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| Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) | |
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Auteur | Message |
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Haldren
Ancien
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| Sujet: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Lun 26 Jan 2015 - 19:56 | |
| 3ème jour de la 3ème énnéade de Barkios, 8ème année du 11ème cycle A quelques lieues au Sud d’Amblère, au fond d’un petit bois, se déroulait une scène des plus insolites. L’endroit était calme, une clairière ombragée au milieu de laquelle se trouvait un dolmen sans doute millénaire. Qui pouvait dire combien de cultes païens l’avaient utilisé au cours des Cycles comme lieu de culte, vénérant les Cinq ou d’autres divinités locales depuis longtemps tombées dans l’oubli. D’un œil distrait, Haldren regardait le dolmen tandis que ses assistants finissaient de préparer le rituel, qui n’aurait toutefois aucun caractère religieux cette fois-ci. L’archimage admettait vaguement l’existence des dieux, ses « confrères » comme il les appelait parfois durant ses bouffées de délires narcissiques, mais ne comprenait pas pourquoi il aurait dû s’agenouiller et déblatérer des prières à l’un d’entre eux. Si les Puissances d'En-Haut souhaitaient lui parler, elles n'avaient qu'à venir le voir pour prendre une bière.
Ils étaient une quinzaine dans la clairière, sans compter deux apprentis mages venus uniquement pour aider à la préparation du rituel et un prêtre qui observait la scène afin d’en rapporter les détails à Bol d’Jiv’elgg. Quinze drows, tous vêtus de tenues de cuir noir à capuche, des lames et garrots d’étrangleur cachés en divers endroits de leur anatomie. Le Haut Prêtre de Kiel avait accepté de confier à l’archimage ces fanatiques dont les regards brûlants laissait aisément deviner la joie qu’ils ressentaient face à cette mission sacrée. Emplie d'une foi ardente, ils en jouissaient d'avance rien qu'à l'idée de pouvoir verser le sang de ces misérables vers de terre humains, pour la plus grande gloire des dieux drows. Haldren se moquait intérieurement de cette folie religieuse, mais elle servait parfaitement ses desseins : persuadé du caractère divin de leur mission, les assassins ne feraient guère de cas de leur survie.
Les deux apprentis avaient fini de tracer un cercle dans la clairière, suffisamment large pour contenir la quinzaine de voyageurs. Sur ordre de l’archimage, ils plantèrent le long du sillon des piques de fer ornées de symboles occultes, préparés plus tôt dans la journée. Haldren y avait soigneusement gravé la plupart des incantations nécessaires à son rituel, afin d’éviter de s’emmêler les pinceaux une fois que celui-ci aurait commencé. Précaution vitale, car il allait tenter un exploit des plus dangereux, non seulement pour les quinze assassins (ce dont il se fichait) mais aussi et surtout pour lui. Sachez que d'une certaine façon, il est possible de concevoir un rituel comme un assemblage de sortilège s’entrecroisant les uns les autres, une construction magique dont les différents éléments s’interconnectent pour se renforcer. Et de même qu’une maison se doit d’avoir des fondations solides, Haldren souhaitait que les incantations principales soient présentes visuellement. D’une certaine façon, les piques gravées lui serviraient de focalisateurs durant le rituel, afin qu’il n’ait pas à mobiliser son esprit sur ces sortilèges mais qu’il puisse se contenter de les appliquer sans même réfléchir.
Une fois les prérequis terminés, Haldren vint se placer au centre du cercle, accompagné par les quinze assassins. Restés à l’extérieur, les deux apprentis mages et le prêtre s’éloignèrent par sécurité, des effets de bords inattendus pouvaient toujours apparaître. Ayant ordonné le silence, l’archimage commença à voix basse ses incantations, ses doigts dansant un ballet compliqué devant ses yeux. Bien qu’il lui soit possible d’invoquer son art sans ces artifices, Haldren préférait ne pas prendre de risque inutile cette nuit-là, utilisant les paroles et les gestes pour s'immerger dans les flots qui relient les dimensions comme un musicien récitant sa partition de musique . Rien d’obligatoire, certes, mais lors d’un concert mieux vaut éviter de jouer une fausse note.
Lentement, des ombres se faufilèrent dans le sillon de terre, entourant le petit groupe. A peines visibles au début, elles se multiplièrent rapidement, se chevauchant dans une danse effrénée d’une beauté sauvage au rythme de la voix de l’archimage. Une grande quantité de magie emplissait la clairière, hérissant les poils de ceux qui pouvaient la ressentir. La sueur coulait à grosses gouttes sur le visage d’Haldren qui, les mâchoires crispées sous l’effort et les veines saillantes, forçait les ombres à créer ce tunnel que son esprit puis son être emprunterait. L’air tremblotait autour du petit groupe alors que les dimensions se déchiraient entre le monde des mortels et ce ténébreux endroit que constituent les ombres, ce reflet de la réalité que s’approprie le néant. Déchirer ainsi la trame même de l’univers est un acte à la limite de la folie, et la réalité luttait pour conserver son intégrité, résistant aux efforts de l’archimage qui la pliait à sa volonté. Puis, de la même manière qu’une porte bloquée cède d’un coup, le rituel s’activa et le portail s’ouvrit, avalant les drows.
Les deux mages et le prêtre restèrent seuls dans la clairière. Après avoir attendu quelques minutes en silence, ils ramassèrent les baguettes de métal, comblèrent le fossé puis reprirent la direction d’Amblère afin de prévenir le Haut-Prêtre que ses « messagers » étaient en route.
Dernière édition par Haldren Baenfere le Mer 4 Mar 2015 - 16:28, édité 1 fois |
| | | Aline de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Sam 31 Jan 2015 - 17:21 | |
| En ces temps incertains, il était important pour tous que tous les bourgs d'un même fief restent en cohésion, surtout lorsqu'une si grande menace qu'étaient les Sombres planait sur les montagnes. Qu'ils montent, ils auraient bien plus de mal que dans les plaines ! Du moins était-ce ce que les paysans et soldats pensaient malgré toutes les histoires horribles pour enfants, pour ceux qui bénéficiaient de plus de culture restait la crainte que ce qu'il se passait en Oësgard vienne jusque dans les Monts d'Or. En plus d'être connus comme étant des êtres capables des pires horreurs, ils pouvaient se montrer être de formidables guerriers... et c'était ce qui inquiétait Aline. Elle venait donc de voyager jusqu'au bourg principal à l'est des Monts d'Or, Dameciel, afin de s'entretenir avec son régent. Etant un bourg fort militaire la Dame de Montévlin avait besoin de connaître plusieurs choses, notamment l'organisation que le noble régent exerçait vis-à-vis de la guerre au nord. Elle fut bien accueillie, comme elle s'y était attendue, et des discussions avaient eu lieu plus ou moins officiellement durant deux jours. Mais le temps pressait, il fallait que la dame revienne à Montévlin pour s'occuper d'autres affaires.
Le voyage était long de plusieurs jours, obligeant quiconque souhaitant traverser les montagnes afin d'aller de Montévlin à Dameciel (ou inversement) de s'arrêter pendant la nuit. Ce qui impliquait naturellement de ne pas voyager seul. Aline était donc partie en compagnie de quinze gardes ainsi que de son ami et garde du corps Thiev, et - toujours... - de sa nourrice Meivèn. Arrêtés pour la nuit, les montagnards avaient installé un campement que l'on pourrait qualifier de fortune avant que la nuit ne conquiert le monde durant quelques heures. Une nuit sans agitation, semblait-il. Nos deux amis d'enfance ayant pu se reposer, Thiev s'assit aux côtés d'Aline lorsque celle-ci se réveilla, quelques heures avant l'aube. Meivèn dormait encore, aussi chuchotèrent-ils.
"Il ne s'est rien passé pendant la nuit selon les soldats. D'ici deux jours nous devrions arriver chez nous, chuchota-t-il. -Oui... j'ai déjà hâte de retrouver un bon lit ! -Haha si seulement ! Tu m'étonnes, tu tenais toujours bien les voyages jusque là. -Je sais, Thiev. Mais j'ai hâte que cela se termine. Tout cela, j'entends : la guerre, les querelles internes au marquisat... retrouver Jared, revoir tout le monde, avoir une vie aussi paisible qu'autrefois, pouvoir retourner dans nos coins préférés dans la montagne. Te rends-tu compte que nous sommes déjà en Barkios et que depuis plusieurs mois nous sommes restés cloîtrés à Montévlin ? -Que te dire d'autre que c'est la guerre ? Jared reviendra, ne t'inquiète pas. Par contre j'ai peur des choix qu'il aura à faire là-bas. -Rester dans le camp de Jérôme de Clairssac ou s'allier à de Brochant. Il choisira ce qu'il y a de mieux pour Montévlin, j'en suis sûre. -C'est ce qu'il fera, oui... mais pas avec assez de fermeté j'en ai peur. -Pardon ? -J'ai pu constater que ton frère règne d'une main moins ferme que celle de ton père, ce qui n'est pas plus mal. Mais j'ai peur qu'avec une telle situation... -Qu'il se laisse marcher sur les pieds ?
Thiev ne répondit pas, soucieux de ne pas contrarier son amie qui avait autre chose à penser en ce moment. Mais il avait beau beaucoup apprécier Jared, il n'était pas sûr qu'il soit réellement préparé à ce genre de situation. Enfin là était son avis...
-Il est vrai qu'il ressemble bien plus à mère qu'à Tanedre... la même douceur.
Jared ne releva pas. Il savait qu'elle n'aimait pas parler de de sa mère pour la simple et bonne raison que sa mort avait laissé comme une balafre dans son esprit, encore profonde. Voyant qu'elle triturait machinalement le pan de sa robe, il préféra changer complètement de conversation.
-Niveau amour, du nouveau ? -Quoi ? -Pas de beau prince charmant en vue ? -Non... de toute façon tu sais très bien que quoi qu'il advienne ce sera mon frère qui aura le dernier mot. Thiev éclata de rire. Il n'en était pas si sûr qu'elle ! -Thiev !
Un bruit se fit alors entendre, arrêtant les deux amis d'un coup. Le jeune homme se leva, intrigué, et regarda par l'entrée de la tente. Ce qu'il vit en contrebas ne le fit pas du tout rire. Malgré la pénombre il pouvait distinguer quelque chose dans l'air, comme un portail qu'on aurait transporté là par magie... quelques millisecondes plus tard ce qui ressemblait bien à des humanoïdes en sortaient, ne laissant présager rien de bon. Les soldats déjà debout étaient pour la plupart comme figés, d'autres gardant leur sang-froid réveillèrent aussitôt leurs camarades et se préparèrent au combat. Ce serait une chance inouïe que d'arriver jusqu'à Montévlin sans encombres.
-Aline, réveille Meivèn et prends tes armes. Il nous faut sortir d'ici au plus vite. -Que se... -Dépêche-toi !"
Il avait chuchoté, qu'il n'y ait pas de bruit qui fasse comprendre aux intrus que des gens éveillés se trouvaient en cet endroit. Il attrapa vite fait les capes, mis la sienne, lança celles des deux femmes aux concernées. Meivèn levée et Aline prête, ils sortirent de la tente, lui l'épée au clair, Aline arc et flèche en main et Meivèn son plus beau et solide rouleau à pâtisserie sous le bras. Déjà le chant des armes s'entrechoquant assourdissait les oreilles. |
| | | Haldren
Ancien
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Lun 2 Fév 2015 - 9:28 | |
| L’appréciation des durées devient particulièrement malaisée lors d’un voyage à travers les Ombres, et bien souvent il se révèle impossible de dire si l’on y a passé quelques secondes ou plusieurs heures. Du temps où Haldren dirigeait le C’nros, il avait mené de nombreux tests sur ces téléportations, et en avait conclu qu’en réalité le « voyage » se déroulait de manière quasi-instantanée. Suite à cette constatation, il avait alors émis l’hypothèse que le temps n’existait pas réellement dans les Ombres, ce qui expliquait que les horloges internes des organismes vivants tentent de s’en recréer un ersatz, mais en vain. D’où, selon lui, cette impression déroutante qui peut se révéler assez désagréable la première fois. Mais nous appellerons cela un débat d’expert qui ne concerne finalement que d’assez loin nos aventures de ce jour.
Lorsque le portail se rouvrit, l’archimage sortit en premier afin d’en finaliser l’ancrage de l’autre côté. Dès que cela fut fait, il attira mentalement les drows qui l’accompagnaient, les aidants à repasser sur cette bonne vieille terre miradelphienne. Les premiers qui sortirent paraissaient un peu hébétés, s’ébrouant comme des chiens pour chasser les sensations inconnues et pas forcément plaisantes qu’ils venaient de subir. Mais leur plus gros choc vint lorsque le quatrième drow à sortir se décomposa quasiment sous leurs yeux, comme si sa structure osseuse même devenait malléable. Etait-il déjà mort lorsqu’il traversa ? Personne ne le saura jamais, car en moins d’un instant il ne restait de lui qu’une sorte de pâté peu ragoutant, à 30% de matière grasse. Sur les quinze assassins qui accompagnaient Haldren, quatre connurent ce destin funeste. Les autres regardèrent l’archimage d’un regard sombre, attendant des explications.
Quoi ? Je vous avais bien dit que le rituel était dangereux. Si vous connaissez un moyen sûr de vous téléporter en masse, je suis preneur ! Alors cessez de tirer cette tronche et ressaisissez-vous ! Nous sommes en terre ennemie, il va nous falloir être aussi discret que des ombres, aussi furtifs que des renards, aussi silencieux que la chouette aphone, aussi…
La diatribe de l’archimage fut interrompue par le bruit d’une lame sortant du fourreau, en haut d’une colline non loin d’eux. Un bruit très léger, mais suffisant pour l’ouïe surdéveloppée des drows. Les douze envoyés de Kiel survivants tournèrent la tête d’un bloc et virent qu’un petit campement humain se trouvait là-haut, apparemment des voyageurs qui campaient pour la nuit.
Des humains ! A mort ! rugit l’un des assassins. Pour Kiel ! Tuez-les tous ! reprirent les autres en cœur, dégainant eux aussi leurs armes et fonçant dans le tas. Et merde pour la discrétion, commenta l’archimage dans un soupir désabusé tout en activant son sort de bouclier.
Les humains étaient un peu plus nombreux que les drows, mais la terrifiante réputation de séides de l’Elda constituait une arme des plus efficaces qui rééquilibrait les chances. La mêlée s’engagea, les lames s’entrechoquant en un ballet mortel sous la lueur des étoiles. La faible clarté défavorisait encore plus les défenseurs, qui toutefois firent preuve d’une belle cohérence en maintenant la ligne et en évitant de s’engager dans des duels isolés où ils n’auraient pas été à leur avantage. Il ne s’agissait assurément pas de jeunes recrues inexpérimentées mais bien de soldats entrainés au combat depuis des années, capables de faire face à un ennemi aussi dangereux et imprévisible que les drows.
Haldren vit que derrière la ligne des soldats, trois silhouettes s’éloignaient discrètement. Aucun témoin ! Il ne fallait laisser aucun témoin de leur venue, et pour cela la ligne des défenseurs devait être brisée. Ayant réfléchi rapidement au meilleur moyen, l’archimage se lança dans une incantation. Brusquement, des liens d’ombres jaillirent du sol et s’enroulèrent autour des jambes des humains. Si le sortilège ne pouvait pas les blesser et si quelques coups d’épée bien sentis tranchaient les liens, la surprise et la brusque incapacité à se déplacer suffirent pour donner l’avantage aux drows. Personne, pas même un maître d’arme, ne peut se détacher tout en combattant un assassin de l’Elda, et les soldats périrent un à un avant d’avoir pu se défaire du piège. Trois cadavres drows jonchaient également le sol, et deux autres paraissaient blessés, mais Haldren se désintéressa de leur sort.
Lorsqu’Aline, Meivèn et Thiev réussirent à leur tour à se dégager des liens d’ombres, ils ne purent que constater que la bataille était finie, et que les drows couraient tout autour de la colline pour les encercler et refermer le piège. Devant eux se dressa alors la fière silhouette de l’archimage, environnée d’ombres et ruisselante de magie, telle l’image héroïque des anciens héros depuis longtemps entré au panthéon de la mythologie. D’une voix altière qui résonnait jusqu’au fond des os, la silhouette eut alors cette parole qui demeura historique :
Euh… bonjour ?
Bien plus tard, Haldren se dit qu’en matière d’epicness, il avait alors dû perdre pas mal de points. |
| | | Aline de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Mar 3 Fév 2015 - 18:28 | |
| Les soldats tenaient bon mais c'était déjà trop tard, Thiev commençait à avoir la mauvaise impression que la mort était en train de rôder autour de lui, de planer dans les airs à la recherche d'âmes. La magie entra alors en action, détruisant les défenseurs d'une manière tout sauf honorable : des ombres les lièrent au sol, les empêchant de se mouvoir pour se défendre contre les adversaires. Le jeune homme vit l'étonnement chez la nourrice ainsi que la peur chez son amie. Aline paniquait et ce n'était pas bon ! Ne perdant pas son sang-froid, Thiev tenta de rassurer son amie d'enfance tout en réfléchissant à une solution. Il n'aimait pas la magie, sauf celle qui guérissait... mais comme les boucliers, toute magie devait bien avoir une faille quelque part, non ? Ne sachant réellement que faire, il donna un coup d'épée là où il savait le pas être ses jambes et, miracle ! le sortilège se défit. A peine remarqua-t-il cela qu'il délia de la même façon les jambes des deux dames, prenant Aline par le bras et la forçant à courir.
La mort planait. Elle avait déjà pu faire son office de l'autre côté du campement, Thiev l'avait vu. Et elle ne s'en arrêterait pas là, les silhouettes se dessinant dans les monts autour d'eux l'annonçant comme un rituel funeste étant sur le point d'être exécuté. Aline s'arrêta net, arc bandé à la main et flèche encochée en une direction bien précise, ce qui alerta son ami. En fait, ce qui l'alerta le plus ne fut pas qu'elle se positionna pour tirer mais, justement, qu'elle ne tira pas !
"Meivèn, restez derrière.
Il s'était tourné vers la bonne femme, lui donnant pour mission de protéger celle qu'elle considérait comme sa petite fille à l'arrière. Lui s'occuperait du côté droit et de l'avant si faisable, Aline étant gauchère. Sur les côtés se trouvaient désormais les drows ayant attaqué le campement, avec pour cible de la demoiselle...
-Euh… bonjour ?"
Un sombre, grand et bien moins musclé que les autres, d'où s'échappait une aura toute particulière et selon lui de mauvaise augure. Le mage d'ombre... Semblant puissant de par cette aura maléfique, certes, mais dont la première prise de parole faisait plus soupirer d'exaspération n'importe quel individu dans ces montagnes. Thiev regarda le visage habituellement doux et calme de son amie ; ses traits étaient désormais tirés par un savant mélange de haine, de colère, de tristesse et de peur, et quelques larmes coulaient doucement le long de ses joues. Pour autant, la force donnée par ces émotions faisait que ses bras tenaient comme si elle était professionnelle dans le maniement de cette arme, ni l'arc ni la flèche ne bougeant. Alors pourquoi ne tirait-elle pas ? Ces quelques larmes étaient-elles visibles par les drows ? Étaient-ils là pour Aline ou faisaient-ils un massacre parce qu'ils avaient été témoins de quelque chose de trop important pour eux ? Ou encore juste pour le plaisir ? Aucun humain ne répondit à ce mage sombre ni à aucun de ses acolytes. Tous se préparaient à livrer une dernière bataille, chacun avec son arme. Thiev lui, avait toujours l'impression de sentir Tyra à ses côtés... il était prêt. |
| | | Haldren
Ancien
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Mer 4 Fév 2015 - 10:43 | |
| Aucun des trois humains ne répondit au bonjour amical du drow. Décidément, les habitants de la Péninsule manquaient d’éducation ! Sous la facile prétexte que vous débarquiez au beau milieu de leur campement par magie, que vous massacriez leurs gardes et vous apprêtiez à en finir avec eux, ils se croyaient autorisés à se dispenser des marques élémentaires de la politesse interraciale. L’archimage se voyait donc quelque peu déçu par cette attitude, comme la fois où il n’avait pas réussi à conclure avec une biquette wandraise, qui lui préféra un beau bélier à la toison luxuriante et fournie. Mais c’est une histoire un peu coquine, que je vous narrerais à l’occasion.
Le cercle de drows se refermait peu à peu sur les trois rescapés de l’assaut. Il fallait en finir, si jamais une autre troupe de voyageur passait par là, il faudrait recommencer le jeu de massacre, et au bout d’un moment même les tueries deviennent lassantes. L’espace d’un instant, Haldren hésita… les exécuter tous ? Garder les femmes en vie ? La plus jeune semblait une noble, ce qui imposait vis-à-vis d’elle de la courtoisie qu’il ne pouvait lui donner dans l’immédiat. L’autre, qui brandissait un rouleau à pâtisserie comme s’il s’agissait d’une masse spectrale +5 contre les démons / étourdissement des elfes / +2 au jdd de charisme, pourrait lui servir de dame de compagnie en cas de besoin, car le drow était intimement persuadé que la plupart des nobles humains ne savaient même pas déféquer sans l’aide de leurs larbins.
Par contre, le troisième, sans doute leur garde du corps, ne servait strictement à rien. S’avançant d’un pas tranquille, Haldren fit signe à ses acolytes qu’il s’occupait seul des humains. Thiev fut sa première cible. Il tenta bien de parer le coup, mais la main du drow, entourée de lames d’ombres aussi tranchantes que des rasoirs, plongea et le transperça de part en part sous les hurlements de joie des fanatiques de Kiel après avoir fait exploser son épée en mille morceaux. Les yeux écarquillés, Thiev fixa son bourreau, tentant peut être de prononcer une ultime malédiction, puis son regard se voilà et il s’effondra au sol. Aline lâcha une flèche, qui vint se briser sur le bouclier du mage tandis que Meivèn abattait violemment son rouleau sur la nuque du drow.
Faibles, si faibles, ricana Haldren.
Pivotant d’un geste vif, il saisit le poignet de Meivèn qu’il tordit violemment. L’archimage n’était pas d’une constitution aussi robuste que ses guerriers, mais sa magie palliait aisément à cet inconvénient, les filaments d’ombres qui le protégeaient se contractant en même temps que ses muscles pour ajouter à sa force. Renforçant sa prise, il brisa le poignet de l’humaine dans un craquement écœurant, sans même se préoccuper de la deuxième flèche qui vint inutilement exploser à son contact. Meivèn poussa un cri de douleur, mais crispant les dents, elle frappa de nouveau son adversaire dans un geste vain quoique non dénué de courage. Sentant la fatigue venir et la magie drainer ses forces, Haldren décida d’en finir rapidement et sa main vint écraser la trachée de la pauvre femme.
Sans prêter attention aux derniers soubresauts des deux agonisants, Haldren désigna Aline et ordonna à ses sbires :
Attrapez là, nous partons.
L’affaire fut vite entendue, seule contre une dizaine de drows, Aline se retrouva entravée et emmenée d’un pas rapide vers le nord-est, en direction de la chaîne frontalière qui séparait Serramire d’Oësgard. Au moins avait-elle eu la satisfaction de tuer un drow supplémentaire d’un tir en pleine poitrine avant de succomber sous le nombre. Seuls restèrent sur place les corps des vaincus, que les drows ne prirent même pas la peine d’enterrer, ce qui constituait surement une erreur de leur part. Mais il s’en fallait encore de plusieurs heures que le jour ne soit vraiment levé, et l’archimage semblait très pressé d’atteindre sa destination, que pour l’instant lui seul connaissait. |
| | | Aline de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Lun 9 Fév 2015 - 19:00 | |
| "Faibles, si faibles."
Que pouvait-elle faire, elle qui n'avait ni la magie ni la force à sa disposition ? Sa tristesse devenait si grande en cette heure sombre... elle comprenait seulement que la mort s'invitait réellement dans son groupe de cœur, et le fait de voir cela sans ne rien pouvoir faire l'empêchait d'agir de façon que certains qualifieraient de "réfléchie" : elle ne pouvait plus bouger, seuls ses bras prenaient mécaniquement les flèches dans le carquois et laissaient les traits s'enfiler avec rapidité. Les flèches ne firent rien au drow. Les larmes d'Aline coulaient toujours, sans bruit, en douceur. Elle avait toujours détesté la mort, surtout depuis la disparition de sa mère lors de son enfance. Lorsque le coup vint briser l'arme de Thiev pour s'enfoncer dans le corps du jeune homme, de nombreux bouts de mémoire vinrent faire irruption dans l'esprit de la noble, atteignant encore plus sa sensibilité : le jour où ils s'étaient rencontrés, leurs premières bêtises, ensuite la complicité entre Thiev et Jared concernant une certaine fille, la joie des entraînements ensemble, les confidences... tout y passait, arrivant même à ne plus faire voir la réalité aux yeux d'Aline. Déjà la pauvre Meivèn tombait la nuque brisée à terre, elle qui pourtant avait une sacrée force. Quelques mots furent prononcés, qui n'arrivèrent pas à prendre sens aux oreilles de la jeune femme. Tout ce qu'elle vit fut l'avancée des autres sombres vers elle, provoquant le lâché d'une flèche sur l'un d'entre eux. Que le projectile touche ou non sa cible, cela n'avait plus grande importance. Les corps étaient à terre, inertes... c'était tout ce qu'elle pouvait apercevoir maintenant.
Da respiration se fit plus profonde, plus dure ; comme lorsqu'elle se retrouvait dans une trop grande foule et qu'une crise commençait. Mais elle n'irait pas jusqu'à l'inconscience, malheureusement. Sa respiration difficile n'était due qu'à la lourde peine qui consumait son cœur. Elle sentit alors qu'on lui enlevait l'arc de la main et qu'on la tirait vers l'arrière. Ce n'était qu'un cauchemar... et on la sortait de là... qu'on la sorte de ce mauvais rêve, par pitié... Sa fine carrure ne put strictement rien contre les guerriers et l'état de stupeur dans lequel elle était fit qu'elle n'essaya même pas de se soustraire de leurs mains - chose qui aurait été bien inutile. Entravée, une marche rapide commença alors, marche pendant laquelle il fallut maintenir la dame debout pendant un bon moment, temps qu'elle se ressaisisse. Vers le nord-est était la frontière avec l'Oësgard. S'y trouvaient des monts, toujours, mais également des tours de guet pour la grande majorité toujours utilisées. L'horreur ne faisait que commencer...
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Dans le campement était, après la tempête, revenu le calme. Plus aucun son ne venait perturber la terrible quiétude qui dansait au milieu des corps semblant vouloir dormir. La belle Dame de la Nuit les éclairait de mille feux, semblant vouloir s'être déshabillée de tout voile nuageux pour cette occasion. Parce que Tyra n'attendait pas... du moins semblait-il. Parce qu'au milieu de ce qui fut un champ de bataille, deux yeux regardaient le ciel, comme si leur propriétaire pouvait espérait un quelconque don du ciel. L'âme tiraillée entre la vie et la mort, le pauvre homme ne pouvait qu'attendre en espérant la délivrance du guerrier, n'ayant plus aucune notion du temps qui passe et n'arrivant même plus à faire de réel mouvement. Et plus le temps passait, plus il lui semblait que ses membres s'engourdissaient. Étrange sensation... si désagréable qu'il en venait à ne plus espérer la vie. Il resta donc là, allongé sur le sol rocailleux, jusqu'à ce qu'enfin d'autres vivants s'approchent de la garde funeste. Un mouvement, plus ou moins contrôlé, réussit à faire remarquer que la mort avait décidé d'épargner pour un temps une personne. Ici était le prémisse d'un dernier voyage. |
| | | Haldren
Ancien
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Dim 15 Fév 2015 - 14:19 | |
| La petite troupe se dirigeait vers la frontière, d’un pas rapide et sans mot dire. Tantôt tirée, tantôt portée, Aline ne pouvait que suivre le mouvement, ses ravisseurs ne faisant pas montre de violence envers elle mais sans lui laisser la moindre possibilité d’envisager une quelconque évasion. Peu avant l’aube, ils arrivèrent en vue d’un petit fortin frontalier, un lieu que la dame de Montévlin devait connaître sous le nom de « Nids-des-Corbeaux ». il s’agissait de la demeure d’un aristocrate un peu original, soi-disant versé dans les arts occultes, ce qui lui avait par le passé causé quelques soucis avec les autorités religieuses. Le Nid-des-Corbeaux n’avait rien d’une forteresse. Une palissade en bois délimitait le fortin, et seul le donjon se trouvait bâti en pierre. Surveillant l’un des cols qui délimitait la frontière entre Serramire et Oësgard, la bastide pouvait tenir garnison et prévenir d’une tentative d’invasion, mais ne visait pas à ralentir un quelconque envahisseur. En jargon militaire, on aurait dit que ce fortin servait de poste avancé.
Malgré les troubles en Oësgard, la garnison ne tenait pas une veille des plus attentives, car après tout les drows se trouvaient encore à bonne distance, et l’armée de Serramire devait attirer sur elle tous les regards. Rien n’avait donc préparé la petite dizaine de gardes, et peut être le double de civils, à cet assaut silencieux venu de l’arrière-pays, mené par des assaillants plus silencieux que des ombres et aidés par des arts magiques. Restée seule avec un drow pour la garder, Aline ne put rien faire pour empêcher le bain de sang, et lorsqu’elle entra à son tour dans la cour intérieure, les cadavres se trouvaient déjà empilés pour être brulés. Pourquoi cet assaut, devait-elle se demander ? Se rendre maître du fortin n’avancerait guère les envahisseurs, dont le gros des troupes se trouvait encore du côté d’Amblère, à bien des lieues de là. Il paraissait irréaliste de tenir la position sans être repéré le temps que des troupes plus importantes n’arrivent en renfort. Tout cela n’était-il que l’œuvre d’un dément ?
En tout cas, les fanatiques de Kiel semblaient ravis, comme au sortir d’une transe religieuse. Plusieurs d’entre eux regardaient les corps humains avec une quasi-délectation, ravis d’avoir encore pu laisser libre court à ce flot de souffrance sur lequel ils voguaient. Il n’y avait nul espoir à attendre d’eux, la mort marchait dans leurs pas et ils ne vivaient que pour en faire profiter un maximum de victimes. La jeune femme fut amenée dans les appartements de l’ancien châtelain, dont seules quelques traces de sang sur un tapis signifiaient la fin tragique. Elle retrouva le chef de ses ravisseurs dans la bibliothèque, surement la seule pièce véritablement en bon état des lieux. Partout des étagères emplies de livres en plus ou moins bon état. Traités, thèses, d’innombrables ouvrages se voulant ésotériques ou magiques s’y voyaient empilés, et elle vit Haldren en parcourir un avant de le jeter dédaigneusement par-dessus son épaule.
Foutaises !
Le livre tomba sur un déjà où déjà gisaient plusieurs ouvrages qui n’avaient apparemment pas satisfait les critères d’exigences du mage. Sans se préoccuper d’Aline, le drow en prit un autre, grommela quelques phrases inintelligibles puis le posa sur une table.
Hmm, intéressant il faudra que je le regarde plus en détail.
Au moment de prendre un troisième livre, Haldren parut enfin remarquer qu’il n’était plus seul. Désignant du doigt un siège sur lequel alla s’asseoir sa prisonnière, il tourna sur lui-même comme pour embrasser toute la pièce du regard.
Cet endroit est fascinant. Le vieux fou qui dirigeait le fortin n’avait qu’un talent magique des plus pitoyables, mais il a réussi à amasser au fil des ans une collection dans laquelle je compte bien trouver quelques pépites. Si la plupart de ces ouvrages ont été écrit par des mages de second ordre ou par des charlatans, quelques uns valent réellement la peine que je m’y intéresse.
Saisissant l’un des livres posé sur la table, l’archimage vint le tendre à Aline comme pour l’inviter à partager sa fascination.
Tenez, ce traité sur la nature des univers, rédigé par Ahmeär de Thaar voilà plus de trois siècles. Quasiment introuvable, le savez-vous ? La bibliothèque du C’nros en possédait un dans ses réserves secrètes, mais je n’avais jamais pris le temps de le lire en entier. Ahmeär fut un maître dans le domaine de l’imprégnation magique, et ses expériences sur les flux d’énergies tendent à prouver qu’il existe des ondes d’échos crées dans certaines gemmes lorsqu’un sort s’y trouve enchâssé, écho permettant d’identifier ledit sort par la suite. Incroyable, non ?
Seul un dément pouvait ainsi parler de telles théories juste après avoir ordonné tant de morts. |
| | | Aline de Clairssac
Humain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 21 ans (27 Verimios de l'an 986) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Lun 16 Fév 2015 - 15:15 | |
| Elle ne put rien y faire, rien. Comme si le dernier massacre n'avait pas suffit, il fallut que la direction prise par les sombre soit un petit domaine portant le nom de Nid-des-corbeaux. Aline connaissait ce lieu, ne serait-ce parce qu'elle avait déjà eu affaire au bonhomme qui y habitait et qu'elle avait entendu nombre de rumeurs à son sujet... sans compter que lorsqu'elle était plus jeune le bougre avait quelques vues sur elle. Fort heureusement son père avait fermement décidé à l'époque de la marier à un autre noble - qui mourra quelques mois avant le mariage. Enfin soit, quoi qu'il advienne le sombre fou partit avec ses sbires à l'assaut du fortin, faisant s'élever des cris de terreur et de douleur. Puis plus rien. Le drow qui gardait la jeune femme l'obligea alors à avancer, se délectant certainement des tremblements de la prisonnière ainsi que du regard baissé qu'elle pouvait avoir. Ce fut avec horreur qu'elle pénétra dans la bâtisse, ne pouvant que toucher du regard les pauvres êtres qui n'étaient plus que cadavres par la faute de la magie et des armes. C'en était beaucoup à ses yeux, même si elle savait que la guerre faisait bien plus de victimes que la vingtaine de personnes de cette nuit. Cet état de fait l'aida à se ressaisir et ce fut droite qu'elle entra dans la petite bibliothèque de feu l'humain, même si son regard avait à certains moments bien envie de se baisser.
La scène était quelque peu étrange... alors qu'il venait de massacrer froidement des gens, le mage s'amusait à trier les livres de l'ancien propriétaire des lieux comme s'il s'agissait d'objets plus ou moins intéressants sur l'étale d'un marchand. Une petite pile de livres gisait déjà sur le tapis ensanglanté de la pièce, quelques autres trouvaient une place plus confortable sur la petite table située juste à côté. Dans ses pensées, le drow mit du temps à percevoir la présence d'Aline qui, une fois entrée dans la pièce, n'osa plus bouger. Il fallut qu'il lui montre un fauteuil pour qu'elle arrête de rester debout à le fixer, se sachant impuissante, et aller s'asseoir.
"Cet endroit est fascinant. Le vieux fou qui dirigeait le fortin n’avait qu’un talent magique des plus pitoyables, mais il a réussi à amasser au fil des ans une collection dans laquelle je compte bien trouver quelques pépites. Si la plupart de ces ouvrages ont été écrit par des mages de second ordre ou par des charlatans, quelques uns valent réellement la peine que je m’y intéresse. Tenez, ce traité sur la nature des univers, rédigé par Ahmeär de Thaar voilà plus de trois siècles. Quasiment introuvable, le savez-vous ? La bibliothèque du C’nros en possédait un dans ses réserves secrètes, mais je n’avais jamais pris le temps de le lire en entier. Ahmeär fut un maître dans le domaine de l’imprégnation magique, et ses expériences sur les flux d’énergies tendent à prouver qu’il existe des ondes d’échos crées dans certaines gemmes lorsqu’un sort s’y trouve enchâssé, écho permettant d’identifier ledit sort par la suite. Incroyable, non ?
Aline resta bouche bée, ne comprenant pas l'importance que pouvait avoir ce livre pour le mage de l'ombre. Enfin ne comprenant rien à ce qu'il venait de dire, n'étant aucunement versée dans la magie. Elle prit dans ses mains frêles le vieux livre que lui tendait le sombre mais ne l'ouvrit pas. Déjà qu'elle ne partageait pas l'enthousiasme de son geôlier, elle était encore plus outrée qu'il agisse ainsi après ce qu'il venait de se passer ! Le livre soigneusement posé sur ses genoux, ce fut avec une voix plus ténue que d'habitude qu'elle laissa ses pensées échapper de sa bouche.
-Tout cela, tant de morts... juste pour quelques livres ? Est-ce la raison pour laquelle vous m'avez fait venir ici ?
Elle ne comprenait pas... cela semblait être tellement insensé...
-Ou bien m'avez-vous gardée en vie pour une autre raison ? Puis-je seulement connaître votre nom et pourquoi tout cela ?" |
| | | Haldren
Ancien
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Lun 16 Fév 2015 - 15:36 | |
| Assez étonnamment, la jeune femme ne parut pas partager l’enthousiasme expansif du drow pour ce fascinant ouvrage qu’il lui présentait à lire. Dommage, se dit Haldren, mais il était possible, ou tout du moins envisageable, que se trouver en détention nuise très légèrement à ses capacités d’apprécier les bonnes choses. Oui, cela devait probablement venir de là, donc il pouvait lui pardonner de ne pas se passionner avec lui sur les ondes d’échos d’imprégnation, d’autant plus que le sujet n’était en effet pas des plus aisés d’accès pour le béotien.
Des morts ? Ma chère, seuls trois ou quatre drows sont morts, c’est regrettable je l’admets, mais ils connaissaient les risques de cette expédition.
L’archimage se pencha par la fenêtre et regarda distraitement les bûchers funéraires sur lesquels ses séides jetaient avec entrain les corps des malheureux défenseurs. Un éclat de compréhension se fit alors jour dans son regard, comme s’il venait de saisir le sens profond de la question d’Aline.
Oh, bien sûr ! Vous parliez des humains ! Je ne vois pas pourquoi vous en faites un drame, votre race a de toute façon une espérance de vie si ridiculement courte que cet assaut n’a finalement guère accéléré les choses. Une famine ou la maladie aurait tranché leur existence dans quelques années. Alors que la soif de connaissance est éternelle dans l’esprit des sages.
Haldren donna quelques ordres en langue drow par la fenêtre avant d’en refermer les battants. Retournant vers sa prisonnière, il lui reprit le livre qu’il épousseta tendrement, comme un enfant, avant de le poser sur la table.
A vrai dire, je vous garde vie afin qu’éventuellement je puisse vous utiliser comme otage. Si vous restez docile durant votre séjour ici, peut être déciderais-je finalement de ne pas vous tuer avant de partir. Et puis… les fanatiques qui m’accompagnent ne s’y connaissent ni en cuisine ni en lessive. J’espère que vous êtes bonne cuisinière ?
Une masse sombre frôla à ce moment la jambe d’Aline, qui sursauta quelque peu. Il s’agissait d’un chat, si tant est-ce qu’un chat puisse être constitué d’ombres pures, et que son toucher soit aussi glacial que la mort. Le drow le prit au creux de ses bras pour le caresser, comme s’il s’agissait d’une créature de chair et de sang, et non une conjuration des arts obscurs.
Oh, j’ai oublié de vous présenter Choupinou. Il vous suivra partout où vous irez et sera comme mes yeux. On ne sait jamais, dès fois que vous vous perdiez, hmm ? |
| | | Jérôme de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Jeu 19 Fév 2015 - 11:10 | |
| Une fois n'est pas coutume, Jérôme se trouvait sur les routes. Après être descendu voir la régente qui avait disparue, avoir rencontré Nimmio de Velteroc et ayant eu une bonne discussion, il avait entamé son périple pour remonter. Une invitation surprise du seigneur de Wenden, Roderik, avait apporté une nouvelle conversation intéressante mais n'ayant aboutit sur pas grand chose au final. au moins, maintenant, Jérôme connaissait la position d'Aretria vis à vis du comte, celle-ci n'étant pas reluisante. Maintenant, il fallait s'occuper des drows qui se trouvaient en Sgarde et les repousser, mais pour cela il fallait des troupes. Arranger la situation avec le marquis de Serramire serait également une bonne chose. Le baron avait donc envoyé un pigeon le devancer afin de demander à l'ost de Bastylle, qui était déjà levé, de se tenir prêt à partir et de se regrouper.
Le baron était donc enfin arrivé à Bastylle ou il ne s'arrêta qu'une après midi pour repartir le lendemain matin en compagnie de son nouvel ost. Trois cents hommes se retrouvaient sur la route, tous professionnels, aux côtés de leur seigneur. La troupe avançait aussi rapidement que possible tout en conservant sa fraîcheur. Pas de marche forcée non plus car il ne servait à rien d'arriver usé et incapable de soulever son arme pour se défendre ou attaquer. Le rythme sembla d'une lenteur extrême pour le baron qui venait de chevaucher plusieurs semaines avec une garde restreinte et très rapidement.
En ce début d'après midi, Dameciel était en vue, Jérôme était passé par Montévlin mais il n'avait pas eu la joie de revoir Aline qui n'était pas présente. Celle-ci avait été un rayon de soleil avant cette campagne qui prenait des tournures de folie et il regrettait de ne pas avoir pu la rencontrer de nouveau. Il avait apprit que le seigneur de Montévlin était partit avec le marquis sur la demande de ce dernier et il espérait qu'il avait été bien traité et que sa confiance n'avait pas été trahie. Après tout ce qu'il avait vécu, ce serait le coup de grâce. |
| | | Haldren
Ancien
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Sam 28 Fév 2015 - 14:37 | |
| Depuis plus de trois jours qu’Aline se trouvait prisonnière des drows, elle avait surement eu le temps de se rendre compte qu’ils n’obéissaient pas à un plan précis mais cherchaient juste à causer le maximum de chaos possible avant de se faire repérer par des forces importantes. Si Haldren passait la majorité de son temps à éplucher la bibliothèque, ses séides partaient tendre des embuscades à des voyageurs imprudents ou à des fermes isolées. Fanatisés et persuadés que Kiel regardait d’un œil bienveillant leur œuvre de souffrance, les drows se délectaient chaque soir de raconter en détail à l’humaine leurs exploits du jour, mimant lorsqu’ils n’arrivaient pas à traduire un terme. Terrifier leur prisonnière à l’occasion de ces macabres récits semblait les amuser au plus haut point.
Mais la santé mentale d’Aline fut véritablement mise à l’épreuve le troisième soir. Un barde avait voulu se rendre au donjon en espérant troquer une nuit et un repas chaud contre quelques balades, mais le malheureux s’était retrouvé la gorge tranchée à peine la porte de l’enceinte passée. Quelques heures plus tard, Haldren était venu voir Aline pour lui signifier qu’elle était conviée à un petit banquet pour célébrer les exploits des drows sur ces vermines de serramirois. Bien évidemment, un refus ne pouvait même pas s’envisager.
Assez étonnamment, les drows se révélèrent presque charmants ce soir-là, chantant et plaisantant ou narrant leur vie au Puy, mais sans le débordement d’atrocité et de détails macabres qui épouvantaient d’habitude la jeune femme. Pour un peu, on aurait dit de vieux amis venus diner chez Aline, des amis certes un peu rustres mais au fond pas si maléfiques. Le plat de résistance fut un pot au feu de porc aux épices, assez peu réussi car beaucoup trop relevé. Aline en mangea sa part poliment, surement ravie de voir que pour changer les drows se tenaient bien, tandis que les natifs de l’Elda engloutissaient avec appétit leur portion. La damoiselle remarqua-t-elle les clins d’œil amusés entre Haldren et ses complices ? Sans doute pas, les drows se montraient maître en expression corporelle, et le repas se termina dans la bonne humeur.
Se levant, Haldren entama alors un petit discours, remerciant leur « invitée » d’avoir bien voulu se joindre à eux pour déguster les spécialités de la cuisine drow. Une viande trop assaisonnée, une spécialité ? Voilà qui devait donner une piètre image des cuisiniers drows à Aline, qui se trouva encore plus surprise lorsqu’un de ses geôliers amena le chaudron où avait bouilli le pot-au-feu. La macabre comédie se révéla lorsque le drow souleva le couvercle et en sorti les morceaux de viande : il s’agissait des restes du malheureux barde ! Sans le savoir, Aline venait de se livrer au cannibalisme, et son hurlement d’horreur fit s’éclaffer comme jamais Haldren et les siens. Ecœurée, choquée, Aline eut quand même la force, une fois raccompagnée dans sa chambre par Haldren, de lui demander la raison de cette farce atroce. Simplement par plaisir de lui nuire ?
Pas exactement, lui répondit l’archimage. Ces fanatiques l’ont probablement vu comme cela, mais mon but était un peu plus complexe. Votre réaction de dégout et votre effroi les ont conforté dans leur certitude que la race humaine est pitoyablement faible comparée à la nôtre. Qu’ils retournent à l’armée et y développent ces rumeurs ou que je doive les envoyer en mission-suicide, cette comédie me permet de les manipuler et de me les attacher sans même qu’ils s’en rendent compte.
Se levant comme pour sortir de la pièce, le mage s’arrêta soudain et se retourna, un sourire cruel aux lèvres.
Oh, j’avais oublié de vous dire que la chair humaine a parfois chez moi des vertus aphrodisiaques.
Est-il nécessaire de préciser la suite de la soirée ? Sous le regard morne de Choupinou, gardien permanent d’Aline, la jeune femme eut droit à un viol dans les règles de l’art, perdant sa virginité auprès d’un des pires ennemis de son peuple. Elle ne dut qu’à l’orgueil d’Haldren et à son refus de la partager d’éviter d’être également violée par les autres drows qui ne demandaient pourtant que cela. Piètre consolation ! Si les mauvais traitements physiques lui étaient épargnés, sa santé mentale sortirait difficilement intacte de cette épouvantable soirée. |
| | | Aline de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Sam 28 Fév 2015 - 22:56 | |
| Elle ne savait si cela était fait exprès ou non mais, dans les dires et réactions du sombre, il lui semblait discerner ce qui s'apparentait à de la folie. Elle n'en dit rien mais n'en pensa pas moins. Si le maître de cette mascarade était un fou peut-être était-ce là une chance pour elle, peut-être ne connaîtrait-elle pas toutes les horreurs que les Drows pouvaient infliger aux Humains. Ou peut-être serait-ce pire, elle n'en savait rien et était incapable de prévoir ce qui allait se passer. De plus elle avait pu constater la magie du sombre et ce qu'il pouvait faire. Elle se doutait qu'elle n'avait pas tout vu et qu'il valait mieux pour elle qu'elle ne fasse pas de mauvais pas afin de ne pas connaître la partie la plus noire de l'ombre. Et comme de toute façon elle était surveillée par ce "Choupinou"... elle n'essaya pas de s'échapper, espérant seulement qu'arriverait assez vite la fin de cette mascarade, quelle qu'elle soit. Fort triste du sort de ses camarades, et notamment de Meivèn et encore plus de Thiev, ce fut le chant qui aida la douce Aline à tenir bond, à se reforger quelque peu après cette première épreuve. Chantés pour la grande majorité dans le patois de son pays, les airs que fredonnait en boucle la jeune noble pour gagner en force étaient principalement des chants religieux où tirés de sa plus tendre enfance, lorsque sa mère venait la bercer le soir venu.
Le premier jour, les choses se passèrent... correctement. Pas encore remise de ses émotions elle se trouvait être assez faible, n'arrivant même plus à se tenir droite devant l'ennemi. Le soir lorsque les fanatiques lui racontèrent avec un malin plaisir les atrocités qu'ils avaient commises durant l'après-midi, Aline eut du mal à tenir bon, c'était comme si on venait de la replonger dans un trou rempli d'eau où elle avait grand mal à respirer. Ce fut ce même soir qu'elle apprit enfin le nom de son ravisseur : Haldren. Un nom qui sonnait doucement à ses oreilles mais qui, malheureusement, représentait bien des mauvaises choses déjà. Concernant le deuxième jour de sa captivité, rien d'horrible ne se produisit, du moins pas plus que la veille. Aline avait trouvé assez de force en elle pour réagir de la façon dont on pourrait s'attendre d'une noble dame, droite, posée, montrant le moins possible sa crainte et dialoguant avec les sombres lorsque discussion il y avait. Ainsi tint-elle, ayant tout de même du mal à regarder Haldren sans repenser à la mort de ceux qu'elle chérissait - ce qui lui donnait régulièrement l'envie de le tuer.
Mais le moment tant redouté finit par arriver, et d'une manière que l'esprit d'Aline n'avait que frôler auparavant tant ceci était pour elle ignoble. Le début de cette horreur fut lors du repas du troisième soir, où elle fut conviée en tant qu'invitée. Aline n'avait depuis sa capture que peu parlé avec Haldren, l'évitant par moment, essayant au bout d'un temps d'engager la conversation, le remarquant être toujours penché sur des livres dans la bibliothèque. Peut-être s'était-il décidé à discuter avec sa prisonnière ? Ce fut la première réelle possibilité à laquelle elle pensa et aussi l'une des raisons pour laquelle elle accepta ce repas - de toute façon elle n'avait pas le choix. Cependant, le fait que même ses sbires participent au repas réduit en pièces cette supposition. Que désirait-il alors ? Bonne question qui ne reçut aucune réponse au cours du repas. Le fait que tout le monde n'essaie pas de la mettre à bout la rendit très méfiante, une telle réaction ne pouvait pas être due par la gentillesse de personnes comme ceux qui se trouvaient à sa table. Alors quoi ? Où se trouvait le piège ? Ce furent des minutes pénibles pour elle, tous sens aux aguets, se préparant à la moindre approche de trop près. Mais ce n'est pas ainsi que l'horreur vint. Introduite par le fameux Haldren une fois le plat fort épicé avalé par quasi-obligation, elle se présenta sous la forme d'une marmite où se trouvaient à l'intérieur les restes d'un être humain, le pauvre barde dont elle n'avait que vaguement entendu parler dans la journée. La réaction d'Aline ne se fit pas attendre tant elle fut instinctive : elle se leva d'un bond de sa chaise, main devant la bouche et poussant un cri d'horreur. Cela amusa fort les drows présents, l'angoisse la prit alors, faisant comprendre à l'humaine que malgré tout ce qui avait pu se passer qu'elle n'échapperait pas à tout ce que pourraient inventer les drows, comme dans les contes pour enfant - elle avait désormais la preuve qu'ils mangeaient bien leurs victimes humaines. Sa tête commença à lui tourner, elle se sentit mal, eut du mal à respirer... elle crut qu'elle perdrait connaissance, comme lors de ses crises d'agoraphobie, mais ce ne fut pas le cas.
Elle fut ramenée dans sa chambre, accompagnée par Haldren, où elle fut assise sur un fauteuil. Elle réussit à recouvrer suffisamment ses esprits pour demander à son tourmenteur quelle était la raison de ce macabre spectacle. La réponse fut assez détaillée pour que Aline en saisisse toute l'implacable logique. Puis le drow se leva comme s'il allait sortir, laissant quelques secondes l'espoir de pouvoir digérer de son écœurement seule et en silence. Ce fut sans compter l'envie sadique de son "hôte" qui se retourna et prononça une phrase qui fit blêmir de compréhension la femme encore vierge. Ce soir-là, elle n'eut pas la force de se débattre, les événements l'ayant considérablement affaiblie. Elle essaya, certes, mais cela n'y changea rien : sa robe fut déchirée, sa personne jetée comme une poupée sur le lit et directement pénétrée. La douleur était si intense qu'elle avait l'impression qu'elle allait rendre son repas encore allongée, dans son bas-ventre elle avait l'impression que tous les tissus de son corps s'y trouvant se déchiraient. Puis enfin le liquide propre aux hommes vint en elle, chose qu'elle sentit à peine vu la douleur en elle, et tout cela se termina. Un sourire aux lèvres Haldren la laissa en pleurs, nue sur le lit, à encaisser tout ce qu'il venait de se passer.
Vint alors la quatrième journée, où les drows ne virent pas Aline. Seul le chat d'ombres restait dans la chambre, vérifiant qu'elle s'y trouvait toujours. Brisée au plus profond d'elle-même, elle s'était enfermée dans la pièce en coinçant la porte par tous les moyens possibles, déplaçant meuble et fauteuil. Elle réussit à trouver un peu d'eau pour enlever de ce sang entre ses cuisses ainsi que toute la souillure puis resta là, muette, assise fébrilement contre le mur de manière à ne pas voir le lit qui avait été un instant sa table de torture. La robe déchirée était restée là où Haldren l'avait jetée et, dorénavant, c'était une simple chemise de nuit (mais de qualité) qui lui servait de vêtement. Quid de la nourriture ? Aline n'en avait pas besoin, la fin n'était pas au rendez-vous... l'expérience de la veille lui avait littéralement coupé l'appétit. Qu'aurait-elle souhaité s'être évanouie la veille...
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A Dameciel, cela faisait déjà plusieurs jours que l'agitation régnait. Les montagnards n'avaient trouvé leurs camarades morts que bien des heures après l'attaque et ne tardèrent pas à voir qu'il manquait la personne la plus importante du groupe : la Dame de Montévlin. Alors que l'on commençait à empiler les corps pour les brûler et ne pas les laisser aux charognards une découverte assez surprenante fut faite ; l'un des montagnards avait survécu et bien que son regard semblait bien loin et que l'incapacité de parler plus fort que dans un murmure était, les soldats décidèrent de le laisser en vie et de le ramener à Dameciel. S'ils voulaient retrouver la dame, cet homme serait certainement la personne la plus à même de donner une direction ou de révéler ce qu'il s'était passé. Mais l'humain tomba quelques jours dans le coma, maintenu en vie par un prêtre qui s'acharna magiquement parlant sur sa personne. Temps qu'ils ne la retrouvaient pas...
Deux jours après la macabre découverte (nous arrivons donc au troisième jour) arriva, dans l'après-midi, un chevalier escorté d'hommes en armes qui de par son physique n'était pas du tout de la région. Le chef de Dameciel, Evrard Dolren, reconnut sans grand mal de par les descriptions qu'on lui en avait fait Jérôme de Clairssac, le suzerain de Jared de Montévlin. D'ordinaire il se serait placé bien sur la route de l'éthernien pour montrer qu'il avait remarqué son arrivée et qu'il lui souhaitait de façon plus ou moins bourrue la bienvenue, mais à cet instant il était tellement en colère que tout ce que Jérôme put voir de cet homme fut quelqu'un âgé d'une quarantaine d'années, le visage dur et une bonne barbe brune, engueuler avec force une recrue qui avait eu le malheur d'être à ce moment-là dans son champ de vision. Lorsque l'éthernien demanda à l'un des gardes, encore jeune, où était celui qui dirigeait ce bourg, le soldat se tourna très rapidement vers l'intérieur et expliqua en faisant attention à ne pas employer de patois au nouveau venu :
"Hum... euh... Evrard Dolren, celui qui vient de crier sur le pauvre Alric... hum... Vous pouvez aller le voir enfin je vais vous mener à lui, après sachez que depuis quelques jours il est sur les nerfs... M'enfin il vous expliquera ça. Enfin s'il en a l'humeur."
Le garde fit un signe de tête à son collègue et accompagna Jérôme jusqu'à Evrard qui ne se retint qu'au dernier moment de gronder une seconde personne. Il fusilla le garde du regard qui repartit immédiatement à son poste avant de regarder attentivement l'éthernien.
"Jérôme de Clairssac... veuillez m'excuser de pas vous souhaiter la bienvenue mais ce n'est malheureusement pas le moment ! Qu'est-ce qui vous amène ici ? Et que vous a dit l'jeunot ?
Il laissa le noble répondre avant de reprendre.
-Faudra qu'il apprenne à tenir sa langue lui... Vous voulez savoir pourquoi j'suis d'mauvaise humeur ? Simple, on a retrouvé des gars dans les montagnes, pratiquement tous morts. L'problème est que c'était la garde de la Dame de Montévlin, Aline. Un seul survivant, que notre prêtre essaie de maintenir en vie et de réveiller. Pour la Dame elle a disparu... on a des pistes si vous voulez tout savoir, comme on est en fin de journée on ne peut malheureusement plus envoyer personne aujourd'hui. Le mieux serait que le gars se réveille, sa blessure devrait s'être refermée avec la magie.
A cet instant arriva le fameux prêtre, une personne vieille d'une cinquantaine d'années. Il prévint Evrard du réveil du survivant et repartit presque aussitôt. Dolren se retourna vers de Clairssac et lança :
-Quand on parle du loup ! Si vous le souhaitez vous me suivez, sinon je reviens dans cinq minutes. Autant savoir au plus vite ce qu'il est réellement arrivé !"
Puis il partit vers une petite bâtisse non loin d'eux, montrant de par sa démarche qu'il contenait tout un tas d'émotions qu'il aurait certainement voulu éviter, se retournant juste une fois pour voir si l'étranger le suivait.
Dans la maison de bois se trouvait être, allongé sur un lit des plus simples, le survivant du massacre. Il fixait le plafond, ou plutôt n'avait pas la force de vraiment regarder autour de lui. Il voyait, avait l'impression que ce qu'il voyait était bien loin de lui, tout comme les bruits qui lui semblaient n'être que les échos de ce qu'ils auraient dû être. Il n'avait plus aucune force dans ses membres, avait du mal bouger quoi que ce soit et avait mal là où la lame l'avait transpercé. C'était étrange... il avait l'impression que son âme n'était rattachée à son corps encore en vie que par un mince filet et que la mort pourtant ne souhaitait pas encore le prendre. Il se retrouvait bloqué entre deux mondes, ce qui était fort désagréable. Il se souvenait avoir attendu un temps indéterminé jusqu'à ressentir une présence à ses côtés, celle d'un soldat bel et bien vivant. Il se souvenait avoir prononcé le nom de la femme à laquelle il tenait le plus, Aline, dans un murmure si faible que le garde avait dû mettre son oreille très près de sa bouche pour pouvoir le comprendre. Et pourtant, cela avait été un effort... contrairement au fait de survivre, lui qui aurait préférer mourir en digne combattant.
Alors qu'il était dans ses pensées, quelques bruits sertis de paroles le firent revenir au présent. Avait-il bien entendu quelqu'un, était-il si loin ou bien ses sens lui jouaient-ils bien des tours ? La réponse fut rapide et désespérante : juste au-dessus de sa tête apparut celle de Jérôme de Clairssac, le baron n'ayant eut aucun mal à reconnaître le pauvre Thiev. La réaction du guerrier fut directe, ses lèvres se formèrent pour prononcer le prénom du suzerain de ses amis. Mais sa voix était toujours aussi faible, ou peut-être un peu moins il n'en savait rien, si bien que Jérôme dut se rapprocher pour l'entendre.
"Jérôme... Aline, prise.
Thiev toussa alors, ressentant alors une nouvelle fois le goût du sang dans sa bouche.
-Drows... avec un mage d'ombre. Sont partis vers nord... avec... *nouveaux toussotements* Aline."
Le jeune homme avait de quoi faire peur : comme il arrivait à regarder Jérôme dans les yeux, ce dernier pouvait remarquer qu'en plus d'avoir une voix faible dans ses yeux il semblait être absent, un peu comme si son regard s'était déjà voilé. Le constat était dur de par l'état du guerrier comme de par la blessure magique qui s'infestait quand même malgré les soins. Les derniers mots de Thiev, ami d'enfance d'Aline, ne tarderaient plus à venir. |
| | | Jérôme de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Mar 3 Mar 2015 - 13:09 | |
| Jérôme fit son entrée dans la ville, son étendard à la licorne bien visible, pas comme lors de son périple qui le fit traverser la moitié de la péninsule. En passant les portes, il fut surpris de ne pas être accueillit plus que cela l'aurait dû. En regardant tout autour de lui, il fut rapidement évident que c'était l'effervescence et que quelque chose n'allait pas. Sans savoir de quoi il s'agissait, Jérôme aperçu un homme d'un certain âge rudoyer un autre, preuve que c'était quelqu'un d'important. Le baron demanda à un garde proche de qui il s'agissait et on lui répondit que c'était le seigneur de la ville. En s'approchant, celui-ci savait à qui il avait affaire et pourtant il ne marqua aucune considération mais il s'excusa, quelque chose n'allait décidément pas du tout
"Pas le moment ? vous n'êtes pas au courant qu'une guerre à lieu et que je retourne affronter les sombres avec l'ost bastyllois ? ce qui m'amène ici est très simple, c'est par la que je passe. Quand à ce que ce garde m'a dit, c'est juste votre identité et le fait que vous étiez apparemment sur les nerfs, ce que je confirme. Que se passe t il donc ?"
Jérôme avait beaucoup voyagé ces derniers temps et cela se ressentait, même s'il avait pu, lors de son passage à Wenden, se reposer plus confortablement que le reste du temps. La fatigue se voyait mais il n'avait rien perdu de sa fougue, désireux d'en finir avec le marquis et de bouter les drows hors de la péninsule. Le baron ne s'attendait absolument pas à la réponse qui lui fut donnée. Aline de Montévlin, la jeune femme qui lui avait tant plu était portée disparue et les personnes qui l'accompagnaient étaient toutes mortes à l'exception d'une seule personne qui était entre la vie et la mort. Le cœur de Jérôme manqua un battement lorsqu'il apprit cela, preuve qu'il tenait plus qu'il ne l'avait pensé à cette femme. Sans s'en rendre compte, la colère monta doucement mais très surement. Il y avait des pistes mais le seigneur souhaitait attendre le lendemain, voir que le survivant se réveille. Jérôme allait gronder qu'il fallait intervenir immédiatement lorsque le prêtre qui s'occupait du survivant arriva, annonçant qu'il s'était réveillé.
"Allons y et dépêchons nous, il faut savoir ce qu'il s'est passé"
Jérôme partit d'un pas rapide mais il dû rapidement ralentir pour se mettre au pas avec le seigneur qui avait l'air de prendre tout son temps. Jérôme retenait son humeur massacrante. Ils entrèrent dans la chambre, Jérôme passant en premier lorsqu'il sut de laquelle il s'agissait. Tout d'abord, il ne fit pas attention mais en s'approchant, il n'eut aucun mal à reconnaître Thièv, l'ami d'enfance d'Aline. L'histoire se confirmait, si lui était de la partie, la dame devait être présente. De nouveau un battement de cœur fut loupé avant de s'accélérer. Jérôme se rapprocha encore, jusqu'à avoir sa tête au dessus de celle de Thièv, il luttait pour ne pas secouer l'homme. Lorsque Thièv parla, le pire fut au rendez vous. Des sombres avaient attaqués le groupe et la noble dame avait été prise. Quel sort lui réservaient donc les drows, le pire était à prévoir, était elle seulement encore en vie, ce n'était pas certain. Un mage faisait parti du groupe, ce qui compliquait les choses, les sombres étaient réputés pour la magie.
"Combien étaient ils Thièv et ou sont ils partis ? le nord c'est vague"
Jérôme avait besoin de réponse mais il était évident, en regardant le malheureux, qu'il était au bout du rouleau. Jérôme se redressa donc, sentant son âme de chevalier l'embraser. Sauver une dame, voila une quête plus digne que de guerroyer pour une terre. Il n'oubliait bien entendu pas
"Tu dois tenir Thièv, tu dois vivre. Je te fais le serment que si elle est encore en vie, je la ramènerais. Elle aura besoin de toi alors tiens bon, tu lui dois"
Sans s'en apercevoir, Jérôme avait tutoyé Thièv. Les encouragements, un but, cela pouvait parfois aider quelqu'un à tenir. Jérôme se tourna vers le prêtre
"Il ne doit pas mourir, faites ce qu'il faut !"
Le baron n'avait pas l'habitude d'être sec, surtout à l'encontre d'un prêtre mais les événements passés et en cours, ainsi que la fatigue ne l'aidait pas. Il commença à partir tout en s'adressant à Evrard
"Il faut vos meilleurs traqueurs, nous partons sur le champ, sans attendre le jour. Si les sombres ont pris la dame, chaque instant passé est une épreuve supplémentaire pour elle. Le nord, ou peuvent ils être allé ? aller réfléchissez"
Jérôme était arrivé à la porte qu'il commença à ouvrir pour sortir, mettant déjà tout en place dans sa tête pour ce qu'il devait faire aussi rapidement que possible. |
| | | Aline de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Jeu 5 Mar 2015 - 14:39 | |
| Troisième jour. Le pauvre Thiev ne put malheureusement pas répondre à la question de Jérôme : il les avais vu aller vers le nord, quant à leur destination exacte il n'en savait strictement rien. Quant au nombre de drows qui les avaient attaqués, sa vision était floue. Il n'arrivait pas à revisionner correctement ce qu'il s'était passé, la nuit n'aidant pas et la rapidité à laquelle tout cela s'était déroulé, modifiant quelque peu sa mémoire. Étaient-ils cinq, dix ou vingt ? La seule chose qui sortit de sa bouche par rapport à cela fut "Ils n'étaient pas vingt.". Au moins cela pouvait donner une idée à Jérôme des effectifs et surtout le rassurer quant au fait qu'il n'avait pas affaire à une armée. Evrard, appuyé contre le mur, regardait et écoutait sans mot dire. Alors que de Clairssac s'occupait du survivant qui semblait-il ne lui était pas inconnu, il discuta à voix basse avec le prêtre afin prendre des nouvelles de Thiev. Ce qu'il entendit ne le fit pas sourire mais il ne répliqua pas, préférant laisser faire les choses... du moins le temps qu'il fallait. Evrard attendit donc que Jérôme termine sa courte conversation et se soit redressé pour prendre la parole. "Messire de Clairssac...Il fit un signe de la tête à l'éthernien de sortir dehors, ne pas avoir certains propos dans un lieu où Thiev pourrait les entendre.-Bon, messire... je ne sais pas à quoi vous êtes habitués de par chez vous, mais si vous voulez briser les pattes de vos chevaux partir maintenant alors qu'il ne tardera plus à faire nuit est la meilleure chose que vous puissiez faire. Si j'ai bien entendu il nous faudra aller vers le nord-ouest, ce ne sera pas que des plaines verdoyantes dans ce coin-là ! Alors laissez-nous faire, nous partirons à l'aube si vous le souhaitez mais pas avant. Laissez vos hommes se reposer cette nuit, ils n'iront que plus vite demain et cela permettra d'arriver au même moment voire même avant que si nous partions là maintenant. Et si cela peut vous rassurer, les éclaireurs feront leur boulot avant même que vous ne soyez prêt à partir.Il commença à marcher vers la maison principale lorsqu'il se retourna, la mine sérieuse et quelque peu sombre. -Pour le survivant, j'ai discuté avec le prêtre. Vous ne l'avez pas vu à cause des bandages mais la blessure qu'il a, s'il y survit - et cela le tuera plutôt qu'autre chose -, le rongera toute sa vie et de ce que j'en sais ce ne sera pas un cadeau. Une blessure magique que personne ici ne peut guérir. Et je pense que le mage qui a tué tous les autres n'acceptera pas de protéger quelqu'un qui n'a aucune valeur potentielle à ses yeux. Il est plus proche de la mort que de la vie. C'est un guerrier, faites-lui l'honneur de ne pas le laisser survivre pour ne plus réussir à rien faire par la suite... ou laisser-lui décider du sort qu'il souhaite avoir."Puis il partit, laissant libre choix au baron quant à Thiev. Le lendemain matin ils partirent, les gens du baron ainsi qu'une vingtaine d'Evrad, prenant la direction qui lui semblait la plus logique : le gars des "Nids-de-Corbeaux" n'avait pas répondu à sa missive et de ce que ce qu'il venait de savoir quelques étranges attaques s'étaient perpétrées dans ce coin-là. Si des drows étaient allés en cette direction, ils avaient certainement dû s'arrêter par là. A savoir par contre s'ils y étaient encore... et si la Dame de Montévlin était encore en vie et, dans ce cas, quel était son état.
~~~~~~
Soir du quatrième jour.
Telle une statue, elle ne bougeait pas, ne mangeait pas, ne dégageait pas la mèche de longs cheveux blonds qui l'auraient d'ordinaire gênée. La seule chose qui différait de la statue était qu'elle respirait, doucement, mais cette petite chose était témoin de la vie de la jeune femme. Aline était dans un triste état... ce qui pouvait se voir par le fait qu'elle n'avait aucunement faim alors que cela faisait vingt-quatre heures qu'elle n'avait pas touché à une once de nourriture. Son estomac resté bloqué à cause du choc psychologique qu'elle avait enduré à la fin du repas qu'elle n'oublierait jamais. L'horreur était en elle, dans son esprit, par des images qui s'amusaient à revenir devant ses yeux. Alors elle restait assise, essayant de ne pas trop penser, et encore moins de s'imaginer la suite.
C'est alors qu'une voix s'éleva de derrière la porte, voix qu'elle n'eut pas de mal à reconnaître. Haldren... pourquoi fallait-il qu'il revienne ? Tout cela allait-il recommencer ? Elle ne répondit pas, ne leva même pas les yeux vers la porte où se trouvaient des meubles destinés à bloquer l'entrée de la chambre. Un court soupir se fit entendre avant qu'une magie sombre ne soit enclenchée, amenant le drow directement au cœur de la pièce. Peur, lassitude, tremblements, combat... c'était ce qui était en elle et la façon dont elle leva les yeux vers Haldren. Commença alors un court dialogue entre les deux êtres, l'un se montrant ironique et d'une grande assurance, l'autre étant sarcastique quant à la veille et obéissant à celui qui était bien plus fort qu'elle, pleurant en silence. Il avait le temps cette nuit, il ne déchira pas la chemise de nuit qu'elle portait et ne la poussa pas sur le lit avec grande brutalité. L'unique demande qu'elle lui fit le surprit mais il la respecta, à condition qu'elle "y mette du sien" : elle lui demanda d'y aller plus doucement que la veille, puisqu'elle ne pouvait de toute façon pas échapper à son sort. Ce fut donc plus doux mais oh combien plus long - presque toute la nuit pour dire. La nuit ne fut pour Aline qu'un viol long et se terminant avec une pénétration, ornée de rires sombres, de baisers volés, de caresses non désirées et de larmes silencieuses.
~~~~~~
Cinquième jour. Elle finit par s'endormir, encore allongée sur le lit, à la toute fin de la nuit. Une nuit qui ne la laissa pas sans cauchemars et qui la réveilla au bout d'un moment en sueur, faisant battre son cœur si fort qu'elle avait l'impression d'avoir couru des heures durant sans jamais s'arrêter. Il lui fallut un temps pour retrouver ses esprits et reconnaître l'endroit où elle était. Ce fut avec un soupir qu'elle comprit que le réel n'était pas terminé, qu'il continuait sous la forme d'une torture. Enfin, ce n'était pas pire que ce dont elle avait rêvé, si l'on pouvait parler ainsi... en son esprit la violence de la troisième nuit se mêlait à la longueur de la quatrième et, pire encore, la crainte de tomber enceinte de ce mage sombre qui la tourmentait désormais chaque soir faisait en sorte de la torturer pendant son sommeil. Quoi qu'il en soit une nouvelle journée avait déjà commencé et, de par le soleil qui pénétrait la chambre, peut-être était-ce déjà l'après-midi. L'après-midi... un moment de la journée si proche du soir, déjà. Avec un soupir Aline s'essuya avec le drap, entièrement, avant de se lever et de se vêtir de la douce chemise de nuit et de la reboutonner. Puis elle fit quelques pas vers la fenêtre, n'osant même pas l'ouvrir pour elle ne savait quelle raison. Il se passa quelques minutes avant qu'elle ne fronce les sourcils, semblant lui apercevoir quelque chose. Qu'était-ce ?
Debout sur un rocher l'air rabougri, non loin de Jérôme, Evrard fixait de son regard noir le fortain - du moins appelait-il les Nids-de-Corbeaux ainsi - qui semblait presque mort. Jérôme avait voyagé près d'une journée et demie auprès de cet homme et avait pu remarquer le caractère ours de ce bonhomme, mais également son sens du devoir et de la prévoyance. Au bout d'un moment, Evrard pouffa et dit au noble qui l'accompagnait :"J'parie que les éclaireurs vont revenir en déclarant qu'ces fichus drows s'trouvent encore ici ! En tout cas pour sûr le vieux fou de magicien qui se trouvait ici est mort, il y aurait des gardes à l'entrée sinon. Et puis j'sais pas, ça ce sent qu'il y a du drow dans l'air... on sait sentir ces choses-là dans la famille.Une once de fierté se lisait sur le visage du guerrier. Ah qu'il était fier de sa famille et de son bourg ! Et sûr de lui, qui plus est. Quelle qu'en soit la raison, Jérôme pouvait bien voir que le montagnard était persuadé d'avoir raison concernant les drows.-Et vous, qu'est-ce que vous en pensez de tout ça ?" |
| | | Jérôme de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Ven 6 Mar 2015 - 9:28 | |
| Thièv n'était pas au meilleur de sa forme et même pire, il semblait sur le chemin qui mène dans le royaume de Tyra. Jérôme s'en doutait mais il pensait à Aline et il était évident qu'elle aurait besoin de son ami si elle s'en était vivante et apprendre son décès serait pire. Cela pouvait aussi faire une raison de continuer de vivre pour le pauvre homme. Thièv n'avait pas de réponses à fournir mais il indiqua que les sombres étaient moins d'une vingtaine. C'était déjà un soulagement de se dire que ce n'était pas l'armée qui était déjà arrivée si loin, sinon cela aurait été une catastrophe. Toutefois, vingt drows ne sont pas à prendre à la légère, il était de notoriété publique qu'ils vivaient beaucoup plus longtemps et leurs talents étaient supérieures aux humains, sauf si l'on était des mieux entraîné, et encore.
Evrad interpella le baron et il lui expliqua que partir maintenant n'était pas une bonne chose, surtout vu la nuit et le terrain escarpé. Il était vrai que le noir avantagerait les drows et que même en marchant aux côtés des montures, le temps ne serait pas forcément gagné. L'homme parlait avec sagesse la ou Jérôme s'était laissé emporté par l'urgence et son besoin viscéral de porter secours à la demoiselle en détresse. La savoir prisonnière, voir pire, était un supplice pour Jérôme qui ne s'était pas encore aperçu à quel point elle l'avait marqué lors de son passage à Montévlin. Encore à cet instant, il mettait cela sur le devoir et la chevalerie mais il commençait à s'apercevoir de certaines choses en lui.
"Vous avez raison, votre sagesse est irréfutable. Je suis désolé de m'être emporté mais le bien des mes sujets est une priorité chez moi"
Voila qui ne pouvait pas faire de mal sur son implication et son devoir de protection. Après tout, Aline n'était pas sa vassal mais juste la sœur de l'un d'entre eux et voir le suzerain s'en inquiéter ainsi pouvait amener des rumeurs sur son investissement et sa droiture.
"Nous partirons donc demain à l'aube, voir juste avant, le temps est comptée, vous le savez."
Evrard expliqua ensuite la nature de la blessure de Thièv.
"Je comprends. laissez lui décider s'il veut vivre ou pas. Mais s'il décide de vivre, que le prêtre face tout son possible pour le soigner. Et s'il le faut, convoquez des prêtres plus puissants, je prendrais en charge les dépenses."
Et voila qu'il prenait même en compte un simple homme qui n'était pas noble. Qui était donc ce baron qui s'inquiétait autant de son entourage ?
La nuit fut un cauchemars pour Jérôme qui ne dormit bien évidemment pas, ou très peu. Son ventre était noué et il se posa des questions qui étaient légitimes, prenant conscience de ses pensées à l'égard de la noble dame. Il avait donné ses instructions à ses hommes pour se préparer au lendemain. il savait qu'une armée avancerait lentement et sans discrétion, ce qui n'était pas ce qu'il souhaitait. Il profita de son manque de sommeil pour refaire des exercices, que ce soit avec sa lame ou pour entraîner sa magie comme il le faisait chaque jour.
Le lendemain, il était paré de son armure et de sa flamberge, sa monture prête avant tout le monde. Evrad fit son apparition et ils partirent. Vingt hommes du seigneur les accompagnaient et cinquante, tous cavaliers et triés sur le volet pour le baron. Cela faisait du monde mais on ne lésinait pas sur les moyens lorsqu'il s'agissait de drows. Chacun était sans aucun doute plus doués que les hommes prit individuellement et Jérôme ne sous-estimait que rarement, voir jamais, son adversaire.
Les éclaireurs trouvèrent difficilement des traces mais ils étaient très compétent et ils réussirent, avec des suppositions, et quelques traces par ci, par la, à trouver le chemin prit par les sombres. Le chemin fut laborieux et terriblement lent pour le baron qui bouillonnait d'une fureur rouge au fond de lui, pressé d'en découdre et de savoir ce qu'il était arrivé à la dame qui semblait avoir ravit son cœur malgré lui. Ils finirent par arriver proche d'un fortin qui semblait être la destination des sombres, à moins qu'ils n'aient déjà quitté les lieux. Jérôme et Evrard se tenait sur un promontoire rocheux qui les laisser voir le lieu. Le noble semblait certain que les drows étaient toujours ici, il parlait d'un don qui était de sa famille, en tirant fierté. Il demanda au baron ce qu'il en pensait. Jérôme avait été relativement calme mais en fait il fulminait intérieurement, ce qui le rendait distant. Son regard jetait des éclairs invisibles alors qu'il regardait le fortin qui semblait abandonné.
"Je ne sais pas s'ils sont toujours ici mais il semble évident qu'ils y sont passés. En tout cas, s'ils sont encore la, ils vont voir ce qu'il se passe lorsque je suis en colère."
Jérôme débordait littéralement de fureur contenu. Les éclaireurs furent de retour et ils annoncèrent qu'il y avait bien des drows à l'intérieur sans savoir leur nombre et si c'était l'entièreté du groupe qui avait assaillit la dame de Montévlin. Ils n'avaient vu aucune trace de la noble dame, par contre, les sombres les avaient également vu et l'un des éclaireurs était tombé sous leur coup alors qu'ils revenaient informer.
"Très bien, s'ils savent que nous sommes la, trêve de discrétion, hâtons nous avant qu'ils ne lèvent des défenses plus importantes et se préparent à nous accueillir"
La porte d'entrée était étonnement ouverte et il fallait en profiter, un siège serait trop long et Aline serait encore plus en danger, du moins si elle était toujours vivante. Jérôme rejoignit rapidement son cheval et il sortit sa flamberge, la levant bien haut
"Pour Aline de Montévlin, pour Bastylle, sus aux sombres"
Il lança son cheval au galop en direction de la porte du fortin, avide de faire couler le sang |
| | | Haldren
Ancien
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Mar 10 Mar 2015 - 14:36 | |
| L’une des premières règles que l’on apprend aux combattants drows est de dissocier tout sentiment de leurs décisions sur le terrain. Il n’est pas toujours évident de mener une analyse froide et détachée lorsque sa vie est en jeu, mais cela évite souvent des erreurs dommageables. Prenez Jérôme par exemple : furieux et inquiet pour la belle Aline, il talonnait son cheval, flamberge au poing, avide d’en découdre. Nous admettrons comme circonstance atténuante à son impétuosité les sentiments assez profonds qui naissaient entre lui et la dame de Montévlin pour ne pas l’accabler d’avoir ainsi chargé une porte trop gentiment ouverte. Les drows avaient surpris les éclaireurs, donc les humains allaient devoir faire face à de rudes combattants sur leurs gardes. Croire qu’ils allaient paniquer face à une charge de cavalerie constituait une erreur fatale.
A l’ instant où Jérôme passait la porte du fortin, la corde que les drows avaient pris soin de nouer en travers se tendit. Surpris, le cheval du baron ne put éviter l’obstacle et roula au sol dans un hennissement de douleur, manqua au passage d’écraser son cavalier. Les soldats qui chargeaient juste derrière leur chef n’eurent pas plus de chance, et d’un coup ce fut la pagaille près des portes, pagaille renforcée par les drows qui surgissaient pour venir achever les cavaliers tombés au sol. Jérôme lui-même ne dut la vie qu’à ses réflexes, esquivant de justesse un coup de cimeterre porté par un des fanatiques de Kiel. Tous ses compagnons n’eurent pas cette chance, et le premier sang à couler fut celui des humains.
Fort heureusement, les cavaliers qui suivaient d’un peu plus loin avaient compris le danger. Soit ils forcèrent leurs montures à sauter l’obstacle, soit ils mirent pied à terre avant les portes et rejoignirent la mêlée à pied. Plusieurs tombèrent sous les flèches des deux archers drows qui se tenaient sur le toit d’une grange, mais la loi du nombre commençait à jouer en faveur des assaillants qui se battaient à sept contre un. Aussi doués et fanatiques que soient les séides de l’Elda, ils ne pouvaient contrebalancer ce rapport de force trop désavantageux et déjà plusieurs d’entre eux gisaient morts sur le sol de la cour, tandis que les autres tentaient vainement de se regrouper pour se couvrir les uns les autres.
Le chaos et le carnage régnaient, les défenseurs cherchant à attirer autant d’humains que possible avec eux dans la mort. Mais l’afflux permanent de renfort jouait à plein, et la bataille de la cour se termina par une victoire. Les dix drows s’étaient battus jusqu’au bout, emportant avec eux le double d’humains, sans compter les blessés qui gémissaient un peu partout. Certains guériraient, d’autres s’en sortiraient invalides à vie, et plusieurs ne passeraient surement même pas la nuit. Le prix à payer pour les forces conjointes d’Etherna et de Dameciel se révélait déjà lourd, et tous savaient qu’il restait un mage à débusquer, qui jusque-là s’était bien gardé d’intervenir. Mais Jérôme ne pouvait ignorer qu’avant de sauver Aline, il lui faudrait affronter ce redoutable adversaire.
C’est donc avec beaucoup de précaution que les humains entrèrent dans le vieux donjon, s’attendant à chaque instant à être assailli par des forces obscures issues des magies maléfiques que pratiquaient les maîtres de l’Elda. La réputation sulfureuse des drows faisait frissonner même les plus vaillants, et chaque grincement de parquet arrachait des hoquets de terreur aux plus impressionnables. Toutefois, rien ne se passa, le donjon semblait vide, et toutes les portes se trouvaient ouvertes, sauf celle de la bibliothèque. Le cœur battant, la sueur coulant sur son visage et la paume de ses mains, Jérôme ouvrit la porte, prêt à en découdre avec les dieux eux-mêmes.
Salutation, baron d’Etherna. Je suppose que vous en avez fini avec mes séides ? Oui ? Bien, ils ne m’étaient plus vraiment utiles, de toute façon.
Le drow qui l’accueillit par ces mots ainsi était bien mieux habillé que ses congénères, et une aura de pouvoir brillait dans ses yeux aux pupilles laiteuses. Il finissait de ranger quelques ouvrages dans un sac de voyage, mais les humains ne s’attardèrent pas sur ce détail, car juste à côté de lui se trouvait la dame qu’ils étaient venu délivrer. Aline de Montvélin était assise dans un fauteuil, apparemment terrifiée par son geôlier, et suppliant du regard ses sauveurs de la sortir de là. A ses pieds, ronronnant, se trouvait un chat composé d’ombres pures, créature issue d’un autre plan d’existence pour parodier cruellement les compagnons domestiques de bien des nobles dames. Furieux devant la désinvolture du mage, l’un des compagnons de Jérôme banda rapidement son arc et tira, mais sa flèche se brisa en éclats avant d’atteindre sa cible.
Je vous en prie, pas de violence ici, ce serait inutile.
Ayant fini son paquetage, le drow vint s’accouder au fauteuil sur lequel se trouvait assise Aline, et fixa de son regard chargé de siècles dans celui du baron d’Etherna. Il semblait avoir totalement oublié les autres humains, mais l’inutilité du tir de flèche prouvait bien que cet adversaire se trouvait protégé par des sortilèges qu’aucun des présents ne pouvait espérer briser.
Par certains aspects, les humains me fascinent, baron. Vous chargez en première ligne un fortin tenu par des drows, vous vous exposez face à moi, alors que je pourrais vous détruire aussi aisément que… votre ami…
La main du drow dansa une rapide arabesque dans les airs. Au même instant, un tentacule d’ombre jaillit et s’enroula autour du cou d’Evrard. Avant même que les autres humains aient pu réagir, le tentacule se resserra, brisant net la nuque du guerrier qui tomba raide mort. La scène n’avait pas duré plus d’une seconde, et plusieurs des compagnons de Jérôme pâlirent en comprenant qu’il ne s’agissait pas d’un simple mage qui leur faisait face.
…et pourtant, vous surmontez votre peur. Votre bon sens devrait vous hurler de ne pas m’affronter, mais vous êtes là. Répondez franchement à ma question, baron, et peut être vivrez-vous : pourquoi avoir pris tant de risques ? Pour Aline ? |
| | | Jérôme de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Mar 17 Mar 2015 - 12:01 | |
| Jérôme était quelqu'un de prudent et qui apprenait vite les leçons lorsqu'il s'agissait des armes ou de tout ce qui y touche. Toux ceux qui connaissent son nom, même ceux qui ne l'apprécient pas, sont bien obligé de lui reconnaître certains talents, comme celui d'être un brillant stratège et un fin tacticien. Son parcours laisse parler de lui même puisqu'à aujourd'hui, il n'a connue aucune défaite malgré plusieurs campagnes d'importance. D'abord auprès de Grégoire dans quelques escarmouches puis la seconde révolte d'Etherna matée toujours avec son mentor. Ensuite Sainte Berthilde, Serramire, Bastylle, Alonna et en ce moment même en Sgarde avec le sud qui est sous sa coupe. Ce que l'on sait moins, sauf ses proches, c'est que la ou il est la meilleur, c'est avec les armes à la main. Jérôme est en effet un bretteur émérite et un duelliste plus qu'accomplie, ce qui lui a valu d'être le champion de Grégoire d'Odélian. S'il devait se rappeler, son dernier fait d'arme fut contre un garde de la duchesse de Langehack, Jeanne de Sephren, encore une belle dame qui était malheureusement décédée. Et malgré tous ses talents et ses exploits, aujourd'hui, il fit une énorme erreur. Que ce soit par orgueil ou par l'émotion qui le submergeait, voir une confiance trop grande, on ne le saura jamais.
Voila donc notre valeureux chevalier en train de charger furieusement en tête de colonne. Cela faisait longtemps que les nobles de son entourage lui avaient demandé (interdit) de chevaucher au devant de ses troupes comme il le faisait du temps ou il était à Odélian. En effet, la perte du chef était toujours mal perçu par les troupes qui avaient alors tendance à battre en retraite, voir fuir à toutes jambes. Aujourd'hui il avait fait fi de tout cela et il s'en donnait à cœur joie. Il ne se rendit compte de son erreur qu'au moment ou sa monture chuta lourdement. Jérôme dû à ses réflexes gagnés par l'expérience de ne pas se retrouver coincé sous son cheval. Il roula et se releva rapidement, espérance (sa flamberge) heureusement toujours en main. Plusieurs autres guerriers tombèrent dans le guet apens savamment posé par les sombres, maître dans cet art avant que les suivants ne démontent et viennent à pied.
Aussitôt, des drows se ruèrent sur les hommes au sol afin de les occire. Jérôme réussit, grâce à son expérience et une chance absolue (à moins que ce ne soit une intervention divine), à esquiver un coup de cimeterre qui devait le raccourcir en le diminuant de sa tête. Il luttait pour sa vie et il fut heureux qu'il soit si bon guerrier, toutefois, il n'était pas dupe et sa vie ne tenait qu'à un fil, surtout contre des guerriers qui avaient eu plusieurs décennies pour s'exercer. Peut être que le fait que ce soit des fanatiques rendaient leurs mouvements moins efficaces. Malgré tout, les hommes tombèrent car ils n'étaient pas non plus faibles. L'apport des renforts qui avaient démonté ramena la balance des forces avant de le faire pencher pour les humains en raison de leur surnombre conséquent. La lutte fut farouche et sanguinaire et aucun quartier ne fut fait de part et d'autre. La victoire fut au rendez vous mais elle avait un gout amer pour le baron qui s'en voulait d'être tombée dans une embuscade si grossière. Une vingtaine d'hommes étaient morts et il y avait en plus des blessés. Jérôme surmonta sa peine car le but de cette attaque n'était pas atteint et il aurait été ridicule de battre en retraite maintenant, ce carnage n'ayant alors servit à rien, surtout que la cour était maintenant à eux.
Dix drows étaient au sol, mort également. Selon Thièv, ils étaient moins de vingt, ce qui faisait penser qu'il pouvait y en avoir d'autres. De même, aucune magie n'avait été déployé alors que le pauvre avait été formel la dessus. Tous ceux qui ne s'occupaient pas des blessés levèrent les yeux vers le donjon qui les dominaient. Il fallait continuer et c'est ce qu'ils firent, vaillant comme ils le devaient. Jérôme menait toujours la marche malgré son statut, Evrard le suivant de près et les autres à la suite. Les gardes du baron essayaient de passer devant mais celui-ci les repoussait à chaque fois. La progression fut beaucoup plus lente, les hommes s'attendant à une nouvelle embuscade au détour d'un coin ou au passage d'une salle. La sueur froide de la peur se faisaient sentir pour les moins valeureux mais à leur décharge, ils suivirent le mouvement, sans doute parce qu'ils avaient encore plus peur de rester isolé en arrière et préférant rester avec le groupe compact.
Le donjon semblait vide, à leur étonnement, toutes les portes étaient ouvertes à l'exception d'une seule qu'ils gardèrent pour la fin. Après avoir inspecté les autres salles et être certains de ne pas avoir une attaque par l'arrière, ils finirent par se retrouver face à cette fameuse porte qui leur barrait le chemin. Jérôme n'en ramenait pas large mais il essayait de faire bonne figure. La tâche qu'il s'était allouée devait aller au bout et il n'était pas question de montrer de la couardise face à ses hommes, d'autant qu'il détestait cela. Son courage pour bouclier, il ouvrit la porte, s'attendant à être attaqué dès l'instant ou il l’entrouvrirait. Une voix fut ce qui l'accueillit, à son grand étonnement, d'autant que celui qui avait parlé semblait savoir qu'il était le baron. Personne d'autres de sa race n'était présent alors que Jérôme balayait la salle du regard et entrait avec ses hommes à sa suite, Evrard à ses côtés.
Revenant sur le principal concerné, le baron vit un drow plus raffiné que ceux de la cour. Jérôme, bien qu'apprenti, avait des bases solides en matière de magie et il fut tout de suite évident pour lui que le mage dont il avait entendu parlé se trouvait face à lui. Une aura débordait de lui, preuve de sa puissance et bien que Jérôme se prépare à utiliser sa propre magie, il savait pertinemment que ce serait illusoire face à un tel adversaire. Mais il y avait d'autres moyens de venir à bout d'un mage. Sa concentration était extrême et même si la danger était la première chose qui l'avait interpellé, il n'avait pas manqué ( tout de même) de noter la présence d'Aline. Celle-ci était assise sur un fauteuil mais elle ne bougeait guère, il fallait noter qu'elle se tenait droite, bien que fuyant les regards. Son souffle était saccadé et elle semblait terrifié par le sombre qui était à ses côtés.
Un soldat tenta sa chance, tirant une flèche sur le drow mais celle-ci finit en miette, tombant aux pieds de celui-ci, prouvant qu'il disposait d'un sortilège de protection. La désinvolture qu'il prodiguait à cet instant et le manque de réaction suite à l'attaque donnait l'idée qu'il se faisait de sa puissance, diminuant encore les chances que le baron calculait mentalement de le perturber pour l'atteindre. Jérôme bouillait intérieurement, voulant en finir mais il se maîtrisait (efficacement) pour ne pas refaire une erreur monumentale, d'autant que Aline était vivante, contre toute attente mais qu'elle était dangereusement proche du sombre. Il vint s'accouder au fauteuil sur lequel Aline était assise et celle-ci eut un mouvement de recul. Le regard du baron allait du drow à Aline, percevant la détresse de la jeune femme et se demandant ce qu'elle avait enduré.
Le sombre se lança alors dans un petit discours sur la fascination que lui apportaient les humains et leur courage, ou leur bêtise. Il marqua ses dires par un simple mouvement très simple qui eut pour conséquence la mort d'Evrard, la nuque brisée par une tentacule d'ombre qui avait surgit de nulle part. Un animal...de compagnie, fait de la même substance était à ses côtés, indiquant clairement la nature de sa magie. Il termina par une question au baron sur ses motivations, marquant le fait que sa vie dépendait de sa réponse. Bravant sa peur, Jérôme fit un pas en direction du drow, puis un autre avant de s'arrêter. Il parla en ayant prit soin de bien respirer avant. Son ton était neutre, masquant ses émotions, digne de son titre et de sa noblesse. Sa flamberge était tenu fermement entre ses mains et il se tenait prêt à lever son bouclier magique, bien qu'il se doutait qu'il ne serait pas d'une grande utilité.
"Vous ne pouvez pas comprendre les humains, ne faisant pas partie de notre race. Mais je veux bien essayer de répondre.."
Il marqua une pause avant de reprendre après avoir choisit ses mots
"Pourquoi avoir prit tant de risques ? les raisons sont multiples. Déjà le fait qu'un groupe de drows soient sur nos terres nous oblige à lever les armes. En tant que seigneur de Bastylle, je dois la protection à mes vassaux et aux sujets de mes terres. Certains vous diront que la gloire est un bon motif aussi. Pour ma part, je dirais le devoir. Comment voulez vous gouverner une terre si vous n'êtes pas à la hauteur ? alors quand il s'agit d'une dame de noble naissance qui a été enlevé, et qui en plus, se trouve être la sœur d'un de vos vassaux de confiance, et en l'absence de celui-ci, il est juste inconcevable de ne pas tout faire pour la libérer en ayant tout tenté."
Une nouvelle pause, se demandant si cela serait suffisant. Ses émotions et tout ce qu'il ne s'avouait pas remontait à la surface
"Et puis, vous avez raison, il s'agit de la dame de Montévlin" il n'employa pas le prénom de celle-ci car l'avoir entendu le dire, lui un sombre, était une insulte "et je dois bien avouer qu'elle compte pour moi. Elle a été un réconfort lorsque je suis venu sur ses terres et il me serait dommageable de la laisser entre vos mains." |
| | | Haldren
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : ~1050 ans Taille : 2m Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Mar 24 Mar 2015 - 13:47 | |
| Haldren devait reconnaître à l’humain un certain courage, car il ne s’effondrait pas de terreur face à un danger de mort immédiate. Si la plupart de ses comparses étaient blêmes de terreur et tenaient leurs armes d’une main tremblante, seul le baron semblait parvenir à se maitriser. Cette capacité à dominer ses émotions constituait l’une des rares qualités que l’archimage acceptait de respecter chez autrui, en particulier parmi les péninsulaires. D’un pas lent, et tandis que Jérôme parlait, le drow s’approcha, son aura magique s’intensifiant au point d’en être perceptible même pour ceux qui ne connaissaient rien aux arcanes. L’air autour de lui semblait se densifier, se tordre, comme si Haldren se trouvait au centre d’un mirage de chaleur.
S’arrêtant à moins d’un pas du baron, l’archimage eut un sourire, pas vraiment méchant. Plutôt un sourire encourageant, comme celui d’un professeur face à un élève doué qui vient de réussir un examen. Le chat d’ombre s’était éloigné d’Aline et ronronnait désormais dans les jambes de son maître, quémandant des caresses.
Je vous crois, baron.
Se baissant pour ramasser son chat et lui caresser le haut du crâne, déclenchant des ronronnements, Haldren reprit :
Peut-être vais-je vous étonner, mais je ne suis pas totalement insensible à votre courage ni à vos sentiments pour la dame de Montévlin. Et puis, je dois admettre que je me suis beaucoup amusé lors de cette expédition ! Cela m’incite à me montrer conciliant.
Tandis que le chat d’ombre grimpait sur son épaule et se lovait autour de son cou, le drow se détourna et alla chercher quelques livres sur une table, livres qu’il mit dans un sac.
Vous m’excuserez de prendre ces ouvrages, mais ce sont les seuls ici qui aient quelques valeurs à mes yeux. De toute façon, leur précédent propriétaire n’en a plus l’usage.
Le drow se rendait-il seulement compte que l’ensemble des humains se trouvaient tendus comme des cordes d’arcs, prêt à se jeter sur lui ou à fuir ? La suprême confiance qui émanait de lui indiquait plus clairement qu’un long discours qu’Haldren ne s’en souciait absolument pas.
Bien, je crois que nous en avons fini. Je vous laisse les lieux et votre dulcinée. Adieu… ou peut être juste au revoir ?
Claquant des doigts, l’archimage se téléporta, laissant derrière lui résonner les derniers échos d’un rire sépulcral. |
| | | Jérôme de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Ven 27 Mar 2015 - 12:37 | |
| Jérôme avait bien entendu remarqué que Aline ne portait pas des vêtements dignes de ce nom mais ce qui ressemblait à une robe de chambre. Des questions naquirent dans l'esprit du baron qui était figé par les actions qu'il pouvait entreprendre. Il aurait pu se jeter sur le sombre ou alors tenter de jouer de sa magie mais il savait en son fond intérieur que ce serait inutile. Mais plus que cela encore, car il n'était pas couard, c'était le risque qu'il ne tue la pauvre dame de Montévlin puisqu'il se tenait extrêmement proche d'elle. Aucun mouvement autre qu'une flèche bien placé ne pourrait l'empêcher d'attenter à sa vie mais il avait été prouvé que cela était également inutile. Malgré sa force, nul doute que si tous les soldats s'y mettaient en même temps, il succomberait sous le poids du nombre mais le risque était trop grand. La tension était palpable et bien que ne reculant pas, Jérôme se sentait amèrement désarmé face à cette situation. Il serrait la garde de sa flamberge, inébranlable statut de bronze calculant toutes les possibilités, refusant de se soumettre à un sombre même si sa vie ne tenait qu'à un fil.
Ce fut Haldren qui fit le mouvement suivant, s'avançant vers le baron. Jérôme ne fit rien, le laissant s'éloigner d'Aline et se préparant à frapper s'il en avait l'occasion. Le mage intensifia encore son aura, ce qui planta son adversaire sur place, écrasé par sa présence. Jérôme n'était pas un lâche et il tenait tête, du moins en apparence, pourtant une goutte de sueur perla à son front.
(Approche, approche, encore, plus près)
Jérôme attendait le bon moment pour frapper, se préparant à employer sa lame en même temps que sa magie pour accroître les chances de réussite. Il tenterait tout afin de sauver la dame même si sa vie lui était retiré. Haldren ne s'occupa pas des intentions du baron et il continua de s'approcher encore et encore, arrivant à un pas à peine. Le moment était venu de se lancer mais quelque chose en lui le paralyser. Comment était ce possible, est ce que la magie était à l'oeuvre sans qu'il ne le ressente ? il ne put qu’arrêter de se voiler la face et admettre qu'il était tétanisé. Que ce soit à force de serrer la garde d'espérance (sa flamberge) ou juste parce que son adversaire était impressionnant, voir les deux, le résultat était le même. La seule chose que l'on pouvait lui reconnaître était qu'il ne tremblait pas et qu'il semblait, d'apparence, faire face.
L'archimage sourit alors qu'il était face au baron et il parla tout en récupérant son chat magique. Il avait cru ce que Jérôme lui avait dit, chose étonnante. Il marqua le courage qui ne lui était pas insensible et tout en se retournant, faisant fi du danger que représentaient les hommes présent, il se dirigea vers une table ou il prit des ouvrages. Après avoir dit qu'il s'était bien amusé, il disparu comme s'il n'avait jamais été la. Un au revoir était surprenant et Jérôme espérait bien ne plus jamais le revoir. L'ambiance lourde et pesante de la pièce disparu en même temps que l'aura du mage.
Après un bref moment ou les cerveaux comprirent qu'il n'y avait plus de danger et qu'ils étaient sauf, les mouvements se firent de nouveau. Jérôme accouru vers Aline, tout en se tournant vers les hommes et demandant une cape afin de la couvrir. Il en eut une, il ordonna alors à tout le monde de sortir, ce qu'ils firent en obéissant. Il s'approcha de la dame et il commença à esquisser un mouvement pour la recouvrir de la cape
"Aline, comment allez vous ? que vous a t il fait ?"
Il ne savait pas si les mots étaient bien choisi, ni ce que serait sa réaction. Il se sentait bien inutile une nouvelle fois et la seule chose qui lui venait était d'être présent. |
| | | Aline de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Mar 5 Mai 2015 - 20:37 | |
| Il vint la chercher dans sa chambre, enfin celle d'un feu noble, de la même manière qu'il était entré dans cette même pièce la veille. Il la retrouva assise sur le sol froid, les cheveux tout aussi défaits qu'à la fin de la nuit et les yeux ne regardant aucune direction précise, vêtue de la chemise de nuit mal reboutonnée. Le plus compliqué ne fut pas de l'emmener dans la bibliothèque où il comptait accueillir les nouveaux arrivants mais tout simplement de l'approcher. De quelque manière qu'il fut, un double viol est chose qui reste dans l'esprit, laisse une trace autant dans le corps, le cœur et l'esprit de sa victime. Même si la seconde fois avait été longue et lancinante au lieu de rapide et violente - ce qui avait au moins évité une réaction plus violente de la part de la jeune femme -, cela avait créé un traumatisme en elle... et il n'y avait pas besoin d'être devin pour le remarquer. Sans même regarder son ravisseur, sans même se débattre comme on aurait pu s'attendre d'elle, les seuls mouvements qu'elle effectua furent de se reculer comme si elle pouvait se fondre dans le mur tout en voyant sa respiration devenir de plus en plus lourde. Aucun mot ne fut prononcé, aucun son ne sortit de sa gorge, même pas un cri. Peu de temps après elle se retrouvait assise dans un fauteuil dont le confort ne la touchait guère, le bruit des armes ne parvenant à ses oreilles que comme un lointain écho.
Combien de temps tout cela dura ? Quand arrivèrent les humains venus la sauver ? Quelle discussion naquit entre les deux adversaires ? Le temps passait comme ne passait pas. Aline resta assise, le dos naturellement droit mais la tête basse, les yeux toujours dans le vide. Les mots continuaient toujours à lui sembler lointains, la discussion ne l'intéressait aucunement. Comme une simple poupée de chiffon elle ne fit pas l'effort de lever les yeux si bien que la mort d'Evrard, celui qui avait avec amusement compris les sentiments du baron éthernien pour la Pieuse d'Or, la fit sursauter sans pour autant provoquer les réactions habituelles des dames. Le rapprochement d'Haldren, par contre, fut le seul fait qui sembla avoir un effet sur elle : Aline eut un mouvement de recul, son souffle déjà saccadé devint encore plus lourd et ses yeux pivotèrent enfin un petit peu pour aller dans la direction opposée au drow. Enfin... contrairement à ce que nombre de soldats pouvait penser, ce qui entourait la noble arrivait quand même à se frayer un chemin jusqu'à ce qu'il restait de réellement conscient en elle. Son prénom, notamment, résonnait comme un fort tintement de cloche à son esprit. La voix d'Haldren la retranchait dans ses maigres défenses... la douce voix de Jérôme la rassurait, comme une chaude caresse après avoir affronté les rudes vents enneigés de l'hiver.
Puis, tout à coup, cette dernière voix se fit plus puissante, comme si elle s'était rapprochée d'elle. Elle posait une question... laquelle ? Aline essaya de comprendre mais la voix était déjà passée. Ressentant une présence devant elle, la jeune femme se mit enfin en quête de regarder ce que ses yeux voyaient : un homme, de longs cheveux blonds, un visage inquiet... Jérôme. Des images lui revinrent en mémoire, des sons, des émotions, la sensation que les muscles de son visage esquissaient un sourire des plus sincères... que des souvenirs, certes, mais qui eurent pour effet de commencer à libérer la tension psychologique qui était en elle depuis de nombreuses heures. Des larmes perlèrent le long de ses joues, ses lèvres dessinèrent un quelconque mouvement dans le but de prononcer un mot qui ne sortit que sous la forme d'un souffle de sa gorge. Alors qu'il couvrait la pauvre femme d'une cape, elle attarda son regard sur le visage de son sauveur. Cela dura peut-être bien plusieurs minutes avant que son corps ne fasse un premier mouvement qui fut de replier ses jambes au niveau de son torse, comme si son corps désirait encore se protéger de l'extérieur, tout en tendant sa main droite vers le visage du preux chevalier afin de le toucher.
"Jérôme..."
A peine ce mot prononcé que la demoiselle fondit en larmes, se recroquevillant entièrement sur elle-même, tête posée contre ses genoux et bras entourant ceux-ci, toujours assise sur le fauteuil de la bibliothèque. |
| | | Jérôme de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Mer 6 Mai 2015 - 15:57 | |
| Jérôme comprit immédiatement que les choses allaient être compliquées. Déjà elle ne portait pas ses vêtements, de plus, la chemise de nuit qu'elle avait en ce moment était mal reboutonnée et froissée, ce qui en disait long sur ce qu'elle avait subit. Son comportement aussi était alarmant et il y avait donc de forte chance que la jeune femme ait été violé. La question était de savoir à quel point elle était traumatisé, si seul l'archimage avait abusé d'Aline ou si tous les noirelfe avaient profité d'elle. Un désespoir devant cette situation tout autant qu'une haine éternel était en train de submerger Jérôme, se demandant pourquoi le destin avait décidé de frappé une si gentille femme. Il pria Néera puis se demanda si les dieux en avaient quelque chose à faire de leurs fidèles, à la limite du blasphème. Il se vida la tête et chercha à se calmer, Aline n'avait pas besoin de quelqu'un qui râlait mais d'un soutien et il n'y avait que lui qui pouvait lui apportait en ce moment. Il se félicita d'avoir fait sortir tout le monde, les deux nobles étant seuls dans la pièce, à moins qu'elle ne s'effraie du fait qu'un homme soit avec elle mais il n'avait pas de femme sous la main pour s'occuper d'elle. Il prit une voix aussi douce que possible en l'appelant mais elle ne semblait pas l'entendre. Il la rappela, doucement, cherchant à l'atteindre pour qu'elle reprenne ses esprits. Au début, des larmes apparurent dans ses yeux avant de couler le long de ses joues, la seule réaction qu'elle eut était de se recroqueviller sur elle même. Elle essaya de parler mais aucun son ne sortie de ses lèvres. Enfin, au bout d'un long moment, elle sembla revenir au temps présent, ses yeux se redressèrent et se posèrent sur Jérôme. Il la regardait avec toute la tendresse dont il était capable, ne pouvant pas comprendre ce qu'elle avait subit naturellement mais essayant de tout son être de paraître bienveillant et de la sauver, au moins psychiquement. La guerre lui avait malheureusement démontré les traumatismes qu'un viol pouvait causer et il savait que certaines femmes ne s'en remettaient jamais. Elle tendit la main vers Jérôme tout en disant son mot, la premier qui sortait de sa bouche. Pourtant avant que son mouvement ne se termine, elle fondit en larme et se recroquevilla encore plus sur elle.
Jérôme était désarmé face à cette situation. Il maniait l'épée avec brio mais rien ne l'avait apprit à réagir dans ce genre de drame.
"Aline, c'est moi Jérôme, vous me reconnaissez"
Il parlait avec calme et sérénité afin de tenter de lui transmettre cela. Il s'approcha pour la prendre dans ses bras, dans l'intention de la bercer comme il avait entendu certaines personnes faire mais elle eut un mouvement de recul et il stoppa son geste.
"Je suis la maintenant, il n'y a plus de danger"
Que faire d'autre que de tenter de la rassurer. Peut être qu'en mentant un peu, il parviendrait à des résultats
"Jared m'a envoyé vous dire qu'il allait bien. Me voici, vous êtes sauvé Aline, il n'y a plus personne qui vous veut du mal. Je suis la et je veillerais sur vous tant qu'il faudra."
La guerre l'attendait et pourtant, en cet instant, il l'oublia, se focalisant sur Aline et ne voulant pas la laisser dans cet état.
"Aline, tout va bien maintenant"
Encore et encore il répéta ces mots, se demandant si cela valait quelque chose et s'il parviendrait à la toucher et à la faire réagir. Il avança sa main et voyant qu'elle ne recula pas, il l'avança encore, lentement et avec d'infini précautions. Cela durant longtemps avant qu'il ne l'atteigne, essuyant une larme qui coulait.
Un homme entra, demandant au baron ce qu'il en était et la suite des événements. Le ton dans la voix de Jérôme changea. elle n'était pas agressive du tout mais empli de puissance et d'autorité. Il ne criait pas sur le soldat qui faisait son devoir, juste il donnait ses ordres
"On ne peut pas partir tant qu'elle est dans cet état. Trouvez des vêtements de rechange et à manger, cherchez une baignoire, il lui faudra un bain bien chaud, je vous dirais ou l'apporter. Pendant ce temps, les hommes fermeront les portes et prendront leur tour de garde. Nous restons ici et il n'est pas question de se faire surprendre. Fouillez chaque recoin à la recherche de survivants, que ce soit humain ou non, tuez les drows que vous trouverez, aucune pitié pour cette engeance de démon."
L'autorité ne faisait pas défaut au baron qui avait l'habitude de commander sur un champ de bataille. Il était écouté et obéit, même alors qu'il demandait à un garde de faire des tâches dignes d'un domestique ou d'une femme. Ses hommes le vénéraient presque suite à toutes les victoires auxquelles il les avait mené. Le garde s'inclina et partit faire ce qu'il fallait. Jérôme se retourna sur Aline, lui parlant sans arrêt afin qu'elle puisse se focaliser sur sa voix pour sortit de son cauchemars. Il avança de nouveau sa main, très doucement afin de ne pas l'effrayer. Il lui prit la main et elle ne recula pas, c'était un bon début
"Nous allons ailleurs, cet endroit n'est pas bon pour vous. Venez avec moi"
Il lui fallu encore un temps fou avant qu'elle ne se décide à le suivre mais il réussit à ce qu'elle se lève et lui emboîte le pas, la tenant par la main. Il chercha une pièce ou elle pourrait se reposer mais il se doutait un peu, sans savoir lesquelles, que certaines lui rappelleraient de douloureux souvenirs. Il s'éloigna donc dans un premier temps de la bibliothèque et ne s'arrêta pas aux pièces proches, mettant de la distance entre ce lieu et l'endroit ou elle reposerait. Au bout d'un moment, il se mit à ouvrir les portes en regardant les réactions d'Aline, cherchant à savoir si cette endroit lui était difficile ou pas. Il trouva une chambre éloignée, semblant avoir été épargné par le pillage. Un lit s'y trouvait et il fit s’asseoir Aline dessus alors que le garde revenait avec une robe de velours bleue et une cape digne du rang d'Aline. Jérôme la déposa à côté de la noble dame et il indiqua que c'était ici qu'il faudrait amener la baignoire et préparer un bain. S'habiller avant de se lever était peut être étonnant mais le baron voulait qu'elle se débarrasse de la chemise de nuit qui lui rappelait de mauvais souvenirs le plus rapidement possible et remplir une baignoire d'eau chaude prenait du temps.
"Voila de quoi vous changer, je vais sortir pour vous laisser vous habiller"
Il se leva et commença à partir, se demandant si c'était une bonne idée de la laisser seule. |
| | | Aline de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Mer 6 Mai 2015 - 21:52 | |
| Voir une femme pleurer, sans savoir réellement que faire face aux récents événements, ne devait pas être chose facile. Se laisser pleurer, relâcher toute la tension en soi sans pour autant parvenir à la contrôler n'était pas évident non plus. C'est lors de ce genre de moments que l'on se rend compte de quelque chose ne va pas, ou bien que quelque chose n'allait pas, qu'une première approche de la réalité s'effectuait. Ressentir des émotions, se remémorer le plissement de ses propres lèvres sur son visage, se rendre tout simplement compte que le temps passe, qu'il existe... étrange sensation que de se rendre compte que tout cela était parti et qu'une simple présence heurtait la sensibilité de la jeune femme. Il fallut donc beaucoup de temps à Jérôme pour réussir à ramener Aline dans cette réalité, juste en lui parlant puis, lorsqu'elle accepta le contact de sa peau contre la sienne, de lui prendre la main. Du temps, c'était tout ce dont elle avait besoin. Du temps pour se réadapter.
"Nous allons ailleurs, cet endroit n'est pas bon pour vous. Venez avec moi.
La douce voix qu'Aline entendait en continu depuis que son sombre ravisseur était parti comme il était venu l'entrainait vers un nouvel endroit. Elle hésita un instant, laissant sa main être entraînée par celle de l'homme avant de se décider à déplier une jambe, poser son pied nu sur le sol, prendre appui et réitérer la démarche avec l'autre jambe. Puis, comme une petite fille, elle suivit sans mot dire Jérôme, tête basse à regarder ce monde qu'elle avait l'impression de redécouvrir. Revoyait-elle des moments difficiles de sa capture ? Oui. Avait-elle une totale confiance son baron ? Oui et non... si elle appréciait beaucoup le suzerain de son frère, il restait un homme... ce qui n'aidait pas vraiment vu ce qu'il s'était passé. Désirait-elle partir d'ici ? Elle n'en savait rien. Elle était encore incapable de réaliser qu'elle pouvait partir, qu'elle n'était pas liée à cet endroit. Alors elle suivait, sans dire mot.
Comme l'avait demandé Jérôme, le garde ne tarda pas à retrouver son supérieur dans la chambre qu'il venait de trouver pour Aline. Pas bien grande, on pouvait pour autant y trouver tout le confort nécessaire : lit, miroir, tapis et tapisseries pour garder la chaleur... seuls les bijoux qui devaient s'y trouver ou autres objets brillants avaient fait l’œuvre de vol. Quoi qu'il en soit, le nécessaire était là. C'était le principal, même si cela ne touchait pas encore la jeune femme. Comme demandé, elle s'assit sur le lit, cachant sans le vouloir la crainte qu'elle y associait désormais : l'attente de la nuit. Ou l'attente d'autre chose, plutôt.
-Voila de quoi vous changer, je vais sortir pour vous laisser vous habiller.
Puis il se leva et partit, laissant la jeune femme seule dans la pièce. Aline tourna la tête vers la robe d'un bleu magnifique et toucha le tissu d'une main tremblotante. La belle robe, le lit, l'attente... Haldren, ce repas...
-Jérôme...
L'impression que le drow allait revenir se fit soudainement oppressante. La rassurante présence de l'éthernien devint alors un besoin, une protection que son esprit cherchait désormais. Elle commençait à comprendre, à réagir aux événements, à ressentir. Le choc passait et il s'extériorisait à sa manière : par la crainte.
-Jérôme ? JÉRÔME !
La dame de Montévlin s'était levée tout en criant, puis dirigée vers la porte qu'elle frappa du poing sans ménagement. L'être appelé ne tarda pas à ouvrir la porte et c'est dans ses bras qu'elle se réfugia. Blottie contre son torse, la chaleur qui en dégageait lui était tout aussi bienfaitrice que réconfortante. Elle ferma un instant les yeux comme pour profiter d'un contact qu'elle n'avait pas ressenti depuis longtemps tout en prononçant la première phrase depuis que les humains l'avaient retrouvée.
-Ne partez pas... s'il-vous-plaît.
C'était triste à dire, mais elle avait besoin de lui. Pas d'autres, la confiance n'y était pas. Elle resta ainsi un bon bout de temps, jusqu'à ce que Jérôme ne lui demande de se déplacer.Et il fallut bien lorsque le soldat revint avec une bassine d'eau chaude, bassine qui fut déposée entre le lit et la porte. Une serviette avait pu être trouvée, ainsi que du savon. Il repartit aussitôt après avoir déposé son fardeau, laissant les deux nobles face à la bassine. Que faire ? Du point de vue de l'étique l'éthernien ne devrait pas rester dans cette pièce, eux-deux le savaient. Mais du point de vue pratique, Aline n'était pas en état de rester seule... et cela ils le comprenaient tous les deux. Raison pour laquelle Aline baissa la tête, gênée par une situation qui dans le fond l'humiliait - à ses yeux du moins. Sans regarder le baron elle reprit la parole, ses mains s'entremêlant nerveusement.
-Je... Vous... faites, non... je... désolée.
Cette drôle de situation faisait qu'elle n'arrivait pas correctement à s'exprimer sans utiliser l'expression "comme vous voulez", expression qui à son esprit se rapprochait trop de la façon dont elle s'était comportée face à Haldren, notamment la deuxième nuit de viol. Après avoir pris une grande inspiration, Aline se décida à poser la question qui n'engageait en rien la fameuse expression.
-Que... voulez-vous faire ?" |
| | | Jérôme de Clairssac
Humain
Nombre de messages : 1159 Âge : 47 Date d'inscription : 10/01/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 39 Taille : Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Jeu 7 Mai 2015 - 7:06 | |
| Après savoir hésité un bref instant, et ne constatant pas de réponse d'Aline, il quitta la pièce et ferma la porte derrière lui. A peine l'eut il fait qu'il entendit qu'elle l'appelait, à moins que ce ne soit son imagination. Il ne voulait pas ouvrir la porte, de peur qu'elle se soit déshabillé afin de se changer. A nouveau, elle l'appela, plus fort et à deux reprises, il posa la main sur la poignée et hésita une fraction de seconde avant d'entendre marteler la porte par Aline. Il ouvrit, se demandant ce qu'il se passait. Après tout, vu la façon dont l'archimage avait quitté les lieux, n'était il pas revenu. Prêt à tout, il fut accueillit par la jeune femme qui se jeta dans ses bras, se blottissant contre lui. Jérôme n'avait pas l'habitude de ce genre de situation mais il devait faire bonne figure pour rassurer sa désormais protégée. Il ferma ses bras autour d'elle, comme pour lui signifier qu'il était présent et qu'il la défendrait tant qu'un souffle de vie serait en lui. Puis sa main droite monta sur ses cheveux qu'il caressa, se disant que c'était ainsi que leur mère rassurait sa sœur, Mathilde, dans leur enfance. Elle lui demanda de ne pas partir, autre preuve de sa détresse immédiate
"Chhhhhhhh. Tout va bien Aline, je suis la"
Sa voix était douce, basse, presque un murmure à ses oreilles afin de ne pas la brusquer. Ils restèrent ainsi un long moment. Puis, entendant un bruit de pas qui remontait, Jérôme l'écarta très doucement de lui et la fit rentrer dans la chambre, ne voulant pas que les hommes pensent des choses en les voyants ainsi. Il fallait préserver l'honneur de la dame malgré les événements, d'autant que vu qu'il avait fait sortir les gardes rapidement, peut être qu'ils n'avaient pas saisi l'ampleur du désastre
"Je ne vous laisserais pas Aline"
Il répétait souvent son prénom afin de lui rappeler qu'il était un ami et non un inconnu, de même qu'il pensait que cela la touchait plus que des mots vides. Le garde arriva, ou plutôt les puisqu'ils étaient plusieurs à monter une baignoire remplie d'eau très chaude vu la vapeur qui s'en échappait. Il aurait été plus facile de monter la baignoire, puis de la remplir mais les hommes n'étaient pas habitués à ce genre de choses. Ils installèrent tout le nécessaire dans la chambre avant de repartir et de laisser les deux nobles seuls. Jérôme allait commencer à sortir pour la laisser seule lorsqu'il se rappela ce qu'il venait de se passer. Un problème survint alors et il était épineux. En effet, se laver et se changer était une étape nécessaire pour retrouver sa dignité et tourner la page mais elle ne semblait pas pouvoir rester seule. Toutes les règles de la bienséance voulait qu'il sorte, d'ailleurs en tournant son regard sur Aline, il vit qu'elle avait baissé la tête, surement en proie au même dilemme que lui. Elle bafouilla des mots, ne trouvant pas les mots. Elle finit par prendre une grande inspiration et par demander à Jérôme ce qu'il voulait faire. Voila une question des plus délicate et à laquelle il se trouvait en peine de réponde. Après un petit moment de réflexion, il finit par dire
"Si vous vous sentez mieux, je peux sortir de nouveau en vous promettant de rester devant votre porte pour la garder."
C'était la meilleure solution bien entendu mais il n'avait même pas eu le temps de s'écarter tout à l'heure que déjà elle l'appelait en criant. Il se fit violence pour dire la suite, se demandant ce qu'elle allait penser de lui. Il n'était pas temps de la braquer mais trouver des solutions était important
"Mais si vous préférez que je reste, je peux me tourner et vous promettre sur mon honneur que je ne vous regarderais pas le temps que vous vous laviez."
Voila qui était rompre avec tous les usages mais vu la situation, il n'y avait pas énormément de choix. Puis lui vint à l'esprit quelque chose qui le fit rougir en y pensant mais une fois de plus il prit sur lui même
"Etes vous en état de vous occupez de vous seule Aline ?"
C'était la pudeur qui l'avait fait rougir. Jérôme avait en effet déjà vu une femme nue. Il n'était pas avide de luxure comme certains nobles mais il avait des besoins et il avait donc déjà eut affaire à quelques maisons closes. Mais c'était la une toute autre situation qui n'avait absolument rien à voir et il n'était, une fois de plus, pas préparé à cela. |
| | | Aline de Clairssac
Humain
Nombre de messages : 94 Âge : 32 Date d'inscription : 19/07/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 21 ans (27 Verimios de l'an 986) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Jeu 7 Mai 2015 - 10:11 | |
| "Si vous vous sentez mieux, je peux sortir de nouveau en vous promettant de rester devant votre porte pour la garder.
La première réponse du baron, bien que la plus sensée vu toute l'étiquette qui pouvait être associée au sang coulant dans les veines des deux protagonistes, n'était malheureusement pas pour plaire... ou plutôt pour rassurer Aline. C'était idiot, elle s'en rendait bien compte. D'un côté elle avait besoin de cette présence, même en cette situation, de l'autre il valait vu ce qu'il s'était qu'elle ne se retrouve pas à nouveau nue devant une personne masculine, même quelqu'un qu'elle appréciait beaucoup. Elle semblait être tirée entre deux besoins opposés, ce qui ne l'aidait aucunement. Vint alors la deuxième proposition de Jérôme, alliant présence et pudeur. C'était mieux. C'était peut-être la meilleure solution qu'il pouvait y avoir, elle-même n'arrivant pas encore à en proposer.
-Êtes-vous en état de vous occupez de vous seule Aline ?
Cette question surprit la jeune femme qui tourna ses yeux d'un bleu profond vers le noble. Elle remarqua alors qu'un petite couleur rouge colorait ses joues, signe qu'il ne devait pas se trouvait dans une bien meilleure position qu'elle quant à ce que les mœurs voudraient. Elle baissa à nouveau les yeux, cette fois-ci vers l'eau encore fumante et haussa faiblement les épaules. Elle n'en savait rien si elle pouvait réellement se laver seule... ce serait un effort pour elle, elle se doutait, mais les choses étant ce qu'elles sont...
-Peut-être qu'il vaudrait mieux... que vous vous retourniez juste.
Elle laissa le temps au baron de s'installer à son aise s'il le souhaitait, tout en laissant à la dame la pudeur nécessaire pour se laver, puis elle entreprit la difficile tâche de se déshabiller : pas qu'enlever du tissu était compliqué, bien sûr, mais ce geste reflétait comme pour bien d'autres un épisode particulier de sa captivité. Son esprit avait donc du mal, en plus en présence d'un homme, ne pensant même pas au fait que prendre un bain et s'habiller autrement lui ferait le plus grand bien, la laverait physiquement comme psychologiquement (du moins en partie) de la souillure drow. Une fois l'habit sale tombé sur le sol, Aline s'approcha de la bassine et, avant qu'elle ne pose un pied dedans, se confronta à son reflet. Il était bien triste... ses traits tirés par le manque de sommeil ainsi que de nourriture ne lui faisaient pas bonne figure et, en plus, ses longs cheveux emmêlés avaient de quoi la faire passer pour une poupée abandonnée pour enfant. Une piètre image d'elle, certes... une image qui reflétait pourtant bien l'intérieur d'elle-même selon son propre point de vue.
Elle finit par entrer dans la baignoire, l'eau encore un peu trop chaude lui brûla un instant le pied mais cela ne lui fit rien, elle entra quand même. La chaleur lui faisait du bien, l'eau quant à elle ne lui apporta pas le plaisir habituel. En s'asseyant dans l'eau son bas-ventre la fit souffrir à cause de quelques maltraitances, lui arrachant une grimace. Puis cela passa. Elle prit alors le savon, le plongea dans l'eau et se frotta mollement avec. Il se passa un long moment pendant lequel elle répéta ce geste de plonger le savon et de le passer sur sa peau blanche, sans qu'un seul mot ne soit prononcé. Puis, quand arriva le moment de s'occuper de ses cheveux, un problème survint : elle ne se les était pas démêlés (allez vous laver les cheveux lorsque vous ne pouvez même pas passer les doigts dedans...). Bien sûr la brosse devait se trouver à l'autre bout de la pièce et, de toute façon, elle ne se sentait pas l'énergie pour être efficace. Elle essaya d'abord de se démêler les cheveux avec ses doigts, cela l'épuisa plus qu'autre chose. Après une bonne minute de recherche cognitive pour trouver une solution acceptable, elle ne trouva pas mieux que de devoir faire appel à la seule personne se trouvant également dans la pièce. Elle se recroquevilla sur elle-même, pas du tout à l'aise, et l'appela d'une voix faible.
-Jé... Jérôme ? Pourrais-je avoir la brosse, s'il-vous-plaît. J'ai... je n'arrive pas à me laver les cheveux..." |
| | | Jérôme de Clairssac
Humain
Nombre de messages : 1159 Âge : 47 Date d'inscription : 10/01/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 39 Taille : Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Jeu 7 Mai 2015 - 11:09 | |
| La dernière question de Jérôme, aussi maladroite que surprenante fit relever la tête d'Aline qui le regarda. Le bleu profond de ses yeux rencontra celui, azur de Jérôme qui avaient pas mal éclairci au contact de l'extérieur et du printemps. Aline baissa de nouveau ses yeux tout en haussant les épaules, sans doute parce qu'elle n'avait pas l'envie de faire des choix dans sa position. Au début, un silence gêné s'installa mais Aline répondit qu'elle préférait qu'il reste en se retournant. C'était logique puisqu'elle n'avait déjà pas réussit à se retrouver seule durant quelques instants juste avant. Il acquiesça
"Très bien je comprends. Un instant"
Prendre un bain prenait du temps, il ne voulu donc pas rester debout, surtout qu'elle y resterait peut être longtemps suite au drame qu'elle avait vécu. Il alla prendre une chaise qu'il installa dos à la baignoire et face à la porte et il s'assit. De nouveau le silence s'installa, un silence qui fut rapidement brisé par le bruit du tissu sur la peau alors qu'Aline laissait tomber le vêtement au sol avant d'entrer dans l'eau. Malgré toute sa volonté, et Néera savait qu'il en avait et aussi le respect qu'il avait pour Aline, Jérôme devait se faire violence pour ne pas se retourner. Après tout il restait un homme, il ne pouvait pas empêcher certaines images de lui venir en tête sur des situations plus gênantes les unes que les autres. Il essayait de se faire violence et de penser à autre chose mais tout revenait sans contrôle sur le temps présent et le fait qu'une femme noble, et qui plus est belle, se trouvait nue dans une baignoire juste derrière lui. Il entendit les mouvements d'eau alors qu'Aline prenait le savon et le mouillait régulièrement avant de s'en servir pour se laver. Nul doute dans l'esprit de Jérôme que cela lui ferait le plus grand bien. Le temps s'écoula et le rouge ne quittait pas les joues de Jérôme qui se battait avec ses pensées lorsque soudain, Aline rompit le silence, appelant le baron et lui demandant la brosse pour se laver les cheveux, ce qu'elle n'arrivait pas
"Heu..oui, bien sur"
Il regarda autour de lui et l'aperçu à l'autre bout de la pièce, prêt du lit. Il se leva et alla la chercher puis afin de ne pas trahir sa promesse de ne pas se retourner, il revint en marchant à reculons, manquant de tomber à deux reprises en se prenant le pied dans un pied du lit, puis un de la chaise qu'il avait lui même disposé. Il tendit son bras en arrière, donnant la brosse à Aline
"La voila, tenez"
Il n'avait pas prit en compte l'état de faiblesse d'Aline et du fait que même avoir la brosse ne lui permettait pas se laver les cheveux. Un autre silence s'installa ou Jérôme n'entendit pas la brosse agir. Il se demanda s'il y avait un soucis. Un souffle d'Aline lui fit comprendre qu'en effet quelque chose n'allait pas. Elle finit, par obligation, à lui dire qu'elle n'y arrivait pas et avec une voix gênée et très faible, elle lui demanda son aide une nouvelle fois. Cette fois-ci Jérôme était devenu écarlate bien que les femmes ne lui avaient jamais fait peur auparavant.
"Je comprends, je vais essayer"
Il s'approcha de nouveau à reculons, tendit le bras et récupéra la brosse et il s'installa derrière la baignoire, dans le dos de la noble dame. Il tâtonna pour récupérer les cheveux et il se mit en devoir de les brosser, chose qu'il n'avait jamais fait, même pour sa sœur. Immédiatement, un nœud, puis un autre, bloquèrent la brosse et il dû y mettre de la force mais il n'avait pas l'habitude et il faisait mal à Aline. Il comprit alors qu'il n'avait d'autre choix que de regarder ce qu'il faisait
"Aline....je suis bien embêté mais je ne peux pas vous aider sans voir ce que je fais..."
Un silence s'installa, il avait promit et ne pouvait donc rien faire sans consentement. Au bout d'un temps certain, Aline, piteusement et après s'être de nouveau recroquevillait sur elle même dans la baignoire, accepta qu'il la coiffe. Jérôme posa son regard sur la jeune femme et braqua ses yeux sur ses cheveux. Il apprit donc les gestes indispensable pour faire sa besogne. Il prit les cheveux plus haut et les garda enfermés dans son poing afin qu'elle ne souffre pas alors qu'il les brossait et défaisait les nœuds qui y étaient. Il était blond, presque blanc, et très longs, ce qui prendrait un temps certain. Bien entendu, il ne fallu pas longtemps avant que son regard ne dévie sur les parties du corps que sa tâche laissait apercevoir. Sa peau était pale et elle semblait d'une douceur agréable que l'on voulait toucher. Son cœur accéléra instinctivement alors qu'il s'affairait. Il aurait voulu faire un compliment mais il savait que ce serait déplacé et absolument pas propice
"J'espère que je ne vous fais pas mal ?"
Il essayait d'y aller doucement mais pour défaire les nœuds, il fallait y mettre la force nécessaire, surtout vu leur état. Le temps passant et la brosse allant de plus en plus vite au fur et à mesure qu'il n'y avait plus de nœud, il se demanda si l'eau était toujours à température
"L'eau n'est pas trop froide, ça va ?"
Ayant terminé de lui dénouer les cheveux, il comprit qu'elle n'arriverait pas non plus à les laver
"Donnez moi le savon que je les lave"
Elle lui tendit, toujours repliée sur elle même et tâchant d'en cacher le plus possible. Jérôme prit le savon et se mit en devoir de lui laver les cheveux, puis lorsque ce fut fait, de les rincer. Lorsqu'il eut terminé, il lui redonna le savon
"Voila, c'est fait, j'espère que cela vous convient, je n'ai pas l'habitude de ce genre de chose et je ne sais pas si j'ai fais comme il fallait"
Il commença à se lever pour regagner sa chaise et la laisser continuer de se laver ou lui demander de sortir ou quoi qu'elle voulait. Il lui demanda d'ailleurs
"N"hésitez pas, Aline, si vous avez la moindre demande. Si c'est dans mes possibilités, je le ferais"
Dans ce genre de situation, certaines personnes voulaient rester seules, d'autres au contraire, être accompagnées mais sans parler. Enfin, certaines voulaient se confier. Il ne savait pas quoi faire pour l'aider à surmonter son traumatisme. |
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