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 De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel]

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Aurel Fribourg d'Escault
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MessageSujet: De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel]   De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] I_icon_minitimeVen 1 Sep 2017 - 20:24

8ème jour de la 7ème ennéade du mois de Karfias
An 10 du XIème cycle


Aurel se laissa retomber sur sa chaise et regarda à travers la fenêtre en face de lui. Le jour commençait déjà à décliner alors que l’après-midi s’achevait à peine et le paysage blanc se paraît des couleurs bleutés d'un soir d'hiver. Le froid reculait peu à peu même s'il traînait encore un peu dans cette région. Voilà pourquoi la neige n'avait pas encore fondue. On était toutefois parvenu à débloquer un peu le fleuve dont la couche de glace s'était suffisamment affinée pour permettre de reprendre les voyages en bateau. Quelques uns étaient d'ailleurs parti en direction du lac Balgure avec ce que Louis avait demandé mais, désormais, il en attendait un qui faisait le trajet en sens inverse et devait arriver d'un moment à l'autre.

Malgré la neige et le gel qui avait continué de paralyser le pays durant le mois de Karfias, le tout nouveau Général des armées d'Olyssea n'était pas resté cloîtré dans ses nouveaux quartiers au sein du château de la Capitale. Après l'enterrement de son père à Lantenes, il s'était rendu dans chaque contrée abritant une armée afin d'évaluer l'état des troupes d'un moins de vue matériel, physique et moral. Malgré l’hiver rude, la région était prête à la guerre, comme toujours. Toutefois, en attendant la fonte des neiges, on en avait profité pour inspecter les équipements de chaque soldat de métier et conseillé aux miliciens de faire de même. Toutes les armes devaient être affûtées, les cuirasses en état et les carquois bien pourvus. L'armement, ce n'était pas tellement le problème, la région étant pourvue depuis longtemps. Nourrir les hommes était une tâche bien plus compliquée... Ce fut pourquoi on décréta que chacun avait la charge de se procurer des vivres pour le début de la campagne. Ensuite, ce serait aux Seigneurs de pourvoir à leur besoin en la matière en plus du matériel plus général tel que des palissades mobiles ou les soins via des médecins ou des apothicaires. Aurel n'allait pas leur apprendre ce qu'ils avaient à faire, tous étaient formés depuis l'enfance. C'était pourquoi il s'était positionné en tant que simple observateur pour cette première intervention de sa part. Puis il avait donné quelques lignes directrices répondant aux exigences qui Louis lui avait formulées avant de réclamer à ce qu'un rapport lui soit régulièrement transmis pour une parfaite coordination. Certaines des ressources seraient envoyées à Sainte-Berthilde pour y être regroupées avant le départ.
Après Sharas, Krahak et quelques autres seigneuries, il avait achevé son tour d'inspection par Olyssea. Bien vite, il avait commencé à recevoir les premières missives faisant état de l'avancement de la préparation des différentes armées. Comme il s'y attendait, trouver de quoi alimenter les troupes s'avérait être une tâche difficile. Quoi de plus normal dans un pays déjà en difficulté malmené par un hiver des plus rudes qui creusait lentement les réserves. Néanmoins, l'ordre de Louis de cesser l'approvisionnement d'Etherna l'aida grandement à améliorer cette question. Il fit également renforcer la sécurité à cette frontière afin d'éviter les pillages et de prévenir toute attaque de représailles.
A présent, les hommes étaient correctement armés et achevaient de se préparer, non sans éprouver certaines peines. Il ne manquerait bientôt plus que l'ordre de partir. L'hiver s'adoucissait mais il était encore trop bien installé. Louis en avait profité pour se rendre à Serramire. Quoi qu'il arrive, ils ne partiraient pas demain. Il n'avait donc plus qu'à attendre l'arrivée de ce fameux bateau et de sa cargaison...

On frappa à la porte. Se retournant simplement vers la source du bruit, Aurel autorisa son visiteur à entrer. Il vit alors apparaître sur le pas de la porte un visage bien connu. Lambert, son ami d'enfance et confident. Il était autrefois simple écuyer et avait aujourd'hui obtenu le titre de Chevalier. En son absence, le jeune homme de quatre ans son cadet avait veillé sur Sybille tel un grand frère et avait toute la confiance d'Aurel. C'était un homme relativement grand, les cheveux noirs portés mi-long, la barbe courte, arborant une expression plutôt amicale. D'un point de vue comportemental, il était à l'opposé de son ami au point que l'on se demandait comment ils pouvaient si bien s'entendre...
Lambert n'entra pas totalement dans la pièce, gardant la main sur la poignée et le pan de bois dans l'autre. Il venait seulement le chercher.

-Le moment est venu. Tu es prêt ?
-Ta question est de mauvais goût.
-Que veux-tu. On se refait pas. Lui répondit-il sans même se soucier du reproche qu'il savait ne pas en être un. Allez, viens. Fais pas ton rabat-joie.

Aurel soupira tout en s'adossant de nouveau à sa chaise. Rien de tout ceci n'était son idée... Seulement, sa visiteuse devait passer par Olyssea avant d'aller à Thaar. Proposition avait donc été faite qu'elle reste quelques jours dans la cité. Allez savoir pourquoi... De toute manière, il n'avait pas vraiment le choix. Finalement, après un court moment, il prit appui sur les deux accoudoirs et se mit debout. Il attrapa sa veste sur le dossier de sa chaise et sa lourde cape sur la paterne à gauche de l'entrée avant de passer la porte que Lambert tenait pour lui laisser le passage. Le Chevalier ferma derrière lui et le suivit à un pas de distance. Ils traversèrent ensemble la caserne où l'officier avait son bureau, se dirigeant vers par les écuries où ils devaient récupérer leurs montures avant de quitter le bâtiment. Sur le chemin, on salua Aurel qui répondit d'un signe de tête, appelant parfois les personnes par leurs grades et mentionnant leurs noms s'il les connaissait. En quelques ennéades, il avait déjà assis en partie son autorité et, pour cela, il n'avait pas besoin d'une veste brodée d'or ou de galons sur ses épaules. Il se contentait d'aller au devant de ses hommes et se retrouvait assez peu à son bureau. Il assistait à bon nombre d'entraînements, y prenant parfois part lui-même. Il allait là où se trouvait la difficulté pour se rendre compte par lui-même. Il entretenait directement les hauts officiers plutôt que de leur faire passer un billet. Une attitude qui était appréciée et offrant la possibilité à chacun de se faire une idée du personnage qui leur était presque inconnu jusqu’alors.
Bien sûr, il ne pouvait passer autant de temps sur le terrain qu'il le souhaitait. Plus le grade était élevé, plus il y avait de paperasse et de ronds de jambes. Il passait donc beaucoup de temps à son bureau malgré tout mais aussi au Palais où il rencontrait Seigneurs, politiciens et intendants. Toute personne ayant un rôle à jouer dans la guerre à venir. Sa franchise et son sarcasme n'était pas très bien reçu mais on ne pouvait nier sa compétence et son expertise dans le domaine militaire, bien que l'on mette en doute certains de ses choix. En particulier, celui d'avoir pris Lambert comme homme de confiance officiel. Il passait pour un pitre à leurs yeux avec ses mauvaises blagues et ses erreurs flagrantes au code de bonne conduite. Sans parler de ses maladresses permanentes... Sa personnalité fantasque à côté de l'attitude presque austère d'Aurel amplifiait le phénomène qu'il représentait. Même si, dans le travail, il était sérieux et appliqué.

Chaudement vêtus, les deux hommes traversèrent la ville en direction des quais. Là-bas, ils furent accueilli par l'officier de port qui les salua avec respect tandis qu'ils mettaient pied à terre de leurs montures.

-Général. Un bateau aux couleurs de Sainte-Berthilde est en train d'accoster. Les lamaneurs sont déjà en place. On allait justement procéder à l'amarrage.
-Eh bien "procédez", Monsieur Moncourt.

L'homme marcha à leur côté jusque sur le quai. Aurel et Lambert restèrent en retrait tandis que l'officier avançait de quelques pas supplémentaires pour donner ses ordres. De là où ils étaient, le Général et son ami observèrent le déroulement des opérations. Le Chevalier pouvait voir la mine sévère de son camarade se durcir toujours un peu plus à mesure que le bateau avançait. Ses épaules étaient si contractées qu'elles devaient être dures comme du bois et des traits apparaissaient sur ses mâchoires tant elles étaient serrées. Lambert posa une main sur le trapèze de l’officier et s'avança comme pour lui dire quelque chose de confidentiel à l'oreille. Aurel se prit au jeu et tourna légèrement la tête dans sa direction pour lui prêter son attention. Personne ne put entendre mais, après une seconde de blanc, le Général lâcha un soupir amusé et son visage se détendit légèrement sans pour autant afficher de sourire. Il hocha quelques fois la tête de gauche à droite de façon presque imperceptible. Si on ne savait pas ce qu'il lui avait dit, une chose était sûre : ça n'avait rien de confidentiel !

Une fois le bâtiment correctement amarré, on commença à installer la rampe permettant d'accéder au pont supérieur. Les deux hommes s'avancèrent afin de se placer face à la descente du navire. Ils n'avaient plus qu'à attendre qu'apparaisse celle qu'ils étaient venus accompagner jusqu'au château. Un carrosse attendait déjà sur la route pavé un peu plus loin tandis que des serviteurs avaient été dépêchés pour porter les effets de la dame jusque dans ses appartements. Tout avait été prévu, et ce n'était évidemment pas du fait d'Aurel qui, officiellement, n'était là qu'en tant qu'officier directement nommé par Louis. Pour le grand public, c'était une simple marque de politesse et de respect, ses potentielles futures fiançailles n’étaient qu’à l’état de rumeurs pour le moment. Rumeurs lancées par quelques oreilles indiscrètes durant le bal du mois précédent donné à Sainte-Berthilde mais qui n’avait pas été confirmées depuis. Seuls Lambert et lui savaient ce qu’il en était vraiment.
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Louis de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel]   De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] I_icon_minitimeDim 24 Sep 2017 - 3:42





La livraison du plus précieux paquet Berthildois ne pouvait-il guère attendre ? Ils y étaient presque, la neige fondrait désormais plus tôt que tard, voilà belle certitude! Et bien malgré cette douloureuse vérité –car elle se faisait que trop souhaitée-, c’est sous les conditions hivernales ce jourd’hui bien connues de tous Berthildois qui se respecte, qu’ils se devaient de convoyer en direction de Thaar. Tempête pas tempête, ils iraient et s’assuraient que le joyau de leur Suzerain soit livré intacte et dans les conditions les plus propices. Conformément aux ordres explicites de leur preux hobereau, la compagnie entourant la ci-nommée Éléonore était ainsi formée : en tête de marche formait un bouclier de cavaliers lourdement harnachés, sur les flancs se retrouvaient un quatuor de bretteur montés, à l’arrière un duo de grands baraqués tout aussi généreusement équipés que ceux affrontant l’avant-garde et, la cerise sur le gâteau, le coloré mais non moindrement talentueux Rhedgar le fougueux qui n’avait pour mission de jamais s’éloigner de leur protégée. Ah, par tous les Dieux, ils ne passaient certes pas inaperçus! Mais cela avait peu d’importance, lorsqu’on considérait que le plus grand de leur voyage serait sur les mers, à l’abri des regards indiscrets et des embuscades. « Nous y sommes enfin, pardi! En peu de temps mademoiselle pourra trouver le confort de ses nouveaux appartements! Certes provisoirement, car la traversée ne saura durer, mais tout de même! Cela vous siéra sans doutances d’avantage que la bise hivernale à laquelle nous sommes tous exposés. D’ailleurs, je commence à être bien las des tendresses de l’hiver! Celles d’une affectueuse rombière me combleraient d’autant plus! » Lança-t-il inévitablement, incapable d’esquiver ce genre de propos déplacé, même en présence d’Éléonore. Avait-il sitôt oublié l’estampille sèchement claquée à sa joue, alors qu’il lui tint à peu près ce même discours, il y avait quelques ennéades? Un événement qui d’ailleurs lui avait depuis valu nombres de railleries en son égard, notamment du régent lui-même.

Un vent favorable inspirait les voiles à mieux performer, car le temps parut bien court avant que le petit navire n’atteigne les côtes d’Olysséa et enfin, les quais où semble-t-il, nombres patientèrent la venue dudit bateau. Sur ce radeau de luxe, une seule chambre n’était à disposition de l’équipage et personne ne se questionna, la belle Saint-Aimé en hérita. Sobre, piètrement emménagée et limite insalubre à en juger l’épaisseur de la poussière qui skiait contre le sol humide, c’est à la porte que toqua quelques coups, au même moment que criaient à gorge déployée les membres de sa garde à quelques individus au port, a priori.
« Éléo… Mademoiselle! Nous sommes arrivés. Vous êtes attendue sur le pont! » Expliqua Rhedgar, sans même tenter de faire grincer le penne de la porte.

Sur le pont, pratiquement comme s’ils assistaient à la venue du Roi, malgré le caractère coloré de son protecteur, icelui avait veillé à tout. Leurs harnois étaient nettoyés, armes à vue et pointe épousant le pont qui grinçait au rythme de la houle, tête haute et formant un allée jusqu’à la passerelle où Éléonore serait première à mettre pied à terre. Ils étaient tous et chacun les obligés de leur dame et c’est ainsi que sa garde personnelle montra l’exemple aux Olysséens. Lorsqu’elle fut prête à se présenter, à se montrer à ceux qui patientaient sa venue, fièrement et clairement, tonna son annonce :
« Mademoiselle Éléonore de Saint-Aimé! »

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Eléonore de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel]   De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] I_icon_minitimeLun 16 Oct 2017 - 20:27


L'eau, Eléonore n'aimait pas particulièrement. Elle ne détestait pas cela non plus, mais pour elle ce n'était ni plus ni moins qu'un sentier sur lequel il était nécessaire d'utiliser un bateau. Un sentier, voilà tout. Elle attendait dans sa cabine que le trajet se passe. La jeune femme savait que parfois, certains étaient malade sur l'eau. A cause des flots et de la coque qui tanguait plus que la terre ferme. Mais elle n'en avait cure. Ce n'était pas gênant, le temps de s'habituer, de trouver un équilibre et le tour était joué. Elle avait pris avec elle un ouvrage qu'elle pouvait se permettre de perdre, en ayant un second exemplaire à Sainte-Berthilde. Voire même un troisième, mais elle n'était pas certaine. Il traitait de la place du clergé d'Othar dans la région berthildoise. Quelque chose qui leur tenait particulièrement à coeur, ici, dans le nord. Elle savait que ce n'en était pas de même partout mais cette lecture lui serait malheureusement utile bien trop tôt. On y traitait aussi de ce qu'il était de circonstance de prier pour les valeureux guerriers, lorsqu'une guerre se dessinait. Elle prierait aussi sans aucun doute Tyra mais elle savait que par ici, il valait mieux se promener avec un livre qui traitait d'Othar. Enfin, sans doute ne la blâmerait-on pas tant qu'elle ne lisait pas sur Arcam.  Elle savait qu'en Estrévent, ce dernier était un peu plus présent. Voire même plus important que la Damedieu, chose qu'elle avait du mal à se représenter.

Comment la mère des hommes pouvait-elle avoir moins d'importance que la luxure, la paresse et la frivolité ? Ce n'était tout simplement pas concevable. L'Estrévent était quelque chose qu'elle attendait de voir avec impatience. Beaucoup de curiosité, peu de réponses. Elle avait même entendu une fois que là-bas, les femmes n'étaient pas obligée de se marier. Et c'était ça, la véritable liberté ! Non ? Elle ne pourrait jamais vivre loin de Louis, de toutes façons, mais quand elle serait vieille, ne voudrait-elle pas goûter un peu de repos, un peu de liberté et jouir des plaisir simples de la vie ? Sans que son statut de femme ne l'entrave, sans qu'elle ait à rendre des comptes systématiquement. Elle savait aussi que là-bas, il avait beaucoup de plus de femmes qui se maquillaient, qui usaient de peinture et de couleurs pour s'embellir. Et cela lui plaisait, au même titre que les bijoux qu'elle s'imaginait voir au cou de chacune, voire même aux poignets de chacun. Elle s'attendait à ce que ça brille et à ce que ce soit beau. Ils avaient tant de produit qu'ici il était si difficile d'obtenir. Mais elle n'eut pas le temps de s'égarer plus longtemps dans ces prédictions puisqu'ils s'arrêtèrent bientôt.

Rhedgar vint la prévenir et eut du mal à l'appeler correctement. Cela la fit grincer des dents mais elle répondit qu'elle arrivait dans un instant. Que dire à cet homme ? Il était plus malpoli et plus rude que tous les autres. Quelle idée avait eu Louis de le lui coller ? Sans doute était-il doué et il devait avoir confiance en lui. Mais ce n'était qu'un malotru et elle finirait sans aucun doute par le lui faire remarquer, acerbement qui plus était. Enfilant sa cape bleue, parfaite pour une mi-saison, elle sortie sur le pont en relevant légèrement ses jupons. Il était hors de question que le bas de sa robe se retrouve mouillée. Descendant du bateau, elle avait la tête haute, un léger sourire sur ses lèvres. Elle se voulait agréable, rien ne pouvait justifier une toute autre humeur. Sa garde se regroupait derrière elle à mesure qu'elle avançait et Rhedgar finit par se placer à sa droite. Quand elle vit Aurel, elle le salua en s'inclinant légèrement. Sans exagération. Elle savait que leurs fiançailles n'étaient encore que des rumeurs, qu'on ne l'avait pas annoncé officiellement et qu'à moins d'avoir assisté au bal il était peu probable qu'on y croit réellement.

 - Je vous remercie de votre accueil. Ravie d'être ici, j'espère que vous êtes tout aussi enchanté de m'accueillir pour un moment. Voudirez-vous me conduire au château ?

Elle referma un peu sa cape et se laissa guider jusqu'au carosse. Sa garde la suivrait. Rhedgar insisterait pour rester à ses côtés et elle ne dirait rien. Parce que c'était là son devoir et c'était là ce qu'on attendait de lui. Elle aurait tout son temps, une fois installée dans ses quartiers, de discuter avec Aurel de la suite des choses.
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Aurel Fribourg d'Escault
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MessageSujet: Re: De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel]   De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] I_icon_minitimeSam 21 Oct 2017 - 20:47

Son escorte en place, Eléonore apparut au sommet de la planche qui permettait de descendre à quai. Le voyage ne semblait pas l'avoir perturbée outre mesure et elle était fidèle à elle-même. Bien habillée, coiffée avec soin... Elle avait dû être indifférente à la légère houle de la rivière étant donné son expression plutôt sereine.
Avant qu'elle ne soit à portée d'oreille, Lambert glissa quelques mots à son ami.

-Tu te souviens ce que l'on a répété ? Demanda-t-il comme pour s'en assurer.

Aurel tourna la tête vers lui, les sourcils froncés. Il ne voyait visiblement pas de quoi il parlait.

-Ah oui, j'ai répété tout seul, c'est vrai. Fit subitement le chevalier comme s'il le réalisait seulement. Mais je suis sûr que tu écoutais. D'une oreille tout du moins...

Le Général esquissa un sourire amusé devant l'expression pleine de doutes de son ami. Il était décidément incorrigible... Oui, aussi surprenant que cela puisse paraître, Aurel avait bel et bien des amis. Tous étaient des hommes d'armes mais cela ne pouvait que renforcer leurs liens.
Il fit à nouveau face à la jeune femme qui achevait sa descente pour venir dans leur direction.

Bien... Puisque c'était lui qui accueillait...

-Soyez la bienvenue à Olyssea.

La demoiselle enchaîna presque aussitôt et il se contenta de répondre à son espoir par un simple signe de la tête. Il aurait eu du mal à affirmer qu'il était "ravi" de la revoir étant donné les circonstances. C'était avant tout une obligation, bien que leur bref échange épistolaire ait donné en point en faveur de la jeune femme. Heureusement, elle ne lui laissa pas l'opportunité de réponse davantage et réclama le château, ce à quoi il répondit par un geste de la main.

-Votre carrosse vous attend. Lambert et moi ouvrirons la marche.

Après une seconde de flottement, Aurel sembla comprendre qu'Eléonore attendait qu'on la mène jusqu'à sa voiture. Il lui proposa donc sa main, de la même manière qu'il l'avait invité à danser à sa demande. Resserrant presque imperceptiblement ses doigts sur ceux de la belle, il la conduisit sur quelques mètres, ouvrit la porte du carrosse et l'aida à monter. Il ferma ensuite derrière elle et tourna aussitôt les talons. Passant près du cocher, il lui fit signe afin de s'assurer qu'il les suivrait bien. Enfin, il retourna à sa monture aux côtés de Lambert.
Hors de portée de voix, le chevalier ne put s'empêcher...

-Pas mal du tout.
-De quoi tu parles ?
-De la future madame tusaisqui.

Aurel répondit par un simple regard en l'air en comprenant de qui il s'agissait. Sa manière détournée d'aborder le sujet n'était vraiment pas subtile. Sans plus se préoccuper de son ami, le Général se mit en selle.

-Allez ! Reconnais au moins qu'elle est très belle !
-Tu sais combien nous avons d'écart ? Rétorqua Aurel après avoir lâché un soupir.
-Elle est adulte. Répondit Lambert d'un air très sérieux pour une fois. Si tu ouvrais les yeux, tu le verrais aussi.

Mais il n'eut en retour qu'un visage fermé et un coup de rennes invitant la monture de l'officier à se diriger vers la route. Les commissures des lèvres du chevalier se pincèrent en une expression désabusée. Il allait avoir du mal à lui faire voir les choses autrement... Pourtant, s'il n'avait pas d'autre choix que d'épouser la seconde héritière des Saint-Aimé, il vaudrait mieux pour eux deux qu'ils s'entendent de manière à ce que leur mariage ne soit pas une corvée de chaque instant.
Il ne prit cependant pas davantage le temps d'y réfléchir et grimpa rapidement sur sa monture afin de rejoindre Aurel et le carrosse qui s'était déjà mis en marche. Ils progressèrent ainsi jusqu'au palais. Celui-ci était composé de plusieurs cours, la dernière étant à flanc de falaise et abritant les logements des maîtres des lieux. Les appartements d'Eléonore étaient situés dans l'avant dernière cour, là où se trouvaient la salle du trône, les salles de réception et les chambres des invités. Personne ne vivait plus dans le bâtiment dont on voyait poindre le toit au-dessus du dernier rempart... La porte en était même verrouillée.

Dès l'arrêt du carrosse, un valet accourut pour ouvrir la porte et aider Eléonore à descendre tandis que deux autres déchargeaient ses bagages. Un homme s'avança à son tour et leva les mains au ciel en souhaitant la bienvenue à la Demoiselle. Une fois à sa hauteur, le Chancelier se présenta et échangea les politesses d'usage avec la nouvelle venue.

-Pardonnez-moi de ne pas avoir pu vous accueillir sur les quais mais je vous savais en d'excellentes mains avec notre Général. Dit-il, un faux sourire aux lèvres, en se tournant vers l'intéressé qui arrivait justement.
-Sainte-Berthilde m'a accueillie pendant dix ans. C'est un juste -quoi que bien maigre- retour des choses. Répondit Aurel d'un ton partagé entre la neutralité, la lassitude et l'agacement. Ce que ces petits jeux de courbettes pouvait l'ennuyer...

Le Chancelier lui répondit d'un sourire forcé avant de se tourner à nouveau vers son invitée. Il l'invita bien vite à rentrer se réchauffer, lui proposant par la même occasion de lui montrer ses appartements. Il était temps pour Aurel de prendre congés et il profita que l'attention de l'homme soit prise par ailleurs pour ce faire.

-Quant à moi, je vous laisse. Vous avez probablement besoin de temps pour vous reposer et vous installer et, en ce qui me concerne, ma journée et loin d'être finie.

A peine avait-il prononcé ces mots qu'Eléonore voulut s'assurer qu'ils pourraient se revoir au cours de son séjour. Il n'en fut pas le moins du monde étonné et imaginait même aisément qu'elle voudrait s'entretenir avec lui en privé.

-Quand je vous ai demandé si vous aviez des questions, j'avoue que je ne pensais pas uniquement à celles que vous avez posées.

Immédiatement après l'annonce de leur promesse, il ne pouvait pas dire qu'il ne s'attendait pas à ce qu'elle le questionne sur le pourquoi du comment un "simple" Général avait pu obtenir sa main mais il s'attendait à ce qu'elle ne l'interroge pas seulement là-dessus. Même s'il n'était pas vraiment enthousiaste à cette idée, il imaginait bien que, maintenant qu'elle avait accusé le coup, sa future épouse voudrait en apprendre plus sur lui. Alors, oui, il ferait en sorte que cela arrive. Lambert avait peut-être même déjà tout prévu... Ce serait leur unique chance de discuter simplement avant longtemps. Peut-être même avant leur mariage, si la participation d'Olyssea à la guerre du Médian sous le commandement d'Aurel lui permettait de voir sa candidature acceptée...

-J'ai demandé à Sybille de ne pas venir vous déranger, au moins dans un premier temps. Elle a hâte de faire votre connaissance, elle voit en vous quelqu'un avec qui elle pourrait sympathiser.

Inclinant légèrement la tête sur le côté, Aurel posa un regard appuyé sur Eléonore afin de lui faire comprendre qu'il y avait un sens caché à ses paroles. Le Chancelier revenait et il ne pouvait se permettre qu'il l'entende évoquer leur éventuel mariage mais sa promise devait savoir que sa future belle famille n'était pas entièrement au courant... Avant qu'elle ne lâche l'information au détour d'une conversation.

-Toutefois, vous pourrez la faire mander si vous avez besoin de compagnie.
-Vous parlez de la jeune Sybille, je me trompe ? C'est une jeune fille charmante et toujours souriante, je vous la recommande.Proclama le Chancelier.

Quelques mots plus tard, Aurel s'inclinait brièvement avant de retourner à sa monture. Lambert et lui repartirent alors pour la caserne au petit trot.
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Eléonore de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel]   De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] I_icon_minitimeDim 12 Nov 2017 - 21:30

Le chancelier l'accueillit avec plus de vigueur et de courtoisie qu'Aurel. Après tout, lui était un homme politique. Lui savait comment se comporter convenablement face à elle. Même si elle savait son sourire forcé et sa joie bien moins grande que ce qu'il voulait laisser paraître, elle sourit pleinement à son tour. Le saluant convenablement, elle lui pardonna son absence sur les quais.

- Soyez sans crainte, nous sommes encore en hiver et la brise au bord de l'eau est plus fraîche qu'ailleurs. Je ne vous blâme pas d'avoir voulu rester auprès du feu. Effectivement, votre Général m'a acueillie correctement.

Aurel pris rapidement congé mais elle s'assura tout de même qu'ils se reverraient rapidement. Après tout, elle ne s'arrêtait pas ici pour le chancelier d'Olyssea. Elle n'avait pas grand intérêt pour ce dernier et elle ne l'appréciait pas particulièrement. Elle avait des rapports cordiaux avec lui mais cela s'arrêtait à de la politique. Alors elle fut ravie qu'il accepte de la revoir, même si ce n'était pas sous peu. Elle aurait au moins le temps de s'installer et de se familiariser avec l'endroit qui l'hébergeait. Après tout, ne disait-on pas que les lieux et l'entourage influençaient grandement le coeur des hommes ? Et elle avait besoin de connaître le coeur d'Aurel, parce que de ce dernier dépendrait son avenir. Eléonore ne pouvait se résoudre à donner son avenir au premier venu. Même si elle faisait confiance à Louis, elle avait besoin de s'assurer qu'on n'avait pas roulé ce dernier. Il n'était certes pas naïf mais il restait jeune. Et certaines personnes étaient si fourbes qu'elles piégeaient jusqu'au plus dégourdis.

- Si vous me recommandez spécialement la compagnie de la jeune Sybille, alors je me vois dans l'obligation de la rechercher sous peu. Je ne la connais pas mais je vous fais confiance !

Elle souriait toujours et à vrai dire elle n'avait pas à se forcer. Elle apprécierait certes de rencontrer la jeune soeur de son potentiel futur époux. Et s'ils en venaient à ne pas se marier, elle n'était jamais contre rencontrer de nouvelles personnes. A vrai dire, cela l'excitait même un peu. Elle avait toujours hête de jouer ce jeu qu'elle affectionnait tant. De danser ce qu'elle aimait à appeler la danse sociale. Faire un pas vers l'autre et voir dans quel sens il bougerait. Imposer un rythme et voir s'il alalit le suivre, ou au contraire imposer le sien. Le suivre un moment pour ensuite reprendre l'avantage. Eléonore était si à l'aise avec les autres qu'elle restait rarement seule. Alors quand elle dut se retirer dans ses appartements pour s'installer, elle ne resta pas longtemps la porte fermée. Elle avait, une fois Aurel parti, signifié au Chancelier qu'elle ne voyait aucun inconvénient à ce que la jeune Sybille la rejoigne pendant qu'elle prenait place dans ses quartiers.

- Je ne hais point la compagnie, lui avait-elle dit. Je ne sais à qui d'autre m'adresser et je ne voudrais pas vous imposer quoi que ce soit mais je serais ravie que la jeune Sybille me rejoigne avant le souper.

L'hypocrisie à peine dissimulée du chancelier ne la gênait pas outre mesure. Après tout, il était ainsi et elle n'avait que très rarement à faire à lui. L'important était de conserver de bonnes relations avec lui, du moins le temps qu'il resterait chancelier. Une fois qu'Aurel aurait eu Olyssea, elle pourrait le rayer de ses relations sociales. Elle était entrain de terminer de remplir ses placards quand elle entendit des pas dans le couloir. Elle laissa sur son lit la dernière pile de linges et elle se retourna vers la porte, tout sourire.

- Sybille, je présume ? Entrez, j'ai fait mander une infusion de menthe. J'espère que vous en buvez, il y en aura sans doute assez pour deux. Si ce n'est pas le cas ça ne fait rien, venez donc vous asseoir, je vous en prie. On m'a vanté votre compagnie. Et j'ai cru comprendre que vous aviez hâte de faire ma connaissance ?
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MessageSujet: Re: De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel]   De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] I_icon_minitimeSam 18 Nov 2017 - 22:06


De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] Sybille Sybille était excitée comme une puce. Depuis l'aube en fait... Mais bien plus depuis qu'on lui avait fait savoir que la Demoiselle de Saint Aimé souhaitait passer un moment en sa compagnie. Certes, elle se contenait, gardant une attitude digne du nouveau titre de son frère, mais elle ne pouvait cacher son sourire exalté. Celui-ci ne surprit cependant personne car, depuis son arrivée, tout le monde n'avait jamais connue la jeune fille autrement que joyeuse. De noir vêtue, elle portait évidemment le deuil de son père, parti depuis seulement un mois. Pourtant, elle semblait s'en être relevée et, ceux qui l'avaient vue à Lantenes les ennéades passées, savaient que la proximité de son frère y était pour quelque chose.

Sybille laissa à la seconde héritière de Sainte Berthilde une bonne demie-heure pour prendre ses marques dans son nouveau logis avant d'aller frapper à sa porte. Son sourire se fit plus éclatant encore en découvrant la jeune femme. Elle était si belle et bien soignée.

-C'est bien moi. Répondit-elle avant de lui adressée une parfaite révérence, ravie de son accueil.

Elle entra à sa demande et parcourut la pièce d'un regard des plus succincts avant de se tourner à nouveau vers Eléonore afin de répondre à sa proposition.

-J'en prendrais volontiers. Merci.

Suivant l'invitation de son hôtesse, elle alla s'asseoir en compagnie de la nouvelle venue. Celle-ci lui posa alors une nouvelle question, plus détournée cette fois. Hâte de la rencontrer ? Oui... Et elle devait bien se demander pourquoi.

-Ce n'est pas mon sourire qui m'a trahit, n'est-ce pas ? Demanda-t-elle sans avoir besoin de connaître la réponse. Elle sourit de plus belle, quoi qu'un peu gênée par la révélation que son frère avait faite à celle qui lui faisait désormais face. Je l'avoue. Mais ce n'est sans doute pas pour les raisons auxquelles vous pensez. Aurel et Lambert sont très occupés ici. De plus, je n'ai que rarement l'occasion de discuter avec une personne dont l'âge est aussi proche du mien. J'espère que vous ne trouverez pas mon enthousiasme mal placé.

Assise presque au bord de son siège, Sybille avait posé ses mains sur ses genoux. Elle se tenait droite, essayant de faire bonne impression. Elle avait reçu tout l'enseignement de la noblesse et savait comment se comporter. Physiquement, elle était parfaite. Pour le reste, elle était assez naturelle. Un peu trop aux yeux de ses précepteurs, bien que sa chaleur et son expression soit un point fort pour elle. Mais elle était trop sincère. Pas naïve comme on pourrait le craindre, ni abrupte comme son aîné, mais trop gentille et facile à décrypter.
Posant un regard sur les malles à demi défaites qu'elle apercevait derrière son hôtesse, Sybille les lui montra d'un geste de la main.

-Souhaitez-vous de l'aide pour vous installer en attendant que le thé arrive ? Plus vite ce sera fait, plus tôt vous pourrez vous reposer.
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MessageSujet: Re: De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel]   De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] I_icon_minitimeMar 26 Déc 2017 - 11:57

Celle dont on lui avait vanté la compagnie arriva une bonne demie heure après qu'on lui ait montré ses appartements. Sans doute ne voulait-elle pas l'oppresser mais elle sentait tout de même chez la jeune femme cette impatience qu'elle même pouvait avoir lorsqu'il s'agissait de rencontrer quelqu'un d'autre. D'ailleurs, elle était ravie de voir débarquer Sybille, qui avait un âge peu éloigné du sien. D'ordinaire elle passait son temps avec des personnes beaucoup plus âgées. Elle avait grandi avec deux frères et, bien qu'elle eut passé beaucoup de temps avec mère, elle était souvent la touche de féminité dans l'assemblée. Peut-être parce qu'elle était particulièrement coquette et qu'elle savait soigner son apparence plus que d'autres. La jeune femme qu'elle avait en face d'elle s'efforçait d'être polie et courtoise, mais c'était bien là la chose. Elle s'efforçait. Cela ne lui venait pas encore naturellement. Un jour peut-être, si elle y accordait une quelconque importance. Peut-être Eléonore pourrait-elle lui apprendre ! Que cette idée lui était douce et excitante ! Apprendre ce qu'on lui avait appris, transmettre ce qu'elle avait élevé au rang d'art. Oui, c'était quelque chose qu'elle apprécierait à n'en pas douter.

- Loin de moi l'idée de vous accabler d'intentions diverses et variées à peine rencontrée. Votre enthousiasme n'est absolument pas mal placé, je lui suis tout autant que vous sinon plus ! A vrai dire j'adooore rencontrer du monde, surtout comme vous venez de le souligner lorsque c'est une personne don l'âge est si proche du mien. Je suis la petite dernière de ma fratrie, et je n'ai que des frères avant moi, alors voyez-vous je n'ai pas lieu à échanger avec d'autres jeunes femmes tous les jours. Quant à mes malles, ne vous tracassez pas. Je ferai sans doute mander quelqu'un si la tâche est trop fastidieuse !

Non, elle ce qui l'intéressait n'était pas d'avoir déballé personnellement ses affaires d'ici la nuit tombée. Ce qui l'intriguait était la différence de caractère entre elle et son aîné. Elle voyait bien qu'ils étaient issus de la même éducation, Sybille ayant un mal fou à tenir une position parfaite elle n'avait pas du être éduquée avec la même rigueur qu'Eléonore avait pu l'être. Ils étaient aussi sans doute tout les deux gentils, et bons parce qu'elle ne sentait aucune malveillance émaner d'eux. Mais pour le reste, elle était pleine d'entrain tandis qu'il était déjà aigri, elle était curieuse et sans doute un peu naïve, tandis qu'il était renfermé et désillusionné.

- Tu es sans doute au courant de la bonne nouvelle en ce qui concerne ton frère et Sainte-Berthilde, je me trompe ?

Elle souhaitait savoir s'il lui avait dit pour leur probable union. Mais si jamais ce n'était pas le cas, elle saurait parler de sa promotion. Entre temps, la boisson était arrivée et elle tandis à sa jeune hôte un verre rempli pour elle, tandis qu'elle humait le doux parfum qui se dégageait du sien. Elle rajouta une cuillerée de miel, pour donner du goût à ce qu'elle trouvait trop fade sans. C'était toujours ainsi avec les infusions. Les plantes qu'ils avaient ici n'étaient jamais assez sucrées pour elle et elle se demandait comment d'autres pouvaient en boire sans jamais y mettre du miel. Laissant sa boisson refroidir un peu entre ses mains, elle écouta attentivement la réponse de la jeune femme.
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MessageSujet: Re: De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel]   De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] I_icon_minitimeSam 30 Déc 2017 - 17:07

De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] Sybille L'accueil de la Demoiselle de Saint-Aimé était fort sympathique.
Sybille savait que, plus on montait dans les hautes sphères de la noblesse, plus les faux semblants étaient nombreux. Elle n'en ressentait aucun ici mais elle devait bien avoir l'honnêteté de reconnaître qu'elle n'y connaissait pas grand chose, hélas. Elle n'avait jamais eu à beaucoup côtoyer ce monde qui était pourtant le sien. Aurel lui disait souvent que c'était une chance mais elle ne comprenait pas pleinement ce qu'il entendait pas là. Comme souvent lorsque l'on ne sait pas de quoi l'on parle...

-Je vous remercie pour votre indulgence et je m'excuse par avance si je devais commettre un impair. On m'a plus que correctement éduquée mais, au-delà du manque d'expérience, les Fribourg sont des gens simples... "Naturels" ou "sincères" serait peut-être plus approprié. Nous jouons difficilement la comédie. Ajouta-t-elle dans un sourire.

Lorsque le thé arriva, Sybille se proposa bien évidemment pour faire le service et, si cela lui fut refusé, elle ne resterait pas sans rien faire pour autant, disposant les tasses, proposant quelques agréments pour la boisson de la Demoiselle avant de s'occuper de la sienne. Une fois toutes deux servies, la sœur cadette du Général s'installa un peu plus confortablement dans son siège, humant le délicat parfum du thé sans osé y tremper les lèvres de peur de se brûler dans un premier temps.

-Je ne peux que voir les similitudes entre votre enfance et la mienne, à ceci près que je suis née dans la petite bourgade de Lantenes. Mais je n'ai toujours connu que la compagnie de mon frère et de Lambert qui a veillé sur moi depuis son départ pour l'armée. C'est un peu comme si j'avais deux grands-frères moi aussi.

Tandis qu'elle soufflait sur son thé, Eléonore lui posa une question qui lui parut bien étrange. Une bonne nouvelle ? Aurel et Sainte-Berthilde ? Il venait à peine de revenir, il n'allait tout de même pas déjà retourner là-bas ? Mais elle ne montra rien de la foule de craintes et d'interrogations qui venaient de l'assaillir, se contentant de répondre à celle que lui avait soumis son interlocutrice.

-Eh bien... J'ai été surprise d'apprendre qu'il avait été choisi pour être Général en Olyssea. Non pas que je doute de ses compétences mais je suis certaines que d'autres, plus âgés et plus expérimentés, se verraient mieux placés pour une telle fonction. Je suppose que l'on attend quelque chose de la part d'Aurel ou que ce n'est qu'une première étape vers... autre chose. Mais vous semblez bien mieux renseignée que moi, Mademoiselle.

Sybille lui sourit. Elle espérait une réponse sans en attendre vraiment. Elle pourrait interroger son frère plus tard de toute manière, peu lui importait de qui elle l'apprenait. Aurel avait toujours été quelqu'un de très discret, presque secret. Elle ne lui en voulait pas mais elle espérait comprendre un jour ce qui avait fait de lui l'homme qu'elle connaissait : sombre et presque aigri du monde qui l'entourait.
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MessageSujet: Re: De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel]   De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] I_icon_minitimeMar 23 Jan 2018 - 23:09

Eléonore lui sourit quand elle s'excusa des potentielles erreures qu'elle pourrait commettre. Elle même n'était pas autorisée à en faire, et ne s'en autorisait pas d'ailleurs, mais elle n'était pas aigrie au point de relever tous les moindres écarts des autres. Son estime d'elle-même était assez bonne et elle n'avait par conséquent nulle besoin de rabaisser les autres. La jeune Sybille qualifiait d'ailleurs sa famille et elle-même de personnes simples, sincères. Au moins cela. Cela la fit sourire en coin. Elle se rappelait très bien l'absence totale de politesse d'Aurel au bal, sans doute parce qu'il n'était que peu ravi de son destin.

- La sincérité est louable. Mais parfois elle ne suffit pas. Vous dites ne pas avoir assez d'expérience, j'en ai bien plus. Je sais que parfois, pour arriver à ses fins, il faut arranger un peu les choses. Les enrober de douceur et de politesse, pour qu'elles semblent moins rudes. Et puis, certaine techniques de communication, disons le ainsi, facilite amplement les relations. En un mot comme en cent, nous pouvons dire la vérité mais pas de toutes les manières.

Elle enchaîna rapidement sur les similitudes entre elles et il était vrai qu'il y en avait. Mais à l'évocation de son frère aîné, elle eut un léger pincement au coeur. Ils avaient eu l'habitude d'être proche et même s'il avait rejoint Tyra depuis maintenant un moment, lui rappeler à l'esprit lui laissait toujours un goût amer. Et cela l'amena bien vite à se rappeler que la jeune Sybille, elle aussi, avait subi récemment une perte d'un tout autre genre. Mais elle bien plus normale. Qui s'attendait à voir partir un frère avant un père ? Qui devait survivre à ses enfants ?

- Je suis en effet assez proche de mon aîné. Vous le savez, ils ont tendance à vouloir nous protéger coûte que coûte ! Comme si nous n'étions pas assez fortes pour ce monde ! Peut-être que nous ne le sommes pas assez mais comment veulent-ils que nous le devenions s'ils nous couvent sans cesse ? Enfin, vous voyez ce que je veux dire.

Elle lui avait mentionné un nom qu'elle pensait avoir déjà entendu. Il falllait dire que pour les noms, elle avait beaucoup de mal. Autant elle pouvait reconnaître facilement quelqu'un lorsqu'elle le voyait, autant le simple nom ne lui évoquait bien trop souvent que très peu de chose. Il fallait qu'elle connaisse la personne et qu'elle le lui ait parlé au moins deux fois, au cours d'une réelle conversation, pour remettre instantanément son visage et ses attributs.

- Et bien, je dois avouer que je ne connais pas très bien la garde de Sainte-Berthilde, aussi je ne saurais dire qui a le plus de mérite et si cela est surprenant que ce soit votre frère qui ait eu ce poste. J'imagine que la prochaine étape sera pour bientôt, au front ? Enfin, je ne devrais peut-être pas vous mettre cela en tête, il m'est douloureux de penser que mon propre frère y est destiné aussi. Dans un tout autre sujet, vous avez évoqué Lambert, son nom me dit quelque chose mais il m'est impossible de me rappeler de qui il s'agit exactement. Sauriez-vous m'éclairer ?

La seule fille des Saint-Aimé porta alors à sa bouche le breuvage qu'elle avait fait mander. Sybille le lui avait si promptement servi qu'elle n'avait pas cherché à l'en dissuader. Elle avait seulement ajouté, par la suite, une note de miel qu'elle avait expressément demandé. Cela adoucissait le goût un peu trop prononcé des feuilles, qui en plus du goût originel de menthe avait une certaine amertume. Tandis que la boisson réchauffait son oesophage et qu'elle reposait sa tasse sur sa coupelle, elle écouta la benjamine des Fribourg lui répondre.
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MessageSujet: Re: De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel]   De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] I_icon_minitimeSam 27 Jan 2018 - 20:11

Le discours d'Eléonore sur la communication la fit sourire. Elle ne pouvait s'empêcher de comparer les différentes approches qu'elle avait pu observer. Richard était un assez fin manipulateur, usant de sa faiblesse apparente pour obtenir ce qu'il voulait. Sa mère était plus proche de l'héritière des Saint-Aimé. On sentait la noblesse de son éducation rien que dans sa façon de se tenir. Lambert, lui, se faisait passer pour un simplet si bien qu'on ne prêtait pas vraiment attention à lui et à ce qu'il pouvait entendre ou voir. Quant à son frère, il avait des manières bien différentes et peu efficaces dans le monde de la politique.

-Je suis assez d'accord avec ce point de vue. Aurel a une façon bien à lui de présenter les choses, il est plutôt dans le sarcasme et la provocation. Moins il apprécie quelqu'un, plus il sera abrupte avec lui alors qu'il mettra toutes les formes qui conviennent pour un proche.

Elle eut une pensée pour la façon dont il lui avait annoncé la mort de son père. Il avait devancé le convoi qui rapportait le corps afin d'arriver avec un jour d'avance. Ainsi, il avait eu le temps de les préparer, sa mère et elle, au retour de Richard à Lantenes. Depuis, il la couvrait d'attention et, elle le sentait, il ne lui disait pas tout. Elle pensait que c'était pour la préserver, ignorant tout de l'immonde accord dont elle faisait l'objet.
Sybille garda pour elle sa pensée et poursuivit après un court instant de silence.

-Cela montre bien qu'il sait comment faire mais j'ignore pourquoi il n'arrive pas à faire l'effort. Dernièrement, il m'a envoyé demandé une chose ou deux pour lui. Il était sûr qu'avec moi il obtiendrait une réponse plus aisément que s'il l'avait fait lui-même... Oh, pardonnez-moi. Réalisa-t-elle soudain. Je pense à voix haute, je n'ai pas à vous ennuyer avec cela.

La jeune fille ne s'était même pas rendue compte de ce qu'elle dévoilait. Elle n'avait rien à cacher à son interlocutrice, aussi n'avait-elle pas pris soin de se censurer. Pour autant, elle était là pour lui tenir compagnie, pas pour lui raconter sa vie. Qu'avait-elle à faire de ses histoires avec son frère ?!
Sybille se contenta d'acquiescer à propos de la façon dont leurs aînés pouvaient les protéger. C'était exactement la sensation qu'elle avait en ce moment. Cela lui semblait tout naturel avec la disparition de Richard. Lambert aussi veillait sur elle.

L'évocation de la guerre à venir fit temporairement disparaître le sourire que la jeune fille arborait depuis son arrivée. Oui, Aurel lui avait parlé de ce pour quoi il était en train d’œuvrer. Elle avait peur pour lui, comme chaque fois qu'elle l'avait su impliqué dans un conflit armé. Le savoir Général la rassurait un peu, s'imaginant qu'il serait peut-être un peu mieux protégé, voire qu'il resterait en arrière. Mais elle devait bien admettre qu'elle ne connaissait rien à l'armée et que les livres d'histoire étaient remplis de récits de nobles, de hauts officiers et de rois tombés au combat...
La question sur Lambert la tira de ces mauvaises pensées et elle sourit de nouveau.

-Il était probablement aux côtés d'Aurel quant il est venu vous retrouver au port. Officiellement, c'est l'homme de confiance de mon frère. Ils sont amis depuis qu'Aurel est arrivé à Lantenes. Lambert est le seul à tout savoir de lui, c'est son confident. Beaucoup le croient idiot mais en réalité il se moque de ce que l'on peut penser de lui. Il s'en amuse d'ailleurs. Il a même tendance à forcer le trait.
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MessageSujet: Re: De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel]   De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] I_icon_minitimeDim 18 Fév 2018 - 20:02

La conversation dura ainsi de longues heures durant lesquelles la Demoiselle de Saint Aimé se renseigna discrètement sur Aurel sans que son interlocutrice ne s'en rende réellement compte. Sybille lui retournait les questions, apprenant à connaître la relation qui existait entre Eléonore et son frère. La chose lui semblait toute naturelle puisqu'elle en faisait de même. Elle lui parla donc longuement du retour de son aîné à Lantenes après six années d'absence et les efforts qu'il avait fourni afin qu'ils puissent à nouveau tisser des liens fraternels. Elle avait sur lui un point de vue qui tranchait très nettement de celui que la plupart pouvait avoir sur Aurel. Avec elle, le Général était doux, protecteur et attentionné. Bienveillant serait même le terme plus approprié pour décrire sa conduite envers sa jeune sœur. Et puis, il la faisait beaucoup rire. Comment ? Eh bien, par son sarcasme. Il ne fallait pas voir dans son ton une critique mais un point de vue tourné avec humour. Cependant, les gens s'arrêtaient bien trop souvent à la première impression... Comme avec Lambert.

Certaines questions de la Demoiselle firent un peu tiquer la jeune de Lantenes mais, même si elle l'avait voulu, elle n'était pas en capacité de lui répondre. Aurel se sentait dans l'obligation de la protéger, aussi il ne lui montrait guère ses points faibles et ne lui parlait jamais de ses problèmes. Elle n'en dit mot mais elle ignorait d'où lui venait la colère qu'il renfermait et lui provoquait parfois des sautes d'humeur Quant à son regard sombre, elle en connaissait l'origine mais fit comme si de rien n'était. Elle n'avait de toute manière pas suffisamment de détails pour pouvoir en parler et n'avait aucune raison d'évoquer ce sujet sensible avec une inconnue. Au détour d'une phrase, elle laissa échapper un "Lambert saurait sans doute répondre à cette question" sans se douter qu'elle laissait une piste précieuse à Eléonore pour la suite de ses investigations. Le chevalier était le confident d'Aurel depuis des années, il savait tout de cet homme. Et, avec lui, ses secrets étaient bien gardés contrairement à ce que l'on pouvait penser.

La discussion dévia ensuite sur d'autres sujets puis les deux jeunes femmes se séparèrent. La Demoiselle de Saint Aimé avait besoin de repos après le voyage qu'elle venait de faire. Cependant, elles auraient le loisir de se revoir durant son séjour, Sybille restant à sa disposition pour lui tenir compagnie si elle le souhaitait.
Dès le lendemain, Lambert passa voir Eléonore afin de définir avec elle la durée de l'entrevue qu'elle souhaitait avoir avec le Général, ce qui en déterminerait la date. Il n'en dit rien mais il avait ses raisons de lui demander combien de temps elle voulait passer avec Aurel. Il savait que le bougre n'était pas facile à cerner et, s'ils devaient finir par se marier, il valait mieux lui donner le temps d'apprendre à le connaître afin d'être rassurée quant au personnage.
Ainsi, après seulement quelques minutes, le Chevalier lui fixa l'heure du rendez-vous pour le milieu de l'après-midi le jour suivant. Quant au lieu, il lui proposa un petit salon disposant d'une terrasse qui donnait sur les jardins. Ainsi, ils seraient en vue pour ne pas avoir besoin de chaperons mais suffisamment isolés pour discuter librement. L'affaire fut entendue et il la quitta pour retourner à son travail.

Le lendemain, Aurel se présenta audit salon avec un peu d'avance, Lambert l'ayant harcelé pour qu'il quitte son bureau. Il était donc le premier. Sur un guéridon reposait un petit plateau pourvu d'une carafe de boisson fraîche, d'une théière, de verres et de tasses. Un meuble était quant à lui équipé de tout un assortiment d'alcools et demeurait là en permanence, toujours bien fourni. Il aurait la politesse d'attendre qu'Eléonore soit là pour se servir quoi que ce soit. En l'attendant, il ouvrit les deux portes vitrées qui permettaient d'accéder à la terrasse et se posta là, les mains dans le dos, observant les jardins, ignorant les quelques passants qui profitaient du lent retour des beaux jours, humant l'air qui avait enfin cessé de brûler les poumons à chaque inspiration. Les feuilles n'étaient pas encore sorties. Quant aux fleurs, n'en parlons même pas. Cependant, on sentait l'hiver s'éloigner enfin et le soleil poindre à nouveau. Cela suffisait à égayer les esprits et alléger les cœurs. Bien que le sien soit préoccupé par la guerre à venir et les manigances de son défunt paternel...
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MessageSujet: Re: De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel]   De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] I_icon_minitimeDim 4 Mar 2018 - 0:29

Quand Eléonore pénétra dans la pièce, ce fut le fond d'air frais qui la frappa. Elle découvrit l'endroit rapidement et s'étonna de voir qu'Aurel avait ouvert l'accès au balcon. Heureusement qu'elle avait des robes assez chaudes parce qu'elle n'avait pas pris la peine de se vêtir d'une cape. Elle avait passé une robe bleue nuit, avec des manches trois-quart, qui retombait avec fluidité sur ses jambes. Elle portait un collier simple, argenté et agrémenté de quelques pierres couleurs saphir, accordé à ses boucles d'oreilles tombantes et discrètes et à un bracelet qu'elle portait au poignet gauche. Eléonore avait mis un peu de rose sur ses joues et ses lèvres brillaient légèrement. Elle avait aussi réhaussé le bleu de ses yeux avec un peu de fard à paupière marron clair. Son teint était, comme à l'accoutumée, blanc et ses cheveux coiffés en une tresse qu'elle n'avait pas voulu trop sophistiquée. Il fallait dire que la jeune femme était toujours apprêtée, elle adorait se mettre en valeur mais elle savait ne pas en faire trop. Savoir ménager ses effets était une des clefs. Si avec Louis elle n'avait aucun besoin de s'habiller pour obtenir ce qu'elle désirait, avec d'autres c'était une autre affaire. Elle savait qu'Aurel n'accordait que peu d'importance à son apparence mais c'était sans doute parce qu'il n'avait jamais remarqué combien une femme pouvait être un atout lorsqu'elle était bien parée.

Elle était arrivée à l'heure mais visiblement celui qu'elle rencontrait était arrivé en avance. Bien. Au moins n'était-il pas en retard. Et comme elle n'était pas chez elle, elle aurait été très embarassée de devoir l'attendre. Elle attendit qu'on l'invite à avancer et à s'installer dans la pièce après qu'on l'eut annoncée. Une fois fait, elle marcha en direction d'Aurel et s'arrêta à distance raisonnable. Elle ne voulait pas le brusquer et elle voulait surtout qu'ils prennent le temps pour qu'il puisse la regarder vraiment. Plus comme une fille mais comme une jeune femme, parce que pour avoir vu Sybille, elle savait qu'elle-même avait quelque chose de plus. Un peu de maturité peut-être, ou d'expérience.

- Croyez-le ou non, je suis contente d'être ici avec vous. Je tenais avant tout à vous remercier de m'avoir accordée un peu de temps.

Peut-être trouvait-il ça ironique mais elle le remerciait sincèrement. La Saint-Aimé savait qu'il n'était pas forcément ravi d'être ici, avec elle. Pourtant elle n'était pas de mauvaise compagnie, mais à ses dires, les mariages arrangés n'étaient pas sa tasse de thé. Comme si c'était celle de quelqu'un ! En entrant dans la pièce, elle avait remarqué qu'il y avait de quoi boire. Alors avant qu'il ne lui propose quoi que ce soit, elle le fit.

- Je ne sais pas si vous m'attendiez, mais je ne serais pas contre un petit verre.

Eléonore sentait le besoin de s'occuper les mains, plus qu'elle n'avait vraiment soif. Elle buvait assez peu d'alcool et avait plutôt pensé à du thé. Elle espérait seulement qu'il y en ait, sans quoi elle prendrait la même chose que lui, lui évitant ainsi le déconvenu de ne pas avoir ce qu'elle souhaitait. Et avant de se lancer réellement dans la discussion, elle attendait de savoir dans quelle dispositions le général des armées olysséennes était. Ce serait déterminant pour la suite et elle espérait qu'il serait plus avenant et détendu qu'à leur première rencontre. Cette fois au moins ils étaient chez lui.
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MessageSujet: Re: De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel]   De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] I_icon_minitimeVen 9 Mar 2018 - 14:11


Si Eléonore avait pris soin de se parer pour cette entrevue, Aurel n'était que légèrement moins présentable qu'elle. Non pas qu'il ait fourni un effort particulier mais il était soigné comme tout militaire se devait de l'être, particulièrement lorsque celui-ci portait un grade. Il aurait voulu prendre le temps de troquer sa veste de Général contre quelque chose de moins formel mais Lambert l'en avait empêché, plaisantant sur sa sombre tenue habituelle. La jeune Saint-Aimée était habituée à discuter avec les personnages les plus importants de la région et ses galons étaient la seule marque de prestige qu'il acceptait d'arborer. Ainsi portait-il une veste militaire certes sombre mais plutôt chic pour le personnage et comportant ses insignes ainsi que des boutons dorés. Seule sa coiffure, trop courte pour être hirsute mais légèrement ébouriffée, pouvait rappeler à Eléonore l'homme sans prétention qu'elle avait rencontré au bal quelques ennéades plus tôt.

En entendant la porte s'ouvrir, Aurel se retourna, les mains toujours dans le dos. Il salua la Demoiselle d'une inclinaison du buste après qu'on l'ai faite entrer. Sybille avait pris grand soin de lui rappeler les conventions d'usage qu'on lui avait également enseigné mais qu'il n'avait pas eu à utiliser durant pratiquement les dix dernières années. Les politesses échangées, ils se retrouvèrent bien vite seuls, avec pour uniques chaperons les passants du parc. Visibles mais très difficilement audibles, c'était ce que Lambert voulait. Un cadre trop intime était non seulement déconseillé dans leur situation mais pourrait également mettre la jeune femme mal à l'aise. Pourtant, ils avaient besoin de se parler à cœur ouvert et le Chevalier savait à quel point cela pouvait être compliqué pour son ami.
Aurel l'invita à prendre place sur l'un des fauteuils installés sur le balcon terrasse, assurant qu'il ne faisait pas si froid au soleil et se tenant prêt à la suivre. Alors qu'elle n'était pas encore assise, Eléonore lui annonça qu'elle était heureuse de le voir. La première réaction du Général aurait dû être un "Vraiment ?!" des plus surpris mais il se retint et se contenta de s'arrêter dans son élan pour se retourner vivement vers elle pour sonder son regard. Il plissa les yeux. Effectivement, il avait du mal à le croire. Comment aurait-il pu en être autrement ? On la contraindrait peut-être à l'épouser et il était clair qu'elle n'en avait aucun désir. Tout du moins n'en avait-elle aucun lors de leur présentation "officielle" et cela pouvait se comprendre étant donné son comportement. Sans doute s'était-elle renseignée sur lui depuis : ses états de services qui lui avaient valu de passer Egide à vingt-six ans, son bref séjour au trou et surtout l'agression qui l'y avait conduite ainsi que ses motivations protectrices du sexe dit "faible" et, pour couronner le tout, l'absence manifeste de femmes dans sa vie. Il fallait avouer qu'il n'en avait connu que peu et leur existence à toutes deux n'était su que de Lambert et lui. A première vue, il n'était guère habile avec la gente féminine mais qui pouvait pour autant le croire puceau ?

-C'est pour ça que vous êtes venu, non ? Répondit-il à ses remerciements, empruntant un ton plus calme que lors du bal. Presque courtois le connaissant.

Il avait eu le temps d'encaisser le choc depuis et de se remettre de la façon dont elle-même avait appris la chose. Il l'invita de nouveau à s'asseoir d'un geste. Elle réclama un thé et il retourna brièvement à l'intérieur pour le lui servir depuis la théière remarquée un peu plus tôt. De son côté, même s'il n'était pas un habitué, il se dit qu'un petit verre ne pourrait pas lui faire de mal dans une telle situation. Il revint donc avec une tasse sur sa soucoupe qu'il tendit à Eléonore avant de s'installer dans le fauteuil voisin, lui faisant à moitié face, tenant à la main à verre contenant un doigt de liquide ambré. Il s'assit à sa manière : une cheville posée sur le genou opposé, à demi affalé dans son siège, l'air nonchalant et décontracté.

-Je suis curieux de savoir ce que vous avez pu apprendre sur moi depuis le bal. Que ce soit à Sainte-Berthilde ou... par ma sœur l'autre jour.

Aurel tourna vers elle un visage qui était loin d'être aussi sombre que celui auquel elle avait eu droit jusqu'alors. On aurait presque pu croire que cela l'amusait... qu'il souriait. En tout cas, c'était ce que traduisaient ses yeux. Il voulait qu'elle sache qu'il n'était pas dupe et qu'il se doutait bien qu'elle avait cherché à obtenir des informations sur lui. C'était naturel après tout. Il ne s'était d'ailleurs pas opposé à ce que Sybille passe du temps avec elle et il n'avait pas eu besoin de l'interroger sur leur conversation pour savoir qu'il avait été au centre une bonne partie du temps. Et puis, cette entrevue avait-elle un autre but que de leur permettre d'apprendre à se connaître davantage ?

-J'ai eu les oreilles qui sifflaient. Ajouta-t-il avec sarcasme avant de porter son verre à ses lèvres, observant de nouveau les allées et venues dans le parc.
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MessageSujet: Re: De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel]   De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] I_icon_minitimeDim 11 Mar 2018 - 19:23

En galant homme, Aurel lui servit un verre et s'assit en face d'elle. Il semblait bien plus détendu et si le fait qu'il la serve augurait une discussion agréable, la manière dont il se positionna dans son fauteuil lui rappela à qui elle avait à faire. Sa coiffure n'était pas non plus très soignée mais comme le reste de sa tenue était correcte, elle n'avait pas vraiment relevé. Sur la terrasse, elle veilla à garder son dos bien droit, ses chevilles croisées et son menton relevé. Prenant la tasse en le remerciant, elle la porta à ses lèvres. Le thé sentait bon, l'eau chaude traversa ses lèvres et elle déglutit rapidement. Sa gorge ainsi réchauffée, peut-être un peu trop mais elle n'aurait su expliquer pourquoi elle aimait cela, elle sourit à Aurel. Il était bien plus détendu qu'au bal et il voulut sans doute la piquer en lui donnant une information qu'elle même ne lui avait pas donné. Elle reposa sa tasse sur la petite table avant de répondre.

- Trois tasses par jour de tisane d'aubépine et vos accouphènes devraient finir par disparaître.

Elle baissa rapidement les yeux sur son bracelet et le remis d'équerre avant de poursuivre.

- Depuis le bal je me suis un peu calmée, comme vous pouvez le constater. Je ne sais pas si cela vous enchante mais cela a l'air de vous surprendre. Pardonnez mes humeurs, j'ai eu quelques soucis à digérer une si lourde information, surtout lorsque le moment aurait du être léger. C'est une chose qui ne se reproduira plus, du moins jamais en public.

J'ai eu moultes heures pour me faire à ce qui m'attendait sans doute. Je ne vous cache pas ma tristesse première, mais elle n'était pas dirigée contre vous, je vous prie de le croire. N'ayant jamais cherché à vous connaître personnellement avant cela, je n'avais certes pas foule d'informations sur votre personne et j'ai du demander autour de moi. J'en ai par la suite reparlé avec Louis et il s'avère que beaucoup s'accordent à dire que vous êtes un homme bon et juste, bien que fermé. Cela je l'ai certes vu lors de notre première rencontre mais pour le reste je n'en savais absolument rien. Il apparaît que vous êtes connu pour avoir pris la défense de femmes, chose qui m'importe vous l'aurez deviné. Et je serais flattée que vous m'en disiez plus à ce sujet.


Elle n'avait pas eu envie jusqu'alors qu'on lui compte ses exploits. Parce que ses exploits, elle voulait les entendre de sa bouche, c'était pour elle très important. Comment se voyait-il ? Allait-il minimiser ses actes ? Saurait-il reconnaître son courage ou au contraire balayerait-il cela d'un revers de main pour passer à autre chose ? Comme par exemple, l'éducation qu'elle avait reçu, les instruments dont elle savait jouer et les matières qu'elle adorait étudier. Parce qu'il lui faudrait le savoir pour la connaître vraiment.
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MessageSujet: Re: De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel]   De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] I_icon_minitimeDim 11 Mar 2018 - 21:20

La réaction d'Eléonore à sa légère provocation eut pour effet d'étirer un coin des lèvres du Général dans un sourire amusé. Elle était visiblement aussi bien remise que lui, quoi qu'il n'ait pas besoin d'attendre qu'elle lui avoue que la chose ne l'enchantait pas plus que cela pour le deviner. Qui pourrait aimer l'idée d'épouser un inconnu ? Surtout quand ce dernier ne montrait pas forcément le meilleur côté de sa personnalité. Aurel était en réalité quelqu'un de bienveillant et d'amusant mais il ne montrait pas l'une ou l'autre de ces facettes à n'importe qui... Et, avec elle, cela lui semblait presque impossible, bien qu'il parvienne à faire un peu de sarcasme. Il devait reconnaître que Lambert l'avait mis dans de bonnes dispositions.
Il savait comment lui parler...

Eléonore commença par s'excuser de son comportement du jour de leur rencontre. Il balaya ses paroles d'un geste de la main comme si elles n'étaient pas nécessaires. De son point de vue, elle n'avait rien à se faire pardonner et il s'expliqua après avoir avalé sa première gorgée d'alcool.

-Votre réaction n'était rien comparée à la mienne lorsqu'on m'a annoncé la nouvelle et elle était en tous les cas plus que légitime. Puis il se tourna vers elle pour lui faire comprendre que la suite de ses propos étaient sincères. Quant à moi, ma colère n'a jamais été tournée contre vous, y compris ce soir-là.

Son expression s'était à nouveau tendue en repensant à ce moment. Il ne comprenait toujours pas comment Louis avait pu faire un coup pareil à sa sœur. Cela n'avait rendu service à personne et il espérait que le Régent avait au moins clarifié les choses avec elle. Il n'allait toutefois pas à s'en mêler et n'aurait peut-être jamais la réponse à cette question. Peu importait. Du moment que cela s'arrange dans la fratrie Saint Aimé. Louis n'avait jamais souhaité s'entretenir avec lui en privé. Sans doute attendait-il une officialisation de cette union, si elle voyait le jour.
Aurel laissa Eléonore poursuivre, l'écoutant avec intérêt lui confirmer qu'elle avait cherché à en savoir plus sur lui maintenant que le choc était passé. Ce qu'elle avait découvert ne le surprit guère, bien conscient qu'il était de l'image qu'il renvoyait de lui-même. Elle n'avait probablement discuté qu'avec des nobles ou des officiers. Ses hommes lui auraient donné une version plus sympathique encore.

-...beaucoup s'accordent à dire que vous êtes un homme bon et juste, bien que fermé. Cela je l'ai certes vu lors de notre première rencontre mais pour le reste je n'en savais absolument rien.
-Je montre rarement mes plus charmants côtés. Lança-t-il avec humour et sarcasme mêlés.

Il était très réaliste en disant cela mais préférait en plaisanter à demi. L'influence de son dernier échange avec Lambert sans doute... Se surprenant lui-même, il fronça légèrement les sourcils en portant à nouveau son verre à ses lèvres, permettant ainsi à Eléonore d'achever son propos. Il eut un sourire sans joie à l'évocation de son altercation avec ce bourgeois et la demande de la Demoiselle de Saint Aimé d'en apprendre davantage. Cette unique anecdote en disait bien long sur lui et sur sa vision de la gente féminine. Il n'était pas surprenant que cela l'intéresse tout particulièrement, en tant que principale concernée dans un avenir plus ou moins proche. Sa requête provoqua chez lui un léger ricanement.

-Oui, c'est bien la seule fois que j'ai apprécié d'avoir un titre de noblesse.

Il releva ensuite la tête et observa la jeune femme. Elle n'avait pas l'air de s'être renseignée outre mesure sur ce sujet et il reprit son sérieux, l'observant avec attention comme pour sonder ses intentions. Elle voulait probablement connaître les détails de sa bouche pour voir comment il raconterait la chose. Dommage pour elle, il n'était pas vraiment du genre à conter ses exploits.
Il porta à nouveau son regard sur le parc avant de poursuivre sur un ton plus monocorde, sa voix grave raisonnant plus qu'il ne l'aurait voulu.

-L'autre jour, vous vous êtes fait une fausse opinion de moi en me traitant de rêveur concernant le mariage et l'amour. Ce n'est pas le fait que l'on me force à me marier le problème, c'est que la femme a encore moins le choix que celui auquel on la fiance dans le seul but de conclure un quelconque arrangement. Vous avez la chance d'avoir votre mot à dire, c'est rarement le cas pour les autres. Le minimum qu'elles puissent espérer, c'est que leurs maris les traitent bien, voire les respectent. Tout du moins, la majeure partie du temps. Elles auront de la chance si un tant soit peu d'affection voit le jour entre eux car, dans la plupart des cas, leurs craintes -les mêmes que les vôtres- finissent par devenir réalité. Ce n'est donc pas une situation enviable pour elles et, bien que je me sache très différent des autres concernant la façon dont je vois les femmes, je ne voulais pas infliger ça à qui que ce soit mais me voilà contraint et forcé de m'en retrouver complice.

En dehors des réunions militaires auxquelles il devait participer depuis plusieurs ennéades, cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas fait un telle tirade. A moins qu'Eléonore ne le demande une seconde fois, il n'avait pas l'intention de lui parler de son petit séjour au trou mais il voulait que sa position lui soit plus claire afin d'être assuré qu'elle ne prenne jamais ses accès de colère pour elle. Ce qui l'énervait, c'était toute cette mascarade que serait leur mariage et le fait que l'on enchaîne deux êtres qui n'avaient rien demandé à personne. Elle tout particulièrement parce que, même si elle avait le droit de lui dire non, son devoir la contraignait à accepter la situation alors qu'elle n'en avait pas réellement envie. Selon lui, elle aurait dû être libre de dire non... Tout comme lui pour le coup mais Richard avait bien mené sa barque. Il était coincé, quoi qu'il arrive.
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MessageSujet: Re: De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel]   De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] I_icon_minitimeDim 11 Mar 2018 - 23:05

Eléonore lui avait arraché un léger rictus et elle en fut bien aise. Elle était toujours ravie de voir que son humour amusait. Elle l'avait, fallait-il dire, longtemps exercé et il lui aurait été bien décevant de remarquer qu'il ne faisait pas mouche. Peut-être était-ce parce qu'elle était la cadette de sa fraterie et qu'elle passait son temps, petite, à amuser la galerie, qu'elle mettait un point d'honneur à faire sourire les personnes qu'elle pouvait rencontrer. Elle fut aussi ravie qu'il la rassure quant à la source de sa colère. En effet, elle n'avait rien fait pour le froisser. Mais parfois, c'était fort suffisant pour attiser de tels sentiments dans le coeur de certains homme. Elle préférait donc se méfier, faute de pouvoir demander. Le fait qu'il légitime sont action ne la fit pas réagir mais elle savait en son fort intérieur qu'elle ne l'était pas. Elle ne l'était pas pour la dame qu'elle était, pour la soeur de Louis ni pour la fille de Godfroy et Judith. La jeune femme mettait ça sur le compte de sa jeunesse et de son manque d'expérience et avait pensé, avec beaucoup d'ironie, que si son frère lui refaisait le même coup, elle saurait mieux se contenir.

Réagissant à ses propos, il lui dit ensuite ne pas se montrer sous ses formes les plus charmante. Réaction typique de quelqu'un qui avait été blessé, elle le nota en son fort intérieur. Mais elle finit son discours et ne voulut, par la suite, pas l'interrompre. Il était si compliqué de le faire parler, alors elle n'allait pas rendre la chose plus fastidieuse encore ! Elle écouta donc attentivement la suite en buvant de temps à autres son thé. Il avait un peu refroidi et lui brûlait moins la gorge, mais la réchauffait tout de même assez agréablement en cette période encore fraîche. Et si elle attendait une anecdote, le général changea bien vite de sujet. Il n'était donc pas du genre à s'épendre sur ses exploits. Cela aussi, elle le notait.

- Un titre de noblesse est très efficace, pour le peu qu'on sache s'en servir. Si nous sommes amenés à nous côtoyer un peu plus, pour une période encore non définie, vous verrez bien vite ce que je veux dire.

Et elle ne parlait pas de profit personnel. La jeune Saint-Aimé savait l'atout qu'elle était pour sa famille mais aussi l'atout qu'était son nom pour obtenir ce qu'elle désirait. Ce qu'elle désirait était loin d'être égoïste mais même si cela l'avait été, un titre servait toujours bien plus qu'une fourche et et des guenilles. Cela l'étonna d'ailleurs qu'il ne s'en soit pas servi, au vue de ses inonmbrables attentes envers la justice et l'égalité relative. Sans doute un point d'honneur mal placé, se dit-elle.

- Quant à votre position à propos du mariage, je l'entends bien. Mais sachez que je n'ai pas plus le choix qu'une autre. J'ai certes donné cette impression au bal et de cela j'en suis navrée. J'ai laissé ma jeunesse et mon manque d'expérience en la matière prendre le relais, chose que j'aurais dû étouffer aussitôt. Mais de cela vous m'avez déjà pardonnée, il ne sert à rien d'en rediscuter. Mon point est qu'aujourd'hui, la seule chance que j'ai est d'avoir Louis comme frère et comme décisionnaire de mon futur. Il sait écouter mes besoins, dans la mesure du raisonnable, et je crois qu'il vous a choisi non seulement parce que vous serez potentiellement avantageux pour notre famille, mais aussi parce que vous avez le coeur bon.

Votre vision des femmes est certes belle et je m'en réjouis. Je ne comprends pas que vous puissiez penser que vous faites là quelque chose d'infâme, au contraire. Vous êtes une chance pour moi, ce dont rêvent les femmes, comme vous l'avez si justement fait remarquer. Qu'ajourd'hui vous me disiez que votre colère n'était pas tournée contre moi, quelle douce mélodie. Un mariage est une affaire, une entreprise si vous préférez. Il n'est point question d'amour, l'amour n'est pas vraiment bon pour les affaires. Je tâcherai personnellement de mener à bien celle que j'aurai avec mon futur époux, que ce soit vous ou un autre. Et si vous ne savez le voir comme cela, alors vous vous torturerez l'esprit des années durant pour bien peu de choses.


Elle aurait aimé qu'il comprenne qu'il faisait fausse route. Son idéal était totalement utopique. Depuis quand demandait-on aux femmes si elles aimaient leur fiancé ? Et depuis quand les hommes devaient aimer leur future épouse ? Si elle était capable de procréer et de jouer de ses charmes, alors elle saurait être un atout. Sans quoi elle ne serait sans doute qu'un passe-temps qui finirait par lasser. Et si elle avait de plus hautes ambitions pour elle-même, elle savait que ce n'était pas le cas de la moitié des autres femmes. Il fallait jouer finement, si on voulait longtemps.
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MessageSujet: Re: De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel]   De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] I_icon_minitimeLun 12 Mar 2018 - 21:09


Aurel avait tout à fait conscience de ne pas utiliser son titre autant que d'autres le feraient. Mais il n'était pas né avec. Il avait déjà treize ans lorsqu'il l'avait obtenu, il avait donc eu largement le temps d'apprendre à faire sans. Cela s'était senti lorsqu'il n'était que simple soldat. Il aurait pu être démasqué plus tôt s'il n'avait pas passé la majeure partie de sa vie au même rang que certains de ses camarades.

-Il existe une différence entre savoir s'en servir et vouloir le faire.

Rappeler sa condition passée ne lui servirait pas à ce moment précis. Au contraire, une femme habituée à tant de prestige n'apprécierait peut-être pas de savoir son potentiel futur époux issu de la classe inférieure. Il ne venait pas de la fange non plus, son père biologique étant un bourgeois, mais cela ne faisait pas de lui un pur sang bleu. C'était son nom qui lui conférait cet avantage...

Eléonore poursuivit et plaça sa réaction à l'annonce de leur promesse sur le compte de sa jeunesse. Elle n'était donc pas au courant ? Cela n'aurait pas dû le surprendre. Il semblait y avoir tant de choses dont elle n'avait pas été informée dans cette affaire. Il souhaitait la détromper mais il la laissa poursuivre. Elle en vint à la conclusion qu'il avait été choisi non seulement pour les bienfaits qu'il apporterait à leur famille mais aussi à elle. S'il était bien conscient de ne pas être le plus mauvais époux qui soit pour une jeune femme, il n'était pas encore un parti très acceptable pour elle. Au préalable, il fallait qu'il obtienne le titre de Baron, détail qui était entre les mains de Louis pour l'heure. D'ici la fin de la guerre, il aurait mille occasions de changer d'avis et il n'aurait pas grand chose à y redire, hélas. Cependant, ce qui l'ennuierait véritablement dans cette issue, c'était qu'il lui faudrait d'urgence se trouver une nouvelle fiancée... Et, étant donné sa charmante personnalité et toutes les billes qu'il avait lui-même brûlées dans le Nord, il lui faudrait sans doute faire pas mal de route pour y parvenir.
Perdu dans ces différentes pensées, il ne put s'exprimer avant que la jeune Saint Aimé ne passe à autre chose. Aurel constatait à quel point leur vision du mariage arrangé était opposée. Elle avait certes conscience de ce que ses homologues pouvaient vivre mais elle ne semblait pas en mesurer toutes les conséquences pour ces femmes. D'accord, un tel arrangement n'était pas une affaire d'amour, il n'avait pas prétendu le contraire. Malgré tout, il peinait à s'y résigner aujourd'hui encore alors qu'elle persistait dans la voie qui était tracée devant elle depuis toujours... Il avait du mal à le comprendre. Sans doute parce qu'ils n'avaient pas eu le même point de vue sur ce genre d'union.
Mais loin de lui l'idée de s'étendre sur le sujet.

-Je crois que vous me connaissez encore trop peu pour pouvoir arriver à autant de conclusions à mon égard. Dit-il avant de goûter à nouveau au breuvage dans son verre.

Ce n'était pas un reproche mais une simple remarque. Il avait dix ans de plus qu'elle et derrière lui un passé infiniment plus sombre et complexe qu'elle ne semblait le croire. Il connaissait le passé de la Demoiselle et la façon dont elle avait vécu les quelques épreuves qui avait été mises sur sa route. Les siennes étaient très différentes et il les avait encaissées à sa façon. Cela avait fait de lui celui qu'il était aujourd'hui. Sombre, dur et colérique, cachant ce qu'il avait de plus beau en lui sans pour autant étouffer sa véritable nature. Ainsi, on le décrivait un peu comme Eléonore l'avait entendu dire : Bienveillant mais caractériel.
Aurel continuait de regarder les allées et venues, faisant lentement tourner son verre sur un axe central unique. Il en était à sa troisième gorgée et pourtant c'était à peine si le niveau avait baissé. Il ne buvait pas pour s'enivrer, bien que le simple fait d'ingurgiter le liquide chimiquement brûlant suffisait à lui donner l'impression d'être un peu plus désinhibé que d'habitude. Mais ce n'était qu'une impression...

-Et concernant votre pouvoir de décision dans cette affaire, vous le minimisez plus que vous ne le croyez. Notre mariage est soumis à bon nombre de conditions et la première était votre accord. Si je ne vous convenais pas pour une raison ou pour une autre, l'accord était annulé. Mais je suppose que Louis, aussi bienveillant soit-il dans le choix de votre futur époux, comptait également sur votre sens du devoir pour ne pas refuser sans un bon argumentaire. Sans compter qu'il existe d'autres partis bien plus avantageux pour Sainte Berthilde.

Aurel n'était sans doute pas le premier candidat à se présenter et il y avait fort à parier que ses opposants possédaient d'ores et déjà bien plus de titres et de pouvoirs qu'il n'en acquiérerait en devenant Baron. Pourtant, c'était sur lui que c'était porté le chois de Louis... Pour quelle autre raison que le bien être de sa sœur ? Il avait certes un intérêt politique à le choix mais était-ce réellement ce qu'il y avait de plus avantageux pour lui ? Il en doutait.
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MessageSujet: Re: De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel]   De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] I_icon_minitimeSam 14 Avr 2018 - 12:22

Comment pouvait-on ne pas vouloir se servir d’un atout quand on défendait une cause ? C’était peut-être là que le bât blessait. Cet homme défendait-il vraiment une cause ? Parce que jusqu’à présent, il n’avait été qu’à plaindre et à prendre avec des pincettes. S’il y avait eu dans ses yeux un jour une lueur d’espoir, elle avait aujourd’hui complètement disparu. Il ne pouvait décemment pas se battre ainsi, que ce soit au cours de la guerre qui venait au cours de la vie qui l’attendait. Eléonore sut alors qu’elle ne voulait pas d’un tel mari. Quel glaçante vision que celle d’elle-même entrain de dépérir dans le château qui serait le leur ! Elle attendrait inlassablement qu’il daigne exécuter une quelconque décision, qu’il se serve des droits qu’on lui avait donné à la naissance, en vain. Non, ce ne serait pas sa vie.

- Si mes interprétations ne vous vont pas, libre à vous de les contredire. Sans quoi elles resteront ainsi encore un bon moment.

Parce qu’il partirait à la guerre et qu’ils ne risquaient pas de se revoir avant le retour de Louis. Son frère bien-aimé lui manquait à chaque instant et elle ne saurait manquer son retour.

- Pour l’instant je dois dire que je ne sais voir ce qu’il a vu en vous. Certes vous ne me maltraiterez sans doute jamais, et encore de cela nous ne pourrons être certains qu’à ma mort, mais quel futur m’offrez-vous donc ? Comme vous le dites si bien, il y a de bons partis qui se présentent en Sainte-Berthilde pour demander ma main. Des partis qui ne me promette pas une vie d’ennui et d’attentes interminables, d’espoirs vains et de rêves inachevés. Si jamais, au grand jamais, vous ne voulez user du pouvoir qu’est le votre, comment voulez-vous mener à bien quelconque projet que ce soit ?

Elle était en colère parce qu’on ne lui renvoyait que de l’amertume et du dégoût, parce que l’homme qu’elle avait en face d’elle n’était qu’une victime de son destin quand elle-même essayait de passer outre.

- Je n’aurais pas le culot de vous dire combien la vie est injuste. Mais elle ne sera jamais autrement, général, si vous n’en décidez pas ainsi. Votre sort est celui qu’il est, au même titre que le mien. Il ne sera meilleur qu’une fois auprès de Tyra si vous persistez dans cette voie. Faites, c’est la votre. La mienne n’est pas celle-là et je me battrai effectivement jusqu’au bout pour servir ma famille. Et elle n’a pas besoin de l’homme que vous êtes aujourd’hui, seulement de celui que vous pourriez être. Acceptez ce qui arrive et nous pourrons rediscuter sereinement.

Se levant aussitôt de son séant, elle prit le tissu de ses jupons dans ses mains et marcha d’un pas déterminé vers la porte. S’il ne voulait pas l’entendre, il finirait tout de même par le faire !
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MessageSujet: Re: De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel]   De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] I_icon_minitimeDim 15 Avr 2018 - 11:17


Dès la première phrase d'Eléonore, Aurel tourna vers elle un regard qui traduisait son incompréhension devant sa réaction plutôt vive. La tête légèrement penchée sur le côté, les sourcils froncés, il ne dit rien et la laissa poursuivre. Alors qu'il l'écoutait sans jamais l'interrompre, son expression resta inchangée mais si ce n'était plus la colère de son interlocutrice qui le perturbait désormais, c'était ses paroles elles-mêmes. Qu'avait-il bien pu dire pour qu'elle pense que sa vie serait morne et ennuyeuse auprès de lui ? Quel rapport avec son souhait de ne pas utiliser son titre de noblesse pour obtenir des faveurs ?
Lorsqu'elle eut achevé ses représailles, la Demoiselle se leva et, là encore, il ne fit rien pour l'en empêcher. Son regard resta fixé sur le siège désormais vide alors qu'il assimilait tout ce qu'il venait d'entendre. Il devait non seulement les intégrer mais également les digérer. Non pas qu'il en fut blessé mais il essayait de comprendre ce qui avait bien pu aller de travers...

Eléonore avait traversé la moitié de la salle lorsque la voix grave du Général l'arrêta depuis l'entrée de la terrasse.

-Heureusement que je vous connais assez pour ne pas être surpris par votre réaction et votre franc parlé.

Son ton était très calme tout comme l'expression de son visage. Il se tenait droit dans l'ouverture de la porte, les mains dans le dos comme à son habitude. En temps normal, il se serait moqué de la réaction de sa promise puisqu'il ne voulait pas de ce mariage. Mais, ici, il y avait un enjeu de taille. Il ne pouvait pas vraiment se permettre de tout capoter en étant le principal fautif. Alors, il avait posé son verre et s'était levé avec bien moins de précipitation que la jeune Saint-Aimé.
Oui, un autre aurait été surpris de la voir faire preuve d'autant de vigueur soudaine. En public, elle savait toujours se tenir pour faire preuve de courtoisie et d'autant de faux semblant que les autres. Mais, en privé, c'était une toute autre affaire. Les Seigneurs étaient tant accoutumé à la présence de leurs gardes impassibles qu'ils les confondaient presque avec le mobilier... Aurel, comme tous les Egides de Sainte-Berthilde, avait plus d'une fois assisté à quelques scènes. Cela surprenait toujours les nouveaux venus et donnait lieu à quelques conversations plutôt plaisante sur le sujet.

-Je ne sais pas ce que j'ai dit pour vous contrarier à ce point et je m'en excuse, quoi qu'il me semble percevoir dans votre colère plus de peur pour votre avenir qu'autre chose. Je me trompe ?

Jusqu'alors, il avait plutôt réussi à la rassurer à ce sujet. Tout du moins lui semblait-il. Elle avait intégré qu'il ne lui ferait pas le moindre mal, elle venait de le lui confirmer, mais avait-elle oublié ses autres promesses et propositions ?

-Vous semblez me voir comme un homme passif et peu ambitieux, je ne peux pas tellement vous donner tort mais ce n'est pas ce que vous croyez. Je fais rarement usage de mon titre de noblesse parce que j'ai parfaitement su m'en passer avant de l'obtenir. Et, rappelons-le, je ne suis qu'un petit Seigneur de province. Vous avez peur de vous ennuyer, de ne pas trouver de projets à réaliser ? Si vous pensez cela, c'est que vous n'avez jamais visité Olyssea comme j'ai eu à le faire au cours de ces dernières ennéades. Des projets, j'en ai un grand nombre à vous soumettre dès à présent si vous le souhaitez, mais rien ne pourra se réaliser sans le titre de Baron que votre frère a promis de demander pour moi. Vous apprécierez sans doute le paradoxe avec mon désir actuel de ne pas user de mon influence... Mais, si c'est pour relever un pays actuellement au bord de la misère, je saurais m'en accommoder.
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Eléonore de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel]   De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] I_icon_minitimeDim 15 Avr 2018 - 21:43

Quand elle entendit sa voix retentir dans la pièce, elle ne put réprimer un sourire. Elle avait donc gagné. Il lui était important, à cet instant, de savoir qu’elle n’avait pas perdu le pouvoir qu’elle venait tout juste d’acquérir en tant que femme. Mais elle effaça cela de son visage avant qu’il ne le voit. Se plantant devant elle, il s’excusa et lui demanda ce qu’il avait bien pu faire pour provoquer cela. Elle n’était pas dupe et ce n’était sans doute pas dans ses habitudes. Elle appréciait la chose.

- Je n’ai pas peur de mon avenir. Je sais seulement ce que je ne veux pas qu’il soit.

Et il lui dit alors qu’il avait de nombreux projets pour cette terre. Soudainement, la conversation prenait un tournant intéressant. Elle était de nouveau dans la conversation et avait envie d’en savoir plus. Là, la jeune Saint-Aimé trouvait ce qu’elle cherchait. L’écoutant attentivement, elle n’avait qu’une hâte : savoir de quoi il retournait.

- Je dois dire que vous m’intéressez beaucoup plus, mon général. Il est bien sûr très ironique que l’absence d’un titre vous empêche de mener à bien vos projets. Mais je crois qu’une fois que vous l’aurez, vous saurez qu’on ne peut plus vraiment faire sans, lorsqu’on est baron. En parlant de visiter Olyssea, je n’ai certes pas eu beaucoup d’occasions. Je dois dire qu’il est bien heureux que vous connaissiez votre, je l’espère future, baronnie mieux que moi. Montrez-moi donc ce que je n’ai pas vu. Si du moins vous en avez le temps.

Elle était de nouveau calme et intéressée. Il y avait dans ses yeux cette petite étincelle, celle qui traduisait sa grande curiosité. Eléonore aimait être surprise et étonnée, elle aimait découvrir et repenser ce qu’elle savait. S’il avait des projets, qu’il lui partage donc ! S’il n’avait pas le temps, qu’il lui fasse au moins le tour de chez lui et elle lui enverrait une missive plus tard, pour connaître tous les détails.

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MessageSujet: Re: De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel]   De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] I_icon_minitimeJeu 19 Avr 2018 - 18:14

Aurel ne rétorqua rien mais la différence était mince entre sa pensée et celle de la jeune femme. Si elle ne voulait pas d'un certain futur, c'est que, quelque part, elle le craignait. Il garda cette réflexion pour lui car ce n'était qu'un détail et il n'était pas homme à se perdre dans des jeux de langages. Certains diraient que c'était bien là l'attitude d'un homme d'armes plus que d'un politique, ce n'était pas totalement faux... Bien que, de son point vue, c'était surtout une perte de temps inutile d'autant qu'il n'éprouvait pas le besoin d'avoir toujours raison.

Eléonore lui faisait de nouveau face et ce qu'il avait cru voir précédemment dans son attitude, que ce soit la crainte ou la colère, avait totalement disparu. Il sourit dans un soupire en découvrant le visage de la Saint-Aimé, conscient de s'être fait avoir. Toutefois, il ne lui en voulait pas. Il savait qu'il ne donnait pas nécessairement une bonne image de lui, surtout dans un tel contexte, et il fallait souvent creuser pour obtenir un minimum d'informations sur ses pensées et ses intentions. Par sa manœuvre, elle avait pu découvrir un homme bien plus passionné et engagé qu'il n'y paraissait. Son "mon général" sonnait différemment à son oreille que s'il avait été prononcé par un subordonné. Peut-être essayait-elle de l'amadouer. Cela ne l'aurait guère surpris mais, en tant que potentielle fiancée, c'était son droit après tout...

-Il serait malheureux que je connaisse si peu ma terre natale. Disons que la perspective du titre m'a fait la regarder d'une toute autre manière. Si elle doit devenir votre terre aussi, il me semble normal que vous appreniez à la connaître. Nous n'en avons malheureusement pas le temps maintenant, je dois retourner à mes obligations, mais je suis sûr que Lambert se fera un plaisir de s'arracher les cheveux pour organiser une excursion dans la cité et ses alentours avant votre départ. Cela vous donnera un aperçu en attendant de pouvoir faire le tour de toutes les seigneuries.

La chose fut entendue et Aurel prit rapidement congé de la Demoiselle. A peine arrivé à la caserne, Lambert ne tarda pas à venir le trouver pour savoir comment son rendez-vous s'était passé. La réponse de son ami fut assez évasive et se clôtura par sa requête de lui dégager tout un après-midi. Il lui faudrait son cheval mais aussi un carrosse pour la Saint-Aimé.

-Elle ne monte pas à cheval ?
-Son père ne l'a jamais permis.

Le chevalier ne garda pas pour lui son commentaire qui pouvait se résumer dans le fait que ça ne lui simplifiait pas la tâche. Toujours fut-il qu'il trouva tout ce que son ami lui avait demandé. Ainsi, deux jours plus tard, un carrosse et une petite escorte attendaient Eléonore pour la conduire à travers toute la région. Aurel voyagerait sur sa propre monture, un bel étalon gris, comme s'il était encore Egide.
Ainsi, se fut entourée de cinq ou six hommes que le véhicule se mit en route. Si les rideaux restaient fermés, le Général ne manquerait pas de demander à la Demoiselle de les ouvrir, soit définitivement, soit à l'occasion de leur passage dans les lieux qu'il voulait lui montrer.

Olyssea n'était pas pauvre, tout du moins en apparence. Les bâtiments principaux et les fortifications étaient bien entretenus. Cependant, si on grattait un peu sous la surface, le tableau n'était pas si beau que cela. Le pays ne s'était orienté que vers la guerre depuis des générations. Cela se voyait dans les constructions solides et sans charme. Même les plus riches quartiers de la ville n'avaient rien de particulièrement charmant. Ils étaient propres et soignés mais la décoration était plus que sommaire. A bien y réfléchir, le palais lui-même était à des lieues de la splendeur de certaines riches cités. L'objectif d'Aurel n'était certes pas d'en arriver là, ce serait par trop ambitieux de sa part... Non, ce qui l'inquiétait davantage, c'était le reste de la ville dont la moitié vivait plutôt mal. Les rues étaient mal entretenues, lorsqu'elles n'étaient pas tout simplement laissées nues et sans pavage. Les maisons étaient à l'image de la pauvreté de ceux qui y vivaient : ternes, aux murs parfois fissurés et aux volets branlants. Dans la campagne, c'était pire encore. Les villages étaient pauvres et boueux et au milieu de certains trônait un petit château aux épaisses fortifications. Les loisirs étaient peu répandus, la religion très discrète, quant à la culture n'en parlons pas...
Finalement, la capitale était à l'image de son pays : l'empreinte de les combats y était marquée au fer rouge et seuls ceux qui y participaient pouvait vivre correctement et en toute sécurité. En revanche, plus de la moitié de la population vivait en marge de tout ce système, se contentant de donner leur fils et leur mari pour l'effort de guerre. L'armée était forte et puissante mais à quel prix ? Aurel était persuadé que cela de devait pas être incompatible avec un confort de vie plus agréable pour la majorité de la population. La structure était déjà là, les constructions étaient faites, l'expérience accumulées depuis des générations pouvaient être conservées sans mal. Les investissements à réaliser pour la protection du pays ne devraient pas être aussi conséquent qu'ailleurs. Il y avait forcément quelque chose à faire... Il n'avait pas encore tous les éléments pour savoir lesquelles mais, au vu du budget de l'armée qui, il l'avait appris depuis son arrivée, restait inchangé en temps de guerre comme en temps de paix, il saurait trouver quoi.

A la fin de la visite, Aurel raccompagna Eléonore jusqu'au palais. Ils discutèrent brièvement sous un préau tandis que le soleil se couchait. Il voulait connaître les impressions de la jeune femme et partager leurs points de vue sur la situation. Puis ils se quittèrent, ne devant normalement se revoir que lors du départ de la Demoiselle. Le Général aurait fort à faire d'ici la fin de la guerre et ils ne se reverraient pas avant plusieurs ennéades.
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MessageSujet: Re: De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel]   De la visite. Chouette... [Eléonore / Aurel] I_icon_minitimeVen 20 Avr 2018 - 20:14

Il n’était évidemment pas disponible de suite pour une si longue durée et il lui donna rendez-vous plus tard. Elle passa donc son temps convenablement, en discutant avec quelques personnalités et en demandant à voir la collection théologique que pouvait avoir la bibliothèque d’Olyssea. Elle était non sans surprise plus petite que celle de Cantahrel et moins fournie. Mais elle était tout de même ravie de voir qu’ils avaient les ouvrages de bases. Elle ne s’enrichirait pas, cela lui permettait seulement de dresser un portrait de la capitale de la baronnie de son potentiel futur époux. De même que la visite du temple de Néera avait pu la renseigner quelque peu, sans parler de lui permettre de se ressourcer. Vint donc ce fameux jour et elle se présenta au rendez-vous à l’heure. Lui ayant arrangé une voiture, elle en ouvrit complètement les rideaux. A quoi donc servirait-il de les laisser fermés quand elle devait voir le pays ? Aurel jouait parfaitement son rôle de guide et elle vit bien qu’il avait plusieurs projets. Cela lui plaisait beaucoup, au même titre que ça la rassurait.

Quand ils eurent fini leur tour, elle avait une meilleure vue d’ensemble de ce qui l’attendait peut-être. Il y avait tant à faire, une marge immense de manœuvre, que c’en était grisant ! Sous le préau où ils prirent le temps d’échanger quelques mots, ce fut exactement ce qu’elle lui dit.

- Je comprends un peu mieux le nombre de projets que vous pouvez avoir sans pour autant pouvoir encore les réaliser. Certains impliquent sans doute un changement radical. Mais je ne voudrais pas vous retenir plus longtemps et il me tarde de rentrer chez moi, je dois l’avouer. Je vous enverrai une missive sitôt rentrée, pour que vous puissiez me livrer les détails de ces projets. Je vous remercie pour votre accueil, bien moins froid que la fois dernière, et il me tarde de vous revoir. Prenez soin de vous d’ici là, mon Général.

Un léger mouvement de tête et un sourire à son égard et elle disparut de son champ de vision. Ils ne se reverraient peut-être pas avant la fin de la guerre, mais peu importait. Elle ne doutait pas qu’ils se reverraient.
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