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| Pourquoi demeurèrent-il pantins ?... [Pv Térébantine] | |
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Spes T. Sang-mêlé
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| Sujet: Pourquoi demeurèrent-il pantins ?... [Pv Térébantine] Sam 4 Oct 2008 - 9:54 | |
| Spes avait changé, du tout au tout. Ou plutôt, une partie de lui avait été blessée, qui désormais jurait de se venger, et, sinon de le tuer, de reprendre le pouvoir sur ce petit corps d'adolescent bâtard. Il était Humain, pour le moment, semblait-il. Les taches noires qui disputaient son corps aux giclures de boue qu'avait induit sa chevauchée ne palpitaient plus. Et il était blessé, aussi. Son cœur ne saignait pas, son âme oui. Lorsqu'il gagnait la demeure de Morphée, son esprit tourbillonnait avant de se noyer dans le typhon des cauchemars. Pourquoi avait-il laissé Ashitaka ? Oui, pourquoi ? Question idiote, bien sûr. Idiote à l'image de l'idiotie des Humains, et de leur sentimentalisme niais. Il voulait retrouver sa mère, ou son père, qui se trouvait chez les Drows, qui était l'un d'eux. Ou alors était-ce la volonté de sa moitié Drow, qui cherchait à tout prix à l'assassiner par quelque moyen que ce fut ? Ashitaka n'était plus là pour le protéger. Nrel non plus. L'endroit était étrange, pour chercher âme qui vive. Des maison mortes, de la pierre claire, partout régnait la poussière, poudre d'os ou cendres ? Impossible de le savoir. Spes était seul. Il avait prit un cheval, attaché à un arbre, dans une prairie elfique. Ce cheval tombait à pic, car, déjà, il visait le royaume Drow. Il l'avait fait courir, se cramponnant à son dos, tout blessé qu'il était. Puis il avait chuté, non loin d'ici, et s'était trainé sur une lieue. Etait-ce une tombe que cette maison ? C'est ce que criaient les apparences. Le vent qui en sortait, par porte, fenêtres et toit hurlait: ce vent-là avait vu la mort. Pourtant, le Demi y était entré. Il y était tombé, avait dormi deux jours durant. Tiens donc ! Un soldat qui charge ! Pas un quelconque soldat, non, celui qu'il avait eut tant de mal à tuer, il y a deux ans de cela. Même une fois le poignard engoncé dans le cœur, il n'avait pas cessé son geste, manquant étrangler le petit enfant qu'il était à l'époque. Et le revoici, le soldat, mais cette-fois ci ce n'est plus un poignard qu'il a dans le cœur... Coup de poing violent. Spes vient de frapper son ventre. Il se sentait bien trop mal... Pourtant, le bruit de chocs répétitifs de pieds sur la pierre ne cessait pas. D'où venaient-ils ? De l'étage ? Ou bien du sous-sol ? Il faisait si sombre... Et pourtant, Spes aimait cette impression étrange, le sensation d'être en train de se faire digérer. Dans sa poche, il sentait un petit corps froid. Son boiga... Il se redressa d'un coup, tous ses muscles tendus manquant claquer, et se jeta contre la porte du fond, à l'autre bout de la pièce défoncée. Ce faisant, il marcha sur une pierre, un pavé précisément, qui dérapa dans la poussière. Stupide. Une mouette qui dérape sur une algue. Mais lui n'avait pas d'aile. Ce fut donc sa tête qui heurta le bois mort de la porte. Pourquoi... Pourtant il l'avait vu, ce pavé, malgré la pénombre, malgré la poussière et les hurlements du vent qui hantaient son crâne... Derrière, une grotte, des catacombes peut-être même. Cela, l'adolescent ne le vit pas. |
| | | Térébantine
Humain
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| Sujet: Re: Pourquoi demeurèrent-il pantins ?... [Pv Térébantine] Sam 4 Oct 2008 - 11:18 | |
| Errer.
Après Nelen, après la traversée pour retrouver le continent. Elle avait erré au hasard des routes s'offrant à elle. Moignon, son assistant la suivait à grand peine trottinant derrière elle comme la marionnette désarticulée qu'il était. Les paroles de Soledad retentissaient encore dans sa tête trop pleine.
"Je vais te raconter une histoire...L'histoire de deux sœurs, de cœurs et de tragédie, qui se trouvèrent prisonnière des racines..."
Elle avait eut envie de vomir comme jamais. Pour la première fois depuis des années de travaux appliqués et sans bavures, elle avait suspendu son geste. Sa tête avait résonné d'un ancien souvenir amer, de ce qui vous colle une gerbe de femme en cloque. Putain de contrat, putain de sorcière, putain de conte de bonnes femmes. Elle n'était que la fille d'une catin et d'un boucher, et sa réalité s'arrêtait là, confortable, rassurante, palpable, gérable. Soledad avait soudain ouvert une porte nouvelle et béante sous ses pieds. Une porte scellée et dangereusement fascinante. Et Térébantine avait ressentit quelque chose de puissant et d'inconnu jusqu'alors.
La terreur.
pure, froide, cristallisant ses cerres autour de son âme.
La Marchande de suicide avait toujours su contrôler le destin. Elle crachait au visage de Tira avec la délectation clinique des gens de science dont les lumières protègent l'obscurité d'envahir leur cervelle. Mais à présent que l'ouverture avait été faite comme une trépanation bien orchestrée, elle sentait d'autres hypothèses ventiler son esprit et geler tous les muscles de son corps. Elle doutait d'elle même pour la première fois de sa vie et avait besoin d'être rassurée. Sans doute était-ce pour ça qu'inconsciemment ses pas l'avaient conduite aux abords du Puy.
Pour le voir "lui".
Pour lui montrer la maturation de son talent et qu'il se raille d'elle tout en la gardant en vie pour la féliciter. Papa n'était plus là.
Alors elle avait besoin de le voir "lui", maintenant, tout de suite.
C'était instinctif.
Viscéral.
Elle dépassa un village mortifié sans le voir. Des décombres, de la charogne et encore de la charogne. L'air salin heurtait toujours plus ses narines que les relents de pourriture des corps décomposés. Depuis Ydril, elle avançait comme une zombie, hagarde, se nourrissant de presque rien. Elle avançait sans un mot, la tête toujours pleine de remous sous ses opulentes boucles vertes. Les Silencieux étaient-ils à sa poursuite ? Sin avait-elle retrouvé sa sœur ? Valkayre l'avait-il fait suivre ? Un seul mot d'ordre : Fuir, Fuir et disparaitre, suivre l'odeur du sang jusqu'à "lui".
Et ensuite vivre comme avant et oublier ce maudit contrat.
Elle ordonna soudain à Moignon de l'attendre là, sans bouger. Elle se dirigea vers une maison de bois décrépit et s'adossa contre une porte encore debout. Lentement, son corps s'affaissa sur lui même pour glisser au sol. Elle se recroquevilla sur elle même dans un froissement soie écarlate déchirée et attendit. Les larmes coulèrent à flot de ses yeux rouges. Elle n'arrivait pas à stopper l'hémorragie lacrymale. Elle n'avait pas pleurer depuis de très longues années. Elle n'avait même pas versé une goutte à l'enterrement de son paternel. et là ce fut comme si toute l'eau de son corps avait décidé de se tirer de ses yeux comme un Don Juan à la petite semaine se réveillant à coté d'une baleine après une cuite.
Franchement pas glorieux.
BOUM ! -Il n'était pas utile que tu approuves la porte... cracha-t-elle tout haut avant de se relever brusquement.
Le son avait été sourd et harmonieux. Elle connaissait cette sonorité matte comme personne pour avoir longtemps observer son père assommer les bœufs avant de les pousser dans l'abattoir. Elle se saisit de la poignée branlante avec une lenteur calculée et ouvrit soudainement la porte à la volée. -Pute Borgne !Là se trouvait un jeune garçon complètement assommé, visiblement dans un sale état au vu du fatras de boue sur sa galoche. Les jours n'étaient pas radieux pour deux donc. c'est sans doute pour cette raison qu'elle tira le malheureux vers l'air libre et héla Moignon. Diantre, n'était-elle pas la meilleure chirurgienne que Miradelphia ait porté ! Elle ricana pour elle même tout en étalant son matériel méthodiquement. -Je ne sais pas qui tu es mon gars, mais tu es ... PROVIDENTIEL ! Elle déshabilla le gamin et là , Ô stupeur, elle découvrit que le "garçonnet" était en réalité une "garçonette". Mais ce ne fut rien comparé au sentiment d'excitation qui se diffusa dans ses veines alors qu'elle découvrait que la boue était en réalité incrustée à même le pigment de la peau du malheureux...-Tu vois ça Moignon ! ça m'était prédestiné ! C'est un fantastique cas d'école !Moignon se contente de pencher la tête docilement sur le coté avec un air vide de toute pensées cohérentes en observant sa maitresse s'activer avec une verve retrouvée.*** Des volutes de tabac épicé en suspension dans l'air chatouillèrent les narines de la patiente au moment où elle entrouvrit les yeux. Lorsque elle se réveilla complètement, elle constata qu'elle avait était pansée habilement : ses plaies les plus graves avaient été recousues avec un soin et un professionnalisme rare. On l'avait également rhabillé comme si de rien n'était. A coté d'elle , assise face à la mer , Térébantine fumait un petit cigarillo avec un air de pleine satisfaction. |
| | | Spes T. Sang-mêlé
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| Sujet: Re: Pourquoi demeurèrent-il pantins ?... [Pv Térébantine] Sam 4 Oct 2008 - 20:50 | |
| -Il n'était pas utile que tu approuves la porte...
Que cela voulait-il dire ?... Trop tard pour réfléchir. Syncope.
Lorsque l'esprit de Spes reprit possession de son corps, cela faisait déjà un bon bout de temps qu'il nageait en plein brouillard. Un brouillard âcre, chargé de la puanteur des épices, de ceux que l'on rencontrait sur les marchés de la capitale à la tombée de la nuit. Cette fumée, toutefois, était chaude. Il toussa quelque peu, constatant avec stupeur que son sens de l'équilibre s'était sensiblement dégradé. Sa tête se serait crue perchée au sommet d'une asperge aussi flapie que gondolante, si elle en avait eu les moyens.
Constatant immédiatement un corps étranger contre sa peau, l'adolescent ne broncha pas. Qu'était-ce ? Tissu. Vu sa disposition, un bandage. Autre chose, il avait été allongé avec soin. Quelque chose l'obligea tout de même à réagir; il ne sentait plus le petit corps froid contre sa peau. Inquiétude inutile. Ses vêtements lui avaient été remis sans soucis du détail, la poche s'était enroulé. Le serpent était bien là. Remis ?! Donc enlevés ! Attentat à sa pudeur, dont il se fichait éperdument. Ses lèvres pâles se tordirent sur son visage hermaphrodite. Il avait aperçu le chirurgien qui venait de s'occuper de lui avec un zèle tout professionnel. Et surtout, il avait remarqué ce fragment d'humain au regard vide. Il était mutilé...
Cela ne manqua pas réveiller quelques désagréables douleurs qui éclatèrent en son crâne avant de dégouliner sur les parois intérieures de celui-ci, à l'image d'odieuses limaces indécollables. Le vent marin... et qui chassait cette fumée infecte... Un vent pur, celui-ci, du moins avant qu'il ne pose sa large patte effilée sur le plancher des vaches.
Pourquoi cette femme souriait-elle avec autant de satisfaction ? Le même air, un peu sadique, qu'il avait si souvent vu sur les visages de ses maîtres assassins... Il voulut parler, or, surprise !, ses cordes vocales avaient fondu.
Aussi, il n'eut d'autre choix que de se redresser, malgré la douleur engendrée. Il fallait qu'il libère la petite bête. Celle-ci se coula sur le sol tiède avant d'y disparaitre tout à fait. Puis il bondit sur ses pieds. Enfin, bondir, façon girafe qui se redresse d'une glissade, à savoir avec une infinie précaution.
Pourquoi l'avait-elle soigné ? Pour quelles raisons se trouvait-elle ici ? Facile. Elle ? Une chirurgienne en cavale après une opération ratée, poursuivi par la milice Humaine, et lui, son assistant devenu cucurbitacé à la suite d'une trépanation exécutée un soir de victoire. Que la vérité a du bon quand on la créée soi-même !
Désormais, il ne lui restait plus qu'à repartir, en espérant qu'elle n'ait pas décidé de le retenir. Quoique. La Dross ? Y trouverait-il mieux qu'ailleurs ? Il avait mal où qu'il soit, mal de partout, au corps, au coeur, à l'esprit comme à l'âme. S'il put prétendre détenir tout cela.
Aïe. Sensation subite, fugitive. Ephémère ? Non, lancinante, désormais. Ses taches palpitaient de nouveau. Faiblement, certes... Un pas devant l'autre, il se mit à marcher en direction de la mer. Ils se situaient en peu en hauteur, sur une courte falaise. Et lui couraient désormais, volait même, droit vers l'eau et ses récifs, droit vers le bleu infini qui lui tendait les bras !...
Cette femme à la chevelure d'algue n'était plus pour lui qu'une hallucination tout droit sortie de son cerveau épars. L'allégorie de la Mer ? Ou encore une Méduse ? Vite, toujours plus vite, bientôt le bord, le vide !
Shitah, tranquillement, rampait, comme le font tous les serpents de son espèce. Et à l'image de tous les bébés, il avait envie de jouer. Pas le moindre reptile à l'horizon... Dans sa tête se croisaient des milliers d'informations filières, qui jamais ne s'emmêlaient. Vibrations du sol, température, mouvements visuels. Un humanoïde, immobile, le regard creux. Cela tombait à pic, il avait apprit à faire avec. D'un coup vif, il planta ses petits crochets translucides dans le pied amorphe. |
| | | Térébantine
Humain
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| Sujet: Re: Pourquoi demeurèrent-il pantins ?... [Pv Térébantine] Dim 5 Oct 2008 - 19:49 | |
| - Du calme, Bambino...
Son cigare entamé coincé entre ses deux lèvres purpurines, un expression d'hilarité sauvage épinglé sur son visage pâle, Térébantine retenait négligemment le gamin par le paletot. Un pas de plus et ce crétin jouerait au bilboquet avec sa tête au milieu des récifs.
-Si j'avais su que tu tenais tant à crever, je ne t'aurais pas soigné la carcasse, fit-elle de sa voix grave légèrement cassée par un contact trop prolongé entre ses cordes vocales et l'âpreté du tabac. M'enfin, si tu souhaites vraiment mourir, dit le moi, je suis spécialisée dans l'euthanasie.
Elle recracha un filet de fumée âpre et fortement vanillé qui balaya le visage de l'adolescent sans la moindre gêne. D'un geste sec, elle le remit sur pied, loin de toute falaise et lorsqu'elle vit qu'il gondolait sur ses échasses elle le rattrapa sans guère de douceur par les épaules.
-Hola ! Reste avec nous, vieux ! Pas très malin de batifoler des guibolles alors qu'on a plus de lait de pavot que de sang dans les veines , dit-elle avec ce même ton atone, franchement détaché.
Elle le força à s'asseoir se penchant vers lui, faisant involontairement pigeonner le décolté de sa robe, - Sacré Giovanni, comment pouvait-il se souvenir à l'œil de ses mensurations...?- tandis que ces yeux rouges et perçant le détaillait avec un soucis clinique de la précision, suscitant par conséquent un certain malaise chez le malheureux patient. Elle se redressa avec un sourire en coin ne présageant rien de cordial et cracha son mégot par terre en l'écrasant de la pointe du pied dans la terre aride.
-Mais je ne me suis pas présentée : Térébantine, la Marchande de Suicide, pour servir votre décès, susurra-t-elle avec une pointe d'ironie, esquissant une révérence appuyée. Enfin, je peux aussi m'occuper de tout un tas de choses amusantes comme amputer, trépaner, avorter...Reviens me voir quand tu seras enceinte !
Elle rit. un rire froid, mécanique dépourvu de tout sens commun d'humanité. Elle continuait de détailler les tâches sombres semblant pulser sur le corps de l'adolescent avec une curiosité chirurgicale.
-Je serais ravie si tu offrais ton corps à la science...
Et avec un sens de l'à-propos presque comique , elle sortit un nouveau cigarillo de son corset - fabuleux ce qu'on cache entre deux seins bien galbés - et l'alluma avec un petit briquet rustique et de l'amadou. Nouvelle aura de fumée délicieusement orientale et d'air marin reflétant la lumière de ce doux soleil voilé de l'après-midi.
En contrebas sur la plage, un serpent bien téméraire venait de planter ses crocs sur le pied droit de Moignon. Ce dernier mit un temps incalculable à réagir. Lentement ile pencha sa tête désarticulée vers la petite chose froide intrépide qui se lovait autour de sa cheville en le mordillant voracement, dépitée que son venin soit si peu efficace. Il resta stoïquement ainsi en la regardant avec un serein, ou bienveillant.. ou tout simplement vide. |
| | | Spes T. Sang-mêlé
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| Sujet: Re: Pourquoi demeurèrent-il pantins ?... [Pv Térébantine] Lun 6 Oct 2008 - 19:56 | |
| - Du calme, Bambino...
Voix cassée par le poison qu'elle inspirait avec zèle, et dont les sonorités claquèrent aux oreilles du jeune Demi. Elle l'avait suivi avant de l'attraper par le col. Pourquoi cela ? La réponse ne se ferait pas attendre. Elle voulait lui vendre... Lui vendre sa mort ?!
Il y des mots que l'on finit par accepter, au fil du temps et des souffrances. D'autres, synonymes des précédents, qui vous heurtent sans crier gare. N'est-ce pas, mon doux Shitah ? Suicide, par exemple. Non, jamais Spes n'avait voulu se suicider, il avait seulement voulu se tuer, sort qu'il avait fait subir à la plupart de ceux qu'il avait croisé. Lentement, le souvenir même de sa première victoire intérieure en était venu à s'effacer. Il sentit ses entrailles se tordre: Horreur ! son âme Drow reprenait le dessus ! ( Ou bien étaient-ces relents de fumée épicée ? ) Qu'importe. Il retint un spasme qui aurait sans aucun doute aboutit à une tâche peu ordinaire sur cette robe sanguine. Ainsi, elle l'avait drogué au pavot ? Il est vrai qu'il ne se sentait plus si mal... Il flottait...
J'ai gagné, et je me le ferais savoir dès que l'occasion s'en présentera. Pas déjà ? Bien, patientons !
Spes retroussa ses manches. Il flageolait. Une pousse de roseau exposé au quatre vents. Mais le roseau, devant le peu d'humanité que développait cette femme, ne chercha même pas à se stabiliser. Aussi l'assit-elle d'autorité par terre. Le bord de la falaise était bien loin: comment avait-elle réussi ce coup-là ? Il devait vraiment être à moitié noyé.
Tandis que son regard scrutateur faisait le tour de sa personne, Spes choisit vivement de cacher ses yeux. Il sentait son regard changer. Où peut-être cherchait-il à exclure de son champ de vision ces globes oculaires aux iris rouge tripaille, ce décolleté excessif ? Sourire fugitif sur ses lèvres pâles, suivit tel un écho d'un autre sourire, qui lui, n'avait vraiment rien d'un sourire.
-Mais je ne me suis pas présentée : Térébantine, la Marchande de Suicide, pour servir votre décès. Enfin, je peux aussi m'occuper de tout un tas de choses amusantes comme amputer, trépaner, avorter...Reviens me voir quand tu seras enceinte !
Ironie cynique. Et pourquoi lui parlait-elle d'avortement ? Il était parfaitement hétéro, ne s'intéressant qu'aux filles, nul risque donc qu'il ait le moindre gamin.
Enfin, chose qu'il n'attendait plus, il trouva le bon moment. Et il parla, sa voix à moitié masquée par ces vagues qui se fracassaient éternellement contre les récifs. Ses tâches palpitaient, scandant les glaçons qui tombaient un à un de sa bouche entr'ouverte.
- Spes. Suicide organisé donc, incité même, qui sait ? A côtoyer la mort, n'a t-elle pas eu plus d'une occasion de vous tendre les bras ? Sur ce point, je ne pense absolument pas vous comprendre: j'assassine.
Plongeon dans la noirceur qui fut sienne si longtemps. Il avait perdu. Ashitaka... Ce cri silencieux se noya au fond de son esprit, ne l'atteignant même pas. De nouveau sa voix frigide se fraya un chemin jusque sous les boucles d'algue.
- Inutile de m'examiner. Ne connaissez-vous pas d'ailleurs suffisamment mon corps, déjà ? Je recherche un type d'opération tout spécial. Je suppose par ailleurs que sa pratique n'est guère fréquente. En bref, je cherche à devenir physiquement mâle.
Il marqua un temps pour observer la réaction de cet être au caractère trop trempé à son goût. Marchander n'allait pas être facile. Et puis, si elle pouvait s'assoir, aussi ! Il n'en pouvait plus d'avoir le nez sur ses excroissances de chair !
Soudain, il fronça le nez. Shitah, hein ? La bestiole pouvait s'avérer utile. Discrètement et du bout des doigts, il entreprit de jouer du tambour dans l'herbe. Qu'elle ramène ses crochets, et vite ! Il n'avait même pas encore vérifié la présence de sa rapière à ses cotés. |
| | | Térébantine
Humain
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| Sujet: Re: Pourquoi demeurèrent-il pantins ?... [Pv Térébantine] Jeu 9 Oct 2008 - 11:01 | |
| Ses pupilles écarlates se mirent soudain à briller d'un aura sans pareille. Ses lèvres sanguines s'étirèrent lentement sur une dentition parfaite d'un blanc soutenu. Et puis le rire vint. Coupant comme un fil de rasoir, cinglant l'air marin furibond avec une force souveraine. Elle se tint les côtes, , faisant ondoyer sa chevelure venimeuse autour d'elle et dans un froissement de soie rouge elle s'assit en tailleur devant l'objet de son hilarité. Le calme revint lentement sur la falaise, mais un sourire extatique continuait de hanter son visage pâle. Alors qu'elle détestait le contact humain, la proximité des corps, elle prit entre ses mains le minois surpris de l'hermaphrodite encore sur ses gardes. Il était bien sa rédemption, un ticket pour l'oubli de sa propre condition, loin des palabres de Soledad.
- Sais-tu que sans le vouloir tu as trouvé la sorcière qui exhaussera tes souhaits...? Tu veux que je modèle ton corps ? Que je pétrisse ta chair ? Es-tu près à laisser en toute confiance ta carcasse entre les mains de la meilleure patricienne que ce monde en berne n'ait jamais porté ?
Elle sourit d'avantage, accentuant l'impression de malaise fascinant qu'elle pouvait dégager. Son visage tout près de celui de l'adolescent perdu entre deux races, deux sexe et deux contrées, elle continua sur sa lancé.
- Ce challenge est excitant pour le chirurgien que je suis ! Je peux le faire... Je peux tout faire ! Le monde n'est-il pas fait pour qu'on en fasse notre jouet ?
Elle déposa un baiser sonore et déroutant sur le front palpitant de tâches brunes et relâcha violemment son étreinte pour se relever. Elle était sans doute folle à lier, mais cette folie grandiose la rendait incroyablement belle.. Et parfaitement irréelle.
-... et je vais te faire une fleur ! Je ne te ferais pas payer cette opération ! Fit-elle triomphante.
En réalité, ce crétin tombé du ciel était une aubaine. Sa simple découverte impromptue était un paiement en soi. Depuis son retour de Nelen, elle se sentait vide, perdue, déboussolée. Où était passé la flamme de son génie, la puissance de son art ? Il était là devant elle : Un petit tas tout jeune et frémissant d'eau, d'oxygène, de carbone, d'hydrogène, et d'un tas d'autres joyeusetés vivaces et libres, pulsant généreusement, rien que pour elle. Elle allait prouver à ces crétins fanatiques et bigots qu'elle n'était pas une simple racine abandonnée à la surface de Miradelphia, mais bel et bien la plus mauvaise herbe que celle-ci n'ait jamais porté !
-.. Mais je ne peux pas travailler ici, en pleine nature... Voilà ce que je te propose , mon petit : Rapportes-moi le corps du garçon que tu aimerais être dans six mois sur l'île de Meca, au Cabinet de Suicides. Tu trouveras facilement , tout le monde connait le Cabinet. Mais attention, mon jeune ami, il faudra que ton nouvel alter-égo soit tout ce qu'il y' a de plus frais, qu'il ait la même taille et le même poids que toi... Alors, les termes de ce contrat te conviennent-ils , Bambino ?
Elle tendit sa main blanche vers lui pour qu'il se relève Accepter ce pacte c'était pire que de monnayer son âme avec Tyra, car Térébantine, la Marchande de Suicides était bien pire que la Mort elle-même. Cette négociation avait quelque chose e trop facile et de trop rapide pour être honnête, mais le charisme décalé de la demoiselle aux boucles vertes avait quelque chose de contagieux. |
| | | Spes T. Sang-mêlé
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| Sujet: Re: Pourquoi demeurèrent-il pantins ?... [Pv Térébantine] Lun 13 Oct 2008 - 19:13 | |
| [ Je m'excuse platement de l'importance de mon retard >.< ]
Juste devant lui, la créature implosa froidement. Il pouvait même sentir sur sa peau les éclats de rire qui venaient s'y ficher. Puis le courant d'air créé s'immisça entre ses cheveux, glissa sur ses yeux, glaça enfin ses dents sans pitié aucune. C'en aurait presque été... terrifiant. Lorsqu'elle eut achevé d'éclater, la méduse enroula ses tentacules encore frémissants autour du visage de Spes. Il ne broncha pas. Un Drow se doit de rester impassible en quelque circonstance que ce soit, n'est-ce pas ? Or, il cherchait à appartenir à ce groupe, qu'il estimait.
Tout de même, qu'elle le brûlait ! Déjà, il ne la quittait plus du regard tout à l'heure. Maintenant, il eut voulu la dévorer.
Et ce sourire, sur ses lèvres... la créature flottait en plein extase... Ce qu'elle prononça ensuite ? Elle se présentait telle une sorcière, désabusée à l'excès. Qu'avait-elle donc bien pu vivre qui eut pu à ce point la déshumaniser ?
Sûrement quelque chose d'un peu semblable à ce que vécu l'humain qui est en moi, quand il était gamin. Il nous empêchait de dormir, geignant et humidifiant les draps, et cela seulement parce que j'avais fait voir le jour à quelques tripailles dans le courant de la journée ! Arf. J'ai envie d'éclater, moi aussi. Corps pourri... et partagé, avec ça !
Lorsqu'elle s'était assise, le sol s'était froissé, curieusement. Ou était-ce la coque de son navire écarlate qui se fracassait sur d'improbables récifs ? Spes opta pour cette dernière option. Elle ne lui semblait pas humaine, il n'allait pas lui prêter des caractères humains. Car, bien sûr, les humains froissent le sol. Le pavot devait avoir tout un panel de conséquences sur l'organisme qu'il ignorait avec superbe... à son grand dam. Cette fois-ci, il ne put retenir un soupir.
Lorsqu'il lui avait proposé ce marché, il songeait à des opérations diverses, ablation, greffe... Cependant, cela tournait à la sorcellerie. Et cela lui plaisait, tout Drow pervers qu'il était. Se retrouverait-il avec un excédent de bras, ou, au contraire, une jambe en, moins ? La tête attachée dans le dos ? Au vu de la personne à laquelle il allait confier sa carcasse, il y avait de bonnes chances. Elle donnait l'impression de savoir s'y prendre mais de chercher au-delà, capable de donner des coups de ciseaux dans tous les sens pour expérimenter... Pour s'entendre parler, s'éloigner de la mort, il murmura:
- Frais, donc ? J'aurais bien pensé le tuer avant de partir pour Meca, mais la viande aurait tout le loisir de pourrir durant la traversée... Le plus frais qu'il puisse y avoir, c'est ce qui vit.
Redressant la tête, il vit que Térébantine se tenait debout. Rapidement, il glissa le petit serpent dans sa poche. Il sentait ses crochets humides, mais son corps plus mince que jamais... Ce crétin aurait donc mordu plus gros que lui ?
Une pensée lui traversa l'esprit. D'un coup, il éclata de rire. Un rire froid qui cingla furieusement ses côtes. Et c'est avec un grand sourire qu'il attrapa à deux mains celle que lui tendait le Marchande de Suicide avant de se relever d'un coup vif.
- J'y serais. Gratuit ? Si cela est une condition, je l'accepte, mais j'amènerai tout de même de quoi payer. Rendez-vous... Dans neuf mois.
Ses mains lâchèrent celle de la femme avec qui il ait conclu le pire pacte de sa lugubre vie. |
| | | Térébantine
Humain
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| Sujet: Re: Pourquoi demeurèrent-il pantins ?... [Pv Térébantine] Lun 20 Oct 2008 - 15:43 | |
| Il se saisit de ses mains pâle et s'agrippa à elles pour se relever. Un enfant malingre et tout taché, voilà ce qu'il était ! Un spécimen parfait ! Oh oui ! Fabuleusement adéquate pour assouvir les folies de son art !
- J'y serais. Gratuit ? Si cela est une condition, je l'accepte, mais j'amènerai tout de même de quoi payer. Rendez-vous... Dans neuf mois
Elle lui retint une des mains par le poignet et prestement lui entailla la paume de la main avec une de ses scalpels -mais d'où sortait-il donc ?- Le sang perla doucement, vermillon et liquide, comme les yeux de Térébantine qui le fixait à cet instant. Elle ne riait plus.
- Rien n'est jamais gratuit, Gamin, même si cela te semble le cas. Ton nom ? Fit-elle tout en maintenant fermement la paume de sa main , face vers le ciel.
Son air soudain grave et solennel avait quelque chose de déroutant en contraste avec ses ricanements acérés griffant l'air quelques minute auparavant. Elle s'entailla promptement la paume en mordant sa chair efficacement. Avec lenteur, elle laissa goutter son propre fluide vitale sur la plaie de l'androgyne. Contre toute attente, il était rouge également.
Les deux mains se serrèrent l'une contre l'autre en une étreinte suintante.
-Il me faut ton nom, pour valider ce pacte, sais-tu...?
Ses dent blanches éclatèrent en un sourire surprenant , car presque tendre cette fois. |
| | | Spes T. Sang-mêlé
Nombre de messages : 269 Âge : 236 Date d'inscription : 09/06/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: Pourquoi demeurèrent-il pantins ?... [Pv Térébantine] Mer 22 Oct 2008 - 18:36 | |
| Sans prévenir, Térébantine trancha la peau de sa main à lui. Il la laissa faire. Intérieurement, il jubilait. Oui, il allait vers la mort de l'humain... bientôt il serait intègre, et libre ! Et il éclata de rire. Il riait, riait ! Devant lui, elle avait adopté un ton d'un sérieux effrayant. Pourtant lui n'était pas si sérieux, il avait si longtemps flirté avec la mort, si longtemps il avait été oppressé par sa moitié qu'envisager seulement une véritable liberté le rendait euphorique. Comme fou.
La marchande de mort fixait l'hypnotique liquide vital qui s'écoulait en filet sur sa peau, gouttait et poissait dans la poussière. Que songeait-elle ? Que cela représentait-il pour elle ?... et surtout, que désirait-elle ? Bah, qu'importe. Il prenait le risque. Rien à perdre, en somme.
- Rien n'est jamais gratuit, Gamin, même si cela te semble le cas. Ton nom ?
Payer de façon immatérielle ? Voila qui ne lui parlait guère. Kyria, Arcamenel, tout ça, pour lui, ça ne valait rien, ce n'était que sons vides de sens... Il ne s'attachait pas à la moindre notion de Bien ni de Mal, non plus. Juste parfaitement égocentrique.
Pour la seconde fois, la femme le tira de son délire: -Il me faut ton nom, pour valider ce pacte, sais-tu...?
Mais Spes n'écoutait pas: il tremblait. Sortant de sa poche une feuille à moitié desséchée, à l'aide de sa main libre, il la roula et se l'envoya dans le gosier. Attendre... une, deux, trois secondes... Déjà, son double se taisait en lui. La drogue était pour l'instant la seule solution. Que cet Ashitaka l'avait affaibli, lui, le noble Drow !
Il reporta son regard sur Térébantine. Un regard empreint de douceur, une douceur réciproque. La même ? Qui sait... Car celle que Spes lui portait, c'était celle d'un cultivateur sur un jeune plant. Il faut lui donner du temps, s'occuper de lui, certes, mais au bout du compte demeure la récompense. Sauf imprévu, mais mieux valait ne pas être trop pessimiste, non ? Ça c'était déjà vu, les épis de blé qui viraient liane et étranglaient le fermier ? Non. Bon.
Son sang et celui de cette femme avaient sensiblement la même couleur. La couleur du soleil alors que ces nuages rosâtres passaient devant lui. Leur paume, dirigées vers le ciel. Une ultime bourrasque les fit vaciller, tandis que la jeune Demi disait, à voix haute et intelligible:
- Spes. Spes Thal. |
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