[Thaar] Pour la science (Shyn)

- Je recommence? Leurs lèvres se sont séparées. Nulle trace de malice ou de sarcasme dans ces quelques mots, seulement de la douceur et de la curiosité alors qu'elle est peine à comprendre ses réactions. Il est tendu, tremblant presque. Elle est douce, délicate, attentive.

La douceur et la délicatesse, chez un sombre, c’est suspect. Dante envisage la femelle un court instant de travers. Qui sait ce qui se passe dans son esprit tordu. Deux grandes mains finissent par se lever et lui enserrer la nuque avec une certaine brutalité.

-Non... Continue ce que t’a en tête…

Souffle t’il, se trouvant épais dans le plus mince. D’un mouvement brusque il plaque le corps de la sombre contre lui.... Surprise, elle se tend, un début de miaulement étouffé franchit sa bouche, elle hausse les sourcils, confrontée à des signaux contradictoires. il pourrait lui briser les cervicales… Elle doute qu'il ne le fasse, elle espère qu'il ne le tente pas.

A cette pensée, un long frisson remonte le long de la colonne vertébrale de l'assassin, mais il n’en fait rien. La pression du corps de Shyn est désagréable, mais il encaisse.

Cette fois, moins hésitant, il l’embrasse par lui même. Ses mains sur sa nuque, yeux clos, vulnérable, elle lui répond sans violence, comme le ferait une tendre amante. sa violence, sa douleur, jusqu’à présent n’avaient recu qu’exigences et passion. Ses bras pendants se redressent, cherchent les nœuds de ses quelques vêtements. De la gaze tombe le long de son dos devenu nu, retenue par la pression de sa poitrine contre son torse. En silence, elle ne prend pas, la noirelfe offre.

Yeux grands ouverts, Dante est confus. Elle s’offre sans rien demander. La naissance des cheveux courts, sous ses doigts lui entrent dans la chair.

Sa langue danse, elle essaye de démêler l'énigme qu'il représente, en oublie tout le reste, concentrée sur lui, à tenter de lui montrer le désir alors qu'elle croit sentir une incompréhensible douleur. Et avec ce baiser, il l’accueille et la rejette, danse avec elle. Avant qu’il ne décide de mettre fin a cet acte étrange, se redressant un peu.

Elle le rend perplexe... Elle l'observe avec attention, on dirait qu’elle... attend sa permission pour aller plus avant. Le souffle court, l’humain prend la parole. Le grondement de sa voix grave passant au travers du plastron et des vêtements.

-Pourquoi ?

Question aux multiples sens et signification. Une grande main quitte sans douceur la nuque et passe sans délicatesse sur la cicatrice de la joue. Sans le quitter du regard, sans se départir de son expression entre curiosité et désir, elle penche la tête de côté . Il s’arrête et explore l’histoire qu’elle raconte. Il aurait tant aimé que ca soit de son fait. L’autre main quitte aussi sa niche et va explorer la cicatrice de l’épaule malmenée que la chute du tissu a dénudée... cette histoire là aussi il la connaît. Sous la peau sensible des doigts, chaque lecture de l’histoire cutanée de Shyn est douloureuse pour lui. Comme elle l’a probablement été pour elle.

Quittant les yeux carmins, il se met à regarder la peau d’ébène, le faciès dur.

L’innocence corrompue de ce mec est ahurissante. Les grandes mains qui ne sont pas douces s’arrêtent de nouveau sur la peau de la demoiselle, laquelle fait de son mieux pour cacher son amusement. Dit de cette manière, la sombre n'était plus tout à fait certaine de ce qu'elle désirait.

Rien que pour vivre cela, ca avait valu la peine de monter sur cette table. "Mais non... les choses n'ont pas toujours à être faites dans un but. Dante fronce les sourcils... tiens, elle parle comme Cecilie… Pendant un instant un léger  voile passe devant ses yeux " Tu pourrais.. hum…  "me prendre". Ca me ferait plaisir! Probablement. Faut essayer pour savoir! Manifestement elle n'avait rien contre ce genre d’expérience, mais l'humain doute qu’elle apprécie... Elle est nerveuse la drow. Quand elle est ainsi, elle devient un vrai moulin à paroles.

"Lorsque je t'ai embrassé… je m'attendais plutôt à me prendre une gifle. L'elfe hocha la tête vivement, satisfaite. Dante desserre légèrement sa poigne, les prunelles dépareillées se voilant d’ennui "Alors je pourrais m'arrêter sur cette agréable…" La drow s'arrête au beau milieu de sa phrase, probablement parce qu'elle a remarqué l'effet que ses mots faisaient à son compagnon. C'est le malaise, l’incompréhension qui la force à meubler le silence de peur que rien ne vienne le remplir à la place.

Dante soupire. Si elle finit par la fermer, il pourrait peut être encaisser l’épreuve...

-Ecoute... Shyn... des fois tu parle trop. Souvent même... Peux-tu juste fermer ta gueule? Si ca me va pas finalement je te le dirai.  

Dit il en baissant la tête, posant son front sur celui de la drow... et oui, elle peut le sentir trembler. Il n'y a rien d’instinctif ou de naturel, aucune haine ou amour. Mais il est visiblement aussi terrifié qu’un jeune puceau même s’il ne se l’admet pas. Seule la curiosité, le désir de repousser ses limites de tolérance au toucher de la drow, guide l'homme.

Soudainement, Dante s'écarte, laissant impitoyablement les tissus de Shyn finir de tomber voluptueusement au sol.
Lui tournant subitement le dos, il défait son ceinturon et dépose ses Filles dans un coin. S'il pète les plombs, au moins elle aura une chance de survie. Lentement, trop lentement, son plastron suit le même chemin ainsi que ses gants sans doigts et ses bracelets de force.  

La mine indéchiffrable, alors retourne t'il près de la sombre, laquelle l'observe sans mot dire avec curiosité, bras croisés en dessous des seins. Il note qu'elle ne s'est pas rhabillée, mais n'a pas pour autant retiré sa jupe. En seule chemise et pantalons élimés, il n'est pas très impressionnant, certes non plus

Les yeux dans les yeux, cependant, ce n'est pas la plastique de la danseuse qui l'intéresse. Reposant les mains sur les épaules de la femelle, il la guide jusqu'à ce qu'ils se retrouvent face à face, genoux à genoux. Alors rompt il le contact visuel pour le reporter sur l'histoire de Shyn'tae qu'il recommence à décrypter. Il explore le trou que sa dague de lancer lui a fait dans l'épaule pendant les jeux, les cicatrices de ses combats et entrainements. Elle se laisse volontiers caresser sans aucune délicatesse, se cambre, pose les mains sur le sol juste derrière ses fesses menues. Quelques  coupures, savamment faite pour contourner un sein, que l'homme suit sans aucune douceur. Une autre, deux et trois autres mêmes, qui suivent des arcs savants, le long des côtes. Ca, elle n'a pas pu se les faire seule. Du bout des doigts, il lit et admire la manière de faire…  Une pro… Ca lui étonnerait beaucoup que la propriétaire de l'enveloppe charnelle ait été totalement consentante à la chose. Ou si?

Et tandis que l’humain continue son exploration, lentement et minutieusement, la sombre peut se rendre compte qu'il se détend, au fil de sa "lecture". Ses gestes lents sont plus fluides et s'il est raide et se crispe, ce n'est que lorsque la main de l'homme arrive en contact avec sa propre peau. Les prunelles de Dante sont acérées, concentrées. Par contre, son visage n'a plus son expression féroce, il arbore plutôt son air professionnel, indéchiffrable. Shyn'Tae ondoie légère comme le vent entre ses doigts. Jamais trop vite, le corps frêle danse sous la rudesse qu'il déploie, se déhanche, se délasse pour offrir sa peau d'ébène à son toucher et à son regard. Il a bien conscience du jeu des muscles de la créature sous ses paumes, il appuie alors un peu plus, pour en sentir le jeu, la mécanique.

-Tu suis Kiel? Demande alors Dante de but en blanc. Les paupières à demi fermées de la drow s'ouvrent à nouveau. Un soupir franchit ses lèvres. C'était la question la moins sensuelle qu'elle ait jamais entendu dans de telles circonstances. Mais avait-elle déjà vécue semblable circonstances?

"Je ne la suis pas plus, pas moins que les autre. Elle n'est pas séduisante, mais elle est là, au fond de moi. Que je le veuille ou non. Pourquoi?"

La main de Dante se fait plus brusque, limite brutale, lorsqu'il suit une cicatrice particulièrement vicieuse qui suit la ligne de la hanche. Il y a une beauté certaine dans cette histoire racontée, et ce n'est pas à la portée de tous de pouvoir l'apprécier. Les personnes qui ont fait ca, ont un sens esthétique certains. Mais, après tout, ce sont des Eldéens, rien d'étonnant là-dessus. La drow frémit, il le sent mais il n'en a rien à foutre, lève le bassin légèrement, se déhanche. Ce toucher n'a rien de sensuel. Il caresse autre chose de si profond en elle.

-Elle est pas faite pour être séduisante Rétorque placidement l'assassin.
Elle n'est pas faite pour quoi que ce soit… Elle est. Après elle… Shyn'tae secoue la tête. Une idée inconcevable. Que reste-t-il lorsque la résilience finit par s'éteindre ? C'est impossible. "Que vois-tu en elle?

Et lui de continuer sur le même ton. Ils pourraient parler du ragoût ingurgité plus tôt avec davantage d'emphase.

La force, le sacrifice… Elle a pas demandé à trinquer, elle l'a accepté… Elle l'a fait pareil. Elle a rendu coup pour coup… Elle ne s'est pas laissé faire, parce qu'elle croyait que ca servait à quelque chose. Elle a continué à combattre encore même quand c'était fini pour elle.

La grande main va soulever la jupe, cherchant par où la cicatrice de la hanche disparait. Celle de la fille tire un nœud, et l'étoffe se détend. Sans hésiter, l'homme y plonge la main pour continuer sa lecture, défaisant le tissus léger sur son passage. Etrange individu que voici, nous pourrions penser que la lubricité et la concupiscence guide (enfin) son geste, Shyn'Tae peut penser, un instant que ca y est enfin... La curiosité est palpable dans ce regard dépareillé qui scrute sa peau. Sa curieuse compagne n'est en rien pudique, ses jambes s'ouvrent au regard, progressivement. Une brise caresse sa peau…L'étoffe glisse, dévoile tout, de son intimité à l'étui attaché à sa cuisse. Au bout de la cicatrice qui s'arrête au mont de vénus, Dante s'arrête pendant une seconde, respectueux de l'intimité de la femelle.

Le temps s'arrête, l'attente plait à la sombre, l'inconnu aussi. Il ne va pas plus loin, mais se met à relire aussi rudement  dans l'autre sens. Elle soupire et sourit joliment en retour. La plaie est nette, bien cicatrisée, la lame était bien effilée et propre.  C'est la voix grave dépourvue, pour une fois, de toute agressivité qu'il repend sur un autre angle parfaitement imprévu.

Tu racontes une belle histoire Shyn'tae… Les autres drows, elles, elles se scarifiaient. De la merde, de la frime… Mais la tienne… T'es différente…  

- Je n'ai rien à prouver, Dante… Je ne ressens pas le besoin de me punir non plus… J'essaye seulement de faire ce qu'il faut. Ca… c'est le prix de l'échec comme de la réussite. Il y a une pause.. Son torse se redresse lentement, tel un serpent, sans que son bassin ni ses jambes ne bougent d'un pouce. Sa main se lève dans le même mouvement, son doigt s'arrête avant d'effleurer la peau de l'homme, aussi perceptible que le vent. Toi… tu te scarifies…. Mais ce n'est pas de la frime. Murmure-t-elle finalement en haussant une oreille. Nullement affecté par ce corp nu, l’homme lui rend un regard neutre.

Il y a un moment de silence avant de donner la réponse de son plein gré, la regardant par en dessous. Enfin, par réponse… On repassera.

- Non… C'est nécessaire …

Dit il, la main gauche escamotant discrètement la lame dans le fourreau de cuisse  de la sombre pour la faire glisser au sol loin d'eux. Une lame, en cet instant, c'est dangereux pour elle et très tentant pour lui. Elle ne jette même pas un oeil à l'action, laissant la sensation des doigts, puis du metal sur sa cuisse l'informer de ce qui est en train de se produire. Elle a laissé la lame s'enfuir: Il lui parait difficile à croire qu'il l'attaque, et cette lame, sans sa cachette, n'est plus un atout.  

L'humain hésite un instant. Cette drow est peut-être à même de résoudre l'énigme qu'il représente, le pourquoi de cette putain de voix de Zhak'Bar dans sa tête, et qui a pris tant d'ampleur que cet enfoiré a presque pris possession de son corps.

… Tu veux… lire?

Pas juste le voir comme ca de loin, mais le lire, carrément… La drow hoche la tête, ses yeux carmins difficiles à déchiffrer. L'homme reste un temps immobile, seul les bruissements doux du vent dans les tissus composant l’abri se font entendre. La lumière du soleil Thaari fait danser une délicate dentelle d’ombres sur la peau des deux individus.

Finalement il faut finir par se décider et c'est lui qui lui a offert la lecture, alors Dante retire sa chemise.

Il y a les scarifications de son torse que totu le monde connait,  et de nouvelles qu'elle ne lui a jamais vues sur ses bras… Des obscures prières rituelles de Kiel, non pas pour souffrir, mais pour garantir solidité et résilience à la douleur, pour garder des ennemis… Et ici, il y a une variante intéressante… intérieurs et extérieurs… De leur rendre coup pour coup. La sombre n'a pas besoin de toucher, car le regard suffit.  Les prières scarifiées dansent des avant-bras aux épaules, tels de sinueux serpent entourant les anciennes marques de Zakh'Bar, tandis que celles dévouées à la destruction et au sacrifices sont sises sur sa poitrine et son ventre, mais celles-là, Shyn. Elles sont inchangées, juste refaites de frais. Pourquoi cet humain prend-il tant de temps à se mutiler ainsi? Quel dieu sombre le regarderait avec approbation se faire souffrir pour lui? Des questions intéressantes qui méritent réflexion

Si les premiers traits, voilà des années, ont été visiblement fait sans l'accord de leur propriétaire, les rafraîchissements ont été parfaitement maitrisé. Le regard de la drow parcourt ce corps ciselé par l'exercice à l'enveloppe tourmentées de milles blessures que l'assassin semble s'être seul infligé. Levant les yeux, son regard ne portant aucun jugement, la drow ne remarque que ses quelques cicatrices du côté gauche du visage.

Elle ne peut voir son dos, et pourtant, Shyn'tae se souvient des maintes morsures et coups de couteaux qui ont malmené cet épiderme.  Et, à la jonction du cou et du trapèze, blanchie par les années mais néanmoins très visibles, les doigts de la drow montre la menue trace des dents de l'Enchanteresse de Missède et un fin sourire illumine son visage.

Torse nu, comme ça, Dante ne regarde plus Shyn'Tae, mais plutôt la plante derrière. Dans son esprit, les pensées s'enchainent. Elle saura fatalement qu'il était un esclave sacrificiel évadé. Qu'ils ont invoqués leur dieu et qu'une part divine a répondu. Que sa malédiction est de ne pas vivre vieux, de vivre mal et de mordre et de trucider quiconque l'approche et le côtoie . Détruire…

Inconsciemment, l'assassin s'est raidi de nouveau. Et si elle voyait la marque sur sa cuisse? Il ne se laissera pas reprendre vivant. Pour se calmer, l'assassin pose ses grandes mains sur ses genoux, ferme les yeux et expire profondément, en silence. Il n'y a aucune raison de douter d'elle… Si elle avait eu à le trahir, ça aurait été fait depuis longtemps, se raisonne t'il. D’ailleurs le fait qu’elle ne le touche pas alors qu’il s’y est préparé le désarçonne. L’humain lâche son examen de la plante pour reporter son attention sur sa vis à vis. Les prunelles dépareillées se font interrogatrices.

Pendant ce temps, les yeux de la demoiselle l'ont caressé dans le sens inverse. Manifestement, l'homme a passé un peu de temps entre les mains d'un drow joueur. Non, quelques car elle distingue des styles différents. Probablement un esclave évadé, déduit-elle avec l'indifférence de celle que cela ne concerne en rien. Tant de souffrances, pourquoi? Mais y-a-t-il vraiment besoin d'une raison? Tant d'efforts aussi. Pourquoi? Toutes ces scarifications portent pour la sombre la marque de la folie.

En miroir, elle repose ses mains sur ses genoux d'ébène. Son visage se penche de coté en une mimique interrogative.

- Tu les entretiens. Ce n'était pas une question. "Tu leur a échappé, pourtant tu perpétue le souvenir. Tu veux te venger?"

N’importe quelle autre drow se serait précipité sur lui. Cet égard  que Shyn'tae marque envers son enveloppe corporelle... Dante n’avait jamais pensé qu’un Eldéen en était capable. Le visage reste de marbre, la curiosité nouvelle transparait dans les prunelles dépareillées, les teintant d'un éclat étrange. Cette sombre reste une énigme. Plus il la connaît, moins il en sait sur elle.

-C’est pas si simple Shyn’Tae... Tu peux pas comprendre. Zhak’Bar m’a créé comme je suis. Peu importe comment je vais crever ni quand. Voir le grand gris m’a rappelé la fin que ce Grand Enfoiré nous réserve.

Il se penche vers la drow. Impassible, imperturbable. La voix grave se teinte de passion. De colère. Etrange individu… Réellement.

-. Touche-moi, je te mordrai pas... Aujourd’hui je veux vivre, pas survivre. Je me laisserai pas faire. termine t’il mentalement.

- J'y compte bien. Enfin tu peux... Mais évite d'arracher des morceaux." Il ne manquerait plus que ca. Pour sa part, Shyn'tae pensait pouvoir sans trop de peine se dispenser d'Urgoll'ven pendant quelques années, voire quelques siècles. Elle se pencha en avant, et posa un baiser sur la peau, délicat. Un autre suivit, puis un autre comme si elle voulait sentir par ses lèvres plus que par les doigts. Sous les lèvres, à chaque fois qu'elle les dépose sur le corp meurtrit, elle peut sentir un soubresaut dans la chair, comme si le corp entier se révulsait instinctivement au contact. Mais Corvac ne recule pas. C'est étrange comme sensation. Elle ne l'aurait pas fait s'il ne lui en avait pas donné préalablement la permission. Et ça change tout. Elle n'essaye pas de le dominer…  Et ça, ca change tout…

Avec cette sombre, rien n'est naturel… Il doit réfléchir à chaque instant. Il ne l'aime pas d'amour, et elle non plus, c'est flagrant. Ils ne se haissent pas non plus. C'est… bien… Un frisson remonte le long de sa colonne vertébrale. Il se laisse faire un moment, les yeux mi clos, le regard acéré posé sur le dos offert, les vertèbres délicates, les côtes saillantes. Elle est trop maigre, frêle d'apparence. Et pourant…  

Les pensées de Dante  n'ont rien de lubriques dans le sens traditionnel du terme…

"Tu sais… Urgoll'ven s'est mis tout seul sur cette voie là. Les dieux n'y sont pour rien." D'autres baisers, plus bas, le long des muscles de ce ventre travaillé par les exercices. "Ils regardent... Ils mettent à l'épreuve... Mais jamais... Ils ne nous imposent leur volonté. Nous nous en chargeons… seuls.

Deux mains, deux grands mains la prenne sans délicatesse aucune par les cheveux, ramène le sombre visage à son niveau. Il lui fait mal, certes, il s'en rend compte aussi se régule t'il, du moins il essaye vaguement. De douleur, elle serre les dents, son cœur bat plus vite. Sa main s'agrippe à sa taille. De brutal devient il seulement brusque et ferme, la tenant dans une poigne de fer.

Il la regarde avec un air de tigre furieux, voulant la faire taire. Sa morale à deux balles, elle peut se la garder… Il y reflechira… Plus tard. Elle l'analyse en retour, c'est une expression qui lui plait.

Arquée pour réduire la tension sur Elle lui adresse finalement un regard de défi, dans lequel rôde la malice à la place de la peur.

Elle s'offre et il prend. Librement donné, librement accepté de part et d'autre. Aucun sentiment, aucune émotion chez l'humain. La drow, elle, n'a jamais cru que de telles choses étaient des nécessités. Une mèche noire glisse doucement sur la joue de l'homme tandis qu'il fond sur Shyn'Tae a la façon d'un oiseau de proie, meurtrissant les lèvres pleines. Il en se régule pas naturellement, il n’en n’a aucune envie...

Les courts cheveux lui coupant l'épiderme, les lèvres de la femelle le brûle atrocement. Il souffre… et l'accepte. La passion qu'elle lui offre en retour, ses lèvres plaquées sur les siennes, ne prend peut-être pas sa source dans de l'amour, mais elle n'en est pas moins réelle. Sa langue cherche la sienne, tente de partager le désir qui est le sien.

Il faut un moment avant que leurs lèvres ne se séparent. Il aurait bien coupé cette langue.

Ferme là…" grogne-t-il d'une voix rauque, une main quittant les cheveux pour aller s'enrouler violemment autour des reins de la jeune femelle, pour s'approprier ce corp fin comme une branche de saule qu'il ramène brutalement contre lui. La drow ne s'en formalise pas, au contraire, et pousse un miaulement. Donc celui-là a besoin qu'elle parle pour se lancer réfléchit-elle, joueuse. Dante tire les cheveux de Shyn'tae, elle tend la tête en arrière, exposant son cou, sa poitrine. Leur ventre plaqués l'un contre l'autre, il se met à humer cette jugulaire palpitante, l'odeur de la demoiselle. L'envie d'y planter les crocs, de la faire saigner est forte mais il résiste. S'il le fait , l'épreuve finira en carnage, il en est certain.

Elle même n'a pas l'air de s'en formaliser, ou bien est-ce l'idée que ca pourrait arriver qui nourrit le feu qui vit en elle. Ses jambes s'animent, enserrent les reins de l'homme. Il s’y sent entravé, mais se laisse faire pour le moment. Elles s'y appuient, son bassin entame une danse aussi lente que suggestive pendant que sa main valide se faufile comme un serpent entre eux deux en un mouvement qui a tout d'une question.

L'humain ne s’y oppose pas, c'est un geste qu'il attendait. Par dessus le pantalon, elle caresse, interrogative, ne passant pas encore sous le vêtement. Il la sent palper son membre qui reste obstinément au repos... pas encore... La sombre note que Dante a besoin d’un peu plus d’encouragement qu'une simple demoiselle nue et arquée arrimée à son torse. Un homme exigeant assurément.

Un frémissement parcourt le corps de la sombre. Mais ce n'est pas de la colère dans ses yeux… Dans cette position il appuie contre son bas ventre... Sa main glisse entre eux deux, le laissant la maintenir, elle lui offre sa confiance, et, sans forcer en rien, les dispose l'un l'autre.

- Oui.. Juste un murmure, comme si elle avait aimé cela.

Immobile, retenant sa respiration, il l'interroge du regard. Toujours respectueux de sa partenaire, il attend son accord… Si Shyn ne l'avait pas arrêté, les choses auraient été nettement plus.. sanglantes… Mais elle ne fait qu'offrir, un peu à la fois, le retenant sans en avoir l'air quand il s'emporte. Dante s'en rend compte mais reste indécis, rien n'est naturel dans cette situation. Il sent le pli du ventre de Shyn'Tae contre le sien, perçoit la moiteur au bout de son vit ... il voit parfaitement les deux rubis, et il ne s'y perd pas, il ne s'y trouve pas non plus… Ce n'est pas la bonne couleur pense t'il confusément. Ce n'est pas le bon toucher non plus, elle lui fait mal… Mais il a demandé cette douleur, cette situation finale. Rien ne lui est imposé, elle ne fait qu'offrir…

Et l'homme a décidé de prendre ce qui lui a été offert… Si ca l'est encore, parce qu'elle a le droit de changer d'avis, il est bien des choses mais pas un violeur. Shyn'Tae Vaenre est un test qu'il s'impose à lui-même… Jusqu'où est il capable d'aller?

Tu veux encore?

Finit t'il par demander, sans émotions apparente. Par contre, fait exceptionnel, la drow peut sentir le coeur de l'homme battre à cent à l'heure. Même s'il le cache admirablement, il est anxieux.

Pour réponse, le bras droit de la demoiselle se pose sur son épaule, et, s'y appuyant, elle avance lentement son bassin sur lui. Elle ne va pas abandonner maintenant après avoir fait tout ce chemin après tout, même s'il lui parait légitime de se demander pourquoi elle fait cela exactement. Peut-être par curiosité, peut-être simplement de fil en aiguille et parce que justement, elle n'est pas du genre à reculer. Et lui non plus n'est pas de ce genre, depuis le temps qu'ils se connaissent, ils savent cela l'un sur l'autre.

Par curiosité, ca doit être ca. Il est si bizarre, si différent…

Ses lèvres s'écartent, il se glisse lentement en elle, la monté des sensation est si différente ainsi, elle a le temps de sentir ses chairs l'accueillir. Ses jambes, ses pieds fins se tendent, ses paupières se ferment à demi. Il est si chaud, il est si hésitant.

- As-tu peur.. de quelque chose? Soupire-t-elle finalement sa voix portant les accents du plaisir.

Dante ne bouge pas, la soutient, la retient et l'immobilise, le temps de comprendre et d'apprivoiser ce contact. C'est… pas pareil, il respire rapidement, les yeux à mi-clos, sauvages, fixant la gorge à portée… Le soupir de la drow le tire de ses pensées où désir et révulsion viscérale se mélangent. Là, en elle, ce n'est pas sa place… Ca l'agace en fait, comme d'habitude, il veut que ca continue et que ca s'arrête. L'étreinte de l'homme se resserre, rassurante et menaçante à la fois.

- J'ai peur de rien… Répond il, restant immobile. Shyn'Tae peut le sentir, ce membre qui l'emplit très bien, commencer à mollir.
- D'accord. Anxieux alors... Elle exerce ses muscles, se resserre autour de lui. Ses lèvres viennent chercher un baiser. Détends-toi. Tu peux arrêter quand tu veux... aucun reproche.
- Je veux pas te tuer... se contente-t-il de répondre d'un ton parfaitement neutre.

- Promis.. si tu essayes de me tuer, je te le ferai savoir.
A pleine paume, sans douceur ni brutalité , Il se remet à caresser sa peau d'ébène avant de faire basculer son amante de nouveau sur le dos sans lui faire de mal. C'est étrange, elle sent à nouveau sa vigueur en elle, mais loin du plaisir qu'elle s'attendrait à voir sur son visage, la drow y constate surtout le soulagement.

Pendant un moment, Dante se redresse, parcoure la peau noire à pleine paume, ferme et direct. C'est le plus proche de la douceur qu'il peut aller en se forçant. Un style de caresse différent de ce dont la drow a l'habitude à coup sûr. La mèche noire lui balaie le front, il a l'air concentré, regardant Shyn'tae avec une intensité proche de l'incandescence, mais pas dans les yeux… I

Une expérience sans nulle autre pareille , note la partie la plus analytique de l'esprit de la danseuse Eldéenne. Pourtant les attentions si inhabituelles de l'humain ne sont pas si désagréables lorsqu'on s'y habitue, à moins que ce ne soit sa virilité toute sauf modeste logée en elle. Après mûre réflexion et un soupir causé par un nouveau coup de rein, la demoiselle confirme cette hypothèse, ou du moins s'en auto persuade t'elle. Ses cuisse se replient doucement, jambes posées sur ses propres épaules. Elle se sait sans défense, et cette sensation compense aisément d'autres faiblesses de cette amant là.

Dante a parfaitement conscience de la vulnérabilité de sa partenaire et les possibilités de souffrances, même fantasmées, suffisent à l’enhardir. Tranquillement, apprivoisant les sensations se laisse t’il aller du corps sinon de l’esprit. D’emblée, avec autorité s’approprie t’il les jambes repliées et se les appuie sur ses propres épaules, s’en servant comme butoir pour chaque coup de rein qui s'ensuit, faisant onduler le corp délicat sous ses mouvements. La main de la drow glisse sur le plancher, cherche un appui impossible à trouver, mais quelle importance. Elle étouffe un cri.

Lui n’est pas satisfait, c’est trop... Trop de bois, trop de peau, trop de son, trop d'odeurs… Ses sens saturent, Dante sent La Bête s’agiter dans la prison. D’ailleurs un éclair flamboie brièvement dans les prunelles dépareillées juste avant qu’il ne se retire brusquement d'elle, laissant Shyn désorientée, privée de sa chaleur, haletante, ses yeux interrogatifs. Les prunelles carmines reviennent le suivre, emplies d'un désir inassouvi.

- Me touche pas. Bouge pas... Gronde t’il, limitant les contacts au maximum. Son ventre se serre. Etrangement, la drow obéit, elle ne fait plus un geste, seul son souffle profond retentit. Elle pose ses mains sur ses chevilles pour les retenir pendant que lui se glisse entre ses cuisses d'ébènes.... Sa bouche s'avance, allant vérifier l’état de sa perle et de son intimité.

Elle se tend, le laisse agir, se mord la lèvre. Lui persévère un moment, la tenant en condition, histoire de laisser la pression redescendre en sa propre personne, les barreaux de la prison de La Bête étant violemment secoués, ce salaud de Zhak’Bar ne recoit aucune réponse autre qu’un gigantesque va chier mental. Il ne manquerait plus que la Bête se libère et s'invite sans prévenir.

Prenant le temps de respirer un peu, Dante s’adonne a cet acte comme il laverait la vaisselle. Avec calme et méthode. Au moins elle écoute et obéit.

Elle sent ses efforts, les bulles pétillantes qui naissent de son bas ventre pour envahir son corps tendu. Elle agrippe plus fort sa jambe, son bras gauche plus maladroit. Elle se laisse aller. La situation est si étrange, devrait-elle lui déplaire? Lui est froid, clinique, elle obéit. Jusqu'à quel point est-ce un jeu? Ca l'est pour elle, et cet humain a trouvé par hasard des braises de sa psyché qu'il attise maintenant, faisant couler le feu liquide du désir dans ses veines.

Soudain il se retire encore une fois, ne laissant derrière lui que l'air frais sur sa peau humide. La demoiselle miaule de frustration, sans pour autant faire plus que frémir et s'arquer. Se sentant de nouveau prêt, Dante se redresse encore, surplombe sa partenaire.

Il Remonte, tel un fauve, par dessus le corps offert pour aller exiger de lui même un baiser, les crocs à demi sortis pour partager avec la sombre les fruits de son labeur. Elle se soumet de toute sa passion sauvage à cet acte dominateur de sa part sans être brutal. Ses mouvements forts et solides, décidés, contrastent avec son regard qui refuse de la fixer, et qui reste inexpressif. Et encore ces spasmes fugaces quand leur épidermes se rencontrent.

Sa sombre partenaire n'hésite plus à s'offrir complétement maintenant. Sauvage mais domptée, les yeux peuplés d'éclats de désir. Elle prend chaque contact qu'il lui offre, chaque occasion de partager le feu ardent qui coule en elle. Le corp du mâle est chaud limite brûlant. Ses scarifications sont autant de rigoles et de vallées, étranges, bestiales…

D'un geste de la joue, maintes fois observés mais dont elle n'avait jamais été la récipiendaire jusqu'à présent, L’homme la gratifie d'un léger effleurement. Par ce simple geste, Dante reconnaît la place spéciale que Shyn a prit , mine de rien, sans sa vie. La peau parfaitement rasée de l'homme frôle celle satinée de la femelle avant que, soudainement, il ne la redresse. Elle le laisse la guider, lui la retourne pour sentir son dos contre son torse.

Son vit se déloge un instant, mais, d'un mouvement impérieux et possessif, il se réapproprie toute l’intimité de la sombre, un doigt sur sa perle, signe manifeste qu'il a été attentif au précédent plaisir de Shyn'Tae. Et pendant qu'il se glisse de nouveau en elle, fermement et l'empale lentement sur son membre en un geste contrôlé, la seconde main remonte, emprisonnant le bras valide de la belle au creux de son coude et va à la conquête d’une menue colline, martyrisant entre deux doigts le sommet érigé par le désir. Elle se cambre, s'agite, se cabre comme une monture à dompter. Pourtant, loin de chercher à s'échapper, sa partenaire accompagne ses gestes par la passion. Haletante, un gémissement s'échappe de ses lèvres, ses yeux clos, alors que la sueur commence à rendre luisante sa peau douce.

Nichant la tête dans le creux du cou de son amante, grondant sourdement sur une note inconnue, l'humain plante ses dents droites et solides dans l'épiderme, mais sans la transpercer. La sombre comprend le message et s'immobilise à nouveau. Ainsi maintenue prisonnière, l'homme est certain qu’elle ne le touchera pas. Alors trouve t'il enfin le compromis vaguement acceptable pour lui…

Et Dante prend, sans être violent plus que nécessaire et avec un plaisir relatif, ce quil veut de ce que corp captif lui offre de plein gré… Le dos lisse de Shyn racle sans pitié ses scarifications, a moins que ca ne soit l'inverse. Peu importe, ca lui fait mal, ce qui indique qu'il est vivant. Ses mouvements prennent de l'assurance, mais il y a toujours un infime moment de flottement entre chaque coup de rein, comme s'il se demandait s'il continue ou pas. Aussi précis qu'un chirurgien, la grande main continue son ouvrage sur la perle de la drow dont l’humidité est manifeste.

Et au fur et à mesure que la chaleur se répand dans ses reins, il gronde plus fort, de défi et de rage, les dents appuyées sur cette chair offerte...

La drow chante maintenant. Manifestement elle n'est pas du genre à faire preuve de retenue, mais est-ce vraiment une surprise. A genoux, tendue, elle s'offre sans bouger, de peur qu'il s'arrête. Les grandes mains ont finalement trouvé de quoi l'enchanter, et son corps rebondit à chaque coup. Les bras puissants de Dante la retienne, sa main gauche à elle posée maladroitement sur le sol, incapable de la soutenir même si elle tentait. De toute façon, solidement et fermement, il s'en occupe, la tient et la retient, ne la laisse ni tomber ni fuir. Son grondement se teinte d'urgence.

Il la sent se tendre tel la corde de son arc, ses oreilles se dresser, frémissantes. Elle se resserre autour de lui, Elle retient jusqu'à son souffle. Et le plaisir se libère soudain, en une série de vagues délicieuses et intoxicantes pour la drow, l'apothéose de sensations si belles qu'elle font oublier tout le reste pour quelques instants au moins.

Quelques secondes plus tard, c'est au tour de l'homme de ralentir et s'arrêter. Savoir s'il a joui est flou… Même pour lui. Dante a les reins en feu, il ne sait pas si les spasmes qui l'agitent sont les siens ou ceux de sa partenaire dans ses bras.

Lorsque la passion la libère finalement, elle se laisse aller dans les bras de son amant, un sourire aux lèvres. Les dents sur son cou lui font mal, mais ce n'est pas grave. Au contraire, cela met peut-être d'autant plus en valeur le reste. Ce n'était pas si mal, elle doit bien reconnaitre qu'il apprend vite et qu'il a des qualités… Le souffle court, il la maintient un court moment, avant de décoincer ses mâchoires… Dans tout ca, il ne l'a pas fait saigner… C'est la bonne nouvelle.

- Merci... murmure-t-elle finalement avec langueur. C'est étonnant... Elle en a connu plein de beaucoup moins attentifs à son propre plaisir. Elle n'aurait pas cru que pour lui ce serait important.

Dante pose son front contre le dos humide et frémissant de Shyn'tae, encore en elle… Grinçant silencieusement des dents.

-Bouge pas... s'il te plait… Une minute… Je t'ai fait mal? Demande t'il d'un ton froid pour qui ne le connaitrait pas. Elle secoue la tête. Ce n'est pas entièrement factuellement vrai, mais elle comprend ce qu'il veut dire. "C'était bien..." Finit-elle par répondre. Il en semble satisfait.

Elle ne voit pas son visage et c'est bien ainsi… Alors relâche t'il lentement sa prise sur son amante, la laissant reprendre son souffle et ses repères mais sans la laisser tomber. Elle se laisse aller en soupirant, et, penchant la tête en arrière, tente d'apercevoir son amant. Nu, la marque de Zhak'Bar sur sa cuisse bien visible, Dante s'éloigne un peu et se met à la recherche de ses chausses qui ont mystérieusement disparues avec ses bottes dans le processus. Etrangement, il est tendu. Etrangement, il est soulagé à la fois.

- Ca allait pour toi? La voix de la sombre est douce, l'opposé de ce qu'on attendrait d'une enfant d'Uriz.

S'immobilisant d'un mouvement à la question, pris au dépourvu, Dante la regarde étrangement, comme s'il ne la reconnaissait pas. Pendant une seconde ou deux, il la regarde avec Faim et malveillance, comme si elle était une proie particulièrement appétissant. Il se recroqueville sur lui même, perdant un bon dix centimètres. Adoptant une posture coulante… Avant que ses prunelles ne s'adoucissent sensiblement, reprenant un semblant d'humanité, il reprend sa posture droite et souple comme si de rien n'était, se détourne, aucunement gêné par sa nudité, pour ramasser ses pantalons. C'est la première fois qu'on lui demande… Il a envie d'un bain… Une cuve bouillante avec beaucoup de savon. Ce n’est pas sa faute à Shyn. Alors ferme t’il sa grande gueule.

-Oui, sinon tu serais morte… Mais c'était très bien… La complimente t'il de son ton égal. T'étais pas obligée…
- Non, j'étais pas obligée... Je suis contente de l'avoir fait. Tu as décidemment beaucoup de talents cachés... Elle profitait de cet état enivrant qui succédait à la jouissance, son cœur petit à petit reprenait son rythme normal.

Rebaissant la tête, Dante regarde le sol un instant, muet. Ce n’est pas l’assassin qui est devant elle, ni l'homme toujours si chiant et si sûr de lui. Qui sait ce qu'il fait en tout temps. Celui qui se tient près d'elle en ce moment, elle en a eu un bref apercu à la cahute. Il est aussi à nu physiquement que mentalement, Shyn'Tae le sait. Comme elle sait que ca ne durera pas. Il est calme. Il n'y a pas de colère ou de rage, aucune haine… Il semble léger. Léger, hésitant et maladroit, comme s'il ne savait pas comment gérer son corp sans cette lourdeur, sans ces émotions toxiques omniprésentes. Il semble perdu aussi dans des pensées… Un moment, l'assassin penche légèrement la tête de côté, semblant écouter quelque chose. Qui sait ce qui peut bien se passer dans cette tête.

Je…?

Manifestement, la drow a dit une bêtise, mais s'avère incapable de comprendre laquelle. Dans ces cas là, elle procédait toujours de la même façon. C'est une sorte de réflexe: Elle reprend la parole.

- Faudra jeter un oeil à ce temple de... de... machin. Ca a l'air pittoresque.

Saisissant la perche, remettant sa carapace sur sa personnalité, Dante secoue ses chausses pour les libérer de ses bottes. Elle peut saisir la nuance dans le changement infime de sa posture.

-Habille toi, j't'accompagne…