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 [Croisade Eldéenne] La noirceur de la terre

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Kha'linas Do'ath
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MessageSujet: [Croisade Eldéenne] La noirceur de la terre   [Croisade Eldéenne] La noirceur de la terre I_icon_minitimeMar 12 Déc 2023 - 21:01





Quatrième ennéade de Favriüs
An 21 du XIe Cycle



La solitude. Elle est le lot de ceux qui se sont enfoncés dans les terres ennemies, au mépris de tous les risques et en se riant du danger. Coupés des leurs, c’est un voyage qui n’a qu’un objectif et, peut-être, pas de retour. Une épopée en son honneur, à elle, Celle qui Souffre.

Les nuits sont fatigantes, on avance sans relâche, on progresse sans arrêt, dans les forêts, les paysages escarpés, les montagnes nordiennes. Les temps de repos sont agités, en tous les cas pour la Haute-Prêtresse, à qui les longs sommeils semblent se refuser, mais, étrangement, pas les rêves. Des songes à la limite du réel. Comme en cette douce matinée.

L’eldéenne marche sur un sol brisé, fracturé, ses pieds nus s’enfoncent dans une terre noire et suintante, au cœur d’une forêt aux arbres torturés, à l’écorce nouée dans la douleur. Un spectacle jubilatoire, car dans cette affliction se révèle une beauté implacable.

« Ta lignée pour mes enfants,
Mes enfants en l’honneur de tes tourments,
Tes tourments en offrande à ma Gloire. »




***



La volonté était là, il n’y avait pas à dire. Malgré les éléments qui les frappaient de plein fouet, malgré toutes les épreuves qui leur faisaient face, l’Obok Yatharil n’avait pas abandonné. Sa volonté était inébranlable. Sa patience était des plus surprenantes. Rien ne semblait la déranger derrière le masque noire qui recouvrait son visage. Cela faisait des jours qu’ils marchaient, traversant d’innombrables paysage différents, évitant les endroits habités. Pour commencer, la forêt s’étendait comme une ombre profonde, infinie. Un royaume d’arbres tordus et de branches entrelacées. On aurait dit que ce funeste domaine savait ce qui l’attendait, son ambiance devenant de plus en plus glauque alors que la lumière du jour peinait à percer les épais feuillages, laissant l’endroit plongé dans une obscurité quasi-permanente. Les troncs noircis par le temps, se dressaient comme d'inquiétantes gardiens d’un fief qui serait bientôt corrompu. Le vent, lorsqu’il osait pénétrer dans cette enceinte macabre, faisait gémir les branches comme des âmes en peine. Il n’y avait ni animal, ni oiseau. Qu’un silence pesant qui était parfois brisé par le groupe qui s’avançait dans la forêt Osgardienne alors qu’ils marchaient sur un sol jonché de feuilles mortes. Les ilythiiris avançaient à travers les ombres, si au départ le groupe avait été nombreux, n’en restait que quatre… Que quatre qui poussait les limites pour propager la vision de Kiel Elamnishae. À chaque pas, la favorite avait l’impression de sentir son ventre grossir. Comme si une force invisible l’avait imprégnée d’une pousse aussi sinistre que la forêt qui l’entourait.Autour d'elle, une brume éthérée s'élevait du sol, ajoutant une aura mystique à sa progression.Des murmures indistincts semblaient flotter dans la brise, porteurs de secrets anciens et interdits répétant sans cesse la même litanie.



Ils s'élèvent
Ils se battent
Ils pourrissent.
Cela fait beaucoup de chair à ressusciter
Tu dépéris
Un pas de plus vers la domination.
Plus, plus pour la chair.




Les voix recommençaient encore et encore. Répétant la même litanie qui lui semblait insensé alors que sa voix s’élevait. Kha’linas Do’ath était prête à donner le sacrifice qu’elle demandait. Les ilythiiris arrivèrent finalement à la première source. Un lac, dissimulé dans la forêt, faisant signe à ses suivants, elle s’avança, des pieds nus, s'enfonçant dans la boue et l’eau. Et c’est là qu’elle ressenti la première douleur. On aurait dit que ses entrailles voulaient exploser. Sous la douleur, cette dernière tomba à genou, les pans de sa robe rouge flottant dans l’eau fraîche. Puis, le premier hurlant se fit entendre. L’obok Yatharil eut l’impression que ses entrailles se déchiraient. Levant la main pour arrêter ses suivants, elle lâcha un nouveau rugissement. On aurait dit que la terre tremblait sous sa douleur. Les maux allant et venant alors que son ventre se déformait sur les assauts de sa maîtresse.



Elle n’eut aucun répit alors que les heures se transformèrent en jour, alors qu’elle subissait les assauts continuels de sa déesse. Puis, la délivrance se fit. Tremblante sous l’effort qu’elle venait de faire, la créature se fit finalement expulsé, avant de se mettre à crier à son tour. Un cri perçant qui força ses suivants à mettre leurs mains sur leurs oreilles. Kha’linas, elle, regardait sa création avec un air dément. Elle l’avait fait… Elle avait créer la créature de Kiel.


«Lil Atteruce d’Kiel … » Crossa-t-elle en regardant l’être se diriger vers la source d’eau en hurlant à son tour.


Kiel Elamnishae gronda, avant de se relever difficilement,  levant ses bras meurtries, déformées dans les airs avant de scandé;


«Xun dos nym’uer nindol? Nindol Zhah l’xuz … »
You entendez? C’est la fin…



Mais ce n’est pas fini…
Non pas fini…
Il y en a d’autres
Tout plein d’autres.
Ta lignée pour mes enfants,
Mes enfants en l’honneur de tes tourments,
Tes tourments en offrande à ma Gloire.




Enlevant son masque, l’Obok Yatharil releva son visage à sa suite pour la première fois. Un visage fin, presque aussi blanc que la neige des monts qu’ils s’apprêtait à traverser. Ses cheveux blanc collé à son front en tueur. Alors qu’un sourire apparut sur ses lèvres parfaitement définit. Le lac devenait noire… contaminée par la créature de Kiel.


«Whol avariel, udos zhahen consigned ulu gotfrer
pushed ulu lil' veldrin de' tupora
lil' sssiks orn quorin
lueth lil' ku'lam d'lil zho'aminth orn doer ulu sarn'elgg dosst quortek »

Pour l'éternité, nous avons été voués à l'oubli
Poussé vers les ombres de l'existence
Le soleil se noiera
Et la montée des oubliés viendra punir leur misérable flamme…




L’ilythiiri se retourna vers ses suivants, penchant légèrement le menton, avant de simplement rajouter;



« Udos zhal nez »
Nous allons gagner…




Et elle recommença… marchant difficilement à travers ce pays pourri. Recommençant encore le même manège, traversant la même épreuve, la même douleur insupportable pendant des heures et des heures. Puis, elle le refit encore une dernière fois, son corps tremblant sous l’effort et la douleur et quand cette dernière masse nauséabonde, hurlant fit son entrée dans l’eau clair. L’Obok Yatharil ne put s’empêcher de sourire, les prunelles blanches fixés sur ce qu’elle venait de créer alors que le lac prenaient une teinte noircie, comme si des cendres s’étaient répandues, propagées. Un venin dangereux qui empoisonnerait quiconque qui s’en approchait. Elle avait réussit…


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Pyor'h Kla'athnoss
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MessageSujet: Re: [Croisade Eldéenne] La noirceur de la terre   [Croisade Eldéenne] La noirceur de la terre I_icon_minitimeSam 6 Jan 2024 - 19:20

Ils étaient désormais trois à accompagner la favorite de Kiel. Trois eldéens pour ouvrir la voie pour qu’elle y mène sa quête, trois qui seraient témoins de son accomplissement, qui partageraient son triomphe et le prix qui serait réclamé. Le quatuor s’enfonçait en terres humaines, prenant les sommets de leurs reliefs comme objectif et évoluant le long de leurs cours d’eau. Si les autres participants au raid avaient été les lames d’Elda qui tranchaient des sillons de feu dans les chairs de l’arrière-pays péninsulaire, ils étaient le poison insidieux duquel Elda tirerait sa victoire.

Ils avancèrent. Leur ascension les mena jusqu’à un lac sous le couvert d’un bois décharné, à peine quelques centaines de pieds en aval des pics les plus bas. C’était l’endroit soufflé par le Visage Hurlant. Un lieu qu’on pouvait croire fait pour Elle, la végétation à l’écorce noire gémissant dans le vent, camouflé dans une brume épaisse.

Sa Favorite les laissa en arrière quand elle pénétra dans l’eau. Sa tunique se déploya dans l’eau, formant une corolle écarlate à la traine sanguinolente alors que le tissu régurgitait le sang qui l’imprégnait. Elle avança, ils restèrent en arrière. Dans le dialogue direct entre l’avatar et la déesse, ils n’avaient pas leur place.

Ce qu’ils perçurent de ce dialogue fut un Cri. Un cri, suivi de ce qui sembla être mille autres.

Les saints Hurlements de la Haute-Prêtresse se poursuivirent une nuit et un jour, puis une autre nuit. Pyor’h était tombé à genou et, les mains jointes, scandait les versets de l’Eda Vengeur, imité par ses compagnons. Les cris s’intensifièrent, tant en force qu’en fréquence puis, dans un hurlement de douleur extatique du Vaisseau de Kiel, l’Enfant de la déesse naquit dans son propre cri. L’air vibra sous sa stridence, vrillant durement les oreilles des trois daedhels. Le regard exalté, Pyor’h regarda la créature s’éloigner dans l’eau et disparaître à sa vue.

Le miracle advenait devant ses yeux. Sur ses épaules pesait le Regard de la déesse. Le prêtre se prosterna complètement.

« – Usstan nym'uer dos sca'varn, quar'valsharess d'jiv'undus. »
J’entends ton Cri, Déesse de la douleur.

Il releva la tête. L’élue de Kiel le regardait, le visage nu. Le masque tombé laissait voir sa peau pâle, presque ivoirine, faisant écho à ses yeux laiteux imparfaits et pourtant choisis par la Maîtresse des Souffrances pour être les Siens. Son visage était beau, d’une beauté trop parfaite que le Grand-Prêtre eut, le temps que dura leur échange de regard, le désir frénétique de saccager pour en faire présent à sa Maîtresse.

La pulsion passa, le laissant honteux et conscient de son indignité à soutenir le regard sans masque de l’avatar. Dégainant sa du'askhe, Pyor’h posa sa lame sur la pommette sous son œil droit et traça un sillon sanglant à la verticale, fendant sa joue jusqu’à son cou. Sa marque de témoin.

Deux fois encore, au cours de leur voyage, la Favorite hurla à la mort et deux autres fois, un fils de Kiel Elghinn sortit de ses entrailles et s’en alla corrompre les terres humaines. Lorsqu’elle s’effondra après avoir accompli son dernier miracle, Pyor’h la porta et ils prirent le chemin du retour au Puy d’Elda.

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