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 [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis]

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Ithìliur Telperiën
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MessageSujet: [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis]   [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis] I_icon_minitimeLun 27 Juin 2022 - 2:33



Épuisé. Ton corps avait beau ne pas ressentir l’épuisement, ton esprit tordu par ce qui t’avait paru une éternité pesait assez lourd pour faire peiner ta marche. Pour autant tu te refusais à flancher, parce qu’enfin, enfin, enfin, le destin semblait être de vôtre côté. Ta mâchoire frémissait d’impatience au point de décorer le silence du claquements de tes dents. Tes mains frémissaient tant d’anticipation que d’anxiété. Vous n’auriez qu’une chance. Une seule et unique chance, si seulement ce monde ne vous la retirait pas jalousement avant d’avoir à recommencer ce même périple.
Les silhouettes fuligineuses dansaient autour de vous dans un chaos organisé s’appliquant apparemment à soigneusement vous éviter. Elles font bien. Elles ne le font pas volontairement, mais elle font bien. Elles sont ici pour les mêmes raisons que vous. Comme elles tu le sens. Ici la barrière s’affine. Le plan des ombres semble avoir décidé de vous donner une chance. Enfin il accepte de se retirer. Enfin il expire, et ses poumons toujours trop pleins se vident. À un souffle… vous êtes à un souffle d’enfin réchapper à la Tourmente.

La pierre de T’sisra n’est pas plus loin de ses phalanges que ta clef ne l’est des tiennes. Vos esprits dansent ensemble une valse à travers la trame. Vous attendez le moment d’agir autant que vous le redoutez, car il est peu de chances que les ombres, aussi excitées qu’elles soient de percer une faille, aussi insignifiants que vous soyiez pour l’heure à leurs yeux sans pupilles en comparaison à cette opportunité de réchapper à la damnation éternelle, il est peu de chances que les ombres ne vous laissent simplement traverser sans encombres. Et même si les ombres vous laissaient… toi tu avais besoin d’elles.

- Ici.

Le teint sombre de ton habit dévore lentement ta peau, et rapidement plus ne reste de toi que les deux billes jaunes que sont tes iris et le battement endiablé de ton cœur. La bataille commence ici et maintenant.
La course vers le néant d’un innocent spectre s’arrête, alors qu’une longue tige de noirceur s’enroule autour de son châle. Pas de hurlement. Pas le moindre bruit. Seulement un être disparaissant dans la gueule béante d’un autre. Une ombre de plus dévorée par l’un de tes servants. Une ombre de plus assujettie à ton pouvoir. Mais qu’est-ce qu’une ombre de moins au sein de ce chaos ? Rien. Pas assez pour attirer l’attention de ses comparses, pas assez pour t’empêcher de t’emparer de l’essence d’autres de vos alliées de circonstances.

- Maintenant elles vont attaquer.

Maintenant vous êtes une aspérité aussi pénible que le monde de matière solide poussant là, tout près, contre les confins de leur paisible enfer. Maintenant que vous vous êtes rappelés à eux, que vous vous êtes dévoilés en tant qu’enfant de ce monde faisant intrusion dans leur existence, vous méritez tout autant l’annihilation. Maintenant vous êtes la cible première.

Qu’à cela ne tienne.

Tes contours protéiformes tremblent en ce qui s’il te restaient poumons et cordes vocales auraient été un rire, et tu glisses vers le combat. Tes griffes tranchent de manière indiscriminée à travers l’antimatière, tu te jettes sur tes assaillantes l’une après l’autre, t’emparant sans autre forme de procès de ce qui les constitue pour le faire tien. Tu es minuscule, puis tu es grand, puis tu es plus grand, tu n’es qu’une immense gueule, puis tu es à nouveau minuscule, ta propre silhouette, dansant à travers la pluie de créatures difformes. Tu tranches et la langue de ton général dévore les restes. Il dévore les restes et lentement, tu les retournes contre leurs anciens congénères.

Le chaos s’intensifie.

La barrière continue de faiblir.

Ton plan semble fonctionner. L’entropie semble réduire l’infini. L’infini trouve sa limite. Une nuée de corbeaux s’arrache au plancher, tempête sauvage aux mille-et-un yeux. Les volatiles s’envolent vers l’infini, dépeçant les ténèbres sur leur chemin. Et tu en dévores goulûment les restes, vibrant au même rythme que le monde qui s’affaisse autour de toi, vibrant au même rythme que le sol grondant autour de toi, vibrant d’impatience alors qu’arrivent les titans de ce plan.

- Ils arrivent.

Ceux qu’habituellement vous évitiez comme la peste. Ceux qui aujourd’hui seront – tu l’espères – votre salut.
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MessageSujet: Re: [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis]   [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis] I_icon_minitimeLun 25 Juil 2022 - 23:28


L’infini l’avait tourmentée durant des temps impossibles, jusqu’à ce qu’elle ne finisse par enfin se résigner à l’accepter, à flotter en sa compagnie et mettre ses qualités à profit, car il en allait de la seule possibilité à sa portée de ne plus être en proie à l'intense pression sa poigne intemporelle.
Et puis il y avait eu lui. Eux. Eux qui avaient erré ensemble, encore et encore, au-delà du temps et de l’espace, s’accrochant au maigre espoir d’enfin pouvoir quitter ce plan tout en veillant à ne pas s’engouffrer non plus dans une espérance délétère et mortifère.

Lui, dont elle observait la peau être grignoter par l’obscurité, encore une fois. Il avait choisi le lieu et l’instant, si elle en saisissait la finalité, le comment lui paraissait bien expérimental et très loin de ses capacités de compréhension de la magie de l'ombre. Mais quel choix avaient-ils ?

Tandis qu’il était devenu une silhouette parmi toutes les autres, déjà lancée dans une valse ravageuse, elle était restée là, ses doigts glissants jusqu’à la garde de sa lame. D’un mouvement leste et précis, l’acier fendit l’air, où ce qui s’y apparentait, et elle s’élança dans le sillage que l’ombromancien traçait dans la masse de leurs assaillants. T’sisra virevoltait entre les ombres survivantes, les achevaient sur son chemin sans même se retourner. Ses mouvements étaient tout aussi erratiques que les leurs, imprévisibles, presque improvisés, défiant les lois de la gravité. Seule sa course effrénée conservait un seul et même objectif : talonner son camarade.

Marcher dans ses pas, en dépit du chaos, malgré les hordes de formes noires élancées à leur poursuite. Des hordes qui ne semblaient aucunement vouloir désenfler. La marée par temps agités, voilà ce qu’ils avaient déclenché.
Les doigts de la noirelfe vinrent se refermer sur la Larme d’Iben et, malgré toute la volonté dont elle pouvait faire preuve en cet instant, la lueur de la pierre peinait à subsister et son faisceau s’en trouvait bien faible comparé à ce qu’il avait pu être en d’autres lieux.

« Ils arrivent. »

Cette parole résonnait comme le glas d’un temple pentien. Ceux-là, l’ultime menace, avaient aussi répondu à l’appel du chaos. Et ce monde tremblait sous leurs mouvements, sous l’avancée de ceux qui étaient aussi bien des montagnes que des plateaux, ces béhémoths d’ombre dont l’appétit ne connaissait aucune limite.

- J’espère que tu as autant confiance en ton plan, que j’ai envie d’y croire ! Siffla-t-elle entre ses dents alors qu’elle tranchait dans le vif d’une des silhouettes. Parce que je risque de ne pas t’être d’une grande aide !

Sa pierre irradiait bien peu, juste assez pour empêcher les plus téméraires de fondre sur elle. Et pour combien de temps encore, elle ne savait le dire.

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MessageSujet: Re: [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis]   [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis] I_icon_minitimeMar 26 Juil 2022 - 13:33


- J’ai aucune idée de ce que je suis en train de faire mais je suis sûr que ça va marcher!

Ton esprit vogue quelque part, mais tu ne saurais pas dire où. Tu ris. Tu ris comme un déséquilibré au milieu de la tempête. De quoi ris-tu exactement ? De rien. De tout. Il valait mieux ça qu’en pleurer. Jamais au cours de ta vie tu n’aurais imaginé faire quoi que ce soit de pareil, de cette ampleur, mais tu y étais là, maintenant, tout de suite. Et il y avait de grandes chances que tu ne fasses plus rien après ça, que cette désespérée tentative soit ton dernier acte. Qui sait si tu survivrais ? Qui sait si vous survivriez ? Personne. Et personne n’en a cure au final. Parce que voilà une éternité que vous êtes morts. Une éternité que vous n’existez plus face au monde où vous êtes nés. Une éternité que vous avez disparus, pour rejoindre ces contrées où rien ne se meut. Oui. Vous étiez déjà morts. Vous étiez déjà immobiles. Vous étiez déjà emprisonnés dans l’éternité. Alors pourquoi avoir peur de la mort ? Pourquoi avoir peur de ce que vous viviez déjà ? Pourquoi s’empêcher de poursuivre une vie à votre portée quand la seule punition qui pouvait vous êtres infligée était déjà votre quotidien ?

Tu ris, de plus en plus fort, alors que l’orage fuligineux gronde avec de plus en plus de violence. Tout ce qui vous entoure t’appartient. La nuée de corbeaux a tout dévoré et t’a tout offert. Vous existez dans une bulle de ce monde qui est sous ton entier contrôle. La sensation est jouissive. Une infinité de choses te traverse l’esprit. Une infinité de sensations brûlent le voile dont est fait ton corps. Tant de possibilités. Tant de pouvoir. Mais pour si peu de temps.
Plus délicieux encore que ta bulle étaient les monstres qui n’attendaient que de la percer. Tu les sens. Tu les vois. Les léviathans de ce plan. Remuant la Trame, l’Univers et leurs barrières à votre recherche. Ils arrivent. Ils arrivent. Ils sont là.

- Attention les yeux!

Tu hurles, et ton rire dément continues de résonner dans le vide. Tu t’amuses. Tu ne t’es jamais autant amusé. Et pourtant, tu n’as jamais été aussi près de la fin. S’arrachant au néant autour de vous, les titans se dévoilent. S’ils n’étaient pas déjà fait d’ombres dans un monde d’ombres, alors leurs ombres vous avaleraient sans le moindre effort. Ils sont faits du néant qui vous entoure. Ils sont le néant qui vous entoure. Immenses, indescriptibles, des formes trop gigantesques, trop incompréhensibles pour que l’œil et les mots leurs rendent justice. Aujourd’hui, maintenant, tu les défiais.

La nuée danse autour des collines que sont ces monstres, survole les montagnes dans de folles révolutions. La nuée plonge vers le sol, le plafond, le mur, ce que tu ne saurais vraiment appeler le haut ou le bas, pour en arracher les tendons. Les tendons s’agitent en une multitudes de pousses de lierre endolories, poussant aux pieds, aux mains, aux crocs des titans faisant le monde. Les ailes sont tes yeux, les vignes sont tes doigts. Là où tes yeux regardent, tes doigts poussent. Avec la force de ceux que tu as dévoré, tu affrontes des titans encore somnolents. Tu les invite à utiliser leur puissance contre eux-mêmes. Tu les pousses à pousser contre le monde que sont leurs corps. Car il est un autre monde de l’autre côté. Car tu sais qu’ils convoitent cet autre monde. Car tu sais qu’eux aussi rêvent de percer le Voile. De conquérir. D’engloutir. De se déverser contre cette existence qui est leur antithèse. Tant qu’ils somnolent, avant qu’ils se réveillent, tu leur rappelles que ce n’est point toi qu’ils recherchent, mais ce que tu représentes, ce monde de chair dont tu es l’avatar.

L’Existence tremble. Un grondement sourd perce ce monde de silence. Et tu es heureux d’être ombre, car sans cela, le son t’aurait probablement assourdi. Un léger bruissement. Le roulement du sable contre le sable. Un léger bruissement, le chuchotement de la brise nocturne. Des sons, de véritables sons, loin de la pâle copie de physique régissant le plan dans lequel vous êtes enfermés.
Les ombres s’affrontent elle-mêmes, les ombres s’autodétruisent pour mieux assouvir leur désir de rencontre avec leur contraire. Les ombres s’entredéchirent. Les titans percent le Voile.

- On y va T’sis!

Tu t’arraches au chaos que tu as créé, et tu l’y arraches avec toi. Tes bras se saisissent d’elle, et tu glisses, tu glisses entre les rochers des montagnes s’écrasant les unes contre les autres. Tu glisses vers le Soleil à la sortie de votre grotte. Tu plonges vers la lumière. Tu embrasses ta fin. Tu te laisses embraser.


Jamais tu n’as connu aussi douloureuse brûlure. Ta chair te semble offerte en repas au feu, quand tes bronches souffrent du contact avec le froid. Autour de toi le temps passe à nouveau. Mais ton temps à toi te semble passé. Il est agréable, le sommeil. Tu en as besoin. Besoin. Depuis une éternité. Mais tu n’en veux pas. Avant de t’endormir, tu veux savoir. Tu veux savoir.

- On est passés ? tu murmures indistinctement, épuisé par l’effort On est où? tu essaies péniblement de rire, sans succès T’es là T’sisra ? T’es là?
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MessageSujet: Re: [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis]   [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis] I_icon_minitimeLun 1 Aoû 2022 - 19:19


Le chaos se déchaînait, vociférait, déchirait les gravités contraires, se fracassait et s’effondrait sans cesse sur lui-même. Là au-dehors, où un vacarme ahurissant arrachait la physique à elle-même pour la mettre en pièces, tout ça semblait si loin et pourtant si proche à la fois. Car ici, au cœur de sa bulle, où elle se tenait debout sans toucher de sol, régnait une paix inversement proportionnelle à l’enfer extérieur. Une paix troublée par le seul rire dément et de son compagnon ivre de pouvoir.
La noirelfe avait laissé la faible lumière de la Larme d’Iben s’éteindre, ne souhaitant aucunement troubler le construct protecteur les prévenant de la folie libérée de ce plan inhospitalier. Et pendant que lui s’amusait, se laissait aller à toutes les folies, le grondement d’une colère sourde et froide poignait lentement dans son esprit, face à la « prudence » avec laquelle il agissait.

Et les affres du chaos s’intensifiaient. Encore. Assez pour que la réalité se fissure, que les bras d’Ithìliur la ceignent et que dans son cri d’espoir, il l’extirpe de leur cocon salvateur pour que leurs corps volent, filent, traversent l’immobilisme, percent la stagnation au travers des paysages distordus s’affaissant sur eux dans un fracas de vibrations titanesques. Il la tirait vers la lumière vive et destructrice pour toutes les choses de ce monde.

Les sons l’envahirent, la caresse du vent et l’agressivité du soleil se battaient à nouveau pour sa peau gris pâle, l’odeur de la terre s’infiltrait dans ses narines et son goût s’étalaient sur ses lèvres. T’sisra se retourna lentement sur le dos, ressentant tout le poids du monde la plaquant contre le sol, la maintenant fermement plaquée contre le bas. Ce bas qui lui avait tant manqué. Ses doigts vinrent couper court aux assauts du soleil alors que ses pupilles accueillaient à nouveau le bleu du ciel.

Ses oreilles tressautaient à l'entente des faibles paroles de l’elfe tandis qu’elle fermait les yeux pour inspirer l’air de son monde à plein poumons. Ses bras s’étiraient à nouveau et ses doigts s’enfonçaient dans la terre et le sable, ses sens s’étendaient au-delà de la conscience, renouaient avec la vie battante en dessous comme en haut. Les oiseaux, les insectes, les plantes, les petits rongeurs à quelques mètres d'eux qui les observaient. Un sourire s’étira sur son visage alors qu’elle se redressait, soufflant dans la tentative, car le goût de l’effort se rappelait à elle. La douleur d’être, la souffrance d’exister parcourait chaque pouce de corps à lui en donner des frissons d’extase.

- Je suis là. Avait-elle fini par souffler. On est passés. Mais à quel prix ?

La daedhelle approcha de l’elfe, partagée entre un immense soulagement accompagné de l’irrésistible envie de le serrer dans ses bras, et le désir tout puissant de lui décoller les oreilles d’une gifle bien sentie. Se postant entre lui et le soleil, elle observait l’ombromancien souffrir de son ivresse du pouvoir.

- Je suis certaine que si tu t'étais laissé aller à une chose pareille ici, tu te serais consumé toi-même comme le dernier des idiots. Et même là-bas, je presque sûre que tu n'en es pas passé très loin. Elle marquait un temps d’arrêt en même temps qu’elle venait s’asseoir derrière lui pour surélever sa tête et la déposer sur ses cuisses. As-tu des douleurs particulières parmi toutes les autres ? Des sensations inhabituelles ? Est-ce que tu sens tous tes membres ? Tes sens ?

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MessageSujet: Re: [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis]   [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis] I_icon_minitimeMar 2 Aoû 2022 - 23:17



Si les hululements incessants de l’Eldéenne sont témoignage d’une chose, c’est que tu es vivant et elle est là. Une chose… deux choses plutôt ! À moins que… tu ne sais pas. Etait-il plus juste de compresser ces deux constats en une seule réalité ou leur indépendance leur valait-elle d’être considérés séparément ? Qui sait ? Pas toi. Et en réalité, tu n’en as pas grand-chose à faire. Après tout à quoi bon. L’important c’est que tu es vivant, et qu’elle est là.

- Si tu veux on recommence pour voir.

Tu finis par tousser, et ton corps répond. Ton buste se plie légèrement quand tes abdominaux se serrent. Tes doigts et tes orteils se crispent quand l’air cogne ta glotte. Ton corps semble encore en état de fonctionnement. Parce que ton mal n’est pas physique, ou du moins pas entièrement. La trame autour de toi est encore excitée, et ton esprit n’y a pas encore été totalement arraché. Tu as besoin de repos. Tu as besoin de quitter l’état d’affolement dans lequel tu es toujours et de te séparer des arcanes. Sinon ton corps ne tiendra pas. Continue de t’accrocher à elles et elles te dévoreront.

- C’était amusant. tu arrives à glousser cette fois Tu ne trouves pas ?

Tu ne devrais pas continuer de t’accrocher, mais si tu le fais, c’est parce que dissimulé derrière tes rires il y a une terrifiante pensée : celle d’une mort à laquelle on venait de te donner l’espoir de réchapper. Tu as peur de quitter ta frénésie car c’est elle qui t’a permis de survivre, c’est elle qui te tient éveillé, et si tu devais t’endormir…

- En tout cas moi je suis content. tu cherches péniblement sa main de la tienne Je t’aime beaucoup « Mapel T’sisra ». Tu es une belle chouette.

Les clignements de tes yeux s’accélèrent, ton sourire tremble et tes ongles grattent le sol sablonneux. Tu respires. Tu respires. Tu essaies de réguler ta respiration autant que tu le peux. Tu as encore le contrôle de tes poumons. Ce n’est pas ton moment. Mais tu as peur de mourir. Tu as tellement peur de mourir.
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MessageSujet: Re: [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis]   [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis] I_icon_minitimeJeu 4 Aoû 2022 - 22:17


Son pauvre camarade n’en menait malheureusement pas bien large, et ce même s’il se fendait de traits d’humour qu’elle imaginait être pour lui un moyen de se rassurer, comme elle en avait vu tant d’autres le faire et dans des situations bien pires que la sienne.

- Je me passerai très volontiers d’une nouvelle aventure dans le plan des ombres. Répondit la noirelfe dans un timide sourire. Et je suis aussi heureuse que toi de revoir les couleurs de notre monde.

Les doigts d’Ithiliur galopèrent le long de sa paume et la daedhelle referma sa main sur la sienne dans un regard pour les alentours. C’était un paysage qui se rappelait à certains de ses souvenirs, avant Naélis, avant la guerre, avant la secte, avant tout ceci. Les piliers de pierre s’arrachant à la terre et au sable, à l’ombre desquels ils avaient voyagé lors de l’expédition au cours de laquelle elle avait découvert la Larme d’Iben, lui indiqueraient la direction à suivre.

- Ça va aller maintenant. Continua la drow alors que son regard descendait à la rencontre de celui son camarade. Mais il faut que tu te laisses aller Ithìliur, cesse de lutter. Il n'y a plus rien à craindre.

De son autre main, elle caressait avec une lenteur mesurée et une infinie douceur le front de l’ombromancien, dont le cœur, les tempes et les veines palpitaient bien fort sous l’afflux d’adrénaline. Désormais, plus rien n’était gratuit, chaque effort, chaque montée de stress, chaque respiration.

- Ici, tu n’es plus égal à toi-même quelles que soient les circonstances. Alors, inspire par le nez, doucement, expire longuement par la bouche. Oublie le danger, ou accepte simplement de marcher aux côtés de la mort. Ses yeux firent rieurs l’espace d’un instant. Tu étais tout-puissant là-bas, c'est maintenant terminé. Ici, c’est moi qui te maintiendrais en vie.

T’sisra se pencha au-dessus de l’elfe, affichant un visage confiant. Ils avaient encore le temps de se remettre, mais bientôt, il leur faudra s’abriter et se préparer à affronter l’environnement de ces terres sauvages coincées entre le désert et la savane.

- Lâche prise.

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MessageSujet: Re: [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis]   [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis] I_icon_minitimeLun 8 Aoû 2022 - 20:51


Peut-elle vraiment faire ça ? Tu n’en es pas certain, mais pour cette fois tu choisis de la croire. Avoir foi. Tu n’vais de toute manière pas le choix. Ici encore elle était ta seule solution. Alors tu te forces à l’écouter, tu hoches la tête et essaies de faire ce qu’elle te dit. Tu fermes les yeux, essaies de convaincre ton regard d’arrêter de chercher la lumière, essaies d’empêcher ton cœur de battre la chamade, essaie d’empêcher la fièvre de te monter au front.

- D’accord.

Tu fermes les yeux, et essaies d’empêcher tout ton corps de désespérément te forcer à les garder ouverts. Ta poigne se referme sur la sienne au point d’en devenir douloureuse… avant de finalement se relâcher, quand enfin le sommeil t’emporte.
Un sommeil profond, sans rêves. Aussi loin de l’imaginaire que de la réalité. Un sommeil te ramenant au néant au sein duquel tu avais vécu avec elle une éternité durant. Il était tard pour s’en rendre compte, mais pour toute la force que tu avais dédiée à conserver la volonté d’échapper à cet autre plan d’existence, tu avais fini par t’y attacher. Le néant du sommeil était confortable, car il te rappelait celui des ombres. Ce monde sans-dessus-dessous qui était à la fois tout et rien.

- On est où? tu gémis, t’arrachant à de longues heures de sommeil pour découvrir le ciel nocturne Qu’est-ce que...

Tu frissonnes. Mordu par le froid glacial des nuits du désert. La sensation ne devrait pas être désagréable. Pas pour un elfe comme toi. Mais tu es faible. Tu es faible et tu as oublié ce qu’est le véritable froid. Celui qui s’immisce dans les nerfs et agite la peau. Ton corps s’en offusque parce qu’il ne s’en souvient pas. Il ne s’en souvient pas, et il se sait faible. Trop faible pour lutter contre quoi que ce soit. Tes entrailles te brûlent, comme si malgré le froid environnant, un feu s’y déversait. Comme si de l’intérieur quelque chose les rongeait. Tu serres les dents, tes doigts se crispent.

- Ça fait mal. l’une de tes mains vient se poser sur ton ventre Ça brûle.

Ton ventre émet un grognement grave, et la douleur s’accentue. Etais-ce vraiment ça ton quotidien dans ce monde ? Etais-ce vraiment ce que tu regrettais d’avoir laissé derrière ? Le sable dans tes chaussures, tes lèvres sèches, ton ventre brûlant… tu détestes ces sensations. Tu aimerais qu’elles disparaissent à jamais. Tu peines à les appréhender à nouveau. Leur souvenir est trop lointain. Mais il faudra que tu t’y fasses. Ici au moins la mort ne vous guette pas partout. Tu crois.
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MessageSujet: Re: [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis]   [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis] I_icon_minitimeJeu 25 Aoû 2022 - 23:12


La noirelfe traînait ses pieds sous le soleil de plomb du désert, à la recherche d’une piste difficile à discerner tant les vents d’ici étaient retords et charriaient de sable quotidiennement. Après de longues minutes de marche et de recherches infructueuses, elle s’était décidé à partir en direction de la broussaille et des plaines, confiante dans sa capacité à rejoindre la civilisation car au vu des grands piliers de roche aux alentours, elle avait une idée approximative de l’endroit où ils se trouvaient. Cependant, il lui fallait trouver de quoi manger avant la tombée de la nuit et sans y passer trop de temps, car son camarade, là-bas, dormait seul et a poing fermé.


Sa conscience s’étendait au-delà son être, allant secrètement à la rencontre de la vie grouillant sous la terre et dans les plantes sauvages du désert. Jusqu’à ce qu’enfin se dégagent des battements plus puissants, en proie à la tension et irrigué d’adrénaline.

Quelques enjambées, alors que son oreille percevait des jappements entrecoupés de cris d’actels tout aussi agressifs, quelques pas encore et ses yeux discernaient le plumage des charognards, la fourrure du chien et le butin que ces trois-là se disputaient : des os vraisemblablement humains, décharnés et bien trop blancs pour sustenter qui que ce soit. Sans doute un voyageur malchanceux pris dans une tempête de sable ayant rencontré son destin trop loin de la piste.

- Le dîner du soir.



◈ ◈ ◈



La noirelfe remuait lentement le contenu du pot en fonte à l’aide d’un simple bout de bois et le fumet qui s’en dégageait arrachait à son ventre les cris de la famine. Chaque bulle remontant à la surface libérait ce parfum de chair et de sang si alléchant qu’elle se languissait de plus en plus d’enfin pouvoir goûter son plat de fortune.

Et enfin, lui, avait ouvert les yeux pour contempler la voûte céleste de cette nuit aussi sombre que froide. Les gémissements et les plaintes de l’elfe dessinèrent sur le visage de la daedhelle un sourire discret, tandis que son regard coulait vers celui-ci.

- C’est la faim et la soif. Tu iras mieux après avoir mangé. Souffla la noirelfe en s’adossant contre la roche de ce grand pillier. Réjouis-toi de la souffrance, elle est le lot de tout ce qui vit.

Le noirelfe referma les doigts sur ce qui leur servira d’unique bol pour les repas à venir, allant ensuite recueillir un peu de cette soupe. Un bol en os, sorti tout droit du crâne de ce pauvre hère desséché et oublié en ces terres arides.

- Nous sommes quelque part entre les plaines, notre salut et la grande mer de sable, au beau milieu des pierres levées. Je n’ai pas trouvé la piste, mais je sais à peu près dans quelle direction il faut nous diriger. Expliqua-t-elle en approchant d’Ithìliur pour venir lui tendre ce bol de bouillon. Je suis tombée sur un voyageur dont il ne restait plus que les os et des actels et un chien de savane s’en disputaient la propriété. Bois lentement, c’est chaud. Et de toute manière, il n’est jamais bon de se gaver lorsqu’on meurt de faim.

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MessageSujet: Re: [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis]   [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis] I_icon_minitimeMar 13 Sep 2022 - 19:50

Humer le fumet du repas promis lorsque votre estomac est rongé par vos propres sucs gastriques est à la fois l’une des expériences les plus délicieuses et les plus horribles que le monde du dessus peut vous offrir. La faim et la soif sont de détestables sensations. Il n’y a pas pire impression que celle d’un corps se retournant contre lui-même. Pas de plus abjecte façon de péricliter que d’observer ses propres organes s’engager dans un gantelet à l’issue incertaine. Se dévorer soi-même pour voir un autre jour… espérer que la nature ait assez bien fait les choses pour ne pas se retrouver achevé plus tôt que prévu par les automatismes naturels censés permettre votre survie.
C’est justement parce que faim et soif sont d’aussi inextricables cauchemars que la promesse de finalement en réchapper est aussi belle. Voilà ton premier sourire depuis ton réveil. Certes il est timide, mais il est sincère. Certes tu as mal, mais tu aurais aimé pouvoir arrêter la course du temps sur cet instant. Que le reste de ton éternité soit soumis à la consécration qu’est le sentiment d’être enfin touché par les rayons de la lumière à la fin du tunnel.

Avant de te saisir de l’objet convoité, tu y trempes un doigt. Tu observes curieusement le bouillon couvrant ton index. Tu l’approches de tes narines. Tu t’imprègnes de l’odeur. Tu le malaxes du pouce, comme cherchant à te saisir de l’insaisissable. Tu t’accommodes à nouveau de la consistance de l’eau. Et finalement tu portes ton doigt à ta bouche, et goûtes ces quelques gouttes d’un repas de fortune, non sans l’assaisonner de quelques grains de sable récoltés au passage.

- C’est infect tu renifles et tentes vainement de retenir tes larmes Merci T’sisra.

Ton visage décoré d’un sourire hébété, encadré des traînées rutilantes dessinées par tes pleurs, tu te saisis mollement de ce bol de fortune. La gorge tendue et irritée, tu sirotes lentement quelques gorgées de ton premier repas depuis la moitié d’une éternité. De petites gorgées. De ridicules gorgées. Et pourtant elles se répandent à travers tes viscères comme un incendie, enflammant ton corps entier. L’espace d’un instant tu ne sais plus vraiment si manger et boire va te sauver ou te détruire, et de peur, tu sursautes… mais rapidement vient le soulagement.

Tu rends à la Noirelfe ce qu’il reste de sa préparation après ton frugal repas. Tu n’as presque rien mangé, mais tu n’as plus faim. Ni plus la force ni l’envie de te nourrir. Petit à petit tout cela reviendra. Il faut laisser le temps au temps. L’appétit vient en mangeant.

- On fait quoi maintenant?

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MessageSujet: Re: [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis]   [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis] I_icon_minitimeMer 5 Oct 2022 - 20:14


T’sisra referma ses doigts sur ce morceau de crâne leur servant de bol et, si lui n’avait qu'à peine mangé, elle ne se priva pas d’avaler rapidement quelques gorgées de sa mixture qu’elle avait osé appeler un « dîner ». Force était de reconnaître que la saveur était loin d’égaler ne serait-ce qu’un repas des plus simples sorti tout droit d’une véritable cuisine. Mais ils en avaient besoin, de chair, de sang, de force. La noirelfe ferma les yeux, s’arrêtant tout net et laissant en suspens la question de son camarade. Elle déglutit dans un effort avant faire claquer plusieurs fois de suite sa langue contre son palais en affichant une moue perplexe.

- Pouah… C’est vraiment infect. Souffla-t-elle en fixant sa soupe mijotant encore dans le pot en fonte. Et maintenant…

Interrompu par un jappement, la daedhelle baissa les yeux sur le chiot aux grandes oreilles et au pelage oscillant entre le noir et le brun clair qui grattait vigoureusement son pantalon de cuir.

- Non. Lâcha la drow en repoussant doucement l’animal de sa main libre avant de jeter un œil à l’elfe dans un sourire gêné. Eh… Je ne pouvais pas me résoudre à le mettre au menu de ce soir.

Terminant son bol d’une traite, elle s’empressa de le remplir à nouveau alors que le canidé suivait son geste avec bien trop d’excitation pour son propre bien, ce qui le mena à trébucher pour se vautrer dans la poussière plusieurs fois et ce sans pour autant quitter des yeux l’objet de ses désirs.

- Et voilà… Chacun sa part.

À peine avait-elle déposé le récipient que le chiot s’était jeté dessus, se régalant de ce qu’eux avaient trouvé infect. Il n’avait peut-être pas mangé depuis une véritable éternité comme eux, mais c’était visiblement tout comme.

- Et maintenant… Elle haussa les épaules avant de se passer les mains sur le visage. Nous allons marcher en direction du cœur de l’Ithri’Vaan. Soit on s’installe à Thaar quelque temps, soit on remonte l’Oliya en direction d’Essalia et on attend là-bas. Dans tous les cas, il faut qu’on apprenne quand nous sommes et dans quel état est la région. Sans compter qu’il va falloir s’habituer à nouveau à… La vie.

La noiraude remonta ses genoux contre sa poitrine, les enlaçant d’un bras, tandis que son autre main allait chercher l'échine du chiot qui nettoyait avec ardeur chacune des gouttes de soupe encore présente dans le bol.

- Ensuite, on avisera. Celimë reste ta meilleure chance, mais les routes qui y mènent sont surveillées par les puysards. Dans un nouveau haussement d’épaules, T’sisra se laissa aller à long soupir suivit d'un franc sourire. Pour toi comme pour moi, l’Ithri’Vaan est un pays dangereux, mieux éviter de se faire remarquer ou de céder à la peur.

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MessageSujet: Re: [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis]   [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis] I_icon_minitimeJeu 13 Oct 2022 - 18:00


Tu poses un regard attendri mais perplexe sur l’animal avec lequel T’sisra a décidé de partager votre nourriture. Les souvenirs des créatures de ce monde te paraissent si lointain… Tu es trop habitué maintenant à ce que le monde soit fait d’adversaires et rien d’autre. La pauvre bête paraît si fragile, si innocente, au moins aussi pitoyable que vous deux… mais quelque chose en toi te hurle de la tuer. Quelque chose en toi te hurle que si tu ne t’en débarrasses pas au plus vite, alors c’est elle qui se débarrassera de toi. Tu refuses de laisser s’étioler ton sourire. Tu tentes de faire comme si les choses allaient mieux, maintenant que vous étiez libres, mais tôt où tard il te faudra te poser la question : l’es-tu vraiment ?

- J’ai aucune idée de ce que c’est Essalia. tu maugrées à travers les douleurs ravivées de ton estomac Du coup je suis partant pour s’installer à Thaar. tu souffles, pour t’apaiser un peu Mais pour le reste, comme je t’ai déjà dit, c’est toi qui connaît le mieux ce côté du portail, alors c’est toi qui décide. Moi je te suis.

Tout ça pour ne pas parler de Celimë. Les puysards mis de côté – ils ne te paraissaient qu’une moindre menace en comparaison des ombres que vous avez affronté jusqu’ici – ta porte de sortie était juste là. Beaucoup trop près à ton goût. Tu n’es plus celui que tu étais au jour de la traversée du Sombrepuits. As-tu toujours ta place chez les tiens ? Espèrent-ils toujours ton retour ? Serait-ce leur rendre service que de leur infligée la personne brisée que tu es aujourd’hui ?
En réalité, tu penses que oui. Le Doyen et ton Maître de Magie ne sont pas des êtres faciles à oublier. Tu te souviens encore d’eux. Et tes souvenirs te hurlent qu’ils n’abandonneront jamais l’idée de te revoir. Que tu sois absent pendant une heure ou un Cycle. Ils ne seraient que trop heureux de te savoir vivant. Seulement… seulement…tu n’avais pas envie de rentrer chez toi. Pas encore. Tu as passé trop de temps auprès d’elle, et tu n’es pas encore prêt à t’en séparer. Tu as besoin d’elle. Et tu espères… tu espères qu’au moins le temps que ce sentiment s’efface, elle aura autant besoin de toi.
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MessageSujet: Re: [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis]   [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis] I_icon_minitimeDim 20 Nov 2022 - 20:05


La noirelfe venait de se resservir, car quand bien même le tout n’avait ni la saveur ni l’odeur de la bonne ripaille, son estomac, qui n’en avait cure, avait envoyé son nez et son palais se plaindre ailleurs. Et elle soufflait régulièrement des « Non » en oliyan à l’attention du chiot qui sautillait sur ses pattes arrière, essayant en vain d’atteindre la soupe à laquelle il avait déjà goûté.
 
- Dans ce cas… Commença-t-elle avant de s’essuyer les lèvres d’un revers de manche. Partons pour Essalia, j’ai trop d’ennemis à Thaar.
 
Sous l’insistance du chien et pour son plus grand bonheur, T’sisra finit par déposer le bol et lui laisser les restes. Ses doigts vinrent se perdre dans son pelage, bien que l’animal n’eût d’yeux que pour la nourriture si gracieusement offerte.
 
- Entre ce culte qui, même s’il pense s’être débarrassé de moi, nous apporterait bien des ennuis s’ils apprenaient que je suis toujours là. En partant du principe qu’il ne se soit pas écoulé… Trop de temps. Elle marqua un temps d’arrêt en coulant un regard incertain à comparse. Et je ne te parle pas des puysards, qui eux ont la mémoire assez longue et la vengeance facile. Entre ma famille qui espère me voir morte et potentiellement d’autres, si la rumeur a trop enflé, qui pourraient m’en vouloir de mon implication dans leur conflit avec Naélis…
 
Repoussant le bol vide du pied, la daedhelle souleva le chiot de terre alors qu’elle s’installait plus confortablement contre la roche. Suffisamment pour se mettre à cajoler l’animal un peu surpris de ce qu’il lui arrivait.
 
- Au moins, à Essalia, les risques seront moindres. Le regard de la noirelfe se perdit dans la nuit. Je vais monter la garde, repose-toi autant que possible. On ne pourra pas s’éterniser ici trop longuement, les mauvaises surprises sont bien trop courantes en ces contrées.

- Comme tu veux.

L'elfe ramena ses genoux contre sa poitrine, et pestant silencieusement contre la douleur, poussa de ses mains jusqu'à se relever. Un soupir emplit l'air nocturne, et l'attention de celui qui venait - apparemment en tout cas - de reprendre ses esprits se porta vers le lointain.

- Mais tu préfères pas que ce soit moi qui monte la garde ? J'ai aucune idée de combien de temps tu m'as traîné, tu dois être épuisée. un sourcil se lève en signe de sympathie Et puis l'obscurité c'est mon truc. Je devrais pouvoir me débrouiller. Au pire si ça va pas je te réveille.

- Très bien. Répondit la daedhelle dans un hochement de tête, un sourire en coin sur le visage. Si j’arrive à fermer l’œil, ça sera toujours ça de pris. Et de toute manière, somnoler sera déjà une bonne chose.
 
Confortant son assise, la noirelfe tira sur sa cape pour se couvrir au mieux, faisant disparaître son nouveau compagnon à poil dessous.
 
- Si tu croises du monde, mieux vaut faire profil bas. Et à défaut, mieux vaut parler plutôt que de se battre. Lâcha la noiraude en laissant sa tête basculer vers l’arrière, alors qu’elle fermait les yeux. Alors... Oui, si tu croises quelqu'un, viens me chercher.

Ainsi commença la nuit. L'interminable et glaciale nuit du désert. À la fois si proche et si différente du désert de néant du plan qu'ils venaient de quitter. Au moins ainsi quelques heures durant l'Elfe se sentit chez lui, profitant du calme nocturne, à peine dérangé par les bruissements du sable soufflé par le vent.


* * *


- Non ! Siffla la noirelfe entre ses dents, alors que son regard se perdait dans les plantes aux abords de l’Oliya. Non ? Non !

T’sisra trainait ses pieds sur la route poussiéreuse longeant le plus grand fleuve connu à ce jour, un pas après l’autre, toujours plus proche d’Essalia. La civilisation avait de bon qu’elle apportait ses commodités, sur leur route, elle avait pu échanger avec quelques marchands d’une caravane en provenance de la cité qu’ils essayaient d’atteindre depuis déjà deux bonnes ennéades. Et en plus de maigres vivres payés au prix fort, la daedhelle avait retrouvé le sourire en constatant que son éternité n’en avait pas été une ici-bas. 

- On arrive. Souffla-t-elle en tapotant la forme emmitouflée dans des couvertures et juchée sur la mule qui traînait les sabots plus que de raison. Si tu pouvais voir ce que je vois… Tu retrouverais le sourire, c’est certain.

- Si je pouvais voir tout court tu veux dire.

Recroquevillé sous une quantité presque comique de tissus, l'Elfe tremblait comme une bête sauvage luttant contre la rage. Voilà depuis qu'il avait vu son premier Soleil depuis la fin de cette éternité d'obscurité qu'il s'était découvert le détester. La brûlure de l'astre du jour était insupportable, et Ithiliùr ne savait pas combien de temps il pourrait encore tenir ainsi. T'sisra semblait bien s'en moquer, et ne se privait pas d'ironiser à l'occasion la situation du mage, mais à ses yeux à lui, la réalité n'avait rien d'amusant. S'il avait pu décrocher le Soleil du ciel il l'aurait fait. S'il avait pu plonger le monde entier dans l'obscurité il l'aurait fait. Il en mourait d'envie plus que tout au monde. Il en mourait d'envie plus qu'il n'avait envie de boire, de manger ou même de respirer. Deux ennéades qu'il vivait en apnée...

- Je... les mots s'étranglèrent dans sa gorge avant qu'il ne les prononce ... non, oublie.

Je veux mourir. Il l'avait plusieurs fois pensé, mais n'avait jamais osé le dire de vive voix. Car en réalité il voulait vivre. Il était simplement plus facile de souhaiter sa propre mort que la destruction du reste du monde.

- On sera très vite installés avant la nuit Ithiliùr. C’est promis. Ajouta la drow en caressant affectueusement ce qu’elle pensait être le dos de son camarade à travers ses couvertures. Tu auras tout le loisir de dormir la journée à l’abri du soleil, et vaquer à tes occupations la nuit.
 
Tirant à nouveau sur la corde, elle imposait sa volonté face aux hennissements de la mule qui n’eut d’autre choix que de continuer d’avancer.
 
- Non !
 
Ce dernier « Non » fut crié assez sèchement pour qu’enfin le chiot eût bondi des roseaux avant de bien vouloir rejoindre la troupe. La noirelfe se pencha pour l’attraper et le coincer sous bras, alors qu’elle dardait le regard en direction de l’entrée de la cité. Gardes, marchands, voyageurs, l’endroit promettait de regorger de vie.
 
- Je vais nous trouver une auberge. Ce calvaire sera bientôt derrière nous.

- Tu penses vraiment que c'est une bonne idée ?

- Il faudra s’en contenter parce que je n’en ai pas de meilleure. Pour l’instant.
 
Quelques minutes passées à s’enfoncer dans les rues animées d’Essalia et enfin elle s’arrêta tout net. Un mirage dans le désert n’aurait pas pu être plus alléchant. Là, une auberge, on sentait les odeurs de l’alcool, des fruits et la viande provenir de la cour. De quoi faire saliver la noirelfe plus que de raison. Tirant une nouvelle fois sur la mule, ils pénètrent dans cette cour joliment décorée de plants aux senteurs exotiques et dont les murs étaient peints de fresques colorées.
 
- Tu m’attends ici le temps que je vois s’ils ont des chambres libres ?

- D'accord.

Le ton n'est pas convaincu. L'anxiété est palpable. Respirer. S'assurer de ne pas asphyxier. Voilà tout ce que l'Elfe parvient à faire pour l'instant. Il hésite à lui dire, à lui faire part de ce qu'il tait depuis qu'ils ont échappé aux ombres, mais avant qu'il n'ait pu se confier - l'aurait-il réellement fait ? - elle est déjà partie. Encore une fois il se retrouva être un poids mort, à attendre. Douce ironie quand tu nous tiens. L'Elfe vit de nuit. La Puysarde vit au jour.

Les pas pressés de la noirelfe retentirent dans la cour, elle approchait la mule avec un sourire sur les lèvres, le chiot toujours sous le bras.
 
- Je vais te guider Ithiliùr. Dit-elle en apposant son bras libre contre lui. Quelques marches et on y sera.

- Je te suis.

Marcher de jour était presque étrange, mais pas désagréable. Pas plus en tout cas que ne l'était cette place prostrée sur le dos d'une mule capricieuse. La main tremblante de l'Elfe se tenta à saisir une épaule, un bras, quelque chose pour s'accrocher à l'Eldéenne, et la marche commença. L'odeur de riches victuailles appesantissait l'air sans provoquer le moindre intérêt chez Ithiliùr. Manger ne servait de toute façon qu'à calmer la douleur lorsque son estomac se rebellait, et le bruit dans ces lieux trop vivants était plus pénible que la faim ne pourrait jamais l'être.

- S'ils ne la ferment pas je te jure que je vais en tuer un je te jure que je vais en tuer un et lui bouffer le larynx pour être sûr que même le plus grand des nécromants ne soit plus capable de faire son cadavre produire le moindre son.

Et aussi saugrenue que la déclaration puisse paraître, c'est tremblant plus que de raison, et sans la moindre pointe d'humour que l'Elfe la prononça.

T’sisra ignora la véhémence des paroles prononcées, continuant de monter les marches jusqu’à la porte de la chambre. Si elle était inquiète de l’évolution de son camarade, elle espérait qu’une fois au calme et l’abri il retrouverait rapidement ses moyens et son humeur. Arrivés devant leur chambre, la daedhelle tira la grosse clef en fonte de son sac et ouvrit la porte avant de pousser doucement son ami à l’intérieur.
 
- Nous y sommes. Refermant derrière elle sans oublier de rabattre le loquet, elle se dirigea vers les fenêtres pour en fermer les volets et tirer les rideaux. Tu peux te débarrasser des couvertures.
 
Elle ne put s’empêcher ce léger sourire, signe d’un soulagement certain, tandis qu’elle déposait le chiot sur l’un des tapis de la pièce.

L'elfe était toujours agité et tendu, mais les draps qui le recouvraient depuis des jours déjà finirent tout de même par tomber. Voilà qui était maintenant fait. Ils avaient officiellement regagné la "civilisation". Ne restait plus qu'à se poser la question de :
    
- Maintenant qu'on est là c'est quoi la suite de... l'elfe s'arrêta, et son front se plissa brusquement sans raison apparente ...Je te jure que c'est pas possible ce vacarme ! Comment ça se fait que ça ne te dérange pas, toi ?

La réponse était simple : il n'y avait aucune raison d'être dérangé par des bruits aussi lointains, étouffés par une épaisse porte fermée.

Elle, qui n’était visiblement pas dérangée le moins du monde ni par la vie fourmillant dans cette cité, ni par le « vacarme » environnant, se contenta d’un haussement d’épaule, alors qu’elle s’en allait disparaître derrière le paravent.
 
- Il ne me gêne pas. Lança-t-elle de derrière le paravent, alors qu’elle y accrochait sa cape. On l’entend à peine.
 
La noirelfe se débarrassait de son cuir renforcé d’écailles métalliques, qu’elle troquait pour un haut fait de jute, un habit simple et ample, agréable et confortable.
 
- La paix que tu cherches à l’extérieur ne se cache en réalité qu’à l’intérieur.
 
Sortant du couvert du paravent, elle se délestait aussi de ses bottes dans un soupir de soulagement. La daedhelle se dirigea vers le lit, passant sous le nez de son comparse et vint s’étendre dessus de tout son long sur le matelas en laissant échapper un juron en oliyan.
 
- Viens t’asseoir. Essayons d’oublier tes tracas un moment. S’il te plait.

- C'est difficile d'oublier ce qui... laisse tomber.

Le jeune elfe se laissa tomber sur le lit à son tour, son regard vide se perdant au plafond à la recherche de quelque chose qui n'existe pas. Le peu de lumière filtrant à travers les rideaux lui était au moins aussi dérangeant que le peu de bruit perçant à travers les murs, mais il choisit de ne rien dire cette fois-ci. Sans véritablement trouver le calme, il tenta au moins de le feindre, les deux billes noires qu'étaient devenus ses yeux aux iris sans couleur contemplant le vide.

- Il faudrait que tu m'expliques comment ça marche la vie ici. l'elfe hurle sans s'en rendre compte, comme pour couvrir un vacarme qu'il est seul à entendre Je me rappelle à peine de comment ça marchait exactement d'où je viens. Je me demande même s'il va pas falloir que je réapprenne ma langue natale !

Il s’était abandonné à l’Ombre, trop longtemps, trop intensément. C’était une évidence depuis l’instant de leur rencontre jusqu’à aujourd’hui. Elle s’était installée sur le côté, soutenant sa tête pour observer les abîmes sombres d’Ithiliùr.
 
- Je ne suis pas certaine d’être la mieux placée pour ça. Fit-elle dans un sourire. Mais je pense m’être accrochée assez à tout ceci pour m’en sortir à peu près correctement.
 
Les doigts de la noirelfe vinrent tapoter le torse de l'’elfe.
 
- Essaie de parler doucement, je t’assure qu’il n’y a aucun vacarme. Ce qui t’arrive ressemblerait presque à un acouphène. Attendons un peu, les choses finiront par s’améliorer. Et si ce n’est pas le cas, on trouvera une solution. Quoiqu’il arrive, on trouvera.

Elle se laissa retomber mollement en constatant que sa conscience avait été happée par les rêves.
 
- Et il dort déjà… Souffla la noiraude en fermant les yeux à son tour.


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MessageSujet: Re: [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis]   [Plan des Ombres] Déchirer le réel [PV T'sis] I_icon_minitimeDim 20 Nov 2022 - 23:44


Quelque chose ne tourne pas rond. Tu ne connais pas le moins du monde les routes de l'Ithri'Vaan, mais ce qui se dresse devant toi ne ressemble en rien à ce que tu attendais de Thaar. Les grains de sable ont grossi jusqu'à se transformer en un étrange terreau, partagé entre calcaire et argile. Le vent ne bat plus la lande comme il le faisait quelques dizaines de kilomètres au Sud, et de cela tu tiens responsable l'immense barrière verte se soulevant à l'horizon. Tes yeux peinent encore à affronter la lumière du Soleil, mais à l'abri de draps et manteaux, même toi tu les vois, ces immenses arbres... et tu doutes fort que les dirigeants de Thaar - aussi excentriques que les récits qui en sont faits les décrivent - ne se soient amusés à entourer la ville d'une telle muraille.

- T'sisra. tu t'arrêtes, la voix assombrie d'une colère retenue On est où là ?

Tu sais exactement où. Ou du moins tu l'imagines. Aussi longtemps qu'ait pu durer votre virée à travers les Ombres, une déferlante émotionnelle comme celle-ci ne s'oubliait pas. Les murmures des arbres ne s'oubliaient pas. La sensation de ne plus être seul avec soi-même, d'avoir le Souffle arraché et partagé avec tous, d'être privé de silence, de ne plus avoir droit à soi... non... elle ne s'oubliait pas ?

- Et qu'est-ce qu'on fait ici exactement ?

- Qu’est-ce qu’on fait ici ? Eh bien on marche vers Celimë. Lâche-t-elle le plus platement du monde en arquant un sourcil dénotant une légère surprise. Je ne suis pas certaine de bien comprendre.

- On avait dit qu'on allait vers Thaar !

- Pardon ? Demande-t-elle en pivotant vers l’elfe. Le plan c’était soit d’aller à Thaar pour se reposer puis à Celimë, soit d’aller à Essalia, pour se reposer, puis à Celimë. Et j’ai préféré opter pour Essalia parce que Thaar est bien trop dangereuse.

- Si je me souviens bien, c'est bien toi qui parlait de se diriger vers le coeur d'Ithri'Vaan et d'aviser ensuite. Non ? C'est pour ça que j'avais signé moi, pas pour retourner en Anaëh avant même d'avoir fait un pas vers le Sud !

- J’avais dit, puisqu’on était perdu en plein désert, qu’il nous fallait d’abord rallier la civilisation. Donc, Thaar ou Essalia. Et, je me souviens bien d’avoir dit qu’on aviserait selon la situation, avant d’ajouter que Celimë restait notre meilleure chance. Explique-t-elle en écartant les bras, un peu démunie face à la situation, alors que son regard se porte sur les alentours. Je t’ai dit que l’Ithri’Vaan était un lieu dangereux, tout particulièrement pour moi. Entre les fanatiques, ma famille et probablement n’importe quel puysard dont mon nom ou ma tête le rappellera à ses bons souvenirs, je commence à avoir une liste d’ennemie longue comme le bras et ce ne sont pas les plus tendre.

- Et tu penses que c'est chez les elfes que tu trouveras des amis peut-être ?

- J’ai des relations plus amicales avec les elfes qu’avec les puysards, Ithiliùr. Surtout depuis la guerre. Elle s’arrête un instant, commençant à compter sur ses doigts. Je peux t’en citer déjà cinq, avec toi dans le lot, qui n’auraient certainement pas envie de me couper la tête tout de suite. Et si on compte le bonhomme de bois, ça ferait six. C’est déjà toujours mieux qu’avec les puysards, parce que s’ils apprennent que je suis à Thaar, ou je ne sais où en Ithri’Vaan, ils se feront un plaisir d’envoyer la Doth’ka me rendre une visite qui n’aura rien d’amical.

- Soit. tu soupires, la voix étranglée Dans ce cas va chercher l'asile là-bas si tu veux, mais c'est hors de question que je te suive. Je suis pas prêt pour retourner là-bas.

Elle ferme les yeux, vide ses poumons et, comme si le sol se dérobait sous ses pieds, la daedhelle se laisse presque tomber pour s’assoir dans la poussière. « Non » a tôt fait la rejoindre et de s’installer dans le creux de ses jambes, lui qui ne comprend pas grand-chose à tout ceci.

- Qu’est-ce qui t’en empêche ? Demanda la noirelfe en caressant lentement l’animal.

- Est-ce que tu sais ce que c'est que d'avoir la sensation de passer ta vie fragmenté en un million de morceaux ? De ne pas avoir une seule pensée qui t'appartienne ? De ne pas savoir si ce qui se passe en toi vient de toi ou pas ? De ne pas te sentir capable d'être toi même parce que tu es forcé d'être à la fois toi-même et tout ce qui t'entoure ? tu t'assieds à ton tour, le visage baissé vers le sol Même après avoir passé une éternité seul avec mes pensées dans les Ombres, c'est à peine si je sais qui je suis. Je suis pas prêt à retourner dans la forêt. Je suis pas prêt à arrêter d'exister.

Tu pleures. Autant saisi par la peur elle-même que par la réalisation de ce qui avait été la normalité de ton existence si longtemps. Autant saisi par l'effroi que déçu de ta propre réaction, et de la viscérale terreur que tu ressentais à l'idée de revivre ce que tu avais autrefois considéré être la plus grande des bénédictions.

- L’herbe est toujours plus verte chez le voisin. Souffle la daedhelle dont le regard se porte sur son comparse. Écoute, on porte tous notre lot de souffrances et de douleurs, et je n’ai pas envie de rentrer dans un débat quant à savoir qui cumule le plus de traumas. Ça ne mènera nulle part. Et je peux comprendre que tu ne veuilles pas t’installer à nouveau dans ce qu’était ta vie autrefois. Elle marque un arrêt, secoue doucement la tête avant de se passer les mains sur le visage. Moi, je ne peux pas aller à Thaar, ça va mal se terminer. Et je compte bien retourner voir mon père, à un moment où à un autre. Et c’est un endroit où tu n’auras pas le droit d’y poser ne serait-ce qu’un orteil. Je ne veux pas non plus te laisser seul et livré à toi-même, alors j’ai pensé, maladroitement, que tu serais heureux de retrouver les tiens. Qu’on aurait pu… Je ne sais pas, prendre le temps, avec eux, avec toi, avec moi… S’acclimater… Je ne sais pas.

La noiraude tente en vain de calmer l’animal qui essaie tant bien que mal de lui lécher le menton. Elle pousse un nouveau soupir qui se mue en un rire nerveux tandis qu’elle observe l’orée des forêts au loin. Elle qui avait passé sa vie à tenter de se faire accepter là où elle mettait les pieds, observait le désarroi de son ami alors qu’elle réalisait l’ironie de la situation.

- J’ai vu les aurores boréales naître dans les cieux glacés du bout du monde, pataugé dans les rivières de sang et les flammes de l’ire d’Uriz, parcouru l’éternité en ta compagnie, envoyé paître la Mort en personne… Et pour la première fois de ma vie, je ne sais pas quoi faire. Conclut la drow dans un rire étranglé.

- Je suis désolé... tu essaies de te contenir, tant face aux larmes qu'aux feints murmures de la Symphonie ...mais si c'est juste Thaar le souci, il n'y a pas un endroit en Ithri'Vaan où on pourrait... où vous pourriez faire quoi exactement ? ni elle ni toi n'aviez réellement envie de vous installer dans ces contrées au final ...et Naélis alors ? Tu parles tout le temps de Naélis.

- Naélis, elle hausse les épaules pourquoi pas. En attendant. Et après… On verra bien. Elle marque un temps d'arrêt, hésitante au premier abord. Je dis ça, ça vaut ce que ça vaut, je ne suis pas dans tes chaussures, mais si à un moment ou à un autre il faut aller en Anaëh, ça ne veut pas dire qu’il te faut y rester. J’imagine que si ton souhait est de partir, personne ne t’en empêchera, non ?

- Les elfes n'aiment pas voir les leurs partir. tu réponds sans conviction Dans mon état je doute qu'ils me laissent prendre la moindre décision... et ça c'est si je survis à la Symphonie.

- Eh bien, qu'ils aiment ça ou pas, ils feront avec. Conclut la drow en se redressant. Demi-tour.
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