Taverne de la Sirène Argentée [ TERMINE ]

Acceuillants ? Le mot était faible , vraiment faible , pour désigner les pirates de le taverne. Ils avaient salué l'arrivée du Capintaine avec une telle joie que Morgane en avait été surprise. Elle aurait pourtant juré que les trois-quart de ces hommes là auraient été incapables d'aligner clairement , et sans fautes , les paroles de la chanson qu'ils avaient chanté pour le nouvel arrivant. Décidément , les pirates tenaient vraiment bien l'alcool ! Certes , il le tenaient , mais avec plus ou moins d'effets. L'espace d'un court instant , les pensées de la jeune femme dérivèrent de nouveau vers son père. Enfin plus précisément vers l'équipage de son père. Même à Meca , jamais elle n'avait rencontré d'hommes tenant aussi bien l'alcool. Même ivres morts , jamais il n'y avait eu de dérapages à bord du navire de son père. Autant dire que la jeune femme s'était bien vite étonnée de découvrir des pirates dans un état pathétique lors de son premier soir de travail à la Sirène Argentée. Dès le premier soir elle avait déjà dû distribuer des gifles. Qu'ils étaient lourds , ces hommes...

Avec un soupir vague , Morgane reporta son attention sur le Capitaine Amras. Il affichait un air visiblement détendu , et ne semblait pas plus traumatisé que ça par l'acceuil de ses hommes. Elle leva un sourcil étonné. Bon sang , combien mesurait-il ? Il lui paraissait immense ! D'habitude , Morgane regardait les hommes à leur niveau , mais lui , si jamais il venait à lui adresser la parole , nul doute qu'elle devrait lever les yeux... Appuyée largement sur sa main , la jeune femme suivit les déplacements du chef de la Marine Marchande. D'une démarche souple et assurée , il se rendit au fond de la salle , non loin de Morgane. La demoiselle sentit le sang quitter son visage. Et évidemment , ce qui devait arriver arriva. D'une voix beaucoupl plus douce qu'elle ne l'aurait crue , il la héla poliment. Passant au passage une main dans ses longs cheveux roux , Morgane se leva et se dirigea souplement vers le Capitaine , déjà entouré de nombreux hommes. Plus ou moins ivres d'ailleurs. D'une voix un peu plus tremblante qu'elle ne l'aurait souhaité , Morgane demanda :

- Que puis-je vous servir , mon Capitaine ?

Il y eut un court instant de silence , durant lequel chacun sembla fixer l'autre. Morgane se retint de ravaler sa salive bruyamment. Cela aurait été du plus mauvais effet. Et puis pourquoi perdrait-elle contenance face au chef des pirates ? , songea-t-elle. Question stupide. Très stupide. Cependant , et heureusement pour elle , elle n'eut guère le temps d'y songer. La réponse du Capitaine venait de lui parvenir. Une tournée de rhum. Une tournée. Le sang qui semblait affluer de nouveau dans son visage s'en retira de nouveau. Elle jeta un coup d'oeil discret dans toute la taverne. Et bien , elle allait devoir faire plusieurs allez-retour... Mais elle ne prit ni le temps ni la peine de soupirer. La jeune femme adressa un large sourire au Capitaine.

- Je vous apporte ça tout de suite.

Elle s'éloigna ensuite , évitant soigneusement quelques mains baladeuses. Se hâtant tout de même un peu , elle se rendit vers les tonneaux de rhum , trois plateaux portant pluseurs chopes chacuns. Elle leva un sourcil. La taverne était-elle dons si pleine que cela ? Et bon sang , ou étaient les autres serveuses ? Un rapide coup d'oeil répondit à sa question. Elle étaient toutes sur les genoux des clients , et au moins aussi ivres qu'eux. Récupérants les dernières chopes pleines qu'elle reposa sur les plateaux. Trois plateaux sur deux bras , c'était risqué. Mais l'habirude prit vite le relai. De quelques pas souples , elle retraversa la taverne jusqu'à la table du capitaine. L'attroupement de pirates autour de lui lui ft pousser un long soupir. La jeune femme se glissa entre deux hommes et parvint à déposer les plateaux sur la table. Comme par enchantement , toutes furent bientôt entre les mains de tout les pirates. Notons que tous avaient attendu que la Capitaine se serve.

Jetant un coup d'oeil discret à Amras , Morgane s'éloigna. Tenta de s'éloigner. Un cercle d'hommes s'était fermé autour d'elle. Allons bon , ils recommencaient. Les yeux avec lesquels ils la fixait n'avaient rien d'amical. Les mains sur les hanches , certains la regardaient de haut en bas , d'un air intéressé. La jeune femme leva les yeux au ciel.

- Messieurs , si vous ne voulez pas être privés de vos attributs masculins , je vous conseille de me laisser passer.

Ils éclatèrent de rire. Morgane serra les poings. Elle tenta stupidement de foncer dans le tas. Stupide. Très stupide. Deux bras plus puissants s'emparèrent des siens. Morgane lâcha un grognement outré. Elle se débattit , mais rien n'y faisait. Si seulement son père avait été là. Jamais des hommes ne l'aurait touché de la sorte. Mais Er'ril Anarel demeurait absent. Morgane se sentit basculer en arrière. Sans comprendre pourquoi , ni comment d'ailleurs , elle se retrouva par terre , au pied d'Amras. La jeune femme avait vaguement entendu une phrase sonnant du genre "cadeau pour le Capitaine". Elle n'osa même pas se retourner , trop morte de honte. Sa poitrine se soulevait rapidement. Elle était morte de honte et enragée. Elle leva des yeux colériques vers les hommes qui l'avaient jeté à terre. Pourquoi avient-ils fait cela ? Pour qui la prenait-il ? Intérieurement , Morgane proféra des menaces de mort.

Comme c’était bon, comme c’était bon de rentrer chez sois, de revoir une terre connus, de pouvoir enfin se reposer, d’être tranquille, en fin plus ou moins. Oh oui Méca, ton amant est de retour.

Bien qu’il n’eu montrer aucun sentiment, voir ces hommes l’accueillir de cette façon, lui réchauffait le cœur, tous, ils étaient tous près à mourir pour lui, pour la marine marchande. Ils étaient bien plus qu’une ses hommes, ils étaient un peu comme sa famille, la famille qu’il n’avait jamais eu. Bien qu’il n’aimait pas la façon, dont ses hommes traitait les serveuses, il ne dit rien, après tout elles étaient assez grande pour se défendre, et puis la plus part aimais cela, de cette façon elles arrivaient à arrondir leur fin de moi. Les voyants se trémousser de cette manière sur les genoux des ivrognes, ah les femmes et leur mystérieux atouts, elles pouvaient faire d’un homme ce dont elles en avaient envie. Les femmes sont le plus grand danger des hommes, bien plus dangereux que la Mer, encore plus dangereux que les épées de l’armée de Diantra, c’est pour cela que le Capitaine se méfiait du sexe opposé, il était très distant envers les femmes, des rumeurs affirmait même qu’il était attiré par les hommes. Ce n’était pas sa, mais Triss avait d’autre plaisir que la chair, il pensait à autre chose, il avait des idéaux à réaliser, il voulait bâtir un nouveau, et jamais une femme ne passera devant son plus cher désir. De plus il ne se trouvait pas particulièrement attirant, trop grand à son goût, pas assez musclé par rapport à certain de ses hommes, et trop sanguinaire pour la plupart des femmes. Toutes, toutes le craignant. Non les femmes étaient secondaire pour Triss, il préférait la compagnie de ses proches et d’une bonne bouteille de rhum, à son goût, ces choses simples étaient bien meilleur qu’une partie de jambe en l’air avec une catin de Méca, au grand damne de ses hommes, mais a qui la peur les faisaient taire.

Le Capitaine observait maintenant la jeune servante qui se trouva à ses pieds, bon sang qu’elle était idiote, tenter de résister et de faire face à des marins ivres, elle avait du caractère, cela ne faisait aucun doute, mais en elle se trouvait une part de stupidité.
Tandis que ces hommes ne lui prêtaient plus intention, et étaient retournés à boire, le Capitaine tendit une main en direction de la jeune demoiselle, oui douce servante, prends ma main, mais attention, ne fait rien de plus, un geste brusque, un geste non amicale en ma direction et tu seras une femme morte, je te le préviens, ne m’attaque jamais, n’y pense même pas, je suis tout puissant ici.
L’ayant relevée, le Capitaine observa la jolie servante, bien entendu ces hommes lui avaient donné pour qu’il en abuse, mais cette idée ne lui vint même pas à l’esprit, il avait envie de calme, de tranquillité, avant de la relâcher, Triss observa les traits du visage de la servante.
Elle était belle, cela ne faisait aucun doute, une chevelure de feu, comme Isa, ah Isa si tu savais ce que je ressens, t’avoir laissé seul pendant un certain temps m’a brisé le cœur, mais je devais le faire, j’avais besoin de réfléchir, excuse moi. Continuant à regarder la jeune femme, Triss compris qui elle était.


- Très chère, veuillez excuser mes hommes, ils sont parfois brutaux.
Mais je voudrais savoir, que fait une fille de Capitaine dans une taverne ? Répondez moi chère enfant, répondez moi douce Demoiselle Er'ril Anarel …

Tais toi Morgane. Tais toi , et surtout , reste calme. Ne te lèves pas brusquemment , et surtout , surtout n'arrache le coeur de personne. D'autant plus que se battre à Meca , dans Meca , et devant son chef , c'est loin d'être une bonne idée. Ne pas se battre ? Facile à dire. Humiliée et par terre , la jeune femme n'avait qu'une envie , s'était de se ruer sur ses imbéciles d'ivrognes qui l'avaient jetée à terre , en "pature" au Capitaine Amras. En pature ? Seigneur ! Morgane devint encore plus pâle qu'elle ne l'était déjà. En imaginant que ce soit possible. La jeune femme serra les poings et expira à fond. La jeune femme se força à se calmer. De quoi avait-elle peur ? Qu'il abuse d'elle ? Qu'il la viole ? Evidemment qu'elle craignait cela. Elle se força à respirer. Il n'oserait certes pas abuser d'elle ici , sur le sol crasseux de cette taverne. Elle leva un sourcil. Après tout c'était un pirate. Et un pirate n'hésiterait pas à faire ce qu'il avait envie. De plus , Morgane n'était pas au pieds de n'importe quel pirate. La belle se trouvait étalé devant Triss Amras. Et nul doute que ce dernier obtenait et faisait facilement ce qu'il souhaitait... C'étais bien sa veine , tiens ! Pourquoi des trucs pareils n'arrivaient-ils qu'à elle ? Elle jura entre ses dents. Foutus pirates ! La demoiselle jeta un regard aux serveuses qui se tremoussaient sur les genoux de clients. Mais pourquoi ne se contentaient-ils pas de tripoter celles qui sont à leurs dispositions ? Pourquoi devaient-ils avoir toutes les femmes des environs à leur disposition ? Et bon sang , pourquoi...

Morgane sursauta. Dieu du ciel , voilà que le Capitaine Amras se trouvait devant elle et lui tendait une main pour l'aider à se relever. Comment un homme de sa carrure pouvait-il s'être déplacé sans qu'elle ne s'en soit aperçue ? Bon sang , Morgane , il va falloir que tu cesses de te perdre dans tes pensées songea-t-elle. Cela va finir par te jouer de sales tour. Morgne était affreusement gênée que le Capitaine Amras prête attention à elle , au point de la relever. Elle s'empourpra et saisait timidement la main de Triss. Il la releva , faisant preuve à la fois de force et de douceur. Morgane ne put s'empêcher de penser que si il avait voulu lui briser le poignet , il y serait parvenu sans le moindre effort. Morgane se força à penser à respirer. Tout en remarqua que le Capitaine devait avoir une bonne vingtaine de centimètre qu'elle. Elle leva les yeux vers lui , inconsciente qu'il ne lâchait pas sa main. Elle avait eu raison en songeant que pour le regarder , elle serait obligée de lever les yeux. Revenant pour la millième fois à la réalité , elle bredouilla quelques paroles de remerciement.

- Je...Merci...!

Gênée , elle entreprit de baisser les yeux et... Mais pourqoi la regardait-il ainsi ? N'osant pas bouger , n'osant pas retirer sa main , Morgane se contenta de baisser les yeux , et pour de bon cette fois ! Pour la première fois depuis longtemps , elle se sentait toute petite. C'était étrange d'être ainsi face au Capitaine de Meca , de la Marine Marchande. Morgane songea qu'il était vraiment , vraiment impressionnant. Pas étonnant qu'un tel homme ait les rênes de Meca entre ses doigts. Toutefois , la jeune femme ne pouvait s'empêcher d'être curieuse. Intriguée plus qu'elle ne l'avait sans doute jamais été , elle releva les yeux. Et blêmit. Pourquoi la regardait-il encore de cette manière ? Cela commençait vraiment à être inquiétant ! Ah , enfin , il détournait les yeux et deignait lui rendre sa main. La jeune femme se retint de justesse de pousser un soupir de soulagement. Vraiment , ce Triss avait une sacrée présence. Morgane aurait dû s'en rappeler : Isabaut lui avait assez répété ! Triss par ci , Triss par là... Son amie ne cesser de vanter les mérites du Capitaine du Fossoyeur. Par moment , la jeune femme pensait qu'elle exagérait. Elle venait sérieusement de revoir son jugement. Morgane se sentait vraiment toute , toute petite. Décidément , quelle rencontre...

Et voilà que le Capitaine se trouve muni de parole... Elle n'aurait pas cru qu'il s'excuse pour ses hommes cependant , qui étaient certes , brutaux. Cependant , ce ne fut pas ce qui la choqua le plus. Ce fut qu'il sache qui elle était. Un instant , Morgane ouvrit la bouche pour dire quelque chose , mais elle en fut incapable. Muette de stupéfaction , elle ferma la bouche quelques secondes. Ressemblait-elle donc tant que cela à son père , Er'ril ? Ne réfléchit pas Morgane. Ecoute atentivement ses questions. Et surtout n'oublie pas d'y répondre !

- Ce... Ce que je fais ici ? Oh... J'attends. J'attends ici , cet...emploi , appelez cela comme vous le souhaitez , c'est provisoir... J'attends juste que mon père veuille bien revenir. Voilà près de six mois qu'il a disparu... Je ne le cherche pas , c'est un trop bon pirate pour que je puisse tenter quoi que ce soit... Actuellement , je cherche un navire avec un Capitaine ne craignant pas la présence de femmes à son bord... Hélas pour moi , les suprestitions sont bien ancrées dans leurs esprits et aucun n'a voulu de moi... Et cela me désole au plus haut point... La mer me manque... C'est un sentiment de vide effroyable... Et bien voilà , j'éspère avoir répondu à votre question , Capitaine.

La jeune femme soupira doucement , n'osant décidément pas lever les yeux vers le Capitaine. La mer lui manquait réellement. Bien plus qu'elle n'aurait pu l'imaginer.