Le baron, encore à cheval, pensait à la chasse et au duel qui venait de se terminer sur la défaite du Baudrier d'argent. C'était grand-peine pour un homme tel que lui, qu'on disait invincible. Cependant, son malheur ne s'arrêta pas là, et le jeune fils d'Östmar ordonnait à ses hommes de faire main basse sur le capitaine du Nord. Outragé par un tel comportement à l'égard d'un noble, Aemon fonça sus à l'action, dirigeant son cheval avec une maîtrise et une vitesse étonnante. Alors que l'étalon bondissait, déjà veneurs et chevaliers de sa suite cavalaient à leur, rejoignant leur suzerain.
"Qu'est cela ?", rugit le borgne, l'oeil étincelant de colère. Déjà l'atmosphère se tendit, et les hommes qui maîtrisaient le Herménégildoricius relâchèrent un peu leur prise pour considérer un moment les dizaines de cavaliers qui maintenant leur faisaient face. Le baron à la chouette fixa Adolf von Östmar comme un père regarde son fils polisson de fils. "Oseriez-vous vous mettre en travers de la décision des dieux, chevalier ? L'ordalie a démontré le bon droit de Mathieu de Loupannie, et son honneur a été lavé. Le capitaine d'Oësgardie devra vivre avec cela. Aussi ne croyez pas qu'il subira l'avanie d'être encachoté tel un vulgaire vilain, non pas. Je ne laisserai pas bon sang être rabaissé dans la boue d'une prison. Si vous considérez criminel celui qui défend son honneur en brave, alors vous me considérez comme un criminel. Et je ne saurai vivre dans la société de telle gent. Chevalier, vous avez vu le capitaine et vous savez qu'il a bien agi."