Retrouvailles inavouées... {PV}

S'infiltrer dans une ville humaine lorsque l'on était une demie drow n'était pas facile.
Pour plus de sécurité, Méropé avait encore eu recourt à son maquillage ce qui lui avait permit de se fondre habilement parmi la foule habituelle de la ville.
A cette heure de la journée, il y avait peu de monde dehors et la plupart des marchands avaient rangés leurs marchandises : en effet, la nuit tombait sur la ville et l'on apperçevait avec distinction les lueurs des feux brûlant dans les maisons. Avec un soupir fatigué, la jeune femme poussa la porte d'une auberge.
Immédiatement, une vague d'air chaud sembla l'accueilllir et elle se dirigea directement vers le tenancier du batiment.

" Donnez moi une chambre "

L'homme paraissait avoir la quarantaine et un sourire stupide se dessina sur sa grosse figure tandis que d'un oeil torve il evaluait les courbes de la jeune danseuse.
L'air impatient de la demie drow parut lui faire comprendre qu'elle ne desirait pas attendre et il lui repondit d'une voix embrumé par la fumée et les vapeurs d'alcool.

" Tout ce que tu voudras ma belle ! "

Il était de notoriété publique que le patron de l'auberge était un abrutis. Alors qu'il allait chercher les clés d'une chambre libre, Méropé s'acouda au comptoir et observa la salle de ses yeux ambrés.
Des buveurs, des ivrognes, des endormis, un peu de tout se baladait dans la salle commune de cette auberge mais quelque personne à l'air plus distingué détonnait dans le paysage.

Le regard doré de l'assassine s'arrêta sur la silhouette d'un jeune homme assis en compagnie d'un autre homme et d'une jeune femme.
Même de dos, ils se ressemblaient et il apparut clairement que ces trois là appartenaient à la même fratrie.
L'un des leur se retourna alors comme sentant le regard de la danseuse posé sur lui.
Ses yeux rouges dardés sur Méropé qui sentit son coeur s'arrêter de battre.
Elle se souvint alors de son nom, ce jeune homme qu'elle avait rencontré sur les chemins en compagnie de son frère et de sa soeur, ce jeune homme pour qui elle avait dansé, ce jeune homme qu'elle avait embrassé, ce jeune homme qu'elle détestait et qui pourtant fesait naître en elle un sentiment de desir.

Calym...

Elle ne savait pas s'il l'avait reconnue car à peine leurs regards s'étaient ils croisés, son frère lui avait parlé l'obligeant à se retourner vers lui.
Le coeur battant, Méropé ne détachait pas les yeux de son dos.
Ce fut ce moment là que choisi l'aubergiste pour revenir d'un pas lourd et pesant, le regard fixé sur la poitrine généreuse de l'assassine, il lui tendit des clés rouillées de la "chambre 12" tout en eructant des paroles dénuées de sens.
La jeune femme se saisit des clés et n'ajouta rien. Elle monta les marches rapidement en entendant l'autre abrutit s'egosiller d'une voix grasse :

" Eh Pound ! POUND ! la chambre 12 est réservée ! "

Une autre voix lui répondit en criant à son tour (la distance et le bruit ambiant devait les empêcher de s'entendre correctement).

" Ah ouais ? Par qui ? "

" Une sacré beauté ténébreuse ! Je ne la connais pas mais rien qu'à la voir, il va surement y avoir pleins d'homme se ruer dans sa chambre ! Faudra pas s'étonner d'y entendre du bruit !
J'aimerais bien moi même y aller ! "

Riant comme jamais et tonnant de leurs voix rocailleuses, il n'aurait pas été étonnant que chaque client de la taverne sache où trouver Méropé.
Peut-être même Calym l'avait-il apprit ?...

• Dans sa chambre •

Méropé était maintenant allongée sur le lit de sa chambre, simplement vêtu d'une chemise de soie transparente laissant deviner des courbes aguichantes. Sa longue chevelure noire et brillante tombait en cascade sur ses épaules, sa peau grisée douce comme du velour luisait presque à la lueur des bougies.
Ses yeux dorés fixés sur la porte qui...s'ouvrit.

Petite soirée tranquille, les Triplés se remettaient doucement de leurs émotions, attendant que la blessure de Calym guérisse. Arcam était maussade depuis le départ de Lysia et ne décrochait plus un mot. Aelene s'efforçait de trouver un moyen de trouver un travail et restait plongée dans ses pensées.

Un souffle d'air froid, quelqu'un était entré dans l'auberge. Aelene, sans bouger, murmura :

" Danger potentiel. Trop sur de lui pour être inoffensif. "

Elle avait jugé d'après le pas et la façon de se déplacer de Méropé, bien qu'elle n'ait pas vu de qui il s'agissait.

" Une femme, je dirais. "

Elle s'aperçut trop tard qu'elle avait gaffé : ce genre de remarque, Calym n'allait pas la louper. Le jeune homme jeta un regard en arrière et crut que son cœur allait éclater. Il échangea un regard avec la nouvelle arrivante. Méropé. Lentement, il se retourna vers la table. Aelene n'était pas dupe. Même Arcam sortit de sa torpeur pour lui lancer un regard interrogatif et demander doucement :

" Un problème ? "

Calym serra les dents. Ça ne servait à rien de mentir, sa fratrie saurait très bien ce qu'il en était. Il ferma les yeux et serra les dents en sifflant tout bas.

" Ça me regarde. "

Les autres n'insistèrent pas. Ils auraient sans doute pu avoir le fin mot de l'histoire s'il l'avaient voulu, mais pour vivre constamment ensemble, ils se devaient de respecter un minimum l'intimité des autres. L'aubergiste avait parlé de beauté ténébreuse et de numéro de chambre, alors Aelene murmura tout de même :

" Je te rappelle que tu es blessé. On a besoin de toi, c'est pas le moment de rouvrir ta plaie. "

Calym haussa les épaules mais ne répondit rien. Elle s'arrêterait là, il connaissait sa sœur, inutile de répliquer et d'ouvrir le débat.

" Je reste là de toutes façons. "

Car il n'était pas question de rejoindre Méropé. Non, cette fille était dangereuse et surtout... surtout, lors de leur première rencontre, il s'était montré imprudent et... tendre ? Ça ne lui ressemblait pas et ça l'inquiétait. Alors non, il ne la rejoindrait pas. Non. Il resta perdu un instant dans ses pensées, tandis qu'il revoyait la jeune femme. Cette danse... Non, non il n'irait pas.

Deux secondes plus tard il s'aperçut avec horreur qu'il faisait la même tête qu'Arcam depuis que Lysia l'avait abandonné. Or, cet idiot était amoureux, même si il ne le savait pas lui-même. Calym frappa sur la table, faisant sursauter sa fratrie. Il se sentait en colère sans savoir pourquoi. Cette fille l'humanisait ?
Aelene fronça les sourcils :

" Tu devrais aller te reposer. Tu as encore besoin de récupérer. "

Son regard disait clairement : "limite toi à notre chambre". Mais Calym secoua la tête. Non, il ne monterait pas à l'étage, parce qu'alors il n'était pas sur de résister. Il allait rester là et attendre qu'elle réapparaisse. Quoi ? Il se serait bien collé une baffe ! Attendre une pauvre fille insignifiante ? Sauf que Méropé était tout sauf une pauvre fille insignifiante...

Les heures passèrent, Arcam et Aelene, voyant que la nuit s'avançait finirent par aller se coucher. Calym resta à sa table, tandis que la salle de l'auberge se vidait. finalement, il ne resta plus qu'une autre personne, dans un coin, assoupie sur sa table. Calym sirotait doucement une bière en regardant le feu qui brulait dans la cheminée. non, il ne monterait pas.

Calym s'efforçait surtout de ne pas repenser à la demie. A sa danse, à leur petit tête à tête qui avait suivi. Le jeune homme aimait dominer la situation, et c'était la première fois qu'il se sentait perdre pied. Du moins, c'était la première fois qu'il se retrouvait perturbé par sa propre faute. Par des sentiments ! Il ne s'était jamais embarrassé de ce genre de détail et il n'allait surement pas commencer maintenant ! En fait, il aurait mieux fait d'en parler à sa fratrie. Au moins, Aelene ne l'aurait plus lâché d'une semelle... Mais, quoi, il n'avait pas besoin d'être "protégé" par sa sœur !

Puis il se retrouva devant la porte de la chambre numéro douze, sans trop savoir comment. Porte qu'il ouvrit sans frapper, il s'embarrassait rarement de bonnes manières.

Elle était là, et le fixait. Les yeux d'ambre lui firent l'effet d'un électrochoc et sans prévenir, il fit demi tour en claquant la porte, redescendant les escaliers. Il se maudit tandis qu'il retraversait la pièce principale à grands pas et sortait à l'extérieur. L'air frais lui fit du bien. Il s'adossa contre le mur en se demandant comment son cœur pouvait battre aussi vite. mais qu'est ce qu'il fabriquait ?

Méropé était assise en tailleur sur le lit à l'épaisse couverture.
Calym entra sans frapper.
Leurs regards se croisèrent l'espace d'un instant.
L'espace d'un instant où les machoires de Calym se crispèrent et où il claqua la porte avant de dévaler les escalier.
Son ouïe particulièrement fine, Méropé entendit la porte de la taverne s'ouvrir et se refermer.
Il était dehors, elle à l'intérieur.

Mais qu'importe si sa présence l'incommodait ?
La jeune femme avait envie de le revoir et elle n'avait pas se gêner de son embarras.
Souplement, elle déscendit du lit et se rhabilla rapidement, enfilant simplement une tunique par dessus sa fine robe et ses bottes de cuir noir.
Par simple mesure de sécurité, Méropé ajouta une dague cachée, éternellement, sur sa cuisse, sous sa robe.
Sa chevelure d'ébène lâchée sur les épaules, elle descendit les marches de l'escalier, silencieuse, à la manière d'un félin.
Se fondant dans les ombres de l'auberge, personne n'aurait pu perçer sa présence.
Elle poussa alors la porte de la taverne et sortit dans l'air frais de la nuit.

Calym était là.
Méropé se raidit.
Elle avait tant eu envie de le revoir, et c'était la vision du jeune homme qui lui rappellait amèrement.
Il ne l'avait pas apperçu, la tête baissé vers le sol.
La danseuse eut alors tout le temps de l'observer et de le dévisager. Alors seulement, elle s'approcha.
Aucune arme apparente, une frêle robe blanche tombant à mis cuisse sur sa peau satiné de couleur grise, elle semblait presque inoffensive.
Le regard espiègle comme la dernière fois, Méropé s'approcha de lui d'une démarche aérienne, ses pas ne fesait aucun bruit sur le pavé.

Elle s'approcha encore et n'était plus qu'à quelque mètres.
Alors il sembla se rendre compte de sa présence.
Il leva les yeux vers elle et leurs regards se croisèrent à nouveau. Un frisson parcourut le dos de l'assassine.
Elle avait voulu le regard, elle en paierais les conséquences.
Calym ne désirait peut-être pas la revoir ?
A la façon dont il était parti de sa chambre, subitement, elle avait compris qu'elle le mettait mal à l'aise.
Sa voix s'éleva dans la nuit, mélodieuse...

" Bonsoir..."

Un sourire en coin se dessina sur les lèvres de la demie drow.

» Nuit(s) de repos & Pensées inavouées [ PV Nathaniel ]
» Retrouvailles
» Retrouvailles (pv)
» Retrouvailles
» Etranges retrouvailles. [Ril]

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Recherche avancée