derniers mots moururent sur ses lèvres. Tibéria regarda les nobles qui la fixaient, médusés. Puis, un tonnèrent d’applaudissement s’éleva dans la salle. La jeune femme se sentait chancelante, mais rarement elle avait été aussi fière dans sa vie. Les discussions se poursuivirent dans le calme pendant encore une partie de la journée. Chacun tenait à s’exprimer. Ils avaient tous des craintes et des hésitations, mais plusieurs semblaient prêts à lui faire confiance. Tibéria tenta de les rassurer plus d’une fois. Elle écouta leurs commentaires et répondit avec sagesse. Elle rit lorsque l’un d’eux raconta un souvenir impliquant une très jeune Tibéria et son père. Apparemment, l’enfant aurait fait fit de la présence de gens importants pour aller réclamer une place sur les genoux de son père.

Plus tard, quand le dernier signataire du document quittait la pièce, la jeune femme poussa, un long soupire, de soulagement. Tous n’avaient pas signé, mais Tibéria avait réussi un étonnant tour de force. Certains étaient même si convaincus qu’ils tentèrent de convaincre Tibéria d’un mariage avec l’un de leur fils ou même eux-mêmes plutôt qu’avec Arichis. Elle refusa, mais en profita pour glisser quelques mots à propos de ses jeunes sœurs.

— Vilebera, Baradello, Giovanelli, Brama, Federico, Orfei Gentili et Di Marzo. Dommage pour Ernesto Celini et Lotario di Pasi bien que je ne sois pas vraiment surprise pour ce dernier. Il aurait préféré que ce soit ta cousine Angelina. Antonio Barizani  n’était là que pour semer la zizanie tout comme Aurélia Camarata. Toutefois, c’est bien plus d’appuis qu’il en fallait. Je suis impressionné. J’ai bien cru pendant un moment que tu n’y arriverais pas. Toutefois, quand tu t’es levé sur le trône… Le sang des Berontii coule dans tes veines, ça ne fait aucun doute.

Octavia jubilait. Son plan fonctionnait beaucoup mieux qu’elle ne l’avait espéré. Tibéria ramassa le précieux document signé de son nom, de celui de sa tante, par Sybile, tous les nobles du conseil d’Ydril et enfin par les appuis de Soltariel.

— J’ai douté aussi… Mais je ne doute plus maintenant. Bon… Je suppose que je dois me préparer pour le mariage maintenant…

Le sourire d’Octavia s’élargit.

— En effet! Je suis en train de préparer un petit quelque chose pour toi, mais en attendant, je propose que nous allions manger. Je meurs de faim.

Elle passa un bras autour des épaules de sa nièce et l’entraîna hors de la salle. Tous ne l’avaient pas appuyé aujourd’hui, mais la rumeur de son retour allait se répandre et les témoins de cette rencontre allaient en parler longtemps. D’autres suivront avec le temps. Cette histoire ne faisait que commencer.
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Arichis d'Anoszia
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MessageSujet: Re: Pour Soltariel [terminé]   Pour Soltariel [terminé] I_icon_minitimeSam 16 Juil 2016 - 11:37


Pendant ce temps à Ydril-Sur-Avine.

Depuis qu’Aléandra avait quitté Soltariel pour Ydril, Arichis avait prit soin de ne l’entourer que de sympathisants. Fréquenter la comtesse était un grand honneur et son éducation était assurée par Sibylle et ses contacts. Arichis ne souhaitait pas faire la même erreur qu’avec Alastein. Son pouvoir d’alors avait créé la jalousie dans le camp des rameaux systolie, et les vipères Marfoy et La Jaspe avaient su murmurer leurs mots empoisonnés à l’oreille de l’enfant-comte. Sa mort avait bouleversé sa jumelle d’après ce qu’on lui avait raconté à la cour de Soltariel. Née en 994, la petite blonde devenait une belle jeune femme et L’Anoszia qui avait prit goût au pouvoir souhaitait laisser une comtesse remarquable pour sa terre natale. Il prenait soin de la rencontrer autant que possible, une fois par ennéade pour discuter avec elle, tester ses connaissances et aborder le délicat sujet de son mariage. Ce jour-là, le régent était dans la cour de Peyredrac avec un magnifique aigle roux sur son gant.  

« Voyez comme ils ont une arcade dur, ils ont l’air continuellement fâché. » [/i]S’exprima la jeune fille.[/i]
« L’arcade sourcilière ainsi marquée est un signe qu’il ne faut pas contrarier ces nobles créatures. »
« Celle des faucons est plus douce. »
« Une légende raconte que Kyria avait créé les faucons dans les montagnes naines et en avait fait les rois des cieux. Les nains d’Othar jugèrent la création peu digne de leurs rocs, les qualifiant de pigeons au bec crochu bon à être cuisiner. Le Père des Batailles s’en moqua également, Kyria vexée créa alors les aigles, plus grand, plus fort, capable de soulever un nain. Ces belles bêtes sont capables d’atteindre une envergure de deux mètre cinquante. »
« Et aujourd’hui, ils ont détrôné les faucons. Vous semblez fort les apprécier Arichis. »
« Les aigles sont de loyaux camarades. »

Aléandra gloussa en caressant le dos plumé du rapace qui de son regard vive observait son maitre.

« Il ne faut jamais les caresser lorsqu’ils mangent. »
« Sont-ils susceptible ? »
« Ils ont leur caractère hautain mais ce n’est pas ça. Lorsqu’on les nourrit et caresse en même temps, la caresse devient alors associée à la nourriture. Les aigles ont une mémoire incroyable, lorsqu’ils vous verront ils vous associeront automatiquement à la nourriture et risque de vous sauter dessus avec leur serre pour en réclamer. »
« Ce sont de puissantes armes qu’ils ont là. »
« Contrairement au faucon, ils n’ont pas de dents dans le bec. Le bec ne leur sert qu’à déchirer et non pas à casser la proie. Leurs pattes servent à cela. »
« Comment se nomme-t-il ? »
« Se nomme-t-elle. C’est une femelle, Galadara. Elles sont plus agressives que les mâles, car elles défendent le nid mais le mâle est meilleur chasseur. C’est lui qui ramène la nourriture lorsque la femelle couve. »
« Est-ce leçon déguisée Arichis ? » La jeune fille était plus perspicace que ce qu’elle en avait l’air. Arichis sourit en posant une main sur son épaule tandis que l’autre s’élança pour intimer l’ordre au rapace de prendre son envol.
« Les aigles sont de fins stratèges. Ils chassent en couple. En montagne, leur proie favorite est la marmotte. Lorsqu’une femelle en repère une, elle lance un simulacre d’attaque. La marmotte esquive et se cache, lorsqu’elle ressort pour guetter la femelle, le mâle la prend à revers. »
« Pour le moment je n’ai pas besoin de mâle pour chasser, je vous ai déjà comme partenaire Arichis. »
« Certes, mais dans deux ans vous aurez atteint votre majorité pour régner en votre propre nom. »
« Et j’espère toujours compter sur vos précieux conseils. »
« Bien entendu. Néanmoins, d’ici là, j’espère vous trouver un fiancé digne de votre rang. »
« Vous avez un petit fils. Il est étonnant que vous n’ayez pas essayé de nous caser. Je remarque parfois les regards d’Arichis sur moi, j’ai entendu qu’il avait été le fidèle compagnon de mon frère.»
« A-t-il été inconvenant ? »
« Nenni. »
« J’aurais aimé vous voir l’épouser comtesse, malheureusement lorsque j’ai fait la demande à votre tutrice d’alors, Kahina, celle-ci refusa et je l’ai fiancé à Astrée de Hautval. »
« Je vois. Voilà qui est dommage. »  

Ils sourirent tous les deux en regardant l’aigle tournoyait dans le ciel, puis Aléandra s’excusa et offrit une révérence au régent pour se rendre à son cours d’échecs auprès du magister Ronalle, un thaari expert dans l’art. Arichis rappela son aigle à l’aide d’un leurre et le raccompagna à la volière du château. Avant de retrouver Velmone pour le mariage où les restes du banquet avaient été distribués aux pauvres, il devait faire quelques emplettes.

A Ydril, la politique s’immisçait même dans les quelques emplettes. Le comté était divisé en clans, et chaque clan avaient ses clients et partisans. On ne pouvait pas être neutre ici, on avait forcément des affinités avec telle ou telle maison. Depuis la tentative ratée des Systolie à purger les rues du clan Anoszia, ces derniers avaient prit plus d’ampleur en installant des maisons alliées dans les anciens commerces tenus par les Marfoy ou La Jaspe par exemple. Flanqué de quatre manteaux pourpres, Arichis descendit du castel pour se rendre au quartier des orfèvres. Plusieurs jours auparavant, il en avait accueilli certains à Peyredrac pour un concours de talent. Ils avaient eu presque deux ennéades pour confectionner le bijou qu’Arichis voudrait voir sa femme arborait. Les commerçants étaient prévenus du passage du régent, la rue d’habitude propre fut encore d’avantage nettoyée. L’Anoszia commença par une première boutique appartenant aux Valcona, on lui proposa un collier descendant jusqu’à la poitrine en diamant avec des boucles d’oreilles assorties. C’était sobre mais classe. Toutefois cela était un peu triste. Arichis voulait de l’étincelant, du miroitant, de l’or. Le deuxième, un affilé Austar lui proposa du rubis avec de l’argent. Encore assez sombre. Le troisième, un partisan Anoszia, un collier de perle huitre-argent descendant jusqu’au ventre et avec plusieurs enroulement. Le quatrième, un ami Yspania lui proposa un collier en or avec des soleils assortis tout autour et deux chainettes de feuilles, toujours en or descendant dans le décolleté, la première plus petite que l’autre. Arichis sourit. Il lui plaisait. Il l’imaginait déjà sur le corps nu de sa prochaine épouse. Il l’acheta donc contre monnaie trébuchante et reprit la direction du château pour y passer la nuit.

Pour le diner, le régent était assis près d’Aléandra. La jeune fille souriante avait été, malgré tout, heureuse de revoir son pays. Elle racontait à l’oreille attentive d’Arichis toute son après-midi, de ses tactiques au jeu nouvellement appris, à ses leçons de chant ou encore sa généalogie. Lorsqu’elle se trompait sur un point, il la reprenait. La généalogie des Olyssea était fortement complexe.


« Donc vous étiez le cousin de Bohémond d’Olyssea ? »
« Son cousin germain, grâce à ma mère qui était la sœur de son père. »
« Vous avez plus de légitimité que l’étranger de Kahark pour la baronnie de par l’héritage de Richilde Alaïs d’Olyssea. »
« Exact. Mais je n’ai pas de prétentions sur la baronnie. Elle est bien éloigné et pluvieuse pour moi. Mais saviez-vous de quand à quand fût le règne de Bohémond ? »
« De 958 à 990. »
« Excellent jeune fille… »

Ils furent interrompus par Tibère, un valet d’Arichis qui feinta vouloir lui glisser un mot à l’oreille. Le régent l’arrêta net d’un geste de la main et lui intima l’ordre de parler devant la comtesse ravie d’une telle attention. Celui-ci ne sut comment réagir. Il jeta un coup d’œil à la Systolie puis au régent et se lança.

« C’est votre fiancée sire… »
« Qu’il y a-t-il ? »
« Un messager m’informe qu’elle a réunit les familles de Soltariel à Velmone. Je ne savais pas comment vous l’annoncer.. »

Arichis comprenait l’inquiétude de son valet. Lui-même avait de quoi s’inquiéter, Tibéria aurait pu chercher à le contourner. A s’assoir sur le Trône du Soleil-Blanc sans son aide. Mais il décida de ne pas s’alarmer, Tibéria n’était pas sotte. Elle comprenait la nécessité de l’épouser. Avoir le soutien d’Ydril et Ysari. Il congédia Tibère et continua de manger. Il n’avait pas le temps de chevaucher jusqu’à son palais pour y être à temps. Il n’avait pas à prendre peur non plus. Le lendemain après-midi, on l’informa juste que sa promise avait réussi à s’accaparer le soutien des familles de sa terre. L’Anoszia accueillit la nouvelle avec un sourire. La Berontii venait de lui enlever une épine du pied. Les nobles du domaine auraient eu du mal à le considérer comme un suzerain, lui qu’ils considèrent comme un vassal de la comtesse. Avec Aléandra pour assister au mariage de Sysiphe, ils prirent la route de Velmone. Un brin concerné, mais soulagé à la fois, il avait hâte de retrouver sa fiancée pour avoir quelques amples explications.          
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Tibéria de Soltariel
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MessageSujet: Re: Pour Soltariel [terminé]   Pour Soltariel [terminé] I_icon_minitimeSam 16 Juil 2016 - 15:06



6ème jour de la 5ème ennéade de Karfias, an 9


Tibéria quitta en trombe la pièce le visage rouge et le cœur battant la chamade. C'était clair maintenant, sa tante était complètement folle. Non, pire que ça, elle était démente! Elle aurait du se méfier lorsque Octavia l'avait invité à la rejoindre dans ses appartements plus tôt dans la journée pour discuter. Ça ne pouvait pas être une invitation innocente. Non, avec cette femme, il n'y avait rien d'innocent. En fait, c'est à une véritable orgie qu'elle avait assisté en spectatrice alors que sa tante la renseignait joyeusement sur les choses de la vie. "Tu dois être prête pour ta nuit de noce. Arichis est un homme d'expérience et les pucelles effarouchées ne doivent plus l'intéresser depuis longtemps..." Avait-elle dit à sa nièce avant le début de la séance. Pétrifiée, Tibéria, avait assisté à ce spectacle dans lequel les acteurs étaient des prostitués que sa tante avait fait venir de ses propres maisons closes. Hommes et femmes s'étaient mélangés pendant plus d'une heure, laissant dans la tête de Tibéria des images qu'elle n'était pas prête d'oublier.

- Cette femme est totalement dérangée!

Tibéria marchait très vite et tourna brusquement au coin d'un couloir sans vraiment faire attention s'il y avait quelqu'un ou non venant en sens inverse. Elle tomba ainsi nez à nez avec Arichis qui réussit à la retenir au bout de ses bras un brin avant l’éventuel impact.

« Euh Tibéria… Vous semblez perturbée. » Dit-il en la relâchant de ses mains.

Il était heureux de voir qu’il n’avait rien perdu de ses réflexes mais un brin suspicieux devant l’attitude de sa promise. Avant de tomber sur elle il n’avait pu entendre que le mot « dérangée » et il se posait donc naturellement des questions.

« Marchons si vous le souhaitez. » L’invita-t-il en se réimagineant la scène avec une Tibéria rebondissant sur son torse. Il y avait de quoi rire.

Tibéria avait la même expression sur le visage que si elle venait de voir un fantôme. Elle se figea en voyant son fiancé. C'était probablement la dernière personne qu'elle souhaitait voir en ce moment.

- Oh.... Arichis. Non... ça va, je vais très bien, je vous l'assure!

Elle se força à sourire en essayant de prendre un air convainquant, mais sans grand succès. Le mariage avait lieu demain et avec ce qui venait de se passer avec sa tante, son teint devint plus cramoisi encore. Elle détourna les yeux, incapable de le regarder.

- Bien sûr, pourquoi pas!

En fait, elle avait plutôt envie de prendre les jambes à son cou, mais ça n'aurait pas très bien paru. D'ailleurs, elle venait presque de le percuté. Arichis n'aurait probablement pas sourcillé si elle l'avait frappé, mais elle-même se serait retrouvée au sol. Ça n'aurait rien arrangé à son malaise. Tandis qu’Arichis semblait bien à l’aise avec la présente situation. Qu’une duchesse rougisse en sa présence l’enchantait plus qu’il ne souhaiterait l’avouer. Il ne lui offrit pas son bras comme pour leur première rencontre, il se contenta de marcher à ses côtés dans le sens d’où elle venait pour prendre des escaliers menant à balcon dont la vue offrait un paysage marin. En chemin pour ne pas laisser le silence s’installer entre eux, il la questionna.

« Que s’est-il passé pour que vous soyez dans cet état alors ? »

Tibéria marchait à ses côté, luttant de toute ses forces contre la furieuse envie qu'elle avait de laisser en plan Arichis pour aller s'enfermer à double tour dans ses appartements. Malheureusement, ce n'était pas comme si elle pouvait y échapper. Que ce soit maintenant ou demain, elle allait devoir affronter son fiancé. Elle voulu protester en voyant que le vicomte continuait en direction de l'endroit d'où elle avait fuis un peu plus tôt, mais soupira de soulagement quand elle vit qu'il prenait l'escalier pour rejoindre le balcon. Évidemment, il aurait fallu qu'Arichis soit complètement aveugle pour ne pas voir qu'elle était dans un drôle d'état. Elle-même se maudissait de ne pas avoir plus de contenance que ça.

- Rien d'important, je vous l'assure...

Elle se tourna vers la mer.

- Seulement que ma tante a... de drôles d'idées...

L’air marin était d’une fraicheur bienvenue en cette chaleur estivale. Posant ses deux mains contre la balustrade forgée dans un fer rappelant un serpent mordant un autre supporté par un renforcement de pierre, l’Anoszia jeta un coup d’œil à Tibéria puis au paysage.

« Vous ne semblez pas aussi proche de votre que me semblait l’être vos sœurs. En parlant d’elles, j’espère qu’elles apprécient l’hospitalité ydriaine. »

Elles étaient arrivées de Thaar durant le mariage de Sysiphe. Arichis n’avait d’ailleurs pas pu s’entretenir dès lors avec la soltarii de toutes ces familles soltaars qui avaient fait le déplacement. Octavia était une femme puissante dont il aurait toujours besoin même après leur mariage, tout comme Tibéria.

« Octavia, ne le lui répétez pas, est une femme remarquable dont nous continuerons d’avoir besoin une fois sur le trône. Qu’a-t-elle pu faire cette fois-ci ? »  

Tibéria retrouvait peu à peu ses sens bien qu'elle ne soit toujours pas totalement à l'aise avec la compagnie d'Arichis.

- Elle est effectivement la seule famille qu'il me reste à l'exception de mes sœurs. Elles sont d'ailleurs ravies d'être ici. Tout comme moi à mon arrivée, elles sont impressionnées par la beauté des lieux. Je ne me lasse pas de cette vue...

La remarque d'Arichis réussit à la faire sourire.

- Oh non, lui répéter ceci serait dangereux. Vous avez raison, cette femme peut déplacer des montagnes et elle sait beaucoup de choses. Elle est très douée pour tirer les ficelles à son avantage. Toutefois... ça ne l'empêche pas d'être folle.

Tibéria venait d’éludée sa question. Il ne s’en formalisa pas, il finirait par apprendre ce que la Dame aux Milles Noms avait comploté dans son palais. Il se concentra plutôt sur la flatterie faite à son domaine. Si la Soltarii-Berontii était sincère, cela était un beau compliment étant donné le Palazzo dans lequel elles avaient toutes grandi.

« J’ai entendu que vous avez convié les nobles de Soltariel et qu’ils ont fait le déplacement en nombre. Que s’est-il passé ? » Questionna le patriarche sans détour avant de rater une nouvelle occasion de le faire.  

Tibéria ferma les yeux quand Arichis la questionna sur la présence des nobles de Soltariel à Velmonè. Apparemment, malgré ses efforts pour garder cela le plus secret possible, l'information s'était quand même rendue jusqu'à Arichis. Elle se sentait idiote d'avoir cru pouvoir lui cacher ça.

- C'était supposé être une surprise. Dit-elle enfin avant de se retourner vers lui.

- Vous avez travaillez très fort à réunir des appuis pour moi avec vos vassaux. Néanmoins, il me semblait important de réunir des appuis venant de Soltariel, des familles que j'ai côtoyé personnellement pour certaine. Alors... J'ai décidé d'envoyer des invitations à votre insu et de les faires venir ici pour discuter. Enfin, c'était plus que ça. Je voulais leur appuis officiellement... J'avais besoin de témoins neutres.... Donc j'ai aussi fait venir le conseil des nobles et j'ai réunis tout le monde dans la salle du conseil. Bref, j'ai réussis à les faire signer presque tous une déclaration, frappé de leur sceau également... devant témoin. Je voulais vous remettre la déclaration demain comme cadeau de mariage...

Arichis posa une main sur celle de Tibéria qui se tenait encore à la balustrade. Même si ce n’était plus une surprise, celle-ci était toujours agréable. Le régent d’Ydril n’avait pu se procurer le soutien officiel des différents patriarches du soltaar. Il avait certes réussi à s’attirer la sympathie des cabalistes et des ponantistes mais cela n’aurait pas été suffisant.

« C’est une bonne initiative que vous avez entrepris. » Répondit-il simplement avant de retirer sa main de par-dessus la sienne.

Il souriait d’un sourire sincère, presque triomphant. Il n’épousait pas une sotte comme s’en était plaint son frère Simèon.

« Demain, après le mariage, ils nous feront donc serment après nos grands vassaux.. Semblait se rendre compte l’Anoszia Ma foi Tibéria, vous venez de me soulager d’un poids. »  

Tibéria fut surprit par le geste d'Arichis. Elle n'avait pas oublié ce qui venait de se passer avec sa tante quelques minutes plus tôt. Néanmoins, son malaise fut rapidement éclipsé par le commentaire du patriarche qui approuvait son initiative. Elle sentit une petite bulle de fierté grandir en elle. C'était exactement ce qu'elle voulait : l'approbation d'Arichis. D'ailleurs, ce dernier souriait sincèrement ce qui fit sourire Tibéria à son tour.

- Ils ne pourront pas se rétracter. Comme ils ont signé devant témoin, ça serait un parjure et une réputation est plus précieuse que tout, apparemment. De toute façon, je ne suis pas inquiète. Ceux qui ont signé étaient proche de ma famille. Ils ont eu peur à cause de Margot, mais j'ai réussi à les convaincre... D'ailleurs, ce n'est rien... Ça me semblait naturel de faire ma part. Je ne veux pas rester là à suivre passivement le mouvement.  D'Ailleurs, maintenant que nous sommes dans le vif du sujet, vous allez sans doute entendre des échos de ce qui c'est passé dans cette salle d'assemblé. Donc... Oui, je me suis assise sur votre siège. Oui, je suis monté dessus quand le chaos à éclaté à cause d'Antonio Barizani et oui... je l'ai pointé du doigt en le traitant plus ou moins d'ignorant...
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MessageSujet: Re: Pour Soltariel [terminé]   Pour Soltariel [terminé] I_icon_minitimeSam 16 Juil 2016 - 15:14

Il rit en tirant un fauteuil d’un coin pour pouvoir s’y conforté. Il imaginait déjà la scène avec la jeune dame tentant d’imposer sa parole devant le vacarme amplifié par la salle de tout ces gens présent.

« Si vous l’avez traité d’ignorant alors il devait l’être. Je n’en prends pas ombrage, tout comme votre trône sera mien, le mien est votre. Autant habituer votre séant à sa rudesse. »

Arichis était détendu par rapport à toutes les autres entrevues qu’il avait pu passer avec elle. Ils étaient à la veille de leur mariage, la soif de pouvoir de l’Anoszia allait enfin être étanchée. Ils étaient tout deux si proche de leur but.

« Je ne connais pas ce roublard. Toutefois je dois vous confesser ma rancœur pour Thero de Briden, d’une famille mineure que vous n’avez sans doute pas eu besoin de convier. Ce triste sire m’a insulté durant une entrevue passée et je lui en tiens toujours rancœur. »

Le Dragon détourna les yeux de Tibéria pour tourner la tête vers la port pour tenter d’apercevoir un esclave. Mais il n’en aperçut aucun, ce qu’il trouvait regrettable à cause de sa soif.

« Appréhendez-vous la journée qui arrive ? » Il faisait mention aux cérémonies.

Arichis semblait tellement détendu comparativement aux précédentes conversations qu'ils avaient eu ensembles. C'était beaucoup plus naturel et plus agréable aussi. Elle s'était faite l'image d'un homme austère et distant, mais il ne l'était pas vraiment ce qui soulageait grandement la jeune femme.

- En fait, il a essayé de vous présenter comme le démon en personne et l'unique responsable de la guerre qui se prépare. Il c'est également attaquer à ma famille en faisant référence à des scandales qui ont eu lieux... Bref, si vous ne connaissez pas cet homme, retenez son nom. Vous allez le revoir, c'est certain. Il est à la tête d'une famille qui fut jadis riche, mais qui a dilapidé sa fortune de façon mal avisé. Je ne l'avais même pas invité. Il s'est invité lui-même. Il aime semer le chaos partout où il passe.

Tibéria réfléchit un instant.

- Briden... Oui, ça me dit vaguement quelque chose. Il y avait tellement de gens qui venaient dans le temps aux réceptions donnés au palazzo, difficile de se souvenir de tout le monde.

Elle soupira pour se tourner vers le paysage marin.

- Si.. mais... ce n'est pas tant la cérémonie que j'appréhende...

Elle se tourna à nouveau vers lui ne lui laissant pas le temps de faire une remarque à propos de ce qu'elle venait de lui, Tibéria ajouta.

- Je vous ai vu regarder vers la porte. Avez-vous besoin de quelque chose?

« Du vin, mais aucun esclave à l’horizon. »

Etre le démon pour ses détracteurs ne le dérangeait pas. Il pouvait en être un. Il était bien conscient de ne pas plaire à tout le monde, ce pourquoi il avait besoin de Tibéria à ses côtés. D’où le mariage qui aurait bientôt lieu. Quant à la guerre, il n’était pas encore convaincu de son imminence. Il se satisfit d’un roulement des yeux comme réponse aux paroles de la prochaine duchesse.

« Vous n’appréhendez pas la journée qui s’annonce ? » Revint sur le sujet Arichis en regardant la jeune femme toujours debout face à lui.

- Enfin... oui, je suis un peu nerveuse. Ça va être une grosse journée très riche en émotion...

Tibéria n'avait pas envie d'aller plus loin sur le sujet. Évidemment qu'elle appréhendait la journée de demain, mais c'était surtout ce qui allait suivre ensuite qui la rendait vraiment nerveuse. C'était à cause de sa tante qui avait voulu l'aider, mais qui avait aussi ajouté de la pression sur ses épaules. Après ce qu'elle avait vu plus tôt, Arichis ne devait quand même pas s'attendre à ce qu'elle soit capable de faire tout ça...

- Je vais voir pour trouver un esclave. Ils ne doivent pas être bien loin. Je reviens!

Visiblement, Tibéria éludait une fois encore la question avec autant de dextérité qu'un cheval de trait en pleine panique. Elle sourit, puis s'éloigna d'un pas rapide dans l'escalier. Elle revint quelques instants plus tard en compagnie d'un esclave, d'une carafe de vin fraichement débouché et de deux coupes.

- Je vais me joindre à vous si vous le permettez. J'en n'ai besoin...

L’Anoszia commençait à comprendre. Tandis qu’elle tournait les talons pour l’esquiver de nouveau, un sourire étira à nouveau les rides de son visage. Il oubliait presque que Tibéria n’était encore qu’une rosière et que c’était là son tout premier mariage. Elle revint quelques secondes plus tard avec l’esclave et le vin.

« Numérobis, ramènes le fauteuil du couloir pour ta maitresse. »

Ordonna-t-il à l’esclave qui tira le siège vers la prochaine Dame Anoszia, le positionnant près d’Arichis et face au paysage. Il s’éclipsa aussitôt après en prenant soin de rester à distance d’oreille pour accourir si besoin. Le régent leur servit dans les deux coupes et tendit la sienne à Tibéria.

« Je devine que le mariage de demain n’est pas celui que vous imaginiez. »

Tibéria pris place dans le fauteuil non sans avoir remercié l'esclave. Elle prit ensuite la coupe tendue par Arichis et en but une longue gorgé avant de s'arrêter pour ne pas simplement vider sa coupe d'un trait. Ce n'était pas un comportement habituel chez elle.

- Rare sont les filles de la noblesse qui ont le mariage de leur rêve de petites filles. J'étais destiné à un mariage arrangé de toute façon. Évidemment, j'ai été surprise quand j'ai appris que vous aviez approché ma tante pour proposer une union avec moi, mais si l'idée m'aurait vraiment déplus, j'aurais pu simplement refuser. Je suis quelqu'un de loyale et je n'ai pas de raison de dire non.

Elle but ensuite une autre longue gorgé tout en fixant l'horizon devant elle.

- Et vous? Je ne pense pas que vous soyez du genre à être nerveux pour demain, non?

« Effectivement, j’ai appris à mes filles de ne point se fier aux contes chevaleresque et aux romances mensongères. Nous sommes nés privilégiés, nous avons un devoir envers nos peuples, nos noms et nos familles. »

Dit-il en sirotant sa coupe. La scène lui rappelait son entrevue avec l’Altenberg sous le ciel Alonnan, mais dans des circonstances différentes et avec un contenu tout autre également.

« Je ne le suis pas. Pour moi, il s’agit d’une formalité. Pour vous c’est tout autre j’imagine. Je m’excuse de ne pas pouvoir vous offrir le mariage de princesse dont avez du rêver. »

On lui avait dit la même chose. En tant que fille de la noblesse, elle était destinée à faire un mariage politique dans le but de forger des alliances et de perpétuer la lignée. C'était plus vrai encore pour un garçon, mais ses parents n'avaient eu que des filles.

- Vous n'avez pas à vous excuser. La cérémonie promet d'être très jolie. Je suis heureuse, vraiment. Je ne dis pas si vous m'aviez kidnappé pour me marier de force dans un endroit sordide... là, j'aurais probablement été beaucoup moins coopérative. Je fais confiance à votre sœur pour faire les choses correctement. Je peux vous dire que la robe est vraiment splendide et que j'espère que vous allez l'apprécier.

Tibéria vida le reste de sa coupe avant de sourire à Arichis d'un air encourageant. Il fit de même à son tour, en souriant. Il ne faisait qu’être poli, bien entendu Tibéria aurait pu tomber sur pire que lui. Il se considérait d’autant plus comme un excellent parti.

« Connaissez-vous les coutumes et traditions du mariage Tibéria ? »
- Oui, on m'a expliqué le déroulement de la journée de demain. Très tôt je dois me rendre à la plage pour jeter à la mer un symbole de ma vie d'avant. C'est une coutume propre à Ydril si je ne me trompe pas. La cérémonie doit avoir lieu en début d'après midi. Je vais porter ma robe, mais également un manteau aux couleurs de la maison de mon père. C'est ma tante qui va m'escorter demain. Ensuite, il va y avoir l'échange des vœux et tout ce suit. Il va y avoir des festivités et... nous serons officiellement un couple marié.

Tibéria sautait peut-être quelques étapes, mais c'était en gros le déroulement de la journée de demain.
« Et le soir nous allons devoir consommé notre mariage devant l'assemblée des nobles présent, protégé par un simple rideau fin. » Il avait dit ceci sans la quitter des yeux, guettant sa réaction.

Et la réaction ne se fit pas attendre. Tibéria le regarda comme si elle venait de recevoir une gifle au visage. En fait, elle aurait probablement moins réagit si ça avait été que ça. Elle se leva d'un bon de son fauteuil virant au rouge cramoisie.

- Vous ne pouvez pas être sérieux! Je ne peux pas faire ça devant tant de... gens... Déjà, il y a ma tante qui a décidé d'y mettre son grain de sel et puis ça!
« Son grain de sel ? C'est à dire ? » Demanda-t-il calmement en la regardant presque à la même hauteur. « Ce n'est pas moi qui décide des traditions vous savez.. »

Il était presque amusé par Tibéria mais se retenait bien de le montrer pour ne pas la vexer, d’autant plus qu’il était curieux de ce qu’avait bien comploté Octavia de son côté pour l’irriter à ce point. Tibéria commença à faire les cent pas sur le balcon, trop énervée pour remarquer quoique ce soit. Elle cracha simplement le morceau quand il demanda ce que sa tante avait fait.

- Vous connaissez bien ma tante et ses activités! Elle a décidé que pour mon éducation, de faire venu des... des... prostitués pour faire une petite démonstration. Elle a dit que c'était surtout pour vous que pour moi, vous imaginez!?

Elle s'arrêta net, réalisant ce qu'elle venait de lui dire. Bon, il était un peu trop tard maintenant.

- Je suis complètement mortifié... Elle saisit elle-même la carafe de vin et s'en servit un généreux verre. Je ne bois pas beaucoup normalement, mais je sens que je vais faire une exception pour cette fois.

Arichis était surpris par la sollicitude de la tante. C'était une délicate attention à son égard et il remerciera peut être la Berontii plus tard mais il devait avouer que c’était bien trop marrant pour s’en énerver. Après qu'elle se fut resservit, il fit de même.

« Comme cela semble vous déranger je ferais évacuer la pièce dès que les draps seront tâché. Comprenez-vous la nécessité de leur présence au moins ? »

Pour son premier mariage cela avait également perturbé le patriarche d’être ainsi exposé devant les siens. Tibéria qui avait finalement craché le morceau semblait se ressaisir. Comme quoi le fait d'exprimer de vive voix ce qui la tracassait depuis le début de cet échange l'avait aidé à se calmer.

- Bien entendu. C'est pour légitimer le mariage. Ainsi, personne ne pourra le contester. Néanmoins, c'est terriblement embarrassant... surtout après ce que je j'ai vu...
« Tout à fait. Un mariage peut être rompu si l'un de nous invoque la non-consommation. Pour prévenir toute calomnie ou félonie, nous avons besoin de témoins. Mais pour votre confort, je les congédierai au plus vite. »

Tibéria baissa les yeux, soucieuse. Évidemment, elle ne voulait pas que ce genre de chose arrive à cause de sa propre timidité. Elle devait se rendre à l'évidence que tout le monde devait passer par là et que ce n'était pas moins embarrassant pour les autres. Cette pensée la rassura légèrement et elle pourra au moins préparer ses sœurs le moment venu. Pourquoi sa tante ne lui avait rien dit? Probablement pour éviter qu'elle ne prenne la fuite purement et simplement.

- Très bien... Je vais... le faire. Si les gens parlent beaucoup de mariage, ce n'est pas sur ce détail qu'ils s'épanchent le plus. Probablement parce que tout le monde est aussi mortifié que moi le moment venu. Je suis d'ailleurs navré pour ma réaction disons... explosive. J'étais sous le choc, mais ce n'était pas une raison pour agir comme je l'ai fais.

Elle enfouit son nez dans sa coupe de vin pour en prendre une autre gorgé. Elle ne savait pas si c'était parce que le vin était plutôt fort ou si c'était à cause de la chaleur, mais elle se sentait légèrement... engourdis. Ce n'était pas une sensation désagréable vu les circonstances. Vu sa constitution, ca ne prenait pas beaucoup d'alcool non plus pour l'enivrer...

Arichis devait confesser, il était très légèrement amusé par la situation. La pauvre semblait également plus sensible à l'alcool. C'était peut-être une mauvaise idée de lui poser une carafe la veille de son mariage. Mais L’Anoszia n'était pas son père, et elle était une adulte qui voulait être traitée comme telle.

« Pour une première fois, il y a de quoi être effrayé. Ne vous excusez pas de votre spontanéité.»
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MessageSujet: Re: Pour Soltariel [terminé]   Pour Soltariel [terminé] I_icon_minitimeSam 16 Juil 2016 - 15:27


La situation était effectivement comique. Tibéria elle-même en rira probablement lorsqu'elle y repensera plus tard. Peut-être pas aujourd'hui ni demain, mais lorsqu'elle se sera habitué à cette nouvelle vie et toutes ces choses qu'elle découvrait peu à peu.

- Non, c'est vrai, mais ma mère aurait dit que ce n'est pas convenable... Elle baissa les yeux vers sa coupe de vin. Ça non plus d'ailleurs...

Tibéria la posa sur le petit guéridon et inspira profondément, ayant visiblement retrouvé un semblant de calme.

- Maintenant que vous savez pour la surprise que je comptais vous faire demain, peut-être voulez-vous que je vous donne le document maintenant. Je voulais le donner demain après la réception, mais après ce que vous venez de me dire... Enfin, ce document vous revient.

En cet instant nocturne, Arichis ne se formalisait pas des convenances. Ils étaient seuls, sur le point de se marier. Lorsqu’elle posa la coupe, il la remplit et fit de même avec la sienne. Comme l’on disait parmi le bas peuple, le vin était l’eau des riches.

« Gardez le précieusement. Son contenu est le meilleur cadeau que vous puissiez m’offrir et lorsque nos vassaux nous rendront hommage demain, nous en aurons plus besoin. Vous avez fait un bon travail Tibéria. » Dit-il avant de boire une gorgée.

La remarque d'Arichis à propos de ce qu'elle avait fait pour lui la fit rayonner de plaisir. Elle se permit même de prendre une autre gorgé de vin. C'était peut-être parce qu'ils étaient à la veille de leur mariage, mais Tibéria avait l'impression que l'ambiance était plus détendue entre eux. Arichis ne semblait pas se formaliser sur le comportement de la jeune femme. Il ne faisait que profiter du moment.

- Très bien dans ce cas. J'espère que l'occasion se présentera à nouveau où vous pourrez affirmer que j'ai fais du bon travail.

Le patriarche n’en doutait plus. Il avait craint de devoir se trainer une sotte pour les années à venir, elle ne lui avait pas laissé une bonne première impression mais elle venait de largement se rattraper. A vrai dire, il aurait pensé qu’Octavia se serait elle-même chargée de ce travail-là.

« Je n’en doute pas Tibéria. »

La réponse d'Arichis encourageait plus que jamais Tibéria à se faire confiance et à faire entendre sa voix. Elle avait l'impression maintenant qu'ils formeront un solide duo et ceux qui voudraient s'opposer à eux n'avaient qu'à biens se tenir.

Elle admira pendant un moment encore le paysage jusqu'à ce qu'un cri attire son attention : "Tibéria? Tibéria? Bon sang, elle ne peut pas avoir disparu la veille de son mariage!" Tibéria reconnu la voix d'Antonia. "Elle est peut-être avec son fiancé en train d'avoir une conversation en tête à tête si tu vois ce que je veux dire!" Cette fois, c'était Paulla qui venait de parler. "Ne dit pas de bêtise! Regarde, ce n'est pas l'escalier qui mène à la grande terrasse ça?" Une autre voix féminine s'éleva, cette fois plus mature et teinte de reproche. "Mais pourquoi faites-vous autant de bruit?" Cette fois, c'était Octavia. Tibéria décida de mettre fin au suspense en se levant.

- Je suis ici, excusez-moi...

Des bruits de pas précipités dans les escaliers et deux jeunes femmes apparurent sur la terrasse. "Ah, te voilà enfin. On te cherche depuis des heures. Où étais-tu?" Demanda Antonia sur un ton de reproche. Puis elle vit Arichis et se figea aussitôt. "Oh, je ne veux surtout pas te déranger...." Paulla, qui avait nettement plus de cran qu'Antonia déclara solennellement à Arichis. "Monsieur le Vicomte, ma sœur Antonia et moi voudrions enlever votre fiancée. Ne vous inquiétez pas, on la libèrera à l'aube." Paulla eut droit à un coup de coude de la part d'Antonia et d'un regard interrogateur de la part de Tibéria. Pendant ce temps, Octavia venait de faire son apparition laissant Arichis devant pratiquement l'intégralité de sa belle-famille.

Le patriarche se leva juste après que les deux sœurs débarquèrent, suivit rapidement par la tante. Antonia était une belle jeune femme, de deux ans la cadette de Tibéria alors que Paulla venait d’avoir dix huit ans. Arichis inclina pour la tête pour les saluer. Elles avaient toutes vécues le mariage de Margot avec Asdrubal sur les barques naviguant sur les canaux de la Sérénissime Cité, l’Anoszia avait donc investit pour les impressionner encore plus. Les Anoszia étaient une vieille famille au sang-pur, à la richesse conséquente mais à la puissance contestée au fil des ans. Il voulait apparaitre digne de leur tout autant ancienne lignée soltarienne

« Mes demoiselles, prenez soin de vous reposer toutefois avant l’aube. La journée qui arrive est importante pour notre duché. »[/b]  

"Ne vous inquiétez pas, Tibéria sera fraiche et rayonnante comme le soleil levant." Paulla attrapa la main de Tibéria qui n'eut pas le temps de protester avant d'être entrainer par ses deux sœurs dans les escaliers. Octavia avait assisté à la scène avec un sourire et avait laissé filer les filles sans dire un mot. En fait, elle espérait s'entretenir avec le patriarche en privé. Elle le regarda avec un sourire en coin avant de dire.

- Je suppose qu'un vieux loup tel que vous n'anticipez pas avec la même ferveur que ma nièce la journée de demain, non ?

« Si, mais pour une toute autre raison j’imagine. » Répondit-il en regardant les filles de Soltariel disparaitre dans le couloir puis les escaliers.

Il s’asseye de nouveau et invita Octavia à prendre le siège que sa nièce occupait tantôt. La carafe en cristal était déjà bien entamée, mais il avait encore de quoi resservir quelques coupes. Ce qu’il fit pour Octavia alors que la sienne était encore à moitié. La ferveur d’Arichis pour le lendemain était pour son ascension au trône ducal. Même s’il n’en laissait rien paraitre, des mini-Arichis dansaient de joie dans sa tête.

« Mais vous m’avez vu nu, vous ne pouvez que supposer correctement. » Sourit-il au dessus de son verre.

Octavia prit place dans le siège laissé vacant par Tibéria et saisit la coupe de vin qu'elle porta à ses lèvres.

- D'ailleurs, je m'attendais à vous surprendre dans une position indécente. Je suis surprise de vous voir vous contenir à ce point alors que vous avez clairement échoué à le faire lorsque vous êtes venu discuter les termes de ce contrat. Vous êtes admirable, je dois dire. Non seulement vous serez duc, mais vous gagner une fraiche et jolie jeune femme pour réchauffer votre lit le soir venu. Beaucoup seraient en train de se faire sculpter une statue pour marquer ce jour.

« Vous n’étiez pas facile à débusquer, vos filles ont été claire sur la manière de vous faire sortir de votre cachette. Oh, je ne dirais pas que ce n’était pas agréable. Qui oserait. »

Deux femmes. Dont une exotique. Qui assouvissent vos pulsions primaires, personne ne refuserait. Quant à la statue, l’idée n’était pas déplaisante. Mais mieux valait attendre que quelqu’un lui en offre une plutôt d’en construire.

« La mienne attend dans la cave ce jour depuis longtemps. » Plaisanta le régent.

- Je sais me faire désirer, très cher. Ça faisait un moment que je savais que vous me cherchiez, mais je testais votre motivation. Je n'aime pas être déranger sans une bonne raison. J'espère bien que c'était agréable. Votre anatomie le manifestait très clairement. D'ailleurs, si vous avez besoin de faire tomber la pression en attendant demain, j'ai un ou deux spécimen qui trainent encore ici, juste pour vous.

Elle lui fit un clin d'œil entendu avant d'éclater de rire.

- Je m'attendais plutôt à vous entendre dire que c'était un gaspillage d'argent! Ça en dit long sur votre état d'esprit actuel. Vous jubilez, littéralement. Je dois dire que c'est un sacré bon coup.

Octavia n’avait pas la langue dans sa poche, il commençait à s’habituer à sa présence. Avec d’autres personnes, il se serait agacé. Elle lui rappelait Blanche, en légèrement plus vieille et plus confiante. Il n’était d’ailleurs pas gêné par la conversation et était amusé de constaté que finalement les préjugés sur les gens du sud n’étaient pas si faux que ça.

« Moi qui pensais que vous vous seriez proposée. Gardez vos spécimens ma dame, je ne paie pas lorsque je n’ai pas besoin de le faire pour avoir une même chose. Puis, jubiler, est un bien grand mot. » Contre-attaqua-t-il en vidant ce qui restait de la carafe dans les deux verres tandis qu’elle éclatait de rire.

- Je ne me suis pas proposé, car je ne pensais pas être votre genre. Et puis, même si certains mettent en doute ma moralité, vous allez quand même épouser ma nièce demain. Ça serait déplacé."

Octavia dégusta son vin avec un plaisir évident. Arichis avait toujours de bons alcools dans sa cave.

- En parlant de nièce, je me suis permis de la préparer pour demain. Elle n'a guère apprécié, mais le contraire m’aurait étonné.

La Dame aux milles noms représentait pourtant tout ce qu’Arichis adorait. Plus jeune elle avait dû être une femme très courtisée et le fait de ne s’être jamais remarier ou eut d’enfant illustrait son envie d’indépendance et de liberté. Il se contenta de sourire, la vieille harpie avait après tout des principes.

« Tibéria est encore innocente. Elle s’épanouira avec le temps. »

- Certes, je ne vais pas vous contredire là-dessus. Je voulais toutefois vous éviter le drame du "je n'ai jamais vu un homme nu de ma vie" et les explications embarrassantes durant la nuit de noce.

Elle vida le reste de sa coupe puis se leva.

- Je vais vous laissez. J'ai encore quelques détails à régler avant demain. Profitez de votre dernière nuit de célibat

Elle quitta l'Anoszia non sans lui faire un dernier sourire.
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