¤ Première nuit à Diantra pour le métisse | PV

Incroyable! Même lorsqu'elle avait regardé son reflet dans la petite rivière, à cause de sa traque, elle n'en était pas revenue! Elle avait enfin quitté sa cuirasse (d'ailleurs, elle avait eu du mal à la faire rentrer dans un des deux sacs qui l'accompagnait). Le printemps venait de recommencer et même le soir, la température restait tout à fait convenable. Voilà pourquoi elle avait revêtu une tunique de soie bleue pâle. Le tissu était léger et tombait un peu plus qu'au dessus des genoux. Son pantalon de cuir noir était donc en partie dissimulé.
Diantra... Une fois de plus, elle s'y rendait. Mais cette ville lui plaisait. Capitale humaine, elle était majestueuse. Inwë sourit. Elle marchait d'un pas rapide dans les rues pavées, à la recherche d'une auberge convenable pour passer une nuit...

Elle n'était pas compliquée; la demie elfe voyageait beaucoup, et dormait souvent à la belle étoile. Un peu de confort de temps en temps était bien mérité. Elle poussa la lourde porte d'une auberge qu'elle avait déjà fréquenté, une ou deux fois. Il était bien tard, pourtant elle trouva encore des clients. Elle en fut légèrement surprise. Elle ne devait pas rester sur le pas de la porte, elle barrait l'entrée.Elle alla voir le propriétaire, lui demanda une chambre, la moins chère si possible. Il en avait une, il lui donna la clef, lui annonça le prix; elle avait assez pour payer. Elle le régla et emprunta un petit escalier vers la droite. Elle déposa ses affaires dans la chambre (elle ne voulait pas être enconbrée). Elle laissa donc ses armes et ses deux sacs de voyage. Après quoi, elle vérouilla la porte, rengea la clef dans la bourse accrochée à sa ceinture et retourna en bas. Elle fonça droit vers une table libre et s'affala sur sa chaise, geste dont elle n'était pas très fière. Bien que demie, elle voulait représenter la grâce elfique, seule chose qu'elle pouvait faire pour honorer la mémoire de sa mère du moment qu'elle n'était pas même capable de le retrouver et de le tuer...
Elle observa les autres personnes présentes. Aucune ne méritait un grand intérêt à part peut être cet homme au regard vert sombre... Il semblait différent. Elle ne saurait dire en quoi et elle en fut frustrée; elle mettait son incapacité sur le compte de la fatigue.

Elle ferma les yeux laissant le sommeil la gagner. A un moment, des éclat de voix retentir; Inwë rouvrit alors rapidement les yeux. Elle se sentait pâteuse, ses cheveux argentés tombaient sur ses épaules. Elle fit un signe à l'aubergiste. Il hocha la tête et disparût. Elle attendit encore et encore: il ne venait pas. Elle lacha une juron tout bas. Elle décida qu'elle irait elle même à la rencontre du patron, ou d'un serveur. Elle se leva et se rendit jusqu'au comptoir. Elle y posa ses mains et sentait les imperfections du bois. Elle cherchait quelqu'un des yeux.
Un homme d'une quarantaine d'année arriva. C'était le propriétaire. Il s'adressa alors à elle:

-Ah! Excusez-moi demoiselle je n'ai pas eu le temps de m'occuper de vous et cela me désole vraiment croyez moi.

Elle le coupa d'un geste de la main, puis lui accorda un faible sourire:

-N'en parlons plus, je suppose que vous étiez occupé.

-Que vous faut-il?

Elle réfléchit un instant. La bière n'était pas une boisson très féminine mais elle s'en fichait pas mal. Il n'y avait certainement personne qui ne faisait attention à elle. Elle prendrait donc cela. Inwë en informa le patron et il lui servit ce qu'elle voulait. Elle s'empara de la choppe qu'on lui tendait. Elle voulait au plus vite retrouver "sa" chaise. Mais en chemin, elle fut bousculé par un homme rondouillard qui l'envoya sur le côté. Il s'excusa à peine. Elle lui aurait bien volontiers dit sa façon de penser; c'est alors qu'elle s'aperçut d'une chose: en se faisant pousser, sa hanche avait touché le sommet de la tête de cet homme au regard sombre qu'elle avait vu un peu plus tôt. Elle s'écarta directement, gênée. Elle vit aussi que le sol était taché. La demie elfe regarda dans sa choppe: elle était à moitié vide! Le liquide avait-il touché l'inconnu? Elle décida qu'il fallait qu'elle s'en informe qu'elle s'excuse pour la hanche:

-Je suis désolée... Quelques goûtes seraient-elles parvenues jusqu'a vous? Je ne voulais pas cela, je ne voulais pas troubler vôtre soirée...

Elle avait l'air fine à présent avec sa choppe de bière à moitié vide. l'excuse était simple à son goût. Restait à savoir si elle avait versé (sans le faire exprès bien entendu) un peu de sa boisson sur cet homme et si le faible contact de sa hanche de l'avait pas dérangé. Inwë espérait qu'il ne s'en soit pas rendu compte.

Alors comme ça, elle ne l'avait pas dérangé? Inwë n'en était pas tout à fait certaine.
"De la bière quel délicieux alcool... Dommage qu'il soit ainsi gâché sur mon torse... Puis je savoir à qui ais je affaire?"
La demie elfe posa son regard sur le haut du corps à moitié visible; il était bien trempé. Arf, il fallait toujours qu'elle fasse une bêtise. Elle soupira; peut être que ce n'était pas sa journée tout simplement. Elle haussa les épaules. Dire qui elle était... Son prénom suffirait largement:

-Je me nomme Inwë. Je me permet de vous retournez la question.

Elle lui fit un grand sourire. Elle décida par la suite qu'elle devait réparer ses les "dégâts" créés. Elle apostropha donc un serveur qui passait juste à côté d'elle:

-Dites moi mon brave, pouvez vous me donner une étoffe propre je vous prie. Cet homme est trempé par ma faute.

Il était d'accord; lui aussi disparut derrière le comptoir. En attendant qu'il revienne, elle resta muette, le regard fixé vers le sol.
Le serveur réapparut avec un carré de tissu blanc des plus propre comme elle l'avait demandé. Elle le gratifia d'un sourire. Et il s'en alla en jetant un dernier coup d'oeil vers elle. Elle contourna la chaise de l'inconnu et se plaça face à lui. Ainsi, elle pouvait le distinguer un peu plus. Il était vrai que son physique était tout à son honneur. Elle s'approcha, et elle fit une chose qui n'était pas du tout dans ses habitudes. Ses doigts fins étaient posés sur le tissu qu'elle posa sur le torse de l'homme. Elle devait le faire, c'était comme un défi qu'elle avait soudainement déclanché. Elle enleva ainsi le reste de bière. S'étant mise à genoux pour faire cela, elle leva son regard doré vers la personne qu'elle ne connaissait pas. Ah elle voulait changer! Ses doigts effleurèrent par inadvertance la peau de celui qui lui faisait face. Elle stoppa son geste et regarda son travail: l'inconnu était sec. Elle hocha la tête, l'air de dire qu'elle était satisfaite. Elle posa l'étoffe blanche à même le sol. Puis elle s'assit en tailleur face à lui, et risqua un second regard:

-Ma réaction vous a paru peut être étrange?

Fallait-elle qu'elle s'excuse une seconde fois. Dans certains cas, elle aurait été bien plus gênée par ce qu'elle venait de faire. Mais elle n'avait pas cette gêne maintenant, allez savoir pourquoi. Peut être que cette haine qu'elle ressentait s'en allait peu à peu. Oui, elle l'espérait très fort. Aurait-elle droit à un "merci" pour ce qu'elle venait de faire?
Elle se dit que cela n'était pas important. Elle rejeta alors sa tête en arrière et s'appuya sur ses mains; elle était toujours assise face à lui. Il avait des choses à lui dire puisqu'elle avait posé des questions.

Ceryn... Ainsi, c'était son nom. Il se sentait au sec, et le fait qu'il dise que cela était un vrai régale ne lui échappa pas non plus. Il lui tendit une main, lui proposant de boire un autre verre (puisque la choppe qu'elle tenait dans sa main était à moitié vide) en sa compagnie. Sa raison lui hurlait de refuser. Mais aujourd'hui, elle ne serait pas une gentille petite fille qui obéit à tout ce que lui dit son instinct. Erreur aurait dit son maître, il faut toujours suivre se que dicte l'esprit. Elle ferma à demi ses yeux et glissa sa main dans celle qui lui tendait Ceryn. La voix n'apparut pas. Ah! Elle était donc libre de faire ce qu'elle voulait.
La personne de cet homme était plaisante, et Inwë n'avait de toutes les façons pas l'intention de se coucher maintenant; à chaque fois, elle mettait des heures à s'endormir, troublée par des rêves pas si agréables que ça... Elle tira une chaise et s'assis donc aux côtés de l'homme. Elle lui lâcha la main et la posa d'un geste léger sur sa cuisse droite. Quelques mèches de sa chevelure d'argent lui tombaient devant les yeux. Elle les repoussa derrière ses oreilles rapidement. Puis, elle reporta son attention sur Ceryn:

-Peut être votre curiosité a-t-elle été piquée, alors si vous avez des questions à me poser, faites le, je suis toute disposée à répondre à vos attente. Vous avez de la chance, vous me voyez sous mon bon jour!

Elle laissa échapper un rire cristallin. Entre temps, le barman revint avec deux bières. Elle encra ses prunelles dans celle de Ceryn:

-C'est bien aimable à vous de vouloir rester en la compagnie d'une jeune femme comme moi... J'avoue que je ne m'étais pas retrouvée assise à la table d'une auberge depuis bien longtemps. Qui plus est, avec une personne charmante de votre sorte.

Même si elle débitait ces paroles, Inwë restait méfiante. Elle faisait cela avec tous les hommes qu'elle rencontrait. Elle avait hérité de la haine de sa mère pour la gente masculine. Enfin, elle pouvait dire qu'elle était hantée par cette haine. Elle était devenue ainsi lorsqu'elle avait su la vérité sur sa naissance:

-Je suis ignoble... murmura-t-elle.

Elle ne s'était même pas rendue compte qu'elle l'avait dit à haute voix. C'était à peine audible, mais Ceryn avait très bien pu l'entendre. Elle en venait à se dégoûter d'elle même. Elle essayait d'imaginer ce qu'avait pu vivre sa mère à cet instant... Ses yeux se reposèrent sur le doux visage de l'homme qui lui faisait face. Restait à savoir si oui ou non, il avait entendu. Si oui, il ferait une remarque. Elle respira profondément se préparant à donner des explications.

Ceryn lui demanda ce qu'elle faisait dans une auberge de Diantra. Il rajouta qu'elle devait également se sentir mieux dans les forets elfiques. Elle lui sourit en secouant la tête. Sa question était tout à fait pertinente. Inwë se demandait si elle allait réellement pouvoir lui donner la réponse. Elle se força tout de même à trouver quelque chose qui ne soit pas trop compliqué à comprendre et surtout, sans lui étaler toute sa vie passée:

-Et bien disons, que j'ai une chose à faire qui me tient loin de ces forets. Oui, je possède bien du sang elfique. Mais voyez vous, je ne pourrais être en paix tant que je n'aurais pas retrouvé quelqu'un et que je n'aurais pas fait ce qui est nécessaire.

Elle croisa ses mains et y appuya son menton. Et puis, Ceryn réagit sur la deuxième chose qu'elle avait dit. Elle se doutait bien qu'il avait entendu. Ce qui la surpris plus ce fut ses paroles:
"Que dites-vous Inwë? Vous? Ignoble? Alors que vous rayonnez de beauté? Ne dites pas ça, se serait vous faire du mal et moi de même qui suis émerveillé devant temps de perfection..."
Il avait pris sa main entre les siennes et y avait déposé un doux baiser. Inwë ne pouvait pas bouger. Cette fois, c'était elle qui était totalement surprise. Jamais elle n'avait pensé qu'il réagirait ainsi. Elle en fut profondément touchée. Elle se leva doucement, sans lever sa main de celle de Ceryn. Puis elle repoussa sa chaise en arrière et vint se mettre à la hauteur du demi elfe. Il était à genoux devant elle. Personne encore ne s'était mis à genoux "pour elle". Pas même les hommes qu'elle avait aimés. Elle encra son regard dans les yeux vert de celui qu'elle connaissait depuis moins d'une heure. Elle resta silencieuse à le regarder ainsi. Les compliments qu'il lui avait adressés sur sa beauté, elle s'en méfiait. Il se pouvait qu'il soit un simple beau parleur (elle espérait que ce n'était pas cela); elle s'était déjà fait avoir. Et son maître l'avait mise en garde contre la perfidie de certains.
Aujourd'hui, elle croirait à autre chose. Elle lui sourit encore une fois, puis posa son regard sur sa main "emprisonnée". Peut être devrait-elle la retirée. Non pas tout de suite, c'était à lui de la lâcher. Le baiser qu'il y avait déposé était une douce sensation. Elle se surpris à presque s'en délecter:

-Peut être que pour vous, je ne suis pas ignoble, mais pour ma mère... Là je n'en sais rien. Après tout, si elle a perdu la vie, c'est ma faute.

Elle ne devait pas être ici. Elle était le résultat d'une chose horrible. Sa gorge se crispa. Une étrange soif la prenait elle trembla une seconde seulement. Elle releva ses yeux dorés vers Ceryn et lui murmura:

-En tout cas, je vous remercie pour vos paroles, elles me vont droit au coeur. On ne m'avait pas dit cela depuis longtemps. Et, je dois avouer que cela ne me déplaît pas.

Elle le fixait toujours; puis, finit par regarder autour d'elle: certaines personnes les regardaient étrangement. Il fallait dire qu'il y avait de quoi se poser des questions. Ils étaient tous les deux au sol, et le demie elfe tenait la main de la jeune femme, où il venait de déposer un baiser. E
Elle fut légèrement amusée de cette situation. Elle bougea un peu ses doigts emprisonnés par les mains de Ceryn: sa peau était douce. Il fallait bien qu'il fasse quelque chose après ça... Juste avant de fermer les yeux, elle remarqua son visage rayonnant. Elle eut un faible sourire et ses prunelles dorées disparurent sous ses paupières. Elle attendrait ainsi qu'il reprenne la parole. Il allait certainement finir par se relever.

La demie elfe consentit à écouter les paroles de Ceryn. Il lui disait de ne pas sous estimer sa beauté. Elle eut un sourire. Si elle se trouvait ignoble, cela n'avait rien à voir avec son physique. Ses yeux toujours clos, elle allait les rouvrires, mais elle sentit un soufle non loin puis les lèvres de l'homme se collèrent sur les siennes. En un seul instant tous ses muscles se contractèrent. Elle voulait reculer; ça ne servait à rien, elle ne pouvait pas bouger, pétrifiée par la surprise. Si elle savait qu'en venant ici, elle aurait droit à un baiser. Elle serait certainement partie en courant. Pourtant, ce n'était pas si désagréable après réflexion.
Le demi elfe lui expliqua alors que la vie était bien trop belle et qu'il fallait en profiter, penser au futur. Elle n'arrivait pas à parler. Toujours à genoux face à lui, elle leva un bras tremblant et posa ses doigts fins sur les lèvre de Ceryn. Elle avait l'impression d'avoir besoin de cela pour retrouver la parole. Elle arriva à dire, sans lever pour autant retirer ses doigts:

-Tenteriez-vous de vous justifier par rapport à ce doux baiser?

Elle laissa alors retomber sa main. Ses yeux fixèrent le plafond. Il fallait bien qu'elle s'explique une seconde fois. Rester vague n'était pas forcément la meilleure chose. Mais elle se refusait à dire le mot. Bon comment s'y prendre? Son attention revint sur Ceryn:

-Voyez-vous, lorsque j'ai dis que j'étais ignoble, je ne parlais pas de mon physique. Pas du tout. Je voulais mentionner ma naissance...

Certaines personnes lui avait même dit qu'elle ne devrait pas exister en ce moment. Enfin, elle s'y était habitué. Et jusque là, elle avait très bien réagit. Il était vrai qu'elle ne pouvait pas en parler sans gêne, loin de là. Son père lui avait tout bonnement mentie en lui disant qu'il avait l'amour de sa mère.
Inwë ne serait en paix seulement lorsqu'elle aurait serré ses mains autour du cou de cet infame personne. Elle tourna légèrement la tête:

-Mon passé n'est pas bien intéressant. Nous avons tous nos problèmes. Je peux certainement passer pour une ingrate à me pleindre ainsi, ou à avoir ce genre de paroles...

Elle lança un regard intense à l'homme qui était en face d'elle:

-C'est vous qui avez raison. Il faut profiter de la vie... Car elle est tout de même une chance.

Elle eut un petit rire almusé. Il y a quelques temps, elle n'aurait jamais été capable de dire cela aussi facilement. Tout le monde change.

Alors il ne voulait pas se justifier... Juste lui faire reprendre goût à la vie. Quelle drôle de façon de procéder. Puis Inwë apprit qu'il était lui aussi un demi elfe. Il fallait dire que les traits de Ceryn étaient avantageux. Elle aurait pu s'en douter un peu plus tôt... Ainsi, il lui dit qu'il ne fallait pas avoir honte du métissage que représentaient les demis. Une fois de plus, la jeune femme le regarda. Bien évidemment, quelque part, elle avait honte qu'être moitié elfe, moitié humaine; surtout lorsque le sang d'un homme comme son père coulait dans ses veines. Ceryn était sur la bonne voie... Il fallait juste qu'elle lui donne encore une petite précision:

-C'est la façon dont j'ai été conçu qui me fait honte... Ma mère n'était point consentante...

Son regard s'obscurcit, et ses yeux perdirent un instant leur éclat. Sa mère n'avait été qu'une simple servante, et aucun moyen pour se défendre. C'est pour cela qu'elle vouait une haine immense à son père. Un lâche, qui avait pris la fuite. Elle posa sa main gauche sur son avant bras droit, recouvert par le tissu de sa tunique. c'était là dessous que se trouvait la cicatrice...
Ceryn semblait satisfait par ce qu'elle avait dit quelques minutes plus tôt. Il lui adressa un magnifique sourire et lui présenta sa main. Les yeux d'Inwë étaient redevenus plus brillants. Un fois de plus, elle déposa sa main dans celle du demi elfe. Elle se releva avec grâce, la lumière de la salle dans son dos. Elle retourna jusqu'a sa chaise et lâcha la main de Ceryn, avec une pointe de regret. Ses lèvres légèrement roses s'étirèrent en un autre sourire:

-Et vous? Qu'est-ce qui vous amène dans un lieu comme celui-ci?

Sa soirée allait certainement se terminer bien tard. Elle faisait jouer une mèche de ses cheveux entre ses doigts; la réponse qu'il allait donner pouvait très bien rester vague. Elle aussi n'avait pas répondu clairement aux questions posées par Ceryn.
Face à lui, Inwë se sentait un peu plus vivante. Cela était-il dû au baiser échangé? Et bien, voilà qu'elle perdait son habitude de se soucier de rien, de cacher ses émotions. Cet homme avait un étrange pouvoir sur elle, bien qu'elle décidait de rester prudente; sa crainte des hommes ne pouvait pas disparaître en un rien... Si?
Bien trop de questions se bousculaient dans son esprit. Elle repensa à ce qu'avait dit le demi elfe un peu plus tôt. Il était vrai que la nature de demi avait quelque chose d'agréable, puisqu'ils étaient considérablement avantagés par rapport aux humains. Mais les elfes... Jusque là, tous ceux qu'elle avaient rencontrés c'étaient très bien comportés avec elle. Et puis, elle avait vécu une bonne partie de sa vie avec son maître, qui était un membre du peuple immortel:

-Les elfes ne sont pas tous mauvais avec nous... Certains sont même une gentillesse extrème.

Cette phrase, elle l'avait murmurée.

[Bon courage pour tes révisions^^]

Alors comme ça, il devait retrouver une femme qui l'avait grandement aidé... Inwë comprenait très bien. Si un être aimé venait à être dans le besoin, elle ferait la même chose. Ceryn semblait perdu dans ses pensées. La demie elfe ne voulait en rien l'intérompre. Elle se contenta de la fixer avec un regard protecteur.
"A notre rencontre des plus singulière Inwë! Ravie de faire votre si charmante connaissance !"
Il venait de boire quelques gorgées de bière et il la regardait tendrement. Inwë soutint son regard. Elle se pencha vers lui et lui murmura avec douceur:

-Je peux vous retourner le compliment...

Elle porta elle aussi le verre jusqu'a ses lèvres. Le liquide lui paraissait bien apre comparé au goût sucré qu'elle avait constater sur les lèvres de Ceryn. Frustration? Elle ne pensait pas. Elle croisa ses jambes; c'est alors qu'une odeur qu'elle connaissait bien vint jusqu'a elle. Elle porta sa main en arrière, comme pour attrapper une de ses épées qui s'y trouvaient habituellement. Elles n'y étaient pas. Elle les avait laissées dans sa chambre.
Il n'était pas loin. Même dans des moment agréables, il venait la troubler? Il était vraiment l'être le plus détestable. Quelle idiote! Elle aurait bien pu l'avoir! Elle vrilla son regard dans celui du demi elfe. Lui étant, là, elle n'allait pas le planter pour partir à sa poursuite:

*Non, aujourd'hui, tu n'arriveras pas à me faire lever de cette chaise* pensa-t-elle.

L'odeur diminuait peu à peu, pour disparaître totalement. Inwë redevint plus calme. Elle s'occuperait de son sort plus tard. Pour l'instant, elle avait une bien meilleure occupation...
Son attetion se reporta vers l'homme qui était assis en face d'elle. Elle décida de rompre le silence qui un peu plus tôt avait été désagréable:

-Et bien, avez vous d'autres questions me concernant?

Il était vrai qu'elle était bien curieuse de savoir l'idée qui trottait dans la tête de Ceryn. Le hommes autour d'eux parlaient fort. Elle leva les yeux au ciel; certains de ses humains ne savaient donc pas se tenir et se donnaient en spectacle pour un rien. Affligeant. Elle se demandait comment il était possible d'avoir un goût aussi prononcé pour la boisson:

-Ils ne peuvent pas se tenir... Maugréa-t-elle.

Elle soupira, avant de retourner son regard dans celui du demi elfe. Décidément, cette vision la était bien plus agréable...


[Désolée, c'est petit...]

Un lieu plus tranquille pour discuter? Inwë avait bien une idée pour remédier au problème. Mais elle ne dit rien, tout simplement parce qu'elle voulait connaitre ce à quoi pensait Ceryn. Le sourire qui flottait en permanence sur son visage était irrésistible. Il ne pouvait que élargir celui qui était déjà présent sur les lèvre de la demie elfe. Le vacarne que produisait les hommes était des plus insupportable. Elle soupira, énervée. Elle leur jeta un regard noir, puis se retourna une nouvelle fois vers l'homme qui lui faisait face avec vivacité:

-Avez-vous une petite idée sur ce lieu qui nous apporterait la paix?

Son regard était malicieux. Elle semblait effectivement croire qu'il pensait à une chose. Par la suite, il lui demanda quelle serait sa réaction s'il faisait ça... Elle posa sur lui un regard interrogateur. Faire quoi? La question ne resta pas longtemps sans réponse. Il attrappa une nouvelle fois sa main et y déposa un baiser.
Le visage d'Inwë perdit toute marque de surprise. Puis, il en déposa un deuxième, puis un troisième, pour enfin poser ses lèvres sur celles de la jeune femme. Immédiatement, elle ferma les yeux. Les autres, elle les auraient repousés en leur collant une giffle magistrale. Mais lui, elle ne pouvait rien faire. Elle était totalement impuissante, chose qu'elle n'aimait pas beaucoup. Elle ne pouvait pas riposter. Elle posa sa main gauche à plat sur le torse de Ceryn, appuyant légèrement comme pour le repousser. Elle était bien faible ce soir. Elle laissa retomber toute pression et laissa sa main simplement là où elle était.
Elle décolla légèrement ses lèvres pour lui dire dans un soufle:

-Que voulez-vous que je dise? Vous devez bien connaitre la faiblesse des femmes face aux hommes séduisants... Non?

Elle eut un faible sourire. Elle qui se méfiait si souvent. Sa haine venait d'être balayée d'un seul coup. Elle se tourvait si pitoyable. Elle éfleura alors les lèvres de Ceryn avec les siennes. Ce même goût sucré. Elle s'en délecta. Puis, elle se raprocha un peu plus pour lui dire à l'oreille d'un voix des plus douce:

-Peut être avez vous, une requête très précise à faire?

Elle posa sur lui un regard tendre et triste à la fois. Triste car elle venait de se rendre compte qu'elle était enfin devenue comme toutes ces femmes; triste car elle s'était habituée à cette haine qui la consumait et qu'elle était en train de lui dire adieu. Oui, elle était aux prises de l'impuissance...

Il la remerciait pour le compliment. Elle sourit; peut être devrait-elle penser à le remercier, lui, pour ces baisers. Il répondit à sa question, et la requête qu'il lui fit, elle s'en doutait un peu. Il n'était pas difficil de le deviner. Restait à sa savoir ce qu'elle allait répondre. Elle était honorée de savoir qu'il avait pour voeux de passer le reste de la soirée dans les bras de la demie elfe. Inwë devait se l'avouer, elle était légèrement terrifiée. Elle était en train de marquer sa résurection face à l'amour. Depuis des années, elle n'avait pas senti de lèvres sur les siennes, depuis des années, on ne lui avait plus dit qu'elle était belle. Et, depuis des années, elle ne s'était pas restrouvée devant un homme tel que Ceryn. Dans un soupir, elle arriva à articuler une phrase:

- Je suis très flattée Ceryn... Devrais-je me méfier de vous?

La question était peut être bien idiote. Il était certain de le demi elfe n'allait pas lui dire "oh, oui vous devriez faire très attention". Elle pouffa face à ces paroles qu'elle trouvaient idiotes.
Puis, Ceryn se fit plus pressent. Il l'embrassa à nouveau, mais là, il vint rencontrer sa langue. Nulle surprise se peignait sur le visage d'Inwë. Il aurait fallu le repousser depuis le début, si elle ne voulait pas ça. Or, d'une cartaine façon, elle le voulait. Elle se laissa faire, et ainsi, elle se sentait renaître. Quelle étrange sensation... L'homme avait posé une de ses mains dans le cou de la jeune femme. Elle, elle posa une main sur son épaule et l'autre vint à la rencontre des cheveux de Ceryn; ces doigts se perdirent dans cette chevelure sombre et soyeuse.
Un nouveau soufle était présent en elle. Le demi elfe finit par rompre le contact et lui dit qu'il était tant de partir car les hommes qui se tenaient autour d'eux devenaient des spectateurs très intéressés par la scène. Elle les observa et lança à l'un d'entre eux un regard des plus noir. De quoi se mélaient-ils? Qu'ils retournent boire leurs bières... Partir, oui mais où? La soirée était bien avencée et à l'extérieur, il ne faisait plus très chaud. l'auberge elle même n'offrait pas de grandes possibilités... Elle appyua son front contre le buste de Ceryn; elle réfléchissait. Ses yeux furent attirés par le bourse qui pendait à sa ceinture. Elle l'ouvrit lentement et en sortit la clef. Oula... Danger. Cette clef, l'homme allait la reconnaitre car il y avait les mêmes pour chaque chambre que les hôtes "louaient". Elle la fit tomber au creux de sa main. Puis, releva ses prunelles dorées vers lui, révélant l'objet:

-Je n'ai que ça à proposer...

Sa voix était faible et sa respiration s'était accélérée. Avait-elle bien fait? Qu'allait dire Ceryn. Et surtout, qu'allait-il se passer? Sa raison était dans le coin le plus sombre de sa tête, elle s'était effacée pour laisser place à un sentiment beaucoup moins raisonable. Elle se mordit la lèvre inférieur. Tant de choses étaient incertaines...

Ainsi donc, il n'avait pas de mauvaises intentions à son égard. Elle se sentit légèrement rassurée par ces paroles. Par la suite, Inwë vit que Ceryn fixait la clef. Il finit par lui dire qu'il la suivait si s'était le lieu qu'elle avait choisi. Il l'embrassa furtivement une nouvelle fois et la demie elfe se leva. Elle repoussa sa chaise soigneusement, puis regarda les hommes qui les entouraient. Ils avaient tous un sourire idiot sur leur visage. Elle haussa les épaules, se retournant vers Ceryn:

-Bien, puisque vous avez fait voeux de me suivre...

Elle prit délicatement la main de l'homme et se dirigea vers l'escalier qui était à côté du comptoir. Elle traversa la salle, déclanchant de petits rires amusés. Elle avait envie d'étrangler tous ces ivrognes, insolant. Ils gravirent les marches; elle avait un pas lent. Elle tourna à droite et arriva devant la porte. Elle fit jouer la clef entre ses doigts avant de la mettre dans la serrure. La lourde porte en bois s'ouvrit. Elle passa le seuil et jeta un coup d'oeil à l'intérieur, comme si elle n'y était pas rentrée plus tôt. Elle s'assura que rien ne manquait, surtout ses si précieuse épées qui étaient posées sur un fauteuil. Elles étaient bien là.
La jeune femme détailla la pièce: la fenêtre laissait passer la clarté de la lune qui était à moitié pleine. Une table basse circulaire avec deux chaises autour étaient disposées à gauche de la porte. C'est ici qu'elle lui proposerait de s'asseoir en premier temps. Puis, au centre, accolé au mur du fond, un lit avec des draps de soie blanc. Depuis bien longtemps, Inwë ne s'était pas offert ce luxe: dormir dans un endroit chaud et avec un toit sur la tête. Son regard glissa sur les chaises, elle s'y dirigea. Puis, elle regarda Ceryn:

-Si vous voulez bien vous donnez la peine d'entrer...

Quelques flammes brûlaient pour éclairer la pièce, mais, avec sa vision qui était plus développée grâce à la présence de sang elfique dans ses veines, elle y voyait très bien, et elle aurait très bien pu se passer de chandelles. Elle soupira, et la clef retourna à sa place. Elle fixait toujours Ceryn. Qu'allait-il donc faire? Elle avait bien compris qu'il ne se permettrait pas de faire une chose lui déplairait. Il avait des manières, ça, elle le savait.
Elle tendit une main vers lui, l'invitation était mûrement réfléchie. On lui avait souvent dit qu'il n'était pas bien de jouer avec le feu car lon risquait fort de s'y brûler. C'était peut être ce qu'elle était en train de faire... Jouer avec le feu. Elle se posait la question; elle était bien curieuse de savoir comment cela allait ce terminer. Sa main était toujours tendue vers Ceryn; elle attandait une quelconque réaction de sa part, ce qu'il voulai, de moment qu'il entrait dans la pièce...


[Désolée, c'est un peu court et je me suis permise de faire avançer ton personnage également; si cela ne te va pas, dis le]

[Je peux enfin répondre, les révisions sont presques terminées^^]

Ceryn était entré. Il avait glissé sa main dans celle d'Inwë et l'avait conduite jusqu'a la table. Elle ne pouvait s'empêcher de lui sourire. Il lui présenta une chaise. Les manières de ce demi elfe étaient des plus agréables, elle n'en doutait plus. Il s'assit non loin d'elle, tout en continuant à déposer des baisers sur la main d'Inwë.
"Ce calme est un vrai bonheur pour mes sens, j'ai enfin la possibilité de vous voir dans toute votre splendeur"
Un nouveau sourire. Il était vrai qu'a présent, un silence régnait. La jeune femme s'en délecta, fermant les yeux. Elle passait beaucoup de son temps à arpenter les terres, restant seule. Le silence était une chose qu'elle ne connaissait que trop bien. Elle rouvrit les yeux pour fixer une nouvelle fois Ceryn. Elle n'avait que très rarement eu l'occasion de contempler un homme aussi charmant. Il dégageait quelque chose d'irrésistible, qui pouvait s'vérer très dangeureux pour Inwë. Elle le savait bien; elle avait décidé de l'ignorer.

De sa main libre, elle effleura la joue de Ceryn, soulevant au passage quelques mèches de sa sombre chevelure. Elle hésitait, puis finit par y appuyer délicatement ses doigts fins. Ses prunelles dorées le détaillaient étrangement, essayant certainement de lire un peu plus en lui... Elle n'y arrivait pas cependant. Ses lèvres légèrement roses s'étirèrent en un sourire parfait et elle lui dit:

-Quelle situation des plus étrange, ne trouvez-vous pas? Si je m'attendais à se que ma soirée ce termine ainsi en entrant dans cette auberge...

Elle ne termina pas sa phrase. Le regard de Ceryn était envoutant, et lui faisait l'effet d'un éman; à chaque fois qu'elle s'en dégageait, elle revenait toujours y plonger ses yeux marrons.
Elle se mordit légèrement la lèvre inférieur. Puis, elle s'approcha de lui et ses lèvres effleurèrent celles de Ceryn. Pour Inwë, le fait d'effleurer simplement la peau d'un être était une sensation bien plus agréable. Son visage resta à quelque centimètres de celui du demi elfe pour lui murmurer:

-Je sais que les questions se bousculent dans votre tête, ne vous ais-je pas dit que j'étais disposée à y répondre? Profitez en, vous avez su vous emparer d'une partie de mon être que je n'accorde que très rarement à quelqu'un...

Elle préférait dire quelqu'un à la place de "un homme". Elle ne saurait dire réellement pourquoi. Sa main qui était posée sur la joue de Ceryn retomba lentement le long de son corps. Elle pouvait s'attendre à n'importe quelles réactions de la part du demi elfe; elle l'accepterait certainement. Tout dépendait de la volonté qu'elle avait.

Certes, la soirée n'était pas terminée. Mais tout de même, si elle s'attendait à finir ainsi! Un sourire amusé vint sur son visage; après tout, ce n'était pas si terrible, c'était même le contraire. Depuis bien longtemps, elle n'avait pas laissé un homme s'approcher d'elle. Et là, Ceryn avait réussi là où d'autres avaient échoué. En invétérable séducteur, le demi elfe savait bien choisir ses mots: ainsi lui répondit-il qu'il n'avait pas tant de questions, voulant juste être avec elle et... Le reste elle n'y fit pas attention. Inwë venait de retrouver sa lucidité, et elle se rendait alors compte de la folie qu'elle était en train de faire. Elle n'avait pas même essayé de résister. Son bon sens revenait peu à peu, ses yeux se posèrent sur la porte. Peut être aurait-elle besoin d'un échappatoir...

Mais la main libre de Ceryn glissa dans le cou de la jeune femme, lui faisant alors perdre tout ce qui venait de réapparaître. Maudit soit-il... Leurs lèvres se posèrent une nouvelle fois l'une sur l'autre. Une flamme brûlait dans le regard d'Inwë. Intérieurement, elle était consumée par ce même sentiment étrange qu'elle n'avait plus ressentit depuis des années.
Sa main droite vint se poser délicatement sur la taille de Ceryn. Sans s'en rendre compte, son corps se raprocha de celui du demie elfe et son autre main libre vint une nouvelle fois se placer sur le trose de l'homme. Elle mit fin au contact de leurs lèvres et lui adressa un faible sourire tout en lui disant avec une extrème douceur:

-Je crois bien... Que je pourrais faire une bétise...

Des bétises, elle en avait fait dans sa vie. Mais de cette taille, jamais. Elle était sur le point de succomber à un homme qu'elle connaissait à peine. Elle secoua sa longue chevelure argenté. Si cela était inévitable... Une de ses pensées se tourna vers sa mère qui était eu ciel. Que devait-elle penser si elle la regardait en ce moment? Elle ne serait certainement pas fière, elle qui avait tant détesté les hommes après l'incident... Et elle avait, par l'intermédiaire d'un carnet qui renfermait ses souvenirs, déversé cette haine à Inwë. Sauf que là, la demie elfe ne ressentait pas la moindre haine pour Ceryn. C'était le contraire.
Coupable, c'est ce qu'elle était en se laissant charmer par les paroles et les gestes de cet homme. Peut être devrait-elle tout stopper pendant qu'il en était encore temps, peut être... Une voix résonna dans sa tête, celle qu'elle désirait entendre, celle de son maître Sildéra:

*On ne peut pas résister à la fatalité Inwë... Si ça doit ce passer comme cela, alors d'aucune façon, tu ne pourras y échapper*

Fin. La voix disparut comme elle était venue. La fatalité... Inwë réfléchit à ce mot qui résonnait encore dans sa tête et qu'elle prononça:

-La fatalité...

Un simple murmure comme d'habitude. Elle replongea son regard dans celui de Ceryn. Alors c'était la fatalité qui avait mené le demi elfe jusqu'a elle? Et bien soit. Elle appuya alors sa tête sur l'épaule de Ceryn. Une de ses mains était toujours sur la taille de l'homme et l'autre sur son torse. Puis, elle laissa glisser son visage jusqu'au cou de l'homme. Le souffle régulier d'Inwë se faisant ainsi sentir sur sa peau. La fin était-elle proche?