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 Retrouvailles [Louise]

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Renaud d'Erac
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MessageSujet: Retrouvailles [Louise]   Retrouvailles [Louise] I_icon_minitimeVen 4 Juin 2021 - 19:24


IXe ennéade de Verimios, An XVIII, Cycle XI


La troupe éraçonne avait investit Diantra à la suite du Duc, nombre d'entre eux avaient réservé dans des auberges, ne pouvant pas être accueillit au sein de l’hôtel particulier ducal. Erac, premier duché à avoir été fondé, possédait sa demeure au plus proche du Palais Royal, et elle avait toujours appartenu à un Erac sauf lors de la forfaiture de Trystan. Cela faisait maintenant deux jours que tout ce beau monde avait élu domicile dans la capitale, et l'on attendait les festivités d'investiture de Bohémond avec impatience, l'effervescence étant de mise dans toute la cité, que ce soit les commerces, les artisans ou encore la populace, comme la noblesse, tout le monde était uni pour cet évènement. Neyrelles n'avait pas pu se joindre à eux, étant malheureusement tombée malade deux jours avant le départ, rendant difficile un voyage éprouvant, mais Alaïs faisait partie du voyage. Ce jour, Renaud revenait après avoir fait un petit tour par le Palais Royal, mais au lieu de se rendre directement en sa demeure, il avait décidé de faire un petit tour pour s'aérer un peu pour réfléchir. Il était naturellement accompagné de quatre gardes de l'Ordre du Merle, mais aussi par un petit groupe de proches et autres parasites accrochés à lui comme des sangsues, toujours en attente d'un compliment ou avec une requête à lui formuler.

Sur le chemin du retour, monté sur son destrier, Renaud menait la troupe qui suivait à petite allure, quand soudain le Duc s'arrêta sans raison. Les gardes l'entourèrent, se demandant ce qu'il pouvait bien se passer, Eude étant tout proche de Renaud et au sein de ce cordon

"Que se passe t il votre altesse ?"

Pas de réponse, et aucune réaction non plus de la part de leur suzerain qui semblait comme paralysé. Renaud, lui, savait exactement ce qu'il se passait. Si son entourage avait fait attention, ils auraient vu que le regard du Duc était dirigé vers une demeure. Il avait aperçu une personne au travers de la fenêtre, et celle-ci se trouvait être Louise de Fernel

"Votre altesse, il faut rentrer"

Toujours pas de réponse, comme s'il n'y avait plus personne autour de lui, à moins qu'il ne soit devenu sourd ? Ce n'était pas le cas, il regardait la femme qui l'avait enivré lors de son voyage à Kirgan. Elle était en train de lire un livre, et elle n'avait aucune idée qu'un regard était tourné vers elle, et ne la lâchait pas un seul instant. Un sourire s'était accroché à ses lèvres alors qu'il se remémorait les bons souvenirs. Elle était toujours aussi belle malgré les vêtements qui ne l'empêchait pas de se rappeler ce corps parfait qu'il avait parcouru de ses mains. Il se rappelait aussi à qui appartenait cette demeure

*Mais que peut bien faire Louise dans cette demeure ? Cette femme me surprendra toujours*

Tibéria de Soltariel en avait bavé avec la Royauté, et elle avait été on ne peut plus injustement jugée. Bien des années s'étaient écoulées avant qu'il n'apprenne qu'elle s'était mariée à Lohie de Brandevin, ce qui l'avait réjouit pour cette revanche sur ce qu'elle avait subit. Renaud ne savait pas comment les deux femmes en étaient arrivées à se retrouver ensemble, mais cela commençait à faire beaucoup. Déjà à Kirgan, pour le mariage du Roi, c'était étonnant pour une châtelaine d'avoir été invité dans ce tri très strict. La jeune femme semblait pleins de ressources, ce qui était on ne peut plus énigmatique. Enfin le Duc bougea, appelant Eude d'un signe de main à se rapprocher plus près, encore plus près. Il se pencha sur son destrier pour murmurer à l'oreille d'Eude, l'un des très rare à avoir la confiance du Duc

"Eudes, j'aimerais que vous apportiez un message de vive voie à Louise de Fernel qui se trouve dans la demeure de Tibéria. Dites lui que demain, en milieu de matinée, je me trouverais à Sainte-Deina, et que cela me ferait plaisir si elle pouvait m'y retrouver afin de discuter un peu de nos souvenirs communs lors du mariage du Roi Harald."

"Comme il vous plaira votre Altesse"

"Attendez que nous soyons rentrés avant de ressortir, je veux de la discrétion, vous l'aurez compris."

D'un simple geste de la main, Renaud remit la petite troupe en marche, talonnant lui même son destrier, rentrant à son hôtel particulier. Il se passa bien une bonne demi heure avant que Eude ne ressorte, s'étant assuré d'être seul. Il livra le message.


--------


Le lendemain, c'est avec une petite mine que le Duc se leva, n'ayant pas beaucoup dormit, mais étonnement il était d'humeur joyeuse, souriant et faisant même quelques petits traits d'humour. Il prit soin des vêtements qu'il portait, afin de ne pas paraitre trop habillé, mais tout de même coquet. Sainte-Deina serait parfaite, avec beaucoup de monde, permettant de discuter sans avoir tout un tas d'oreilles indiscrètes pour écouter.

Une fois prêt, il prit la route de la cathédrale avec son escorte. Lorsqu'ils arrivèrent, il demanda à pouvoir se recueillir seul. On lui laissa donc un peu d'espace. Si Louise répondait à sa requête, elle viendrait et feindrait une rencontre fortuite. Ayant ce voyage en commun en nanie, il ne serait pas étrange qu'ils conversent, surtout en ce lieu public ou il y avait tant de monde.
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: Retrouvailles [Louise]   Retrouvailles [Louise] I_icon_minitimeSam 5 Juin 2021 - 19:15


Dans la splendide demeure de Tibéria, toute à l’étude attentive de cet ouvrage trouvé dans la bibliothèque mise à sa disposition dans ses appartements, Louise ne se rend absolument pas compte de ce qu’il se trame là dehors, pas plus qu’elle ne devine qu’on la regarde. Elle lit une jolie histoire, de celles qu’elle affectionne tant, une histoire dans laquelle la chevalerie, l’amour et la vaillance sont mis à l’honneur.

La châtelaine avait décidé de ne point sortir aujourd’hui, elle profite plutôt du confort de la résidence, habillée d’une simple robe de laine bleue aux larges galons de fils d’argents, les cheveux librement répandus sur ses épaules en de lourdes boucles de soie noisette. Elle déambule à petits pas dans le grand salon, un sourire aux lèvres, absorbée par un passage qui lui plaît.

« …Ils persuadèrent la plupart des barons : car beaucoup d’hommes ne savent pas que ce qui est du pouvoir des magiciens, le cœur peut aussi l’accomplir par la force de l’amour et de la hardiesse. C’est pourquoi les barons pressèrent le roi Marc de prendre à femme une fille de roi, qui lui donnerait des hoirs : s’il refusait, ils se retireraient dans leurs forts châteaux pour le guerroyer. Le roi résistait et jurait en son cœur qu’aussi longtemps que vivrait son cher neveu, nulle fille de roi n’entrerait en sa couche. Mais, à son tour, Tristan qui supportait à grand’honte le soupçon d’aimer son oncle à bon profit, le menaça : que le roi se rendît à la volonté de sa baronnie ; sinon, il abandonnerait la cour, il s’en irait servir le riche roi de Gavoie. Alors Marc fixa un terme à ses barons : à quarante jours de là, il dirait sa pensée.
Au jour marqué, seul dans sa chambre, il attendait leur venue et songeait tristement : « Où donc trouver fille de roi si lointaine et inaccessible que je puisse feindre, mais feindre seulement, de la vouloir pour femme ? »
À cet instant, par la fenêtre ouverte sur la mer, deux hirondelles qui bâtissaient leur nid entrèrent en se querellant, puis, brusquement effarouchées, disparurent. Mais de leurs becs s’était échappé un long cheveu de femme, plus fin que fil de soie, qui brillait comme un rayon de soleil.
Marc, l’ayant pris, fit entrer les barons et Tristan, et leur dit :
« Pour vous complaire, seigneurs, je prendrai femme, si toutefois vous voulez quérir celle que j’ai choisie.
— Certes, nous le voulons, beau seigneur ; qui donc est celle que vous avez choisie ?
— J’ai choisi celle à qui fut ce cheveu d’or, et sachez que je n’en veux point d’autre.
— Et de quelle part, beau seigneur, vous vient ce cheveu d’or ? qui vous l’a porté ? et de quel pays ?
— Il me vient, seigneurs, de la Belle aux cheveux d’or ; deux hirondelles me l’ont porté ; elles savent de quel pays. » (1)

Un petit rire s’échappe de la gorge de Louise. Un petit rire interrompu par la venue d’Enguerrand qui entre après avoir frappé. Louise lève un regard surpris vers son maître d’armes dont le visage semble défait.

- Enguerrand ? Qu’y a-t-il ?
- Dame Louise, le chevalier Eudes de l’Ordre du Merle demande audience. Il est envoyé par le Duc d’Erac.
- …


La châtelaine ferme lentement le livre et le garde tout contre elle, quelque peu décontenancée par cette demande. Automatiquement, le souvenir de deux magnifiques yeux émeraude lui revient, tout autant qu’une vive rougeur teinte ses joues. Renaud… ? Mais comment peut-il savoir qu’elle réside ici, par tous les Dieux ? Elle a été discrète et n’a pas fait la moindre petite vague depuis son arrivée…

- Dame Louise ?
- Heu…oui. Faites-le entrer, Enguerrand, je vais le recevoir.

La châtelaine est toujours debout au milieu de la pièce, gardant l’ouvrage splendide contre sa poitrine, comme s’il s’agissait d’un petit bouclier. Lorsque le chevalier entre dans la pièce, elle l’invite à parler, de sa voix douce, un peu intimidée de voir cet homme qu’elle devine fort proche du Duc. Il est certain qu’il n’aurait pas envoyé le premier venu pour lui transmettre un pareil message. Le rouge de ses joues s’étend à tout son visage en un instant.

Ainsi donc, il veut la revoir ? Ici, à Sainte-Deina ? Louise ne répond rien pendant de longues secondes, reprenant sa déambulation, le livre tout contre elle. Elle s’était préparée à le revoir dans un cadre tout à fait officiel, à la Cour, aux festivités, peu importe mais pas de cette façon. Pourquoi une telle invitation d’ailleurs ? Pour discuter de quoi ? Ils avaient certes beaucoup échangé durant ce séjour, mais…Le souvenir des paroles du Duc lui reviennent en mémoire, avec la clarté d’un souvenir de la veille. Un sourire étire ses lèvres, fugace, entre deux pensées contradictoires.

Elle remercie pourtant poliment le chevalier en transmettant un message à son tour :

- Dites à Son Altesse que je répondrai à son invitation en me présentant à la mi-journée à Sainte-Deina.

Elle ne dit rien de plus et salue le digne chevalier qui s’en va déjà. Seule dans la pièce, Louise ne bouge pas, elle regarde ce livre qu’elle tient, pensive.

Renaud. Elle ne l’a plus revu depuis ce voyage au Zagazorn. Elle n’a plus eu le moindre contact avec lui hormis cette lettre qu’elle lui a fait parvenir peu après les incidents qui ont si fort troublés sa seigneurie. Une lettre sincère, qui s’inquiétait de lui, et qui n’a pas eu de réponse…Peut-être est-elle arrivée entre temps à Fernel. Peut-être. Quoiqu’il en soit, elle a désormais le reste de la journée et la nuit pour songer à cette entrevue du lendemain, dans le cadre tout à fait somptueux de Sainte-Deina. Et déjà, en son cœur, des tourments qu’elle pensait éteints se ravivent, mouillant son regard de larmes qui ne roulent pas sur ses joues…


Retrouvailles [Louise] Szopar10


Le lendemain, à l’heure dite, Louise sort donc de la résidence de Tibéria pour se diriger, en compagnie d’Aymeric et d’Enguerrand, vers la majestueuse cathédrale de Sainte-Deina qu’elle visite pour la première fois. Il n’est pas bien difficile d’en trouver le chemin, l’incroyable édifice étant juché sur un promontoire, immense et grandiose construction dédiée à la DameDieu, visible de tous à des lieues à la ronde. En chemin, elle croise grand nombre de pèlerins, se dirigeant dans la même direction. Nobles dames, bourgeois, gens du peuple, il y a un nombre impressionnant de personnes de toutes les extractions.

Après avoir gravi les incalculables marches menant au grand temple, la châtelaine prend quelques minutes, autant pour se remettre de l’épreuve d’une telle ascension que pour torturer ses doigts, toute pleine d’appréhension. Du coin de l’œil, elle voit alors passer une noble dame, inconnue, mais probablement fort riche compte tenu de son escorte et de la splendeur de sa toilette. La chatelaine a un regard pour sa propre tenue et plisse les lèvres de dépit.

Ce déplacement jusqu’à la capitale, l’hébergement et la nourriture de tous ses hommes ainsi que des chevaux, l’achat de tissu et la confection de nouvelles tenues dans le Langecin, tout cela lui a coûté une véritable petite fortune. Ses belles tenues composées de tissus de prix, ses somptueux bijoux, ses atours de noble dame, tout cela est soigneusement rangé dans un coffre et ne sera sorti que pour l’occasion. Avec des comptes aussi serrés, il lui est impossible de prendre le risque d’abîmer ses toilettes, ce serait une véritable catastrophe car il lui serait probablement impossible d’en obtenir une autre. Voilà pourquoi elle porte aujourd’hui une robe simple, dépourvue de tous les beaux ornements qu’elle porte aux occasions, par crainte d’abîmer ses tissus au contact d’une foule dense et peu attentive. Une longue robe de tissu vert ornée d’un tout petit galon de fil doré, une chemise dont le col est dépourvu de broderie est visible sur un décolleté plus que sage, une petite cape de toile, dont le col et la fourrure sont ornés d’un fin lambeau de fourrure, l’anneau sigillaire de Fernel à son index gauche, les cheveux soigneusement tressés et soutenu par cette tiare de métal qu’elle aime tant…Louise se présente à Sainte-Deina et au Duc de la même façon qu’elle est à Fernel. Ainsi qu’elle est le plus souvent, d’une élégante simplicité. On est très loin de la tenue magnifique qu’elle portait lorsqu’elle a rencontré Renaud…

Elle prend une longue inspiration et croise ses mains sur le devant de sa robe, entrant enfin dans la cathédrale, avisant d’abord le décor majestueux et digne, émerveillée. Il règne ici une atmosphère de paix et de sérénité, malgré la présence de centaine de personnes. Une paix et une sérénité qui aide un peu la châtelaine lorsqu’elle parcourt la foule du regard, en avançant à petits pas. Il y a des dizaines de personnes assises là, en train de prier, tandis que d’autres se dirigent un peu partout, sans réel but apparent. Comment retrouver le Duc dans une pareille foule ? Une angoisse l’étreint soudain. Et si c’était un piège ? Un vil guet-apens ? Louise se sent soudain mal, au milieu de tous ces gens, dans une si grande bâtisse qui ne semble pas avoir de fin jusqu’à ce qu’elle voie, là bas, une petite troupe de personne habillées comme le chevalier Eudes, rencontré la veille. La châtelaine s’en approche et reconnaît le chevalier qui lui indique un chemin en silence.

- Aymeric, Enguerrand, je vous suggère d’aller prier notre Dame afin qu’elle bénisse notre Roy. Je ne serai pas longue.

Lorsque les deux hommes s’éloignent, Louise reste un instant seule avec les hommes de l’Ordre du Merle puis s’éloigne, en silence. Plus elle avance, moins il y a de bruit, elle-même se déplaçant de cette si étrange façon qui fait que souvent on ne l’entend pas arriver. Après quelques minutes de déambulation en solitaire, au détour d’une colonne, elle l’aperçoit enfin, agenouillé sur un banc de prière somptueux, lui-même paré de superbes atours. Elle ne bouge plus, elle se contente de l’observer de dos, en silence.

C’est un sentiment curieux, un trouble totalement indéfinissable qui l’étreint alors qu’elle le revoit pour la première fois depuis Kirgan. Un pas, un second, un troisième, elle reste à une distance tout à fait respectable, même s’ils sont seuls.

- Votre Altesse…

Elle plonge alors dans une vraie révérence de cour ainsi que le dicte le protocole, attendant que Renaud veuille bien sortir de sa prière pour la relever d’un geste.

- Vous m’avez fait mander, je suis venue.



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Renaud d'Erac
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MessageSujet: Re: Retrouvailles [Louise]   Retrouvailles [Louise] I_icon_minitimeMer 9 Juin 2021 - 11:18

En attendant l'arrivée de Louise, Renaud se rendit compte d'une chose qui le dérangea, c'était qu'il s'était machinalement mit à prier. Il fallait dire que l'endroit s'y prêtait à merveille. La raison pour laquelle cela l'embêtait c'est qu'il ne priait plus, du moins pas sincèrement, depuis fort longtemps. Il tenait Néera comme responsable de la mort de sa première épouse qui avait été terrassé par une maladie bénigne lors du voile. Depuis il en voulait à la Déesse, et il n'avait pas réussit à lui pardonner. Alors officiellement, il était toujours le bon pentien, fervent et pratiquant, mais tout cela était feint en raison de son statut et de l'illusion qu'il devait donner à son entourage, mais officieusement, il avait des griefs à l'encontre de la Damedieu qu'il n'avait jamais réglé.

C'est la tête plongée dans toutes ces considérations qui vit l'arrivée de Louise, le sortant de sa torpeur et lui faisant lever la tête. Quand il s'aperçoit qu'il s'agit de son amante lors de leur séjour à Kirgan il sourit, mais très vite, il devient perplexe. En la regardant, il devient évident qu'en péninsule, en plein Diantra, au sein de Sainte-Deina, le protocole était de mise, à quoi s'attendait donc le Duc ? il avait oublié l'espace d'un infime instant qu'il ne se trouvait pas chez les nains. Il se leva et s'inclina à son tour, moins que Louise en raison de leur différence de statut, de la manière la plus protocolaire qu'il soit

"Ma Dame, je vous suis reconnaissant d'être venue à ma rencontre"

Il se releva, intimant à Louise d'en faire autant. Il regrette amèrement les bons moments passés ensemble, le tutoiement, et tout ce qui fait que c'était parfait.

"Me feriez vous l'honneur de prier en ma compagnie ?"

Bien entendu, pour Renaud, c'était un prétexte pour plus de proximité, mais accepterait elle ? Il la regardait, et il devait avouer qu'il était un peu triste qu'elle ne porte pas un magnifique décolleté comme elle l'avait fait lors du mariage d'Harald, mais il ne releva pas la simplicité de la robe car son beau visage avait déjà empli son champ de vision. Cela fait un moment qu'ils ne se sont pas vu, mais il n'a aucun mal à se rappeler de son corps et de la douceur de celui-ci, tout comme sa chevelure avec ses boucles cascadant sur ses épaules, tout cela défile devant ses yeux alors qu' il la regarde

Après avoir accepté son invitation, et tous les deux en positions de prière, bien plus proche tout en respectant une distance de respectabilité, il reprit

"Je suis heureux de vous trouver ici en bonne santé. Je dois avouer que je n'aurais jamais cru tomber sur vous aussi facilement avec le nombre incalculable de lieux possible pour votre hébergement. Est ce un signe ? Je n'en sais rien mais je suis comblé de vous avoir trouvé."

Son estomac le faisait souffrir, alors qu'il se demandait si Louise ressentait la même chose que lui ou si elle était passée à autre chose. Il se rappelait la missive qu'il avait reçu et le petit mot ou elle avait écrit qu'elle avait hâte de le revoir. Elle n'était pas obligé d'écrire cette seconde lettre, ce qui l'amenait à penser qu'elle se rappelait encore de l'expérience qu'ils avaient partagé ensemble. Il ne savait pas s'il pouvait se permettre de la tutoyer de nouveau maintenant qu'ils étaient à l’abri d'oreilles indiscrètes, mais il préféra ne pas tenter, pas tout de suite

"Comment vous portez vous Louise ? La missive que vous m'avez envoyé m'a fait craindre pour votre vie, je suis satisfait de vous voir, toujours aussi resplendissante."
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MessageSujet: Re: Retrouvailles [Louise]   Retrouvailles [Louise] I_icon_minitimeMer 9 Juin 2021 - 18:12


Relevée par Renaud, elle n’ose pas, pendant un instant, le regarder, les yeux posés sur ses mains jointes sagement sur le devant de sa robe toute simple. Elle est bien consciente qu’elle n’est guère à son avantage ainsi vêtue, loin des fastes et des lumières de Kirgan. Il la voit telle qu’elle est en réalité, dans son quotidien de petit seigneur, sans parure d’or ou voiles couteux. Lorsqu’enfin elle ose lever le visage vers lui, elle rencontre ses deux émeraudes dont l’éclat familier lui revient immédiatement en mémoire. Une rougeur teint ses joues, une rougeur qu’elle ne parvient pas à maîtriser et encore moins à dissimuler. Il est tel qu’elle se souvient de lui : beau, grand, avec cet éclat indéfinissable dans le regard.

Lorsqu’il lui demande si elle accepte de prier en sa compagnie, Louise ne sait pas tant quoi répondre. Oui, ils sont dans une cathédrale, la prière semble appropriée mais pourquoi diantre lui avoir demandé de venir ici ? Sa présence était-elle donc nécessaire à une prière ou est-ce un prétexte afin de discuter de choses très nettement moins religieuses ? Pour le savoir, il faut bien se lancer aussi approche-t-elle en silence, prenant place à une distance raisonnable permettant toutefois une conversation à voix basse, ce dont ne se prive pas le Duc. Louise, les moins jointes, les yeux clos, écoute donc les propos de Renaud qui lui procurent de nouveau cette rougeur intense au visage.

Ainsi, il s’agit de cela, un stratagème pour la revoir. Lui demander de venir ici, en ce lieu précis, pour un rendez-vous la met soudain vraiment très mal à l’aise.

- Votre Altesse, je suis heureuse de vous revoir, moi aussi mais…

La châtelaine rouvre les yeux et regarde le fabuleux vitrail qui se trouve devant eux, se perdant dans la contemplation des motifs, cherchant ses mots.

- …nous sommes dans une cathédrale, à Sainte-Deina…Pensez-vous qu’il soit opportun de nous rencontrer ici, en un lieu public, sous le regard de notre Dame ? Et d’ailleurs, comment m’avez-vous retrouvée ? Personne ne sait que je réside chez Tibéria de Soltariel…

Elle a un sourire, tout petit, avant de tourner la tête vers lui. Immanquablement, les douceurs de Kirgan lui reviennent à l’esprit, des moments d’une beauté inoubliable, alors que ce feu lancinant menace à nouveau d’irradier au creux de ses reins. Il s’agit de garder le contrôle et ce n’est guère aisé quand on a face à soi la seule personne qui ait réussi à vous faire sentir aussi bien…Elle préfère ne plus le regarder et se contente de fermer les yeux, écoutant la voix du Duc qui a craint pour sa vie. Ainsi, il a eu peur pour elle ?

- Je vais fort bien, je vous remercie. Je constate avec joie que vous semblez vous-même au mieux de votre santé, Votre Altesse…Quant à cette menace dont vous faites mention, je pense que ce n’est guère l’endroit pour l’évoquer. Comme ce n’est guère l‘endroit non plus pour ce genre de conversation…

La châtelaine a un sourire à son petit compliment, ce qui ne l’empêche pas de continuer.

- J’aimerais évoquer avec vous certains points tout comme nos souvenirs communs mais pas ici, Votre Altesse…Convenez tout de même que…vous avez un sens de la discrétion qui n’appartient qu’à vous.

Elle n’est pas fâchée, il le verra immédiatement, elle est même amusée en réalité, retrouvant un sourire plus doux.

- Ne pensez-vous pas qu’il serait plus adéquat de converser dans un autre endroit ?

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MessageSujet: Re: Retrouvailles [Louise]   Retrouvailles [Louise] I_icon_minitimeMer 16 Juin 2021 - 6:36

Lors de leur séjour à Kirgan, tout s'est passé très vite entre Louise et Renaud, outre cette danse qui s'est terminée dans le lit de la belle, il n'y a guère eu de protocole entre eux alors que leur conversation a dérivé si vite que s'en était étonnant pour deux nobles péninsulaires. Il faut dire que leur voyage respectif à Thaar les à débridé immédiatement, ce point commun en particulier n'étant pas la norme en péninsule. Le Duc est donc un peu surpris par tout ce protocole que sa partenaire met dans ses propos. En l'entendant parler de bienséance et de Cathédrale, il doit bien avouer que ça l'amuse énormément. Il se retient toutefois de rire en raison de ce lieu qu'il a choisit, et aussi pour donner le change de ceux qui ne doivent pas manquer de les regarder, même de loin. S'il montre qu'il s'amuse de trop, alors cela pourrait amener des ragots, mais un Duc parlant avec une personne de manière formelle, soulève peut être des questions mais pas des rumeurs.

"Nous murmurons, ce qui est assez discret. Regardez autour de vous, malgré le calme apparent, il y a tellement de monde qu'il est assez difficile d'avoir la tranquillité souhaitée, ne pensez vous pas ?"

Il lui fait tout de même un sourire après avoir tourné la tête vers elle, hilare intérieurement de l'état apparent de sa partenaire

"Il a été très simple de vous retrouver puisqu'en fait, ma maison se trouve très proche de celle de Tibéria. Je vous ai tout simplement vu à travers la fenêtre après une ballade en ville, un coup de chance sans nul doute, ou un signe, allez savoir."

Devait il l'appeler Louise ou Ma Dame ? il devait bien avouer qu'il ne savait pas de trop. Hésitant, il préféra ne faire ni l'un ni l'autre, du moins dans l'immédiat

"Je pense que vous avez raison, aussi je vous propose de me retrouver demain matin, à l'aube, quelques lieues après la sortie ouest de Diantra pour une promenade à cheval. Est ce que cela vous convient ? Je serais ravis que nous la fassions ensemble."

Il ne savait pas si Louise était disponible, aussi restait il suspendu à sa réponse, mais il préféra faire un petit ajout pour clarifier un peu sa demande

"Bien entendu, l'heure permet d'éviter d'avoir toute ma suite derrière moi, vous aurez compris que ce n'est pas une rencontre officielle et que mon escorte sera minimale."

Il sait que c'est mal, mais il ferait bien de la demoiselle sa maitresse tellement elle l'avait envouté lors de leur première rencontre et ce qui avait suivit.
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MessageSujet: Re: Retrouvailles [Louise]   Retrouvailles [Louise] I_icon_minitimeJeu 17 Juin 2021 - 10:29


Les choses se sont déroulées assez vite, en effet. Renaud et Louise ont dansé ensemble et immédiatement il y a eu ce lien, cette entente qui a fait en sorte qu’ils finissent tous les deux dans le même lit. Pourquoi ? Leurs expériences similaires, la perspective de passer un bon moment, le fait d’être loin de tout, sans protocole empesé tel celui qui coince en cet instant la châtelaine dans une parodie de bienséance et de paroles soigneusement choisies. Ils ont passé de longs moments à parler, à se découvrir des passions communes pour des endroits qui ne le sont pas, telle la magique cité de Thaar, ses excès, ses douceurs et ses folies. Ils sont tous les deux, à des niveaux bien différents évidemment, le résultat d’une éducation conventionnelle imposée à des personnalités qui ne le sont pas. Et comme le dit souvent l’adage, quand on chasse le naturel, il revient toujours au galop…Il ne leur a donc pas fallu bien longtemps pour se comprendre, là-bas, dans cette grande chambre de Kirgan.

La nuance, et elle est de taille, est qu’ils sont ici en Péninsule. Si à Kirgan Renaud pouvait plus ou moins passer inaperçu, il n’en va guère de même en la capitale, à quelques jours du sacre du petit Roy. Il est l’un des personnages les plus importants du royaume. Pour Louise, ça ne change rien. Elle est une anonyme partout où elle passe, de toute façon. Quoiqu’il en soit, anonyme ou pas, elle n’en demeure pas moins parfaitement consciente de la situation. Renaud est un Duc. Il est marié. Leurs conversations, en public, ne peuvent donc être qu’empreintes de solennité et de bienséance. C’est pour cette raison qu’elle garde ce ton emprunté et digne. Si une oreille s’en vient à traîner un peu trop près, elle ne pourra percevoir qu’une conversation correcte et personne n’aura rien à y redire. Elle agit ainsi autant pour elle que pour lui.

- Les murs ont des oreilles, Votre Altesse. Et ces murs, précisément, ont notamment toute l’attention de la Bienveillante. Il serait vraiment souhaitable que nous nous rencontrions ailleurs, je vous assure.

Elle essaye de retrouver son chemin, dans cette foi et cette piété malmenées qui sont les siennes. Mère Zofia l’a aidée, ce n’est pas pour ensuite saccager ces beaux efforts en foulant aux pieds tout le respect que distille subtilement ce lieu de prières. Evidemment, Louise est troublée. Très troublée, et cela même si elle n’en montre rien. Elle n’a guère eu l’occasion de passer des moments agréables depuis Kirgan. Un retour marqué par la présence d’une Noirelfe, les défenses mises en place pour contrecarrer une potentielle attaque, des courriers envoyés partout et pour lesquels elle n’a obtenu que deux réponses, un déplacement vers Arétria où il faut bien le reconnaître l’ambiance n’était guère légère ni douce, un voyage interminable vers ce qui lui semblait une petite parenthèse dans un quotidien de solitude et de noirceur, la capitale langecine et qui s’est finalement révélé être le plus éprouvant de tous…Il n’y a guère que la rencontre avec Adélina de Lourbier qui a réussi à la sortir, au moins un temps, de ce perpétuel marasme qui est le sien, par sa grâce et sa douceur.

Ici, à Diantra, elle n’a pas de contacts, elle est hébergée chez Tibéria de Soltariel parce qu’elle a eu de la chance et il est plus que probable que les prochains jours de célébrations seront à la semblance de sa routine habituelle : révérence, dignité, banquet, repos. Vu le manque de réactivité suscité par ses lettres, elle sait que tout cela n’a éveillé aucun intérêt aussi se contentera-t-elle de répondre aux obligations minimales sans chercher davantage à attirer l’attention sur un problème qui peut être de taille dans un futur proche. Si les Grands de ce monde s’estiment en sécurité, he bien…soit. On ne pourra pas dire qu’elle n’aura pas tenté de les avertir, au moins, mais elle ne fera rien de plus. Sitôt les festivités terminées, elle rentrera à Fernel, sans détour de toute façon inutile et se focalisera sur ce qui compte vraiment : sa seigneurie. Le temps de l’humiliant silence et de la blessante condescendance envers son tout petit statut est terminé. Elle fera ce qu’il faut pour les siens, que les autres se débrouillent.

- Vous avez eu de la chance, je suppose. Je ne suis pas souvent à l’intérieur, je préfère l’extérieur, mes chevaux et l’horizon.

Et d’ailleurs, en parlant de chevaux, le Duc évoque soudain la possibilité d’une rencontre le lendemain, à l’aube, loin de la ville. Une promenade avec une escorte réduite. Louise esquisse un sourire. Incorrigible Duc. Louise se lève et fait un pas en arrière, pour regarder Renaud sans rien dire, quelques petites secondes.

Il ne semble pas avoir de scrupules à contourner le protocole. En cela, Louise l’apprécie beaucoup. Ce qu’elle apprécie moins, par contre, c’est le message sous-jacent qu’elle perçoit. Une entrevue non officielle et sans toute sa suite, voyez-vous cela…Louise est d’une sensualité à fleur de peau, toujours en demande de tendresse, mais pas au point de s’abaisser à un rôle pathétique de fourreau exquis pour homme illustre. Ce n’est pas cela qu’elle souhaite, ce n’est pas cela qu’elle attend, ce n’est pas cela qu’elle mérite. Louise mérite qu’on l’aime pour ce qu’elle est. Elle ne mérite pas de devenir un pis-aller, une prostituée bon marché devant répondre au bon plaisir d’un homme marié.

- Je viendrai. Avec ma propre escorte, Votre Altesse. Elle n’est pas aussi importante que la vôtre mais sa vigilance n’a rien à envier à celle qui a l’honneur de suivre vos pas, soyez-en assuré.

Elle plonge dans cette élégante révérence de Cour qu’elle maîtrise à la perfection puis se relève et adresse un clin d’œil amusé à Renaud avant de s’éloigner, un sourire mutin aux lèvres.

A joueur, joueur et demi. Et il n’est pas certain que le Duc gagne cette partie là…

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