[Embarquadère] Un nouveau départ

Post n° 1

Un nouveau départ

[Embarquadère] Un nouveau départ 1108127974smallrc9

Le pas régulier de Gwendal résonnait sur les pavés près des embarcadères. Le cheval fendait tranquillement la marée humaine qui s’affairait autour des esquifs et des étals où les pêcheurs négociaient leurs prises de la journée, dans un joyeux raffut. Minuit n’était pas à la fête. Il rampait presque, ne sachant que craindre le plus : la cohue et le risque de se faire piétiner les pattes, ou le regard désapprobateur des chalands qui se découvraient face à face avec un loup noir. Gwendal renâclait lorsque le loup passait sous son ventre et entravait sa cadence. Lann Al’Thorkren, quant à lui, ne se départissait pas de son flegme glacial. Les gens de mer ne l’impressionnaient pas beaucoup. Dans un passé récent, il avait fréquenté avec assiduité les marins et les équipages, négociant le fret ou le passage. Mais aujourd’hui, il n’avait pas rejoint Ydril pour rien. La voix de Baldrim chantait dans sa tête.

- Lorsque du Monde tu veux des nouvelles fraîches, perd toi dans un port ou noie toi dans un verre au fin fond d’une taverne…

Ydris était le carrefour des mondes. La ville de toutes les destinations. Une population hétéroclite et bariolée s’y croisait chaque jour dans un concert assourdissant et cacophonique de langues et dialectes aussi disparates qu’incompréhensibles pour le commun des mortels. Elfes Sylvains, Nains, Hommes, Hybrides s’y côtoyaient aussi naturellement que s’ils avaient tous été aussi semblable que deux grains de sable des Terres Stériles. Ici, nul ne prêtait attention à quiconque. Tous allaient et venaient sans se soucier un instant de celui qui venait de le frôler. Ydris… La ville de toutes les rencontres, bonnes ou mauvaises. Thorkren y passait aussi inaperçu qu’il l’aimait. Il avait accroché son arbalète au pommeau de sa selle, pour éviter d’être apostrophé par un Guet alerté par un armement trop hostile. Mais il avait pris bien soin d’engager un carreau. En cas de danger, il n’aurait plus qu’à armer, et tirer si sa vie en dépendait. Ydris… La ville de toutes les perversités et de tous les brigandages.

Dans sa longue pérégrination dans les rues de la ville, il avait capté une rumeur. Il l’a traquait maintenant, les sens aux aguets, laissant traîner ses oreilles pour déceler la moindre empreinte pertinente. On évoquait de ci de là une guerre dans le Nord. Certains prétendaient que des villages entiers avaient été massacrés aux abords de la Forêt d’Anaeh. D’autres faisaient état d’Elfes ravageant la vie d’autres Elfes, mais les Sylvains présents dans les murs d’Ydris réfutaient ces calomnies odieuses propagées par les Hommes et par les Nains. D’autres encore incriminaient les Drows.

Et ces accusations là sonnaient juste dans l’âme de Thorkren.

Pourtant, il manifestait encore une certaine répugnance à remonter cette piste là jusqu’au gibier ultime : les Elfes étaient en cause. Baldrim ronchonnait. Même mort, son ami Nain avait conservé intacte cette faculté de ressasser pendant des lunes les mêmes rodomontades. Surtout lorsqu’il s’agissait des Sylvains.

- Tiens toi à l’écart de ces immortels, Lann ! Il n’y a pas plus grande différence entre un Sylvain et un Drow qu’entre un renard et un chacal. Sinon que le premier vit au milieu de la verdure, et l’autre, dans la poussière et les cailloux !

Pourtant, cette fois ci… Les contorsions de l’Histoire semblaient vouloir lui offrir son premier terrain de chasse. S’il fallait quelques mois faire ami avec les Sylvains pour tremper ses haches dans le sang frelaté des Drows. Si pour assouvir son irrépressible désir de carnage, il devait se battre côte à côte avec ces caprices de la Nature hautains et présomptueux. Le jeu en valait la chandelle. Au moins aurait-il des compagnons d’armes le temps nécessaire pour lui de se remettre en jambe et de retrouver ses vieux réflexes de soldat.

Il y avait si longtemps qu’il n’avait pas tué d’êtres doués de raison…

Taraënia passait par l'embarcadère sans raison aparente mais elle se demanda pourquoi elle y était passer, il y avait tant d'autre rue tranquille et il avait fallu qu'elle passe par l'endroit le plus remplie de Ydril. Elle se fesait bousculer de partout, se faisant le plus petit possible pour ne pas se faire trop bousculer mais ça ne marcha pas vraiment. Elle réussi a ataindre un endroit où il y avait moins de monde et vit une cible propice pour un vole.
C'était un humain, il devait être assez vieux la quarantaine par là. A voir sa tête l'elfe pensa qu'il devait avoir fait quelques guerres.
Elle s'approcha de l'homme en fesant comme si elle ne le voyait pas puis tomba sur lui en insultant quelqu'un derrière elle en disant que cette personne l'avait pousser. Celle-ci ne la regarda même pas. Elle profita pour glisser sa main dans le veston de l'homme et pour prendre une petite bourse puis elle rangea la bourse dans une poche da sa cape. Tous sa se passa très vite. Elle se remit debout et avec un geste comique remit la veste de l'humain correctement en place. Puis elle s'empressa de s'excusez en paressant vraiment desoler:

-Excusez-moi, je suis vraiment desoler. Il y a tellement de monde ici que l'elfe n'a pas du me voir... Je suis encore desoler, en plus je ne cotoit pas souvent se genre d'endroit remplie de monde. J'espère que je ne vous est pas fait mal. Euh... je peux vous aider? vous savez se n'est pas pour vous offenser mais vous avez un peu l'aire perdu.

Post n° 2

Thorkren venait tout juste de sauter au bas de sa monture lorsque l’Elfe l’avait percuté.

Petite, fine, elle le fixait de son grand regard candide. D’immenses yeux aux reflets bruns. Elle l’avait bousculé et maintenant elle lui proposait son assistance. Il la fixa longuement, sans mot dire. Un semblant de sourire détendit ses puissantes mâchoires. Harnaché comme il l’était, - cuirasse sanglée près du corps sur sa tunique -, il lui avait semblé avoir senti une main chaude glisser sur sa poitrine. Mais, il n’en aurait pas donné sa main à couper. Il ne laissa donc rien paraître de son trouble, afin de ne pas faire injure à la jeune Elfe : comment réagirait-il lui-même si un quidam venait à mettre en doute son honnêteté au moindre courant d’air ?

Surtout, habitué aux voyages au long court, il avait pris l’habitude de remiser son or dans ses fontes de cuir, sur le devant de sa selle, sous la bonne garde d’Azazel. Si l’Elfe avait pris quelque chose, il ne pourrait s’agir que de la bourse en toile dans laquelle il gardait, comme par superstition, le tabac à priser de Baldrim. L’idée, aussi folle et improbable soit elle, de l’Elfe découvrant son larcin le remplissait d’aise...

L’ennui avec les Sylvain, c’est qu’il est délicat de leur donner un âge. Elle lui semblait une toute jeune fille, et, sur l'instant, totalement pris au dépourvu, il ne voyait pas très bien à quoi elle aurait pu lui être utile. De plus, Minuit la regardait en tordant le col, comme intrigué. Le loup n’accordait pas sa confiance à la première venue, aussi jolie soit elle. Et le choc de l’inconnue avec son maître lui avait tourné les sens. Minuit grondait rarement avant de mordre... Thorkren lui passa sa main tannée entre les oreilles et l’animal retrouva son calme.

Tout en attachant Gwendal à une longe passée dans un anneau de bronze rivé dans la pierre du mur des embarcadères, le Chasseur toussota : il n’avait pas prononcé deux mots de suite depuis la veille, et il craignait que sa voix ne puisse jaillir d'une caverne aussi peu aérée et sèche que sa gorge. Il fut étonné du résultat. Il considéra même après coup qu'il avait parlé un peu trop haut à son goût.

- Par tous les Dieux, j’espère que tu ne t’es pas fait mal, Damoiselle ! Tu es fine et gracile, et je suis rugueux comme un vieux chêne !

Il risqua un demi sourire.

- Je suis Lann Al’Thorkren, mais on m’appelle Thorkren. Je viens d’arriver à Ydril.

Comme elle demeurait silencieuse, il masqua son embarras en abordant le seul sujet qui lui venait à l’esprit. Certainement d’ailleurs, sa seule et unique préoccupation du moment.

- Peut être peux tu me renseigner, Damoiselle… Matelots, pêcheurs et boscos se font l’écho d’accrochages avec les Drows dans le nord. Peut être dans la forêt d’Anaeh, ou à ses abords. As-tu des informations à ce sujet ? Sais-tu qui pourrais me renseigner en détails ?

Taraënia n'avait pas vue le loup au coté de l'homme. Elle n'aimait pas trop les loups et celui-là n'avait pas l'aire de l'aimer non plus... Aimer, ce verbe n'était pas vraiment bien bien appropier, le plus juste serait de dire qu'elle en avait peur. Quand elle était petite, Taraënia se perdit dans la forêt. Elle s'était refugier dans un arbre et celui-ci fut entourer par une horde de loups l'empechant de descendre. Les loups affamés sautait sur l'arbre, incapable de grimper. Elle dut attendre l'arriver de sa mère qui les chassa avec une torhce enflammer. Depuis se jour, l'elfe avait peur des loups, en plus, celui-ci n'avait pas l'aire de beaucoup l'aimer.
Elle fit quelque pas vers l'autre coté de l'homme, a l'opposer du loup puis se presenta:

-Je m'appelle Taraënia. J'ai effectivement entendit parler de cet accrochage mais je ne pourrais malheureusement pas vous en dire plus. Mais peut-être que si on trouve un sentinelle il pourra vous rensaigner...

Comme l'endroit où ils étaient se remplissait, Taraënia pris le bras de l'homme pour l'amener vers les rues, se serait beaucoup plus calme.

-Pour trouver un sentinelle, il suffit de trainer dans les rues, ils viennent automatiquement a vous...

L'elfe souria. Elle était souvent tomber sur les sentinelles le soir.

-Vous êtes là pour debarasser la forêt des drows? demanda-t-elle pour faire la conversation

Post N° 3

Lann Al’Thorkren observait intrigué cette jeune Elfe qui n’hésitait pas à bousculer un quidam et à l’entraîner, appuyée sur son bras, dans les ruelles du quartier de l’Embarcadère. Machinalement, il porta la main à sa ceinture pour s’assurer que ses haches étaient bien à leur place. Au moins, si la créature le guidait droit dans un guet-apens pourrait-il se défendre. La fine mouche lui paraissait bien curieuse. Après tout ! C’est lui qui avait lancé le jeu des questions. Et elle avait répondu avec fraîcheur et spontanéité, sans malice. L’idée de lier conversation avec une Sentinelle à la nuit tombante ne lui plaisait guère. Les soldats sont en général peu prolixe lorsqu'il s'agit des affaires militaires, et une sentinelle pourrait très bien s'inquiéter de son intérêt pour les rumeurs concernant les Drows. Comme il n’aimait pas laisser Gwendal seul, même sous la garde de Minuit. Il décida donc que si l’Elfe voulait le faire danser, il se chargerait de conduire cette gigue là. Reprenant un peu de cette froide distance qui ne l’abandonnait jamais longtemps, il marcha donc, l’Elfe à son bras, mais ostensiblement, se dirigea vers les embarcadères, à l’endroit où il avait laissé son cheval au piquet. Lorsqu’il fut à portée d’un lancer de hache de Gwendal, il sentit ses nerfs se relâcher et sa sérénité coutumière l’habita à nouveau.

- Je ne pense pas, Damoiselle, que les Elfes Sylvains aient besoin d’un vieux rôdeur des chemins comme moi pour se charger des Drows. Je m’inquiète seulement que les Drows soient loin de chez eux en grand nombre. Comme tout un chacun d'ailleurs. Les routes sont déjà peu sûres pour le voyageur. Alors, s’il faut compter avec les Drows, comment s’assurer de rentrer sauf dans sa chaumière ?

Il fit mine de réfléchir un instant. Et reprit, un sourire aux lèvres.

- Non… Je suis un voyageur. Et par prudence, j’opte toujours pour les sentiers les plus sûrs. Si les Drows sévissent au Nord, je ne me risquerai pas à dépasser Diantra. Peut-être même y séjournerai-je quelques semaines.

Il prit le bras de la jeune femme, et avec beaucoup de douceur, il le dégagea du sien, puis mit un pas de distance entre elle et lui. Son parfum subtil l’entêtait quelque peu, et il n’avait plus l’habitude de la compagnie des femmes. Il ne savait quel sujet aborder avec elles. Seule Nàwen ne l’avait jamais mis mal à l’aise.

La voix de Baldrim lui chuchotait de passer son chemin.

**Si le sexe dit faible présente bien des périls pour celui qui trop l’approche, l’Elfe femelle est de toutes ses représentantes le plus vénéneux. Je n’ai jamais vu d’Elfe laide. L’Araignée attrape les mouches avec sa toile, les Elfes, Hommes et Nains avec leur beauté. Si jamais tu devais te trouver assez près de l’une de ces merveilles pour sentir les fragrances de sa chevelure, fuis ! Fuis !**

Lann esquissa un salut de la tête, presque martial.

- Mais je ne veux pas abuser de ton temps, Damoiselle. Je n’ose penser qu’une personne de ta qualité n’ait pas autre chose à faire à Ydris que de converser avec un vieux barbon. Tes conseils me sont précieux, et je les suivrai.

Il avait remarqué que Minuit mettait la jeune Elfe mal à l’aise. Il fit claquer sa langue contre son palais, et le Loup vint aussitôt se lover dans ses jambes, donnant des coups de tête pour quémander une caresse.

Décidément, Minuit n’en finirait jamais de n’être qu’un chiot.

Taraënia fut surprise et un peu véxé que l'homme veuille se debarrasser d'elle. Pour une fois qu'elle voulait se rendre utile! Elle lui souria.

-Une elfe de ma qualité! Vous savez, je ne suis qu'une villageoise, et je n'habite même pas dans Ydril, et non je n'ai rien d'autre a faire, vous voyez il me prend souvent de trainer dans les ruelle de Ydril. J'habite moi-même dans la forêt d'Anaëh et je peux vous dire que vous pouvez y passer sans problème si on fait très attention au drow qui y rodent. Se serait avec joies que je vous y accompagnerais mais si vous ne voulez pas de ma compagnie je ne vous laisserais y aller tous seul...

Taraënia baissa la tête pour montrer qu'elle était un peu vexé mais elle ne tarda pas à redresser la tête en attendant la reponse de l'humain.
On put voire un cheval s'approcher d'eux, un belle étalon noir comme la nuit qui se fondait dans les ruelle. D'un pas nonchalent, il s'approcha de Taraënia qui le prit par la bride et lui fit quelque caresse. Elle adorait se cheval qui, n'importe où elle allait, la retrouvait. Elle lui fit un petit calin, heureuse de le revoir.

Post N° 4

- … mais si vous ne voulez pas de ma compagnie je vous laisserai y aller tout seul...

Taraënia avait baissé les yeux un court instant, et ses dernières paroles ne laissaient aucun doute à Thorkren : son empressement à couper court à toute conversation avait vexé l’Elfe. D’un geste furtif de la main, il invita Minuit à rejoindre Gwendal qui piaffait, énervé par les allers et venues des badauds sur l’embarcadère. Le Loup reprit sa place entre les jambes du cheval, la queue basse. L’Homme se donna quelques secondes de grande réflexion. Quelle attitude adopter ? Il n’appréciait pas les Sylvains, et lui restait en mémoire cette sensation d’avoir été volé comme dans un bois toute à l’heure. Il fronça les sourcils. D’un côté, planaient cette défiance dont il ne parvenait pas à se départir, et cette répugnance naturelle à s’encombrer de la compagnie de quiconque. Depuis des lunes, il n’avait pas échangé trois mots avec un semblable. Voyager en compagnie le contraindrait à faire de longues phrases, à s’enquérir d’un avis qui ne serait peut être pas conforme au sien propre, à faire des concessions. D’un autre côté, la péronnelle se vantait de connaître la Forêt d’Anaeh, et pour sa part, il n’y avait jamais mis les pieds. Ensuite, il y avait tout de même quelque avantage à prendre des chemins creux avec quelqu’un pour couvrir ses arrières. A moins bien sûr que l’Elfe ne soit elle-même l'un de ces fieffés brigands qui infestaient la contrée. Dans ce cas là, il faudrait dormir d’un seul œil. Mais ce ne serait pas plus fatiguant et perturbant, après tout, que de ne pas dormir du tout. Et puis, Minuit ne nourrissait aucune sympathie à l’égard de la jeune fille, qui saisissait toute occasion pour d’approcher de trop près de l’animal : il veillerait sur son Maître. L’Elfe possédait manifestement un très bon cheval, parfaitement dressé. Elle ne serait pas un poids mort dans un si long voyage. Et, qui plus est, si elle jouissait des talents cachés qu’il soupçonnait en elle, - cette habileté à dérober sans se dévoiler, par exemple -, elle lui serait d’un grand secours en maintes circonstances.

Il se jeta donc au feu, sans éprouver plus de regrets qu’il ne l’avait craint.

- Damoiselle ! Je te fais mes excuses si j’ai pu te laisser croire que ta compagnie me pesait ! Si tu peux me conduire en Anaeh, je serai très honoré de faire ce long voyage avec toi.

Il jeta un coup d’œil rapide à l’équipement de Taraënia.

- Je vois que tu possèdes un bien bel arc, et une bonne dague ! Si tu sais t’en servir, je serai heureux de pouvoir compter sur toi en cas d’accrochage. Car je ne doute pas un instant, par les temps qui courent, que nous ne soyons contraints à un moment ou à un autre à livrer combat pour sauver nos peaux !

Il se dirigea vers Gwendal et invita Taraënia à le suivre.

- Sans vouloir te commander le moins du monde, et comme tu m’as dis aimer à te promener dans les rues de Ydril, il serait intéressant que tu recueilles tous les renseignements possible sur cette histoire de raid des Drows au Nord. Plus qu’à personne d’autre, tes congénères livreront les informations dont ils disposent. Pour ma part, j’ai quelques achats à faire…

Tout en parlant, il mit le pied à l’étrier et se cala sur sa selle.

- Retrouvons nous aux portes de la ville demain matin aux premières heures du jour. Si tu le souhaites encore. Je t’attendrai jusqu’à ce que la lumière du soleil rase les pierres des créneaux du premier chemin de ronde. Si tu es au rendez vous, nous irons ensemble. Tu as ma parole.

Il lui décocha un large sourire. Il s’habituait à elle.

- Avant que je ne te montre la croupe de mon cheval, as-tu besoin de quelque chose en ville ? Au fait, appelle moi Throkren ou Lann comme tu préfères ! Et abandonne ce vouvoiement ! Là d'où je viens, les Hommes ne disent même pas Vous lorsqu'ils s'adressent à un Dieu !

Taraënia lui souria. Elle était heureuse de pouvoir enfin rendre service a quelqu'un. Elle se sentait fière de pouvoir faire equipe avec quelqu'un et s'était avec joie qu'elle accepterait. Elle savait qu'elle lui serait utile et elle ferait tout pour qu'il ne se passe rien de grave pendant se voyage... leur voyage. Elle le regarda et lui disa:

-C'est avec joie que je viendrais demain matin à votr... ton rendez-vous. Saches que je ne pourrais être un poid pour toi. Je ne m'opposerais a aucune de tes decisions et fera tout se que tu me demandera de faire. Je sais effectivement me servir de cet arc et de cet dague. Je rate rarement ma cible et j'ai moi même construit cet arc et vous pourrez compter sur moi, même si je dois y laisser ma vie. Je n'ai besoin de rien en ville au sinon j'irais les chercher moi-même.

Après ces mots, elle lui souria, monta son cheval et s'adressa une dernière fois à l'humain:

-Je serais là demain Thorken, tu peux compter sur moi. Sur ce, je vais recueuillir les information dont nous avons besoin.

Taraënia s'en alla, au pas, sur son cheval, vers les rues sombre de Ydril.

LilY marchait en direction de l'embarcadere...
Elle avait suivit ses pieds, perdue dans ses pensés, enfin... ses pieds et sa louve aussi...
D'ailleurs ils l'emmenèrent vers l'embarcadère d'Ydril...
Bizarre ? Une pensée pour Aidan peut être ?
Même plus que peut être...
Elle arriva enfin sur l'embarcadère, il y avait beaucoup de monde...
C'était sûrement déjà trop tard mais peut être ?
Peut être avait-il pris l'Esperado comme lui avait proposé son ami...
Peut être le reverrait-elle...
Car elle se devait d'avouer qu'elle espérait... Rêvé même... De le revoir une dernière fois... Tout avait pourtant était clair entre eux mais elle avait une envie incontournable de le revoir...
Alors qu'elle marchait elle sentait le corps puissant de Laowen à ses cotés..
Elle la savait à cran... Après tout LilY n'était pas habituée à se balader dans ces endroits plein d'agitation...
Que de changement dans la vie de la jolie blonde ses derniers jours...
Elle avait aidé la garde de Diantra...
Discuter avec une des gardes...
C'était posé pour admirer la cathédrale...
Elle s'était fait prendre dans une filature...
N'avait pas tuer alors qu'on lui avait fait un affront...
Elle avait coucher avec un homme sans réfléchir...
Elle s'était entiché d'ailleurs...
Elle s'était même disputée avec sa louve et avait faillie la perdre...
Elle était complètement perdue dans ses pensées, Laowen s'occupant de leur ouvrir un passage...
Soudain une voix la tira de sa rêverie...

Regardez ! Créature du diable ! Un loup noir et une femme habillée en homme...
Hurla quelqu'un...

Elle se retourna, complètement consciente de ce qui venait de se passer...

Pardon Monsieur ? Je crois que je n'ai pas bien compris...
répondit LilY, glaciale...

L'homme n'osait répondre...
En attendant, LilY était déjà prête à le faire répondre de sa fierté personnelle...
Les gens se massait déjà autour d'eux...
Simple dispute ou bagar ?
Cela leur faisait un peu d'action dans leurs vies...

Post N° 5

Thorkren venait tout juste de quitter Taraënia lorsqu’il tomba sur un attroupement.

Marchands à l’étal, badauds, de toutes les races et de tous les statuts, rejoignaient à pas pressés l’essaim bourdonnant. Comme si nul ne voulait rien manquer de la scène. Le Chasseur comprit qu’une bagarre couvait. Elle ne pouvait que couver puisque les spectateurs se contentaient pour l’instant d’échanger leurs impressions. Si le combat avait commencé, et pire, si le sang avait déjà coulé, l’Embarcadère ne serait plus maintenant qu’acclamations, encouragements et pronostics sur les combattants. Généralement, ce genre d’affaires dégénérait assez vite en bagarre générale, vite calmée par une charge musclée des Hommes du Guet.

Chevauchant Gwendal, Thorkren s’était taillé par la force des choses la part du lion, et il surplombait la scène de toute sa hauteur.

Une très jeune femme, - elle ne lui paraissait pas avoir plus d’une petite vingtaine d’années -, à la longue chevelure blonde et à la silhouette androgyne faisait face à un homme un peu rustaud. Dans ses vêtements masculins, la Blonde semblait bien déterminée à en découdre, même si elle n’avait pas encore dégainé une arme. D’ailleurs, en l’observant avec attention, Lann Al’Thorkren ne fut pas capable de jurer qu’elle possédait bien une arme.

Le Chasseur se pencha vers une jeune femme brune qui frôlait sa botte à sa gauche, la taille prise dans un corset lacé, son opulente poitrine menaçant de jaillir de la dentelle d’une chemise rouge soulignant la blancheur de sa peau laiteuse.

- Damoiselle ! Dis moi ! Quel est le motif de cette querelle ?

La fille leva un visage courroucé de prime abord qui s’illumina d’un sourire radieux lorsqu’elle vit le cavalier, avant de rosir quelque peu lorsqu’elle comprit que le bonhomme, du haut de son cheval, pouvait profiter allègrement de spectacle de sa chair dénudée. Mais, plus préoccupée par un vif souci de plaire que par une fausse pudeur, elle ne fit rien pour arranger son décolleté. Au contraire, les poings sur les hanches pour mettre en valeur sa taille de guêpe, et campant le buste en arrière pour mieux fixer l’homme qui venait de l’accoster, elle répondit de sa voix la plus suave et la plus enjouée.

- Le motif, Cavalier ? J’ai assisté à la scène dès le départ de cette querelle ! Je crois bien que le bougre que tu vois là, bien emprunté maintenant, n’a pas hésité à insulter la jeune dame ! Ses allusions à sa vêture d’homme et à l’animal qui la suit n’étaient pas des plus malines !

Elle sourit de plus belle et gonflant la poitrine au point où Lann crut qu’elle jaillirait de ce corsage trop exigu, elle rajouta, perfide :

- Le loup, je ne sais qu’en penser ! Mais, pour ce qui concerne la vêture, il n’ y a qu’à regarder cette fille pour comprendre que le peu de formes dont la nature l’a dotée ne l’incite certainement pas à se mettre en valeur. Il faut soutenir ce que l’on avance, n’est-ce pas Cavalier ?

Lann déglutit avec difficulté. Il songea en lui-même que la vie, souvent, était mal faite : les femmes dont on ne voulait pas semblaient se mettre en quatre pour se jeter à votre tête, même si vous étiez le premier venu, alors que celles dont vous rêviez calculaient serré pour se rendre totalement inaccessibles. Il fit mine de ne pas avoir entendu la dernière question, qui pouvait prêter à toutes les interprétations.

- Quel loup ?

Ni une ni deux, la fille posa son pied fin et menu tout contre le sien dans l’étrier, et le prenant par la taille, monta debout sur le fer, écrasant la botte de Thorkren. Se pressant tout contre lui, elle tendit un bras élégant et potelé en direction de la Fille blonde qui, l’air farouche, était sur le point d’engager le combat.

Enivré par le parfum de la fille qui ne bougeait plus de son étrier, et, - il se l’avoua en lui-même -, titillé par ce corps tiède appuyé tout contre le sien, - depuis combien de temps n’avait-il pas pris une femme dans ses bras ? Suffisamment longtemps pour ne plus se rappeler la dernière fois ! -, Thorkren eut quelques difficultés à se concentrer sur le spectacle.

Mais, rapidement, il distingua la louve qui avait trouvé refuge entre les jambes de la femme blonde déguisée en garçon. Tôt ou tard, l’animal n’hésiterait pas à montrer les crocs, affolant une populace qui nourrissait à l’égard de ceux de son espèce des sentiments les plus partagés. A ce moment là, il était à craindre que les badauds prennent fait et cause pour l’homme, même s’il était responsable de cette mauvaise situation.

A l’accoutumée, Lann Al’Thorkren ne se mêlait jamais des affaires d’autrui. Il fuyait les ennuis.

Mais pour une raison qu’il ne s’expliqua jamais, - peut-être parce que lui aussi avait connu bien des déboires en laissant Minuit l’accompagner dans tous ses voyages ? -, il ne put retenir son impulsion première.

Sans le moindre ménagement, il repoussa la fille au décolleté profond qui retrouva la terre ferme avec force protestations, et profitant de ce qu’il était à cheval, fendit la foule jusqu’aux combattants. Le poitrail puissant de Gwendal refroidit les plus entêtés, qui cédèrent rapidement la place.

Déterminé, Thorkren dégaina son arbalète, l’arma d’un geste sûr, et l’arme sur le bras, l’œil sévère, il interpella l’homme qui avait cherché querelle à la femme blonde.

- Toi ! Tonna-t-il d’une voix menaçante, qu’as-tu donc contre les loups ?

Le bougre tourna vers lui un regard incrédule, et son visage se crispa lorsqu’il aperçut Minuit, puissant et hérissé, qui, sans le moindre grondement, lui dévoilait avantageusement ses dents acérées et luisantes.

Thorkren profita de la stupeur du bonhomme pour asseoir l’avantage que lui donnait la surprise. Il laissa son pommelé s’approcher jusqu’à coller son chanfrein sur le visage de l’homme.

- Et si tu cherches querelle à quiconque fréquente un loup, ais au moins la décence, le courage et l’honneur de t’en prendre à un homme armé, et non pas à une jeune femme !

L’homme resta interdit, glacé par les menaces à peine voilées du Cavalier.

Déjà, la Blonde l’avait laissé dans une posture des plus délicates dont il avait vite compris qu’il ne s’en sortirait pas sans perdre de plume.

Mais là, face à un Cavalier, armé d’une arbalète dont le carreau lui ferait exploser la tête au premier mauvais geste, il eut quelque mal à se retenir de faire sous lui.

Un cavalier arriva enfin...
Séparant la foule pour passer...
Il s'adressa à l'homme en question mais LilY n'était pas vraiment d'accord...
Il avait insulter sa fierté...
Il allait payer...
Elle lança un regard puis un sourire au cavalier...

-Merci de votre intervention mais je crois qu'elle n'est pas nécessaire...
dit-elle calmement...

Elle retourna son regard vers l'homme...

Je. veux. des. excuses !
dit-elle toujours aussi froide en appuyant bien sur les mots...
Étant donné que l'homme ne semblait pas encore complètement convaincu elle rajouta...

J'exige !!
s'écria-t-elle un peu plus fort...
Agilement elle avait sorti une dague de sa manche mais personne n'aurait pu voir d'où elle était sortie...
Elle commença à jouer avec...

Ve-Veuillez m'excusez...
murmura-t-il...

Mais LilY n'était pas encore rassasié...

Vous avez entendu quelque chose ?
demanda-t-elle à la foule...

Répète !
dit-elle assez fort.. Immobilisant sa dague en direction du coeur de l'homme..
Elle n'aurait qu'un geste à faire pour le tuer...
L'homme respira un grand coup avant de dire tremblant..

Je vous prie d'accepter toute mes excuses... Mademoiselle...

LilY enfin satisfaite sourit et rangea sa dague...
L'homme partit rapidement...
Elle commença elle aussi à partir, la foule se dissipa...

Post n° 6

La jeune femme s’éloigna, victorieuse et hautaine, drapée dans une fierté qui ne lui allait pas si mal. Thorkren sourit pour lui-même : il avait bien aimé cette façon gracieuse et si rapide de faire apparaître cette dague acérée. Si l’un de ses adversaires avait joué du couteau de cette manière, il n’aurait pas hésité à presser son doigt sur la queue de détente de l’arbalète. Quiconque manie l’arme blanche avec tant de dextérité n’attend certainement pas de combattre au corps à corps pour se débarrasser d’un ennemi imprudent : les dagues se lancent aussi vite et aussi efficacement qu’elles tranchent ou percent ; alors, on n’est jamais assez prudent. Il hésita un instant à interpeller la fille, pour la féliciter. Mais il jugea qu’elle pourrait considérer le procédé par trop cavalier et il prit la décision de passer son chemin.

Il claqua la langue contre son palet pour mettre Gwendal au pas. Le Cheval s’ébroua, effrayant Minuit qui fit un écart. Thorkren jeta un coup d’œil sur ses arrières, juste pour voir une dernière fois la fille au décolleté profond. Cette dernière lui adressa un mauvais regard qui se transforma aussitôt en un sourire lourd de promesses. Thorkren lui rendit son sourire et enfonçant le talon de ses bottes dans les flancs de sa monture, s’empressa de quitter l’embarcadère au petit trot.

- Tu aurais pu passer la nuit ailleurs qu’adossé à un arbre, se moqua Baldrim.

Le Cavalier hésita un instant, mais un visage juvénile éclaira son âme. Nàwen fronçait les sourcils, masquant un demi sourire derrière une moue pleine de reproches. Le cœur de Thorkren bondit dans sa poitrine. Puis la douleur le reprit, sourde et lancinante. La cicatrice ne se refermerait donc jamais ? Il avait beaucoup vécu avant de la rencontrer, et des femmes, il en avait eu, comme les soldats peuvent en avoir. Mais elle, elle lui avait fait oublier la fureur des combats ; elle lui avait ôté du crâne ses cauchemars de bête traquée ; elle lui avait donné un fils… Non ! Surtout ne pas songer à ce Fils. Chasser jusqu’au souvenir de son visage. Pourquoi l’enfant ne lui apparaissait-il plus qu’agonisant dans ses bras ? Etait ce pour aiguiser son désir de vengeance ?

Thorkren serra des dents, réprimant ce frémissement de la mâchoire arraché par le sanglot qui montait dans sa gorge. Minuit sembla sentir le désespoir envahir son maître, et il gronda, comme pour écarter un ennemi imaginaire.

Il fallait trouver une auberge, ravitailler pour le voyage et retrouver Taraënia. Après tout, il avait donné sa parole.

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