[Papincourt] Un parfum d'Orient (Dee)

Je lui offrais en réponse à la sienne, une moue dubitative. Donc en premier lieu il était venu pour jouer les visiteurs et ensuite, il avait changé d’avis ou … ENFIn quelle importance ? Je n’allais pas ne pas dormir cette nuit à cause de ça. Je décidai de passer outre, bien que je ne manquai pas de me moquer gentiment de lui au passage, tout comme un peu plus tôt, il avait suggéré que je puisse participer au concours de beauté de Papincourt. Nan ! C’était vraiment pas ma tasse de thé les chichis mondains et toilettes gonflées de jupons des dames. Moi je préférai et de loin la castagne ou en l’occurrence, voir ces chevaliers se briser des lances sur leurs belles armures. Même que parfois, souvent, il parait qu’il y avait des morts. Quoi ? Bah non ce n’était pas de la curiosité morbide, juste l’attrait de combats haut en couleur ou …en armure.

Un attrait que Galérand ne semblait pas partager comme il le souligna, non sans plaisanter sur le poids des armures, ce qui fit rire les autres et moi avec ! C’est que l’image était très drôle. Raison de plus pour aller voir ça de plus près.

Et quand Arun suggéra qu’il prenne sa place, Galérand leva aussitôt ses deux mais en refusant vivement.

- Ah non non non non ! Pour rien au monde je ne voudrai participer à tout ça.
- Moi j’aurai bien voulu, enfin….si c’est obligé de porter ces lourdes armures, non, conclus-je pensive.

Jeb en rajouta une couche, puis Yann rendit le sujet moins drôle avec son histoire d’honneur des familles. Quoique la question m’intéressa quand même. Mon regard se tourna vers Arun qui expliqua pourquoi finalement il devait se battre, pour une famille Fernel, dont le nom bien sûr, ne m’évoqua rien du tout. Je n’étais pas comme Ballast à connaître les noms de tout le monde.

Les autres aussi, s’étaient montrés attentif aux explications d’Arun, rigolant un coup quand il avait expliqué qu’il avait dû remplacer un type parce qu’il s’était foulé la cheville. Ces gens de la haute étaient si fragiles ! Mais quand il conclut par une phrase sur les cordages du navire, tous les trois, enfin les quatre avec moi, tournâmes nos têtes et nos regards vers lui, l’air perplexe. Quelle drôle d’idée, un navire sans ses cordages !!

Il y eut donc un léger flottement avant que tous les quatre nous nous mettions à rire ! Cette idée était si farfelue, même si nous n’avions pas compris le fond de la blague. Si toutefois c’était une blague ? Mais rien que l’idée suffit à nous amuser amplement.

- Toi t’es un drôle de lascars, lança Galérand en lui frappant l’épaule, puis il commanda encore à boire.

Lui avait déjà fini sa chope, alors d’une belle braillée, il sut attirer aussitôt l’attention de la serveuse, surtout étant donné que le reste de la clientèle de la salle était plutôt calme.
Moi je lançais alors en dévisageant notre invité de la soirée.

- Et sinon, vous savez vous battre autrement qu’avec une lance et une armure ?

Yann se recula légèrement sur sa chaise et fronça les sourcils en me surveillant de son regard gris. J’avais une idée derrière la tête ? Peut-être. Jeb lui nous dévisagea tour à tour, me connaissant aussi bien que le bosco, mais tout autant pour évaluer le gars que je leur avais ramené ce soir.

Je peux vous retourner le compliment, messire Galérand

Ce dernier s’esclaffa, parce que lui en effet, il se trouvait drôle. Oui enfin nous le trouvions tous drôle, et peut-être un peu ivre ce soir, mais ça faisait partie des habitudes. Par contre concernant Arun, je ne savais pas trop à quoi m’en tenir avec lui. J’avais le sentiment que depuis que nous nous étions attablés avec les autres, il n’avait pas l’air spécialement à l’aise. Chose que j’avais un peu de mal à comprendre étant donné que moi, je les connaissais par cœur ces bougres et que je les aimais tous à ma façon. Ils n’étaient pas méchants, ni mauvais, juste peut-être un peu jaloux ? Curieux de ce personnage que je leur avais ramené.

Remarquez, moi aussi j’étais curieuse, surtout maintenant que je savais qu’il allait participer au tournoi. Et donc ? S’il savait jouter, que savait-il faire d’autre ? La question que je lui posai en gros. Parce que voyez-vous, j’aurai bien aimé participer moi aussi, ou au moins me battre, non…. Rien à voir avec la gloire, juste pour le plaisir de combattre des adversaires de taille. Enfin Arun, lui j’ignorai quel était le niveau de ses compétences en la matière.

Et sa réponse ne m’aida pas du tout à me faire une opinion. Je fis la grimace.

- Un malentendu ? Je crains que vous ne cherchiez problème où il n’y en a pas ! Depuis que je suis ici, je découvre un tas de choses interdites, alors sachez que par chez nous, avec mes amis, on s’entraîne souvent au combat et que ça n’a rien d’interdit, même pas pour une femme. En fait, je pourrai tous les battre ici à cette table.

Les autres bien sûr, éclatèrent aussitôt de rire.

- Ohhh là là comment tu y vas, Deejah !!
- Hey tu reconnaîtras quand même que je t’ai déjà battu. Et toi aussi Galerand, et toi Yann !!
- Pfff, en même temps, tu as profité que nous n’étions pas vraiment en état de nous battre.
Le rouge me monta aussitôt aux joues, ainsi que mon regard qui brilla de colère.

- C’que vous êtes de mauvaise foi !!! Tout ça pare que ça vous ferait mal aux sacs de reconnaître qu’une femme peut vous battre !! Et vous Arun, vous en pensez quoi ? Que je peux vous battre en combat singulier ? Je parle pas de s’en coller plein la tronche, juste une petite confrontation au sabre ! Le but étant de désarmer l’autre mais sans le blesser !
- Alors ? dis-je en regardant Arun, le regard brillant de défi.

Galerand recommença à rire.

- Mais comment veux-tu te battre, tu n’as même pas ton sabre !
- Ben il doit être dans ma chambre, je peux aller le chercher. Ou Jeb, tu peux me prêter le tien.

Je regardai du côté d’Arun…..

- Qu’est-ce qui se passe ici ? lança une voix connue entre toute, de ce ton quelque peu sarcastique.

Ballast avait dû assister à toute la scène. J’haussais les épaules.

- Rien, je proposai seulement un peu d’exercice à mon nouvel ami, et prouver en même temps aux autres que je peux gagner même sans qu’ils ne soient ivres ! D’ailleurs, Arun n’est pas ivre.
- Arun ?? Le ton était plus dur.

Je réalisai mon oubli, j'avais oublié les manières qu'il s'évertuait à m'enseigner. Ballast s’était rapproché de notre table, tenant son bâton légèrement devant lui, tâtonnant à peine avec le bout sur le sol. Il tendit la main pour toucher la table, jouant décidément son rôle d’aveugle à la perfection. Et donc je rattrapai mon erreur.

- Oui, voici messire ….Arun. Arun ? Je vous présente mon maître, Cecias Levante.
- Mais tout le monde l’appelle le Ballast, rajouta Galerand toujours à moitié en train de rire.

Un lourd silence s’en suivit. Et moi j’arborai désormais une moue boudeuse.

Je restai plutôt désappointée par la réponse d’Arun, croisant aussitôt mes bras dans une attitude renfrognée. Monsieur ne voulait pas être blessé pour son tournois du lendemain. Ah non du surlendemain. Décidément, cette ville s’annonçait bien moins amusante que je ne l’avais supposé.

- Moui cette somptueuse ambiance comme vous dite est déjà gâchée ! Vous n’êtes tous que des PETITS joueurs lançais-je mon regard brillant d’irritation. Ce qui provoqua quelques rires parmis mes compagnons qui malgré tout, ne tenaient pas à ce que je découpe encore un bout de leur culotte !

Mais loin de me résigner, j’avisai soudain un balais et l’idée m’en vint de l’utiliser de la façon dont Ballast me l’avait appris, mais….avant même d’avoir pu le suggérer, le mage fit son apparition, amusant pour un mage, beaucoup moins pour moi coupée dans mon élan !

Et bien sûr, il repéra très vite le nouveau venu, exigeant de même des présentations, à sa façon de bien entendu ! Présentations que je fis d’un ton boudeur, parce que je me doutai que Ballast lui aussi ne voudrait pas me voir combattre au milieu de cette auberge. Bien trop déplacé pour les gens d’ici.  Fichtre, je regrettai soudain l’esprit festif des nains ou celui beaucoup plus belliqueux des pirates qui eux, n’hésitaient pas à se lancer dans des duels pour un simple mot de travers, et pour conclure ensuite sur une tournée de rhum pour tout arranger.

Même mes compagnons de route semblaient quelque peu déçu de la façon dont tout ça se terminait. ET comme pour compenser, Galerand commanda une nouvelle tournée.

- Hey maître, lança-t-il d’un ton joyeux. Vous vous joindriez bien à nous ? dit-il avec une politesse exagérée et moqueuse.

Je sentis que Ballast allait refuser, mais finalement il prit place, à celle que je lui avais cédée, restant pour ma part debout. J’en avais déjà assez d’être assise. Je me contentais donc de les écouter, les bras toujours croisés, me tenant debout derrière la chaise de mon maître.

- Alors qu’est-ce qui vous amène dans la région ? demanda-t-il à Arun. laissez-moi deviner, vous êtes là pour le mariage. Voici un bien long voyage que vous avez fait pour y assister.

Mouais, lui avait l’oreille bien plus fine que la mienne pour repérer les accents des gens.

Des expériences de toutes sortes. Moui pour ma part j’étais sceptique, même si nous avions encore deux jours devant nous. Enfin j’attendais avec impatience le jour du tournois. Ce serait peut-être la seule chose qui pourrait sauver cette visite dans la Péninsule.

De fait j’étais devenue plutôt distraite à la conclusion du Sire Arun qui disait avoir fait de belles rencontre, avant de me dévisager moi. Ce qui nous attira quelques sourires moqueurs et d’autres airs un peu plus méfiants, nous regardant lui et moi à tour de rôle. Ah oui j’avais oublié le coup de la pomme d’amour et ce qu’ils devaient s’imaginer. Je fronçais les sourcils, me retenant de leur demander si j’avais un gros bouton au milieu de la figure.

Mais Arun me devança en me demandant pourquoi je faisais cette tête, non sans se foutre de moi au passage, enfin avec son langage tout en mesure encore une fois. Mouais, je n’étais pas très partisane de ces détours ou ronds de jambes. J’aimai qu’on appelle un chat un chat ! Et là, et là sous couvert de compliment, Arun se moquait de mon air renfrogné. Je me retins de lui répondre par une grimace qui aurait été bien trop puérile, comme de lui tirer la langue. Je ne tenais pas à lui donner plus de grain à moudre.

Je rétorquai plutôt, en prenant ce même air maniéré, mais qui au vu de mon expression sonnait bien moins vrai que ses sourires :

- Oh nooon, qu’allez-vous penser ? Je m’en voudrai de toute façon d’abîmer vos précieux vêtements et encore plus de risquer de ….comment vous dites ? Transpercer vos chairs.  Ce n’était point là mon intention, et encore moins vous priver de vos capacités de jouteur pour ce tournoi qui vous attend. Imaginez, un des champions du tournoi, mis hors jeu, à cause d’une demoiselle à la lame trop affutée.
Non, oubliez ma proposition, et concentrez donc vos forces pour le tournoi, dis-je de ce ton faussement mielleux.

Je me tournai vers Jeb, en faisant une mine sans équivoque sur l’ennui que représentait tout cela pour moi. Et tous se mirent à rire, non sans faire tinter leurs gobelets ou leur chopine, changeant rapidement de sujet, ce que j’aidai en m’adressant à mon tour à mon mentor, toujours immobile et sagement assis devant moi.

- Alors est-ce que cette affaire s’est-elle conclue ?

Ballast se tourna vers moi, un léger sourire en coin, il n’allait pas me céder aussi facilement des informations sur ce qu’il avait pu trafiquer tout ce temps !

- Tout s’est passé comme je le souhaitai en effet. Demain je me rendrai donc à ce mariage, ne serait-ce que pour féliciter les mariés, et ensuite……nous quitterons la Péninsule pour reprendre la route en direction d’Ithri’Vaan. Enfin, ce sera pour dans trois jours. Je crois que notre capitaine a encore quelques affaires à régler de son côté.
- Oh ok, bien.
- Tu pourras ainsi aller assister à ce tournois que tu voulais tellement voir.

Mon regard pétilla quelque peu, et j’abandonnai pour un instant mon air renfrogné.

Je fus plutôt surprise par la question d’Arun concernant le Vol d’or.  Et si au départ de cette soirée, l’idée de voyager avec ce drôle de lascar m’aurait sans doute amusée, elle l’était soudain beaucoup moins. C’est que le sire derrière son masque maniéré, prenait un peu trop plaisir à se foutre de moi, comme il continua à le faire, une fois que Ballast lui eut répondu :

- Oui tout à fait…. Vous serez combien ? J’en parlerai avec le capitaine, mais je ne pense pas que ça posera problème.

Et voilà à peine mon cher maître concluait que le sieur Arun repartit dans ses faux compliments mêlés de critique et de reproche. Il commençait sérieusement à me courir sur le haricot lui. Je détestai qu’on me fasse la leçon. J’avais déjà un maître et tuteur, c’était largement suffisant. Alors de la part d’un inconnu, c’était encore plus agaçant.

Donc d’après Arun, je manquai d’imagination, et faire la moue me seyait guère. Sérieusement ? Qui pouvait se préoccuper de me voir sourire ou non ? Le truc c’est qu’il avait l’air de venir d’un endroit où tout le monde devait se calquer sur un modèle précis. Ben non, dans ma famille, c’est-à-dire des marins sans doute mal éduqués hm ? on se fichait complètement des apparences. Et FORT heureusement, je n’avais jamais besoin de faire semblant d’être une autre avec eux. C’était déjà bien assez de devoir jouer la comédie dans la haute société. ET Ici, on n’était pas dans la haute société. Ce n’était qu’une simple taverne !

- Ohh s’il vous plait, cessez de jouer les donneurs de leçon. Qu’est-ce qu’on s’en fiche de mon minois ! Et mes compagnons seraient ravis de me voir combattre avec vous, hein les gars ?

Galérand s’enthousiasma aussitôt, les autres furent beaucoup plus mesurés. Mais j’oubliais vite ce détail pour revenir à Arun.

- Je ne vous proposai après tout qu’un simple combat amical ! Rien de plus, rien de moins ! Histoire de me mesurer à quelqu’un qui ne craint pas d’affronter une fille. Et si vous trouvez que je suis bien trop mal éduquée, vous n’avez qu’à vous plaindre auprès de mon maître ici-présent.

Ouais tant qu’à faire, hein, il pouvait aussi lui reprocher mon manque de tenue. Oh là là, je détestai tout ça, toutes ces manières et cette pseudo bienséance.

- Quant à votre côté avant-gardiste, désolée mais là j’ai du mal à le percevoir avec tout ce chichi que vous me faites sur mon éducation et mon foutu minois. Et concernant la permission de mon maître.

Ballast m’interrompit brusquement  dans ma diatribe dite d’un ton irrité et ironique, mais pas une seule fois je n’avais élevé la voix.

- Vous l’avez ! coupa-t-il d’un ton autoritaire, sans bouger d’un cran, le regard aveugle fixé face à lui, tenant toujours fermement son bâton.

Et de toute l’assemblée, je fus sans doute la plus surprise. Moi qui avais cru qu’il voudrait éviter que je foute le bordel dans la taverne, je venais de l’entendre donner sa permission. Aie, tout ça ne présageait rien de bon.  

Ballast ajouta, avec un ton plus aimable, et une ombre de sourire alors qu’il tournait la tête légèrement en direction d’Arun :

- je vous demanderai cependant de ne point trop l’abîmer. Je vais encore avoir besoin de ses services. N’est-ce pas Deejarah ? Il te faudra préparer mes affaires pour demain, et m’aider à m’installer pour la nuit.

Je compris aussitôt. Il me donnait perdante ! le combat n’avait même pas commencé qu’il pensait déjà que j’allais perdre et ce fut plus douloureux encore d’entendre ça que toute les mielleuses paroles de cet Arun. Je serai la mâchoire, poing crispé, tandis que les gars s’étaient soudain pris de passion pour le contenu de leurs gobelets.

- Comme d’habitude, maître, vous savez que vous pouvez toujours compter sur moi, dis-je d’un ton froid et poli.

J’allais me diriger vers le balais que j’avais aperçu pour en récupérer le manche quand Ballast barra vivement le passage de son bâton, fixant à nouveau un point invisible devant lui.

- J’ai toutefois une condition à émettre pour ce combat. Le premier qui cassera quoique ce soit dans cette taverne lord de votre confrontation, perdra le combat et vous vous en tiendrez là.

Il tourna la tête en direction d’Arun pour sourire de cette manière si cynique.

- Et il n’y aura rien d’autre à gagner que cette simple victoire contre mon apprentie. Quant à toi Deejarah, si tu perds, tu sais déjà ce qui t’attend.

J’hochai la tête. Oui je savais parfaitement, il allait me réserver un entraînement encore plus sévère pour les jours à venir avec des exercices détestables dont lui-seul avait le secret.
Il ne nous restait plus qu’à trouver un second bâton pour mon adversaire, bien que désormais, j’étais beaucoup moins enthousiaste qu’au moment où j’avais lancé ce simple défi , défi qui prenait soudain des allures de sanction.

Quoi ?? Pourquoi il ne voulait pas de bâton ? Sans blague ? Il voulait se battre à main nue ? Mouais ben avec une arme j’avais une chance contre lui, mais pas à main nue. J’étais réaliste, parce que je voyais bien qu’il possédait une carrure suffisante pour m’étaler facilement. Enfin facilement, c’était très subjectif. N’empêche, j’avais appris à me battre avec des armes et pas à cogner avec mes poings.  

- Comme tu veux, dis-je, je préfère le bâton pour ma part, à défaut de sabre.

Mon sourire s’étira, parce que lui avait refusé qu’on se batte à coup d’arme pouvant abîmer son apparence si soignée. TSs ! Enfin bref, nous étions pour une fois disposés tous les deux à nous battre, sauf que Ballast y mit une condition : ne faire aucun dégât autour de nous. Je fis la mine, mais restai concentrée, étudiant rapidement le contexte : verres, chopines, gamelles, bouteilles, tabourets, bancs, comptoir, table, lampes à huile, hmm quoi d’autre ?

Je me concentrai sur mon souffle et tout ce que m’avait appris mon maître, fermant brièvement les yeux pour mieux « voir » autour de moi, mieux anticiper les formes, les mouvements, la foule, les objets, et les rouvrant face à mon adversaire, mes yeux verts brillant d’un éclat intense, et mon sourire se relevant en coin à sa provocation.

Ouais, on allait danser, et c’était la danse que je préférai, celle qui faisait tinter les armes, coup sourd d’un bâton, à défaut du son d’une lame parfaitement équilibrée. Je frappai très vite et sans la moindre hésitation, d’un coup sec visant son genou. Juste un coup pour jouer, juste pour marquer, pas pour blesser. C’était un jeu, ce n’était qu’un jeu pour moi. Même si je détestais perdre !

- Voilà enfin des mots qui sonnent joliment à mes oreilles !

Je me préparai à la réplique, étudiant les mouvements de son corps.