Noémie Amaranth
En attente de validation..  Nombre de messages : 141 Âge : 32 Date d'inscription : 24/09/2008 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Eveillé / Néophyte |  Sujet: Rêverie....(Libre)  Lun 13 Oct 2008 - 18:13 | |
| *Diantra*
Les rues de Diantra étaient totalement désertes à cette heure ci...Aucune âme humaine ne se promenait dans ce quartier enténèbré. Les ombres dansaient à la lueur des flammes des lampadères blaffards, attendant le moment propice pour s’emparer de la ville. Déjà, la cathédrale dantesque s’élevait, lentement mais sûrement, rampant dans les plus obscurs méandres de la cité humaine.
La Lune dardait ses plus beaux rayons à ses fidèles. Cerclée par la voûte étoilée, elle observait avec délice le magnifique et sombre spectacle d’une cité envahie par les cauchemards et les peurs des hommes.
Tel un voile maléfique, l’ombre avait recouvert les rêves et les âmes de Diantra.
Le silence...Un silence qui glissait au travers des rues, telle une symphonie, se frayant jusqu’aux plus profonds dédales des quartiers ensommeillés.
Mais, déjà, une autre facette de la ville s’éveillait, profitant de la nuit pour laisser cours à ses penchants les plus obscurs. Les êtres n’ayant pas succombé aux faveurs de la nuit goûtaient à des plaisirs que seule l’obscurité peut dissimuler. Un murmure troublait à présent la cité. Murmure malsain, à peine esquissé, inavouable.
Les mystérieuses silhouettes drappées de ténèbres arpentaient les rues, dans de sombres desseins.
Parfois, au détour d’une ruelle, un éclat argenté, un cri...quelques tintements d’un certain métal arrondi, .... plus rien.
La victoire de la nuit n’avait pas effacé les penchants les plus sombres des hommes. Au contraire, ceux-ci s’en retrouvaient amplifiés. Pour quelques heures, quelques minutes...
La vie s’épanouissait dans la cathédrale d’ombre, mais sous une autre forme que celle que les gens préférant la protection de l’astre du jour connaissaient.
Bien loin des murmures et des suppliants de l’obscurité, une silhouette enveloppée dans un drappé d’ombres se déplaçait à bonne vitesse. Dans sa course au coeur de l’obscurité, un parfum léger d’encens se déversait, serpentant le long des dalles et des pierres des maisons. La silhouette allait de rues en rues, évitant le plus possible les symphonies des “cathédrales d’ombres”, se frayant un chemin d’un pas décidé.
Arpentant les ruelles à grande vitesse, elle s’arrêta soudain devant l’une d’elle.
*....Par là...*
La ruelle n’avait pourtant rien d’engageant. Coincée entre deux maisons à colombages, on ne pouvait distinguer la voûte céleste.
La silhouette observa longuement le sombre passage. Elle y sentit non pas une...mais de multiples présences.
Sa cape s’illumina un instant. Un bocal lumineux apparut. A l’intérieur se trouvait un magnifique papillon aux ailes lumineuses comme un soleil.
Le bocal fut descellé. Le charme de verrouillage tomba sur le sol, s’évaporant sur le coup. Le papillon prit son envol, se portant à hauteur du visage de l’individu, l’éclairant clairement.
“Va...dit la femme dans un souffle, et encore merci pour tout, petit guide.”
Le papillon se posa sur le nez de la jeune femme, signe d’assentiment avant de s’envoler vers la sombre ruelle, voletant de ci de là.
A peine arrivé au mileu du boyau ténèbreux, le papillon fut happé par une griffe d’ombre. Une multitude d’yeux rouge sang s’ouvrirent et les ombres attrapèrent le petit lumineux. Ainsi la nuit prenait son dû, et faisait naître les plus sombres créatures, issues des cauchemards et des esprits malsains.
Pendant un instant, le silence se fit. Lyliane restait silencieuse devant ce triste spectacle.
Le papillon avait disparu, dévoré....
Un éclair de lumière ! Les ténèbres se dissipèrent d’un seul coup, happées à leur tour par l’éclat lumineux. Il y eut un cri d’agonie dans les ténèbres, les ombres disparaissaient de la ruelle, absorbées, distordues, déchiquetées par la lumière vive et claire.
La scène sembla durer une éternité. Lyliane releva son capuchon, laissant paraître sa chevelure rousse. Tout fonctionnait comme prévu.
POC!
Tout était fini....La jeune elfe s’avança dans la ruelle. Il n’y avait plus d’ombres, seulement la douce chaleur d’une sphère bleutée tombée sur le sol.
Lyliane la ramassa, d’un air satisfait et la plaça dans un autre bocal, avec les autres.
Les hommes sont de biens singulières créatures quand on y pense. Ils sont capables de créer les plus beaux rêves, tout comme les pires cauchemards. C’était à la fois si précieux, et si captivant, les rêves des gens.
Elle observa sa capture, qui brillait, en résonnance avec les autres.
Les rêves sont des biens précieux, il ne faut pas les laisser à l’abandon, sinon, qui sait ce que les ténèbres peuvent en faire.
Déjà les créatures de l’ombre s’en étaient emparés. Des ombres...résidus de cauchemards et d’obscurité...traquant la vie, haissant la lumière. Des pitoyables ersatz qu’il fallait contenir absolument, sous peine de voir les quartiers de Diantra devenir des repaires de nuisances comme ces êtres.
Le petit guide lumineux de Lyliane avait bien rempli sa tâche. Il pouvait s’en retourner d’où il venait sans peine.
Lyliane avait fait une belle prise ce soir-là. Un condensé de rêves. Voilà qui servirait un jour ou l’autre.
*En attendant que quelqu’un les veuille, il faut en prendre soin.*
Elle rangea la fiole dans son havresac et repartit dans les rues de Diantra.
La lune était belle ce soir...
Son chemin s’arrêta près d’un pont de pierre sur le fleuve. Elle s’assit sur la rembarde, contemplant l’eau d’un air songeur. Sa cape s’envola au loin, laissant apparaître son corps dans sa totalité. Vêtue d’une robe noire aux liserés violets et de talons noirs, la jeune femme arborait une orchidée pourpre dans ses cheveux. Un pendentif en forme de croissant de lune d’un violet sombre ornait son cou.
Elle soupira. Sa prise avait été bonne cette soirée, il fallait maintenant s’en occuper. C’était comme ça avec les rêves, s’ils ne sont pas entretenus ils disparaissent après s’être étiolés.
Perdue dans ses pensées, elle oubliait tout, se laissant aller au gré de ses émotions, dans son royaume intérieur. |
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