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 Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence

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Andran Straggen
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MessageSujet: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeMar 18 Aoû 2020 - 14:37

Arcamenel 35 Karfias de l'An XVIII du Onzième Cycle, Quatrième Ennéade,
Cantharel, Marquisat de Sainte-Berthilde, Royaume de Péninsule.


Un ciel nuageux défilait sur Cantharel en cet après-midi. Pour une fois depuis plusieurs jours, aucun flocon, aucun grêlon, ni aucune goutte de pluie n'en tomba pour perturber les citadins. La neige recouvrait toute la capitale du Marquisat, et cela lui donnait un éclat, telle des paillettes sur un gâteau un peu trop sombre. Un vent léger secouait parfois les manteaux des habitants et les contraignaient à se recroqueviller sous leurs fourrures, cherchant la chaleur là où ils le pouvaient. Pourtant, cette température si peu clémente n'empêchait pas ces hommes et ses femmes à sortir. Il fallait bien vivre, faire tourner son commerce ou son atelier, délivrer ses missives, ou même protéger tout ce beau monde.

Andran était dehors pour les y aider. Sa princesse, appellation ne désignant personne d'autre que sa compagne Clémence, était revenue de loin et, fidèle à ses promesses, il avait financé l'achat de leur nouvelle maison. Mais, comme tout bien acquis, il fallait l'entretenir. La saison n'était certainement pas la mieux choisie pour ce faire, mais ce n'était certainement pas un hiver qui l'empêcherait de vivre heureux et décemment. Durant l'hiver, les étals se faisaient plus rare en ville, car les plus grandes foires étaient organisées durant les saisons moins froides. Et puis, les fermiers avaient déjà vendus leur récolte ou leurs produits d'élevage, et se tenaient prêts à passer l'hiver pour préparer leurs prochaines moissons. Ceci dit, les artisans, eux, conservaient leur activité, à l'abri dans leurs ateliers ou leurs boutiques. Nul besoin de préciser que cela était une excellente nouvelle, sans quoi Andran et Clémence ne pourraient pas forger leur chez-eux. Comme dans toute ville, la plupart des artisans se regroupaient dans un quartier, même si d'autres tenaient certainement boutiques là ou là. Ces endroits marchands à l'activité d'ordinaire débordante voyaient l'hiver chasser bon nombre de leurs clients, mais Andran, lui, avait tenu bon, tout comme sa compagne.

Réfugié dans un manteau si long qu'il glissait sur le sol neigeux, il portait une cape dont le col était en fourrure très épaisse recouvrant son cou. Ses mains étaient couvertes par des gants en cuir aussi noirs que ses bottes, alors que son épée, attachée à sa ceinture et rangée dans son fourreau, avait sa poignée dépassant de son manteau ensevelissant le reste sous son épais tissu. Si un chevalier savait se séparer de son armure ou de son cheval, il ne pouvait jamais laisser son épée loin de lui. Du moins était-ce le cas de tous ceux qu'Andran connaissait ou avait connu. Bras dessus, bras dessous, tant parce qu'ils s'aimaient que parce que cela leur apportait de la chaleur, Andran et Clémence arpentaient donc la ville à la recherche de matériels pour remplir et décorer leur maison, dont les principales pièces manquaient de derniers objets pour être terminées.

Si le couple était venu pour une raison précise, il appréciait flâner malgré le froid, l'un arrêtant l'autre dès qu'il apercevait quelque chose attirant son attention. Les tisserands étaient leur proie la plus facile, car un simple vêtement, pour elle ou pour lui, suffisait pour qu'ils s'y arrêtent. Mais, ils éprouvaient souvent la même facilité à s'arrêter devant la coquette bague d'un bijoutier, ou devant les odeurs fruitières ou florales d'un maraicher ou un fleuriste, lorsqu'en été ou au printemps, ils se montraient. En attendant, les magasins se tenaient proches les uns des autres, certains parfois même cachés sous des galeries marchandes, notamment dans les rues les plus actives. Toute décoration florale ou plantureuse était fanée à cause du froid, et les petites fontaines au centre des grandes places voyaient leur eau gelée.

« Nous avons presque tout ce dont nous avions besoin. » souffla le chevalier à sa belle, alors qu'ils s'étaient arrêtés dans une énième boutique.
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Sauveur Hadjaoui
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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeMar 18 Aoû 2020 - 19:25


Le Nord était un pays qui manquait cruellement de couleur. Les hivers étaient longs et paraient le paysage de blanc. Les autres saisons n'étaient pas beaucoup plus chaudes et le ciel se couvrait souvent d'un voile gris. Les gens qui y vivaient étaient presque monotones tant ils semblaient uniformes vu de loin. Ce jour ressemblait presque à tous les autres et les rues conservaient une fois de plus le même visage... A un détail près. Quelque chose se détachait de ce tableau qui aurait perturbé un peintre qui, perché du haut de sa fenêtre, aurait voulu poser sur la toile le même spectacle que celui qu'il avait vu les jours précédents. Un visage se démarquait des autres. Non pas par sa difformité. Non pas par son excentricité. Mais tout simplement par sa différence.
Solidement attachée au bras d'Andran, une belle métisse marchait, cherchant à s'abriter du froid autant que des quelques regards qui les dévisageaient parfois en passant près d'eux. Son teint marqué par son sang zurthan, ses cheveux épais et ondulés coiffés simplement, elle ne passait pas tout à fait inaperçue. C'était sa première sortie en Péninsule depuis longtemps. Et la toute première en s'affichant ouvertement aux côtés de son compagnon. Clémence évoluait timidement, partagée entre la joie et le dynamisme que lui procuraient ses récents projets avec le chevalier et la crainte de cette région si peu tolérante envers les étrangers.

-Vraiment ? Répondit-elle en tournant un sourire amusé vers Andran, à la fois en accord et en désaccord parfait avec lui.

Ils venaient de faire bon nombre d'achats, la plupart devant être livrés chez eux dans les jours à venir. Et en même temps, il leur manquait encore tellement de choses. Ils avaient toute une maison à remplir et partaient de rien. Le noble avait vécu la majeure partie de sa vie comme chevalier de l'Ordre des Marcheurs Austères et n'avait eu que très peu de biens personnels jusque là. Quant à la jeune femme, il était difficile de partir de plus bas qu'elle... Il leur fallait tout : les meubles, la vaisselle, les tentures et même les fournitures les plus basiques telles que des vêtements pour l'estrevine.
Parmi leurs nouvelles acquisitions, il y avait une robe dans un paquet, la première de ce qui devrait un jour constituer la garde robe de la jeune métisse. Dans un autre sac se trouvait un manteau. Il aurait dû s'agir d'un vêtement neuf mais le filet de tissu contenait un habit qui avait parcouru bon nombre de lieues pour arriver jusqu'ici. Non, celui qu'ils venaient d'acheter se trouvait sur les épaules de la vaanie. Fait de coton, doublé de laine et rehaussé de fourrure, il était à la fois bien plus convenable pour ce pays que son ancien manteau mais aussi bien plus chaud. C'était d'ailleurs leur tout premier achat pour cette sortie et Clémence appréciait fortement la chaleur qu'il lui permettait de conserver tout contre elle, même si la présence d'Andran n'était en rien superflus.

-J'espère que Digne s'en est sorti avec les pochoirs.

Alors que les deux amoureux flânaient dans les allées commerçantes, les deux frères de la jeune femme œuvraient encore à rénover leur maison. Eux-mêmes y avaient consacré du temps depuis le retour de la belle mais il fallait bien qu'ils procèdent à quelques achats s'ils voulaient pouvoir utiliser les pièces qu'ils venaient de remettre à leur goût. Clémence ne pouvait qu'avoir une pensée amusée en revoyant son cadet essayer de trouver la technique pour appliquer les pochoirs sur le plafond du salon. Cela la faisait sourire malgré le malaise qui l'habitait depuis qu'ils étaient dehors. Le chevalier faisait pourtant tout pour la détendre et elle essayait de se prêter au jeu mais cela faisait trop de nouveautés... Et trop de dangers à la fois pour son esprit meurtri.

-Nous devrions peut-être leur ramener quelques douceurs... et nous reposer tous ensemble autour d'un thé ?

L'idée était lancée... Restait à trouver une pâtisserie ou une boulangerie. Les deux amoureux debout au milieu de la rue, Clémence regarda autour d'elle en espérant trouver son bonheur.
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeMar 18 Aoû 2020 - 20:45


L’événement était prévu de longue date. D’autres ne l’étaient pas du tout. Ses plans ont du être modifiés, ses lettres de même, les paquets et autres préparatifs tout autant. Elle ne se rend plus à un mariage, elle est en voyage et ces noces ne sont qu’une étape dans une quête longue et intense qu’elle n’aurait jamais songé effectuer en solitaire il y a deux ou trois ennéades de cela à peine. Une quête importante, loin de son père, loin de Fernel, loin de ses occupants et, surtout, loin du souvenir de celui qui n’y est plus.

Il a fallu donner les lettres de cachet, avertir les marchands, les palefreniers, les villageois, tous les orphelins afin que chacun prenne en considération que la Dame de Fernel ne serait pas de retour avant de longues, très longues ennéades. Elazar est désormais le maître du domaine, en son absence, la garde étant assurée par le Capitaine Atréis, en qui elle a toute confiance. Les défenses sont sous la vigilance d’un jeune homme auquel elle n’a pas eu la force d’adresser un mot avant de quitter son domaine à l’aube. Elle n’a pas pu. C’était trop difficile. Il ressemble tellement à son père, sur bien des points, qu’elle aurait encore fondu en larmes, dans une de ces nombreuses crises qui ne l’ont pas quittées pendant des jours.

Après s’être assurée de disposer des fonds suffisants, des adresses utiles et de tout ce dont elle a besoin pour voyager l’esprit tranquille, Louise a quitté Fernel sans dire un mot à personne, vêtue comme son escorte, portant des habits typiquement masculins mais adaptés à ses formes de femme. Des bottes, des pantalons ajustés, une chemise d’un bel écru propre, une veste sans manches capitonnée et doublée de fourrure, le tout dissimulé par une lourde cape de laine doublée elle aussi de fourrure. Des mitaines de cuir protègent ses paumes tout en laissant ses doigts libres de toute entrave, permettant un meilleur maniement des rênes. A sa taille, une ceinture de cuir merveilleusement ouvragée aux motifs de feuilles de chênes et de chevaux stylisés, les emblèmes de Fernel. A cette ceinture, une dague. Ainsi parée, elle a jeté un dernier regard à son château avant d’enfoncer ses talons dans les flancs de Lasgalen et de sortir de la cour intérieure au galop, suivie par une vingtaine de ses meilleurs hommes.

La première partie du voyage jusqu’à Serramire a été la plus douloureuse pour la châtelaine. Ce trajet n’a pas été sans lui rappeler des souvenirs, des souvenirs heureux et d’autres qui le sont très nettement moins. Elle a refusé de s’arrêter dans les auberges dans lesquelles elle a rencontré les deux hommes les plus importants de sa vie. Elle a refusé et a tracé sa route, préférant les bivouacs dans les granges à un confort entourée de fantômes.

Passé la capitale, Serramire, Louise put enfin se détendre. Et apprécier les choses. Tout ce qui lui collait à la peau semble se détacher et tomber sous les sabots de son cheval. Pour la première fois de toute sa vie, personne n’est là pour lui rappeler ce qu’il convient de faire ou pas. Elle décide. Elle mène. Elle sait ce qu’elle doit faire. Et elle fait ça très bien. Son escorte, totalement masculine, lui est entièrement dévouée et aucun de ses ordres, toujours sages et réfléchis, n’est jamais remis en question.

En cette après-midi qui nous occupe, cela fait plus de dix jours maintenant que Louise a quitté son domaine. Des jours de pur bonheur à chevaucher toute la journée, à découvrir des paysages, à manger des plats inconnus et à rencontrer des gens. Des jours à ne penser à rien et à personne d’autre qu’elle, des jours en totale harmonie avec sa propre personnalité vive, impétueuse et farouchement indépendante.

Elle est là, dans les rues de Cantharel, entourée de cinq hommes, les autres demeurant à l’auberge qu’ils ont investi, afin d’apporter des soins à leurs chevaux. Ils sont de passage pour une nuit, ils reprennent la route le lendemain et Louise a exprimé le souhait de visiter l’endroit.

La neige est partout mais il ne pleut pas et le ciel, même s’il est chargé, ne semble pas vouloir déverser son trop plein sur les capes doublées des passants. Habillée comme ses gardes, la cape la couvrant jusqu’à ses pieds, la tête et le visage dissimulés par une grande capuche, la châtelaine regarde les rues, les maisons, les gens, sans dire un mot. Elle ne fait pas la conversation avec ses gardes. Rarement. Non pas qu’elle n’ait rien à leur dire, elle n’en ressent juste pas le besoin. Quand elle n’a rien à dire, elle ne dit rien.

Elle effectue de menus achats, ici et là, jusqu’à ce qu’une odeur merveilleuse vienne lui chatouiller les narines.

- Chaudes les oublies ! Chaudes les oublies !

Un large sourire de contentement s’affiche sous la capuche, elle prend les devants et trouve enfin la petite échoppe de laquelle s’exhale un si merveilleux parfum de pâte cuite et de miel assaisonné. La châtelaine s’y arrête, suivie de son escorte, à un pas derrière elle.

- Et pour le petit seigneur ce sera ?

C’est vrai. Avec un tel habillement, compte tenu de sa taille, elle peut passer pour un homme. Sauf que la capuche tombe, révélant de lourdes boucles noisette à peine maintenues par un peigne d’argent, des feuilles de chênes entrelacées.

- Ce sera six oublies roulées et nappées de miel.

Le marchand hausse un sourcil.

- Je payerai le supplément pour le miel. Faites donc.

Elle reste là, debout, le nez au vent, profitant de la bonne odeur, en toute simplicité, frottant le bout de ses doigts non protégés avec un sourire tranquille. Les petits bonheurs sont rares et elle sait les apprécier à leur juste valeur.

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Andran Straggen
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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeJeu 20 Aoû 2020 - 13:07

Andran pensait rentrer lorsque Clémence lui exposa l'idée de trouver une pâtisserie pour y acheter des gâteaux ou des biscuits. Durant l'hiver, ces petites douceurs sucrées étaient d'autant plus apaisantes lorsqu'elles étaient dégustées avec une boisson douce et chaude devant un feu de cheminée. S'habituer au froid du Nord, même lorsque l'on y vivait depuis longtemps, n'était pas une mince affaire. Pour une famille comme celle de Clémence qui avait vu le jour dans des contrées plus chaudes, nul doute qu'ils aimeraient se réchauffer de la sorte. Et, finalement, cela valait mieux que de s'enivrer de vin, de bière ou d'eau-de-vie.

Le chevalier agréant à la proposition de sa compagne, le couple se mit alors à la recherche d'un pâtissier. En hiver, ces artisans n'étaient pas difficiles à trouver, car les odeurs de leurs recettes se diffusaient rapidement dans la rue alors que la cité est moins active. En été, la foule ou des activités proches avaient tendance à chasser les senteurs, et il était nécessaire d'entrer dans la pâtisserie pour profiter pleinement visuellement ou olfactivement des confections de l'artisan. L'un dans l'autre, il valait mieux également de ne pas se trouver à proximité d'un forgeron ou d'un armurier dont l'activité pouvait également diffuser des odeurs. Et comme ce n'était pas le cas, Andran et Clémence ne tardèrent pas à pister un confiseur et partir à sa rencontre.

Le pâtissier portait la voix qui raisonnait dans la rue, tel un maraîcher ou un poissonnier cherchant à attirer le regard des passants sur leurs produits. En l'occurrence, il s'agissait d'oublies fraichement sorti des fourneaux. Il s'agissait d'un biscuit assez simple et classique, mais toujours prisé. Le pâtissier proposait d'autres confiseries, comme des massepains ou des macarons. De quoi faire le bonheur de quelques personnes qui ne rechigneraient certainement pas à faire une pause dans tous les travaux auxquels ils participaient, si ce n'est même de tout un peuple. Une foule s'était rassemblée devant le boutiquier, attirée par l'odeur du biscuit chaud. D'ailleurs, un groupe attira le regard d'Andran car ses membres étaient tous habillés de la même manière.

« Tiens, tiens… » laissa échapper le chevalier lorsqu'il entendit le qualificatif de "seigneur" pour l'un des membres dudit groupe. La curiosité l'en fit oublier sa compagne qu'il tenait toujours dans son bras, et encore plus la raison de sa venue chez le pâtissier pendant quelques instants. Il se re-concentra sur ce dernier qui attendait qu'il passe commande. Andran se tourna vers Clémence. « Nous pouvons en prendre plusieurs pour varier les plaisirs. Un sablé, un massepain et une oublie chacun, par exemple ? »

Cela n'était pas un problème de prendre plusieurs biscuits et gâteaux, puisqu'ils pouvaient se conserver quelques jours de plus. De plus, ni Andran, ni Clémence, ni ses frères n'étaient compliqués en ce qui concerne l'alimentation, et ils étaient même prêts à découvrir de nouvelles saveurs. Finalement, le couple choisit rapidement entre plusieurs confiseries et le chevalier reporta son attention sur le client qui l'avait précédé, et qui ne s'était pas tant éloigné. Il fut surpris de constater que, après qu'il ait rabattu son capuchon, "le petit seigneur" était en réalité une "gente dame". Elle était d'un âge comparable à celui de Clémence, en plus d'être plutôt pimpante, cette femme était souriante.

« Il est rare de croiser de nouveaux visages en ces temps si durs. » lui adressa-t-il avec un sourire. Son timbre ne trahissait ni malveillance ni méfiance, bien au contraire. Un chevalier devait se montrer courtois envers les femmes. « D'où est-ce que vous venez, ma Dame ? »
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeVen 21 Aoû 2020 - 8:30


Il existe deux catégories de personnes en ce monde. Il y a celles qui restent sagement dans les limites qu’elles s’imposent – ou qu’on leur impose, parce que la vie est ainsi faite, surtout quand on est une femme noble de Péninsule. Et il y a toutes les autres. Celles qui, par déception, par désespoir, par désir de vivre aussi, par conviction initiée par les aléas d’une vie brutale, décident de les dépasser. Louise fait partie de la seconde catégorie. Longtemps elle a obéi. Toute sa vie elle a fait exactement ce qu’on attendait d’elle. Depuis toujours elle a été façonnée de manière à ne pas réfléchir, à ne pas faire les choses par elle-même, à devoir toujours se référer à une instance supérieure et toujours masculine, devant écraser sa fougue, son envie de vivre, toute sa personnalité intense, pour rester dans les rangs sagement délimités par une société fondamentalement patriarcale et souvent misogyne. Mais cela…C’était avant.

Désormais, la maîtresse, c’est elle. Et elle savoure cet état de fait. Y compris dans cette simple promenade entourée de ses gardes dévoués. Au cours des jours précédents, elle a consolidé le respect qu’ils éprouvent envers elle, en vivant comme eux, en partageant leurs repas, tout en gardant une distance pleine de déférence, aussi bien envers ces hommes que sa propre pudeur, mettant la main à la pâte quand c’est nécessaire à la bonne marche du groupe. La châtelaine habituée au confort moelleux et douillet d’un château-fort aux grosses pierres et aux pièces toujours chauffées s’accommode parfaitement à cette vie sauvage, faite de granges, de repas pris sur le pouce, d’aléas et d’impondérables fâcheux pourtant résolus par son esprit pratique et orienté vers les solutions, toujours pour garder intact cet esprit de groupe.

Aussi, lorsque le marchand tend les pâtisseries vers un des gardes, c’est elle qui tend la main et qui les prend pour les donner à ses hommes. Elle ne se fait pas servir, c’est elle qui les sert. Sans que cela ne la gêne le moins du monde. Ses hommes, elle les connait depuis des années. Certains d’entre eux ont laissé femme et enfant pour l’accompagner. Un minuscule geste tel que celui-ci ne coute rien à son orgueil et apporte une brique de plus à ce rempart de confiance qu’elle veut construire. Les sourires ravis de son escorte en amènent un sur son visage. Elle tendra les pièces au marchand avant de se saisir de sa propre pâtisserie, remerciant d’une voix rauque avant de laisser la place à un couple arrivé peu après.

- Messieurs, bon appétit !

Les boucles voletant ici et là au gré du vent léger, le nez quelque peu rosi par le froid, elle mord à pleines dents dans la pâtisserie, se fichant bien de cette convenance qui voudrait qu’elle fasse preuve de modération et d’élégance. Au feu les conventions. Louise mange l’oublie pleine de miel avec un sourire de satisfaction, la bouche pleine, avant d’éclater de rire. Un de ses gardes a du miel plein la barbe. La châtelaine n’est pas en reste, le liquide doré coule le long de son index. La bonne humeur est communicative. De l’escorte s’élèvent des rires plus profonds, plus graves, des rires masculins.

Louise tourne pourtant la tête vers une personne qui semble s’adresser à elle. Un homme. Accompagné d’une dame telle qu’elle n’en a jamais vue. Elle les observe tous les deux, la bouche pleine de biscuit et de miel. L’escorte en fait tout autant, les rires cessant automatiquement pour faire place à un sérieux de circonstance. Si les hommes cessent de manger, il n’en va pas de même pour Louise qui hoche la tête, pour les regarder deux, voire trois secondes, avant de sourire et de reprendre une bouchée.

- Les temps ne sont pas si durs, allons voyons. Il fait froid, certes, mais…nous avons d’autres choses pour réchauffer les cœurs. Cela pourrait être bien pire.

Le froid, elle vit avec depuis sa naissance, elle en a l’habitude et le supporte très bien. Elle a un regard pour la compagne de cet inconnu, un bref regard interrogateur. Cela étant, elle n’insiste pas. Elle n’a pas l’intention d’instaurer un malaise alors elle penche noblement la tête en leur direction pour se présenter.

- Je suis Louise de Fernel. Je ne suis que de passage à Cantharel, je fais route vers Papincourt en compagnie de mon escorte.

Elle termine son oublie, déglutit et ajoute, toujours de sa voix rauque :

- Nous sommes arrêtés à l’auberge du Tonneau Percé, un peu plus loin à bas. Nous reprenons la route demain, le temps de prendre soin de nos chevaux et que mes hommes puissent prendre un peu de repos.

Louise soupire d’aise, lorgnant les autres pâtisseries, avant de demander en les regardant tous les deux, aimable et souriante :

- A qui ai-je l’honneur ?
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Andran Straggen
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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeVen 21 Aoû 2020 - 21:44

Andran devait bien reconnaître que cette journée n'était pas la plus froide, et que le Nord pourrait connaître bien pire. Après toutes ces années à endurer les froids glacials de l'hiver nordien, son corps avait appris à résister aux frissons, aux gerçures et au nez qui coule. Nul doute que ses voyages à travers le Nord, des côtes du Marquisat jusqu'aux montagnes d'Oesgard l'avaient un peu plus endurci. Ce n'était pas le cas de tout le monde, et c'est également pour cette raison qu'il évoquait des temps durs. Nombreux étaient ceux qui ne sortaient pas le bout du nez dès que la neige envahissait les rues de la ville, ou qui, s'ils s'y osaient, tombaient rapidement malades.

Finalement, la noble dame se présenta, et son nom ne lui rappelait rien. Même si elle avait admis n'être que de passage, Andran ne sut situer Fernel. Ce nom ne lui rappelait rien, alors qu'il connaissait bien le Marquisat de Sainte-Berthilde, et c'est pour cela qu'il soupçonnait qu'elle venait de loin. Nombreux étaient les nobles faisant route vers Papincourt pour assister au mariage de Tibéria de Soltariel avec Lohie de Brandevin. Louise de Fernel était la première qu'Andran croiserait, mais certainement pas la dernière, car, d'ici quelques jours, d'autres feront route vers Scylla.

« Je suis Andran Straggen, chevalier de l'Ordre des Marcheurs Austères, qui a son siège pas très loin de ce quartier. » se présenta-t-il, avant d'adresser à Louise une révérence distinguée. Il sourit en retour de celui de la jeune dame. « Et, voici ma compagne Clémence Acciari. Nous avons notre demeure dans un quartier un peu plus éloigné, et surtout beaucoup plus calme. »

Non pas qu'ils détestaient la foule, son brouhaha et son activité débordante, mais Andran comme Clémence appréciaient ressentir pleinement la sérénité et l'intimité qu'offrait une maison. Il était toujours plus aisé pour un couple de se savoir tranquille, surtout lorsqu'il était assez pudique et réservé. Le chevalier l'était probablement moins que sa belle compagne estreventine, mais l'était suffisamment pour ne pas trop en faire en sa compagnie.

« C'est un honneur de vous rencontrer. » ajouta-t-il à ses présentations d'un ton bienveillant. Il était rare qu'il rencontre des seigneurs ou des dames venant d'assez loin, et celle-ci semblait sympathique. « Nous connaissons la ville comme notre poche, si jamais vous avez besoin de guide. »
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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeSam 22 Aoû 2020 - 19:33


Clémence observait les douceurs proposées par le pâtissier. Si elle vivait dans le Nord depuis déjà presque deux décennies, elle ne connaissait quasiment rien des spécialités locales. Ce n'était certainement pas les gens de la troupe qui auraient pris soin de lui faire découvrir les régions et les villes qu'ils traversaient. Elle ne s'était d'ailleurs jamais mêlée à la foule avant de rencontrer le chevalier.

-S'il nous en restera pour le petit déjeuner demain, Aimé serait bien capable de manger sa part tout de suite. Plaisanta-t-elle.

Son frère aîné était aussi large d'épaules que son estomac était profond. Il ne savait pas rester inactif et avait toujours besoin de bouger et de se dépenser. Il fallait donc alimenter son corps en conséquence. Elle suggéra alors d'en prendre double quantité pour lui afin que personne n'ait à se priver le lendemain matin. Mais alors que le marchand se tournait vers eux car c'était à leur tour, Andran toisa la jeune femme qui les avait précédé et engagea la conversation. Le regard de l'estrevine croisa celui de la Dame puis dévia assez rapidement. Les nobles la mettait toujours mal à l'aise, même lorsqu'il ne s'agissait pas d'un homme. Elle savait que cela devrait devenir son monde aussi à présent mais elle avait encore du mal à s'y faire. Elle chercha à faire illusion en passant commande auprès du pâtissier afin de ne pas lui faire perdre son temps et qu'il prépare leur paquet le temps qu'ils discutent.

A l'écoute de son nom, Clémence fut bien contrainte de se tourner à nouveau vers la jeune femme et lui adressa une révérence et un sourire polis. Puis l'Inquisiteur proposa qu'ils se fassent son guide, sous prétexte qu'ils connaissaient la ville.

-Hum... Parlez pour vous, Andran. Je doute de savoir retrouver le chemin du Sanctuaire ou du Temple de Néera depuis chez nous. Fit-elle gentiment remarquer. Je ne suis même pas certaine de savoir rentrer. Conclut-elle avec une expression amusée.

Ne pouvant sortir seule, Clémence n'avait que peu eut l'occasion de découvrir la cité depuis qu'Andran l'avait libérée. Elle ne connaissait que quelques lieux stratégiques mais pas davantage. De plus, ils n'avaient emménagé que depuis une ennéade. Elle était donc bien loin d'être en capacité de renseigner qui que ce soit sur cette ville.
Tandis qu'elle parlait, son accent chantant ne put que la trahir sur ses origines car la Dame avait déjà entendu une intonation semblable, même si celle de la vaanie était moins marqué. Elle ne venait pas seulement d'une autre région, elle venait d'un autre pays. Sa couleur de peau n'était pas le bronzage doré des péninsulaire du Sud, son teint était à la fois plus terne et plus profond. Elle venait de bien plus loin, par-delà la mer, là où la neige n'était que rarement aperçue et où l'on croisait des gens à la peau bien plus sombre encore que la sienne.
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeDim 23 Aoû 2020 - 8:38


Les convenances auraient très certainement souhaité que Louise tende sa main à baiser mais le miel y règne en maître. Cela serait du plus déplaisant effet. Elle se contente donc d’incliner légèrement la tête, tout autant que son escorte. Certains d’entre eux regardent Andran avant de s’échanger discrètement des œillades perplexes. L’Ordre des marcheurs austères semble ne rien évoquer à personne dans la petite troupe de Fernel. Louise cache son ignorance sous un agréable sourire avant de regarder la jolie femme qui accompagne Andran.

Un chevalier et sa dame. Ils ne sont pas mariés. Andran l’aurait certainement mentionné si c’était le cas. Et toute la cendre des sentiments perdus, toute la douleur d’un cœur meurtri et piétiné, affreusement balafré, tout cela s’éveilla d’un seul coup.

Un chevalier et sa dame. Elle les regarde tous les deux, les trouvant superbement assortis. Un courtois et noble seigneur, une belle dame au teint de soleil, sur un joli fond de neige, au milieu des odeurs alléchantes de pâtisseries et de vin chaud. Dans une autre vie, elle aussi aurait pu connaître cela. Se promener sans penser à rien, au bras de celui qu’elle aime, à faire des projets de toutes sortes, à parler, sans arrêt. A rire.

Les ombres crochues maintenant les plaies fermées enfoncent leurs griffes dans le palpitant saignant à nouveau, l’obligeant à reprendre le contrôle. Immédiatement. Louise salue donc, de son plus beau sourire, la jolie Clémence, tout en se demandant combien de temps cela prendrait avant qu’Andran ne se décide à retourner sa veste et à fuir, lui aussi. La chevalerie, c’est un concept auquel elle ne croit plus vraiment, les petites ombres aux griffes acérées se chargent de lui rappeler toute la vacuité de ce mot. Chevalerie. Louise sourit plus encore, tout ce qui se passe en son for intérieur étant totalement insoupçonnable. Si elle ment mal, elle dissimule très bien.

- Tout l’honneur est pour moi, je vous assure. Il est plaisant de rencontrer d’autres visages en d’autres lieux. Je ne quitte que très rarement mes terres, surtout en hiver car il peut être particulièrement rude aux pieds des Monts d’Or. Cependant, pour rien au monde je n’aurais manqué ces noces, donc…me voilà !

Louise remarque que Clémence évite de la regarder. Elle hoche la tête, perplexe à nouveau, avant de se regarder. Est-ce sa tenue qui indispose la jolie compagne du chevalier ? Elle fait pourtant une révérence et un sourire polis. Du même genre que ceux qu’elle-même esquisse quand elle ne désire pas prolonger plus avant une conversation ou pour signifier un discret inconfort. La châtelaine comprend que Clémence ne vit pas ici depuis très longtemps puisqu’elle semble incapable de s’orienter, ce qui amène un nombre considérable de questions en l’esprit de Louise. Des questions que par retenue et élégance elle ne posera pas, pour ne pas indisposer davantage la jolie Clémence. Son teint, son accent, toute sa radieuse beauté pleine de soleil, tout ceci n’est pas sans lui rappeler une personne pour laquelle elle éprouve tant de choses contradictoires. Une fois de plus, les petites ombres ricanent tout en serrant leur étreinte de métal sur son cœur.

- Excusez mon apparence. Je présume que vous n’avez peut-être pas l’habitude de voir de nobles dames ainsi vêtues. Les longues chevauchées en robe sont impossibles. Je préfère largement les tenues masculines quand je voyage et je n’aime pas les carrosses.

Elle a un mouvement du bras pour se désigner, d’un sourire plein de malice, dévoilant au passage une ceinture à laquelle pend une dague, fugace vision.

- A dire vrai, je ne fais qu’une visite légère et rapide. Le reste de mon escorte soigne les chevaux à l’auberge et le soleil disparaît vite. Si vous pouviez me renseigner un endroit digne d’intérêt, je serais ravie de m’y rendre et de le découvrir en votre compagnie…

Louise a un sourire poli et neutre, ajustant ses mitaines de cuir, avant de rabattre sa capuche sur ses cheveux et de jeter un regard à Clémence.

- …sauf si d’autres occupations plus urgentes requièrent votre présence ailleurs, bien entendu, auquel cas il vous suffit de m’expliquer. Je trouverai bien un passant pour m’indiquer le chemin. Je ne veux pas être un ennui pour vous.

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Andran Straggen
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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeDim 23 Aoû 2020 - 16:01

Le sourire de Clémence semblait trahir un fond de vérité qu'Andran ne pouvait ignorer, auquel il répondit par un autre sourire. Mais, elle n'était revenue à Cantharel que depuis peu de temps, et, la ville étant grande, il lui faudrait du temps pour y prendre ses repères. Son compagnon l'y aiderait jusqu'à tant qu'elle ne ressente plus la nécessité qu'il soit présent pour la protéger et la rassurer. Mais, nul doute que ces mois passés ici, certes avec un statut légèrement différent, lui permettaient déjà de trouver son chemin.

« Cela viendra, Clémence. » lui assura-t-il en l'enlaçant fortement pour quelques secondes. Il avait tant de choses à lui enseigner, et il lui en avait déjà appris certaines. Il était loin d'en avoir terminé, et il s'était découvert un goût pour apprendre des choses à autrui. Du moins était-ce le cas avec elle, et il lui faisait savoir en lui adressant un sourire lorsque leurs regards se croisèrent. « Cela viendra plus vite que vous le pensez. »

La remarque de Louise concernant son apparence amusa Andran. Vue la complexité des robes péninsulaires, et leur inconfort chronique, il pouvait comprendre que, pour des voyages longs, les femmes préfèrent s'en passer. Et les carrosses, bien qu'ils permettaient de supporter cet inconfort, étaient bien plus lents qu'un cheval seul. Les voyages étaient déjà suffisamment long pour rejoindre le Sud du Royaume, alors si c'est pour les ralentir un peu plus avec des engins lents… Le dernier voyage d'Andran à Diantra, avec Clémence d'ailleurs, suffit à les convaincre de se contenter de leur monture respective.

« J'espère, en tout cas, que vous avez préparé du rechange pour la cérémonie. »

Le chevalier ajouta un sourire malicieux à sa remarque ironique. Il se doutait bien que Louise n'assisterait pas au mariage dans une pareille tenue, ou il l'espérait sincèrement. Rares étaient ceux qui voyageaient en tenue de cérémonie. Bien qu'elle n'ait pas eu le luxe de pouvoir sillonner les routes du Royaume, elle saurait certainement se comporter en dame et s'habiller en conséquence, selon les moyens de sa maisonnée.

« Cantharel est une grande cité et le cœur des activités du Marquisat. L'hiver repousse les foires et autres festivités, c'est vrai. Pourtant, de nombreux endroits valent le détour, malgré le froid et la neige. » dit le chevalier en reprenant son sérieux et en haussant les épaules. Lui qui venait d'une cité portuaire, son seul regret était l'absence d'un fleuve ou d'une mer à proximité. « Cela dépend surtout de vos préoccupations et de vos envies… et du temps que vous avez à disposition. »

Andran avait conscience que le temps lui manquerait pour une visite complète de la ville, mais les longs voyages nécessitaient toujours des instants plus légers pour se reposer. Il ne connaissait rien des goûts et des passions de Louise, et encore moins des activités qu'elle avait bien pu exercer à Fernel. Le chevalier ne lui avait même pas demandé où se situaient ses terres. Et, il avait lui-même ses préoccupations, notamment cette femme qu'il tenait toujours dans ses bras.

« Nos préoccupations se portent sur notre demeure, sur laquelle nous avons entrepris des travaux pour qu'elle soit en harmonie avec nos goûts respectifs. » ajouta Andran qui souleva le grand sac qu'il tenait de sa main libre pour les montrer à Louise. Il reposa les yeux sur Clémence, à la conquête de son avis. « Que pensez-vous de sa proposition, Clémence ? Peut-être découvririez-vous un endroit que je n'ai pas songé à vous montrer, mais je ne veux pas vous l'imposer. »
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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeDim 23 Aoû 2020 - 19:02


Clémence n'avait pas anticipé cela. Louise craignait que ce soit sa tenue qui la perturbe. Si seulement elle savait ce qu'elle-même avait portée dans sa vie... Mais faisait-elle à ce point illusion que l'on pensait l'estrevine issue d'une bonne famille ? Son manteau neuf laissait apparaître une partie des manches de sa robe qui, pour l'heure, n'avait rien de locale. Les couleurs et les motifs provenaient tout droit d'Ithri'Vaan. Sa première robe péninsulaire, Andran la portait dans l'un de leurs sacs.

-Oh non non, ce n'est pas cela. Elle hésita à poursuivre. Je... n'ai pas l'habitude voir des nobles dames, tout court. Elle tourna la tête vers son compagnon mais sans lever les yeux vers lui. Nous ne sommes pas issus de la même condition.

Elle n'aurait sans doute pas besoin d'en dire davantage pour justifier sa réaction. La noblesse pouvait être impressionnante pour les gens du commun. Il suffisait d'être de sang bleu pour avoir tout pouvoir sur la vie de quelqu'un qui ne l'était pas. Clémence était à présent protégée par le chevalier mais, sans lui, elle redeviendrait une femme du peuple. Sa relation avec lui ne faisait d'elle une personne plus importante que tant qu'il était là pour veiller sur elle.

Son compagnon l'étreignit brièvement, cherchant à la rassurer quant au fait qu'elle ne saurait s'orienter seule dans cette ville. Elle lui répondit d'un sourire : elle n'en doutait pas. Cependant, son apprentissage serait sans doute ralenti du fait de ne pouvoir sortir sans être accompagnée, et pas seulement parce qu'elle avait besoin d'un guide. La présence de la jeune femme au teint coloré n'était pas du goût de tous dans la région. Quelques regards désapprobateurs ou dédaigneux ne faisaient qu'ajouter au malaise actuel de la belle métisse.

Tandis que la discussion se poursuivait, Clémence récupéra la commande faite auprès de pâtissier et sollicita silencieusement Andran pour obtenir de quoi le payer. Il faudrait peut-être qu'ils songent à ce qu'elle ait sa propre bourse pour pouvoir faire ses emplettes en son absence. Le chevalier ne pourrait pas toujours l'escorter, il convenait donc qu'elle puisse se débrouiller toute seule. Lorsqu'elle reporta son attention sur le petit groupe, elle comprit que l'on parlait de visite et on lui demanda son accord. Prise un peu de court, la jeune femme songea à ses frères en train de travailler.

-Nous pourrions peut-être aller déposer nos affaires à la maison et proposer à Aimé et Digne de nous accompagner ? Les pauvres n'ont pas beaucoup pu visiter Cantharel depuis leur arrivée.
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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeDim 23 Aoû 2020 - 20:43


Le voilà qui enlace sa compagne. Louise regarde ailleurs, l’air totalement désintéressé alors qu’il n’en est rien. Que voilà une injustice à ajouter sur la petite note tenue au secret en son cœur. Un chevalier peut prendre qui il veut comme épouse. Elle, elle n’aurait de toute façon jamais pu vivre son histoire au grand jour. En quoi est-ce différent ? En rien. Si ce n’est qu’Andran est un homme et que de ce fait, il a absolument tous les droits. Cela ne va pas plus loin que cette considération phallocentrique. Son geste pourra aisément passer pour de la pudeur ou une élégante discrétion, afin de ne pas déranger des amoureux par un regard gênant ou gêné.

- Si mes bagages se perdent en route, je serai contrainte d’assister aux cérémonies en cette tenue, en effet. Espérons que cela ne se produise pas. Et puis très honnêtement, même si cela devait arriver, mes terres sont bien trop insignifiantes pour que cela me porte préjudice…Telle que vous me voyez, Messire, je ne suis pas plus inquiète par cette éventualité que par la perspective de rencontrer des congères de deux mètres de haut.

Elle a un sourire tout aussi malicieux que celui du chevalier, les regardant à nouveau cette fois. Une haute silhouette en filigrane apparait derrière eux, un homme aux yeux vairons, au sourire de gros chat et à la peau de miel. Il place un doigt dans sa bouche, si loin qu’il est sur le point de vomir. Louise a un rire exprimé par le nez, discret, avant de baisser la tête pour sourire à l’aise. Cela aussi passera pour un amusement sincère. En se relevant la tête, elle dit enfin, d’un air joyeux :

- Vous avez évoqué le temple de Neera tout à l’heure. Est-il loin d’ici ?

Louise a un sourire tout à fait gentil pour Clémence. Bien sûr qu’elles ne sont pas de la même condition, elle l’a compris avant même qu’elle ne le dise. Cela étant, cet état de fait ne change rien pour la châtelaine. Louise a un immense respect pour les gens qui occupent et travaillent sa terre, elle les connait, elle les aide et elle en prend soin. Les gens de Fernel savent qu’ils peuvent compter sur leur Dame et sur le château en cas de coup dur. En témoignent les orphelins qui vivent à Fernel, aux frais de Louise, des petits enfants qui reçoivent à manger, un lit et des vêtements, en attendant qu’on leur trouve une famille ou un emploi dans les fermes alentours. Certains préfèrent rester au château pour y servir. Elle se sent à l’aise avec les gens du peuple. Elle-même met parfois la main à la pâte, partage des moments avec ses domestiques et ses serviteurs, des moments de joie simple comme des anniversaires…

La châtelaine dissipe encore un souvenir par un sourire et s’adresse directement à Clémence.

- La naissance ne fait pas la noblesse, à mon sens. Un homme ou une femme qui travaille dur toute la journée, pour nourrir sa famille, entretenir sa terre, a cent fois plus de mérites que tous ces paons pleins de morgue que j’ai eu l’occasion de rencontrer et qui se vautrent dans un luxe et des privilèges de naissance alors que la misère s'étale sur leurs domaines.

Louise a un sourire en coin et ajoute :

- Tous les nobles ne sont pas à placer dans le même panier. Comme partout…il y a les gens bien, et il y a les autres. Il y a les conventionnels…et il y a les autres. Vous verrez. J’espère en tout cas vous laisser une agréable impression des dames de la noblesse, Clémence.

Quelque part, elle a un peu de peine pour cette jolie femme au teint de soleil. Plonger dans ce monde plein de requins n’est pas aisé…Elle reporte son attention sur son escorte. Elle n’a pas bougé d’un pouce.

- Le temple, un lieu remarquable, n’importe quoi qui soit digne d’intérêt, tant que nous soyons de retour à l’auberge avant la nuit. Je ne veux pas inquiéter mes hommes. Nous vous suivrons, et écouterons vos explications avec attention, Messire.

L’escorte derrière Louise se rapproche d’elle d’un pas effectué en parfaite synchronisation. A dire vrai, elle est impatiente de se mettre en mouvement. Ils sont bien mignons tous les deux mais la rencontre, même si elle reste joyeuse et détendue, est une épreuve difficile pour la châtelaine, qui n’en montre absolument rien. Autant ne pas tester ses limites et faire en sorte qu’elle ne voit plus toutes ces petites attentions de couple uni et qui se voue un amour flagrant. Le mouvement, la distraction, tout cela lui sera salutaire.


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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeDim 23 Aoû 2020 - 21:59

Andran resta pensif à l'idée évoqué par Clémence. Quitte à passer quelques heures à découvrir la ville, autant en faire profiter tout le monde. Ce n'est pas cela qui réduirait à néant leurs projets pour leur maison. Si Louise accepterait de passer un léger détour vers leur demeure, certes à proximité, mais qui les éloignerait du Grand-Temple, ils pourraient procéder ainsi. Et, force était d'admettre que poser leurs affaires leur retirerait ce poids des emplettes. S'il leur restait un peu de temps, une activité à proximité pourrait se présenter à eux.

« Le Grand-Temple de Néera est plus au cœur de la ville, mais notre demeure s'en éloigne. Nous avons tout de même le temps de rentrer, d'emmener les frères de Clémence s'ils souhaitent nous accompagner, et d'aller au Temple. » admit-il, en regardant le ciel pour vérifier la position du soleil, et donc le temps à leur disposition. « Si chacune de vous n'y voit aucun inconvénient, alors nous pouvons opter pour cette solution. »

Si la Dame de Fernel adressa quelques mots à Clémence, le chevalier préféra ne pas intervenir. À vrai dire, elle avait raison, et Andran était plutôt bien placé pour le savoir. Sainte-Berthilde était célèbre pour abriter les pires racailles de la noblesse, tout comme elle pouvait abriter des personnes plus bienveillantes. C'était le cas partout, bien entendu. Andran n'avait qu'à espérer que les mots de Louise fassent mouche dans l'esprit de Clémence, et qu'elle pouvait vaincre sa timidité face aux sangs bleus. Gaël de Laval avait été, finalement, une bonne rencontre corroborant le discours de Louise.

« L'hiver est l'ennemi des jardins et de ces endroits où la nature fait son œuvre dans des espaces restreints. » ajouta-t-il, en haussant une épaule d'un air vaincu. Cela limitait les possibilités, mais Néera avait cela de bon qu'elle unissait les hommes sous sa bannière. « Le Grand-Temple de Néera surplombe la plus grande place de la ville. Nous pouvons y aller maintenant, si vous le désirez ? »
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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeMar 25 Aoû 2020 - 18:56


Clémence écouta l'avis de la Dame, d'abord sans la regarder puis levant les yeux pour soutenir son regard. A son discours, elle comprit qu'il s'agissait de quelqu'un de bien. Quelqu'un semblable à Andran, à Reold, à Kolgrim... Quelqu'un semblable à Gaël et Linaëlle. Quelqu'un semblable à Aislinn. Tous ces nobles qui s'étaient montrés bienveillants avec elle, oubliant non seulement sa condition mais aussi ses origines. Cependant, Louise se trompait sur ce qui lui avait fait baisser les yeux jusqu'alors.

-Mais les biens nés ont un pouvoir sur les petites gens dont beaucoup d'entre eux abusent. Et contre cela, personne ne peut rien... C'est cela que je crains plus que la condition de noble elle-même.

Oui, les nobles étaient des privilégiés mais ce n'était pas tant cela que la jeune estrevine craignait que la façon dont ils usaient de leur statut. Certes, elle avait croisé la route de quelques nobles respectables mais ils étaient encore si peu nombreux comparés à tous les autres... Andran la protégeait mais, seule, que pourrait-elle faire ? Alors elle s'habillerait bientôt comme les personnes de ce monde doré dont elle avait vu les pires facettes afin de se prémunir de leurs malveillances. Car sans un homme armé à ses côtés, sa seule sécurité serait son apparence, rappelant la condition de son compagnon.
Lorsque Louise évoqua le fait qu'il y avait des personnes de bien partout, elle lui adressa un sourire moins craintif qu'amical.

-Et bien... On dirait que j'en connais une de plus.

Bien vite, le programme fut validé et le couple invita la Dame de Fernel à les accompagner jusque chez eux. Il n'y avait que quelques pâtés de maisons à parcourir pour l'atteindre. En chemin, les rues se désengorgèrent rapidement pour finalement se retrouver presque vide. Ici, il n'y avait pas de commerce mais seulement des demeures de la bourgeoisie et de la petite noblesse. Ils étaient loin de la grandeur des domaines qui entouraient le château de Cantharel mais l'endroit était à la fois simple et agréable, à l'image des deux amoureux qui aspiraient à une vie tranquille, loin des tourments du passé de la belle et loin des souvenirs de la guerre du chevalier.
La maison acquise par Andran était une bâtisse sur deux étages protégée par une grille et un large portail. Une petite écurie sur la gauche accueillait deux chevaux qui attendaient paisiblement, bien que la vue de leurs maîtres les animèrent quelque peu si bien qu'un hennissement leur parvint. Clémence sourit à Sessiz, son hongre, tout en accompagnant son chevalier à l'intérieur.

-Si vous le souhaitez, vos hommes et vous pouvez entrer quelques minutes pour vous réchauffer. Mes frères devront sans doute se changer.

Une fois à l'intérieur, la belle métisse se dirigea vers la cuisine pour déposer son sac de pâtisseries puis elle alla jeter un œil dans le salon. Elle se mit alors à parler dans une langue chantante venue de très loin... Et deux voix masculines répondirent de la même manière.

-Layik* ? Tu t'en sors ?
-Il n'arrête pas de me déranger toutes les trente secondes pour savoir s'il a bien positionner son pochoir donc je dirais : moyennement. Plaisanta son aîné.
-J'aimerais t'y voir ! Je me rends pas compte d'ici alors c'est ça où descendre de l'escabeau sans arrêt.
-En tout cas, ça a l'air très réussi. Commenta la maîtresse de maison en détaillant les allées du plafond qui étaient déjà finies. C'était un travail long, précis et fastidieux mais son cadet faisait en sorte de s'appliquer. Ça vous dit de faire une pause ? Nous allons faire une petite visite guidée de la ville à une dame que nous avons croisés dans la rue. Vous n'avez pas vraiment eu l'occasion de flâner dans la cité jusqu'à maintenant...
-Je dis pas non ! Je ne peux plus voir vos pochoirs en peinture.

Digne étira un sourire espiègle et quelques rires résonnèrent dans la pièce encore vide. Puis il descendit une nouvelle fois de son escabeau avant d'attraper un chiffon pour retirer le plus gros de peinture blanche qui les recouvrait. Les deux hommes sortirent alors pour rejoindre l'escalier. Le plus âgé approchait de la quarantaine mais cela se voyait à peine. Il était grand et très large d'épaule ce qui ne rendait assez impressionnant. Pourtant, il son regard était doux et son expression des plus avenante. Il était difficile de ne pas noter son lien de parenté avec le second vaani qui le suivait car leurs chevelures étaient teintées de la même nuance de roux. Cependant, le jeune homme d'une petite vingtaine d'années était plus petit et sa musculature était plus discrète. Il portait un bouc -et non une barbe comme son aîné- et il avait laissé pousser ses cheveux frisés.
Traduction:
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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeMar 25 Aoû 2020 - 20:12


- Nous vous suivons.

De sous sa capuche doublée de fourrure, Louise adresse un sourire poli et tout à fait charmant à Clémence. Elle peut avoir le cœur en miette et la rage au ventre, elle n’en garde pas moins une attitude digne et un sourire parfait.

Lorsque le couple se met en route, la châtelaine reste trois ou quatre pas en arrière, soigneusement emmitouflée dans son épaisse cape, regardant à peu près tout sauf Andran et Clémence. Ces derniers désirent, avant toute chose, déposer leurs emplettes dans leur maison, ce qui en soi est assez compréhensible. Il est en effet compliqué de marcher l’esprit tranquille avec un sac rempli de choses plus ou moins lourdes suspendu à une épaule. Peu à peu, les commerces se font rares, les rues se font peu à peu résidentielles, des rues qui se vident de leurs occupants éphémères.

Ils pénètrent bientôt dans une petite propriété gardée par un imposant portail derrière lequel se dresse une bâtisse à deux étages. Louise ne dit pas un mot, jetant pourtant un œil intéressé aux chevaux, plus intéressée par les animaux que par les murs de pierre. Quoiqu’il en soit, par égard pour sa suite, elle accepte poliment l’invitation et entre à la suite du couple dans la demeure.

Les travaux d’aménagement semblent en effet occuper une grande partie de la demeure. Louise et son escorte reste donc au plus près de la porte, chacun abaissant sa capuche, et dégageant une épaule afin de ne pas avoir trop chaud. Louise, elle, ôte pensivement ses mitaines, demeurant totalement silencieuse, dans l’attente du retour de leurs hôtes improvisés. Un silence que rompt Enguerrand, celui qui reste en permanence le plus proche de la chatelaine.

- Ma Dame, que pensez-vous de tout ceci ?
- Je pense que tout ceci est délicieusement rafraîchissant et change totalement de nos habitudes pleines de poussières.
- En parlant de poussière, dame Louise….ATCHAAA !...
, Enguerrand éternue alors si bruyamment que Louise en éclate de rire, un vrai rire joyeux et communicatif,…je supporte mal. Puis-je attendre sur le perron ?

Louise hoche la tête, donnant son accord, avant de rire une nouvelle fois, en compagnie de son escorte. Bien sûr, elle entend la conversation qui a cours entre Clémence et les deux hommes une conversation dont elle ne comprend pas le moindre mot. Elle est toute à son observation des lieux, jusqu’à ce que se présentent les deux hommes dont il est question. La châtelaine penche la tête avec élégance à leur passage. Ils doivent se changer, à priori. Louise espère juste, secrètement, que cela ne sera guère long. Il n’y a rien de plus inhabituel pour la jeune femme que de se trouver dans la maison inconnue de personne rencontrée au gré du chemin. Même si ces personnes sont de toute évidence des gens charmants, il n’en demeure pas moins que ce sont encore des inconnus. Elazar, son père, en froncerait probablement les sourcils de désapprobation. Au souvenir de son père, elle a un sourire. Elle espère qu’il se porte bien…

- Henri, allez donc tenir compagnie à Enguerrand, je vous prie. Il n’est pas convenable de le laisser seul sur le perron.

Louise fait un pas à gauche, puis un à droite, attendant patiemment les hôtes, ainsi que les deux hommes qu’ils sont venus quérir pour une visite.

- L’un de vous s’est-il déjà rendu en ce temple ?

Aucune réponse de la part de son escorte.

- Peut-être sera-t-il temps de prier pour nos familles, messieurs. Nous n’avons guère eu le temps de leur accorder des pensées depuis notre départ. Je sais que les vôtres vous manquent, tout comme…Fernel me manque.

Elle ne peut pas évoquer son père. Ni son frère. Alors elle évoque Fernel. Finalement…c’est une peu la même chose. Ce domaine, c’est tout ce qu’elle a. Et elle en prend soin en plus de le défendre farouchement. Louise cherche Clémence et Andran du regard, tendant le cou pour mieux voir, un fin sourire aux lèvres.
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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeMer 26 Aoû 2020 - 21:30

En général, les grands temples de Néera se dévoilaient comme les plus accueillants et suscitaient plus d'admiration que ceux de leurs confrères. La DameDieu avait trop importance pour que l'on dédaigne ses sanctuaires dans lesquels se réfugiaient ses fidèles en quête de sa bénédiction, et des chevaliers comme Andran implorant sa protection. La bienveillance et la chaleur y régnait, autant que le sentiment de protection et d'écoute que leur procuraient ses prêtres. Pour une visite si brève que celle de Louise, il s'agissait du meilleur endroit à admirer. Elle ne semblait pas assez bagarreuse pour apprécier Othar, et elle n'avait certainement pas l'envie de se confronter à l'univers morbide de Tyra.

Le couple devança la visiteuse qui les talonnait, elle-même suivie de près par son escorte personnelle. Peu à peu, l'activité humaine se fit plus lointaine, jusqu'à devenir presque inaudible dans ce quartier où siégeaient d'imposantes habitations à destination des plus aisés, bourgeois ou nobles. Les plus belles demeures possédées par les plus grandes familles de Cantharel se trouvaient plus loin, mais elles dépassaient les moyens plus limités d'Andran. Fort heureusement, ils étaient suffisants pour s'offrir de quoi vivre plus que convenablement aux côtés de son âme sœur. Ils y entrèrent en premier, et si Clémence proposa aux visiteurs de rester à l'abri à l'intérieur, le chevalier ne pouvait guère proposer plus. Les travaux étaient tels qu'il ne serait pas aisé, voire impossible d'installer tout le monde autour d'une table.

Clémence proposa donc à ses frères, dans cette langue qu'Andran ne comprenait toujours pas, de les accompagner dans cette rapide visite de la cité. Il en distinguait quelques mots, notamment les noms originels des frères de la jeune femme, sans plus. Pendant qu'ils partirent se changer, le couple demeura en bas pour ranger les différents sacs, même si Clémence dut monter pour ranger ses nouveaux vêtements. Seul, Andran en profita pour réajuster prestement sa tenue, et sortit rejoindre Louise dans l'attente des trois estreventins.

« Les frères de Clémence, Aimé pour le grand et Digne pour le plus petit, sont en train de se changer. » lui annonça-t-il en s'amusant de la manière simpliste pour distinguer l'un de l'autre. « Ils ne parlent pas notre langue, mais Clémence sera notre interprète. Ils n'en auront pas pour longtemps. »

Du moins l'espérait-il. Cependant, du peu qu'Andran les connaissait, ils n'étaient pas poupons au point de passer des heures dans la salle de bain. Et puis, ce n'était pas un luxe dont ils ont toujours pu profiter, tout comme celui de pouvoir librement visiter une ville. Ils rejoignirent tous Andran, ainsi que Louise et son escorte, dans une tenue bien plus présentable et bien plus chaude.

« C'est parfait ! » s'exclama-t-il en balançant la tête d'un air satisfait. Le grand-temple n'est pas loin, et il doit être moins peuplé, maintenant que le crépuscule approche. Si tout le monde est prêt, nous pouvons nous mettre en route. »
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Sauveur Hadjaoui
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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeSam 29 Aoû 2020 - 6:37

Clémence n'en avait pas eu pour longtemps. Elle n'avait qu'une robe à ranger après tout. Quant à son ancien manteau, elle le mit de côté pour penser à le laver avant de le conserver dans un endroit adapté. Elle n'en aurait certes plus l'utilité ici mais elle pourrait le remettre lorsqu'elle rentrerai en Ithri'Vaan de temps à autres. Puis elle alla trouver ses frères qui avaient presque fini de se changer. Cependant, Aimé se battait contre des traces de peinture blanche qui s'étaient mêlées à sa barbe. Elle l'aida à s'en débarrasser, le temps de Digne fasse de même avec ses mains. Après quelques minutes, tout le monde était fin prêts et les trois vaanis descendirent rejoindre les autres.
Ignorant que son compagnon avait déjà divulgué les noms de ses frères, la jeune métisse entreprit de faire les présentations, indiquant son aîné et son cadet d'un signe de main en prononçant leurs noms.

-Dame Louise, voici Aimé et Digne Hadjaoui, mes frères. Puis elle se tourna faire ces derniers. Size Dame Louise ve eskortunu takdim ediyorum.*

S'ils comprenaient assez mal cette langue qui n'était pas la leur, les deux estrevins avaient appris à reconnaître leurs prénoms traduits en péninsulaire car Andran et ses amis les appelaient plus facilement ainsi que Layik et Sevilen. Ils s'inclinèrent légèrement pour saluer la Dame avant d'aller récupérer leurs manteaux sur les patères. Le chevalier prit alors les choses en main et convia tout le monde à sortir. Une fois dehors et la porte de la maison verrouillée, le groupe quitta définitivement le domaine en passant les grilles puis ils marchèrent en suivant l'Inquisiteur, seul à connaître parfaitement le chemin bien que sa compagne reconnaissent vaguement les rues qu'ils avaient emprunté pour se rendre à la dernière messe.
En chemin, Aimé prononça quelques mots qu'il adressa à sa sœur qui traduisit aussitôt pour Louise.

-Il demande d'où vous venez. Mes frères connaissent bien la géographie de la Péninsule, vous pouvez être précise. Lui expliqua-t-elle.


Traduction:
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeSam 29 Aoû 2020 - 19:55


La vérité est que la dévotion n’est absolument pas son but premier. Elle est surtout en quête de jolies choses, de beaux mouvements architecturaux à contempler. Et si au passage, elle peut offrir à ses hommes quelques moments de paix et de prière, elle le fait bien volontiers, même si elle n’en fera rien pour sa part. La châtelaine passe sa main droite sur le haut de son bras gauche, en soupirant d’aise, dans un mouvement doux.

Louise a quelques mots aimables pour le maître des lieux, tout sourire :

- Votre résidence est très prometteuse, Messire. Nul doute que quand vous serez débarrassé de tous les travaux, votre maison sera ravissante. C’est très courtois de votre part d’avoir bien voulu nous y conduire, afin de nous y réchauffer, malgré les petits travaux ici et là…

Elle n’a pas vraiment le temps de discuter davantage. Clémence et ses frères sont de retour. La châtelaine est aussi aimable envers Aimé et Digne qu’elle l’a été avec Clémence et les salue d’un très élégant mouvement de la tête avant de replacer ses mitaines de cuir sur ses petits doigts. Visiblement, les présentations faites, l’heure du départ s’annonce et tout le monde sort, Louise et son escorte attendant plus loin sur le chemin que les propriétaires des lieux ferment l’endroit à clé. Ils céderont la préséance à Andran, Clémence et ses frères, restant sagement un peu en retrait.

Louise redresse la tête en entendant la question qu’on lui pose, ayant un regard et un sourire pour Aimé, s’adressant à lui puisque c’est lui qui a posé la question.

- Fernel est une petite seigneurie aux pieds des Monts d’Or, entre Montvélin et Avaugour. Les paysages sont magnifiques en cette saison, d’autant plus que la neige est parsemée de fleurs qui ne poussent qu’en hiver, les carmines. Nous élevons des chevaux également. De magnifiques animaux que nous choyons et aimons. Connaissez-vous Fernel ?

Elle a un sourire. Cela serait surprenant. Même en Péninsule, son domaine est quasiment oublié de tous. Louise regarde Clémence puis Andran, chaudement emmitouflée dans sa cape, avançant d'un pas tranquille, s'arrêtant parfois pour observer une chose ou l'autre, un détail architectural, un arbre remarquable, une silhouette.

- Puis-je vous poser une question, Dame Clémence ? Je sais fort peu de choses sur l’Estrevent, des choses racontées par des marchands, des livres, une personne ou l’autre de passage au château…

Un bref sourire en songeant à Dante.

- …est-ce donc si différent d’ici ? J’envisage de profiter de ce voyage pour pousser bien plus loin mes aventures, j’aimerais tellement visiter Thaar ! L’on dit que la ville baigne dans le soleil et les épices…Est-ce vrai ?
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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeLun 31 Aoû 2020 - 22:53

Clémence présenta ses frères à Louise, ignorant qu'Andran lui avait déjà décliné leurs prénoms. Mais les deux frères purent connaître le nom de cette visiteuse, dont la prononciation à la péninsulaire au milieu d'une phrase en estreventine amusa le chevalier. Une fois les présentations conclues par des révérences respectables, le groupe ainsi formé put enfin se mettre en marche.

En route, Aimé posa cette fameuse question qui taraudait l'esprit d'Andran, lui qui l'avait omise un peu plus tôt. À vrai dire, la réponse l'intéressait beaucoup car, s'il ne connaissait pas Fernel, il se demandait bien où cela se situait. Il oscillait entre Oësgard ou Serramire, mais cela pouvait être ailleurs. Dans tous les cas, Louise ne ressemblait pas aux femmes parfois bourrues du Nord, et ce trait de sa personnalité n'aidait pas le berthildois à éluder la question.

« Vous êtes donc de Serramire… le Duché, bien entendu. » conclut-il, lorsqu'elle évoqua deux cités qu'il connaissait, ainsi que les Monts d'Or, ce massif culminant du Duché voisin. Andran connaissait bien sa géographie, même si plus on s'éloignait de Sainte-Berthilde, plus il lui était difficile de s'orienter. « Cela fait bien longtemps que je n'y suis pas allé. Et je ne sais même pas si j'y suis déjà allé pour une autre raison que la guerre… »

De nombreuses batailles se sont disputées en Oësgard, et les armées passaient par Serramire pour y accéder. Du moins, c'était le cas pour Sainte-Berthilde et Erac, aux côtés desquels Andran avait brandi son épée et triomphé contre les envahisseurs eldéens. Depuis, force était d'admettre qu'il n'avait pas eu de nombreuses opportunités d'y retourner, et encore moins de l'explorer. Pourtant, un domaine perché au pied d'une haute montagne ressemblait presque à un rêve, et le chevalier ne voudrait certainement pas ternir l'ambiance avec des souvenirs aussi sanglants qu'une guerre avec les Drows.

« L'élevage des chevaux est un travail des plus honorables. » commenta-t-il alors. Tout chevalier qu'il était, il appréciait fortement la compagnie des cheveux, souvent plus honnêtes que les hommes, comme le voulait le proverbe. « À quel usage sont destinés les vôtres ? À la course, au trait, ou à la guerre ? Ou autres, éventuellement. »
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Sauveur Hadjaoui
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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeJeu 3 Sep 2020 - 19:52


Clémence traduisit fidèlement la réponse de Louise à son frère qui écoutait attentivement, hochant parfois la tête. Il répondit par son intermédiaire, tout en regardant la Dame tel qu'elle l'avait fait plus tôt. Cela le craignit d'ailleurs à réduire l'espace qu'elle avait laissé entre leurs deux groupes, le plaçant presque au milieu.

-Il dit que le nom ne lui est pas inconnu. Le voir écrit l'aiderait peut-être car il a plutôt lu les noms des villes sur une carte qu'il ne les a entendus prononcés.

La jeune femme retint un commentaire mais eut un regard éloquent pour son compagnon. Elle était assez honteuse d'avouer qu'elle n'était pas la mieux placée pour aider son frère à situer cette seigneurie. Ils avaient déjà regardé quelques cartes mais si peu finalement. La géographie de ce pays lui était presque inconnue encore. Maintenant qu'elle savait très bien lire et écrire le Péninsulaire, ils devraient peut-être essayer de lui donner toutes les cartes pour s'approprier ce qui serait à présent sa patrie. L'étude des cartes seraient un bon début... De l'histoire aussi. Sans parler de la politique et du fonctionnement de la noblesse.

-Il dit aussi qu'on sent que vous aimez votre terre à la façon dont vous en parlez. Il aurait probablement la même voix en parlant de chez nous. Nous venons de récupérer la propriété qui appartenait autrefois notre père. Digne l'interrompit avec une réplique qui provoqua un petit rire chez Clémence. Elle se fit une nouvelle fois traductrice. Mais nous n'élevons pas de chevaux : plutôt des céréales et du tabac.

Le visage encore illuminé par son amusement, la belle métisse se tourna vers la Dame de Fernel et reprit un peu de sérieux pour écouter sa question. Elle semblait s'intéresser à son pays d'origine et elle ne cacha pas sa surprise légère. Même si les membres de l'Ordre des Marcheurs Austères l'avaient acceptée au sein de leur communauté, aucun d'eux ne s'était jamais penché sur ce sujet. Était-ce parce qu'il craignait de lui faire de la peine ou parce qu'ils n'avaient pas de curiosité pour son pays ? Elle n'aurait pas été capable de le dire. C'était un peu triste à vrai dire et cela lui donnait l'impression qu'une partie d'elle n'était pas tout à fait intégrée, même parmi eux. Heureusement, Andran avait une attitude totalement différente et c'était sans doute ce qui avait définitivement baissé sa garde avec lui.

-Eh bien... Beaucoup de choses sont différentes, oui. Les règles sont différentes. Les gens aussi. Les rues sont hautes en couleurs, et je ne parle pas seulement des passants. Chaque cité est différente et atypique. Thaar est aussi grande qu'une seigneurie, prenez garde à ne pas vous y perdre. C'est assez rare mais il y avait de la neige quand nous sommes parti il y a trois ennéades. Et si les épices est un sujet qui vous intéresse, rendez-vous sur le marché aux épices. Je pense qu'il n'y a pas plus dépaysant pour quelqu'un d'ici. Nous avons de la famille à Thaar si jamais cela peut vous intéresser.
-Evet, pekala ... belki Saygili ile tanışmanın mutluluğundan kaçınırız.*

La réplique d'Aimé était tout à fait sérieuse mais elle fit beaucoup rire son frère et sa sœur. Entre Courtois et Modeste, il était clair qu'il valait mieux rencontrer l'une que l'autre. Surtout pour une femme de la noblesse. Les mœurs et le comportement de leur frère pourrait la choquer tandis que leur sœur était d'un enthousiasme qui réchauffait les cœurs.
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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeVen 4 Sep 2020 - 7:37


Louise écoute avec politesse les paroles d’Andran, jetant un œil à Enguerrand, à la dérobée.

- Les guerres et les armées de passage dans le Duché ont laissé des dégâts apparents même si avec le temps les choses semblent peu à peu se remettre. Il suffit d’observer la route du Nord. Elle est tellement dégradée par endroit qu’on ne sait pas l’emprunter en carrosse, sur certaines portions. Il n’y a pas pire chemin pour un essieu…

Elle a un sourire en disant cela. Elle sait que la région où elle vit a un lourd passé martial. Elle sait tout autant que son domaine a une position stratégique qui n’est pas à négliger. Et c’est d’ailleurs bien pour cela qu’on s’attelle, à Fernel, à remettre les défenses en état et à les améliorer, former des hommes, de manière à rendre la place difficile à prendre.

- Feu mon père a participé à certains de ces combats, il y a d’ailleurs perdu une jambe. Et faute de fils auquel transmettre son savoir sur ce point, il me l’a transmis à moi, ne pouvant plus combattre.

Il n’y a aucun orgueil ni aucune prétention dans ces paroles. Elle a beaucoup appris d’Eudes de Fernel, tout autant que de Geoffroy, même si l’un comme l’autre se sont révélés être des menteurs, chacun à leur façon mais pas sur le point de la stratégie militaire ou les chroniques qui sont encore racontées au coin du feu, les soirs d’hiver. Louise sait qu’elle a encore des tas de choses à apprendre mais…elle ne reste pas inactive. Dans sa seigneurie, à l’abri des regards, elle apprend. De manière à ne plus cette oie blanche que d’aucun s’obstine à voir en elle. Cependant, il est bien trop tôt pour s’estimer en confiance. Elle reste donc prudente, écoute, regarde, note tout ce qui l’intéresse dans son calepin, de manière à ne rien oublier. Louise est consciente de ses faiblesses, de son statut précaire et tout ce qui l’entoure. Et c’est cette connaissance de ses points faibles qui la rend plus forte, apte à affronter ce que d’autres auraient farouchement refusé d’entreprendre : une chevauchée de trois ennéades, sur les routes péninsulaires, en compagnie d’une vingtaine d’hommes, à la merci d’à peu près tout et tout le monde. Telle qu’elle déambule là, à Cantharel, elle n’est déjà plus la Louise d’il y a quelques jours à peine…

- Quant à nos chevaux, ils sont notre plus grande fierté. Ils sont bien plus que des animaux à nos yeux. Les palefreniers de Fernel possèdent un savoir qui leur est propre. Un cheval de Fernel ne s’attache qu’à un seul cavalier toute sa vie, par exemple. Ils sont grands, rapides et intelligents. Vifs. Ce sont des alliés et des atouts remarquables quand il s’agit de prendre de la vitesse. J’imagine qu’au combat, ils seraient pratiquement insaisissables. A dire vrai, depuis que nous sommes en paix, les chevaux de Fernel profitent d’une vie tranquille. Sauf quand ils sont mis à contribution comme ils le sont présentement par mon escorte et moi-même...

Elle replace tranquillement sa cape sur ses épaules. Lasgalen n’a jamais été aussi heureux, elle le sait. Il est sur les routes, avec sa cavalière, toute la journée, il vit les meilleurs moments de son existence. Et c’est tout aussi vrai pour Louise, d’ailleurs.

La châtelaine a ensuite un sourire amical et doux pour Clémence et son frère. Oui elle aime ses terres, son repaire, l’endroit où personne ne viendra plus jamais lui faire du mal. Et elle écoute avec attention les réponses de la dame, s’approchant d’elle, d’un air tout naturel, guidé par la curiosité qui l’habite toujours.

- J’ai eu l’occasion de goûter à certaines de ces épices dont vous parlez. Dans un plat de viande mijotée…C’était tout simplement délicieux mais tellement relevé…Cela surprend un peu quand on n’a pas l’habitude. Peut-être en profiterai-je pour ramener à Fernel de ces mélanges d’épices si parfumées. Et si vous avez d’autres endroits, des personnes à me recommander, je vous écoute avec attention. Vous dites que vous avez de la famille là bas, donc ?

Elle écoute le dernier échange entre Clémence et son frère, sans rien comprendre évidemment, puis les voit rire. Louise a un regard pour Enguerrand, avant de hausser les épaules, amusée.

- Ai-je dit quelque chose de drôle sans le vouloir ?

L’escorte de Louise n’ont écouté toute la conversation que d’une oreille distraite, tout à la contemplation des rues. Le seul à avoir écouté est Enguerrand.

- Quoiqu’il en soit, sachez que si, pour une raison ou une autre, vous viendriez à vous perdre près des Monts d'Or, je vous recevrai avec plaisir. L’accueil des visiteurs est une priorité pour moi et quiconque se présente en ami sera toujours bien reçu en mes murs.
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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeVen 4 Sep 2020 - 21:11

Toute guerre laissait des traces partout où elle était de mise. Les guerriers, pour ceux qui en revenaient, étaient marqués physiquement ou psychologiquement, lorsque ce n'était pas les deux. De plus, chacun des habitants devait s'atteler à réparer les dégâts alors que le deuil et le chagrin envahissaient leurs cœurs. Par la force des choses, une route abimée devient rapidement le cadet des soucis du peuple ou de la noblesse. Si le père de Louise avait perdu une jambe, Andran y avaient perdu plusieurs proches. Et tant d'autres y avaient perdu un frère, un père, un époux ou même un fils. Fort heureusement pour le chevalier, Sainte-Berthilde se trouvait loin des combats et n'avaient jamais eu à se remettre des dégâts matériels. Et lui-même avait échappé à des balafres affreuses laissées par les combats.

Andran n'avait pas besoin du récit de Louise pour savoir que le cheval était un animal d'une remarquable utilité, et son meilleur appui. Lui-même ne s'en séparait jamais bien longtemps, et ce même lorsqu'il ne voyageait pas loin pour son avantage tactique en cas de combat. Rien ne résistait à la charge d'équidés sur-puissants. Clémence en avait profité pour évoquer son domaine familial, et son compagnon apprit qu'Aimé connaissait la Péninsule, ce qui l'étonna, sans pour autant se mettre martel en tête. Nul doute que c'était pour quérir sa sœur cachée dans ce vaste monde, et nul doute qu'il avait échoué à plusieurs reprises.

Le chevalier engrangea les paroles de Louise sans l'interrompre, ni trouver de réponse adéquate. Il ne pouvait qu'admettre qu'elle faisait preuve de passion et de bienveillance pour sa terre, et, espérons-le, pour ses sujets. Tous les nobles n'éprouvait point un tel amour pour leur fief, battu, terrorisé, dédaigné, sur-taxé. Pas très loin de Cantharel se situait de nombreux endroits dans cette situation désastreuse.

« Pour avoir été à Thaar, puis dans leur domaine familial le mois dernier, je peux confirmer que ces endroits nous dépaysent rapidement de ce dont on a l'habitude ici. » souligna Andran à l'évocation de l'Estrevent. Pressé par le temps, il n'avait pas beaucoup profité de la grande cité orientale, mais il y avait consacré suffisamment de temps pour en parler. « L'odeur, l'alimentation, l'architecture, le climat… Aux antipodes des habitudes du Nord. »

Les hivers étaient doux, et il valait mieux pas imaginer la chaleur des étés. Mais, l'Estrevent n'était pas une terre martiale, mais un pôle économique des plus importants. Absolument tout ce qui ne se faisait pas ailleurs se déroulaient sans problème là-bas. Les divers récits qu'avaient contés Clémence à son chevalier sur l'Estrevent paraissaient presque minimes pour décrire cette région. Andran se montra moins désabusé que Louise aux rires des frères et sœurs parlant dans leur langue, car il savait bien qu'Aimé était un homme appréciant plaisanter.

« Votre invitation me va droit au cœur. Je crois pouvoir vous retourner l'offre… pour quand nous aurons terminé de l'aménager. » répondit-il à la Dame de Fernel en s'inclinant du chef, amusé par sa propre remarque. « Nous y penserons sûrement, à l'avenir. La nature campagnarde a des attraits indéniables pour des citadins comme je suis. »
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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeSam 12 Sep 2020 - 20:44


-Oh, non, ce n'est pas vous. Nous sommes nombreux dans notre fratrie et, parmi ceux qui se trouvent à Thaar, Aimé a évoqué Courtois en disant que nous vous épargnerions peut-être sa rencontre. Disons qu'il... n'est pas méchant... mais il faut chercher très loin pour le voir. Ce n'est pas quelqu'un de très chaleureux.

Clémence n'avait aucunement l'air grave en disant cela et sa voix ne témoignait d'aucun reproche. Elle aimait ce frère-ci, malgré son caractère déplorable mais il lui avait fallu du temps pour apprendre à le connaître. Les visages des trois Hadjaoui trahissaient l'affection sincère qu'ils lui portaient, faisant fi de sa façon de leur parler et de son comportement. Ils l'avaient suffisamment côtoyé pour comprendre comment il fonctionnait. Et puis, il fallait bien un râleur de service dans chaque famille, non ?

-Sauveur est le plus souvent à Geresh -qui est une ville magnifique d'ailleurs- et ne se rend à Thaar que pour récupérer ses filles lorsque c'est son tour de les avoir. Mais Modeste vit toujours là-bas. C'est une artiste qui aime la musique, les couleurs, la gaieté. Elle connaît plein d'endroits qui vous raviront. Le fait d'évoquer ce frère qu'Andran n'avait encore jamais vu rappela quelque chose à Clémence qui s'empressa de se tourner vers Andran pour lui parler à mi-voix. Oh ! J'ai beaucoup de nouvelles au sujet de Sauveur, il faudra que je vous raconte.

Il s'était passé tellement de choses depuis son arrivée l'ennéade passée qu'elle n'avait pas eu le temps de tout lui dire tout au sujet de sa famille. Pourtant, cette nouvelle-ci était loin d'être anodine. Après tout, un mariage se préparait. Mais curieusement, cela ne faisait naître aucune idée ni aucun espoir dans l'esprit de la belle métisse qui vivait sa relation avec le chevalier au jour le jour. Elle avait déjà bien assez à penser avec ce qu'il se passait en ce moment et avec les difficultés qu'ils devaient encore régler pour ne pas commencer à voir trop loin.
Andran retourna l'invitation à Louise, lui proposant une de leur chambre d'amis.

-Oui, que ce soit pour séjourner ou simplement si vous êtes de passage, n'hésitez pas à nous le dire. Nous vous réserverons une chambre.

L'Inquisiteur accepta l'offre de Louise concernant une éventuelle visite dans son domaine et Clémence étira un doux sourire. L'idée lui plaisait aussi car, malgré ses craintes des terres du Nord, la Dame semblait des plus chaleureuse. Si elle ne connaissait pas encore toutes les règles qui régissaient ce pays, elle savait qu'elle serait en sécurité à Fernel si elle devait s'y rendre en tant qu'invitée de la maîtresse des lieux. Alors... Pourquoi pas ?

-Qu'elle est la meilleure période de l'année pour venir vous rendre visite ?

La jeune estrevine ne pensait à rien en particulier. Cela pourrait être une saison ou bien un évènement auquel elle souhaiterait qu'ils assistent. Et puis, elle venait de dire qu'elle partait en voyage, aussi son offre n'était-elle sans doute pas pour tout de suite.
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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeDim 13 Sep 2020 - 9:54


- Je vous remercie tous les deux pour vos chaleureuses paroles d’invitation. Je ne manquerai pas de faire appel à vous si je devais revenir en ces lieux. Tout comme je serais enchantée d’obtenir une adresse à Thaar.

Louise a un respectueux salut pour Andran, Clémence et ses frères, exquise de politesse.

- Quant à Fernel, le meilleur moment pour contempler tout ce qu’il a de beau à offrir est…l’hiver. Les carmines fleurissent dans la neige, les chutes de glace scintillent au soleil et la neige brille comme un vaste manteau de diamants. Cela étant, ce n’est pas facilement accessible. Pour votre confort, il vaut mieux privilégier l’été, lorsque les chevaux paissent tranquillement dans les plaines rudes et que les chemins sont dégagés et plus ou moins remis en état. Le printemps est souvent l’occasion de rendre les sentiers praticables, après un long et rude hiver.

Enguerrand à ses côtés opine lentement de la tête, tandis que les autres suivent, écoutant d’une oreille distraite, tout à leur observation des lieux, des rues et des gens. Des rues qui semblent soudain changer de vocation, les commerces se faisant plus nombreux, tout autant que les passants. Louise note le changement, et dit, d’une voix douce :

- Nous avons quitté les quartiers résidentiels, dirait-on. Le Temple est-il encore loin ?

Derrière, les membres de l’escorte discutent à voix basse. Ils sont très sincèrement heureux de pouvoir faire un arrêt au Temple de Neera, afin de pouvoir prier et demander les grâces de la Dame, pour leur famille, leurs amis ou pour demander protection pendant le long voyage qui les attend et qui va les tenir éloignés si longtemps de leur logis. Louise connait la piété des membres de son escorte, il s’agit, au-delà d’une simple visite touristique, de leur permettre de se recueillir correctement, dans un endroit dédié.

Louise, elle, se contentera de regarder et de retenir les éléments marquants afin de poser ses pensées dans son petit carnet qui l’attend à l’auberge. Trois choses nouvelles par jour. Il y a, pour aujourd’hui, le sens de l’hospitalité d’Andran et de Clémence en plus de leur courtoisie. Et si Louise ne pardonne pas facilement quand on lui a fait du mal, elle n’oublie pas, non plus, quand on a été aimable envers elle ou ses gens. Andran et Clémence seront donc reçus avec les honneurs quand ils viendront à Fernel, c’est une certitude.

- Je ne vous cache pas mon impatience d’admirer cela de plus près.
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Andran Straggen
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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeJeu 17 Sep 2020 - 13:39

Andran arqua un sourcil lorsque Clémence évoqua Sauveur comme si le chevalier devait savoir quelque chose de ce frère qu'il n'avait jamais rencontré, malgré ce mois passé en Estrevent. Cela signifiait donc que cela avait de l'importance pour qu'elle ressente la nécessité de lui faire part de cette nouvelle. Ce faisant, il ne savait pas réellement à quoi s'attendre. Il acquiesça simplement à la proposition de Clémence à Louise d'un signe de la tête.

« Si vous souhaitez voyager jusqu'à Thaar, nous aurons le temps de nous préparer. L'hiver touche à sa fin, même si je gage qu'un été à Fernel n'a rien à envier aux autres. »

Bien entendu, il vaudrait mieux ne pas les comparer aux étés du Sud ou de l'Estrevent… quoi que. Étouffer sous la chaleur ne vaudrait sûrement pas mieux que grelotter sous le froid glacial. Mais, tout cela n'était qu'une question d'habitude certainement. Andran aurait-il la même opinion s'il vivait à Soltariel ou à Nelen ? Peut-être que non. Mais les étés nordiens étaient suffisamment chauds pour tous puissent profiter du soleil et des jardins fleuris.

« Ce n'est plus très loin, pour ne pas dire que nous sommes tout près. »

De là où ils étaient, le Grand-Temple de Néera culminait dans ses parties les plus hautes. Dans son architecture comme dans les matériaux utilisés pour l'ériger, un tel bâtiment se distinguait aisément de ce qui l'entourait. Ouvert tant à la noblesse qu'au plus humble citadin voire paysan, un temple de Néera ne pouvait pas se terrer dans des quartiers nobles mais plutôt être le cœur de tous les chemins. Contrairement aux maisons et boutiques qui cerclaient la grande place, le temple était percée de grandes fenêtres, et ses pierres étaient plus claires. Il était éminemment large, et un escalier menait aux portes solennelles du refuge religieux. À l'image de sa Déesse, le Grand-Temple inspirait la bienveillance, la sérénité, la protection. N'importe quel fidèle pouvait y entrer le cœur rempli de chagrin ou de doute, et en ressortir la conscience tranquille. La place que le bâtiment surplombait était très grande, l'hiver masquant la beauté de ses pavés par la neige et empêchant les restaurants et autre lieu de divertissement à installer des tables en terrasses.

« Nous y voilà. Voici le Grand-Temple de Néera de Sainte-Berthilde. » annonça le chevalier, une fois devant l'édifice religieux. « Je ne connais pas celui de Serramire, mais j'imagine qu'il n'est pas si différent de celui-ci. Berthildois et serramirois ont tendance à cumuler les points communs. Souhaitez-vous entrer ou examiner encore quelque peu l'architecture extérieure ? »
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Sauveur Hadjaoui
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MessageSujet: Re: Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence   Il n'y a ni lieu ni heure pour rencontrer ses voisins ~ Louise et Clémence I_icon_minitimeDim 20 Sep 2020 - 16:57


Clémence retrouva le parvis du Temple avec un léger sourire aux lèvres. Elle avait eu l'habitude de s'y rendre pendant quelques temps alors qu'elle suivait des leçons régulières dans le cadre de sa conversion religieuse. Conversion qu'elle avait poursuivi et finalisé à Sainte Deina. Cependant, cela faisait partie des rares lieux qui lui étaient désormais familiers. Elle retrouvait quelques visages connus, que ce soit parmi les quelques prêtres présents sur la place, les habitants du quartier ou même les commerçants. Sur cette large place, elle se sentait étrangement plus sereine que dans les rues où ils avaient rencontré la Dame de Fernel.

Tandis qu'Andran présentait les lieux à Louise, lui offrant d'entrer à l'intérieur, la jeune femme se tourna vers ses frères et leur expliqua le lien qui l'unissait avec ce lieu. Les Hadjaoui n'étaient pas particulièrement pieux, la belle métisse était la première à être aussi pratiquante et orientée vers une seule religion. Cependant, ils étaient estrevins, donc suffisamment ouverts d'esprit pour ne pas la juger et n'émettre aucun commentaire quant à ce choix de vie. Après tout, elle avait vécu si longtemps d'en ce pays qu'il était normal qu'elle en ait assimilé les mœurs.
Pour autant, elle n'en oubliait pas la Dame et ajouta son propre commentaire.

-Sainte-Berthilde n'est pas aussi belle à visiter en hiver que Fernel. Il est bien plus agréable de traverser cette place à partir de la belle saison. Elle est plus belle et plus vivante. Même le Temple est plus lumineux à l'intérieur lorsque le soleil monte plus haut dans le ciel.

Les hivers rigoureux n'embellissaient pas vraiment la région. Tout semblait bien plus terne et froid, des murs des bâtiments au gens en eux-mêmes. La douce métisse contrastait avec ce paysage monotone rien que par son teint. Elle mettait un peu de couleur dans ce paysage grisâtre et pourrait en mettre bien plus si elle arborait ici aussi les couleurs chatoyantes de son pays d'origine. Mais elle n'osait pas, redoutant les esprits étroits et intolérants de la région.
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