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 Aux échecs, la Reine fait avancer le Fou

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Haldren
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MessageSujet: Aux échecs, la Reine fait avancer le Fou   Aux échecs, la Reine fait avancer le Fou I_icon_minitimeVen 30 Mar 2018 - 17:26


Quelque part dans les terres stériles... mois de Verimios, 10ème année du XIème cycle

Plusieurs ennéades après ce rp.



Son pas lourd et pesant arrachait des nuages de fine poussière au sol desséché par des années sans que la moindre goutte de pluie ne s'y abatte. Ses bottes autrefois finement taillées dans du cuir de basilic partaient en lambeaux alors qu'elles s'enfonçaient lamentablement dans quelques crevasses ou fissures, traîtreux accidents de terrain placés là comme pour le piéger à tout jamais dans cette terre désertique où nulle vie ne prospérait depuis bien des cycles. Sa robe de mage, naguère resplendissante et couverte de borderies d'or par les meilleurs maîtres-tisserands de Thaar, se trouvait réduite à l'état d'une charpie dont même le plus humble mendiant de l'Elda n'aurait pas voulu pour se torcher le cul. Ses cheveux salis tombaient sur son front en longs filaments grisâtres collés par la sueur, leur blancheur nacrée n'étant plus qu'un vague souvenir.

Mais le pire demeurait ses yeux.

Les pupilles blanchâtres du marcheur solitaire fixaient l'horizon mais ne le voyaient pour ainsi dire pas. Elles ne percevaient aucun des pièges invisibles du désert, aucune des déclivités où le maladroit pouvait choir. Une image terrifiante s'imposait encore à elles : celle du visage d'une drow à travers lequel s'était exprimé Uriz pour châtier l'hérétique qui osait le défier. "Faible créature qui se croit notre égal", "Tu ne connais pas la puissance", les paroles du Dieu se trouvaient marquées au fer rouge dans son esprit et le torturaient encore malgré toutes ces journées passées à s’éloigner du Puy, tournant et s'égarant dans l'immensité des terres stériles. Aucune fuite cependant ne lui permettrait de chasser ce souvenir ni cette affreuse sensation que la vengeance du Coléreux s'apprêtait à s'abattre sur lui.


Maudit, maudit, maudit.

Sa voix puissante qui avait naguère commandé à des armées se trouvait réduite à un croassement rauque peinant à s'échapper de ses lèvres gercées par la soif. La folie, la peur et la haine dansaient une folle sarabande dans les orbites de celui qui avait voulu s'asseoir à la table des Tout-Puissants et avait cruellement payé le prix de son impudence. Il s'était cru leur égal, il avait pensé percer les mystères de leur pouvoir en domptant un Nœud de Pouvoir et en l'utilisant pour dépasser toutes les limites qu'il voyait se poser devant lui. Le passé, l'avenir, tout lui appartenait alors le monde matériel ployait le genou devant lui et que les autres mondes devenaient un terrain de jeu pour ses frasques. Tout du moins, il en avait été ainsi jusqu'à ce qu'Uriz fasse voler en éclat ces rêves, les dissipant comme le soleil réduit à néant un château de glace bâti durant la nuit.

Il n'avait fallu qu'un geste nonchalant au Père des Batailles pour ramentevoir au plus puissant des drows qu'il ne demeurait qu'un enfant face à l'implacable volonté d'un Éternel, arrachant et brisant ses protections pour le rejeter hors de son royaume d'Ombres. De terreur, il avait fui le Puy sans vraiment savoir où aller et s'était enfoncé dans l'immensité des terres stériles. Épuisées par des ennéades entières de course désespérée à travers le désert pour fuir le courroux du Père, ses jambes refusèrent de le porter plus avant et l'archimage s'effondra lourdement au sol. Déjà il ressentait la morsure des geôles éternelles de Teiweon l'entourer, Celle Qui naquit de la Flamme Emprisonnée châtiant dans les P'leik avec une cruauté infinie les drows osant se rebeller face à leur panthéon. Nulle pitié ne pourrait atteindre le drow hérétique qui avait osé prendre la tête du culte du Chaos et y prôner un doctrine violant le premier précepte fondateur de l'Elda : la soumission aveugle au credo du Père.

L'harmonie naturelle, telle avait été la vision qu'Haldren espérait inculquer à ses frères de race, Refusant d'admettre que la violence soit une fin en soi, ne la considérant que comme un moyen assurant un rôle de régulation sociale, l'archimage défendait un dogme basé sur la loi du plus fort au sein de la meute et non sur une hiérarchie sociale héritée des siècles précédents. Ses adeptes le désignaient tout simplement sous le nom de Chaos, souvent sans comprendre qu'il ne s'agissait en réalité que d'un retour aux lois de la Nature héritées des clans primordiaux de l'Anaëh bien avant l'époque de l'Exode. Plus que son humiliation, Haldren ressentait l'affreuse douleur de l'échec du grand projet qu'il avait cru pouvoir porter.

Du Chaos aurait du naître l'Harmonie...

Raidissant ses muscles, il tenta de se relever mais échoua lamentablement, la faim et le désespoir ayant peu à peu miné ses forces. A quoi bon lutter ? Jamais Uriz ne lui pardonnerait sa rébellion, tout au plus le Père le laisserait-il continuer à courir pour s'amuser perfidement de sa détresse, pareil à un chat face à une souris blessée. Pourquoi lui donner cette satisfaction ? Son destin était écrit et ce coteau désertique au milieu de nulle part valait bien un autre endroit pour mourir. Péniblement, l'archimage se traîna jusqu'à un rocher auquel il s'adossa afin de fouiller dans ses poches et d'en sortir une dague d'obsidienne qui lui servait au Puy à se protéger d'un éventuel voleur sans devoir utiliser sa magie.

Sa magie... il n'avait plus osé y avoir recours depuis sa confrontation avec Uriz, et la gâcher pour mettre fin à ses jours lui semblait dégradant envers le respect dans lequel il tenait le noble art des arcanes. Ancien Ditronw Da're, Obok Senger et Triumvir, l'archimage avait toujours pensé que sa fin viendrait d'une dague et non d'un duel magique face à un confrère. Se plonger sa propre dague en plein cœur serait ainsi une sorte d'ultime pied de nez au destin. Plaçant la pointe de l'arme entre ses côtes pour lui permettre de mieux pénétrer, Haldren prit une profonde inspiration et laissa couler les paroles qui le délierait... au moins métaphoriquement... de l'emprise du Père. Quelques paroles blasphématoires de plus avant sa mort ne changerait rien à son sort dans l'Elghinyrr's Thac'zilen mais au moins il mourrait sans avoir capitulé ses convictions.


Uriz, père de tous les maux, tu n'es pas digne d'être la divinité tutélaire de notre race. L'Exode n'était qu'un mensonge, ton feu primordial une illusion. Dieu corrupteur et menteur, je te renie, maintenant et à jamais !

La lame plongea dans sa chair alors que le drow hurlait ces derniers mots.
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MessageSujet: Re: Aux échecs, la Reine fait avancer le Fou   Aux échecs, la Reine fait avancer le Fou I_icon_minitimeDim 1 Avr 2018 - 20:45



Un grain de sable soufflé par le vent.
Un cristal de sel désespérément accroché à une pierre calcaire, attendant le fatidique jour où les forces de la nature l’éroderont.
Un court instant dans l’immensité de l’Eternité.
Elle aurait souhaité tellement plus. Pour son monde, et pour ses enfants.
Mais elle était la Traîtresse. L’esclavagiste. Le pouvoir auquel il était interdit de se soumettre.
Elle était la prison de la vie. Elle était la frustration de la tempérance.
Elle était celle qui subissait sa propre retenue.
Elle était celle qui regrettait que sa nature même lui interdise de détruire son frère.
Elle était celle qui regrettait que sa nature même lui interdise de sauver ses enfants perdus.

Mais qu’un seul lève les yeux vers elle, et elle se saisirait de sa main.

Même le chérubin blasphème, au jour où les larmes lui échappent, trouve grâce aux yeux de celle qui l’a enfanté.

Par le passé il s’était soustrait à elle.
Par le passé il était allé jusqu’à la défier.
Par le passé elle l’avait puni.
Mais aujourd’hui c’est aux mains de son frère qu’il souffrait, et pourquoi ?
Parce qu’il avait osé le regarder en face comme il l’avait fait avec elle.
Parce qu’il avait cru en une existence parmi les Dieux et en tant que Dieu.
Parce qu’il s’était battu pour des causes perdues.
Parce qu’il avait voulu se trouver une raison d’être.
Parce qu’il avait voulu être un héros.
Parce qu’il s’était cru capable de seul s’élever comme elle élevait certains de ses enfants.


Parce qu’il était perdu.
À la recherche de son essence véritable.

Celle qui transcende la solitude.
À la recherche de l’unité qu’Uriz avait brisé.

Le sang n’était plus. La douleur n’était plus. Haldren n’était plus, ou du moins ne le savait-il plus.
Nu, debout dans le sable chaud, son existence pendait à un fil, et pourtant, plus que jamais, il se sentait vivre. Haldren n’était plus, mais il se tenait là, et il se faisait face autant qu’il se donnait le dos.
Les doigts de l’elfe se tendirent vers le mourant, l’émeraude de ses yeux pétillant d’une profonde curiosité. La poigne du Drow se saisit de son bras, lui infligeant mille brûlures du plat de sa paume. Le grand elfe s’en offusqua, mais de crainte il fit un bond en arrière, et quelques mèches de sa chevelure de jais comme pour le protéger tombèrent devant son visage. Etais-ce donc à cela que ressemblerait la fin de ses jours ? Devait-il se résigner à mourir à peine né ?

Son torse se bomba, empli d’air.
Sa main se tendit.



Du frère est de la sœur c’est Uriz qui était le menteur.
Jamais Kherel ne s’était fait traîtresse.

Toujours elle avait laissé à ses enfants le Choix.

_________________
Ombre fugace
Maître de ton destin

-Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D.
Site de l'artiste: http://www.3mmi.org/v9/
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MessageSujet: Re: Aux échecs, la Reine fait avancer le Fou   Aux échecs, la Reine fait avancer le Fou I_icon_minitimeLun 2 Avr 2018 - 12:31


La douleur avait disparue. Comme anesthésiés, ses cinq sens ne répondaient qu'imparfaitement par de vagues signaux alors que le drow se laissait bercer dans cet état de semi-conscience. Était-ce cela, la mort ? Rien de vraiment terrible au fond, loin des atroces tortures dont les prêtres de Teiweon menaçaient les vils hérétiques reniant le panthéon de l'Elda. Non... non... non ce n'était pas la mort, c'était... autre chose. Haldren devinait une présence près de lui, fondamentalement semblable à ce qu'il avait senti face à Uriz et pourtant si différente, comme la lune peut se définir à l'exact inverse du soleil. La présence le rassura, le réchauffa quasi-maternellement. Sans que des mots soient échangés ni prononcés, le drow ressentit au plus profond de son être que cette présence lui offrait un choix fondamental dont il saisissait encore mal les tenants ou les aboutissements.

La présence disparut, remplacée par une autre. Revenant lentement à la conscience, Haldren se sentit momentanément mal à l'aise comme s'il n'arrivait pas à décider où il se trouvait. Son corps gisait toujours perdu au milieu des Terres Stériles, mais pourtant alors que les sensations lui revenait quelque chose semblait avoir profondément changé. A travers ses paupières à peines entrouvertes, le drow vit un bras pâle se tendre vers lui. Instinctivement il le saisit et se sentit instantanément parcouru par des milliers de fourmillements. Avec un halètement, il lâcha le bras, ouvrit les yeux et le vit : un grand elfe, entièrement nu, qui le regardait de ses yeux émeraudes avec curiosité et circonspection, comme craignant sa réaction. Après quelques secondes d'hésitation, l'elfe tendit de nouveau son bras en direction du drow.

Certains choix sont inconscients, dictés par l'instinct que nous nous sommes façonnés au fil des ans par nos expériences et nos apprentissages. Sans vraiment réfléchir, Haldren tendit lui aussi le bras et saisit fermement celui de l'elfe. Pourquoi avait-il agit ainsi ? Lui-même aurait été bien en peine de le dire, mais il lui semblait que c'était la meilleure chose à faire en cet instant précis. De nouveau les fourmillements se répandirent en lui et il sentit peu à peu son corps revenir à la vie, ses sens répondre de nouveau à ses ordres. S'arc-boutant, le grand elfe l'aida à se remettre debout avant de reculer de quelques pas, un sourire énigmatique posé sur son beau visage dont les traits finement ciselés n'étaient pas inconnus à Haldren. Ce visage lui semblait familier, comme s'il l'avait toujours connu, mais malgré cela il n'arrivait pas à le situer avec précision. Sans mot dire, l'elfe désigna le soleil couchant et s'éloigna dans cette direction, s'arrêtant comme pour attendre de voir si le drow allait le suivre.

Haldren réalisa alors qu'il était tout aussi nu que l'elfe. Sa tenue en loque, ses bottes percées, sa sacoche, son couteau... tout avait disparu sans laisser la moindre trace. Se palpant le torse, il chercha la trace du coup de poignard qu'il s'était infligé un peu plus tôt mais ne trouva rien. Rêvait-il ? Tout cela n'était-il que son imagination voguant dans les flots de l'agonie ? Le drow aurait juré avoir senti la lame plonger dans sa chair avant de sombrer dans l'inconscience. Se tournant vers l'elfe, il lui jeta un regard interrogateur comme pour obtenir des réponses, mais n'eut en réponse qu'un petit haussement d'épaules paraissant signifier que certains mystères doivent demeurer entiers. De nouveau, l'elfe désigna le soleil couchant et recula pour suivre l'astre dans sa marche éternelle à l'abri de la nuit.

Le soleil couchant... l'Ouest... l'Anaëh... Haldren savait bien où menait cette direction qui s'offrait devant ses pas. Sans même se retourner, il sentit plus qu'il ne vit derrière lui la majestueuse silhouette du Puy d'Elda au delà de l'horizon, son passé, sa vie, ses joies et ses déceptions, ses intrigues et ses jeux de pouvoir. Tout ce qu'il était se trouvait là-bas, tout ce qui le définissait pulsait dans les entrailles du volcan. De l'autre côté, vers le soleil, se trouvait simplement l'inconnu. Non, pas simplement l'inconnu, à l'Ouest se trouvait également une promesse, une promesse non exprimée à haute voix mais qu'Haldren pouvait néanmoins ressentir comme gravée dans sa chair. La promesse d'une seconde chance, d'un renouveau. L'elfe le regardait et attendait patiemment qu'il prenne sa décision, car nul doute pour l'archimage que le choix qu'on lui offrait se décantait à cet instant précis.

Derrière lui, l'obscurité et la sécurité de ce qu'il connaissait.

Devant lui, la lumière et la promesse de l'inconnu.

La tentation de reculer fut forte et Haldren faillit tourner les talons, mais il se retint en se rappelant que la promesse face à lui n'était pas un mensonge, une trahison, une manipulation. Il y aurait des épreuves et des défis à surmonter, l'elfe ne l'emmenait pas sur un chemin parsemé de roses toutefois il ne cherchait pas à lui travestir la vérité. Durant sa longue vie Haldren avait vécu au rythme des complots et des machinations, camouflant la vérité sous le voile de fausses paroles. Durant sa longue vie, il avait senti que ce qu'il croyait acquis reposait sur des piliers minés par un mensonge primordial. Une autre vérité se trouvait-elle possible ?

Le grand elfe ne prononça pas une parole mais Haldren sentit comme un message mental l'atteindre :


"Acceptes ce que tu es"

Que suis-je donc ? Un drow ? Un Ditronw Da're ? Un serviteur de l'Elda ? Un Obok Senger ? Un héraut du mal ? Un Triumvir ? Un fidèle d'Uriz et de Valas ? Avant même que ses ambitions au sein du culte du Chaos ne l'amène à s'opposer au Coléreux, Haldren avait toujours été considéré comme spécial parmi les siens. Trop indépendant, trop rebelle face aux dogmes manichéens qu'on lui enseignait, trop apte à accepter l'amitié de ceux qui auraient du être ses ennemis. Capable des pires crimes pour défendre ses intérêts, l'archimage n'avait toutefois jamais agit par cruauté gratuite ni trouvé du plaisir dans la destruction. Il savait ne pas être seul dans ce cas parmi sa race, mais la terrifiante machine idéologique bâtie par les seigneurs de l'Elda broyait de tels sentiments ne respectant pas la volonté du Père à mener un combat éternel. Peu y résistaient... par orgueil ou par conviction, il avait résisté.

"Acceptes ce que tu es"

Des visions parcoururent son esprit, des fantômes surgirent des brumes du passé comme pour le guider.

Dun Eyr, le nain libidineux et alcoolique avec qui il avait sympathisé autour d'un verre tout en chassant la mangouste... son petit fils, Nicolaï KalonErc'h, chevalier d'Ysari, qu'il avait sauvé lorsque le jeune homme et sa bien aimée Auréane avaient été capturés par des marchands d'esclaves... Nakor, le vieux bouguon à la barbe sale, adversaire des armées de l'Elda mais avec qui était né une véritable complicité... Fjama, la torride demi-drow bohémienne refusant toute contrainte, compagne d'expédition au Zagazorn... le baron Jérôme de Clairssac, dont le courage face à l'adversité avait ému Haldren... Halandarin Las'Danir, l'elfe forgeron envers qui il ressentait un véritable respect... Glinaina, l'elfe Reine de Naelis à qui il avait encore récemment offert son aide.

Tous auraient du finir morts ou réduits en esclavage selon les préceptes d'Uriz, mais à chaque fois Haldren avait refusé cette vision simpliste, jugeant sur ce qu'étaient ces êtres et non sur ce qu'ils représentaient. Sans doute fallait-il voir dans cette obstination à ne pas s'enfermer au sein d'un schéma mental préconçu l'une des raisons ayant poussé l'archimage à ouvrir en grand les portes du le culte du Chaos à d'autres races que les drows. L'autre raison consistait plus prosaïquement à augmenter le nombre de fidèles potentiels. Égoïste ? Oui, sans doute pouvait-on affubler Haldren de ce défaut, lui-même n'aurait pas cherché à se faire passer pour un chevalier au cœur pur. Maléfique ? Non, l'archimage ne jouissait pas de la souffrance des autres, ne considérait pas la violence comme un but de son existence et ne réduisait pas un peuple aux actes de leurs ancêtres. Peut-être ces défauts (aux yeux d'un fanatique d'Uriz) constituaient-ils la véritable source de la fureur du Père à son encontre.


"Acceptes ce que tu es"

Il n'était pas un drow, tout du moins pas dans le sens où l'entendaient la majorité de ses frères de races. Au fond de lui-même, Haldren l'avait toujours su, mais il venait seulement de se l'admettre. Leur oeuvre accomplie, les fantômes disparurent comme la brume du matin, le laissant seul face à l'elfe qui patientait tranquillement. Il se trouvait désormais à la croisée des chemins, à l'instant où tout se décidait. Son choix était fait, il ne reculerait pas. Ce n'était d'ailleurs même pas véritablement un choix mais plutôt une acceptation de la vérité qui se tapissait dans son cœur depuis fort longtemps.

Abandonnant son passé, Haldren fit un premier pas en direction du grand elfe qui lui répondit par un petit sourire d'encouragement. Un deuxième pas, puis un troisième, chaque foulée se trouvait plus facile que la précédente désormais qu'il assumait pleinement sa décision. Rejoignant son guide, il le suivit en direction de l'Anaëh.


HRP :
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