(parfumerie) Message au clair de lune. (solo)

Il y a un homme, immobile et nu, au milieu d'une cours, en train de regarder un bout de miroir. Aucun bruit ne se fait entendre. Aucune autre personne n'est visible dans la cours et pourtant.  

Beau boulot ce soir… Maintenant qu'on est seuls, pour une fois, on peut causer?  Parce que ca fait longtemps et je pense qu'il est temps... Surtout d'hier.

L'oeil marron étincelle tandis que, dans le reflets, il y a deux yeux verts et une bouche ignominieusement grande. Quand on dit qu'il ne se voyait pas dans les miroirs. Le corp nu sèche doucement dans l'air chaud de l'été Vaani. Ce n'est pas désagréable, il y a pris goût durant ses vacances. L'air ambiant ne lui fait pas mal. Les longs cheveux noirs lui coulant dans le dos, dénoués, caressent ses omoplates comme une caresse de Cécilie. Il ne répond pas, se contentant de fixer la Bête dans le morceau de métal poli d'un air méfiant.

Je suis pas fier de toi…

La voix grave de Dante claque.

Ca tombe mal, parce que je suis pas mal fier de moi…

Tu m'en a pas parlé, mec.

Et pourquoi? T'es une voix dans ma tête. A ce que je sache, je fais encore ce que je veux avec le matériel que j'ai et avec mon corp... Je laisse parler parce que je le veux bien...

Je m'en branle du matériel. Je parle de ton attitude, depuis quand tu te dfie de moi comme ca? Je ne veux que ton bien.  T'a perdu les pédales…

Il y a un  moment de suspension  avant que son reflet ne lui dise, grave.

Et je n'y suis pour rien… Tu m'inquiète.  

Un frisson remonte le long de la colonne de l'assassin. Il n'a pas tort. Et il garde un silence absolu, la voix abyssale de son alter ego traversant sa propre bouche.

Depuis quand les choses te touchent t'elles autant?

Demande la voix, avec un accent concerné, soucieux. Dante connait la réponse. Il la connait. Les choses le touchent parce que maintenant, si il perd les pédales, il peut tout perdre. Pas le matériel, il s'en fout. Ses premières Filles d'abord, il a eu peur de perdre Cécilie… Et ensuite ca…

L'oeil marron fixé dans le reflet aux yeux verts, l'homme gronde doucement, un mince filet de salive lui coulant le long de la gueule. Il ne répond pas. Il ne fera pas le plaisir de lui répondre à ce connard. Derrière les murs de sa forteresse mentale, pour la première fois de sa vie, il se remet en question.

Et si il était réellement fou?

L'es tu?

Demande la Bête, doucereuse.

Tu sais, maintenant, il y a une personne qui connait ta faiblesse… Outre Cécilie….

Je sais, je devrais la buter.

Non, elle n'est pas notre proie, elle est pour le gros Sombre s'il vient la réclamer. Elle porte Sa Marque…  mais prie pour qu'elle n'ait pas capté…

On risque gros.

La Bête de l'autre côté de la glace prend l'air sérieux.  Non, si Aerianna capte, c'est La Raison qui va morfler le plus.

Crois tu?

Pour résumer le post précédent, nous avons notre salaud favori, à poil, en train de parler à un bout de métal poli. Il y a bien quelqu'un qui lui répond. Une voix différente se fait entendre dans la cours. Ils ne discutent que rarement à voix haute. Mais ici, dans l'intimité de ce jardin entouré de pierre, ils se sente relativement assez en sûreté pour s'exprimer.

Et d'ailleurs, ils en ont terminés. Pendant un petit moment Dante reste dans la cours, profitant de cette caresse sur sa peau nue. Il range le nécessaire de toilette et le seau, avant daller entrer dans la maison. Ses doigts parcourent le battant, cherchant et trouvant un unique fil. Cécilie ou personne n'est rentré et ca ne l'inquiète pas du tout. Le battant s'ouvre doucement et se referme avec un grincement sonore, parfaitement voulu, pour aviser les occupant que quelqu'un vient de faire irruption dans la maison.

Il n'y a qu'un silence absolu qui lui répond. Immobile, laissant ses yeux s'habituer à l'obscurité épaisse des lieux. Et pourtant, même ainsi, il ne voit rien. Ce n'est pas grave, il n'a pas besoin de ses yeux.

trois pas et la table… Ses doigts glissent sur le bois, passant à un centimètre du papier laissé à son intention. Evasant ses narines, l'assassin inspire doucement, cherchant une variante dans les odeurs connues. Il aurait allumé qu'il aurait vu. Mais non il ne le fait pas. La tête penchée de côté, les yeux mi-clos, il s'amuse à essayer de déceler une quelconque différence.

Quatre pas et les escaliers. Le pied nu se pose sur la premiere, la troisième marche, la quatrième et la septième. Tout les sens en alerte, Dante est attentif. Mais il n'y a personne… Sa main passe sur la porte secrète qui mène à son ancienne chambre du grenier, reconvertie après son départ. Mais personne n'en a usé, une légère couche de peinture en camouflant les rebords.

Après avoir bien fermé les volets et tirés les rideaux, l'assassin s'autorise t'il à allumer une unique bougie. Il tire de son coffre une vieille chemise au noir passé, rendue légère et douce par l'usage. De vieux pantalons. Alors renfile t'il son ceinturon d'armes et retresse ses cheveux. La lueur douce de la bougie gomme les cicatrices et les traits de son visage, lui donnant un air jeune…

C'est alors qu'il se rend compte qu'il a la dalle. Prenant alors la bougie, il redescend avec aisance…

C'est alors que Dante aperçoit le bout de papier. Circonspect, il regarde les lettres sans toucher au parchemin… Fronçant les sourcils, les yeux dépareillés parcourent chaque mot, chaque syllabe. La couleur de l'encre et l'écriture. Quelques secondes passent avant qu'il ne se meuve avec brusquerie. Dante remonte en haut, contourne le coffre et l'armoire, empoigne son plastron et sa cape. Avec célérité, il se rhabille, devient l'Ombre. Sautille un peu en remettant ses bottes à la va vite.

A cette heure et selon la teneur du message, elle a sûrement plus besoin d'une force de frappe que d'Arun qui, d'ailleurs, n'est pas encore opérationnel. Selon le nom, elle réclame son compagnon, mais il n'est pas encore équipé pour. De toute façon, elle aura l'Ombre et va falloir faire avec.

Garati est à l'auberge avec une amie qui ne va pas bien…

Une amie?

Dans quel merdier est elle allée se fourrer par Zhak'Bar… Il savait qu'elle fait trop confiance aux gens.

L'Ombre prend le temps de sécuriser la porte d'entrée avant de remonter et de se pousser par la fenêtre donnant chez le voisin. Les lierres lui donnent un point d'escalade. précautionneux, il reverrouille derrière lui de la pointe de Vicieuse avant de disparaitre comme il est venu.

Sans bruit, ne laissant dans son sillage qu'une brise et une feuille de lierre qui tombe doucement au sol.